• La médecine des anciens Égyptiens est celle pour laquelle nous possédons les documents authentiques les plus anciens. Elle jouit dans l'Antiquité d'une incontestable renommée, dont on trouve déjà des traces dans Homère; on sait que Cyrus et Darius, fils d'Hystaspe, appelèrent à leur cour des médecins de l'Égypte. L'Antiquité classique ne nous a pas laissés dans l'ignorance absolue relativement à cette vieille science et à ceux qui la pratiquaient; Hérodote, Strabon, Diodore de Sicile en font mention; Théophraste, Galien, Dioscoride citent des formules provenant des écoles égyptiennes, et Pline lui-même a dû, remarquait Maspero, nous transmettre en latin plus d'une recette qui, à travers le grec, peut bien remonter à quelque papyrus. Néanmoins, il reste fort douteux que les Grecs eux-mêmes, qui n'entrèrent guère en relations suivies avec l'Égypte qu'à partir de Psammétique Ier (vers 650 av. J.-C., L'Égypte à la Basse Époque), c.-à-d. au déclin de sa période brillante, aient jamais bien connu la culture égyptienne. La même réserve devra peut-être s'étendre à Galien, dont on a souvent cité le passage où il déclare n'avoir vu, dans les traités médicaux de l'Égypte, qu'un amas de sottises. L'interprétation de ce passage a été mise en doute; Galien, d'ailleurs, n'a pas pu connaître les livres hermétiques; il ne savait pas la langue, et les livres n'avaient pas été traduits. Déjà beaucoup mieux favorisés aujourd'hui, nous pouvons puiser nos renseignements aux sources mêmes, c.-à-d. dans les écrits originaux, les égyptologues ayant à leur disposition un certain nombre de papyrus médicaux qu'ils ont traduits ou analysés. 



    Littérature médicale de L'Égypte ancienne


    Nous savons par Clément d'Alexandrie, un des auteurs qui ont pénétré le plus avant dans les institutions et l'esprit de l'Égypte, que les livres hermétiques composaient une sorte d'encyclopédie officielle et religieuse en 42 livres, dont les six derniers comprenaient la science médicale et étaient enseignés dans les écoles. Ils portaient les titres suivants : De la constitution du corps humain; Des maladies; Des organes; Des médicaments; Des maladies des yeux; Des maladies des femmes. Cette collection n'existe plus; il reste douteux même que des fragments soient englobés dans les papyrus aujourd'hui découverts. Les deux principaux papyrus médicaux sont :


    1° le grand Papyrus de Berlin, qui a été l'objet de travaux importants et multiples;

    2° le Papyrus Ebers, l'un des deux plus grands que l'on connaisse; il contient 108 pages. Ebers lui-même l'a étudié avec une compétence remarquable, et en a traduit et commenté une partie; le Dr Joachim en a donné une traduction complète, savamment annotée. Le Papyrus Ebers, formé lui-même par la réunion de plusieurs petits traités, dont quelques-uns plus anciens, aurait été, d'après des calculs reposant sur des bases sérieuses, composé et écrit vers 1550 av. J.-C.

    Quelle place faut-il donner, dans la littérature officielle, à ces traités et à ceux du même genre, c'est ce qu'il est difficile de dire. Ebers était convaincu que son papyrus était le quatrième des six livres hermétiques, celui des médicaments; ce n'est, en effet, en majeure partie, qu'un recueil de recettes. Néanmoins son opinion n'a pas été acceptée par la plupart des égyptologues. II n'est pas inutile de faire remarquer que les traités comme le Papyrus Ebers peuvent être des compilations antérieures à la rédaction des canons hermétiques médicaux. A tous leurs livres, d'ailleurs, les Égyptiens attribuaient une origine divine ou au moins princière. Thot, dont les Grecs ont fait leur Hermès trismégiste, qui peut partager avec le dieu guérisseur Imhotep ou Imhotpou, le titre d'Asclépios égyptien, fut le révélateur des sciences, y compris la médecine. On lui attribuait la composition du plus ancien livre qui fut incorporé dans la collection hermétique. Il était considéré aussi comme le dépositaire des secrets de l'art magique.

    Les anciens pharaons eux-mêmes passaient pour s'être adonnés à l'étude de la médecine. Téti, fils de Ménès, était regardé comme l'auteur d'un traité d'anatomie, d'après Manéthon et Elien, et Tosorthos, successeur de Néchérophès (IIIe dynastie), comme celui d'un manuel de médecine (Ancien Empire). La découverte des livres était souvent entourée de circonstances étranges, sinon miraculeuses; l'un fut trouvé sous les pieds du dieu Anubis, dans un temple de Létopolis (Sechem), un autre apparut tout à coup, une nuit, illuminé par le clair de la lune, aux yeux d'un prêtre, dans le temple d'Isis à Coptos, etc. Tous les papyrus se rapportent presque exclusivement à la thérapeutique et à la pharmacie; on rencontre bien quelques fragments ayant trait au diagnostic ou à la description symptomatique, mais aucune trace d'une doctrine quelconque, ni fantaisiste, ni scientifique.



