• 1° Histoire de la légende des Nibelungen –
     
     
    Il existe deux versions de la légende des Nibelungen. La première, la plus ancienne, est d’origine scandinave (elle nous fut rapportée grâce aux Eddas.) ; la seconde est datant du XIII° siècle, est d’origine allemande. Cette dernière nous est narrée dans la Chanson des Nibelungen(Nibelungenlied en allemand.). 
     
    En effet, au XIII° siècle, des textes datant du VIII° siècle furent retrouvés en Allemagne. Les textes composant cette épopée composée de 39 aventures furent alors restaurés, puis furent recopiés 34 fois (le récit des troubadours comptait 33 heures, dans son intégralité.).

    Cependant, il existe des différences notables entre la saga scandinave et l’œuvre allemande (en effet, la chanson réécrite au XIII° siècle est influencée par le christianisme, alors que les auteurs de l’Edda originelle étaient des païens.).   
     
    Cette légende est une des bases de la culture allemande. Par son ancienneté, l’on pourrait la comparer à la Chanson de Roland, cependant, la Chanson des Nibelungen fut largement plus popularisée : elle fut à l’origine de centaines d’œuvres littéraires et musicales. Par exemple, elle inspira le compositeur allemand Richard Wagner, qui consacra à cette légende une œuvre composée de quatre opéras : L’Anneau du Nibelung. Le réalisateur allemand Fritz Lang réalisa en 1924 le film Les Nibelungen : La Mort de Siegfried.  

    2° La légende des Nibelungen – 
     
    Odin, Loki et Hoenir se promenaient alors dans Midgard, le monde des hommes. C’est alors que Loki, apercevant une loutre qui mangeait un saumon, décida de la tuer. Lui lançant une pierre sur la tête, il la tua sur le coup. Loki était bien content : il avait réussi à s’emparer de deux repas. Par la suite, ils se rendirent dans la maison de Hreidmar, un puissant magicien, et lui demandèrent l’hospitalité (en échange de la loutre.). Cependant, Hreidmar resta interdit en apercevant le ‘cadeau’ que lui faisaient les Ases : en effet, l’animal que le dieu avait tué n’était autre que Otter, le fils du magicien. Hreidmar demanda alors à Fafnir et Regin, ses deux autres fils, de s’emparer des trois dieux et de les emprisonner. Les trois dieux proposèrent alors un marché au magicien : la liberté contre une rançon que Hreidmar devrait fixer. Ce dernier leur annonça alors qu’ils devaient lui apporter autant d’or que l’on pouvait en étaler sur la peau de loutre. 
     
    Odin et Hoenir restèrent alors chez le magicien comme otages, alors que Loki fut chargé de trouver assez d’or pour libérer ses compagnons. Se rendant dans le Nidavellir, le monde des Nains. Ces derniers possédaient de grandes richesses qu’ils tiraient de leurs mines, en dessous des montagnes. Loki, après avoir traversé un long labyrinthe, parvint à capturer le nain Andvari[1], le plus riche nain du Nidavellir. Ce dernier, sous les menaces de Loki, dut alors abandonner toutes ses richesses. Loki aperçut alors que le nain portait un anneau à son doigt, bien qu’Andvari tentait de le dissimuler sous sa manche. Le dieu obligea alors le nain à lui remettre le bijou. Cependant, Andvari décida de se venger, et lança alors une malédiction sur cet anneau : quiconque porterait cette bague serait maudit à jamais. Mais Loki ne porta guère attention à cette malédiction, sachant que le trésor était destiné à Hreidmar… 
     
    Retournant dans Midgard avec le trésor d’Andvari, Loki remit ensuite toutes ces richesses à Hreidmar. Cependant, Odin s’empara de l’anneau magique avant que le magicien ne s’en aperçoive. Hreidmar déposa donc l’or sur la peau de loutre, et ce dernier sembla satisfait. Seulement, une des moustaches de l’animal n’était pas recouverte par le trésor d’Andvari. Odin, la mort dans l’âme, se résigna à déposer l’anneau magique afin de s’acquitter de son serment. Les Ases furent alors libérés, et ils retournèrent à Asgard. 
     
