• En décembre 1945, près de la ville de Nag Hammadi, sur les bords de la mer morte, des paysans égyptiens déterraient fortuitement une jarre contenant treize codices de papyrus, des volumes reliés à plat comme nos livres et recouverts de cuir. Ils venaient de faire l’une des plus formidables découvertes de manuscrits anciens du XXe siècle.

    Dans un état de conservation variable, les 1156 pages inscrites renferment 54 oeuvres différentes, la plupart inconnues par ailleurs, dont le fameux Évangile selon Thomas, un recueil de paroles de Jésus. Il s’agit de textes religieux, généralement décrits comme gnostiques. Rédigés en grec ces textes ont ensuite été traduits en copte, la langue de l’Égypte de cette époque, puis copiés vers le milieu du IVe siècle dans des codices qui ont par la suite été enfouis dans une jarre, probablement au début du Ve siècle.

    Cette découverte est d’un intérêt inestimable, que ce soit pour l’histoire du livre, dont les codices de Nag Hammadi constituent les plus anciens spécimens, pour l’histoire de la langue et de la paléographie coptes, ou pour celle de la philosophie et du christianisme naissant.

    Ces textes ressuscitent en effet pour nous des formes du christianisme primitif que la tradition postérieure a combattues et s’est efforcée de faire disparaître, mais qui jouèrent néanmoins un rôle essentiel dans sa formation. Leur édition, leur traduction dans des langues modernes et leur étude, qui en est encore à ses débuts, ouvrent donc une fenêtre nouvelle sur la période du IIe siècle, si importante dans la formation du christianisme. Toutefois, l’interprétation de ces textes nouveaux est particulièrement difficile. On ignore en effet l’identité de leurs auteurs, les lieux, dates et circonstances de leur rédaction en grec, de leur transmission, de leur traduction en copte, de leur copie dans les codices mis au jour en 1945. Ainsi par exemple, "Thomas" signifie "jumeau" en grec. L'église catholique chrétienne se refuse actuellement à reconnaître la véracité de ces textes. Ici point de naissance miraculeuse, point de miracles de Jésus ni de récit de sa vie, contrairement à ce qui figure dans les quatre évangiles de la Bible. L'évangile de Tomas est constitué de 114 paraboles appelées "logion".

    L’Évangile de Thomas existe dans plusieurs éditions, celle citée est celle dirigée par des spécialistes qui l’ont enseigné au Collège de France :

    A. Guillaumont, H.-C. Puech et al., L’Évangile selon Thomas (Paris, 1959).


    Le texte intégral de l’Evangile de Thomas, découvert à Nag Hammadi (1945).

    Voici les paroles secrètes que Jésus le Vivant a dites et que Didyme Jude Thomas a écrites.

    1  Et il a dit : « Celui qui trouvera les interprétations de ces paroles ne goûtera jamais la mort. »

    2  Jésus a dit : « Que celui qui cherche ne cesse pas de chercher, jusqu’à ce qu’il trouve. Et, quand il aura trouvé, il sera troublé ; quand il sera troublé, il sera émerveillé, et il règnera sur le Tout. »

    3  Jésus a dit : « Si ceux qui vous guident vous disent : Voici, le Royaume est dans le ciel, alors les oiseaux du ciel vous précéderont ; s’ils vous disent qu’il est dans la mer, alors les poissons vous précéderont. Mais le Royaume est à l’intérieur de vous, et il est à l’extérieur de vous. Lorsque vous vous connaîtrez, alors on vous connaîtra ; et vous saurez que c’est vous les fils du Père vivant. Si au contraire vous ne vous connaissez pas, alors vous êtes dans la pauvreté, et c’est vous la pauvreté.  »

    4  Jésus a dit : « L’homme vieux dans ses jours n’hésitera pas à interroger un petit enfant de sept jours à propos du lieu de la vie, et il vivra. Car beaucoup de premiers seront derniers, et ils deviendront un seul. »

    5  Jésus a dit : « Reconnais ce qui est devant ta face, et ce qui t’est caché te sera dévoilé. Car il n’y a rien de caché qui ne sera manifesté. »

    6  Ses disciples l’interrogèrent et lui dirent : « Veux-tu que nous jeûnions ? Et comment prierons-nous ? Donnerons-nous l’aumône ? Et pour ce qui concerne la nourriture, quelles normes observerons-nous ? » Jésus dit : « Ne dites pas de mensonges, et ne faites pas ce que vous haïssez, puisque tout est dévoilé devant le ciel. Car il n’y a rien de caché qui ne sera manifesté et rien de couvert qui restera sans être dévoilé. »

    7  Jésus a dit : « Heureux le lion que l’homme mangera, et le lion deviendra homme ; et maudit est l’homme que le lion mangera, et le lion deviendra l’homme. »

    8  Et il a dit : « L’homme est semblable à un pêcheur avisé, qui jeta son filet à la mer et l’en retira plein de petits poissons ; parmi eux, le pêcheur avisé trouva un gros et beau poisson ; il rejeta tous les petits à la mer, et choisit le gros sans difficulté. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

    9  Jésus a dit : « Voilà, le semeur sortit, la main pleine de semences, et les lança. Quelques-unes tombèrent sur le chemin ; les oiseaux arrivèrent, et les ramassèrent ; d’autres tombèrent sur la pierre et ne prirent pas racine en profondeur ni ne firent monter d’épis vers le ciel ; d’autres tombèrent dans les épines : celles-ci étouffèrent la semence, et le ver dévora les grains ; d’autres tombèrent dans la bonne terre, et celle-ci fit monter du bon fruit vers le ciel : elle produisit soixante mesures pour une et cent vingt pour une. »

    10  Jésus a dit : « J’ai jeté un feu sur le monde, et voici, je le garde jusqu’à ce que le monde brûle. »

    11  Jésus a dit : « Ce ciel passera, et celui qui est au-dessus de lui passera ; ceux qui sont morts ne vivent pas, et ceux qui vivent ne mourront pas. Les jours où vous mangiez ce qui est mort, vous en faisiez quelque chose de vivant ; lorsque vous serez dans la lumière, que ferez-vous ? Le jour où vous étiez un, vous êtes devenus deux ; mais quand vous serez devenus deux, que ferez-vous ? »

    12  Les disciples dirent à Jésus : « Nous savons que tu nous quitteras. Qui deviendra la plus grand parmi nous ? » Jésus leur dit : « Où que vous soyez allés, vous irez vers Jacques le Juste, pour qui ont été faits le ciel et la terre. »

