• A l’ombre de la cordillère des Andes, en Amérique du Sud, la vallée de Lambayèque a été le théâtre de la naissance et du déclin d’un peuple baptisé Lambayèque (également connu sous le nom de Sicàn). Cette civilisation pré-inca est beaucoup moins connue que celle des Mayas ou des Incas.
    Les Lambayèques étaient obsédés par la construction des pyramides. Aujourd’hui, seuls quelques vestiges témoignent du nombre impressionnant de monuments qu’abritait cette vallée.
    Pourquoi cette civilisation était-elle obsédée par la construction de ces pyramides ? Pourquoi ont-ils abandonné les trois sites ? Pourquoi il y a-t-il tant de squelettes ensevelis à côté des temples ?
    Et enfin, que s’est-il passé de si tragique pour qu’une telle civilisation s’effondre en si peu de temps ?
    C’est à toutes ces questions que l’équipe internationale d’archéologues a pu répondre ces dernières années.
    Archéologues, climatologues et experts en médecine légale ont uni leurs efforts pour résoudre les mystères du peuple Lambayèque.

    Une véritable obsession pour les pyramides

    De nombreuses civilisations, à travers le monde, ont construit des pyramides mais aucune n’était à ce point obsédée par ce type de constructions.
    On a dénombré environ 250 monuments dans la vallée. Erodées au fil du temps, ces pyramides ont fini par se fondre dans le paysage sous forme de collines. Dans la vallée de Lambayèque, trois grands sites se détachent :

    • Lampa Grande avec une immense pyramide de plus de 50 m de haut sur 200 m de large
    • Batan Grande avec une bonne douzaine de pyramides
    • Túcume avec ses 26 pyramides

    Túcume est le plus grand complexe archéologique du peuple Lambayèque.

    Grands bâtisseurs, ce peuple ne connaissait pas l’écriture. Leur nom leur a été donné par les archéologues en référence à la vallée.
    Les Lambayèques ont prospéré dans cette région à partir de 700 de notre ère.

    Au moins 12 autres civilisations ont construit des pyramides mais aucune ne ressemble à celles de cet étrange peuple.

    Les datations au carbone 14 montrent que la première pyramide de Túcume a été construite autour de 1100 de notre ère.
    Pendant 400 ans, ce peuple en a construit d’autres et ajouter des extensions à celles existantes.

    Pourquoi les Lambayèques ont-ils construit autant de pyramides et à quoi servaient tous ces monuments ?

    La fonction des pyramides Lambayèques

    Quand on pense aux pyramides, le premier exemple qui vient à l’esprit est celui des pyramides d’Egypte.
    Ces tombeaux pointus étaient destinés à accueillir les souverains après leur mort.
    Les pyramides aztèques ou mayas pouvaient éventuellement abriter un tombeau mais leur principale fonction était d’être le siège de rituels bien précis.

    Les pyramides construites par les Lambayèques sont totalement différentes. A Túcume, les 26 monuments sont de tailles différentes et construites en cercle autour d’une montagne, le Cerro la Raya.

    Le site couvre plus de 1 500 km². Une construction se détache des autres : une gigantesque plate-forme rectangulaire, la Huaca Larga.
    C’est la plus grande pyramide du monde avec ses 700 m de long sur plus de 20 m de haut. La terrasse est aussi grande que 7 terrains de football.

    L’intérieur des pyramides est dépourvu de salles. Aplanie au sommet, une rampe permettait d’y accéder. Des couloirs et des espaces ouverts s’enchevêtrent en haut du monument.

    Des milliers de personnes ont travaillé jour après jour à l’édification de ces gigantesques pyramides. Les briques étaient confectionnées à partir de boue séchée puis cuites au soleil.

    C’est le sommet des pyramides qui a permis aux chercheurs d’en comprendre la fonction. Contrairement aux Egyptiens, il ne s’agissait nullement de tombeaux.
    En fait, le sommet était habité par un seigneur. On a mis au jour de nombreux vestiges dont des salles richement décorées, des fours ou des restes alimentaires.
    Les pyramides étaient donc des lieux de résidence permanentes aux seigneurs qui gouvernaient la région.

    Le devant des pyramides, constitué d’un immense espace à ciel ouvert, était réservé aux grandes cérémonies publiques.

    Mais, à Túcume, il y a 26 pyramides ce qui signifie que 26 seigneurs étaient rassemblés au même endroit.
    Pourquoi un tel rassemblement ? Et pourquoi construire de tels monuments simplement pour héberger un seigneur ?

    Pyramides et montagnes sacrées

    Dans l’ancien Pérou, les montagnes sont sensées abriter des pouvoirs religieux et magiques.
    Les dieux, vraiment puissants, vivent dans les montagnes. Quand ils étaient en colère, ils terrorisaient la population.
    Un dieu avait le pouvoir de vie ou de mort. C’est lui qui donnait la vie grâce à l’eau qu’il faisait descendre des Andes. Sans cette eau, la vallée n’aurait été qu’un immense désert.

    Ce n’est pas un hasard si les 26 pyramides de Túcume sont construites autour d’une montagne. D’après les scientifiques, quand les Lambayèques construisaient une pyramide, ils construisaient en fait une réplique de la montagne, dotée des mêmes pouvoirs surnaturels et capable de contrôler les forces de la nature.

    C’est pourquoi les Lambayèques se sont tués à la tâche pour construire des monuments qu’ils croyaient investis des pouvoirs magiques des montagnes.

    Et tout comme les dieux vivaient au sommet des montagnes, les seigneurs vivaient au sommet des pyramides pour protéger le peuple.

    Mais qu’est ce qui les effrayait tant dans cette vallée ? Et pourquoi avaient-ils besoin d’autant de pyramides pour se protéger ?

