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Par biribibi le 25 Septembre 2009 à 05:06
Ce site constitue un véritable mystère, affirment les archéologues, qui auraient juré, avant la découverte de Mohenjo-Daro, qu’aucune véritable civilisation n’avait pu exister dans la vallée de l’Indus, au Pakistan, il y a environ 4 500 ans.
Depuis 1921, une succession de découvertes dont la cité d’Harappa puis celle de Mohenjo-Daro ont prouvé l’existence d’une culture jusqu’alors inconnue.
La civilisation de la vallée de l’Indus a inventé une écriture à ce jour indéchiffrée et a manifestement marqué la culture indienne.
Mais, le plus grand mystère reste l’abandon de ces cités et la disparition de cette civilisation.
La civilisation de la vallée de l’Indus
En 1921, des fouilles débutèrent à Harappa. Les archéologues mirent au jour les maigres vestiges d’une grande cité.
En 1922, un archéologue indien qui cherchait les vestiges d’un ancien temple bouddhiste mis au jour à 640 km d’Harappa les ruines d’une civilisation protohistorique. C’est une véritable métropole qui sortit de terre.
Mohenjo-Daro, la « colline des morts », fait toujours l’objet de recherches mais aussi de vives controverses.
Mais qui était cette civilisation restée si longtemps dans l’ombre ?Il faut imaginer un peuple qui a vécu sur un immense territoire. Ce peuple parlait une langue qui nous est inconnue et utilisait une écriture que nous n’avons toujours pas réussi à déchiffrer.
Cette civilisation a construit de grandes villes divisées en quartiers mais avec une logique qui nous échappe.
En effet, nous n’avons retrouvé ni temples, ni palais. Les premiers habitants de la vallée de l’Indus ont commencé à édifier des villages vers le VIIe millénaire avant notre ère.
Puis, entre 3 200 et 1 800 ans avant notre ère, de grandes villes s’épanouirent. C’est entre 2 700 et 2 600 ans avant notre ère que furent édifiés les imposants murs d’enceinte d’Harappa.Les chercheurs ont d’abord pensé que cette civilisation était constituée de colonies provenant de Mésopotamie. Mais, les fouilles ont révélé que ce peuple avait ses caractéristiques propres. Pour l’instant, faute de nouveaux indices, officiellement la plus ancienne civilisation indienne est née sur les rives de l’Indus tout comme l’Egypte s’est développée sur les rives du Nil.
Depuis la découverte de Mohenjo-Daro, d’autres cités antiques de l’Indus ont été retrouvées comme Dholavira ou Ganweriwala.
Apparemment, ce peuple était un peuple de marchands. Tout porte à croire qu’ils ne disposaient d’aucune supériorité militaire. Tout atteste le caractère pacifique de ce peuple qui possédait une supériorité culturelle.On se perd en hypothèses sur leur système social et sur leur religion. Il ne s’agit nullement comme c’est le cas pour la civilisation égyptienne d’avancée technologique subite. L’évolution semble avoir été progressive.
Après près de 100 ans de recherches, on commence à mieux comprendre l’évolution de cette civilisation. Schématiquement, les périodes sont les suivantes :
Entre 8 000 et 5 000 ans avant notre ère : les techniques de la métallurgie se diffusent dans toute l’Eurasie. L’agriculture et le commerce apportent la richesse. Les villages croissent et deviennent de véritables villes.
Entre 4 000 et 2 600 ans avant notre ère : les archéologues parlent d’une « époque de rationalisation ». Les régions du bassin de l’Indus commencent à constituer une identité culturelle spécifique.
A cette époque apparaît un nouveau modèle d’urbanisme. Les agglomérations sont divisées en deux secteurs. Il est probable que les secteurs étaient habités par des classes sociales distinctes.Entre 2 600 à 1 900 ans avant notre ère : c’est « l’époque de l’intégration ». Cette période désigne la manière dont les cultures régionales ont conflué en une seule grande civilisation.
Toutes les villes dispersées dans un rayon de milliers de kilomètres utilisent la même écriture et les mêmes sceaux en stéatite. Ils décorent leurs vases avec les mêmes dessins et les poids utilisés sont les mêmes partout.
Ce processus d’unification sur un territoire aussi immense reste inexpliqué.
Entre 1 900 à 1 600 ans avant notre ère : c’est « l’époque de la localisation ». Au cours de ces deux siècles, les villes sont progressivement abandonnées, l’écriture est négligée et des techniques tombent en désuétude.
Mohenjo-Daro : une cité très évoluée
Le caractère le plus stupéfiant des villes harappéennes est la complexité de leur urbanisme. Ces villes s’étendaient sur un périmètre de 100 à 200 ha au minimum.
Mohenjo-Daro est très bien conçue. On peut la comparer aux grandes villes américaines. D’ailleurs, les archéologues ont surnommé cette cité« le Manhattan de l’âge de bronze ».
En effet, on peut voir une douzaine d’artères tracées au cordeau traverser la ville du nord au sud, coupées d’est en ouest par des rues plus étroites qui délimitaient des pâtés de maisons.
Cela évoque le quadrillage du prestigieux quartier new-yorkais.
Les rues étaient pavées avec des centres administratifs imposants. Il y avait des rangées de petites maisons en briques dotées de toilettes privées et d’égouts.
Au centre de Mohenjo-Daro se dressait la citadelle, vaste édifice abritant des salles de fêtes et des bureaux.A proximité, des bains publics avaient été construits. Mohenjo-Daro abritait également ce qu’on a baptisé le « Grand Bain ». C’est une piscine de 12 m de long sur 7 de large et 2,40 m de profondeur. On pense qu’elle servait pour des cérémonies d’immersion car on retrouve les bains rituels dans la religion de l’hindouisme.
Les rues étaient bordées de magasins. A l’intérieur des maisons, il y avait généralement un puits et même quelque fois une salle de bain avec un bac à douche.
En l’absence de canalisations, ces maisons ne disposaient pas bien sûr de l’eau courante. Par contre, il existait un système d’évacuation des eaux usagées utilisant des conduits d’argile.
Ces tuyaux rejoignaient les égouts amovibles, en pierre, à chaque croisement, facilitant l’entretien du système.Ce peuple était apparemment épris d’ordre et d’hygiène. Dans les ruines du site de Mehrgarh, les archéologues ont découvert l’équivalent de nos décharges industrielles. On y mettait les rebus du travail des peaux, du cuivre, du talc, des coquillages etc…
D’autres bâtiments restent énigmatiques. A Harappa et Mohenjo-Daro, il existe deux édifices étranges avec un socle divisé en blocs, qui supportait probablement une construction en bois. On a cru qu’il s’agissait de greniers mais finalement ils restent un mystère.De même, n’ayant retrouvé aucun édifice religieux, on suppose que cette civilisation adorait ses divinités en plein air.
