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    L'une des figures les plus simples qui soit, c'est le cercle. Celui-ci peut se décomposer en deux éléments : le centre et la circonférence . Le centre peut être conçu tout seul, mais la circonférence ne ne peut pas exister sans le centre. On en déduit donc déjà la prédominance du centre sur la circonférence.

    Le centre représente donc le Principe, le point de départ et le point d'arrivée, le lieu d'où provient toute chose, et le lieu où toute créature aspire à retourner. C'est le territoire de la stabilité, de l'immuabilité, de la non-dualité, de l'éternité. Alors que la circonférence au contraire est le terrain du changement, du mouvement, du bruit, de la transformation. On peut aussi dire que le centre représente le point de départ des émanations, tandis que la circonférence représente la manifestation.

    Le symbole du cercle avec son centre se retrouve dans toutes les Traditions :




    Dans l'Astrologie ce symbole représente le Soleil, et dans l'Alchimie il représente l'or. Mais le Soleil et l'Or sont eux-mêmes des symboles d'une réalité supérieure, d'un principe universel, celui de l'éternité, de la source infinie de lumière. Voilà pourquoi il serait inexact de dire que ce symbole représente le Soleil (théorie des naturalistes), ce symbole représente le centre suprême.

    Les Musulmans se tournent vers la Mecque pour prier, et les églises catholiques sont toujours orientées de façon à ce que face à l'autel, le fidèle soit aussi face à l'Est. Ce n'est rien d'autre qu'une applicatin du symbolisme du cercle : la créature qui se trouve sur la circonférence aspire à retourner au centre, voilà pourquoi la première chose à faire est de se tourner vers ce centre.

    Il arrive souvent que le cercle soit représenté avec des rayons, on obtient alors une figure que l'on nomme la rouelle celtique , car elle a été retrouvée gravée en grand nombre sur les anciens territoires celtes :



    Cette fois-ci, le découpage du cercle indique l'idée d'un cycle. S'il y a quatre rayons, chaque quartier peut représenter une saison. Il est aussi possible de partager le cercle en 6 ou en 8, mais le découpage le plus célèbre est bien entendu celui en douze parties, qui représente alors le Zodiaque.

    D'ailleurs, lorsque l'on dresse un thème astral, on place les planètes à la circonférence, dans les signes. Et là encore c'est très représentatif du symbolisme du cercle : un thème astral représente avant tout la personnalité, le caractère, c'est à dire la composante de l'humain qui est soumise au changement, au mouvement. Alors que l'Esprit, lui, qui est éternel, est représenté par le centre du zodiaque. Celui qui est en recherche intérieure, un jour ou l'autre, finira par maîtriser son égo, maîtriser sa personnalité, et se rapprochera peu à peu du centre. Il n'aura plus de thème astral le représentant, puisqu'il aura réussi à s'élever de la circonférence vers le centre.

    Souvent, la rouelle à quatre rayons est représenté avec seulement des portions de cerle, qui sont dessinées en droite, ce qui donne alors le Swastika.

    De nos jours, ce symbole est hélas associé à certain parti politique allemand, qui croyait à tort qu'il était propre à la soit-disante race arienne. En réalité ce symbole est universel, il a été retrouvé gravé partout dans le monde, y compris en Amérique. Il est fort probable que le swastika représente un cercle en mouvement, ou même une sphère. On peut tout à fait supposer que ce signe est une vision shématisée de la planète vue d'en haut, et alors le centre du swastika n'est autre que le pôle. Evidemment par "pôle", il ne faut pas forcément entendre le pôle physique, mais plutôt le pôle spirituel, le point de départ de la Tradition.

     


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  • La plupart des Gaulois d'aujourd'hui ont déjà aperçu, dans une vitrine de musée, dans les livres d'histoire ou d'archéologie, quelques uns de ces innombrables petits objets, le plus souvent en bronze, parfois en fer ou même en or, qui sont semblables à des croix cerclées dont la branche verticale aurait été raccourcie.Cela se comprend aisément : la rouelle est le symbole sacré le plus répandu et le plus fondamental de l'Europe pré-chrétienne. Sa signification est pourtant aujourd'hui le plus souvent ignorée. Essayons de comprendre.