    De mystérieux abandons

    Les datations au carbone 14 révèlent quelque chose de surprenant. Les trois principaux sites n’ont jamais été habités en même temps.
    Chaque ville a été bâtie après que la précédente a été abandonnée :

    • Pampa Grande (600-750 de notre ère)
    • Batan Grande (750-1100 de notre ère)
    • Túcume (1100-1500 de notre ère)

    L’abandon de Túcume sonna le glas du peuple Lambayèque.

    Il existe cependant un lien commun dans ces trois villes. Un incendie a ravagé le sommet des monuments juste avant l’abandon de la ville.
    Ces monuments en portent encore la trace. En effet, la couleur rouge des murs est due à un feu très intense.
    On n’a retrouvé aucune trace d’invasion, ni de combats. Ce sont donc les habitants eux-mêmes qui ont mis le feu aux pyramides, détruisant ce qu’ils avaient mis des centaines d’années à construire.

    Pour comprendre un tel comportement, il faut savoir que dans les croyances d’Amérique du Sud, le feu était utilisé pour purifier les endroits maudits.

    Cette vallée était-elle maudite ? D’une certaine manière, on peut répondre « oui » car les catastrophes naturelles s’y sont succédées.
    Les strates archéologiques de Batan Grande révèlent que la ville a été frappée de plein fouet par un mur d’eau.
    Le site proche de Moche a été enseveli par une gigantesque et fulgurante tempête de sable.

    On sait aujourd’hui que ces catastrophes climatiques sont provoquées par le phénomène appelé El Nino.
    Cette région en est d’ailleurs toujours la cible.

    Mais, pour les gens, ces catastrophes ne pouvaient être que l’expression de la colère des dieux.
    Donc, si ces phénomènes se produisaient, c’est que les seigneurs et les pyramides n’avaient pas su les protéger.

    A chaque nouvelle catastrophe qui provoquait de nombreux morts, des famines et des épidémies, la population quittait la ville pour trouver protection ailleurs.
    Devenue maudite, la pyramide était incendiée.

    C’est ce qui explique qu’autant de pyramides émaillent la vallée.

    Cependant, à Túcume, les choses sont bien différentes.

    Les sacrifices rituels de Túcume

    A Túcume, il n’existe aucune trace de catastrophe naturelle. C’est durant l’été 2005 que les archéologues ont découvert pourquoi cette cité a été abandonnée et surtout pourquoi ce peuple a brutalement disparu.

    Tout a commencé par la découverte des vestiges d’un passage à deux voies bordé de murs qui menait autrefois à la ville.
    Cette ruelle en forme de labyrinthe tournait plusieurs fois autour de la cité pour déboucher devant un endroit précis : un temple de taille modeste, le temple de la Piedra Sagrada.
    La population de Túcume y faisait ses offrandes pour les dieux.

    Mais, dans les dernières semaines, ce temple est devenu le théâtre d’offrandes beaucoup plus sinistres.

    Ce sont les nombreux corps découverts à l’extérieur du temple qui ont fourni les réponses. 119 corps ont été découverts, ensevelis sur cinq niveaux.
    La plupart de ces gens ont été décapités. Parmi eux, il y avait quelques femmes et des enfants.
    Le dernier niveau correspond aux derniers jours avant l’abandon de la ville. Les corps sont beaucoup plus nombreux à ce dernier niveau ce qui montre que les sacrifices se sont multipliés.

    Grâce au travail des archéologues et aux récits d’anciens chroniqueurs espagnols, on sait comment les rituels se déroulaient.

    L’élite des seigneurs Lambayèque et le gouverneur inca se rassemblaient autour du temple. Le grand prêtre soufflait des poudres colorées sur la pierre sacrée, symbolisant le dieu de la montagne.
    En se parant d’un masque, il montrait qu’il endossait le rôle d’un dieu.

    Les victimes étaient droguées. La drogue administrée paralysait le corps mais laissait la victime consciente.
    Elle savait qu’elle allait mourir mais était incapable d’opposer la moindre résistance. Elle s’agenouillait et le prêtre se tenait derrière elle.
    Une fois la gorge tranchée et la tête coupée, le prêtre retirait le cœur pour l’offrir aux dieux.

    Un couteau sacrificiel, le tumi, a été découvert sur le site.

    On sait que les peuples amérindiens pratiquaient le sacrifice humain mais pourquoi les Lambayèques ont-ils autant intensifié ces sacrifices ?

    Du sang pour les dieux

    L’effarante histoire des Lambayèques trouve sa source dans l’arrivée des conquistadors en 1532. Ils ont débarqué au Pérou, très loin de la vallée.
    .
    Vénérés à leur arrivée car assimilés à des dieux, ils ont très vite été craints, d’autant plus qu’ils arrivaient sur des chevaux, un animal inconnu en Amérique du Sud.

    Les éléments retrouvés sur le site montrent que lorsque les Espagnols sont arrivés au Pérou, les Incas avaient déjà pris le contrôle de la vallée. Or, les Lambayèques partageaient avec les Incas une même croyance, à savoir que les envahisseurs étaient le signe de la colère des dieux. Il fallait donc les apaiser.

    Un an après l’arrivée des envahisseurs, Les Lambayèques ont appris qu’ils avaient tué leur chef suprême, le demi-dieu incas.
    Cette mort déclencha une vague de panique. Les habitants de la vallée devaient offrir aux dieux ce qu’ils avaient de plus précieux : des êtres humains.

    Il fallait nourrir les dieux avec du sang humain pour les apaiser et repousser l’invasion.

    Mais, les sacrifices n’ont pas stoppé les Espagnols. Plus la peur grandissait, plus cette peur devenait incontrôlable.
    Vers la fin, les corps s’empilaient devant le temple.

    Pour ce peuple, les pyramides avaient perdu leur pouvoir surnaturel. Elles n’avaient pu les protéger.
    Ils y mirent donc le feu pour purifier la ville.

    Puis, les Lambayèques quittèrent Túcume. Nul ne sait encore où toute cette population se rendit.

    Peut-être avaient-ils envisagé de reconstruire d’autres pyramides mais les Espagnols avaient déjà pris le pouvoir au Pérou.