Pourquoi une civilisation aussi évoluée a-t-elle abandonné ces villes ?
Des cités abandonnées
A partir de 1 600 ans avant notre ère, les villes étaient à l’abandon. De nombreuses théories ont été émises pour expliquer ce déclin.
On a tout d’abord pensé que la civilisation de l’Indus avait été renversée par une invasion indo-européenne. Mais aucune preuve n’est venue étayer cette théorie.L’eau est peut-être la cause de cet abandon. En effet, des recherches archéologiques ont révélé que la civilisation de l’Indus devait lutter constamment contre les inondations. Certains quartiers de Mohenjo-Daro auraient été reconstruits huit fois. Mais, il n’y a aucune trace d’une catastrophe naturelle qui aurait touché l’ensemble des cités.
Parallèlement à ce problème, des squelettes portent la trace de blessures à l’arme blanche. Il y aurait donc bien eu un conflit. Les fouilles relatives à cette époque ont révélé des destructions, des incendies et des squelettes sans sépulture.
On constate en parallèle un retour en arrière dans la technique de céramique par exemple. Cependant, les squelettes sont fort peu nombreux et on a retrouvé aucun fragment d’armes.
Une explosion nucléaire ?
Plus récemment, une théorie assez révolutionnaire a été énoncée. Les scientifiques Davneport et Vincenti ont déclaré que la ville de Mohenjo-Daro avait été ravagée suite à une explosion nucléaire.
Ils ont trouvé de grosses strates de glaise et de verre vert. Les archéologues supposent qu’une très forte température a fait fondre de la glaise et du sable qui ont durci immédiatement après.
De semblables strates de verre vert ont été retrouvées dans le désert du Nevada après chaque explosion nucléaire.L’analyse moderne a confirmé que des fragments de la ville avaient fondu au contact d’une très haute température. Les douzaines de squelettes qui ont été trouvés dans la région de Mohenjo-Daro présentent une radioactivité excédant la norme de presque 50 fois.
Ces analyses scientifiques nous ramènent à la grande épopée indienne, le Mahabharata. Elle contient des mentions d’une arme prodigieuse aux effets dévastateurs. Un des passages parle d’une « coquille », qui étincelait comme le feu, mais sans dégager de fumée.
« Quand la coquille a touché le sol, le ciel est devenu obscur, les tornades et les tempêtes ont ravagé les villes. Une horrible explosion a brûlé des milliers de gens et d’animaux, les réduisant en cendres. »Bien sûr, on a du mal à imaginer qu’à une époque aussi lointaine des armes nucléaires ont pu être utilisées. Le texte est troublant quand on le met en parallèle avec les dernières découvertes. Pourrait-il s’agir d’un phénomène naturel qui aurait provoqué un cataclysme ? L’épicentre du choc a été détecté au centre de la ville. A cet endroit, toutes les maisons ont été nivelées. A la périphérie, les destructions sont moins importantes.
L’énigme de Mohenjo-Daro reste entière pour le moment. Cependant, si l’on suppose qu’une catastrophe s’est abattue sur cette cité, cela n’explique pas l’abandon des autres villes. Mohenjo-Daro et Harappa sont les métropoles les plus connues mais il existait au moins trois autres villes aussi importantes. Il y en avait d’autres mais de moindre importance.
Eléments de réflexion
Il existe quelques rares cas de réacteurs nucléaires naturels
À ce jour, sur les 1052 sites qui ont été découverts, plus de 140 d'entre eux se trouvent sur les rives du cours d'eau saisonnier Ghaggar-Hakra.
En fait, le peuple indusien n'a pas disparu.
Au lendemain de l'effondrement de la civilisation de l'Indus, des cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d'une partie de sa population vers l'est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n'est pas un peuple, mais une civilisation : ses villes, son système d'écriture, son réseau commercial et, finalement, la culture qui en était son fondement intellectuel.Une des causes de cet effondrement peut avoir été un changement climatique majeur. Autour de 1800 av. J.-C., nous savons que le climat s'est modifié, devenant notablement plus frais et plus sec. Mais cela ne suffit pas pour expliquer l'effondrement de la civilisation de l'Indus. Une catastrophe tectonique pourrait avoir détourné les eaux de ce système en direction du réseau gangétique.
Une autre cause possible de l'effondrement de cette civilisation peut avoir été l'irruption de peuples guerriers au nord-ouest de l'Inde, qui auraient provoqué la rupture des relations commerciales avec les autres pays.
Plusieurs facteurs sont sans doute intervenus et ont conjointement provoqué ce déclin. A vrai dire, la raison de la chute de ce peuple et ce qu’il est devenu ensuite est très floue et sujet à polémique. Cependant, le fleuve et les changements climatiques ont certainement joué un rôle dans le déclin de cette civilisation.
La civilisation de la vallée de l’Indus a en tout cas marqué l’Inde. Bien des aspects de l’Inde d’aujourd’hui puisent leurs racines dans la civilisation de l’Indus.
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Par biribibi le 24 Septembre 2009 à 05:52
Mystère du Grand Serpent de l’Ohio
Parmi les bâtisseurs de mounds aux Etats-Unis, la culture d’Adena a laissé un tertre connu sous le nom de Grand Serpent.
Ce tumulus se situe près de l’actuelle ville de Peebles dans l’Ohio.
Nous connaissons les trois cultures indiennes qui ont bâti les mounds mais par contre un mystère demeure. En effet, nous ignorons toujours pourquoi ils ont construit ces sculptures de terre.
Il n’est d’ailleurs pas certain que le Grand Serpent est l’œuvre de la culture Adena.
Les bâtisseurs de Mounds
Les archéologues distinguent trois cultures principales chez les bâtisseurs de mounds :
Culture Adena: cette culture avait son foyer dans le haut centre-ouest de l’Amérique, entre 1000 avant notre ère et 200 de notre ère. C’était un peuple de chasseurs-cueilleurs puis d’agriculteurs.
Ce peuple a bâti des tertres funéraires et réalisé des sculptures zoomorphes. La culture Adena a bâti beaucoup d’autres sculptures aux formes géométriques. Certaines sont des alignements.
Culture Hopewell: cette culture est en partie contemporaine avec celle d’Adena et a fini par la remplacer. Elle s’est épanouie entre 200 avant notre ère et 550 de notre ère, soit à peu près à la même période que celle de Nazca.
Cette culture amérindienne s'est développée le long des cours d'eau du nord-est et du midwest des États-Unis.
