• En 1986 j'ai eu l'occasion de visiter le palais de Cnossos en Crète ainsi que d'autre palais du même style dans cette île qui fait maintenant partie de la Grèce. Voici un résumé de l'histoire mythique et archéogique du site :
    Le labyrinthe de Cnossos 
    Construit en Crète à partir de 1 700 ans avant notre ère environ, le palais de Cnossos avec ses innombrables pièces entrelacées, est certainement le Labyrinthe que la mythologie attribue au Minotaure. 
     
    Mais que se cache t-il réellement derrière la légende du Minotaure ? Le palais de Cnossos était-il vraiment un palais ? 
     
    Mythe du Labyrinthe et du Minotaure 
    Ce sont les auteurs anciens qui nous ont rapporté cette légende. Tous leurs récits sur la Crète tournent autour du Labyrinthe. 
     
    Monstre à corps d’homme et à tête de taureau, le Minotaure était le fils de Pasiphaé, femme de Minos, et d’un taureau envoyé par Poséidon, dieu de la Mer.

    Dédale est l’architecte supposé de ce Labyrinthe. Originaire d’Athènes, il a été forcé de s’exiler pour avoir tué son neveu. 
     
    Il se réfugie en Crète, où le roi Minos, fils de Zeus et d’Europe, lui demande de construire un édifice pour y enfermer le Minotaure. 
     
    Dédale imagine alors le Labyrinthe, « palais de la double hache », aux salles et aux couloirs si enchevêtrés qu’on ne peut en sortir.

    Plus tard, Minos ayant vaincu Athènes, la cité asservie doit payer un tribut de sept jeunes hommes et sept jeunes femmes, chaque année. 
     
    Les victimes sont enfermées dans le Labyrinthe et sacrifiées au monstre. Ces sacrifices continuent jusqu’au jour où le héros Thésée tue le Minotaure. Grâce au fil déroulé par Ariane, fille de Minos, le vainqueur peut sortir des inextricables couloirs.


    Pour avoir déplu au roi, Dédale et son fils Icare sont enfermés dans le Labyrinthe. Ils s’en échappent en se fabricant des ailes avec de la cire. Icare s’approche si près du Soleil que ses ailes fondent. Il est alors précipité dans la mer, près de Samos, évènement à l’origine de la mer Icarienne. 
     
     
    La découverte du palais de Cnossos
    En 1894, l’archéologue sir Arthur Evans arrive en Crète pour rendre la vie à l’île du roi Minos.
    Sous les vestiges grecs et romains, il trouve de nombreux témoignages de la civilisation minoenne.
     
     

    En 1900, Evans entreprend le dégagement du palais de Cnossos. Très vite, il met au jour une profusion de salles, de couloirs qui permettent d’éclairer les légendes d’un jour nouveau.

    Cette architecture très complexe est sans doute à l’origine des récits mythologiques sur le Labyrinthe. 

    D’autant plus que de nombreuses fresques et sculptures représentant des taureaux ont été retrouvées. 
     
    Evans a voulu restituer les grandes lignes du palais de Cnossos. Il a relevé les murs, les a peint de couleurs violentes et a donné des noms aux différentes salles. 
     
    Cette reconstitution est aujourd’hui très controversée. 

    En effet, si ces restaurations attirent un grand nombre de touristes, c’est du point de vue archéologique, une véritable catastrophe car les « morceaux » du complexe ont été choisis de manière arbitraire.


    Par contre, on doit à Evans une chronologie de la civilisation minoenne. Dans son œuvre maîtresse, The Palace of Minos at Cnossos, qu’il publie en 1930, il propose une chronologie en trois périodes, fondée sur la céramique. 
     
     
    La Crète minoenne 
    Les vestiges retrouvés, qui datent du IIe millénaire avant notre ère, montrent une civilisation brillante, qui utilise une écriture pictographique, et une économie riche, fondée sur le commerce. 
     
    L’histoire de cette civilisation est marquée par des ruptures brutales. Aux alentours de 1750 avant notre ère, survient une catastrophe qui ravage l’île et abat les palais. Il s’agissait sans doute d’un tremblement de terre. 
    La Crète se relève rapidement. Les palais sont reconstruits, encore plus grands et complexes.