    La profession médicale


    Les médecins, en grande partie, tout au moins, appartenaient à la classe des prêtres (La Religion égyptienne), comme les astronomes, les hommes de loi, etc. Les élèves étaient admis dans les écoles, annexées aux temples, dont les plus célèbres furent celles de Memphis, Thèbes, Saïs et Chennu, et où, sous une discipline qui, d'après certains documents, paraît avoir été assez sévère, ils recevaient en outre d'une éducation générale, les enseignements professionnels spéciaux. Les livres de la collection hermétique étaient la base de l'instruction théorique. On amenait dans les temples les malades pour y recevoir des soins; il résultait de là, presque forcément, un enseignement clinique que la pratique chirurgicale, que l'on sait avoir été assez étendue, rendait tout à fait nécessaire. Les praticiens égyptiens, au nombre desquels il faut compter les pastophores, dont la situation sociale ne paraît pas être encore bien définie, se répartissaient en plusieurs catégories basées surtout sur les modes de traitement qui avaient leur préférence. Ces catégories sont clairement indiquées dans un passage du Papyrus Ebers (p. XVIX); il y avait le médecin proprement dit, sorti des écoles sacerdotales, puis le prêtre de la déesse Sekbet ou Sokhit, que Maspero qualifie de rebouteur, et enfin l'exorciste qui agissait à l'aide des paroles magiques, des charmes et des amulettes. Cette classification rappelle d'une façon vraiment curieuse les trois procédés de traitement des malades attribués à Asclépios par Pindare (IIIePyth.). En dehors du médecin ordinaire qui soignait les maladies en général, il y avait, là ou l'importance des centres de population le permettait, des spécialistes moins nombreux pourtant que ne le prétend Hérodote.

    Les médecins égyptiens jouissaient de certains privilèges, comme l'exemption d'une partie des charges publiques. Souvent ils recevaient des présents au lieu d'honoraires; ces dons étaient parfois apportés dans les temples où l'on déposait aussi des ex-voto, comme la reproduction, en métal, des membres guéris. Parmi ces médecins, un certain nombre, probablement ceux qui n'étaient pas liés au service des temples, étaient de véritables fonctionnaires payés sur les deniers publics. Diodore nous apprend que, dans le cours d'un voyage, comme dans les expéditions militaires, on pouvait, pour ce motif, les consulter gratuitement. mais, la nécessité pour le praticien de ne pas s'écarter des indications fournies par les traités sacrés, sous les peines les plus sévères, au cas où le malade venait à mourir, ne pouvait pas contribuer à élever bien haut l'honneur professionnel.



    La science médicale égyptienne


    L'anatomie humaine était à peu près inconnue des médecins égyptiens. Contrairement à ce qu'ont gratuitement supposé divers auteurs modernes, la pratique des embaumements (La Religion égyptienne), laquelle d'ailleurs ne fut en usage que pour les gens de la classe élevée et ne remonte pas ,jusqu'aux premières époques, ne fut pas un moyen très sérieux d'instruction. D'abord, il est à noter que les embaumeurs, quoique dise Wilkinson, ne faisaient pas partie du corps sacerdotal; ces techniciens étaient, en raison du respect qu'on avait pour les cadavres, l'objet du mépris public; ensuite, les opérations qu'ils pratiquaient ne pouvaient guère leur apprendre que la forme extérieure et les rapports superficiels des organes viscéraux dont ils faisaient l'extraction. Mais il n'est, malgré tout, guère admissible que les maître des écoles médicales aient systématiquement négligé ces occasions de s'instruire. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'on ait relevé dans les textes médicaux les noms des diverses régions et des parties extérieures des membres et du tronc, ni qu'il y soit question de l'intestin, de la vessie, du foie, des reins, etc., organes qui se voyaient et que l'on touchait lors de chaque embaumement.

    Les Égyptiens savaient vaguement que le coeur est le point de départ d'un grand nombre de vaisseaux qui se distribuent dans le corps entier, pour y porter le sang, l'air vital et l'humidité nécessaires. Mais la répartition qu'ils en indiquent est de pure fantaisie. Le même mot met, au pluriel metu, sur lequel on a beaucoup discuté, servait indifféremment pour désigner les veines, les artères, les canaux de toutes sortes, ainsi que les nerfs et les tendons. Un autre, mot dont la signification a aussi été très difficile à élucider, ro-ab, semble désigner à la fois le coeur et l'estomac. Mais Lüring avait probablement raison de penser que le distinction était dans l'idée depuis longtemps, lorsqu'elle manquait encore dans l'expression. La physiologie des Égyptiens était complètement nulle. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils ramenaient la composition du corps aux combinaisons de quatre éléments, et qu'ils regardaient la vie comme entretenue par un souffle que des canaux transportaient partout, en même temps que l'humidité et le sang.

    Les Égyptiens, qui, comme beaucoup d'autres peuples orientaux, croyaient que l'humain, à l'abri des violences ou des attaques des démons et de la colère des dieux, pourrait vivre à peu près indéfiniment, s'étaient fait des maladies une idée assez étrange. Ils croyaient qu'elles avaient toutes pour origine l'introduction dans le corps d'un esprit mauvais, agissant spontanément ou sous l'impulsion d'une force magique intentionnellement mise en jeu. Les symptômes étaient les manifestations de sa présence, et l'indice des troubles causés par elle. La thérapeutique avait donc à exercer une double action, l'exorcisme de l'agent d'abord, puis la réparation des désordres qui étaient son oeuvre; c'est en vue de ce dernier but que Thot (Hermès) avait révélé aux humains les vertus des plantes et de toutes les substances médicamenteuses. On s'explique aisément, d'après cela, qu'en Égypte, comme dans toute société archaïque, le traitement par les incantations ait toujours passé pour supérieur à tout autre. On admettait aussi que l'esprit pouvait sortir spontanément; c'est pour cela sans doute que l'on rencontre quelquefois le conseil de s'abstenir de toute médication, le cas étant admis où le malade devait sûrement guérir sans aide.