    Fafnir et Regin comptaient pouvoir profiter du trésor, eux aussi. Cependant, Hreidmar, qui avait mis l’anneau magique à son doigt, décida de garder l’or pour lui seul. Furieux, ses deux fils décidèrent de tuer leur père : Regin tua donc Hreidmar, pendant que Fafnir s’emparait du trésor. Regin demanda alors la moitié du trésor à son frère, mais ce dernier refusa : l’épée Hrotti à la main, et coiffé du heaume Tarnhelm (qui permettait à son détenteur de se transformer à volonté et d’insuffler la peur dans le cœur de ses ennemis.), il se transforma en dragon et s’enfuit 
     
    Les années passèrent, et de nombreux héros tentèrent de s’emparer du trésor. Cependant, ils ne réussirent pas et se firent tous tuer par Fafnir.  
     
    Mais Regin n’acceptait pas la trahison de son frère, qui l’avait privé du trésor. Devenu l’orfèvre du roi du Danemark, il reçut alors la tâche d’éduquer le jeune Sigurdr[2]. Avec le temps, Regin parvint à exciter la convoitise du jeune homme en lui parlant des trésors de Fafnir. Sigurdr, intéressé, demanda à ce que Regin lui confectionne une arme. Cependant, le jeune homme était trop puissant, et parvenait à briser les épées que Regin lui confectionnait. Sigurdr se rendit alors auprès de sa mère Hjordis, afin de récupérer les morceaux de Gramr, l’épée brisée de son défunt père, Siegmund. Regin parvint alors à forger une épée exceptionnelle, avec laquelle Sigurdr pourrait défier Fafnir.

    Sigurdr, montant Grani (un des fils de Sleipnir, le cheval octopode d’Odin.), accompagné par Regin, se dirigèrent vers Gnitaheidr, où se trouvait l’antre du dragon. Regin, après avoir dit à Sigurdr que le point faible du dragon était son ventre mou, décida de partir se cacher. Le jeune homme, quant à lui, prépara une embuscade en creusant un trou dans le sol.

    Lorsque Fafnir sortit de son antre, Sigurdr brandit son épée, et perça le cœur du dragon. Avant de mourir, ce dernier prévint le jeune homme de la malédiction qui pesait sur l’anneau magique, mais ce dernier n’y prêta pas attention. 
     
    Sortant de sa cachette, Regin, après avoir bu du sang du dragon, proposa d’ôter le cœur du dragon afin de le cuire et de le manger. Sigurdr obtempéra, et Regin décida alors de faire un somme. Le jeune homme arracha alors le cœur du dragon et le fit cuire. Au bout d’un moment, Sigurdr décida de toucher le cœur afin de voir si ce dernier était assez cuit. Un peu de sang en ébullition tomba sur le doigt du jeune homme, qui le porta à sa bouche.

    C’est qu’il reçut la faculté de comprendre les oiseaux, qui lui racontèrent que Regin comptait l’éliminer. Ce dernier étant assoupi, Sigurdr en profita pour se diriger vers lui et lui coupa la tête d’un coup d’épée. Le jeune homme mangea alors un morceau du cœur du dragon et conserva le reste. Puis, il posa le trésor sur le dos de Grani, s’en alla vers la cour du roi Gjuki, comme les oiseaux le lui avaient indiqué. 
     
    Quelque temps après, Sigurdr rencontra la Walkyrie Brynhild, qui était prisonnière d’un cercle de feu magique, au sommet d’un rocher nommé Hindarfjall. Sigurdr pénétra alors à l’intérieur du cercle de feu et réveilla la jeune femme. C’est alors que cette dernière lui révéla qu’elle était une Walkyrie qui avait désobéi à Odin (elle avait tué un guerrier qui n’aurait pas du mourir.), et que ce dernier avait donc décidé de la bannir. Sigurdr, tombant amoureux de la jeune femme, lui donna l’anneau des Nibelungen en gage d’amour. 
     