    Vers 1570 avant notre ère, un deuxième tremblement de terre, en rapport avec l’éruption du Santorin, détruit de nouveaux les palais.
    Cela n’empêche pas la civilisation minoenne d’atteindre son apogée.

    Vers 1450 avant notre ère, cette civilisation disparaît brutalement. La catastrophe n’est pas, cette fois-ci, naturelle. Il s’agit d’invasions venues de Grèce. De nombreux objets crétois, preuves du formidable butin, ont été retrouvés sur le continent, à Mycènes. 
     
     
    Quelle était la fonction du « palais » de Cnossos ?
    Pourquoi ce palais a-t-il joui d’une aussi mauvaise réputation ? Peut-être qu’il ne s’agissait pas d’un palais mais d’un sanctuaire. Un sanctuaire dans lequel des victimes auraient été immolées. Ou, peut-être était-ce un lieu sacré servant de cimetière ? 
     
     
    En effet, certains archéologues contestent au gigantesque édifice dégagé à Cnossos sa vocation de palais d’habitation.

    Ils ont constaté que le lieu géographique était peu judicieux pour un palais : exposé, difficile à défendre.
    De plus, les sources sont peu nombreuses autour du palais. L’approvisionnement en eau de toute une population aurait posé des problèmes.
     
     
     
    Les salles, présentées comme des appartements royaux, s’avèrent être plutôt des sous-sols humides, dépourvus de fenêtres. 


    Enfin, ce « palais » ne dispose ni de cuisines, ni d’écuries.

    Selon l’archéologue allemand Hans Georg Wunderlich, le palais aurait été un immense mausolée destiné à recevoir les morts. Il n’aurait donc jamais été habité. 
     
    Selon lui, les hautes jarres de terre ne contenaient pas du grain ou de l’huile mais étaient des urnes où les cadavres étaient conservés dans du miel. 


    De même, les silos de pierre seraient en réalité des sarcophages.

    Cette théorie est séduisante et collerait parfaitement à la légende d’un palais « maudit », abritant un monstre.
    Cependant, aucun squelette n’a été retrouvé ce qui ébranle fortement la théorie du sanctuaire.
     
    En fait, les deux théories ne sont pas vraiment convaincantes au vu des découvertes. 

    On imagine mal un roi s’installant dans des pièces sans fenêtre. De même, l’absence de cuisines et d’écuries est inconcevable pour un édifice d’une telle importance. 
     
    Le mystère reste donc pour le moment non résolu. Mais, les fouilles se poursuivent et Cnossos nous livrera peut-être un jour tous ses secrets.

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  • La mer est apparue il y a environ 4,5 milliards d’années. Elle a été le berceau de la vie et l’élément qui a permit l’apparition et le développement de toute vie sur Terre.
    Pourtant, l’océan est la dernière région inexplorée du globe.

    Nous ne commençons à percevoir les phénomènes physiques qui se produisent au fond des mers que depuis quelques décennies. 

    Le mystère du triangle des Bermudes fait justement partie de ces phénomènes naturels. Depuis des siècles, ce triangle maudit est le théâtre d’accidents qui se produisent régulièrement et continuent encore aujourd’hui.
    C’est grâce au progrès technologique que nous pouvons avancer des hypothèses fiables sur ces mystérieuses disparitions d’avions et de navires.
       
    Disparitions au cours du 20ème siècle 
      
    Au cours du 20ème siècle, on a enregistré près de 100 disparitions à l’intérieur du triangle des Bermudes qui est délimité par la péninsule de Floride, Puerto Rico et l’archipel des Bermudes.
    Il faut signaler que des accidents se produisent également dans les zones avoisinantes et dans une dizaine de zones maritimes à travers le monde.
     
      
    Deux disparitions permettent d’aboutir à une solution scientifique. 
    En 1961, l’Albatross, un voilier école, sombra subitement au large de la Floride emportant avec lui 6 des 19 membres d’équipage. 