    Les maladies



    Les papyrus renferment beaucoup de descriptions sommaires de maladies; mais l'identification de ces maladies est hérissée de difficultés; néanmoins on a reconnu avec presque certitude un certain nombre d'entre elles, surtout celles qui sont les plus communes dans le pays, comme l'anémie primitive ou consécutive à la présence des parasites intestinaux; le paludisme; certaines maladies abdominales, aiguës ou chroniques. On a compris assez facilement ce qui a rapport aux oxyures vermiculaires et au ténia, contre lequel on employait déjà (1500 ans av. J.-C., début du Nouvel Empire), l'écorce de racine de grenadier. Dans certains passages du Papyrus Ebers, on a cru reconnaître la dysenterie, l'atonie intestinale, la diarrhée, les hémorroïdes, certaines tumeurs, la polyurie, l'incontinence urinaire, etc.


    Le Papyrus Ebers contient un petit traité spécial sur les maladies des yeux, qui a été traduit par Ebers et savamment commenté par Hirschfeld; il présente une grande importance historique, mais nous ne pouvons ici entrer dans des détails à son sujet. Il y est question du traitement de la conjonctivite catarrhale, de la kératite, des hémorragies du globe, des ecchymoses péri-oculaires. On à voulu voir dans un court passage où l'on parle de guérir la cécité derrière la pupille, dans le fond de l'oeil, une allusion à l'opération de la cataracte; mais cette maladie ne pouvait pas être comprise il y a 3500 ans. Il n'y est question d'aucune autre opération sur les yeux, que celle de l'arrachement des cils dans le trichiasis. Toutes les maladies des yeux sont traitées par des collyres, des pommades, des remèdes divers, lesquels ont pour base, la plupart du temps, des substances minérales; néanmoins des plantes et des produits animaux entrent aussi souvent dans leur composition. Parmi les formules de collyres, il en est une donnée d'après un oculiste de Byblos; cela prouve que les Égyptiens de ce temps reculé ne craignaient pas de recourir aux connaissances des Phéniciens et laisse supposer que l'exclusivisme des médecins sacerdotaux n'était pas absolu.

    On sait par ailleurs que les Égyptiens pharaoniques pratiquaient des opérations; on possède toute une série d'instruments; on sait que les médecins de l'ancienne Égypte appliquaient des pansements, qu'ils ouvraient les tumeurs, qu'ils opéraient la circoncision et la castration. Ils réduisaient les fractures et savaient les contenir régulièrement; le fait a été constaté sur des momies ; mais il est fort, douteux, malgré l'assertion de Larrey, qui a pu mal interpréter ce qu'il a vu, que les médecins de la vieille Égypte aient pratiqué des amputations de membres. Le Papyrus Ebers traite aussi, dans un chapitre spécial, des maladies des femmes : troubles menstruels, prolapsus, écoulements, accidents des accouchements, etc., et des moyens de les combattre, dont plusieurs ont traversé les âges.



    Thérapeutique, hygiène, diététique


    Le premier chapitre on Papyrus Ebers est une allocution adressée au malade, en général, pour lui indiquer les formules sacramentelles qu'il devait prononcer en même temps qu'il absorbait les médicaments; d'autres formules conjuratoires se rencontrent encore, dont la puissance était réputée plus forte que celle des remèdes. Néanmoins la matière médicale était d'une grande richesse; plus de 700 substances, empruntées aux trois règnes, sont indiquées dans les courts traités que nous possédons; le médecin égyptien les employait presque toujours associées en assez grand nombre, dans une même recette. L'identification de ces substances est un problème difficile.

    L'hygiène et la diététique préoccupaient déjà sérieusement les médecins de la vieille Égypte. La sobriété et la propreté étaient formellement prescrites par les lois; on considérait l'ivrognerie comme un vice déshonorant. Les règlements fixaient jusqu'à la nature des étoffes employées pour les vêtements ceux de lin étaient surtout en usage; on ne permettait pas de se présenter dans les temples avec des habits de laine. Par mesure hygiénique, les Égyptiens faisaient usage périodiquement de purgations et même de vomitifs. Ils se baignaient souvent, et connaissaient les avantages des bains de mer; ils pratiquaient une sorte de massage. Les peintures égyptiennes montrent l'inexactitude de l'assertion d'Hérodote, relative aux exercices de gymnastique, qui étaient fort en honneur. L'emploi des fards était extrêmement répandu chez les Égyptiens; ils faisaient partie de la thérapeutique oculaire.