    13  Jésus a dit à ses disciples : « Faites une comparaison et dites-moi à qui je ressemble. » Simon Pierre lui dit : « Tu es semblable à un ange juste. » Matthieu lui dit : « Tu es semblable à un philosophe intelligent. » Thomas lui dit : « Maître, ma bouche est tout à fait incapable de dire à qui tu es semblable. » Jésus répondit : « Je ne suis pas ton maître ; puisque tu as bu, tu t’es enivré à la source bouillonnante que j’ai fait jaillir. » Et il le prit à part et lui dit trois paroles. Quand Thomas revint auprès de ses compagnons, ils lui demandèrent : « Que t’a dit Jésus ? » Thomas leur répondit : « Si je vous dis une seule des paroles qu’il m’a dites, vous prendrez des pierres et vous les lancerez contre moi ; et alors un feu sortira des pierres et vous brûlera. »

    14  Jésus leur a dit : « Si vous jeûnez, vous vous attribuerez un péché ; si vous priez, vous serez condamnés ; si vous donnez l’aumône, vous nuirez à votre esprit. Et lorsque vous allez dans n’importe quel pays et que vous marchez dans les villages, si on vous reçoit, mangez ce qu’on mettra devant vous, et soignez les habitants qui sont malades ; car ce qui entre dans votre bouche ne vous souillera pas, mais ce qui sort de votre bouche, c’est cela qui vous souillera. »

    15  Jésus a dit : « Quand vous verrez celui qui n’a pas été engendré par une femme, alors prosternez-vous, la face contre terre, et adorez-le : c’est lui votre Père. »

    16  Jésus a dit : « Peut-être les hommes pensent-ils que je suis venu jeter la paix sur le monde ; ils ne savent pas que je suis venu jeter les divisions sur la terre : feu, épée et guerre. Car il y en aura cinq dans une maison : trois contre deux et deux contre trois, le père contre le fils et le fils contre le père ; et ils se tiendront debout, en étant un seul. »

    17  Jésus a dit : « Je vous donnerai ce qu’aucun œil n’a vu et ce qu’aucune oreille n’a entendu et ce qu’aucune main n’a touché et ce qui n’est jamais monté au cœur de l’homme. »

    18  Les disciples demandèrent à Jésus : « Dis-nous comment sera notre fin. » Jésus dit : « Avez-vous donc découvert le commencement pour que vous cherchiez la fin ? Car, là où est le commencement, là sera la fin. Heureux celui qui se tiendra debout dans le commencement ; il connaîtra la fin et ne goûtera pas la mort. »

    19  Jésus a dit : « Heureux celui qui était avant d’être ! Si vous devenez mes disciples et que vous écoutez mes paroles, ces pierres vous serviront. Car vous avez dans le paradis cinq arbres, qui ne changent ni en été ni en hiver et dont les feuilles ne tombent pas. Quiconque les connaîtra ne goûtera pas la mort. »

    20  Les disciples dirent à Jésus : « Dis-nous à quoi est semblable le Royaume des cieux. » Il leur répondit : « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences. Mais lorsqu’il tombe sur une terre travaillée, il produit une grande branche et devient un abri pour les oiseaux du ciel. »

    21  Marie dit à Jésus : « À qui ressemblent tes disciples ? » Il répondit : « Ils ressemblent à des enfants qui se sont installés dans un champ qui ne leur appartient pas. Quand les maîtres du champ viendront, les enfants diront : Laissez-nous notre champ. Ils se mettent tous nus en face d’eux, si bien que les maîtres le leur cèdent, et les enfants leur donnent leur champ. C’est pourquoi je dis : Si le maître d’une maison sait que le voleur va venir, il veillera avant qu’il n’arrive, et il ne permettra pas qu’il entre par la force dans la maison royale et qu’il en emporte les biens. Quant à vous, soyez vigilants en face du monde, ceignez vos reins avec grande force, de peur que les voleurs ne trouvent un passage pour arriver jusqu’à vous ; car le profit que vous attendez, ils le trouveront. Qu’il y ait parmi vous un homme d’expérience ! Quand le fuit est mûr, il vient tout de suite, la faucille à la main, et le cueille. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

    22  Jésus vit des petits qui suçaient le lait. Il dit à ses disciples : « Ces petits qui sucent le lait sont semblables à ceux qui entrent dans le Royaume. » Ils lui dirent : « Alors en devenant petits, nous entrerons dans le Royaume ? » Jésus leur répondit : « Lorsque vous ferez des deux un, et que vous ferez l’intérieur comme l’extérieur, et l’extérieur comme l’intérieur, et le haut comme le bas, et que vous ferez du mâle et de la femelle un seul et même être, de façon à ce que le mâle ne soit plus mâle et que la femelle ne soit plus femelle ; lorsque vous ferez des yeux au lieu d’un œil, une main au lieu d’une main, un pied au lieu d’un pied, une image au lieu d’une image, c’est alors que vous entrerez dans le Royaume. »

    23  Jésus a dit : « Je vous choisirai, un entre mille et deux entre dix mille, et ils se tiendront debout, en étant un seul. »

    24  Ses disciples lui dirent : « Montre-nous le lieu où tu es, parce qu’il est nécessaire pour nous de le chercher. » Il leur répondit : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Il y a de lumière dans un homme de lumière, et il illumine le monde entier ; s’il n’illumine pas, c’est l’obscurité. »

    25  Jésus a dit : « Aime ton frère comme ton âme ; veille sur lui comme sur la pupille de ton œil. »

    26  Jésus a dit : « La paille qui est dans l’œil de ton frère, tu la vois, mais la poutre qui est dans le tien, tu ne la vois pas. Quand tu auras enlevé la poutre qui est dans ton œil, alors tu verras assez bien pour enlever la paille de celui de ton frère. »

    27  Jésus a dit : « Si vous ne jeûnez pas par rapport au monde, vous ne trouverez pas le Royaume. Si vous ne faites pas du sabbat un sabbat, vous ne verrez pas le Père. »

    28  Jésus a dit : « Je me suis tenu debout au milieu du monde, et je me suis manifesté à eux dans la chair ; je les ai trouvés tous ivres ; je n’en ai trouvé aucun d’entre eux qui eût soif. Et mon âme s’est affligée pour les fils des hommes, parce qu’ils sont aveugles dans leur cœur, et n’arrivent pas à voir ; puisqu’ils sont venus dans le monde vides, et c’est vides aussi qu’ils cherchent à en sortir ; mais en ce moment ils sont ivres. Quand ils auront rejeté leur vin, alors ils se convertiront. »

    29  Jésus a dit : « Si la chair est venue à l’existence à cause de l’esprit, c’est une merveille ; mais si l’esprit est venu à l’existence à cause du corps, c’est une merveille des merveilles. Mais moi, je m’émerveille de ceci : comment cette grande richesse a-t-elle habité dans cette pauvreté ? »