    Par la suite, Sigurdr se rendit au palais du roi Gjuki, de la lignée des Nibelungen. L’épouse de ce dernier, la reine Grimhild, était une redoutable magicienne. Cette dernière avait trois fils (Hogni[3], Gunnar et Guttorm.) et une fille, Gudrun. Elle se rendit vite compte l’avantage de l’avantage qu’il y avait à unir sa fille à un héros tel que Sigurdr. Grimhild fit alors boire de l’hydromel magique au héros, qui oublia alors son amour pour Brynhild. Envoûté, Sigurdr épousa alors Gudrun, et lui offrit le cœur du dragon. Cette dernière en mangea un morceau, et devint aussi savante que cruelle. Au cours de leurs noces, Sigurdr passa une alliance avec ses beaux frères, Hogni et Gunnar. 
     
    Mais, peu de temps après, Gunnar voulut lui aussi assurer la lignée des Nibelungen. Il décida alors de se rendre auprès de Brynhild, qui se trouvait toujours en haut de son rocher, entourée d’une barrière de flammes. Arrivant à Hindafels, Gotti, le cheval de Gunnar, refusa de franchir le cercle de flammes. Sigurdr proposa alors à son beau frère de monter Grani, mais ce cheval refusait d’être monté par un autre cavalier que Sigurdr. Le héros décida alors de se métamorphoser en Gunnar, grâce au heaume Tarnhelm. Ainsi, il franchit le cercle de feu, et approcha la Walkyrie. Sigurdr demanda alors la main de Brynhild, qui accepta, et lui proposa de partager sa couche. Le héros accepta, bien qu’il posa son épée Gramr entre leurs deux corps, ne voulant pas trahir Gunnar. Le matin, Brynhild et Sigurdr (toujour transformé en Gunnar.) décidèrent de sceller leur union, échangeant leurs anneaux. C’est ainsi que Sigurdr rentra à nouveau en possession de l’anneau magique. Ramenant Brynhild au palais, Sigurdr reprit son véritable visage à la première occasion venue. 
     
    Mais un jour, alors que Brynhild et Gudrun se lavaient les cheveux dans la rivière, un drame survint. La Walkyrie, prétextant que Gunnar était le plus grand des héros, énerva Gudrun, qui décida de défendre Sigurdr. Elle révéla alors à Brynhild que son époux avait térassé le dragon Fafnir, s’était emparé de son trésor, et avait pris l’apparence de Gunnar pour soumettre la Walkirie. Comme preuve, Gudrun montra à sa rivale l’anneau des Nibelungen, que Brynhild avait donné à Sigurdr (transformé en Gunnar.) le jour où ils s’étaient mariés. Folle de rage, la Walkyrie décida de se venger. 
     
    Brynhild demanda alors à son mari de tuer Sigurdr, car, disait elle, il représentait une menace pour la postérité des Nibelungen. Gunnar et Hogni, attirés par le trésor de Sigurdr, ne pouvaient pas s’en prendre à lui, sachant qu’ils étaient liés par un pacte. Ils demandèrent alors à leur jeune frère Guttorm de se charger de ce forfait. Une nuit, ce dernier pénétra dans la chambre de Sigurdr, qui était alors assoupi. Levant alors son épée, Guttorm transperça alors son beau frère, qui ne mourut néanmoins pas sur le coup. Se réveillant, il s’empara de son épée Gramr, et trancha son assassin en deux. Cependant, Brynhild, submergée de chagrin et de remords, décida de suicider, s’empalant sur Gramr, l’épée de Sigurdr. Déposés sur une barque funéraire qui fut alors incendiée, Sigurd et Brynhild partirent ensemble pour l'autre monde.