    La médecine égyptienne exerça nécessairement quelque influence sur la science grecque. Elle enrichit abondamment la matière médicale. On pourrait dresser une longue liste des substances et des formules dont l'emploi a été transféré d'un pays dans l'autre. En somme, la médecine égyptienne, telle que nous la connaissons , tout en restant, au point de vue doctrinal, dépourvue d'un vrai caractère scientifique, si elle ne justifie pas l'admiration exagérée que quelques-uns lui ont accordée sans raison, présente un grand intérêt historique. La vieille science égyptienne survécut encore longtemps comme médecine populaire, quand le pays eut perdu son indépendance, mais son histoire scientifique fut absorbée par celle de la science grecque à l'édifice de laquelle elle apporta quelques éléments secondaires.


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  • "Pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s'en aille."
    (Papyrus égyptien découvert par Ebers)

    MAGIE ET MÉDECINE

    Aux temps les plus anciens de l'humanité, magie et médecine se confondent. Comme l'astrologie et l'astronomie, l'alchimie et la chimie. Nu, désarmé et craintif, l'homme primitif cherche d'abord à se protéger contre les forces d'une nature hostile et pleine de dangers. Pour survivre, il lui faut quotidiennement disputer sa nourriture, trouver un abri contre les bêtes féroces. Dans son ignorance du mécanisme des forces en présence, il se voyait entouré de forces supérieures, toutes puissantes, souvent néfastes, parfois propices, peuplant son environnement d'êtres à la fois naturels et surnaturels, fauves, démons, orages, foudre, flammes, génies, esprits, fantômes. Pour se les concilier, l'homme invente des gestes (un rituel magique), des mots (la prière), et un don de quelque chose de précieux (le sacrifice).

    RELIGIONS

    Les religions se constituèrent à partir de ces pratiques magiques. Le premier guérisseur fut l'homme (ou la femme) qui, posant sa main (ou une plante) sur le corps d'un compagnon malade ou blessé, se rendit compte qu'il le soulageait. Ce geste devint sacré. (Peut-être la découverte des vertus de l'eau remonte-t-elle à la même époque.) Au sein de chaque clan primitif, un homme apprit empiriquement les gestes qui soulagent, les pratiques qui sauvent, les plantes qui guérissent, devenant ainsi l'intercesseur entre la divinité et les hommes, le prêtre et le sacrificateur. Dans la plupart des religions primitives, l'on retrouve des cérémonies dont le but est de rendre les divinités propices. Regroupés par tribus, nos ancêtres, revêtus de peaux de bêtes, de plumes, d'os ou de coquillages, tentaient d'attirer sur eux la faveur des dieux, de conjurer le sort par des sacrifices humains ou d'animaux.

    LA PRÉHISTOIRE

    Dans les cavernes et les grottes, dont certaines remontent à près de trente mille ans, ils nous ont laissé des fresques, des signes, des objets décorés qui nous rappellent les pratiques magiques qui leur permettaient d'exorciser et de dompter les forces mystérieuses de la nature, de vaincre la maladie et de repousser la mort. (Voir dans les Calanques, la fabuleuse Grotte Cosquer, découverte récemment, Altamira et Lascaux, ou, plus proche de nous dans le temps, cette admirable amphore scythe du Musée de l'Ermitage à St Pétersbourg, dont la délicate gravure demeurée intacte, représente trois scènes de thérapeutique: une extraction dentaire, la pose d'une attelle sur un membre fracturé et des passes magnétiques. Durant les premiers millénaires de la civilisation, l'art de guérir resta une spécialité sacerdotale, une pratique dont le savoir se transmettait de père en fils ou de maître à élève. Les anciens voyaient derrière chaque maladie un diable ou un mauvais esprit. En Mésopotamie, on considérait la maladie comme le châtiment d'un péché, préjugé que l'on retrouve curieusement dans notre civilisation avancée, face au sida, et dans la démarche de nombreux charlatans qui affirment au consultant qu'il est envoûté ! L'homme découvrit très tôt le mystérieux pouvoir de cause à effet qui semblait émaner de son regard et de ses mains tendues. Sur des bas reliefs égyptiens, on voit le dessin d'un personnage debout, les deux mains tendues vers une personne assise. Des doigts du premier on voit rayonner vers la seconde, un flux des croix ansées qui symbolisent sans doute l'énergie vitale. Préfiguration du magnétisme humain ? Sur d'autres, sont représentées des scènes de traitement par hypnose. Au cours des cérémonies religieuses, à vocation thérapeutique ou de protection, les prêtres chaldéens, babyloniens, hindous, chinois, égyptiens, employaient, pour obtenir l'état de transe, des procédés magiques, ressemblant fort à de l'hypnose.