    30  Jésus a dit : « Là où il y a trois dieux, il y a des dieux ; là où il y en a deux ou un, je suis avec lui. »

    31  Jésus a dit : « Un prophète n’est pas accepté dans son propre village ; un médecin ne soigne pas ceux qui le connaissent. »

    32  Jésus a dit : « Une ville édifiée sur une haute montagne et fortifiée ne peut tomber ni rester cachée. »

    33  Jésus a dit : « Ce que tu entendras dans ton oreille, proclame-le sur les toits à l’oreille d’autrui. Car personne n’allume une lampe pour la mettre sous le boisseau, ni dans un endroit caché ; mais au contraire, il la place sur un lampadaire, de façon à ce que quiconque entre et sort puisse voir sa lumière. »

    34  Jésus a dit : « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous les deux dans une fosse. »

    35  Jésus a dit : « Il n’est pas possible que quelqu’un entre dans la maison d’un homme puissant et la prenne par la force, à moins qu’il ne lui ait lié les mains ; alors seulement il pourra piller sa maison. »

    36  Jésus a dit : « Ne vous inquiétez pas du matin au soir ni du soir au matin au sujet de ce que vous vêtirez. »

    37  Ses disciples dirent : « Quand est-ce que tu te manifesteras à nous et quand pourrons-nous te voir ? » Jésus répondit : « Lorsque, pareils à de petits enfants, vous vous déshabillerez sans avoir honte et que vous prendrez vos vêtements et les piétinerez, c’est alors que vous verrez le fils du Vivant ; et vous n’aurez pas peur. »

    38  Jésus a dit : « Bien des fois vous avez désiré entendre ces paroles que je vous dis, sans avoir nul autre de qui les entendre. Il y aura des jours où vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas. »

    39  Jésus a dit : « Les pharisiens et les scribes ont reçu les clés de la gnose et ils les ont cachées. Eux, ils ne sont pas entrés, et à ceux qui voulaient entrer ils ne l’ont pas permis. Quant à vous, soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes. »

    40  Jésus a dit : « Un cep de vigne a été planté en dehors du Père et, n’étant pas solide, il sera arraché jusqu’à sa racine et détruit. »

    41  Jésus a dit : « À celui qui a quelque chose dans la main, il sera donné, et à celui qui n’a rien sera enlevé même le peu qu’il a. »

    42  Jésus a dit : « Devenez passant. »

    43  Ses disciples lui dirent : « Qui es-tu pour nous dire ces choses ? » Jésus leur répondit : « Vous n’avez pas compris qui je suis à partir de ce que je vous dis, mais vous êtes devenus comme les Juifs : en effet, ils aiment l’arbre et ils haïssent son fruit, ou bien ils aiment le fruit et haïssent l’arbre. »

    44  Jésus a dit : « Celui qui a blasphémé contre le Père, on lui pardonnera, et celui qui a blasphémé contre le Fils, on lui pardonnera ; mais celui qui a blasphémé contre l’Esprit saint, on ne lui pardonnera point, ni sur la terre ni au ciel. »

    45  Jésus a dit : « On ne récolte pas des raisins parmi les épines, et l’on ne cueille pas des figues dans les buissons, car ils ne donnent pas de fruit. Un homme bon produit du bien de son trésor ; un homme méchant produit des choses pernicieuses du mauvais trésor qui est dans son cœur, et il dit des choses pernicieuses, car de l’abondance du cœur il produit des choses pernicieuses. »

    46  Jésus a dit : « Parmi ceux qui sont nés de femmes, depuis Adam jusqu’à Jean-Baptiste, il n’y a personne qui soit plus grand que Jean-Baptiste, si bien que tous doivent baisser les yeux devant lui. Mais j’ai dit que quiconque d’entre vous deviendra petit connaîtra le Royaume et deviendra plus grand que Jean. »

    47  Jésus a dit : « Il est impossible à un homme de monter en même temps deux chevaux ou de bander deux arcs ; et il est impossible pour un serviteur de servir deux maîtres, autrement il honorera l’un des deux et il offensera l’autre. Personne ne boit du vin vieux et n’a aussitôt envie de boire du vin nouveau. Et on ne verse pas du vin nouveau dans de vieilles outres, de peur qu’elles n’éclatent ; et le vin vieux, on ne le verse pas dans une outre neuve, de peur qu’elle ne le gâte. On ne coud pas une vieille pièce sur un vêtement neuf, parce qu’il se produirait une déchirure. »

    48  Jésus a dit : « Si deux font la paix entre eux dans cette même maison, ils diront à la montagne : Déplace-toi, et elle se déplacera. »

    49  Jésus a dit : « Heureux les solitaires et les élus, car vous trouverez le Royaume. En effet, vous êtes issus de lui, et vous y retournerez. »

    50  Jésus a dit : « S’ils vous disent : D’où êtes-vous issus ? répondez-leur : Nous sommes venus de la lumière, du lieu où la lumière est issue d’elle-même ; elle s’est dressée et elle s’est manifestée dans l’image des hommes. S’ils vous disent : Est-ce vous ? répondez : Nous sommes ses fils et les élus du Père vivant. S’ils vous demandent : Quel est le signe de votre Père en vous ? répondez-leur : C’est un mouvement et un repos. »

    51  Ses disciples lui demandèrent : « Quand le repos des morts arrivera-t-il, et quand le monde nouveau viendra-t-il ? » Il leur répondit : « Ce repos que vous attendez est déjà venu, mais vous ne le reconnaissez pas. »

    52  Ses disciples lui dirent : « Vingt-quatre prophètes ont parlé en Israël, et ils ont tous parlé par ton intermédiaire. » Il leur répondit : « Vous avez oublié le Vivant qui est devant vous, et vous avez parlé seulement des morts. »

    53  Ses disciples lui demandèrent : « La circoncision est-elle utile ou pas ? » Il leur répondit : « Si elle était utile, leur père les engendrerait déjà circoncis de leur mère. C’est au contraire la vraie circoncision, celle en esprit, qui est devenue vraiment utile. »

    54  Jésus a dit : « Heureux vous, les pauvres, car le Royaume des cieux est à vous. »

    55  Jésus a dit : « Quiconque ne hait pas son père et sa mère ne pourra pas devenir mon disciple. Et quiconque ne hait pas ses frères et sœurs et ne porte pas sa croix comme moi ne sera pas digne de moi. »

    56  Jésus a dit : « Celui qui a connu le monde a trouvé un cadavre, et celui qui a trouvé un cadavre, le monde n’est pas digne de lui. »