Artisans et commerçants, les Indiens de Hopewell et leurs successeurs immédiats construisirent la plupart des mounds et des « forts » en terre.Culture du Mississippi : c’est la plus grande culture indienne ancienne. Les archéologues parlent actuellement plutôt de période Mississippi. Elle a commencé vers l’an 600 ou 700 de notre ère. Cette civilisation précolombienne s’est développée dans la basse et la moyenne vallée du Mississippi.
Sa plus grande réalisation est la métropole précolombienne de Cahokia, sur le site actuel d’East St. Louis ou a été érigée une immense colline artificielle tronquée, ressemblant à la base d’une pyramide d’Egypte.
C’est elle qui a assisté à l’arrivée des Européens. En 1539, Hernando de Soto et ses conquistadors traversèrent la région et ne laissèrent derrière eux que mort et désolation.
En une seule génération, toute la population indienne de la région fut décimée par la variole et d’autres maladies.
La culture du Mississippi disparut.
Le Grand Serpent
Il s’agit d’une sculpture en argile jaune qui ressort sur le sol plus sombre. Ce « serpent » ondule sur plus de 400 mètres.
Comme toutes les autres masses de terre sculptées, celle-ci s’apprécie mieux vue du ciel.
Le serpent déroule ses sinuosités le long d’une crête. Il possède 7 anneaux et sa queue est enroulée.
Sa gueule est ouverte et semble avaler un objet ovale.Le psychologue Thaddeus M.Cowan de l’Université du Kansas a remarqué que le Grand Serpent s’inscrit dans une tradition culturelle mondiale selon laquelle le serpent est le symbole d’événements célestes.
En Asie, par exemple, l’image d’une éclipse de Lune est un serpent qui avale un œuf. C’est exactement ce que fait le serpent de l’Ohio.
Selon sa théorie, le serpent représente la Petite Ourse (Petit Chariot), dont le timon se termine par l’étoile Polaire.
En effet, les courbures du serpent correspondent aux étoiles du timon, et la queue de l’animal s’enroule dans le sens des aiguilles d’une montre, qui est aussi celui de la rotation du Petit Chariot autour de l’étoile Polaire.
Ce n’est bien sur qu’une hypothèse car les bâtisseurs ne nous ont laissé aucune indication. La plupart des tumulus sont des sépultures. On y a retrouvé de nombreux objets qui accompagnaient les défunts : bijoux, armes, poteries …
Mais, le Grand Serpent ne rentre pas dans cette catégorie.Comme pour les tracés de Nazca, on se demande comment ces hommes ont réussi à dessiner à même le sol une forme aussi parfaite alors qu’ils ne pouvaient prendre aucun repère en s’élevant au-dessus du sol.
Le Grand Serpent semble avoir été édifié vers la fin de la période Adena. Cependant, d’après des analyses au carbone, cette thèse communément acceptée pourrait être remise en cause.
Il se pourrait que le Grand Serpent soit plus récent, vers 1050 de notre ère.
Ce ne serait donc pas l’œuvre de la culture Adena mais de celle du Mississippi.Des sépultures ont été retrouvées à proximité et datent de la période Adena. C’est pourquoi, le Grand Serpent leur a été attribué à l’origine.
Le débat reste ouvert car les différentes analyses effectuées sont contradictoires.
Il est également à souligner que d’après plusieurs études géologiques, cet endroit serait un ancien site d’impact d’une météorite. Elle se serait écrasée sur Terre au Permien.
Aujourd’hui restauré et protégé, le site est devenu une destination touristique.
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Par biribibi le 16 Septembre 2009 à 14:18
La forêt est l’un des décors naturels les plus utilisés dans les histoires pour enfants. En effet, celle-ci a toujours été un cadre privilégié pour les créateurs, un lieu magique où pouvaient se dérouler les plus belles histoires, les plus beaux contes.En effet, si les contes populaires de la tradition orale sont très difficiles à dater et s’ils ont été un peu remaniés au fil du temps, il y reste un élément perpétuel, la présence de la forêt, à tel point qu’il est rare de voir des contes sans traversée de forêt.
D’abord une affaire orale, le conte est aussi universel. Il n’est pas de civilisation qui ne le connaisse. Loin d’être une création gratuite, le conte merveilleux était un élément de la vie sociale. Dit à l’occasion de rituels collectifs, il fut le passeur de l’enseignement de la vie humaine.
De son coté, la forêt est l’incarnation de la nature à l’état sauvage, elle est souvent l’espace de l’épreuve et de l’aventure d’un individu confronté aux forces nocturnes de la nature. Elle représente l’enjeu d’une épreuve funeste ou initiatique selon les cas. En effet, la forêt est le lieu de rencontres magiques avec des animaux dangereux ou des êtres mystérieux qui engagent une épreuve physique avec l’homme, épreuve d’où celui-ci sortira vainqueur et initié ou perdant et mortifié. Elle peut être aussi le lieu de rencontre avec soi-même, avec sa propre peur à dépasser les évènements.
Dans tous les cas, la forêt est un terrain éprouvant, un lieu de transition vers un autre état. Nous allons donc tenter de percer les secrets de la traversée de la forêt en nous basant sur une réflexion ethnologique et symbolique et en partant de ce constat : le passage dans la forêt des contes se révèlerait être un rite d’initiation pour les héros et héroïnes qui leur permettrait d’accéder à l’âge adulte. Tout au long de cette étude nous verrons comment la forêt devient un lieu stratégique. D’abord spirituelle, elle se rendra indispensable à la création de l’être humain pour enfin provoquer une véritable métamorphose.
I. Une découverte spirituelle
On comprend généralement par initiation un ensemble de rites et d’enseignements oraux qui poursuit la modification radicale du statut social du sujet à initier. Ainsi, la forêt, comme un labyrinthe, est le symbole de toute quête initiatique. Il faut accepter de s’y perdre, d’y revenir sur ses pas, en avançant sans relâche vers un centre invisible, l’oreille et l’oeil à l’affût des conseils et signaux rencontrés au coin des sentiers.
En tant que dépositaire des us et coutumes de la société par son symbolisme de la mémoire collective, la forêt devient donc un lieu privilégié d’initiation.
Dans les contes de Grimm, par exemple, les forêts sont importantes dans l’ensemble du recueil. Elles sont hors de limites du monde familier, il s’agit d’un monde à l’intérieur du monde, il se veut asocial, sans règle et même asexué. Les personnages s’y perdent, y rencontrent des créatures extraordinaires, subissent des sortilèges et y affrontent leur destin.