    LES MYSTÈRES

    Dans la préparation des "mystères", la méditation, un jeûne prolongé et l'abstinence facilitaient chez les participants l'apparition de l'extase collective, que des musiques syncopées, des fumigations, et l'absorption de stupéfiants poussaient au paroxysme. On retrouve aujourd'hui encore ce cérémonial chez des peuplades restées proches de leurs traditions ancestrales, chez les Malbars de l'Ile de la Réunion par exemple. Bien que les Hébreux condamnent la magie comme coutume païenne et lapidaient les magiciens, les prêtres du Temple de Salomon portaient sur la poitrine une plaque de métal précieux, ornée de 6 gemmes brillantes et de six gemmes mates. Ces pierreries qu'ils fixaient intensément au cours des cérémonies, leur permettaient d'accéder à l'état d'extase visionnaire. Par ailleurs, on découvre dans le Talmud, l'emploi de la suggestion dans le traitement de nombreuses maladies, une place prédominante étant faite à l'hypnose.
    Dans la Bible, les descriptions de méthodes thérapeutiques magnétiques, par imposition des mains ou le "souffle", sont nombreuses. Il n'y a pas si longtemps encore, au Maroc, chez certaines tribus berbères, les Hamadchas par exemple, des cérémonies de "purification" donnaient lieu à des scènes hallucinantes. Dansant longuement autour du tombeau d'un saint en se tenant étroitement par l'épaule, aux sons d'une musique sourde et rythmée, à répétitions lancinantes, les fidèles s'insensibilisaient peu à peu jusqu'à ce que cet engourdissement de l'activité cérébrale, leur fît perdre connaissance durant des heures. Et l'on assistait alors à des duels de somnambules, au cours desquels les "endormis", parmi lesquels de grands malades, se donnaient des coups de hache sur la tête, sans apparence de sensibilité, pour chasser les mauvais esprits cause de leur maladie! Aujourd'hui l'on redécouvre officiellement les pouvoirs thérapeutiques de la transe et de l'hypnose, que les guérisseurs utilisent depuis des millénaires.

    MÉDECINE SAVANTE

    Ce fut probablement à Athènes, sous l'autorité d'Hippocrate, que les Grecs développèrent le premier système médical rationel en essayant, non plus simplement d'appliquer des recettes retransmises par la tradition (médecine magique), mais d'apprendre à connaître le mécanisme de la maladie et le fonctionnement de la guérison. Pourtant, là encore, le cordon ombilical entre savoir et connaissances acquises n'était pas coupé : on enseignait la médecine dans le temple d'Asclépios. A Rome, c'était au Temple d'Esculape que les malades venaient implorer la guérison. Les prêtres les endormaient, et durant ce sommeil provoqué (l'incubation), le dieu apparaissait en rêve aux élus et leur indiquait les moyens d'atteindre la guérison. ((Méthode reprise deux mille ans plus tard par Edgar Cayce).
    Les Romains conservèrent longtemps encore leurs empiriques, ignorant la médecine savante et organisée, avant de se laisser soigner par les médecins grecs, parfois plus efficaces, mais dont ils méprisaient la vénalité. Car, jusque là, ni les prêtres ni les guérisseurs populaires ne réclamaient d'honoraires pour leurs soins. La rétribution restait un don. Paradoxalement, il semble que le succès de la médecine hellénique découla de cette exigeance pécuniaire, en vertu de l'éternel principe que "ce qui coûte cher, doit être bon.". (Caton l'ancien disait de ces praticiens qu'ils "exercent leur art par esprit de lucre, pour gagner notre confiance..".) Plus tard, Galien prolongea les fondements de la médecine d'Hippocrate en développant le raisonnement clinique, et jeta les bases de l'établissement du diagnostic. Parallèlement à cette médecine savante, réservée aux riches, à la fois scientifique, religieuse et philosophique, subsista une médecine populaire, empirique et traditionnelle à laquelle les riches et les puissants recouraient au besoin quand la première avait échoué. Les connaissances médicales "scientifiques" inculquées de professeur à élève s'acquéraient dans des écoles, le savoir empirique se transmettait sur le tas, de mère à fille et de père en fils.

    L'ÈRE CHRÉTIENNE

    Après la dislocation de l'Empire romain, la religion chrétienne triomphante privilégia les aspects spirituels et sacrés au détriment des aspects matériels de l'humanité. Le pouvoir ecclésiastique plaça la médecine savante sous haute surveillance. La hiérarchie sacerdotale maintint les médecins dans un rôle subalterne, leur interdisant l'expérimentation, et relégua les guérisseurs empiriques au rang de "sorciers". Les seuls thaumaturges que l'Église toléra furent les prêtres guérisseurs, les saints faiseurs de miracles qui étonnaient les foules par leur charisme, guérissant par l'imposition des mains en souvenir du Christ, selon les préceptes de l'Evangile: Ils imposeront leurs mains aux malades, et les malades seront guéris. (Marc 16/18), ou par l'application du crucifix sur les blessures.
    Curieusement, selon une tradition qui remonte à Robert II le Pieux (996-1031), les rois de France (et d'Angleterre) acquéraient par la vertu du saint chrême dont ils étaient oints lors de la cérémonie du sacre, le pouvoir miraculeux de guérir les malades, particulièrement ceux atteints d'écrouelles, (fistules provoquées par l'adénite cervicale chronique d'origine tuberculeuse). Ainsi, lors du sacre ou de certaines cérémonies religieuses, le roi usait de son pouvoir de thaumaturge en guérissant des centaines de malades, dessinant sur leur visage le signe de la croix, en prononçant la formule rituelle: "Le roi te touche, Dieu te guérit". En Angleterre, plus de 50 000 malades venaient chaque année chercher la guérison par la "main royale" auprès d'Edouard le Confesseur (1052-1108) ou de Philippe Ier et repartaient guéris en grand nombre. Cette royale coutume persista en France jusqu'au 19e siècle.