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  • Avebury est un village d’environ 500 habitants situé dans le comté du Wiltshire, dans le Sud de l'Angleterre. C’est aussi le plus grand complexe mégalithique de Grande Bretagne. Il y a environ 4500 ans, quand la région londonienne n’était qu’un marécage à peine peuplé, Avebury formait très certainement l’équivalent néolithique d’une grande ville.
    Le complexe mégalithique d’Avebury est constitué de plusieurs ensembles de mégalithes d'une ampleur exceptionnelle : un immense cromlech (le plus grand d’Europe) qui entoure le village et deux autres cromlechs plus petits, des menhirs alignés formant deux avenues, et d'autres monuments associés, comme Silbury Hill, le plus grand tumulus d'Europe, West Kennet Long Barrow, plus grande sépulture couverte d'Angleterre, The Sanctuary et Windmill Hill.

    Avebury Henge

    Le monument est composé d’un henge contenant plusieurs cercles de pierres. Le henge a un diamètre de 421m et couvre une surface de 11 hectares. L’immense fossé était à l’origine large de 21 m et profond de 11 m, et le talus mesurait environ 9 m. 4500 ans d’érosion ont considérablement réduit ces dimensions (de près des deux tiers). D’une longueur totale de près d’un kilomètre, il est parfois difficile d’imaginer qu’il a été creusé dans la craie avec de simples pics en bois de cerf et de pelles faites d’omoplates de bœuf !

    Le henge et le cercle extérieur Est comprennent 4 entrées qui correspondent à peu près aux points cardinaux. De deux de ces entrées partaient à l'origine deux grandes avenues : la "West Kennet Avenue", constituée de deux rangées de pierres dressées, part de l'entrée Sud-Est du grand cercle ; les traces d'une autre avenue partant de l'Ouest ont été reconnues.

    Le henge contient un cercle de pierres d’un diamètre de 335 m, composé à l'origine de 98 pierres, dont la hauteur varie entre 3,5 et 4,2 mètres. Au centre de ce cercle extérieur sont disposés deux autres cromlechs. Le Cercle Nord, dont il ne reste que quelques pierres, mesure 98 mètres de diamètre. Le Cercle Sud, mieux conservé, a un diamètre de 108 mètres.


    Les Pierres

    On estime que le henge et les avenues comprenaient à l’origine plus de 600 pierres, mais tant d'entre elles ont été détruites qu’on ne peut en voir aujourd’hui que 76. Toutefois, des recherches récentes ont révélé au moins 20 autres pierres enterrées.
    De toute évidence, les pierres sont originaires des Marlborough Downs (environ 3 Km à l’Est d’Avebury), où des milliers de pierres naturelles sont disséminées dans le paysage. Les pierres se sont formées par sédimentation dans des creux naturels du sol crayeux. Leurs faces supérieures exposées aux éléments sont érodées tandis que leurs faces inférieures sont lisses. Lorsque les bâtisseurs d’Avebury Henge les ont érigées, ils les ont placées de telle sorte que leurs faces lisses soient tournées vers l’intérieur des cercles.

    Les pierres survivantes du cercle extérieur, du côté Ouest du henge, furent découvertes et ré érigées par Alexander Keiller, qui acheta le monument vers 1930. Lorsqu’il vit le monument pour la première fois, une seule pierre dans le quart Sud-Ouest était debout. Les autres étaient couchées, la plupart enterrées, attendant la redécouverte.
    En effet, au Moyen Age, des religieux zélés tentèrent de faire disparaître les pierres en les enterrant. Bien qu’ils aient tenté de faire disparaître le monument du paysage, leurs actes sauvèrent de nombreuses pierres du destin plus fâcheux qui attendait les autres. En effet, à la fin du 17e siècle, les habitants du village trouvèrent le moyen de briser les pierres afin de les utiliser comme matériaux de construction. William Stukeley, témoin malgré lui de ces destructions, laissa des illustrations et des chroniques qui sont précieuses car elles fournissent un relevé détaillé de ce qu’il découvrit à Avebury. On peut imaginer son désespoir et sa colère de voir ainsi détruit son objet d’études.

    Après avoir dégagé les parties du site où la nature avait repris ses droits, et avoir vidé le fossé de l’accumulation de déchets qu’il contenait, Keiller entreprit des recherches sérieuses sur le site. Utilisant un équipement et des matériaux modernes, il déterra et redressa les pierres survivantes dans leurs trous d’origine, principalement à l’Ouest du cercle et le long de l'Avenue de West Kennet. Là où les pierres manquaient, il plaça des marqueurs en béton. La Seconde Guerre Mondiale interrompit le travail, et sa santé défaillante empêcha Keiller de poursuivre son œuvre. Il mourut en 1955, en laissant le côté Est du monument inexploré.

    Il est aujourd’hui confirmé qu’au moins 15 pierres du côté Est ont évité la destruction. La photographie aérienne et les recherches géologiques ont en outre révélé la présence d’autres éléments, notamment un double anneau de trous de poteaux et un élément circulaire.
    Malheureusement, la politique actuelle est apparemment de ne rien entreprendre avant au moins un siècle, tant que de meilleures techniques archéologiques ne seront pas développées. Etant donné les prévisions actuelles sur le réchauffement global, il est à craindre qu’à ce moment là, nous aurons des questions plus fondamentales à résoudre, et que le destin de ces pierres n’aura qu’une importance minimale.

    The Cove

    Ceux qui connaissent Avebury Henge connaissent aussi les deux pierres contenues dans ce qui reste du cercle intérieur Nord. Ces pierres comptent parmi les plus grandes et les plus belles du complexe mégalithique. On sait depuis longtemps que les pierres d’Avebury présentent des caractéristiques mâles et femelles, et ces deux pierres sont l’exemple parfait de ce choix. Du côté Nord, une troisième pierre complétait la formation, qui faisait face à la pierre mâle existante, mais elle tomba et fut détruite en 1713.