    Par la suite, Gudrun s’enfuit du château, répugnée par le meurtre qu’avaient commis ses frères (en outre, Siegmund, le fils qu’elle avait eu avec Sigurdr, avait été tué lui aussi.). Cependant, Gunnar et Hogni décidèrent de la rejoindre, proposant un dédommagement à leur sœur en compensation du meurtre de son époux. 
     
    Rentrant alors au palais familial avec eux, La reine Grimhild fit boire un philtre magique à ses enfants, afin qu’ils ne se souviennent plus de leur mésentente. Par la suite, les Nibelungen poussèrent Gudrun à épouser le roi Atli. 
     
    Mais ce dernier n’était intéressé que par l’or de Sigurdr, qui était dès lors entre les mains de Gunnar et Hogni. Atli, invitant les deux frères chez lui, les trompa et les fit prisonniers. Interrogeant Gunnar, il lui demanda où se trouvait le trésor. Ce dernier répondit qu’il ne révélerait son secret que si Atli lui présentait le cœur de Hogni. Atli commença par présentant un cœur d’esclave à Gunnar, mais ce dernier ne fut pas dupe, et ne parla pas. Alors, le roi décida de tuer Hogni, et de montrer son cœur encore chaud à Gunnar. Ce dernier éclata alors de rire, disant à Atli que maintenant que son frère était mort, il était le seul à savoir où se trouvait le trésor. Le roi, furieux d’avoir été trompé, jeta alors Gunnar dans une fosse remplie de serpents, et ce dernier mourut, mordu par les reptiles. 
     
    Par la suite, Atli prépara un banquet pour les funérailles de Gunnar et Hogni. Cependant, Gudrun, au cours des préparatifs, tua les enfants qu’elle avait eu avec Atli. Au cours du banquet, elle versa de l’hydromel dans leurs crânes, et servit leur cœur à manger. Elle révéla alors la vérité à Atli, qui était trop soûl pour comprendre quoi que ce soit. Au cours de la nuit, accompagnée par les fils de Hogni, elle tua Atli, brûla son palais, et décida de prendre la fuite. 
     
    Peu de temps après le meurtre d’Atli, Gudrun s’enfuit en bateau. C’est alors que les courants la conduisirent sur les rives d’une contrée gouvernée par le roi Jonakr. Ce dernier, succombant aux charmes de la jeune femme, décida alors de l’épouser. Ensemble, ils eurent trois enfants, Hamdir, Sorliet Erp. En outre, Gudrun fit venir sa fille Swanhild (qu’elle avait eu avec Sigurdr.) à la cour du roi Jonakr.   
     
    Les années passèrent, et Swahild devint une belle jeune femme… ce qui ne manqua pas d’attirer les convoitises. Jormunrek, le vieux roi d’un pays voisin, décida d’épouser la jeune fille, et envoya alors son fils Randver. Swanhild accepta, et partit rejoindre son époux. Cependant, au cours du trajet de retour, Bikki, le conseiller du roi Jormunrek, demanda à Randver pourquoi la jeune fille devait être mariée à un vieux roi. Randver, intéressé par l’idée de Bikki, décida alors d’épouser Swanhild. Bikki s’empressa alors de raconter au vieux roi la trahison de son fils. Se sentant trahi, Jormunrek fit alors exécuter son fils. Puis, par la suite, il fit aussi tuer Swanhild, qu’il tenait responsable de ses malheurs (alors qu’elle prenait son bain, le roi la fit piétiner par ses cavaliers jusqu’à ce que mort s’en suive.). 
     
    Gudrun, folle de rage, décida de monter un plan contre Jormunrek. Elle ordonna alors à ses fils d’aller tuer le vieux roi. Sorli devait lui couper les bras, Hamdir devrait lui couper les jambes, et Erp devrait lui couper la tête. 
     