I.1 A la découverte de soi-même
Le seuil de la forêt représente une frontière que l’on ne franchit pas impunément et qui interdit tout retour en arrière. En franchissant ce seuil, l’homme se retrouve à l’orée de son destin.
En effet, il s’agit là d’un passage matériel. C’est un territoire à part et quiconque passe de l’un à l’autre se trouve matériellement et spirituellement dans une situation spéciale : il flotte entre deux mondes. Plus précisément, il est en « attente ». En effet, les rites d’initiation comportent en général trois étapes : séparation, attente, intégration. C’est aussi le genre de schéma que l’on rencontre dans un grand nombre de contes.
L’initiation débute souvent par une rupture : séparation d’avec la mère et du groupe social, mais celle-ci se fait parfois de manière assez brutale. De même, l’arrivée dans la forêt du héros n’est en général pas voulue. La forêt a toujours été vue comme néfaste. Assimilée à la nuit, elle menace la vie de l’être socialisé. Et pourtant, elle est toute en nuances. Elle brouille les oppositions évoquant la parenté entre les ténèbres et la lumière, le corps et l’âme...
Nous voyons les principes d’identité et de concordance s’évanouir en forêt. Le profane devient sacré, le hors-la-loi devient défenseur de la justice, la ligne droite devient cercle... Quelle que soit la loi (politique, religieuse, psychologique) ou même la logique, la forêt la déstabilise... D’où l’attente (ou marge), où le héros se trouve en période de transition, il a perdu son identité pour une autre qu’il n’a pas encore acquise. Il régresse presque. Tout ce qu’il a appris dans le monde « civilisé » ne lui sert plus. Il se retrouve face à lui-même, il doit s’adapter, changer.
Mais les héros et héroïnes des contes ne sont pas seuls dans leur quête. En effet, des personnages-clés sont souvent sur leur passage. Le bûcheron ou la vieille femme en sont les principaux représentants. Ils sont là pour guider le voyageur et annoncer les prochaines étapes de leur périple. Ces esprits représentent l’étape de transition entre la nature brute qui n’est pas socialisée (la forêt) et l’individu « initiable ».
Ces rencontres avec les personnages des bois préparent les héros aux épreuves qui les attendent. Ils les préparent aussi à leur future intégration à la société.
I.2 Un dédale d’épreuves
Dans les initiations de puberté, pour avoir le droit d’être admis parmi les adultes, l’adolescent doit affronter une série d’épreuves. C’est grâce à ces rites et aux révélations qu’ils comportent que l’individu sera reconnu comme un membre responsable de la société.
A la fin de ces épreuves, le néophyte jouit d’une tout autre existence qu’avant l’initiation : il est devenu un autre.
Dans les contes, les épreuves peuvent prendre différentes formes, mais la plus fréquente reste la rencontre avec des bêtes sauvages et/ou des êtres fantastiques. On peut reconnaître l’ogre du Petit Poucet, mais aussi les nains de Blanche Neige, les elfes, les lutins, les fées. Tous ne sont pas dangereux.
Celui qui réussira, c’est celui qui saura faire alliance avec elles ou qui saura les détruire, car il s’agit au cours de cette traversée d’acquérir leurs facultés et leurs pouvoirs. Ainsi, le Petit poucet parviendra à emprunter les bottes de sept lieux de l’ogre pour pouvoir prévenir la cour. Non seulement elles lui permettent de s’en sortir, mais grâce aux bottes il devient le messager exclusif et préféré de la cour.
Le but du voyage n’est donc pas, on le voit, la forêt elle-même, mais son au-delà, on ne fait que la traverser. Une chose se profile toujours à la sortie de la forêt : la liberté, la liberté de devenir ce que l’on a envie d’être, liberté d’une vie en correspondance avec ses envies et ses capacités.
II. La cosmogonie de l’être
Le moment central de toute initiation est représenté par la cérémonie qui symbolise la mort du néophyte et son retour parmi les vivants. « C’était un silence affreux : l’image de la mort s’y présentait partout [dans la forêt], et ce n’étaient que des corps étendus d’hommes et d’animaux qui paraissaient morts » (La belle au bois dormant).
II.1 Le héros et la mort
L’initiation implique une expérience existentielle et la mort devient la condition sine qua non de toute « réviviscence » spirituelle et de ce fait, de la survie de l’âme humaine. La mort initiatique signifie à la fois la fin d’un être et le passage à un autre, elle fait donc partie intégrante du processus par lequel on devient un autre, un être transformé, « véritable ». En effet, dans beaucoup de contes, le héros doit faire face à la mort.
Dans le Petit Poucet, ses frères et lui-même échappent à la mort que l’ogre avait orchestrée, le Petit Chaperon Rouge en vient à être mangée par le loup, Blanche Neige « meurt » plusieurs fois et est sauvée à chaque fois par les nains, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus rien pour elle après qu’elle ait goûté la pomme et la Belle au Bois Dormant se retrouve dans un sommeil symbolique, avoisinant la mort.
Toutes ces images expriment plutôt la régression à un état pré-formel. Ces images et symboles de la mort rituelle indiquent déjà qu’une nouvelle vie est en train de se préparer. La mort rituelle aboutit finalement à la victoire sur la peur de la mort réelle ; de ce fait, la mort de l’être ancien qu’était le héros est mieux perçue et la mort réelle apprivoisée.
II.2 Sa renaissance
« Alors, comme la fin de l’enchantement était venue, la princesse s’éveilla [...]. » (La belle au bois dormant). Le néophyte revient à la vie un homme nouveau, assumant un autre mode d’être. La mort initiatique signifie à la fois la fin de l’enfance, de l’ignorance et de la condition profane. Toute répétition rituelle de la cosmogonie est précédée par une régression symbolique au « chaos ». Afin de pouvoir être créée de nouveau, le vieux monde doit être anéanti.
Autrement dit, les identités antérieures des héros des contes doivent disparaître. Ainsi, les héroïnes qui se réveillent d’un long sommeil, ne sont plus des jeunes filles, mais sont prêtent à commencer leur vie de femmes. En effet, elles s’éveillent auprès d’un prince qu’elles épousent « sur le champ ». Nous avons déjà expliqué en quoi la forêt pouvait être le symbole de la Mère Nature. En tant que telle, elle peut aussi être considérée comme l’initiatrice de la jeune fille à sa vie de femme, par le biais des épreuves qu’elle fait passer au héros.
Le rapport est complexe : en effet, le sang que verse le héros lors des épreuves fomentées par la forêt est à mettre en relation avec les premières menstrues de la jeune fille ; il fait ainsi grandir sa promise, et la prépare inconsciemment à sa future vie de femme (qu’il partagera évidemment).