    Construites vers 3000 avant J.C., on sait maintenant que les “Alcôves” ont été les premiers composants du henge. En plus de celle du Cercle Nord, il y en a une autre dans l’Avenue de Beckhampton, et les preuves semblent indiquer qu’une troisième aurait existé dans l’Avenue de West Kennet.
    A quelque distance à l’Est de l’Alcôve du Cercle Nord, une pierre - aujourd’hui disparue mais mentionnée par John Aubrey et William Stukeley - contribuait peut-être à la fonction du groupe. En effet les pierres de l’Alcôve sont orientées vers la position du lever du soleil au solstice d’été, et il a été suggéré que cette pierre “F”aurait pu servir de gnomon en projetant son ombre sur le mégalithe femelle, révélant ainsi le moment du solstice.

    Des travaux récents ont été entrepris pour stabiliser les pierres de l’Alcôve, qui ont finalement révélé qu’elles sont beaucoup plus massives que les premières estimations (la portion enterrée est plus importante que ce que les chercheurs pensaient). On pense que la pierre "femelle" approcherait les 100 tonnes, ce qui en fait la pierre la plus massive du complexe.

    L’Obélisque

    Un gros marqueur de béton indique la position où se dressait l’une des plus grosses pierres d’Avebury. Connue comme l’Obélisque, elle était la pierre centrale du cercle intérieur sud et elle survécut assez longtemps pour que William Stukeley la mentionne. Elle était couchée sur le côté.

    En dehors des Alcôves, les cercles intérieurs sont les composants les plus anciens du complexe. Datant d’environ 2900 avant J.C., ils sont antérieurs de plusieurs siècles au henge final et aux avenues. L’obélisque, par sa hauteur et sa forme, devait nettement contraster par rapport aux autres pierres, son importance dans le henge étant évidente de par sa position.

    Une des pierres extérieures du cercle intérieur Sud a un caractère si évidemment femelle que des chercheurs l’ont baptisée la "Pierre Vulve". Considérant les significations sexuelles qui imprègnent la structure d’Avebury, il semble fort probable que cette pierre ait été choisie précisément pour son apparence. Associée à l’Obélisque, dont l’apparence phallique se dégage de la description de Stukeley, cela donne à penser que la fonction primaire du Cercle Sud était en rapport avec des rituels de fertilité et de régénération. Même de nos jours, le cercle intérieur Sud reste un point central pour les cérémonies de Mayday (1er mai). Toutes les traditions commencent quelque part. Il est facile d’imaginer que le mât de mai et ses activités associées soient un écho de l’Obélisque et des rituels du Cercle Sud d’Avebury…

    Lorsque Keiller fouilla l’intérieur du cercle, il découvrit un curieux alignement de pierres relativement petites, connues comme la "structure Z". Elles se situent à l’Ouest de l’Obélisque, et leur fonction demeure un mystère.

    Les pierres des Entrées

    En dehors de l’Obélisque et des pierres composant l’Alcôve du Cercle Nord, les plus grosses pierres du henge sont celles qui se trouvent de chaque côté des entrées, sur le cercle extérieur. Par chance, trois d’entre elles sont toujours en position.

    Il semble logique d’assumer que des pierres remarquables se tenaient également de chaque côté de l’entrée Ouest. Vu que ces pierres manquantes auraient formé le portail vers l’Avenue de Beckhampton, il est raisonnable d’imaginer pour ces pierres une taille similaire aux énormes pierres de l’entrée Sud.

    L’Avenue de West Kennet

    Elle relie l’entrée Sud de Avebury Henge au Sanctuaire qui se situe à environ 2 Km sur Overton Hill. Les avenues furent les derniers composants du complexe mégalithique, vers 2400 avant J.C. On pense que celle de West Kennet était formée d’une centaine de paires de pierres espacées par des intervalles de 24m, l’avenue étant large d’environ 15m sur la majeure partie de son tracé, bien qu’elle ait pu se rétrécir en approchant du Sanctuaire. Comme pour le reste du complexe, de nombreuses pierres furent enterrées ou détruites. Lorsque Stukeley visita l'Avenue, il dénombra 72 pierres. A l’époque où Keiller découvrit le site, il ne restait que 4 pierres dressées.
    Comme les pierres de l’Alcôve, celles de l’avenue sont de type mâle et femelle, et ont été délibérément érigées en paires, une pierre mâle face à une pierre femelle, et vice-versa, tout au long de l’avenue. Les pierres femelles sont des losanges grossiers, les pierres mâles ont la forme de piliers.

    Le Sanctuaire

    Situé à côté de la route A4 sur Overton Hill, le Sanctuaire est le site d’un cercle de pierres qui formait le point terminal de l’avenue de West Kennet. Assez grand pour contenir le cercle de pierres extérieur de Stonehenge, le Sanctuaire remonte aux environs de 3000 avant J.C. pour les parties les plus anciennes, soit à peu près la même période que le cercle intérieur Nord du henge.
    A présent détruit et marqué seulement par des blocs de béton à l’endroit où se situaient les divers éléments, le Sanctuaire devait jouer un rôle important dans la fonction du henge. Aubrey le décrivait comme un double anneau de pierres. Stukeley fut le témoin d’une grande partie de sa destruction, si complète que le site fut perdu et oublié jusqu’à ce que Mme Maud Cunnington le localise à nouveau en 1930.

    Les Longstones

    A environ 1.5 Km du cercle principal du henge, sur le tracé de l’avenue de Beckhampton, se dressent deux grosses pierres, connues comme les Longstones (et localement surnommées "Adam & Eve"). La plus grosse des deux, d’après un dessin de William Stukeley, est l’élément survivant d’une Alcôve similaire à celle du Cercle Nord. L’autre fait partie de l’Avenue.
    L’Alcôve des Longstones, contrairement à celle du henge, semble avoir été orientée sur le lever de soleil du solstice d’hiver. Les dernières recherches dans la zone qui entoure les Longstones indiquent que l’Alcôve devait être le point terminal de l’avenue de Beckhampton, et donc d’une importance significative.

