• Etymologie : du latin humanitas, nature humaine, culture, lui-même dérivé de homo, homme.

    L'humanisme classique

    L'humanisme est un mouvement de pensée qui s'est développé en Italie pendant la Renaissance, en réaction au dogmatisme rigide du Moyen Age. Il propose de renouer avec les valeurs, la philosophie, la littérature et l'art de l'Antiquité classique qu'il considère comme le fondement de la connaissance.

    Les humanistes de la Renaissance sont des érudits qui ont soif de savoir. Ils affirment leur foi dans l'être humain qu'ils mettent au centre de leurs préoccupations et dont ils recherchent l'épanouissement. L'humanisme propose de nouvelles valeurs fondées sur la raison et le libre-arbitre. Grâce à l'invention de l'imprimerie, il s'est développé dans toute l'Europe et a notamment donné naissance à la Réforme. Le mot humanisme est apparu durant la seconde moitié du XIXe siècle.

    Quelques humanistes :
    Pétrarque (1304-1374), Boccace (1313-1375), Léonard de Vinci (1452- 1519), Jean Pic de la Mirandole (1463-1494), Erasme (v. 1466-1536), Guillaume Budé (1467-1540), Thomas More (1478-1535)...


    L'humanisme moderne

    Par extension, dans son sens moderne, l'humanisme désigne tout mouvement de pensée idéaliste et optimiste qui place l'homme au-dessus de tout, qui a pour objectif son épanouissement et qui a confiance dans sa capacité à évoluer de manière positive. L'homme doit se protéger de tout asservissement et de tout ce qui fait obstacle au développement de l'esprit. Il doit se construire indépendamment de toute référence surnaturelle.

    Philosophies parfois antagonistes pouvant êtres qualifiées d'humanistes :
    la philosophie des Lumières, l'existentialisme, le libéralisme, le marxisme.


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  • L'humanisme et ses grands principes

    L’Humanisme est une pensée qui apparaît pendant la Renaissance. Elle consiste à valoriser l’Homme, à le placer au centre de son univers. Dans cette optique, le principe de base de cette théorie est que l’Homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. La quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines sont nécessaires au bon usage de ces facultés. Cet Humanisme classique s’inspire de la réflexion et de la philosophie antique, et ne s'oppose pas à la croyance divine. Il prône la vulgarisation de tous les savoirs, même religieux : pour certains humanistes, la parole divine doit être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines, sa langue (traduction de la Bible par Erasme en 1516) ou sa catégorie sociale.

    Ainsi, cet Humanisme vise à lutter contre l’ignorance, et à diffuser plus clairement le patrimoine culturel, y compris le message religieux. Cependant l’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté (ce que l'on appelle le "libre arbitre"), de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont de ce fait indissociables de la théorie humaniste classique. L'Humanisme désigne toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain.

     

    Le sens moderne

    Dans l'acception actuelle, l'humanisme s'inspire de cette définition philosophique. On parle, par exemple, de l'humanisme « militant » de Voltaire, ou de Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach.

    Depuis Montaigne, l'humanisme, ainsi conçu, a été un des éléments les plus constants de la pensée française.

    • L'humanisme pratique ou moral consiste à s'imposer, vis-à-vis de tout être humain, des devoirs et des interdits éthiques : ne pas tuer, ne pas torturer, ne pas opprimer, ne pas asservir, ne pas violer, ne pas voler, ne pas humilier… Fondé sur le respect et la justice, cet humanisme-là revient donc à respecter les droits fondamentaux de l'être humain. C'est dans ce sens qu'André Comte-Sponville s'exprime : « L'homme n'est pas mort : ni comme espèce, ni comme idée, ni comme idéal. Mais il est mortel ; et c'est une raison de plus pour le défendre ». (Présentations de la philosophie)

    Un courant humaniste en émergence depuis les années 1970 est désigné sous l'appellation d'humanisme environnemental, ou d'écologie humaniste, développant une philosophie de l'évolution (voir: humanisme évolutionniste), courant proche des écoles stoïciennes et sceptiques, et exprimé sur la scène internationale et à l'ONU, notamment par des chefs d'état tels que Jacques Chirac ou Mohammed VI. L'ouvrage de référence de ce courant est celui de Marc Carl Discours sur l'écologie humaniste et sur la philosophie de l'évolution, LEAI, Paris, 1997-2002.

     

    Les racines de l'humanisme moderne

    Certains humanistes modernes voient dans l'humanisme de la Renaissance la prise de conscience d'un courant qui a des racines profondes non seulement dans le monde antique de l'Occident mais également en Asie. Confucius semble être un des premiers philosophe a exclure formellement le divin dans sa recherche de l'harmonie sociale: sa morale est complètement débarrassée de toute finalité métaphysique. De même, la version originale du Bouddhisme (selon le canon de Pali) comprend la notion d'âme mais pas celle de divinités et son but reste l'accomplissement de l'homme.