    L'ÂGE D'OR

    L'âge d'or de la cuillette des simples, des "remèdes de bonne femme", de la médecine empirique, sorcière et magique dura quinze siècles. Albert-le-Grand, Arnaud de Villeneuve, Nostradamus, Paracelse, pour ne citer que les plus grands furent à la fois mages et médecins. Agrippa de Nettesheim (1486-1535), premier médecin de la cour de François Ier et de Louis de Savoie, contemporain de Paracelse, fut emprisonné à cause de ses exorcismes et de ses "enchantements". Il fut libéré, gràce aux guérisons qu'il obtint pendant son emprisonnement, en appliquant sa méthode hypno-magnétique. Paradoxalement, ce fut à l'aube du 19e siècle, lorsque la médecine enfin libérée de tout carcan religieux ou philosophique allait redevenir expérimentale, que survint le grand schisme, la médecine officielle reléguant avec mépris au rang de charlatans ceux d'entre eux qui pratiquaient le magnétisme (ou même l'oméopathie).

    LE MAGNÉTISME
    "Les miracles ne sont pas en contradiction avec la nature;
    ils ne sont en contradiction qu'avec ce que nous savons d'elle."
    (Saint-Augustin)


    Le véritable père du magnétisme humain, est le docteur Franz Anton MESMER (1734-1815. Dans sa thèse de doctorat (Thèse physico-médicale sur l'influence des plantes 1776) il jeta les bases de sa doctrine qui souleva le plus vif enthousiasme et les plus véhémentes contestations. Durant des années il soigna des milliers de malades dans son fameux "baquet", s'intéressant également à l'hypnose et l'expérimentant sur ses malades. Mais, en 1784, deux commissions officielles diligentées par l'Académie et par le Roi, déclareront le magnétisme animal sans base scientifique et même dangereux pour les bonnes moeurs ! Seul parmi les académiciens, le célèbre Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836), gloire de la botanique, savant de réputation mondiale, défendra courageusement Mesmer en confirmant, envers et contre tous, l'existence du fluide magnétique. Ce savant n'en démordra jamais, malgré les multiples pressions de ses pairs. Nonobstant le discrédit dans lequel tomba le magnétisme mesmérien, il conserva des disciples tels Armand de Chastenet, marquis de Puységur (1751-1825) et Deleuze.

    LE FLUIDE MAGNÉTIQUE

    L'année même de la condamnation du magnétisme animal par les Académies (1784), Puységur privilégie la notion de "transfert" de volonté du magnétiseur sur le magnétisé, qui n'existait qu'à l'état embryonnaire dans la doctrine de Mesmer. Il utilisa le magnétisme dans ses nombreuses expériences de somnambulisme artificiel, perfectionnant la technique de l'hypnose. Deleuze, qui fréquenta Jussieu au Muséum, estime lui aussi qu'un fluide émane du magnétiseur. Rappelons sa superbe explication: "Le fluide magnétique est une émanation de nous-mêmes, dirigé par la volonté. Magnétiser pour guérir, c'est secourir avec sa vie, la vie défaillante d'un être souffrant." En 1821 l'Académie de Berlin décerna un prix au meilleur mémoire sur le magnétisme et réhabilita les travaux de Mesmer. Au milieu du 19e siècle, le baron du Potet déclare: "Le fluide n'est point une substance qui puisse être pesée, mesurée, condensée. C'est une force vitale comme le principe newtonien d'interaction ou de la gravitation universelle."
    - Ah! ne m'en parlez pas ! Ce sont tous des cinglés !
    - Mais encore ?
    Le 19e siècle connut la longue querelle entre les Animistes (Alexandre Bertrand, Abbé de Faria) pour qui le fluide n'existe pas, adeptes de l'hypnose, de la "concentration", et les Fluidistes (du Potet, Sennevon, La Fontaine) qui maintiennent la tradition du magnétisme. Ces disputes souvent féroces entravent et discréditent le magnétisme dont l'unique but devrait être de soigner. En tout état de cause, l'oeuvre de Franz-Anton Mesmer reste originale, car elle fut la première et courageuse tentative d'explication des effets connus de l'imposition des mains par l'existence d'un fluide animal. A la fin du 19e siècle le magnétisme quitte le terrain des joutes scientifiques pour plonger dans l'univers étrange et trouble de l'occultisme. Nous voyons s'affronter les adeptes du spiritisme hermétique, du matérialisme rationaliste et du spiritualisme chrétien. A l'Ecole Polytechnique dont il est administrateur, le Colonel de Rochas expérimente le magnétisme à l'aide d'instruments de plus en plus sophistiqués. Mais, en 1897, la présentation de ses travaux à l'Académie des Sciences fut un fiasco. Il ne parvint pas à faire une démonstration irréfutable de la fiabilité du magnétisme. Le rejet définitif du magnétisme par le courant officiel des milieux scientifiques vient de là : ignorance du fondement et de l'essence même que posent l'état de maladie ou de la bonne santé. Comme le magnétisme ne guérit pas toujours, à coup sûr toutes les maladies, on le rejette avec mépris, ignorant superbement que la médecine officielle ne guérit pas et à coup sûr, loin s'en faut, toutes les maladies. Rejeté par le monde scientifique dominant, le magnétisme fut récupéré par les occultistes, ce qui en éloigna pour longtemps les hommes de science et les esprits positifs.