    Silbury Hill

    De tous les monuments historiques des Iles Britanniques, Silbury Hill est l’un des plus remarquables. Reconnu comme étant le plus grand tertre bâti par l’homme dans l’Europe préindustrielle, sa symétrie le fait paraître presque moderne.
    De près de 40m de hauteur et couvrant une zone de 2 hectares, la colline garde entier le mystère des raisons de sa construction. La partie supérieure est formée d’une série de tambours dont le diamètre se réduit progressivement. Chaque tambour mesure environ 5m de haut, à l'intérieur se trouve une série de murs en forme de toile d’araignée, et les compartiments ainsi délimités sont remplis de craie. Une étude récente semble indiquer que les tambours ont été construits de manière à ce que les 'marches' forment un chemin en spirale menant au sommet.

    Autour du pied de la colline, un grand fossé s’allonge sur le flanc Ouest. On pense qu’il a dû être rempli d’eau lorsque Silbury fut construite. De nombreux tunnels d'exploration ont été creusés dans la colline mais aucune explication quant au but de Silbury n’a pu être donnée. Par contre, ils ont révélé que la colline a été bâtie en trois étapes, avec un premier tertre de 5m de hauteur et 36m de diamètre. D'autre part, la découverte de pics en bois de cerf au sommet de la colline a permis d’indiquer que la construction s’est terminée vers 2500 avant J.C.
    En 2007, un grand chantier a été entrepris pour stabiliser la colline, suite aux dommages causés au fil du temps par les divers tunnels d’exploration. Ce fut l’occasion d’une découverte intéressante : un cercle de sarsens à l’intérieur de la colline suggère qu’elle contient une structure mégalithique.

    L’Effet de la Craie

    L’apparence d’Avebury et des monuments environnants est certes spectaculaire, mais de nos jours elle se mêle au paysage de pâtures et de champs, tout étant recouvert d’herbe, la craie qui se trouve en dessous à peine visible. Mais les divers monuments du complexe d’Avebury devaient paraître totalement différents lorsqu’ils furent bâtis. Silbury Hill devait ressembler à une montagne couverte de neige, le fossé et le talus d’Avebury Henge devaient contraster de façon saisissante sur le paysage environnant.

    Il est intéressant de noter que le tumulus de Newgrange, en Irlande, était encerclé d’un mur de quartz blanc provenant d’une carrière située à quelques 75 Km. Cela semble indiquer que les bâtisseurs néolithiques se firent un devoir de donner à leur construction une apparence blanche.
    Quant à savoir s’il y a un lien avec Avebury, c’est une autre question que nos ancêtres néolithiques ont laissée à notre réflexion.

    De nos jours, le complexe d’Avebury est considéré par de nombreux adeptes du paganisme, de la Wicca et du druidisme comme un centre spirituel d'importance. Les fêtes païennes annuelles, particulièrement au solstice d'été, rassemblent druides, adeptes du paganisme et spectateurs curieux. Autre phénomène récent et mystérieux, de nombreux agroglyphes ou crop circles ont été observés aux alentours d'Avebury.


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  • Lors d'un vol au-dessus de la province Chinoise du Shensi près de Xian en juillet 1945, James Gaussman remarqua de hauts tertres s'élevants du sol. Après plusieurs passages au-dessus de ce site, il y reconnut plusieurs pyramides qui semblaient être enterrées. Il prit des photos mais il fallut attendre l'ouverture du pays au reste du monde pour en avoir la confirmation.

    Le plus étrange est la ressemblance avec les pyramides Azteques, Mayas et d'Egypte. Trois de ces pyramides sont géographiquement placées comme les trois étoiles du baudrier d'Orion par rapport à la Voie Lactée.

    Ce n'est qu'en octobre 1994 que Hartwig Hausdorf, chercheur et auteur spécialisé dans les pyramides, eu par autorisation spéciale de une invitation à visiter la province et de rencontrer des archéologues chinois de l'université de Beijing ( Pekin ), mais ces archéologues n'avaient pas le droit de divulguer des informations au sujet des pyramides.

    Hausdorf pu visiter quand même le site. Il évalua à plus de 900 le nombre de ces pyramides allant de quelques mètres seulement a presque deux fois la taille de celle de " Kephren " en égypten, pour la plus grande.

    Ces pyramides sont généralement construites de glaise et de terre. Hausdorf eu beaucoup de difficulté à obtenir la permission de continuer son investigation sur ces édifices.

    Le gouvernements chinois voulait faire disparâitres les pyramides, aussi pour les cacher on a planté des connifères à croissance rapide dessus pour qu'en vingt ans elles soient completement recouverte pour que personne ne puisse dire dans le futur s'il s'agit de pyramides ou de collines. Elles furent aussi les victimes de pillages par les fermiers locaux et les habitants de la région. Des fermiers allèrent même jusqu'a s'approprier du matériel pour leurs champs et domaines.

    Aujourd'hui ces pyramides sont dans un piteux état, même si dorénavant le gouvernement chinois protège le site et ne permet aucune excavation . Des fouilles sont même envisageable par les autorités...

    Toutes les pyramides se situent dans les plaines de " Qin Chuan " et varient en hauteur de 25 à 100 mètres à l'exception d'une qui se situe au nord, dans la vallée de " Qin Lin ", surnommée " La grande Pyramides Blanche ", car elle mesure environ 300 mètres (1000 pieds) de haut.

    Dans les environs immédiat de cette " pyramide blanche " se trouve une rampe de lancement de fusée du programme spaciale chnois et hélas l'endroit est interdit aux visiteurs. Il est impossible aujourd'hui de visiter cette pyramide.