    57  Jésus a dit : « Le Royaume du Père est semblable à un homme qui avait une bonne semence. Son ennemi vint la nuit, et il sema de l’ivraie parmi la bonne semence. L’homme ne permit pas qu’on arrache l’ivraie, et il leur dit : De peur que vous n’alliez arracher l’ivraie et que vous n’arrachiez le blé avec elle. Car le jour de la moisson, l’ivraie apparaîtra, et elle sera arrachée et brûlée. »

    58  Jésus a dit : « Heureux l’homme qui a souffert ; il a trouvé la vie. »

    59  Jésus a dit : « Regardez le Vivant pendant que vous êtes en vie, de peur que vous ne mouriez, et que vous cherchiez à le voir, sans y réussir. »

    60  Ils virent un Samaritain qui portait un agneau en faisant route vers la Judée. Jésus dit à ses disciples : « Celui-là, que veut-il faire de son agneau ? » Ils lui répondirent : « Le tuer et le manger. » Il leur dit : « Tant qu’il est vivant, il ne le mangera pas, mais seulement quand il l’aura tué et qu’il sera devenu un cadavre. » Ils lui répondirent : « Il ne pourra pas faire autrement. » Il leur dit : « Vous aussi, cherchez-vous une place dans le repos, de peur que vous ne deveniez un cadavre et que l’on ne vous mange. »

    61  Jésus a dit : « Il y en aura deux qui se reposeront sur un lit : l’un mourra et l’autre vivra. » Salomé dit : « Qui es-tu, homme, fils de qui ? » Tu es monté sur mon lit et tu as mangé à ma table. » Jésus lui répondit : « Je suis celui qui est issu de celui qui demeure égal à lui-même. Il m’a été donné de ce qui est à mon Père. » Salomé dit : « Je suis ta disciple. » Jésus lui dit : « C’est pourquoi je dis : Quand il sera réduit à l’unité, il sera rempli de lumière ; mais, tant qu’il sera divisé, il sera rempli de ténèbres. »

    62  Jésus a dit : « C’est à ceux qui sont dignes de mes mystères que je dis mes mystères. Ce que ta main droite fera, que ta main gauche ne sache pas ce qu’elle fait. »

    63  Jésus a dit : « Il y avait un homme riche, qui possédait beaucoup d’argent. Il dit : J’utiliserai mon argent pour semer, moissonner, planter et remplir mes magasins de fruits, de façon à ce que je ne manque de rien. Voilà ce qu’il pensait dans son cœur ; et cette même nuit, il mourut. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

    64  Jésus a dit : « Un homme avait des invités ; lorsqu’il eut préparé le dîner, il envoya ses serviteurs pour les convier au repas. Il s’en alla chez le premier et lui dit : Mon maître t’invite. Celui-ci répondit : J’ai de l’argent à réclamer auprès de certains marchands ; ils vont venir chez moi ce soir ; je dois y aller et leur donner des instructions. Je m’excuse pour le dîner. Il s’en alla chez un autre et lui dit : Mon maître t’a invité. Celui-ci lui répondit : Je viens d’acheter une maison, et on me demande pour toute la journée ; je ne serai pas libre. Il s’en vint chez un autre et lui dit : Mon maître t’invite. Celui-ci lui répondit : Mon ami va se marier, et c’est moi qui ferai le dîner. Je ne pourrai pas venir ; je m’excuse pour le dîner. Il s’en alla chez un autre, et lui dit : Mon maître t’invite. Celui-ci lui répondit : Je viens d’acheter un domaine, et je m’en vais recevoir les redevances. Je ne pourrai pas venir, je m’excuse. Le serviteur retourna et dit à son maître : Ceux que tu as invités au dîner se sont excusés. Le maître dit à son serviteur : Va-t-en par les routes, et ceux que tu rencontreras, amène-les à dîner. Les acheteurs et les marchands n’entreront pas dans les lieux de mon Père. »

    65  Il a dit : « Un homme honnête avait une vigne. Il la donna à des vignerons pour qu’ils la cultivent et qu’il puisse en recevoir le fruit de leurs mains. Il envoya son serviteur pour que les vignerons lui donnent le fruit de la vigne. Ils saisirent son serviteur, le rouèrent de coups et peu s’en fallait qu’ils ne le tuent. Le serviteur retourna et raconta à son maître ce qui s’était passé. Le maître dit : Peut-être ne l’ont-ils pas reconnu. Il envoya alors un autre serviteur. Les vignerons le rouèrent à son tour de coups. Alors le maître envoya son fils, et dit : Peut-être montreront-ils du respect pour mon fils. Quand ces vignerons surent qu’il était l’héritier de la vigne, ils le saisirent et le tuèrent. Celui qui a des oreilles, qu’il entende. »

    66  Jésus a dit : « Montrez-moi la pierre que les bâtisseurs ont rejetée : c’est elle, la pierre d’angle. »

    67  Jésus a dit : « Si celui qui connaît le Tout est privé de soi-même, il est privé du lieu tout entier. »

    68  Jésus a dit : « Bienheureux serez-vous quand on vous haïra et quand on vous persécutera ; et on n’atteindra pas le lieu là où on vous a persécutés. »

    69  Jésus a dit : « Bienheureux sont ceux qui ont été persécutés dans leur cœur. Ce sont eux qui ont véritablement connu le Père. Bienheureux, les affamés, car le ventre de celui qui désire sera rempli. »

    70  Jésus a dit : « Lorsque vous produirez ceci en vous-mêmes, ce que vous avez vous sauvera. Si vous n’avez pas ceci en vous, ce que vous n’avez pas en vous vous tuera. »

    71  Jésus a dit : « Je détruirai cette maison et personne ne pourra la reconstruire. »

    72  Un homme lui dit : « Dis à mes frères de partager avec moi les biens de mon père. » Il lui répondit : « Ô homme, qui a fait de moi un partageur ? » Il se tourna vers ses disciples et leur dit : « Suis-je donc un partageur ? »

    73  Jésus a dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Seigneur pour qu’il envoie des ouvriers pour la moisson. »

    74  Il a dit : « Seigneur, il y en a beaucoup autour du puits, mais il n’y a personne dans le puits. »

    75  Jésus a dit : « Il y en a beaucoup qui se tiennent près de la porte, mais ce sont les solitaires qui entreront dans la chambre nuptiale. »

    76  Jésus a dit : « Le Royaume du Père est semblable à un marchand qui avait un ballot et qui trouva une perle. Ce marchand était avisé. Il vendit le ballot et s’acheta la perle seule. Vous aussi cherchez le trésor incorruptible et durable, où la mite ne vient pas manger et où le ver ne détruit pas. »

    77  Jésus a dit : « C’est moi la lumière qui est au-dessus d’eux tous ; c’est moi le Tout. Le Tout est issu de moi, et c’est à moi que le Tout est parvenu. Fendez du bois, et je suis là ; soulevez une pierre, et c’est là que vous me trouverez. »