    D’après les survivants, le voilier a été pris dans une tempête d’une incroyable violence. En soi, ce phénomène n’a rien d’extraordinaire. 

    Mais, ce qui l’est plus, c’est que le temps était beau ce jour là. Le voilier avançait sur une mer calme quand subitement un coup de vent violent le renversa.
    Cela dura quelques minutes puis la mer redevint calme et lisse. Les marins ont surnommé ce phénomène imprévisible « le grain blanc ».

    Le 5 décembre 1945, une disparition inexpliquée se produisit. Cinq avions de l’aéronavale américaine partent de la Floride et disparaissent sans laisser de trace.
     
    La marine envoie alors un avion de sauvetage qui explose en plein vol.
    L’enquête ne permit pas de retrouver les débris de cet appareil. Si, d’après les témoins, cet avion a explosé, il ne peut pas s’agir d’une rafale violente.
     
      
    Le mystère du grain blanc 
      
    Le mystère du grain blanc est sur le point d’être résolu suite au crash d’un avion en 1975. Ce jour là, une rafale descendante se produisit juste au moment où l’avion survolait l’aéroport. Elle entraîna une violente turbulence atmosphérique. 

    Quelques secondes plus tard, l’avion s’écrasait. 
    On appelle ce vent violent « rafale descendante ». C’est en fait une véritable avalanche d’air qui tombe d’un coup d’un nuage. 

    Le vent qui peut être supérieur à 300 km/h souffle avec une violence destructrice. Le phénomène ne dure jamais plus de quelques minutes et ressemble beaucoup au grain blanc décrit par les marins.
    L’étude a abouti sur la preuve que ce phénomène se produit aussi en mer.

    Sous l’effet du soleil, l’énergie thermique des eaux s’élève dans l’atmosphère et entraîne la formation de cumulo nimbus au-dessus de l’archipel des Bermudes et jusque dans le golf du Mexique.
    Les plus gros de ces cumulo nimbus emmagasinent une vaste énergie thermique provenant de la mer.
     
    On sait aujourd’hui que ce sont ces cumulo nimbus qui provoquent les rafales descendantes.


    (photo d'une rafale descendante)
      
    Un accident qui dévoile la vérité 
      
    Si les rafales descendantes peuvent faire chavirer n’importe quel navire, même les plus gros, elles ne peuvent pas provoquer une explosion.
    Curieusement, c’est un accident sur une station de forage pétrolière qui permit d’établir une hypothèse assez fiable.
       
    Lors d’un forage, une explosion eut lieu et un incendie ravagea la station. On se rendit compte que d’importantes quantités de méthane échappées du sous-sol marin étaient remontées à la surface pour s’enflammer. 

    Tout ce gaz qui remonte en bouillonnant peut sans problème renverser une plate forme pétrolière. 
      
    Scénario d’une tragédie 
      
    D’après les scientifiques, voilà le scénario qui a aboutit à la disparition des avions:
      
    Dans le plateau continental, à plus de 500 m de profondeur, à une température inférieure à 5°C, l’hydrate de méthane reste stable 
      
    Quand le fond des mers se fragmente sous l’effet d’un séisme par exemple, d’importantes quantités de méthane s’échappent  
    L’hydrate de méthane remonte à la surface de l’eau en bouillonnant  
    Un bateau peut se retrouver prisonnier de cette mer en ébullition. Il perd sa flottabilité et coule. 
    Quand ces importants volumes de méthane atteignent la surface de l’eau, le gaz, plus léger que l’air, monte dans l’atmosphère. 

    Quand le moteur de l’avion entre en contact avec le méthane, le gaz s’enflamme et l’appareil explose. 
      
    La vérité n’est pas ailleurs 
      
    Si le mystère du triangle des Bermudes continue à fasciner, il faut admettre que toutes ces disparitions n’ont aucun rapport avec des phénomènes paranormaux ou mystérieux. 
    Même si aujourd’hui, la science ne peut pas tout prouver, faute de preuves tangibles (le gaz ne laisse aucune trace), les phénomènes atmosphériques que l’on commence tout juste à comprendre en sont certainement la cause. 