    La rouelle est un symbole antérieur même à l'époque celtique de la Gaule et du reste de l'Europe : les sites de l'âge du bronze (2000 - 800 av. J.-C.) en livrent déjà une quantité notable. C'est pourtant à la fin de la période celtique puis à l'époque romaine que la présence des rouelles s'intensifie partout en Gaule. Elles son découvertes le plus souvent en contexte sacré, dans des sanctuaires ou des sépultures, parfois dans des lieux plus anodins. Leur forme circulaire renvoie au soleil et effectivement, de nombreux indices montrent qu'il s'agit sans aucun doute d'un symbole solaire : la rouelle est souvent associée à d'autres symboles du même type dont la signification est claire, comme ce triskel, cette feuille de chêne et ce bouclier miniature, découverts dans une tombe de Bohême

    Symbole solaire, la rouelle renvoie aussi à la conception que nos ancêtres avaient de l'espace. En effet, pour les anciens Celtes, l'univers s'organise autour d'un axe central, un arbre mythique qui soutient le firmament et joue le rôle de l'essieu autour duquel tourne la roue céleste, entraînant avec lui les astres. L'arbre est bien entendu l'équivalent de l'Yggdrasil des anciens Germains. A une autre échelle, dans le territoire de chaque peuple, un lieu central était matérialisé par une borne de bois ou de pierre, dont un magnifique exemplaire fut découvert à Kermaria, dans le Finistère (dessin ci-contre).

    Chacune de ses quatre faces porte un symbole spécifique et l'on reconnaît sur l'une d'entre elles la svastika, symbole solaire équivalent du triskel ou de la rouelle. Ce type de bornes symbolisait l'ordre du monde, tournant autour de son axe et organisé en quatre espaces, délimités sans doute par les points cardinaux ; elles se trouvaient, comme on l'a dit, au centre de chaque territoire, qui prenait ainsi le nom de mediolanum, "zone centrale" en langue gauloise, et dont notre toponymie actuelle conserve de nombreuses traces, ainsi Meulan, Meillan, Meilhan, Meylan, Melun, Mâlain, Miolans, Milan en Italie, etc.

    La rouelle est donc le symbole qui résume très bien cette conception du monde, ordonné autour d'un axe, en rotation permanente et organisé en quatre grands espaces.On comprend bien également pourquoi les Celtes offraient souvent des rouelles aux divinités en les suspendant à des arbres : certains arbres sacrés étaient réputés abriter des dieux et participer de l'ordre du cosmos ; offrir une rouelle, c'est participer au maintien de cet ordre et s'assurer en retour la bienveillance de la divinité.On a souvent commenté cette très célèbre réplique de ses mercenaires celtes à Alexandre le Grand, en 335 av. J.-C. "ils répondirent qu'ils n'avaient peur de personne, qu'ils craignaient seulement la chute du ciel sur leurs têtes".

    Plus qu'une bravade bien gauloise, cette affirmation exprime la conception celtique du monde, que l'on craint de voir retomber dans le chaos. Et l'on sait effectivement, grâce au géographe grec Strabon (début du Ier siècle) que les druides enseignaient que les âmes survivraient et se réincarneraient, jusqu'à ce que l'ordre du monde soit bouleversé par la submersion du feu et de l'eau. Le chaos, une notion bien perceptible aux Grecs comme aux autres peuples de tradition indo-européenne.

    A l'époque gallo-romaine, la rouelle connaît un succès constant, elle est alors souvent associée à Taranis-Jupiter : elle symbolise alors la foudre du dieu céleste. Le symbole est resté extrêmement vivace, il est très fréquemment représenté sur les objets votifs, tel cet autel découvert à Nîmes (photo ci-contre), et apparaît régulièrement comme l'attribut que le dieu tient sans sa main.

    En somme, la rouelle est comme un condensé de théogonie celtique. On comprend mieux pourquoi la croix chrétienne, curieux symbole si l'on y songe bien et surtout, parfaitement ignoré des chrétiens des trois premiers siècles, eut un tel succès et prit l'importance que l'on sait dans la nouvelle religion, quand elle devint européenne.