C’est pourquoi une grande partie des contes se terminent par la formule consacrée "Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants", la jeune fille étant effectivement capable de concevoir à travers les blessures de son amant.
III. Une métamorphose
La forêt semble le passage obligé pour tous les « initiés » garçons ou filles. Mais ils n’ont pas la même façon de l’approcher. L’homme la traverse, s’y perd parfois, mais son but est d’en sortir le plus rapidement possible. La femme, le plus souvent, s’y réfugie, de gré ou de force. De plus, les rites d’initiation qui s’ensuivent sont eux aussi différents. Ils sont notamment moins élaborés et souvent individuels pour les jeunes filles.
III.1 Tu seras chevalier, mon fils
Les jeunes héros qui se retrouvent dans la forêt n’y arrivent pas de leur plein gré, ils subissent, en général, la volonté de quelqu’un d’autre. Ainsi, le Petit Poucet se retrouve-t-il abandonné dans la forêt avec ses frères, et les douze frères, du conte du même nom, sont obligés de se réfugier dans la forêt car leur père menace de les tuer si la reine met au monde une fille. Ils y resteront dix ans.
De ce fait, l’épopée des héros masculins des contes ressemble à une préparation pour une quête future. Tel Lancelot du Lac, qui a été enlevé dans sa petite enfance par la fée Viviane, Dame du lac. Elle l’élève dans la forêt de Brocéliande, fait de lui un parfait chevalier puis le mène au roi Arthur pour qu’il l’adoube. Les héros des contes doivent acquérir certaines qualités et une certaine force pour pouvoir sortir de la forêt et espérer un meilleur statut.
Il s’agit pour le garçon d’acquérir des forces et des pouvoirs auprès des habitants de la forêt, hommes et bêtes, qui lui permettront d’affronter la mort et de la vaincre quand il passe de l’autre coté.
III.2 Accepter son destin de femme
Si les jeunes femmes se retrouvent au fin fond de la forêt, c’est que souvent elle est sur leur chemin ou alors c’est parce qu’on les a chassées (Blanche Neige fut chassée de chez elle par sa belle-mère).
Dans la plupart des cas, la jeune femme des contes est rejetée dans sa jeunesse et repoussée dans la forêt où elle apprendra tant bien que mal à maîtriser son destin de femme.
La jeune fille a conscience de son rejet de la société. En dehors du rôle d’épouse qu’on veut lui faire jouer, elle n’a aucune place. Ce monde n’est pas fait pour elle. Le séjour dans la forêt est le maillon d’un ensemble : la transmission d’un authentique savoir féminin. La jeune femme, une fois repartie (car elle repartira), saura exactement comment se conduire seule.
L’initiation lui permet à la fois une intégration sociale harmonieuse et une réalisation personnelle. Mais beaucoup de contes dissocient les deux. Il faut choisir entre mariage et liberté. Il semble que son séjour dans la forêt rende la femme plus docile ou du moins, la réconcilie avec son « état » de femme.
Ainsi, les héroïnes retrouveront la société qu’elles ont fui et en même temps un autre statut beaucoup plus valorisant. La forêt joue ici un rôle de mère et assume également un rôle éducateur et pédagogique auprès de la jeune fille perdue.
Conclusion
Dans la forêt des contes, l’ordre des choses en tant que tel n’est pas encore établi, l’ordre humain et encore à naître, reste à trouver. Les enfants grandissent généralement au cours de leur aventure en forêt. C’est le passage dans la forêt qui va révéler aux êtres les grands traits de leur destin. La forêt, à l’origine représentation du chaos, devient bénéfique pour ceux qui parviennent à la dompter et destructrice pour ceux qui échouent, quoi qu’il en soit, c’est le prélude d’un monde nouveau.
Ainsi le pouvoir des contes se résume souvent dans cette façon mystérieuse dont il nous propose une conduite pour affronter la réalité sociale.
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Par biribibi le 16 Septembre 2009 à 13:59
Le mythe du continent ou de la cité engloutie a traversé les civilisations, enrichis des croyances propres aux siècles et aux hommes qui l’ont réécrit voire réinventé au fil du temps. Cependant, beaucoup de constantes demeurent, et surtout, un même attrait poussant encore nos contemporains à explorer ce thème, mais aussi et surtout à lui offrir une réalité.L’hypothèse scientifique qui serait admise comme étant le point de départ de ce mythe serait une vraie catastrophe naturelle, certainement pour nos civilisations occidentales une montée des eaux fulgurante (150m en deux ans) dans le bassin de la Mer Noire, il y a 7100 ans, et pour le continent américain, un lac qui se serait vidé rapidement, entraînant également une montée du niveau de la mer (voire pour cela l’excellent article sur le déluge de wikipedia).
Revenons aux différentes évocations du mythe. Dans un ordre chronologique, on trouve des récits de déluge meurtriers dans les plus anciennes civilisations : en Mésopotamie, tout d’abord, avec l’Epopée de Gilgamesh. La civilisation coulait des jours heureux et les hommes avaient une durée de vie extraordinaire (environ 20 000/80 000 ans pour les rois). Cependant, trop bruyants, ils empêchent le Dieu Enlil de dormir, et celui ci voyant sa création lui échapper, il décide de l’engloutir. Un héros proche de lui a pour mission de sauver quelques hommes et les animaux, les métaux précieux, en construisant une arche. Mais le dieu épargne également une ville royale pour assurer une certaine tradition. Le déluge dure six jours, et le septième, la mer se repose. Le héros lâche alors une colombe, puis une hirondelle et enfin un corbeau, avant de savoir qu’il peut accoster sur une terre émergée. Les survivants offrent alors un sacrifice au dieu, qui accepte le nouveau départ de l’humanité, accorde l’immortalité au héros, et fais descendre la durée de vie des hommes. De plus, il limite aussi le nombre d’humains en créant des femmes stériles, la mortalité infantile, et le célibat/la chasteté pour certaines femmes.
Dans la civilisation Grecque, on retrouve aussi une évocation d’un déluge, plus drôle cette fois, d’Ovide (« les métamorphoses ») qui raconte que Jupiter considérant les hommes comme criminels, décide d’anéantir l’humanité, par l’intermédiaire de Neptune. Il explique comment les dauphins s’amusent avec les arbres et se cognent aux chênes, mais aussi que les animaux terrestres, égaux devant la mort, ne peuvent se sauver quelque soit leur force, les hommes, qui meurent de faim ou emportés par les eaux. Seuls survivent Deucalion et Pyrrha sauvée par Thémis pour repeupler le monde.