    Les perturbations magnétiques que l'on a constaté dans cette zone expliquent les perturbations et pannes des instruments. 
      
    Les phénomènes naturels (Ouragans, tempêtes et trombes marines notamment) expliquent la plupart des naufrages et disparitions de navires. 
      
    Cependant, certains faits relatifs à des apparitions et à des distorsions du temps continuent à intriguer.

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  • Apparitions dans le Triangle des Bermudes et distorsion du temps
     
      
    Tout le monde connaît le mystère qui entoure les disparitions de bateaux et d’avions dans la zone comprise entre la côte est de la Floride, l’archipel des Bermudes et Porto Rico, appelée Triangle des Bermudes.
        
    De nombreuses hypothèses ont été envisagées, des plus sérieuses aux plus farfelues : 

    Variations subites du niveau de la mer

    Eruptions volcaniques sous-marines

    Tourbillons ou « trous » dans l’océan qui avaleraient les navires et avions 
     
    Actes de piraterie  
    Phénomènes de dissociation de la matière, par un effet de résonance acoustique  
    Enlèvements par des extraterrestres
     
    Brusque libération de gaz emprisonnés sous le fond de la mer, suite à une secousse sismique 
     
      
    Par contre, ce qui est moins connu ou moins médiatisé, ce sont les apparitions que l’on a signalé dans cette région. Elles défient la logique et sont susceptibles de remettre en cause notre conception de l’espace, du temps et de la matière.
      
      
    D'étranges apparitions 
      
    Le 17 février 1935, un « avion fantôme » plongea en silence dans l’océan, au large de Daytona Beach, en présence de centaines de témoins. La mer est peu profonde à cet endroit là et des recherches furent entreprises. Mais, on ne retrouva aucune épave et aucun avion ne fut déclaré disparu. 
    Au cours du mois de juillet 1975, un groupe d’océanographes traversait un orage magnétique et sec.
    Jim Thorne voulut fixer sur la pellicule l’une de ces énormes décharges d’énergie. Mais, au développement, la photo montra, en plus de l’éclair, un navire à voiles carrées, alors que nul bateau ne croisait à proximité ce jour là.
     
      
    John Sander, steward sur le Queen Elisabeth 1, vit un petit avion raser la mer à quelques encablures du paquebot.
      

    Un officier et un autre marin le virent également lorsqu’il s’abîma dans les flots. 

    Le navire stoppa et on envoya une chaloupe mais les sauveteurs ne repérèrent pas de débris.
      
      
    Distorsion du temps 
      
    L’affaire la plus étrange est celle que vécut Helen Cascio. Elle s’envola pour Turk Island, aux commandes d’un Cessna 172, avec un passager à bord.
    A l’heure prévue pour son arrivée, un Cessna 172 tourna bien au-dessus de l’île mais repartit sans atterrir.
    Au sol, on voyait bien l’avion et on captait les messages de la pilote mais, elle, de son côté, ne semblait rien entendre.
      

    « Je ne comprends pas. Depuis le temps, on devrait voir la ville, l’aéroport. Mais, il n’y a rien là-dessous. C’est complètement désert ! ». 
    La tour de contrôle tenta vainement de reprendre contact mais la pilote semblait sourde et aveugle. Comme l’avion faisait demi-tour, une voix de femme dit : »Il n’y a donc pas moyen de se poser quelque part ! ». 
    Les contrôleurs virent l’avion faire demi-tour et disparaître dans un banc de nuages dont il ne ressortit jamais.
    Pourtant, cet avion était bien réel et la pilote avait bien annoncé son atterrissage en donnant son identification à la tour de contrôle.
     
      
    D’après les propos d’Helen Cascio, l’île avait l’air totalement déserte comme à l’époque où l’homme n’avait encore construit ni ville, ni aéroport. 

    Cet avion et ses occupants seraient-ils revenus des siècles en arrière ? S’agit-il d’une illusion temporelle ou d’une distorsion du temps bien réelle ? 
      
    Doit-on croire à la distorsion du temps dans certaines zones ? 
      