    Ainsi, nos campagnes, ainsi que nos édifices religieux, offrent encore abondamment à la vue cet antique symbole sacré, dont la valeur patrimoniale et spirituelle paraît inestimable. De sorte que porter une rouelle autour du cou, en accrocher une sur le mur de sa maison, c'est devenir l'héritier d'une tradition dont les origines se confondent avec notre histoire, en particulier lorsqu'on descend de ces Gaulois qui, au tournant de notre ère, en firent le symbole même de leur identité et le signe patent de leur attachement à l'ordre du monde et de leur vif désir de s'opposer au chaos.


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  • Aujourd'hui, on trouvera moults dessins dans les manuels de préhistoire, où l'on voit un homme avec la roue qu'il vient d'inventer. Pourtant, la tradition affirme que c'est une femme qui a inventé la première roue. La roue symbolise en effet la Déesse qui gouverne le destin. C'est la roue de la galaxie, de la Voie Lactée, du Zodiaque. Le cercle qu'elle décrit indique les limites de l'univers s'étendant autour du yoni ou omphalos de la déesse (soit son nombril), son moyeu géo-centré. La roue est en même temps feu et eau, soleil et lune. La roue-étoile des Celtes, apanage de la Mère Arianrhod, ancêtre de Aryens, était une grande roue d'argent plongée dans la mer. Les héros chevauchaient cette roue pour se rendre en Emania, la terre des morts sur la lune. En Ethiopie, l'image de la déesse était placée au centre d'une roue de flammes, tout comme dans le culte indien de Kali. Les missionnaires chrétiens avaient reçu l'ordre de détruire ces idoles. C'est ce qui a suscité la légende du martyre de Sainte Catherine. Cette sainte n'a jamais existé. Son martyre sur la roue de feu est un avatar christianisé de la danse de Kali, déesse de la Roue Ardente. Kali effectue le Kathakali, la "danse du temps" sur le moyeu de l'univers.

    A Royston dans le Hertshire, les archéologues ont exhumé un temple souterrain utilisé jadis par les Templiers. Les nombreux bas-reliefs des murs indiquent un mélange d'images païennes et chrétiennes. L'un d'eux représente une roue à huit rayons et une femme, que l'on peut considéré soit comme Sainte Catherine soit comme Perséphone, la déesse destructrice. L'hexagramme sacré est basé sur le mandala tantrique en forme de roue et consacré à la triple déesse, à la fois colombe (vierge et créatrice), serpent (mère et préservatrice) et truie (vieille commère et destructrice). La roue de la fortune, autre forme de la roue du temps, était actionnée par Fortuna, la mère du destin. Elle était liée, à Rome, à Juno Februata, dont la fête fut christianisée en la Saint Valentin. Fortuna est sans doute une dérivation de Vortumna, déesse pré-romaine qui "faisait tourner l'année". Vortumna a été par la suite masculinisée et est devenue un dieu saisonnier, Vertumnus, qui apparaît souvent sous les oripeaux d'une vieille femme, révélant de la sorte ses véritables origines.

    La déesse de la roue accorde la royauté. Les Césars recevaient leur droit divin à gouverner le monde de la déesse Fortuna Augusti. Les rois de la première phase de l'Age du Bronze mouraient à l'intérieur d'une roue de renaissance. Le roi Ixion fut tué à la fin de son office et roulé à bas d'une colline, attaché à une roue de feu, symbolisant le soleil. Ixion est lié à la déité scandinave Kris Kringle, christianisé en "Christ de la Roue" et personnifiant le soleil mourant et renaissant au solstice d'hiver. Kris Kringle fut ultérieurement associé à la Noël, puis à Saint Nicolas (voire au Père Noël). Le corps humain, lorsque les bras et les jambes sont étendues comme les rayons d'une roue, symbolise lui aussi la roue de la vie. La roulette des joueurs, ou "petite roue", est un avatar désacralisé des roues de prière orientales. C'est en quelque sorte une "Roue de la fortune" guidée par une déesse de la chance (luck), que les anciens scandinaves nommaient Loka, la Sage-femme divine. Le rouge et le noir sur la roulette symbolisent le conscient et l'inconscient. Les nombres font référence à l'année et, ainsi, à nos vies. Le zéro est tout à la fois la naissance, la mort et la renaissance. Une procession médiévale circulaire se déroulait autour des places ou des espaces publics; c'était une sorte de carrousel ou de "Roue de chariots". Les carrousels des fêtes et des carnavals sont des réminiscences des traditions et des rites de la vieille religion de l'Europe. La Ferris Wheel des carnavals médiévaux anglais, ou Fairies' Wheel (Roue des Fées), était au départ la Roue celtique d'Arianrhod. Le carnaval lui-même doit son nom à la déesse Carna, présidant aux réincarnations, soit l'équivalent nord-ouest-européen des cycles de Kali.