La plus célèbre évocation d’un continent englouti, et non plus du monde tout entier, est bien entendue de Platon. C’est l’Atlantide, et vous avez de très bons sites sur ce mythe, donc évitons la redondance. Ensuite, le déluge biblique prend la relève, et là aussi, je ne m’étendrais pas, car le net regorge de site à son sujet.Viens ensuite la légende de la cité d’Is/Ys , datant du Vème siècle. Ce mythe breton évoque une cité païenne construite par les korrigans et dirigée par un roi bon mais qui aurait eu avec une fée guerrière – le pauvre - une fille aux mœurs dissolues. La princesse Dahut prendrait un amant chaque nuit qu’elle ferait décapiter, ou étrangler, ou encore qui serait tué par un sort, j’ai trouvé plusieurs versions. C’est alors qu’un saint arrive et réussit à convertir le roi au christianisme, alors que sa fille reste attachée aux anciens cultes. Le roi conserve par ailleurs les clés des écluses de la cité sur sa poitrine, et le jour où la princesse tombe amoureuse d’un mystérieux prince, elle lui vole. Le prince, en fait, était le diable, et il ouvre les écluses, ce qui englouti la cité. Le roi réussi à s’en sortir avec le saint , en enfourchant son cheval, mais il du pour cela empêcher sa fille de s’accrocher à la crinière de ce dernier. La légende ne s’arrête pas sur cette note, elle raconte aussi que l’on peux encore entendre les cloches de la cité, et qu’un jour la ville émergera et retrouvera sa splendeur au détriment de Paris (« la nouvelle Is ») : « Quand sera noyé Paris/ renaîtra la ville d’Is ».
Il semble que localement, une même légende se retrouve un peu partout. Au Mont Saint Michel, c’est la forêt de Scissy qui aurait été engloutie ; Le village flamand de Wenduine a été englouti aussi, et ses orgues joue encore le Dies Irae. En Meditérannée, une ville engloutie au large de St Raphaël vivrait encore sous les eaux, et ses cloches ainsi que ses canons retentiraient parfois. Il y a également des canons qui retentiraient au large de la Ciotat.Plus proche de nous, au XIXe siècle, ce mythe retrouva une seconde jeunesse, avec l’arrivée de nouvelle théories, comme celle du continent englouti de Mu ou la Lémurie. Ce continent aurait existé entre l’Afrique et Madagascar, mais les théoriciens ont vraiment copié Platon, avec leur propre idéologie (douteuse en plus), donc il faut y voir une résurgence de l’Atlantide. J’ai aussi trouvé la cas d’un monastère devenu impie et paillard qui aurait été englouti en une nuit (celle de noël) sous un petit lac (Amélie Bosquet « la Normandie romanesque et merveilleuse »). Et là aussi, les cloches sonnent le soir de chaque noël.
Un peu plus à l’est, on trouve un mythe tout aussi intéressant. En Russie, en 1875, dans la région d’Outre-Volga, se trouve une ville-invisible, engloutie par la lac Clair. Cette ville est présente « pour ceux qui savent voir » . Mel’nikov-Pecerskij raconte : « Elle est intacte mais invisible. Elle s’est dérobée à la vue, miraculeusement, quand Baty, le tsar impie, vint y porter la guerre (…).Le tsar des Tatars était venu jusqu’aux murs de la grande Kitèje, dans le dessein d’incendier ses maisons, de massacrer les hommes ou de les emmener en captivité, de prendre les femmes et les filles pour concubines. Mais Dieu ne permit pas à l’infidèle d’outrager ainsi sa sainte cité. Dix jours et dix nuits, les soldats de Baty cherchèrent la ville et ne purent la découvrir parce qu’ils étaient aveugles. Et depuis ce temps, la ville est cachée à nos yeux. Elle ne se révélera qu’au jour du jugements dernier. (…)Et l’on entend la nuit le son sourd et plaintif des cloches de Kitèje. » M. Francis Conte a mis en ligne un cours où il décrit les rituels encore pratiqués autour de ce lac, et c’est très intrigant de voir cette ferveur ! Cette ville rappelle également un autre site sacré invisible, l’île d’Avalon.
Après vous avoir assommé avec cette liste non exhaustive des évocations des cités englouties, je vous propose une petite réflexion sur son évolution et sur ce qu’il nous montre des civilisations, de leurs croyances.
Tout d’abord voyons ce qu’elles ont en commun, ou ce qui les différencie.
L’engloutissement par les flots n’est en aucun cas un acte gratuit. Le Dieu qui agit a ses raisons. Soit il ne peux pas dormir (et là, on le comprend), soit il est irrité parce que les hommes, vraiment, sont trop nombreux, trop impurs, et en plus ils le défient ou alors ils sont trop purs et il faut les protéger des impurs. Le Dieu fait son tri, et sauve ou non ceux qu’il a décidé de sauver. On a soit un héros et souvent sa femme, pour pouvoir repeupler la terre, soit un peuple « pur », soit encore et bien personne, comme pour l’Atlantide, parce qu’ils étaient tous pareil. Mais n’oublions pas que si elle a été engloutie, c’est pour sauver Athènes, la pacifique, la rurale contre les guerriers belliqueux de l’île. Donc il y a toujours une notion de sauver ce qui est pur contre ce qui est impur et qui sera puni.
La différence de croyance se voit entre avant et après l’ancrage de la pensée chrétienne, et surtout pour le mythe d’Ys. On voit que Dieu sauve les deux chrétiens, au détriment de l’ancienne tradition, donc l’ancienne religion, qui est engloutie tout entière. Au passage, d’ailleurs, on la diabolise par la figure de Dahut.
Ce mythe est alors une figure de la morale, de ce qui doit prévaloir dans une civilisation si elle ne veux pas aller à la destruction.Il y a juste quelque chose qui m’a frappée, c’est le fait que Platon surtout évoque une Atlantide avec un niveau de culture incroyable, la maîtrise d’un métal inconnu, etc… Et en même temps ce châtiment qui la frappe à cause de sa nature belliqueuse. Dans les autres mythes, soit la cité entière est impure et donc on la châtie pour cela, soit elle est pure et on la cache. Je pense que cela est du au message politique que Platon essaie de faire passer dans son récit. Mais si vous avez des idées !
Ce qui est également commun aux cités englouties, c’est le fait qu’elle semble toute vivre encore et perdurer par delà l’engloutissement. Les cloches, ou les canons, la promesse d’un retour, etc. sont présent partout et dans toutes les versions. Dans les premières versions du déluge, c’est le nouveau départ qui remplace la promesse du nouveau départ, mais on a bien la même finalité !