    La vigilance s'impose face à certaines affirmations d'auteurs ou journalistes en mal de sensationnel. 
    Certains faits sont établis grâce à des rapports officiels, d'autres par contre sont le fruit de l'imagination des écrivains. 
      
    Voici deux exemples qui illustrent ces deux cas. 
      
    Un jeune pilote du nom de Bruce Gernon qui, après avoir traversé un étrange nuage, a atteri à Miami avec un quart d'heure d'avance sur le temps de vol normal. Cet incident a fait l'objet d'un compte-rendu. 
    On a pensé à d'éventuels trous noirs, ce qui provoquerait des ralentissements ou des accélérations du temps. 
      
    Charles Berlitz fait référence dans Evénements inexpliqués et personnages étranges du monde au cas d’un appareil de la compagnie Eastern Airlines qui, pendant 10 minutes, a disparu des radars de Miami. Il réapparut soudain et les passagers constatèrent que leurs montres retardaient toutes de 10 minutes. 

    Cela pourrait venir à l’appui de la théorie du trou noir. Le seul problème est que ce vol n’a jamais existé. 
    Le personnel de l’aéroport de Miami n’en a jamais entendu parler, pas plus que la compagnie aérienne.
    Il n’y a aucun rapport officiel sur cet incident.

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  • (carte de l'atlantide exécutée à l'époque classique d'après Platon et Diodore)

    L’Atlantide a-t-elle existé ?


    Le mystère de l’Atlantide est entré dans l'histoire par quelques phrases d'un dialogue de Platon. Les premières références connues de l’Atlantide apparaissent dans deux de ces dialogues, le Critias et le Timée.

    L'énigmatique empire des Atlantes défie la sagacité des chercheurs depuis vingt-cinq siècles. Des milliers de volumes lui ont été consacrés. A peu prés autant d'hypothèses ont été formulées sur la localisation de l’Atlantide. Trois sont sérieuses.

    Le témoignage de Platon

    Vers 355 avant notre ère, le Timée et le Critias fondent le mythe de l’Atlantide. Comme les autres œuvres du philosophe, les textes se présentent sous forme d’entretiens entre plusieurs personnes :
    Socrate, le maître de Platon
    Timée, philosophe pythagoricien 
    Critias, politicien sans scrupule 
    Hermocrate, ancien général syracusien

    «Oui, Solon, il fut un temps, avant la plus grande destruction par les eaux, où la cité qui est aujourd'hui celle des Athéniens était, de toutes, la meilleure dans la guerre (..) En ce temps-là, on pouvait passer par cette mer (l'océan Atlantique?) Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez les Colonnes d'Hercule (..) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux (..) Cette puissance, ayant une fois concentré toutes ses forces, entreprit en un seul élan, d'asservir votre territoire et le nôtre, et tous ceux qui se trouvent de ce côté-ci du détroit. C'est alors, ô Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux de tous son héroïsme et son énergie. Car elle l'a emporté sur toutes les autres par la force d'âme et par l'art militaire (..) Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terrible, toute votre armée fut engloutie d'un seul coup sous la terre, et, de même, l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut. Voila pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan est difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposés."
    Timée, traduction 1925

    Ce passage du Timée, détaillé et confirmé dans le Critias (ou l'Atlantide), un autre des dialogues de Platon, entretient le « mystère atlante » depuis prés de vingt-cinq siècles.

    Ces renseignements rapportés par Platon proviennent d'une tradition recueillie en Égypte par Solon, un des sages qui ont donné á Athènes ses premières lois. Les prêtres de Sais auraient communiqué au voyageur grec ce qu'ils savaient de la mystérieuse île et de l'empire qu'elle commandait.

    Selon ces Égyptiens, neuf mille ans avant la venue de Solon, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé des envahisseurs venus de l'Ouest, depuis un vaste continent «plus grand que la Libye et l'Asie réunies », situé en face des colonnes d'Hercule, nom antique du détroit de Gibraltar. (Pour les Grecs, la « Libye » était une vaste région de l'Afrique.)
    Selon les prêtres de Sais, les Athéniens auraient réussi à triompher de cette redoutable puissance, mais au prix de terribles sacrifices. En fait, leur victoire finale n'aurait été acquise qu’après le cataclysme qui aurait détruit l'Empire atlante.
    Si le Timée évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.