    Le Professeur Wang Shiping de Xian estime qu'elles dateraient de -4500 ans. D'après les chroniques écrites par " Sima Qian ", qui vécu de - 145 à - 86 avant J.C. une de ces pyramides fût construite par 700.000 hommes afin de recevoir la dépouille de l'empereur Huangdi le conquérant du pays. Cette pyramide principale avait la particularité de renfermer un système de protection très élaboré incluant des pièges. Cette Pyramide avait aussi comme autre particularité de reposer sur un lac de mercure toujours en mouvement. Hartwig Hausdorf fit faire des analyses du sol dans le périmètre de ces constructions et découvrit en effet une teneur anormale de mercure dans le sol.

    La différence de datation entre les chroniques et l'estimation technique du Pr. Wang Shiping pose comme pour les pyramides Egyptiennes et le Sphinx un problème de datation. Il est possible que les pyramides aient été utilisées par les seigneurs du pays bien après leur construction.

    Le plus étrange est la ressemblance avec les pyramides Azteques et Mayas ainsi que celle de Gizèh en Egypte. De plus, trois de ces pyramides chinoises sont géographiquement situées comme le sont les trois étoiles du baudrier d'Orion par rapport à la Voie Lactée et que deux autres pyramides, au nord et au sud du site, correspondent exactement aux étoiles Bellatrix et Saiph d'Orion. Exactement comme les pyramides du site de Gizèh !


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    L’affaire des pyramides de Bosnie a commencé fin 2005 avec un article de presse faisant référence à la présence d’une pyramide sous la colline de Visocica.
    4 ans après, il ne s’agit plus d’une seule pyramide mais de cinq.
    Il convient d’appréhender cette découverte avec beaucoup de prudence tant les controverses sont violentes.
    En effet, à ce jour, les fouilles continuent dans la vallée des pyramides bosniaques mais aucun résultat n’a été présenté devant la communauté scientifique ou publié dans une revue officielle.

     

    Colline ou pyramide ?

    En 2005, l’écrivain bosniaque Semir Osmanagic bâtit une théorie révolutionnaire à partir d’une observation.
    La colline Visocica mesure 213 m de haut. Si on l’observe avec un certain recul, elle ressemble un peu à une pyramide.

    D’après lui, c’est la civilisation des Illyriens qui aurait construit des pyramides environ 12 000 ans avant notre ère.

    L’Illyrie est l’ancien nom de la partie Nord des Balkans qui a été colonisée par les Grecs au VIIIe siècle avant notre ère puis par les Romains en 27 avant notre ère.

    A ma connaissance, lors de la dernière période glaciaire, la Bosnie subissait un climat très rigoureux. Cette région montagneuse était parsemée de nombreux glaciers.
    On ne peut pas dire, comme le prétend Semir Osmanagic, que cette région était propice à l’épanouissement d’une civilisation.
    On a bien retrouvé quelques campements mais ils appartenaient à des chasseurs-cueilleurs.
    Dans l’ensemble de l’Europe de l'Est comme de l'Europe du Nord, à cette même époque, des petits groupes d’hommes peuplèrent les côtes stériles mais dépourvues de glace.
    Il est fort probable que les campements côtiers se multiplièrent car la température y était plus clémente, particulièrement à partir de 10 000 ans avant notre ère.
    Mais, la plupart des côtes telles quelles étaient à ce moment là ont été submergées depuis longtemps.

    Toujours est-il que les paléontologues n’ont trouvé aucune trace en Bosnie d’une brillante civilisation disparue et capable de construire des pyramides.

    En fait, si pyramide il y a, nous ne disposons d’aucune date officielle et confirmée. Semir Osmanagic est lui-même revenu à plusieurs reprises sur la datation initiale.

    Par contre, une équipe de géologues menée par le professeur Vrabac a analysé le site en mai 2006. Les conclusions sont formelles : La colline est une formation géologique naturelle.
    Plusieurs carottages ont été effectués et le rapport a été validé par le Conseil de Recherche et d’Enseignement du Département des mines et de géologie de Bosnie-Herzégovine.

    Depuis avril 2006, date du début des fouilles, cinq « pyramides » auraient été détectées dont deux avec l’aide de la NASA.
    Elles ont été respectivement baptisées : Pyramide du Soleil, pyramide de la Lune, pyramide du Dragon, pyramide de la Terre ; la dernière n’ayant pas encore de nom.
    En fait, il s’agit de collines qui d’après la  Fondation du parc archéologique de la pyramide bosnienne du Soleil, en charge des fouilles, renfermeraient d’autres pyramides.

    Les noms donnés aux « pyramides » font bien sûr référence à différents sites archéologiques du Mexique, notamment Teotihuacán et ses célèbres pyramides du Soleil et de la Lune.
    Rappelons d’ailleurs que ces appellations modernes ne sont que des suppositions basées sur la religion en vigueur à cette époque en Méso-Amérique.

    Résultats des fouilles

    Des rumeurs sur Internet font état de hiéroglyphes découverts dans les « pyramides » mais sans qu’aucun rapport officiel ne vienne les étayer.
    Pas la plus petite publication de la part de cette fondation ce qui, vous en conviendrez, n’est pas orthodoxe.
    Cela ressemble fort à un canular.

    Soyons-sérieux, si une telle découverte avait été faite, la fondation se serait empressée de le faire savoir, trop contente de clouer le bec à tous ses détracteurs.

    Chaque fois qu’une découverte d’envergure est effectuée, une publication dans un magazine scientifique s’impose.
    C’est une procédure habituelle qui permet d’officialiser les découvertes.

    D’autres rumeurs parlent de souterrains qui relieraient les pyramides entre-elles. La découverte de galeries à cet endroit n’a rien d’extraordinaire quand on sait que cette région renferme de nombreux sites archéologiques datant du Néolithique et de l’époque médiévale.
    A l’emplacement de l’actuelle colline, se trouvait Visoko, l’ancienne capitale médiévale bosniaque.

    Je n’ai donc aucun doute sur le fait que les fouilles en cours délivrent de nombreux vestiges mais sans sérieuses analyses, il est fantaisiste d’avancer la moindre date.