Enfin, je voulais mettre un mot sur l’incroyable modernité de ce mythe. Il y a beaucoup de livres, de films et de recherches sur le sujet, un nombre croissant de gens qui s’y intéressent, et ça prouve que ces légendes ne sont pas prêtes à tomber dans l’oubli. Comment expliquer cela ? La mémoire collective ? Le goût de l’inexpliqué, de l’aventure ? Dans l’article sur l’Atlantide de Wikipédia, ils ont fait une liste sur l’exploitation de cette légende dans les arts, et elle est très longue. Les archéologues qui l’ont cherchés sont innombrables. J’en ai moi même rencontré un qui voulait partir en expédition de nos jours. Les continents et pays qui situent l’île dans leurs eaux sont pléiade. La découverte d’une vraie cité engloutie, Khambhat, passionne autant que si elle avait été légendaire.
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Par biribibi le 16 Septembre 2009 à 07:21
A l’arrivée des conquistadors espagnols au 16è siècle, l’empire Inca s’étendait le long de la côte pacifique et de la cordillère andine, de la frontière nord de l’actuel Equateur jusque dans le Chili central, englobant l’ensemble du Pérou et la quasi-totalité de la Bolivie.
Les différentes parties de ce vaste empire étaient reliées entre elles par un réseau de routes. Les forces espagnoles surent d’ailleurs tirer profit de ces routes pour avancer jusqu’au cœur de l’empire Inca.
Exterminations et destructions ont malheureusement fait perdre à jamais à l’humanité une grande partie des richesses de cette civilisation. Les sites archéologiques qui sont parvenus jusqu’à nous restent pour la plupart des énigmes.
Concernant le site de Tiwanaku, vous le trouverez souvent orthographié différemment (Tiwanaku, Tihuanacu, Tihuanaco, Tiwanaco,...). Mais l’orthographe la plus correcte est Tiwanaku, puisque ce site est en territoire aymara.
Ce site, perdu dans un désert à quelques 4000 mètres d’altitude, est le site principal de la civilisation du même nom.
La civilisation de Tiwanaku a pris naissance sur la rive sud du Lac Titicaca, aux environs du site archéologique de la Cité du Soleil de Tiahuanaco. Son extension maximale est mal connue, mais les recherches archéologiques témoignent d’une expansion sur de vastes territoires en direction du sud et du sud-est du lac Titicaca. Ces régions correspondent à l’actuel nord du Chili et à l’ouest de la Bolivie.
La Cité du Soleil
Un des principaux sites archéologiques actuels de la civilisation de Tiwanaku est la Cité du Soleil, lieu de célébration du dieu créateur Kon Tici Viracocha, elle comporte de nombreux édifices à vocation cérémonielle dont le principal est le temple de Kalasasaya, une vaste enceinte close.
La cité de Tihuanaco s’étend sur une dizaine de kilomètres carrés, et sa population, durant la période culminante de cette civilisation, oscilla entre trente et soixante mille habitants.
Plutôt qu’une ville de type occidental, Tihuanaco était un grand centre cérémoniel. D’ailleurs, un fossé, jouant le rôle de ligne de démarcation, sépare le sanctuaire des faubourgs.
Au cours des siècles, l’ordonnance des pierres fut bouleversée, probablement par des séismes, ce qui ajoute de l’étrangeté à un site déjà impressionnant.
Une enceinte sacrée en pierre, le Kalasasaya, qui intègre des monolithes disposés à des intervalles réguliers, délimite un espace sacré. Celui-ci est pourvu de nombreux temples flanqués de cours en contrebas. On remarque la pyramide appelée Akapana, des monolithes comme ceux de Ponce et de Bennett – nommés d’après leurs découvreurs respectifs – et la célèbre porte du Soleil.
Le grand temple (temple semi enterré) se compose d’une cours carré intérieure composé d’enceinte appelé "mur des masques" (incrusté de tête sculpté qui semblent être de multiple origine raciale) et de 3 monolithes plantés au bout milieu de cette cours. Le tout donne sur l’escalier aux géants.
Dans le temple, on trouve des pierres taillées de telle manière que les sons sont amplifiés. En plaçant son oreille dans l’orifice prévu à cet effet, on peut parfaitement entendre des conversations qui ont lieu à 20 mètres de là.Datation difficile
Certaines recherches tendent à démontrer que la construction de la plus ancienne cité de cette civilisation remonterait à plus de 10 000 ans avant J.C.
Ces analyses se basent notamment sur différentes constructions qui apparaissent comme un ensemble portuaire, avec des quais, des docks .. et qui se trouvent aujourd’hui à 18 km du lac Titicaca, qui ferait remonter leur construction à 15 000 ans avant J.C., à l’époque où le lac longeait ces constructions. Cette théorie serait « confirmée » par des dessins et gravures d’animaux dont l’espèce aurait disparu à la fin du pléistocène c’est-à-dire vers 12 000 ans avant J.C. (cela pourrait bien être la plus vielle cité de l’humanité jusqu’alors connue !)Bien sur les archéologues "officiels" réduisent de très loin l’origine de la cité, et les études au carbone 14 effectué sur un monument le daterait à un maximum de 1000 avant JC.
Dès le 16è siècle, les conquistadors entendirent parler de légendes entourant cette cité. Ils y découvrirent des ruines abandonnées depuis déjà longtemps. Les Incas prétendaient qu’ils n’avaient jamais connu Tiahuanaco autrement qu’en ruines. Les Aymaras, le plus ancien peuple des Andes, disaient que la cité était celle des premiers hommes de la Terre et qu’elle avait été créée par le Dieu Viracocha avant même la naissance du soleil et des étoiles.
La Porte du Soleil
La porte du soleil est un des éléments les plus mystérieux, et surtout le plus connu, de Kalasasaya ( le Temple de Tiahuanaco). C’est un portail taillé dans un unique bloc d’andésite de 3X4 m. Son poids est estimé à 44 tonnes au moins.
Le mystère est grand car cette "porte" semble ne pas appartenir à un quelconque édifice. Elle a été posé à son endroit précis dans un but à la base astronomique : au coucher du soleil, ce dernier resplendit en plein milieu de la porte et provoque un resplendissement de la porte.
Les explications concernant cette porte peuvent être aussi bien farfelues que très intéressantes, mais nous reviendrons dessus après. Pour l’instant j’aimerais vous proposer une petite étude des gravures effectué sur la porte.
Tout d’abord, je note sur les cotés de la porte deux emplacements rectangulaires qui donnent l’impression que l’on pourrait y introduire quelque chose... Peut-être une chose qui permettrait d’activer la porte lors des rituels.