    Comme le cercle, la Roue contient. Elle n’a ni commencement, ni fin. Elle n’admet ni haut, ni bas. Elle symbolise le Tout.

    Le symbolisme de la Roue sous-tend également l’éternel recommencement, le mouvement perpétuel autour du point; comment pourrait-on se maintenir éternellement à un même endroit ?
    Ce qui monte finit invariablement par descendre et inversement…
    Il n’y a qu’en son centre que l’on peut espérer retrouver le grand Equilibre.
    D’après Painton Cowen, la Roue du Destin s’est développée pour aboutir à la Rose et à la Rosace.

     


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  • le dharma est un concept fondamental de la doctrine bouddhique et signifie devoir, loi, mais aussi unification de la bonne religion, de la bonne philosophie et de la bonne science. La roue du dharma est le symbole de cette doctrine et décrit comment celle-ci forme un tout immense, cohérent, n'ayant ni commencement ni fin. Elle se compose d'un moyeu, de rayons et d'une jante. Le moyeu représente l'exercice de la discipline éthique, les rayons l'application de la sagesse, et la jante l'exercice de la concentration. La présence des deux gazelles au pied de la roue rappelle le premier sermon donné par le bouddha à ses compagnons ascètes en présence de deux gazelle, près de Bénares.

    La roue du Dharma comporte 8 rayons : elle est le symbole de la doctrine.
    On dit que le Bouddha fit tourner 3 fois la roue, ce qui correspond à 3 cycles d'enseignements pour mettre fin à la souffrance (dukkha).
    Le 1er tour correspond aux 4 Nobles vérités et à d'autres discours qui sont la base du hinayana, offrant aux aspirants une voie de libération personnelle.
    Au 2nd tour, il expliqua comment atteindre la Bouddhéité pour le bien de tous les êtres : c'est la voie du Mahayana qui repose notamment sur les sutras de la Perfection de sagesse et aux enseignements qui ont trait à la nature absolue de la réalité.
    Au 3e tour de roue, le Bouddha  a donné des enseignements permettant de concilier ce qui pourrait apparaître comme des contradictions entre les 2 précédents tours.
    La doctrine bouddhique n'est pas dogmatique : elle s'adapte aux capacités des différents disciples. On dit que le Bouddha a donné 84000 sortes d'enseignements susceptibles d'être entendus et compris par tous les individus.

    La roue du Dharma (dharmachakra) se trouve placée au dessus de la porte des temples ou de l'entrée principale de certains centres comme ici en Bourgogne au Temple des 1000 Bouddhas : la roue est encadrée de deux biches qui symbolisent les disciples. De façon plus ésotérique, ces symboles conjugués représentent les étapes de la voie du tantra du yoga suprême.

    Cette roue a huit rayons comme les huit pétales traditionnels du lotus, et comme l'espace qui a huit directions : on peut y voir aussi aussi un symbole de l'harmonie cosmique.

    Les huit rayons symbolisent aussi le "Noble Sentier Octuple", qui mène à la libération et à la cessation de la souffrance :
    1. compréhension parfaite
    2. pensée parfaite, ou volonté de renoncement, de tolérance et de bienveillance envers tous les êtres vivants
    3. parole parfaite, ou volonté d'éviter le mensonge, le bavardage et la médisance
    4. action parfaite, ou volonté d'éviter les actions portant atteinte aux bonnes moeurs
    5. moyens d'existence parfaits, ou volonté d'éviter toute profession pouvant nuire à d'autres êtres vivants
    6. effort parfait, ou volonté de développer en soi ce qui est sain, et d'éviter ce qui est malsain du point de vue karmique
    7. attention parfaite, ou attention vigilante à prendre conscience des activités du corps, des sensations, des émotions et des activités de l'esprit
    8. concentration parfaite.


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