    78  Jésus a dit : « Pourquoi êtes-vous allés à la campagne ? Pour voir un roseau agité par le vent, et pour voir un homme revêtu d’habits raffinés, comme vos rois et vos magnats ? Ce sont eux qui portent des habits raffinés, mais ils ne pourront pas connaître la vérité. »

    79  Une femme dans la foule lui dit : « Heureux le ventre qui t’a porté et les seins qui t’ont nourri ! » Il lui dit : « Heureux ceux qui ont entendu la parole du Père et l’ont gardée en vérité ! Car des jours viendront où vous direz : Heureux le ventre qui n’a pas conçu, et les seins qui n’ont pas allaité ! »

    80  Jésus a dit : « Celui qui a connu le monde a trouvé le corps, mais celui qui a trouvé le corps, le monde n’est pas digne de lui. »

    81  Jésus a dit : « Celui qui est devenu riche, qu’il devienne roi, et celui qui a de la puissance, qu’il y renonce ! »

    82  Jésus a dit : « Celui qui est près de moi est près du feu, et celui qui est loin de moi est loin du Royaume. »

    83  Jésus a dit : « Les images sont manifestées à l’homme ; mais la lumière qui est en elles reste cachée dans l’image de la lumière du Père. Il se révélera, mais son image reste cachée par sa lumière. »

    84  Jésus a dit : « Quand vous voyez votre ressemblance, vous vous réjouissez ; mais lorsque vous verrez vos images, qui sont nées avant vous et ne meurent ni ne se manifestent, combien vous aurez à supporter ! »

    85  Jésus a dit : « Adam est né d’une grande puissance et d’une grande richesse, mais il n’est pas devenu digne de vous ; car, s’il avait été digne, il n’aurait pas goûté la mort. »

    86  Jésus a dit : « Les renards ont leurs tanières, et les oiseaux ont leurs nids, mais le Fils de l’Homme n’a pas de place où poser sa tête et se reposer. »

    87  Jésus a dit : « Misérable est le corps qui dépend d’un corps, et misérable est l’âme qui dépend de ces deux corps. »

    88  Jésus a dit : « Les messagers et les prophètes viendront à vous, et ils vous donneront ce qui vous revient. Et vous aussi, donnez-leur ce que vous avez dans les mains, et dites-vous : Quel jour viendront-ils recevoir ce qui est à eux ? »

    89  Jésus a dit : « Pourquoi lavez-vous l’extérieur de la coupe ? Ne comprenez-vous pas que celui qui a fait l’intérieur de la coupe est le même que celui qui a fait l’extérieur ? »

    90  Jésus a dit : « Venez à moi car mon joug est bon et ma seigneurie douce, et vous trouverez le repos pour vous. »

    91  Ils lui dirent : « Dis-nous qui tu es, pour que nous croyions en toi. » Il leur répondit : « Vous éprouvez la face du ciel et de la terre, mais vous n’avez pas reconnu celui qui est devant vous et vous ne savez pas éprouver le moment présent. »

    92  Jésus a dit : « Cherchez, et vous trouverez ; mais ce que vous m’aviez demandé jadis et que je ne vous avais pas dit en ces jours-là, maintenant il me plaît de le dire, mais vous ne le cherchez pas. »

    93  Jésus a dit : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, de peur qu’ils ne le jettent au fumier ; ne jetez pas les perles aux porcs, de peur qu’ils n’en fassent [...] »

    94  Jésus a dit : « Celui qui cherche trouvera, et à celui qui frappe, on ouvrira. »

    95  Jésus a dit : « Si vous avez de l’argent, ne prêtez pas à usure, mais donnez [...] à celui de qui vous ne le recevrez plus. »

    96  Jésus a dit : « Le Royaume du Père est semblable à une femme. Elle prit un peu de levain, le cacha dans de la pâte et en fit de grands pains. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

    97  Jésus a dit : « Le Royaume du Père est semblable à une femme, qui portait une cruche pleine de farine. Pendant qu’elle marchait sur un chemin éloigné, l’anse de la cruche se brisa et la farine se répandit derrière elle sur le chemin. Elle ne s’en aperçut pas ; elle n’avait pas su peiner. Lorsqu’elle entra dans sa maison, elle posa sa cruche à terre et la trouva vide. »

    98  Jésus a dit : « Le Royaume du Père est semblable à un homme qui voulait tuer un grand personnage ; il dégaina l’épée dans sa maison et perça le mur, pour voir si sa main serait ferme ; alors il tua le grand personnage. »

    99  Les disciples lui dirent : « Tes frères et ta mère se tiennent dehors. » Il leur répondit : « Ceux que voici, qui font la volonté de mon Père, ceux-là sont mes frères et ma mère. Ce sont eux qui entreront dans le Royaume de mon Père. »

    100  Ils montrèrent à Jésus une pièce d’or et lui dirent : « Les hommes de César réclament de nous les impôts. » Il leur répondit : « Donnez à César ce qui est à César, donnez à Dieu ce qui est à Dieu et donnez-moi ce qui est à moi. »

    101  Jésus a dit : « Celui qui ne haïra pas son père et sa mère comme moi, ne pourra pas devenir mon disciple. Et celui qui n’aimera pas son père et sa mère comme moi ne pourra pas devenir mon disciple. Car ma mère [...], tandis que ma mère véritable m’a donné la vie. »

    102  Jésus a dit : « Malheur aux pharisiens car ils ressemblent à un chien couché sur la mangeoire des bœufs : il ne mange ni ne laisse les bœufs manger. »

    103  Jésus a dit : « Heureux l’homme qui sait en quelle partie de la nuit les voleurs viendront, de telle manière qu’il se lèvera, il inspectera son domaine et se ceindra les reins avant qu’ils n’entrent. »

    104  Ils dirent à Jésus : « Viens, prions aujourd’hui et jeûnons. » Jésus répondit : « Quel est donc le péché que j’ai commis, ou en quoi ai-je été vaincu ? Mais quand l’époux sera sorti de la chambre nuptiale, alors qu’ils jeûnent et prient ! »

    105  Jésus a dit : « Celui qui connaît son père et sa mère, on l’appellera fils d’une prostituée. »

    106  Jésus a dit : « Lorsque vous ferez des deux un, vous deviendrez des Fils de l’Homme ; et si vous dites : Montagne, déplace-toi, elle se déplacera. »

    107  Jésus a dit : « Le Royaume est semblable à un berger qui avait cent brebis ; l’une d’entre elles, la plus grosse, s’égara ; alors, il quitta les quatre-vingt-dix-neuf et chercha celle-là seule jusqu’à ce qu’il l’eût trouvée. Après qu’il eut peiné ainsi, il dit à la brebis : Je t’aime plus que les quatre-vingt-dix-neuf autres. »