    Dans l'antiquité grecque, c'est sans doute Protagoras, celui de « L'Homme est la mesure de toute chose », qui représente le mieux le scepticisme antique à l'égard des divinités. Démocrite avec son explication purement matérialiste de la nature, selon lui constituée de minuscules particules, élimine aussi les dieux de sa vision de la réalité du monde. Épicure non plus, n'a pas besoin de dieux pour établir son éthique.

    En 431 av. J.-C., Périclès, stratège d'Athènes, prononce une longue oraison funèbre pour honorer les guerriers athéniens morts au combat lors de la Guerre du Péloponnèse. Cette oraison est extraordinaire à bien des points de vue, mais surtout pour celui-ci: jamais Périclès ne fait mention des dieux. L'hommage aux disparus et la consolation aux familles sont entièrement laïques! Voir (fr) Thucydide, livre II


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  • Discours sur l’éco-humanisme et sur la philosophie de l’évolution décrypte de grands sujets d’actualité comme le développement durable, la paix et la concurrence mondiale, le réchauffement climatique, la famine et la pauvreté, le partage des ressources.
    L'humanisme naturel est un mouvement de pensée qui évolue depuis plus de 2 500 ans, mais qui demeure au centre des préoccupations contemporaines. Le livre de Marc CARL présente le projet et les fondements de ce mouvement ainsi que le message d'espoir qu'il véhicule pour une société meilleure. Le livre de Marc CARL : Discours sur l’écohumanisme et sur la philosophie de l’évolution
    Le livre de Marc CARL permet d’appréhender de façon simple et claire les bases de l’éco-humanisme, courant international de plus en plus actif.
    L'ouvrage est écrit par l'un des pionniers historiques du mouvement. C'est à la fois un manifeste philosophique et un essai politique, plus didactique que polémique. Marc CARL y présente une écologie humaniste généreuse, qui appelle à l'union intelligente de toute l’espèce humaine, en insistant sur son projet commun et sur son destin collectif, en adaptation permanente dans son environnement.

    Qu’est ce que l’éco-humanisme ?
    En cherchant à mieux comprendre la place et le destin de l'humanité dans son environnement universel, en voulant aider l'être humain à mieux vivre chaque jour au sein de l'humanité et de la nature, un humanisme de progrès accordé à l'environnement s'est développé depuis plus de 25 siècles, de la Grèce antique en passant par la Renaissance. Sa forme moderne est appelée éco-humanisme, ou écologie humaniste. Cette démarche exemplaire étant désormais mondialement indispensable, il était nécessaire de l'exprimer dans un projet collectif moderne profitable à toute l'humanité.
    L'éco-humanisme est donc un mouvement qui reste au centre des préoccupations modernes, tout en étant l'héritier de plus de 25 siècles d'un humanisme naturel exprimé par les plus grands penseurs. L'éco-humanisme a déjà été appliqué comme programme de gouvernement, notamment en Suède, en Belgique, en France, et a été brillamment défendu à l'ONU par des chefs d'État comme Mohamed VI ou Jacques CHIRAC.
    En France, l'écologie humaniste a été présentée comme un objectif majeur du dernier quinquennat de Jacques CHIRAC. La Présidence de la République, le Gouvernement, les assemblées parlementaires, ont déclaré publiquement représenter et soutenir l'écologie humaniste.

    L’auteur, Marc CARL
    Marc CARL a choisi de faire ré-éditer aux éditions de la Compagnie Littéraire les Discours sur l'éco-humanisme et sur la philosophie de l'évolution.
    Écologue et humaniste né en 1949, Marc CARL est fondateur du réseau international d'écologie humaniste GAIA MATER, ONG en statut consultatif permanent au Conseil Économique et Social de l'ONU. Il a aussi été Président du Comité du Développement de la Conférence des ONG en statut à l'ONU, à Genève.
    Expert international dans les domaines du développement et de la coopération, il est spécialisé dans les opérations relatives à l'énergie, à l'eau, et au recyclage, particulièrement investi dans des opérations de solidarité internationale nord-sud et ONG. Il a développé l'éco-humanisme dans différents pays, en aidant et en patronnant des associations, des formations politiques, en y formant des responsables et des animateurs, et en leur transmettant les bases philosophiques et historiques nécessaires.
    Les travaux de Marc CARL sur l'éco-humanisme moderne sont de plus en plus utilisés comme références dans le monde universitaire et politique.


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    Article premier

      Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

    Article 2

    Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

    De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

    Article 3

    Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

    Article 4

    Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

    Article 5

    Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

    Article 6

    Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

    Article 7

    Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration ou contre toute provocation à une telle discrimination.

    Article 8

    Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.