    L’Atlantide selon Platon


    Poséidon, le dieu des flots, aurait confié un titre royal à Atlas. Celui-ci aurait alors donné son propre nom et des lois au grand empire occidental.

    D'après le récit de Platon, la richesse minière de l'île atlante était considérable. On y trouvait de l'or, mais on y fabriquait surtout de l'orichalque, que plusieurs historiens, dans ce cas précis, identifient à l'ambre des côtes baltiques de l'Europe.
    Le sol était recouvert de forêts, qui fournissaient d'importantes quantités de bois pour la construction des bateaux. Bétail et gibier abondaient, ainsi que champs de céréales et vergers. Bref, l'île atlante était une sorte de pays de cocagne.
    On y voyait, toujours selon le récit de Platon, de nombreux éléphants. La pierre y était de bonne qualité et permettait la construction de monuments impressionnants. L'ami de Socrate précise : « Les Atlantes tiraient cette pierre de dessous la périphérie de l'île centrale. Il y en avait de la blanche, de la noire et de la rouge. »
    La force militaire des Atlantes était à la mesure des richesses de leur contrée : une flotte de mille deux cents navires, une armée de dix mille chars...

    Bien entendu, les chiffres rapportés par Platon doivent être considérés avec méfiance. Ils n'en traduisent pas moins un ordre de grandeur impressionnant. Malheureusement, le Critias est resté inachevé et son auteur n'a pas eu le temps de nous raconter, en détail, la fin de l'Empire atlante.

    A la recherche de l’Atlantide

    Curieusement, l'existence d'un tel État n'a pas été confirmée par les autres récits qui nous restent de l'Antiquité. Dans les textes homériques, on trouve bien le nom d'Atlas, et l'île d'Ogygie, où règne la redoutable Calypso, qui pourrait éventuellement être l'Atlantide. Mais elle n'offre que peu de ressemblances avec le récit platonicien.

    La lutte de Zeus contre les Titans, évoquée dans la cosmogonie écrite par Hésiode, pourrait également rappeler la guerre entre les Athéniens et les Atlantes. C'est une hypothèse risquée.

    Déjà, á l'époque de Platon, on tend á mettre en doute l'authenticité du récit transmis par Solon.
    Crantor de Soles, le premier commentateur de Platon, se serait rendu en Égypte pour vérifier, auprès des prêtres de Sais, la véracité des événements contés au Grec Solon au VIe siècle avant notre ère.
    Il n'a pas dû trouver beaucoup de preuves : il n'existe aujourd'hui aucune source égyptienne pour confirmer le Critias et le Timée. Sauf, bien entendu, si l'on identifie les Atlantes à ces mystérieux Peuples de la mer et du nord venus déferler en Égypte vers la fin du IIe millénaire.

    Par la suite, de nombreux géographes et philosophes antiques refuseront de prendre au sérieux l'existence de l'île atlante.

    Aristote, Strabon, Ptolémée ou Pline s'en moqueront ouvertement, tandis que Philon le Juif, Jamblique ou Proclus, philosophes de l'école néo-platonicienne d'Alexandrie, se contenteront de reprendre les propos de Platon, mais sans rien y ajouter.

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  • (Les peuples de la mer illustrés sur les murs du templs de Medinet Habou en Egypte)

    Pour Jürgen Spanuth, le texte de Platon est à respecter. Les indices qu'il contient peuvent être précieux pour localiser enfin l'Atlantide. Le Timée et le Critias n'ont qu'un seul défaut : ils situent la chute de l'Atlantide dans les flots prés de neuf mille ans avant l'époque de Solon, soit cent quinze siècles avant la nôtre. Pour lui, ce n'est pas raisonnable. 