    Le site officiel fait également état, en février 2009, de la découverte de blocs de pierres qui ont été analysées.
    Il s’agit de blocs en argile mal cuite broyée avec de l’eau.
    Cette technique de « béton » était utilisée par les Romains.

    Avant d’affirmer que cette « ancienne civilisation » utilisait la même technique, il faudrait déjà que nous disposions d’une datation.
    Car logiquement, il s‘agit très probablement de vestiges romains. Cela n’aurait rien d’étonnant puisque comme je l’ai déjà précisé, cette région a été colonisée par les Romains en 27 avant notre ère.

    Rien ne vaut une pyramide en période de crise

    L’existence de pyramides en Europe serait une découverte majeure. Je trouve donc regrettable que toute cette affaire soit menée avec autant d’amateurisme.

    Par contre, je suis ravie pour les commerçants locaux qui n’ont jamais été aussi prospères. Cette région est pauvre et l’arrivée de tous les curieux est une véritable aubaine pour la population locale.

    En attendant d’être en possession de preuves irréfutables, je range l’affaire des pyramides de Bosnie dans un tiroir étiqueté « spéculations hasardeuses ».


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  • Ce titre va en surprendre plus d’un, archéologue amateur ou avertis, ou simplement passionné d’histoire de l’humanité. « Comment ça, naissance de l’écriture dans un petit hameau de l’Allier ? Tous le monde sait bien que l’écriture est née en Phénicie, actuellement une bonne partie du Liban et de la Syrie ».
    Et bien, et si les dogmes érigés par les pères de la préhistoire française pouvaient se fissurer par suite de la découverte de deux paysans de l’Allier ?
    L’histoire vous intéresse, alors lisez ce qui va suivre.

    Glozel : la découverte

    Au petit matin du 1er mars 1924, Emile Fradin, alors âgé de 17 ans et son grand père, Claude Fradin, défrichent à coup de charrue un champ nommé « champ Duranthon », mais également « champ des morts » par la communauté locale. Soudain, le pied de l’un des bœufs tirant la charrue s’enfonce dans une cavité. Libérant l’animal, les Fradin découvrent une fosse dont les parois sont revêtues de briques et dont le sol est couvert de dalles d’argile. La fosse contient des ossements humains, des instruments en pierre ou en os et des fragments de céramique. Avec la découverte de ce tombeau, ils pensent avoir mis la main sur un trésor, les premières fouilles se font à coups de pelle et de pioche. Ils brisent les urnes mais elles ne contiennent que de la terre, déception, le trou est rebouché et l’avoine est semée. Les voisins en revanches commencent aussi à fouiller aux alentours ou viennent voir les trouvailles, beaucoup ramènent des objets chez eux. Voilà comment briser la chaine de l’histoire en peu de temps, la plupart des objets qui ne seront pas sauvegardé par la famille Fradin seront d’ailleurs perdus, ou détruits.

    Au cours de l’été 1924, la Société d’Emulation du Bourbonnais, avertie de la découverte, se déplace, recueille des échantillons qu’elle expédie au Dr Capitan des Beaux-Arts.
    A l’époque, le Dr Capitan, l’abbé Breuil, grand découvreur de la grotte de Lascaux et le conservateur du musée des Eyzies, M. Peyroni, composaient le triumvirat incontournable de la préhistoire. Entre temps, en 1925, Antonin Morlet, médecin à Vichy, passionné d’archéologie, entend parler de la découverte et se rend sur place avec son épouse. Fasciné par ce qu’il trouve, il obtient le droit de publication sur les objets qui restent la propriété de M. Emile Fradin. Bien entendu entre temps, le Dr Capitan a eu largement le temps d’examiner les objets et échantillons qu’on lui a fait parvenir et se rend donc sur les lieux pour constater par lui-même l’étendue du champ de fouilles et ses possibilités. Ebahi par ce qu’il a sous les yeux, il déclare au Fradin : « vous avez là un gisement merveilleux ». Il commande d’ailleurs au Dr Morlet un rapport complet et détaillé sur les artefacts de Glozel.

    Glozel : la polémique

    Mais le Dr Morlet préfère finalement publier tous seul son rapport, comme un grand, ce qui va déclencher la ire des scientifiques reconnus, à commencé par le Dr Capitan, qui, furieux, demandera à Morlet d’apposer son nom en lieu et place de ceux d’Emile Fradin et de son grand-père (fait rapporté et publié par le chanoine Cote, "Glozel, 30 ans après", 1959). En effet, chacun sait à l’époque, depuis les découvertes récentes de l’archéologie préhistorique (Lascaux, Niaux, les Eyzies, Tautavel…) qu’avoir son nom en tête d’un rapport initiant une découverte majeure est un passeport pour la gloire scientifique et ses avantages, forts nombreux… Le Dr Morlet s’y refusant, le Dr Capitan en prend ombrage et n’aura de cesse dès lors de monter une cabale contre le site de Glozel et la moralité de ses découvreurs. Il entrainera d’ailleurs dans son sillage l’essentiel de la communauté scientifique de l’époque… dont l’Abbé Breuil, qui publie d’abord un article élogieux sur Glozel, avant de se rétracter, car, ayant hormis de citer le Dr Morlet, auteur du premier et seul rapport, celui-ci le lui fera remarquer, ce qui ne sera pas du tout apprécié par le grand découvreur de Lascaux.