    108  Jésus a dit : « Celui qui s’abreuvera à ma bouche deviendra comme moi. Moi-même, je deviendrai lui et ce qui est caché lui sera révélé. »

    109  Jésus a dit : « Le Royaume est semblable à un homme qui avait un trésor caché dans son champ, mais ne le savait pas. Après sa mort, il le laissa à son fils. Le fils ne savait rien du trésor ; il hérita le champ et le vendit. Celui qui l’avait acheté vint labourer et trouva le trésor. Il se mit à prêter de l’argent à intérêt à qui il voulut. »

    110  Jésus a dit : « Celui qui a trouvé le monde et est devenu riche, qu’il renonce au monde ! »

    111  Jésus a dit : « Le ciel et la terre se retireront devant vous, et le Vivant issu du Vivant ne verra pas la mort. Jésus ne dit-il pas que celui qui se trouvera soi-même, le monde ne sera pas digne de lui ? »

    112  Jésus a dit : « Malheur à la chair qui dépend de l’âme ; malheur à l’âme qui dépend de la chair. »

    113  Ses disciples lui demandèrent : « Quand le Royaume viendra-t-il ? » Jésus répondit : « Il ne viendra pas parce qu’on l’attend ; on ne dira pas : Voici qu’il est ici ou Voici qu’il est là. Plutôt, le Royaume du Père est répandu sur la terre, et les hommes ne le voient pas. »

    114  Simon-Pierre leur dit : « Que Marie nous quitte, car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. » Jésus dit : « Voici que moi je l’attirerai pour la rendre mâle, de façon à ce qu’elle aussi devienne un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux. »


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  • L’idée de la réincarnation, est en général, assez controversée en Occident. Elle a pris naissance en Inde, il y a plusieurs millénaires.

    Elle sous-tend toute la pensée religieuse hindoue et, par son incidence, le bouddhisme, elle s'est étendue dans presque toute l'Asie. Sans elle, le yoga n'aurait pas de signification car l'objet de ce dernier et de conduire la libération de la ronde sans fin des naissances et des morts. Le bouddhisme est divisé en plusieurs branches qui confesse toutes la réincarnation de l'âme.

    Au Tibet, quand on parle de réincarnation, on ne peut s'empêcher penser au dalaï lama dont tout le monde a retenu qu'il est l'incarnation actuelle du premier dalaï lama.

    En Grèce au 7ème et 6ème siècle avant Jésus Christ, l'orphisme, doctrine théologique admettaient l'immortalité de l'âme. L'âme impure était soumise à des réincarnations successives

    La réincarnation était admise par les chrétiens jusqu'en l'an 537 de notre ère. C'est seulement à la suite du concile de Constantinople que cette croyance fut éliminée, mais non totalement interdite, et elle ne fut jamais déclarée anathème.

    Les livres sacrés de l'Inde, de l'Egypte et de la religion judaïque en font mention.

    Dans la Bible, il est écrit:

    " Jésus dit alors: Je vous le dis, en vérité, parmi les enfants des hommes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean, le Baptiste. Si vous voulez le comprendre, lui-même est Elie qui devait revenir, que celui-là entende, qui a des oreilles pour entendre " (Saint Mathieu, XI, 11-15).

    Affirmation de Jésus à Nicodème : " En vérité, je te le dis : nul, s'il ne naît à nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu " (Saint Jean, III, 3).

    " Les causes des diversités des vies humaines sont dues aux existences antérieures (Origène, premier livre des Principes).

    " Il y a nécessité de nature pour l'âme humaine d'être guérie et purifiée lorsqu'elle ne l'a pas été dans sa vie terrestre ; la guérison s'opère dans les vies futures " (Saint Grégoire de Nysse).

    Dans le Zohar : " Toutes les âmes sont soumises aux épreuves de la transmigration ".

    La Kabale affirme que les renaissances permettent aux hommes de se purifier.

    Plus près de nous, au 13e siècle, les cathares disaient : "Nous sommes venus trop tôt ; nous reviendrons dans 700 ans".

    Mais malgré les preuves qui s'accumulent, la Réincarnation a beaucoup d'adversaires, car, depuis des siècles, on nous a répété qu'on ne disposait que d'une seule vie pour gagner le Paradis, sinon l’Enfer vous ouvrait toutes grandes ses portes. Mais comment parvenir à la perfection en une seule existence ? A ce compte, bien des gens ne pourraient être sauvés.

    Pourquoi ne pas admettre d'autres vies, d'autres épreuves pour ceux qui ne sont pas encore parfaits, afin de les faire réfléchir davantage, de reconnaître leurs erreurs passées et de leur donner la chance de les corriger ?

    Comment comprendre des sentiments naissant subitement entre des personnes qui se rencontrent pour la première fois ? ou des répulsions irrésistibles à l'égard de gens que l'on ne connaît pas? Sans parler des impression de " déjà vu "…

    L'idée d'une transmigration des âmes se retrouve presque en début des temps historiques.


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  • Les hindouistes n'ont pas de « livre sacré » mais bien des textes sacrés. L'ensemble de ces textes s'appelle Veda. Les Veda sont les textes religieux les plus anciens du monde. Des chercheurs ont avancé diverses dates pour l'origine du Veda, s'étendant approximativement de 5000 avant J.-C. à 1500 avant J.-C. Ils constituent un corps de référence pour tous les hindous. Les Veda sont considérés comme Shruti (c'est-à-dire : « indiqué ») par les Hindous. On dit que les Veda ont été indiqué par Brahman (l'Esprit Suprême) aux sages, appelés rishis, tandis que ceux-ci étaient en méditation. Les idées exprimées dans les Veda ont été tout d'abord, transmises oralement ; de père en fils et de professeur à disciple.

    Dans la vision hindoue traditionnelle, les Veda seraient non personnels et sans commencement ni fin, ce qui signifie que les vérités décrites dans les Veda sont éternelles et qu'elles ne sont pas des créations de l'esprit humain.

    Il y a quatre Veda :

    1. Le Rig-Veda, (« Sagesse des Versets ») ce texte fut composé au nord-ouest de l'Inde et comprend 1028hymnes.
    2. Le Yajur-Veda, (« Sagesse des Sacrifices ») le livre des formules sacrificielles.
    3. Le Sama-Veda, (« Sagesse du chant ») le recueil de liturgies et de chant religieux. Ce sont des textes très poétiques.
    4. L'Atharva-Veda, (« Sagesse des Prêtres Arthavan ») Il s'agit avant tout d'un ensemble de formules magiques censées apporter la réussite dans toutes les situations.

    Chaque Veda est divisé en quatre parties.