    Cependant, alors que les trois garçons faisaient route vers le palais de Jormunrek, ils commencèrent à émettre des doutes quant au bien fondé de leur mission. Erp tenta tant bien que mal de les convaincre à obéir à leur mère, mais Sorli et Hamdir ne voulurent rien entendre. Furieux contre Erp, qui était le fils préféré de leur mère, ils décidèrent de le tuer. 
     
    Mais, effrayés de ce que leur mère pourrait faire si elle apprenait le meurtre de Erp, Sorli et Hamdir décidèrent donc de se rendre chez Jormunrek. Au cours de la nuit, ils pénétrèrent dans la chambre du vieux roi. Sortant leurs épées, Sorli lui coupa les bras, et Hamdir lui coupa les jambes. Ils se repentirent alors du meurtre de leur frère, qui n’était plus là pour couper la tête de Jormunrek. Ce dernier, hurlant de douleur, parvint à ameuter sa garde, et ordonna de mettre à mort les deux frères. 
     
    C’est donc dans le sang que se termine la légende des Nibelungen.

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  • Grendel


    1° Histoire de Beowulf

     Beowulf est un poème d’origine anglo-saxonne, écrit approximativement entre le VII° et le X° siècle.

    Cependant, il ne faut pas oublier qu’à cette époque, l’île était fréquemment ‘visitée’ par les habitants des régions du nord de l’Europe : les vikings. Peut être importèrent ils la légende de Beowulf lors de leurs fréquents voyages ?

    Par contre, ce que l’on ne sait toujours pas aujourd’hui, c’est comment ce poème fut conçu : s’agit il d’une légende d’inspiration scandinave, couchée sur le papier par des érudits chrétiens quelques siècles plus tard ; ou bien s’agit il d’un seul auteur chrétien qui inventa cette légende, inspiré par l’héritage scandinave ?

    Ce texte est en quelque sorte le reflet de cette volonté qu’eut l’Église de christianiser les mythes païens d’origine scandinaves. Cette légende en est le parfait exemple : Beowulf, le héros, est l’image parfaite du héros de la mythologie scandinave, mais le texte est cependant parsemé de références à Dieu et à la bible.  La seule trace écrite que nous ayons pu conservé de ce poème, est une copie qui en a été faite, au cours du X° siècle.

    Cependant, ce manuscrit fut gravement endommagé au début du XVIII° siècle, date à laquelle la bibliothèque qui abritait le poème fut la proie des flammes. Finalement, ce ne fut qu’à la fin de ce siècle que l’on se décida à faire une copie de l’ouvrage.

       2° Beowulf

    À cette époque reculée, le royaume du roi Hrothgar, dans la péninsule de Jutland, était en proie à la terreur. En effet, une terrible créature aquatique nommé Grendel semait la mort et la désolation. Le monstre, bien qu’ayant une apparence humaine, avait un aspect repoussant.

    Vivant dans les marais, le Grendel était d’une force incroyable, et pénétrait chaque nuit à Heorot, le palais du roi, afin d’y dévorer quelques gardes assoupis.   En effet, le roi et ses hommes passaient leur temps à chanter et à boire, ce qui mettait en colère le Grendel, qui avait été rejeté par le monde des humains.

    Hrothgard avait tenté de faire tuer la créature, faisant appel aux meilleurs guerriers du royaume, mais ils avaient tous échoué. Alors, Hrothgard, la mort dans l’âme, dut se résoudre à quitter Heorot.  C’est alors qu’apparut un jeune homme du nom de Beowulf.

    D’ascendance royale, sa famille avait participé aux guerres contre Attila, et était parvenue à mettre fin aux prétention du roi des Huns.  Par la suite, Beowulf était rentré en possession de l’épée Hrunting, forgée par le forgeron Wieland, qui avait été formé auprès des Nains et des Elfes noirs.  Le jeune homme, auquel le roi exposa la triste situation, décida de mettre un terme aux exactions du Grendel.