    LE SPIRITISME

    Allan Kardec (Denisard Léon Hippolyte Rivail) et ses disciples et continuateurs Léon Denis, Eliphas Lévi, Papus (Dr Gérard Encausse) et Stanislas de Guaïta, incorporèrent le magnétisme à la doctrine spirite, selon laquelle l'homme est formé de 3 corps ou principes primordiaux, - le corps physique, - le corps astral ou principe vital (résidence de l'âme), - le corps spirituel (résidence de l'Esprit). Très largement discrédité en France, peut-être à cause de quelques militants trop farfelus qui le ridiculisèrent, le spiritisme renaît au Brésil et aux Philippines, où les célèbres "chirurgiens aux mains nues" semblent imprégés de sa doctrine. En France, le magnétisme retrouva ses lettres de noblesse grâce à quelques guérisseurs exceptionnels, en particulier Hector Durville (1849-1923) et ses deux fils Gaston et Henri, dont la simplicité, le charisme le sérieux et l'efficacité forcèrent l'admiration. Durville estime que le fluide qui émane en permanence de notre corps, l'entoure d'une véritable atmosphère magnétique (aura). L'action psychique du guérisseur mobilise cette force et la focalise dans le but de guérir. Surmontant les querelles byzantines des adeptes aux théories fumeuses, les Durville et quelques autres grands guérisseurs permirent au magnétisme curatif de redevenir une alternative crédible à la médecine allopathique. Durant des lustres, ils formèrent au sein de leur fameuse école du 36, avenue Mozart à Paris, des centaines d'excellents praticiens. Depuis 1945, malgré le redoutable arsenal législatif mis en place par l'Etat sur les conseils intéressés de l'Ordre des Médecins, la France voit refleurir une génération de grands magnétiseurs tels Charles de Saint-Savin, Serge Alalouf, Héléna Charles, Jules Burgevin, René Hottequiet, Paul Hareng, sans oublier les jeunes d'aujourd'hui qui, je ne citerai pas de nom, sont l'honneur de leur magnifique profession.

    LES TEMPS MODERNES

    "C'est une sotte présomption d'aller dédaignant et condamnant pour faux ce qui ne nous semble pas vraisemblable. J'en faisais ainsi autrefois; et si j'oyais parler ou des esprits qui reviennent ou du pronostic des choses futures, des enchantements, des sorcelleries ou faire quelque autre conte où je ne pusse pas mordre, il me venait compassion du pauvre peuple abusé de ces folies. Et à présent, je trouve que j'étais pour le moins autant à plaindre moi-même". (Montaigne)

    Ils "soufflent" le chaud, le froid, "imposent" les mains, "manipulent", magnétisent, "reboutent", soignent par les plantes, prient... Ils soulagent souvent, et guérissent parfois "miraculeusement" des malades que la médecine officielle impuissante, malgré toutes ses connaissances et son arsenal thérapeutique, doit parfois abandonner à leur sort. Ces résultats spectaculaires obtenus par certains magnétiseurs sont-ils l'effet des techniques utilisées, alors que leur "pouvoir" réel semble si ténu, ou de la simple suggestion ? De l'effet placebo ? Ou bien ces résultats sont ils la preuve d'un don inné ? Acquis ? Un don de Dieu ? Une faculté particulière de déclencher l'autoguérison ?
    Toujours est-il que d'innombrables guérisons sont obtenues ainsi, partout dans le monde, sans que le corps médical, aujourd'hui tout puissant, qui se prétend le détenteur absolu du savoir, puisse expliquer ces faits sans tomber dans l'injure et le mépris. Qui sont donc ces praticiens empiriques qui n'ont, pour tout diplôme, que les témoignages de reconnaissance de leurs patients ? Ces guérisseurs qui obtiennent des rémissions surprenantes dans des cas où la médecine officielle déclare forfait ? Ces hommes et ces femmes qui, à mains nues, à l'aide de leur seul don qu'il disent tenir de Dieu, ou d'un savoir transmis de génération en génération, redonnent aux malades équilibre et santé ? En général, ce sont des gens simples, croyants, d'un robuste bon sens, qui découvrent leur don par hasard, et quittent tout pour se mettre au service de leur prochain. Si quelques-uns s'enrichissent, ce ne sont pas forcément les meilleurs ni les plus efficaces, beaucoup exercent leur art comme un sacerdoce. Les véritables guérisseurs ont beaucoup plus de clients qu'ils n'en peuvent soigner. Ils n'ont guère besoin de publicité. Les malades qu'ils ont guéri sont leur meilleure réclame.

    UN STATUT LÉGAL
    Malgré ces étranges et indiscutables prouesses, le guérisseur français, qu'il soit magnétiseur, phytothérapeute ou rebouteux, n'a toujours pas de statut légal, tandis que l'arsenal législatif s'est renforcé contre lui. Jamais pourtant, vrais et faux guérisseurs, n'ont été aussi nombreux. On les évalue à plusieurs dizaines de milliers. De plus en plus de citoyens estiment que ce procès intenté par les pouvoirs publics, aiguillonnés par les tenants de la médecine officielle à l'encontre des véritables guérisseurs et des thérapeutiques naturelles en général, est parfaitement indécente tant que cette médecine officielle ne parviendra pas à guérir tous les malades, sans exception ! L'important, pour celui qui souffre, c'est de guérir. Qu'importe la manière !
    La solution idéale serait évidemment qu'une étroite collaboration s'instaure entre médecins et guérisseurs. Mais pour cela, il faudrait que l'esprit d'altruisme, le désintéressement et la vocation dominent! Ne rêvons pas! Aujourd'hui tout se réduit à une question de gros sous! La santé publique et le médical business qui en découle sont un trop riche gâteau pour laisser s'attabler les pique-assiettes des médecines sauvages. Qu'importent les malades... leurs souffrances... l'important c'est la rentabilité. Le Fric!