    Ce docteur en théologie et en archéologie préfère situer l'engloutissement de l'Empire atlante au XIIe siècle avant l'ère chrétienne, soit á une époque compatible avec l'hypothèse crétoise et égéenne.

    Des vagues d’envahisseurs 

    Jürgen Spanuth a été frappé de constater que, douze cents ans avant notre ère, des vagues d'envahisseurs venus du nord ont déferlé sur le bassin méditerranéen, à la fois par la terre et par la mer.  C'est á cette époque-là que les Doriens arrivent en Grèce et détruisent la civilisation mycénienne. C'est à cette époque-là que les Phrygiens rayent de la carte l'Empire hittite. C'est à cette époque-là que les Philistins s'emparent de la Palestine et donnent leur nom à ce pays. 

    Au même moment, en Égypte, les attaques des « Peuples de la mer » font courir un danger mortel á la civilisation des pharaons. Ramsès III devra engager toutes ses forces pour les repousser et les dissuader pour longtemps de revenir dans le delta du Nil.

    Des bouleversements géologiques

    Le XIIe siècle avant notre ère est également une période cruciale pour le paysage méditerranéen lui-même : le Sahara entre alors dans sa phase finale et définitive de désertification. 
    Le relief des côtes du nord de l'Europe se modifie. De nombreux séismes ravagent le bassin oriental de la Méditerranée. Le volcan de l'île de Santorin explose.
    Sur les parois du temple de Médinet Habou, Ramsès III a fait graver le récit de sa campagne victorieuse contre les Peuples de la mer. Sur ces bas-reliefs, on peut voir comment l'océan a submergé les îles et la capitale des envahisseurs venus du nord. 
    La Bible aussi conserve un souvenir précis du Déluge : peut-être s'agit-il d'un même souvenir d'engloutissement de cités humaines par les eaux, transmis de génération en génération jusqu'au peuple hébreu, par l'intermédiaire des savants mésopotamiens.
    En tout cas, deux choses sont certaines les habitants de Delphes se sont toujours présentés comme les descendants des « Hyperboréens » ; et l'étude géologique des littoraux danois a confirmé que, au cours du IIe millénaire avant notre ère, une partie de la côte s'est abîmée dans les flots.

    Vestiges égyptiens

    Sur les bas-reliefs de Médinet Habou, les guerriers venus du nord sont représentés avec des casques á cornes et de curieuses coiffures en forme de couronnes. Les sculpteurs du pharaon ont également transmis le dessin de leurs chars, de leurs navires et de l'organisation de leur armée.
    A l'époque de ces combats pour la possession du riche delta du Nil, aux greniers débordants de céréales, il est probable qu'une autre vague d'envahisseurs venus du nord, par la terre cette fois, ait dû se heurter aux guerriers de l'Attique.
    Ce qui pourrait expliquer que la région d'Athènes soit longtemps restée imperméable à l'influence dorique.

    Les Peuples de la Mer

    Dans Le Secret de l'Atlantide (Éditions Copernic, 1977), Jürgen Spanuth rappelle que, pour évoquer le pays des Peuples de la mer, les textes égyptiens parlent du « pays de l'obscurité ». On peut voir là une allusion aux brumes du nord et á l'interminable hiver qui obscurcit le ciel sous les latitudes septentrionales.
    De plus, par une subtile exégèse, le pasteur archéologue affirme qu'il faut traduire le texte de Platon d'une manière un peu plus rigoureuse : quand Platon parle d'un pays « à l'abri des vents du nord », Jürgen Spanuth avance qu'il faut comprendre que les envahisseurs viennent d'un pays « en direction des vents du nord ».

    A Médinet Habou, les artistes du pharaon ont très précisément reproduit les armes des Peuples de la mer : on y reconnaît, entre autres, les fameuses épées à sole plate et à rivets, caractéristiques des cultures indo-européennes, et qui ont été retrouvées, en grand nombre, dans le nord de l'Europe, et des boucliers ronds, eux aussi caractéristiques de ces cultures. 
    Même la forme des bateaux, absolument comparables à ceux qui sont reproduits sur certaines pierres gravées du sud de la Suède, est un indice sérieux en faveur de l'hypothèse « nordique » de localisation de l'Atlantide. 
    Platon parlait d'un « rocher dominant la mer à pic » et de « pierres blanches, noires et rouges ». 