    Article 9

    Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

    Article 10

    Toute personne a le droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

    Article 11

    1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
    2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

    Article 12

    Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

    Article 13

    1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un état.
    2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

    Article 14

    1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays.
    2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

    Article 15

    1. Tout individu a droit à une nationalité.
    2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

    Article 16

    1. A partir de l'age nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage, et lors de sa dissolution.
    2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux.
    3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat.

    Article 17

    1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
    2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

    Article 18

    Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.

    Article 19

    Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

    Article 20

    1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
    2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

    Article 21

    1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis.
    2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays.
    3. La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

    Article 22

    Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.

    Article 23

    1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
    2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
    3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine, et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
    4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

    Article 24

    Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

    Article 25

    1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
    2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

    Article 26

    1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
    2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
    3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.

    Article 27

    1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
    2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

    Article 28

    Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

    Article 29

    1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seule le libre et plein développement de sa personnalité est possible.
    2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
    3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

    Article 30

    Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.


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  • Il est téméraire et simplificateur de vouloir résumer en quelques lignes les objectifs éducatifs de l’humanisme laïque. En effet, loin d’être codifiés, ils sont en perpétuelle évolution. Je n’en suggérerai que deux, en adoptant un point de vue assez inhabituel :

    1. la liberté de conscience et le libre choix des convictions religieuses ou philosophiques sont des droits certes reconnus par la Déclaration des droits de l’homme, celle des droits de l’enfant, et celle sur la laïcité au 21e siècle. Mais, sans doute par crainte de paraître intolérant ou peu conciliant, personne ne se demande si ces droits ont une chance de se concrétiser, si cette liberté est effective. Il est clair qu’elle ne l’est pas, notamment chez les musulmans et les chrétiens évangéliques américains, quasi tous croyants, et enclins à la soumission. Et pour cause : non seulement aucune alternative ne leur est offerte, mais leur milieu familial et culturel les ont conditionnés dès l’enfance.

    Dans les pays européens, de tous temps, même d’éminents intellectuels et scientifiques sont restés marqués affectivement par la foi de leur enfance, avec des nuances certes, mais tout se passe comme si, ne leur en déplaise, elle avait laissé des traces indélébiles dans leur cerveau limbique, perturbant à des degrés divers l’acquisition de leur esprit critique ultérieur en matière de foi. A mes yeux, pour que le libre choix des convictions religieuses ou philosophiques ait une chance de devenir effectif, il faudrait à la fois que les parents prennent conscience de leur influence affective sur leurs enfants et que les enseignants, croyants comme incroyants, nuancent cette influence unilatérale en acceptant de faire découvrir toutes les options (croyance, déisme, agnosticisme, incroyance, athéisme …).

    Enfin, n’est-il pas temps, de nos jours, de compléter l’approche traditionnellement philosophique et socioculturelle du phénomène religieux en faisant découvrir toutes les hypothèses actuelles quant à ses fondements : psychologique, neurophysiologique, génétique, éducatif, de manière à exclure toute suspicion de conditionnement, de prosélytisme, ou de récupération : simplement par honnêteté intellectuelle.


    2. Sur le plan moral, les valeurs et les principes ne pouvant plus être imposés par les religions, (qui, à des degrés divers, ont toutes prouvé leur faible aptitude à développer la tolérance et le respect de la différence), il importe de les faire découvrir et accepter librement.

    En effet, la conscience morale, le sens des valeurs, le respect de l’autre et de sa différence, celui de la nature …, loin d’apparaître spontanément, ne s’acquièrent que par une éducation adéquate, "humanisante", fondée essentiellement sur l’apprentissage des limites et du respect, sur l’exemple des éducateurs et surtout à partir d’expériences affectives, vécues ou suggérées par empathie, parfois a contrario, de manière à développer l’autonomie, l’esprit critique et la responsabilité individuelle. Alors que se développent de nouvelles formes de religiosité, dont les sectes, qui spéculent sur le besoin de repères, de mystère, de rêve, de convivialité, et sur celui de donner un sens moins individualiste à l’existence, l’humanisme laïque peut apparaître comme une alternative non aliénante et enrichissante, notamment en contribuant, chacun selon ses moyens, au progrès humain à long terme, par exemple en recherchant un consensus sur des valeurs respectées par tous.

    N’est-il pas urgent, dans le secondaire, de concevoir un "cours" d’humanisme abordant en priorité l’apprentissage de tous les aspects de la vie en commun, pour tenter de réduire préventivement le nombre de cas de mésententes, de divorces, de séparations, de délinquants, de drogués, de suicides, voire d’endoctrinements fanatiques …) ? Viendrait ensuite l’analyse critique de tous les aspects de la vie sociale, politique et économique, l’étude des religions et des autres options philosophiques, dans leur contexte historique, etc. Quitte à moins approfondir dans le secondaire certains cours généraux souvent calqués sur des modèles datant du XIXe siècle.

    En bref, apprendre à penser, à être libre et ouvert au monde.


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