    Petit à petit, ce sont toutes les « têtes de liste » de l’archéologie préhistorique française qui, se retrouvant soudain en dehors de la fabuleuse découverte, évincé par d’obscurs paysans et un docteur malicieux, chercheront à démontrer à tout prix que les découvertes de Glozel ne sont que supercheries et faux.
    Cela leur est d’autant plus facile qu’à cette même période un éminent épigraphiste, René Dussaud, vient de publier officiellement dans un rapport que l’écriture est née en Phénicie, 1 600 ans av. J.C. (après la mise à jour du sarcophage du roi Ahiram de Byblos, recouvert d’inscriptions).
    Or le Dr Morlet estime la datation les tablettes gravées découvertes à Glozel entre 5 ou 6 000 ans av. J.C

    Cette découverte va déclencher une véritable guerre dans le milieu archéologique, ou les antis glozeliens et glozeliens s’attaqueront à coup d’articles et de rapport, de thèses et de mémoires. Glozel devient, pris dans une tempête médiatique rarement vue pour une découverte scientifique, « la controverse de Valladolid » de la préhistoire. Une littérature abondante sera d’ailleurs produite sur le sujet, témoignant de l’importance de l’empoignade, la seule bibliographie française représente déjà plus de 85 pages !

    Et dans cette guerre, tous les coups (bas) sont permis, lettres anonymes, injures, etc. ; un jour le Dr Morlet surprend même miss Garrod, secrétaire de l’abbé Breuil, en flagrant délit de truquage lors d’une enquête sur place de la Commission des fouilles (nommée par le Dr. Capitan). Le Dr Morlet, Emile Fradin sont traînés dans la boue, tout est mis en œuvre pour les déshonorer, même les procédés les plus bas. René Dussaud, conservateur du Musée du Louvre et épigraphiste célèbre, accuse Émile Fradin de contrefaçon. Le 10 janvier 1928, Fradin intente un procès pour diffamation à l’encontre de Dussaud.
    Le Président de la Société Préhistorique de France, Félix Regnault, se rend à Glozel, il paye 4 francs pour entrer dans le musée (mis en place sommairement par Emile Fradin pour satisfaire le nombre croissant de visiteurs, curieux de voir ces fantastiques objets si controversés), puis il prétend qu’on lui montre des choses fausses. Il porte plainte contre X pour "entreprise pécuniaire pour montrer les produits d’une mystification". Avec 4 francs de droit d’entrée, la démonstration du profit pécuniaire n’a pas du être aisée pour les demandeurs…

    Le 25 février 1928, la police de Clermont-Ferrand, conformément à l’instruction, se rend chez les Fradin ; leur mission étant de trouver l’atelier où Emile fabrique les objets qu’il expose, puisque ceux-ci sont « faux ». Ils brisent les vitrines, certains objets, ils molestent le pauvre Emile et emportent plus de 200 objets, soit disant pour les faire dater. Le 4 juin 1929, Emile Fradin est inculpé d’escroquerie, le juge d’instruction va le cuisiner pendant les 63 heures de l’interrogatoire. On veut qu’il avoue avoir fabriqué ces objets, mais ce jeune paysan du Bourbonnais, ignorant tout de la préhistoire, à sa conscience pour lui, il n’a pas fabriqué ces objets surgis de la nuit des temps. Son courrier est ouvert, il est constamment surveillé par la police qui veut le surprendre en flagrant délit de fabrication et vérifier s’il enterre lui-même les objets. Finalement, deux ans plus tard, l’inculpation finit par un non-lieu.

    Le Dr Morlet continue ses fouilles, toujours à ses frais et sans aucunes aide extérieure, pendant 16 ans. Il trouvera plus de 3000 objets, jusqu’en 1941 où la loi Carcopino est votée. Il est désormais interdit de fouiller le sol français sans l’autorisation de l’Etat. Ceci met fin aux fouilles « amateur » de Glozel, ainsi qu’à celles d’autres sites, qui ne seront lus jamais exploité pour cause de désintérêt de la communauté dogmatique scientifique.

    Le Dr Morlet meurt en 1966, il ne verra pas la reconnaissance de Glozel.

    Glozel : les datations

    Enfin, c’est en 1972, Henri François, ingénieur au Commissariat à l’Energie Atomique, en visite à Glozel, décide de prélever des échantillons dans le but de procéder à des datations. Il envoi ces prélèvements à 3 laboratoires étrangers, gage de bonne foi dans cette affaire ou le soupçon et les coups tordus sont de mise. On utilisera la méthode de datation au carbone 14 pour les os gravés et la thermoluminescence pour les céramiques et la terre cuite.
    Pour les trois laboratoires indépendants, les résultats sont clairs et irréfutables, Glozel est authentique et… très ancien.
    Henri François écrira à Emile Fradin :
    "...Seuls quelques attardés mal informés pourront encore prétendre que vous êtes un faussaire, les regroupements des mesures faites indépendamment dans chaque laboratoire sont parfaits et indiscutables..."

    Voici un aperçu des résultats rendu publics depuis, sur les prélèvements de Glozel :
    - les ossements ont entre 15 000 et 17 000 ans,
    - les céramiques ont 5 000 ans
    - les tablettes gravées ont 2 500 ans.

    Attention, certaines données postérieures donnent des dates comprises entre -900 et -300, d’autres encore plus anciennes pour les tablettes gravées, et d’autres nient carrément l’ancienneté de Glozel, en le rattachant à la période médiévale, ce qui, à mon sens, au regard des artefacts découverts, et notamment de la représentation de certains animaux comme le renne, disparu de la contrée il y a bien longtemps à la période médiévale, me semble tout à fait fantaisiste… mais c’est la preuve qu’aujourd’hui encore Glozel fait.. Gloser !
    Malgré le rapport du Ministère de la Culture de 1995, le débat n’est toujours pas clos. Un groupe de passionnés a créé le Centre International d’Étude et de Recherche et a continué à se réunir tous les ans de 1999 à 2005 à Vichy pour un colloque au sujet de Glozel. Si Glozel a longtemps séduit et séduit encore certains, sans doute est-ce parce qu’il apportait la preuve de l’existence d’une civilisation européenne ancienne ayant inventé l’écriture bien avant qu’elle n’apparaisse au Moyen-Orient.

    Presque tous les objets découverts au Champs des Morts se trouvent au Musée de Glozel, sur lequel veillait autrefois amoureusement "l’inventeur" du site, Emile Fradin, aujourd’hui décédé.


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