    Pour Jürgen Spanuth, Basileia, la ville royale et la capitale des Atlantes, peut ainsi être située à Héligoland, une île de la mer du Nord, au large des côtes allemandes et danoises. Une colline, submergée depuis, aurait pu être l'oppidum dont parlait Platon.

    En 1953, des plongeurs sous-marins ont découvert des restes d'enceintes, á 9 km d'Héligoland, l'« île sacrée » des anciennes cultures nordiques. Faute de moyens, ces fouilles sous-marines n'ont pas été poursuivies. On ne peut que le regretter...Platon parlait beaucoup de l'orichalque, un mystérieux minerai dont les Atlantes auraient fait la base de leur commerce et la source de leur richesse. Peut-être s'agit-il, si la démonstration de Jürgen Spanuth est juste, de l'ambre, cette résine fossile que les anciens peuples européens appréciaient autant que l'or, notamment pour faire des parures, et qu'on ne trouvait que sur les côtes des mers nordiques.

    Arguments et contre arguments

    Chercheur « parallèle », en tout point comparable á Schliemann, l'homme qui a découvert le site de Troie, Jürgen Spanuth a vu sa thèse très contestée.   

    On lui a beaucoup reproché son amateurisme. Il est vrai que, souvent, il s'arrange pour tourner ou pour écarter certains faits gênants.>On pourrait s'étonner, en effet, de voir des éléphants s'ébattre sur les côtes danoises. Le texte de Platon est pourtant formel. Jürgen Spanuth évoque alors une confusion entre elephas « l'éléphant » et elaphos « le cerf ».

    Faut-il alors placer l'Atlantide du côté d'Héligoland et faire des Peuples de la mer les descendants des Atlantes qui auraient survécu à l'engloutissement de leurs terres ?La prudence s'impose. Une seule certitude : l'effondrement, dans la mer, il y a plus de trente siècles, d'une partie des côtes du Jütland. Tous les autres indices (les bas-reliefs de Médinet Habou, les armes nordiques, l'ambre, etc.) ne sont pas des preuves.

    L'archéologie a pourtant donné un nouvel atout á Jürgen Spanuth : on a retrouvé, sur le site même d'Héligoland et dans différents gisements sous-marins, des lingots de cuivre et de nombreuses traces d'une exploitation très ancienne de minerai. Or, le texte de Platon mentionnait la présence, parmi les richesses du sous-sol atlante, de « cuivre sous une forme dure et malléable ».

    Le texte de Platon est-il fiable ?

    Mais faut-il croire au texte de Platon ? Il se peut que plusieurs traditions se soient mêlées, au cours de centaines d'années de récits et de légendes orales, pour donner naissance au mythe de l'Atlantide.L'invasion des Peuples de la mer, chassés de leurs terres par un cataclysme marin naturel et l'explosion du volcan de Thêra, lui aussi destructeur d'une civilisation, ont ainsi pu se confondre, avec d'autant plus de facilité que les Grecs anciens ignoraient à peu prés tout de leur histoire.Vouloir á tout prix prouver la cohérence du texte de Platon est sans doute faire une mauvaise approche du problème de l'Atlantide.

    On sait qu'un texte littéraire peut « transformer » la réalité : très prés de nous, La Chanson de Roland en est un exemple parfait. Les récits homériques de L'Iliade et de L'Odyssée, longtemps considérés comme légendaires, ont fini par être reconnus comme vrais et « décodés », au sens strict du terme.La vérité sur l'Atlantide sortira probablement d'une critique serrée du texte de Platon et de sa « généalogie », qui devront être confrontées aux données historiques et géologiques disponibles.

    Un jour, l'Empire atlante cessera peut-être d'être promené sur tous les continents ou même sur toutes les planètes, puisque certains auteurs ont même soutenu que les Atlantes, vaincus par les Athéniens, n'étaient, en réalité, que des ... extra-terrestres !


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