    Il décida alors de tendre un piège au monstre : s’installant dans la salle principale du palais de Hrothgard avec ses compagnons, il fit semblant de dormir et attendit que le Grendel arrive.  La créature, comme à son habitude, quitta son marais humide à la nuit tombée. Elle pénétra alors dans le palais, se dirigea vers un des hommes de Beowulf, et le dévora. C’est alors que le jeune homme ouvrit les yeux et sauta sur le Grendel. Se passant de son épée, il attrapa la créature par le bras, l’empêchant de fuir.

    Les compagnons, réveillés par les hurlements de la créature, tirèrent leurs épées, et tentèrent de la terrasser. Cependant, le Grendel était protégé par une sorte de magie qui empêchait les armes de lui faire du mal. Le monstre, apeuré par la force du jeune homme, et ne voulant pas être capturé, décida donc de sacrifier son bras afin de pouvoir s’échapper.  

    Le Grendel, poussant des hurlements, blessé à mort, regagna alors le marais dans lequel il vivait.Le roi Hrothgard décida alors de fêter la mort du monstre en célébrant un grand banquet. Le bras du Grendel fut alors fièrement exposé comme trophée, accroché au plafond de la salle. Après avoir bien bu, Hrothgard et ses hommes s’endormirent dans Heorot.

    Mais au petit matin, le meilleur guerrier du roi fut retrouvé mort. Ce fut alors la consternation, car tous pensaient que Beowulf les avaient débarrassé du monstre. Mais ce dernier apprit que la menace ne venait plus de Grendel, mais bien de la mère de la créature.

    Cette dernière avait décidé de se venger de ce qu’avait fait Beowulf à son fils.Beowulf décida alors de se rendre là où vivaient les monstres, bien décidé à en découdre. Il plongea alors dans le sombre marais, et nagea jusqu’à une grotte de cristal immergée sous les eaux.

    Pénétrant dans la grotte, parsemée de cadavres de soldats du roi, Beowulf tomba alors nez à nez avec la mère de Grendel, qui fonça sur lui sans attendre. Cependant, l’épée du jeune homme n’était d’aucune utilité, car la mère de Grendel était, tout comme son fils, immunisée contre les armes.

    Jetant son épée au loin, Beowulf trouva peu de temps après une autre épée à proximité des cadavres. Grâce à cette puissante arme, le jeune homme parvint alors à terrasser la mère de Grendel d’un coup d’estoc.Puis, il s’approcha de Grendel, qui était en train de mourir, et lui trancha la tête.Beowulf remonta alors à la surface, et retourna au palais. Là, il demanda à des soldats du roi de se rendre dans la grotte immergée, et de rapporter la tête de Grendel.

    Par la suite, Beowulf exposa fièrement son trophée dans le palais du roi Hrothgard. Ce dernier félicita chaudement le jeune homme, et le couvrit d’or.Par la suite, Beowulf, riche et célèbre, décida de retourner sur ses terres natales.

    Lorsque Hygelac, son père, mourut,  il lui succéda naturellement sur le trône de Scanie.Bien des années après, un voleur déroba une tasse d’or faisant partie du trésor que protégeait un dragon. Lorsque la créature s’en aperçut, elle quitta son antre, et incendia toute la contrée.Beowulf, bien que désormais très âgé, décida néanmoins de s’attaquer à la malfaisante créature. Accompagné par douze compagnons, le roi marcha donc à la rencontre du dragon.

    Une fois arrivés à proximité de l’antre de la créature, cette dernière fit tant peur aux compagnons de Beowulf, que tous préférèrent s’enfuir (à l’exception du jeune Wiglaf.).Les deux hommes ne baissèrent néanmoins pas les bras, et partirent à l’assaut. Beowulf, armé de son épée magique, attaqua courageusement le dragon.

    Finalement, à l’issue d’un combat épique, les deux adversaires se portèrent l’un l’autre un coup mortel.Wiglaf décida alors d’enterrer le trésor du dragon dans la tombe du vieux roi.

    Ainsi se termine la légende de Beowulf.



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