    • Samhita, contient les textes de base qui concerne les rites, et contient aussi des hymnes. Ses textes sont en générale écrits en vers.
    • Brahmana, texte liturgiques et de rituel.
    • Aranyaka, une partie plus théologique (qui touche au question sur la religion) qui ne concerne que les initiés (ésotérique).
    • Upanishad, partie également réservé aux initiés, c'est la partie spéculative (qui s'attache à la théorie sans se préoccuper de la pratique ou de l'expérience.).

    La religion védique, en particulier dans sa période archaïque, était différente de l'hindouisme actuel par de nombreux aspects, en particulier la référence aux femmes comme autorité religieuse (avec existence de femmes rishis), un manque apparent de croyance en la réincarnation, et un panthéon nettement différent, avec Indra comme chef des dieux. L'enseignement de base des Veda est que la vraie nature de l'homme est divine. Dieu, ou le Brahman (comme il est généralement nommé), existe en chaque être vivant. La religion est donc une recherche de la connaissance de soi, une recherche du divin présent en chaque individu. Les Veda déclarent que personne n'a besoin « d'être sauvé », car personne n'est jamais perdu. Dans le pire des cas, on vit dans l'ignorance de sa vraie nature divine.

    les Veda sont désignés sous le nom de Shruti (« ci qui est révélé »). Mais il existe des livres plus récents, qui sont appelés Smriti (« ce qui est rappelé » ou « mémoire/tradition »). La littérature Shruti (la plus ancienne) est écris en Sanskirt védique. Le sanskrit védique est une ancienne langue parler en Inde, qui pourrait être comparé à notre latin. Tandis que les textes Smriti sont écris en Sanskrit classique (plus facile), et pour certains, en prakrit (langue commune). La littérature Smriti a connu une grande popularité auprès de toutes les classes de la société indienne puisqu'elle était accessible a tous. Aujourd'hui même, la plus grande partie du monde hindou est plus familière avec la Smriti qu'avec la Shruti. La Smriti correspond donc à la littérature populaire et en temps que telle, elle est théoriquement moins ardue que la Shruti.

    Elle collectionne 36 textes et est le pendant populaire de la Shruti. Au travers de l'histoire des Dieux et des héros, la Smriti instruit sur la pensée indienne. La littérature Smriti inclut :

    • Les Itihâsa : les épopées
    • Les Purâna : texte mythologique au nombre de 18 pour les principaux.
    • Les Âgama, les traités théologiques au nombre de 28 qui sont complétés par les Upâgama.
    • Les Darshane, les textes philosophique.

    Il y a aussi les Dharmashâstra (ou livres de foi) qui font également partie du Smriti. Ce sont des livres de loi qui s'assure que la façon de vivre hindoue reste conforme à l'esprit védique tout en étant en accord avec le temps.


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    La mythologie celtique est constitutive de la religion des Celtes de la Protohistoire/Antiquité. Nos connaissances sont lacunaires puisque les sources dont nous disposons sont gauloises, plus précisément gallo-romaines, galloises et irlandaises, alors que la civilisation celtique a occupé une grande partie de l’Europe. Elle est protéiforme puisque le nombre des dieux véritablement pan-celtiques est restreint et que les évènements mythiques diffèrent. Il y a cependant des correspondances entre les divinités des différentes zones géographiques, des équivalences dans les mythes et l’omniprésence des druides, tant en Gaule que dans les îles britanniques.

    La problématique des sources

    Dès que l'on aborde le domaine celtique, que ce soit au niveau de la civilisation, du druidisme ou de la mythologie, on se trouve inévitablement confronté au problème des sources. Les druides (« dru-wid-es » signifie « très savants »), qui représentent la classe sacerdotale, ont systématiquement privilégié une transmission orale de leur savoir, induisant la mémorisation de milliers de vers. On retrouve régulièrement l'argument selon lequel la parole écrite est une parole morte ; peut-être était-ce aussi un moyen d'éviter que leurs idées soient détournées. Notons que les Celtes n'ignoraient pas l'écriture puisque nous possédons des inscriptions utilisant l'alphabet grec et qu'ils ont inventé un système particulier de notation : l'écriture oghamique.

    Les sources continentales

    Deux types de sources nous livrent des informations générales. Tout d’abord, leurs contemporains, parmi lesquels on peut citer, à titre d’exemple : Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Strabon (Géographie), Pomponius Mela (De Chorographia), Lucain (La Pharsale), Pline l'Ancien (Histoire naturelle), et surtout Jules Césaravec les Commentaires sur la Guerre des Gaules. Ces témoignages donnent souvent une image négative des peuples celtes, compte tenu des relations belliqueuses qu’ils entretenaient, et la méconnaissance de leurs voisins.

    En ce qui concerne le domaine gaulois les sources dont on dispose sont très rares et très fragiles. Pour l'essentiel, nous ne savons à peu près rien du monde des dieux gaulois, même s'il est certain qu'ils aient eu une mythologie aussi élaborée que celle rapportée par les textes irlandais. Le peu que nous en sachions, nous le tenons de Lucain (Pharsale) et de César (Commentaires sur la Guerre des Gaules) principalement, de Pline et de Tertulien accessoirement. Ces informations sont largement déformées par l'interpretatio romana, qui cherche systématiquement un équivalent romain aux dieux gaulois. Les deux panthéons semblent largement incompatibles : ainsi Mercure est donné comme équivalent à Lug, à Taranis et à Esus par César et Lucain (lequel Lucain hésite entre deux équivalents), ce qui en dit long sur la fragilité de ce type de raisonnement ; en effet les qualités des dieux gaulois semblent très fluctuantes et en tous cas beaucoup plus sujettes aux variations régionales que les dieux romains.

    Outre les textes latins, les vestiges archéologiques (bas-reliefs, statues, monnaie) et la toponymie permettent d'en savoir un peu plus, et de localiser certains lieux de culte. Ainsi Lug, dieu pourtant central chez les Celtes, n'est attesté par aucun texte latin mais son culte est confirmé par la toponymie.