Mais revenons aux gravures :
Le premier élément qui se distingue d’emblée, c’est la sculpture au-dessus de la porte :
Cette effigie, visiblement celle d’un dieu, est entourée d’une foule de « serviteurs » ou d’auxiliaires ailés qui sont représentés de profil, à moitié inclinés devant lui, en signe incontestable d’allégeance. En confrontant cette iconographie à d’autres représentations archéologiques, et en cherchant dans les documents historiques et ethnologiques des correspondances stylistiques et symboliques, on a identifié le dieu central comme étant Tunupa, la divinité cosmique des Aymaras, confondue avec Viracocha, sa variante incaïque. Parmi les éléments significatifs, il faut citer le sceptre de droite, qui se termine par un serpent bicéphale. À cette association avec le double serpent s’ajoutent des traits félins et aquilins, attributs qui se retrouveront plusieurs siècles plus tard dans le temple du Soleil de Cuzco, conjointement avec la Foudre-Éclair.
Sous ce personnage, un dessin en forme de pyramide, avec si l’on regarde bien, l’impression de voir une porte du soleil à l’intérieur de cette pyramide.
Toujours dans cette figure représentant une pyramide, on distingue comme des ondes d’eau qui coulent du haut et qui finissent par des têtes d’oiseaux.
C’est intéressant car la pyramide à degré qui se trouve sur le site de Tiwanaku est le système de canalisations qui traversent l’intérieur de la pyramide, et qui servaient probablement à faire s’écouler l’eau d’une terrasse à l’autre, produisant ainsi un effet « de fontaine » qui rappelait l’abondance des sources de l’Illimani (la montagne la plus importante près du site).Ainsi la représentation qui se trouve sous le Dieu Viracocha semble bien être la pyramide qui se trouve derrière le Grand Temple. Et donc la place du Dieu est toute normale : au dessus de la pyramide !
Concernant les "Hommes oiseaux" qui défilent devant le Dieu :
Certains les appellent "les porteurs de la lumière". Le thème de l’oiseau est le principal, et c’est intéressant car ils vont tous vers ce Dieu soleil. Ainsi on voit bien l’idée de base de ceux qui ont crée et gravé cette porte : aller le plus haut possible près du soleil, comme les oiseaux, comme Icare...étudions un peu la porte, vue de derrière :
Cette vision m’intrigue au plus haut point ! C’est la face qui reçoit le soleil, donc...
On y voit de large trous qui rappellent la forme de la porte en elle même. Etrangement ces "trous" ne sont pas disposés de manière régulière, à moins que la porte n’ait subi de lourds dégâts et que les bords se soient abîmé et effondrés. Y avait il des objets (ou des pierres) dans ces orifices ? personne ne le saura jamais malheureusement.
Ce qui me surprend le plus, c’est cette sensation de "brûlure" ou de "distorsion" de la pierre, comme une impression que l’énergie du soleil a frappé de plein fouet la porte, au point de la déformer un peu.
On constate enfin que cette face ne comporte aucune gravure, et on comprend que l’utilité de la porte se place bien de l’autre coté, face au soleil qui traverse la porte, donc.
A noter, enfin, que cette grosse porte de pierre possède une large fissure au niveau supérieur, qui la coupe en deux finalement. Je pense que cela montre bien que le site de Tiahuanaco a subi de lourds bouleversements terrestres, notamment des tremblements de terre qui peuvent être fréquent dans cette région du globe, et un probable soulèvement de cette plaine de l’Altiplano (actuellement à 4000m d’altitude) qui était bien plus basse à une époque ou l’homme n’existait pas encore.
Utilité de la Porte du SoleilCela ne peut être que des suppositions, mais essayons ensemble de laisser parler nos ressentis.
1ère idée : la porte servait aux rituels initiatiques.
Comme nous avons pu le voir plus haut, les gravures sont très symboliques et initiatiques. On y voit des "disciples" ou "prêtres" qui peuvent atteindre une certaine initiation et se transformer en "homme-oiseaux". La représentation sous le Dieu Viracocha semble être la grande pyramide de Tiahuanaco, ainsi le lien est assez clair : cette porte fait partie des rituels religieux de ces contemporains.
De quelle nature peuvent être ces rituels ? Et bien l’on ressent bien cette envie de toucher au divin, de se transformer en oiseau pour atteindre le soleil qui symbolise la toute puissance créatrice. Comme Icare, le fait de trop approcher le soleil peut être fatal. Ainsi on comprend l’importance de cette porte qui s’adressaient probablement aux Grands Initiés afin de s’initier aux Grands Secrets, au plus prés de Dieu.
Tout rituel initiatique comporte une phase de "mort" afin de "renaître". Et le passage à travers cette porte (lors d’un rituel) pourrait très bien constituer un tel rituel. De plus il est à noter cette présence surprenant d’une tête d’éléphant qui dans d’autres civilisations (notamment Hindouiste) représente le Dieu du monde des morts (Ganesh). Cette tête d’éléphant (symbole de mort) est mineure par rapport à la représentation du Dieu soleil (symbole de vie), elle se trouve dans la frise du bas, à droite, et cela pourrait confirmer l’idée du rituel initiatique majeur.
2e idée :
Certains ésotéristes, et même de simples touristes, sont confrontés à une idée bien singulière : la porte du soleil est une porte inter-dimensionnelle !
Cette théorie est basé sur 2 principes :
dans la plupart des traditions ésotériques, on retrouve cette notion de "passages" ou de "portes" qui permettent aux grands initiés d’accéder à d’autres mondes. Outre le fait qu’une "initiation" permet d’accéder spirituellement à d’autres dimension, il existe des rituels et des endroits ou l’on voyage réellement vers d’autres mondes. On retrouve de tels "porte" ou "passage" sur toute la planète, dans toutes les traditions.
J’ai entendu parler de l’histoire originale d’une personne qui devant une telle porte (celle du lac Titicaca, à 18 km au dessus de Tiahuanaco) a vécu un phénomène exceptionnel. En tourisme avec d’autres personnes, ils ont vu la porte s’activer ! Ainsi, à travers elle, ils auraient vu défiler des paysages différents de ce qu’il y a normalement derrière.Ainsi l’idée d’une Stargate (vivi comme à la télé ^^) pourrait être à étudier, d’autant plus que je ne sais pas pour vous, mais moi quand je regarde les photos de cette porte, j’y vois beaucoup, beaucoup d’énergie !
A savoir enfin que dans la théorie du "passage" inter-dimensionnel, la porte du soleil serait "l’entrée" mais qui ne garantit pas forcement le retour, car il existe sur le même site de Tiahuanaco une porte moins connue, qui pourrait bien être la porte de retour. On appelle cette porte-ci : la porte de la Lune !
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