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  • Le symbole spirituel pour la majorité des communautés indiennes du Canada était un rond avec une croix à l’intérieur. Ce symbole était et est toujours appelé : la roue de médecine. L’extrémité des lignes de la croix désignent les quatre points cardinaux. Chacun de ses points possède un Esprit. L'Est (Sakastenok), représente les premières années de la vie d’un enfant. Le Sud (Sawan) est lié à l'enfance et à la croissance intellectuelle. L'Ouest (Nakapahan) symbolise l'âge adulte et l'introspection, alors que le Nord (Kiwetinok) représente la phase de la vie des anciens et ses aspects spirituels. Le centre de la croix représente la Terre mère (Askiy) et le contour du cercle représente le Grand Esprit (Kijemanitou).


    Rites

    Cérémonie d'action de grâce: Cette cérémonie habituellement exercée la journée de la pleine lune (tibiskawipisim) du mois, sert à remercier le Grand Esprit pour tout ce qui vit. La personne se lève à l'aube, reconnaissante et remercie la Terre mère pour tout ce qu'elle fournit. Au cours cette prière, face au soleil (kijikawipisiw), elle remercie l'Esprit des plantes et des animaux qui ont permis qu'on les utilise comme nourriture, vêtements ou autres produits. La personne fera brûler un copeau d’herbe sacrée (sauge) durant la prière.

    Cérémonie de protection: Une personne peut demander la protection des Esprits des quatre points cardinaux en tout temps. En portant sur lui un sac médicinal qui contient des copeaux d’une plante sacrée (sauge), il en couvrira le sol de quelques fragments s’il désire invoquer la force des Esprits.

    Cérémonie du calumet: Le calumet (ospwagan) est utilisé pour la prière des demandes. On fume du cornouiller (tchistemaw) en faisant les demandes au Grand Esprit ou pour implorer les Esprits (Atchak). S’il y a plusieurs personnes lors de cette cérémonie, un seul calumet sera partagé.

    Cérémonie de la tresse de foin d'odeur: La tresse est brûlée et la fumée est dispersée avec une plume afin de purifier les lieux et les personnes présentes. Le but, rendre l’endroit sacré pour recevoir la visite des Esprits. Cette cérémonie est habituellement faite avant celle du calumet ou dans toute autres événements d’importances.

    Cérémonie du cercle de guérison: Cérémonie de groupe, rassemblé en cercle afin de guérir des blessures émotionnelles ou spirituelles. Une plume est remise à une personne qui désire prendre la parole, puis passée à quelqu'un d'autre dans le cercle qui désire faire la même chose. Le responsable de la cérémonie peut utiliser un hochet lors de ce rituel afin de ramener les Esprits à la vie pour qu'ils puissent aider à la guérison d’une personne. La personne peut aussi faire brûler de l’herbe sacrée (sauge) pour l’aider à sa guérison.

    Cérémonie de la sudation: Elle a lieu dans un endroit spécialement construit à cet effet et peut durer d'un à quatre jours. Son objectif est de se purifier et d'offrir des remerciements au Grand Esprit. La cérémonie est tenue par un ou une Chaman. Les participants peuvent également secouer un hochet pendant cette cérémonie afin d'invoquer les Esprits des quatre points cardinaux pour aider leur guérison spirituelle.

    Cérémonie du pow-wow : Le pow-wow est un rassemblement, tenu à des fins sociales ou de célébration. Pendant le pow-wow, il y a un feu, on danse, on chante, on mange et on échange des présents, on fait également des annonces spéciales.

    Cérémonie de dénomination: Contrairement au nom donné à la naissance et qui identifie normalement une personne à des fins légales, le nom donné à un enfant ou à un adulte pendant la cérémonie de dénomination est un nom indien qui a une signification particulière pour la personne. Le nom est habituellement donné par une autre personne proche qui reconnaît certains traits particuliers de son caractère ou de sa personnalité. Un nom peut changer plusieurs fois au cours d'une vie. La cérémonie de la tresse de foin d'odeur peut être fait en introduction à ce rite. Lorsque la personne impliquée désire invoquer la force des Esprits, elle fera brûler un copeau d’herbe sacrée (sauge).

    Cérémonie de la vision: La personne en quête de vision doit s’isoler et jeûner pendant quatre jours, tout en cherchant à obtenir une vision directive pour sa vie. On s'y prépare tout au long de l'année précédente. Les conseils et recommandations des proches doivent êtres considérés avec intérêt. Au cour de cette cérémonie, les rites de la tresse de foin d'odeur et du calumet sont essentiels à sa réussite.

    Cérémonie d’hommage: Lorsque l'on prend la vie d'une plante ou d'un animal, il est important de rendre hommage à l'esprit de celui-ci. On doit déposer des copeaux d’une plante sacrée (sauge) à l’endroit de la capture.

    Geste de partage: Afin de démontrer son respect ou de clore une entente, un présent doit être donné à la personne concernée.


    * Selon les peuples ou les régions, il peut y avoir des actions et des garnitures différentes.


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