    Les sources insulaires

    Le deuxième type de sources est beaucoup plus tardifs puisqu'il s’agit de la consignation par les clercs du Moyen-Âge, des traditions orales en Irlande. Cette littérature, dont la rédaction s'étale du VIIIe siècle au XVe siècle, vient opportunément confirmer et compléter les résultats des études des sources antiques. Ils retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmis oralement de générations en générations. Ces sources littéraires se composent de quatre grands groupes :

    * le cycle d'Ulster, ou cycle de la Branche Rouge, décrit les héros et rois de l’Irlande protohistorique et l’intervention habituelle des dieux. Le récit le plus important est la Táin Bó Cúailnge (« Razzia des Vaches de Cooley »), qui raconte l’invasion de l’Ulster par la reine Medb et les exploits de Cúchulainn.
    * le cycle mythologique, dont le texte principal est le Cath Maighe Tuireadh (« Bataille de Mag Tured »), centré sur la lutte que livrent les dieux Tuatha Dé Danann aux Fir Bolg (première bataille de Mag Tuired), et aux Fomoires (seconde bataille). Autre texte important Tochmarc Etaine (« La Courtise d’Etain »), consacré à la déesse Étain. À ce cycle, il faut associer les Immrama .
    * le cycle Fenian ou cycle de Finn est consacré aux aventures de Finn Mac Cumaill, de son fils Oisin et sa troupe de guerriers, les Fianna Éireann.
    * le cycle historique ou cycle des rois est composée d’annales légendaires. Le texte le plus important est le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes d’Irlande ») qui rapporte l’« histoire » des invasions de l’Irlande (notamment celle des dieux, les Tuatha Dé Danann), depuis le déluge jusqu’à l’arrivée des ancêtres mythiques des Gaëls
    Les textes gallois sont plus christianisés et les éléments mythologiques sont moins évidents que dans les textes irlandais Le récit important est le Mabinogion, aussi appelé Les Quatre branches du Mabinogi, étant composé de 4 contes. Les autres textes notables sont Breuddwyd Macsen Wledig (Le Rêve de Macsen), Lludd a Llefelys (Lludd et Llevelys), Culhwch ac Olwen (Kulhwch et Olwen), Breuddwyd Rhonabwy (Le songe de Rhonabwy), Hanes Taliesin (Le conte de Taliesin), etc.

    Les collecteurs transcripteurs ont affublé tous ces mythes d'un vernis chrétien, sous lequel l’étude découvre le substrat celtique original.


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  • La liste des plagiats est bien évidemment non exhaustive... L'ancien testament en est truffé !

    Genèse [2.6]: Le paradis de la Bible est "emprunté" au poème sumérien (rédigé vers -2800) "Enki et Ninhursag"où l'Eden hébraïque et le Dilmun sumérien ne font qu'un: mêmes fleuves, même endroit, même souffrance, même péché originel.

    Genèse [2.7] "L'éternel Dieu forma l'homme poussière de la terre" récupéré de la légende sumérienne ("poussière" se dit "tit" en hébreu et "ti.it" veut dire "ce qui est en vie" en sumérien).

    Genèse [2.21] Le mystère de la côte d'Adam est aussi "emprunté" au poème sumérien "Enki et Ninhursag": c'est là ou est le mal d'Enki, la côte vient du jeu de mot sumérien "ti" ("côte" ou "faire vivre") jeu de mot qui n'a plus de sens en hébreu.

    Genèse [2:22] La femme a été créée à partir d'une côte de l'homme. Faux! on pourrait même presque affirmer l'inverse: tous les embryons sont féminins et ne se différencient qu'au bout de quelques jours. Encore aujourd'hui, beaucoup de gens sont persuadés que l'homme a une côte de moins que la femme.

    Genèse [2:14] Le genre humain est né au proche Orient près de l'Euphrate, (en Irak, ancien empire de Sumèr - Akkad - Babylone), là où ont vécu les rédacteurs. Au jour d'aujourd'hui, on ne sait pas exactement d'ou vient l'Homo sapiens (la théorie de l'Afrique de l'Est n' est pas fiable).

    Genèse [3:2] Adam et Ève et le fruit défendu, un fable recopiée à l'identique d'une ancienne légende sumérienne qui fait dépendre l'origine du mal de la première femme qui, induite par un serpent à désobéir au dieu créateur, convainc son compagnon de manger le fruit de l'arbre interdit. Les sceptiques peuvent admirer le cylindre de la tentation au British muséum à Londres où l'on voit la femme, l'homme, le serpent et le pommier. Aujourd'hui, personne de sérieux ne croit en la réalité historique d'Adam et Ève. Source: "Au cœur des mythologies" Lacarrière

    Genèse [6:14] L'arche de Noé: cette fable est reprise à l'identique d'une légende sumérienne (Utnapishtim qui débarque sur le mont Nishir et lâche une colombe puis un corbeau). Des générations de chercheurs chrétiens ont cherché les vestiges de l'arche sur le mont Ararat pour rien!

    L'exode [2:10] Moïse retrouvé dans un panier flottant: encore une fable tirée du récit du roi mésopotamien Sargon 1er qui fonda le royaume d'Akkadé qui est retrouvé à sa naissance abandonné dans un panier flottant et sera élevé par le jardinier. On sait aujourd'hui que Moise, Isaac et Abraham n'ont pas existé. "Sargon d’Akkad : Abandonné par sa mère dans une corbeille de roseaux qui est confiée au fleuve, le nouveau-né est recueilli et adopté par un jardinier. La faveur de la déesses Ishtar fait plus de lui un échanson à la cour de Kish puis un prince."

    L'exode [7:17] Le thème du "fléau du sang" et de l'ombrage protecteur est tiré directement du mythe sumérien "Inanna et Shukallituda ou le péché mortel du jardinier".

    L'exode [20] Les dix commandements ont été recopiés du code babylonien du roi Hammourabi. (vers -1800)

    Samuel [28] Inspiré du poème sumérien où l'on voit l'ombre d'Enkidu sortir du Kur et se jeter dans les bras de Gilgamesh.

    Esther: L'Esther du livre d'Esther vient de la déesse babylonienne Ishtar. Mardochée est le dieu assyrien Mardukéa.

    Le livre de Job: Le thème de Job découle directement des tablettes sumérienne de Nipur. Il utilise les termes même du "poème de la Création" qui décrit le combat de Mardouk contre Kingou: Yahvé brise le crâne de Léviathan comme Mardouk celui de Tiamat. (Source:, "Au cœur des mythologies" Lacarrière).

    Cantique des cantiques: Une suite empruntée au chant sumérien du mariage sacré: même style, même thèmes, détails, vocabulaire, mêmes personnages, monologues, dialogues, même langage fleuri et redondant. Voir par exemple le chant d'amour de Shu-Sin au chapitre XXI. Shu-Sin qui ressemble fort au roi Salomon dont l'existence n'est pas certaine et, s'il a existé, son règne n'a rien à voir avec celui décrit dans la Bible.

    Lamentations de Jérémie: Ces lamentations sont reprises de "La lamentation sur la destruction de Nippur", récit sumérien.

    Ézéchiel: Inspiré de la déesse babylonienne Ishtar. Les sumériens l'adoraient sous le nom d'Innana, épouse de Dumuzi, le Tammouz de la Bible.

    Isaïe [ 9:11] Inspiré du texte sumérien qui décrit la descente aux enfers du monarque Ur-Nammu qui arrive dans le Kur.


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