• Contrairement aux autres grandes religions, l'hindouisme n'a pas de fondateur. Elle n'a pas un livre sacré mais plusieurs. On estime que l'hindouisme est apparu environ 2000 avant J.C. avec l'arrivée des peuples indo-européens, ou Aryens, dans le nord de l'Inde.
    Il faut noter que l'hindouisme ne s'est pas toujours exprimé sous sa forme actuelle et qu'il a beaucoup évolué. Les historiens appellent védisme et brahmanisme les principales expressions des cultes liés aux Védas tels qu'ils existèrent jusqu'au 4-5è siècle après J.-C. C'est à cette époque que le brahmanisme, sclérosé par les rites sacrificiels et par l'omniprésence du clergé, fut remis en question. Les courants vishnuïste et shivaïste prirent alors une position dominante dans l'expression de la religion védique.

    Ce sont les musulmans qui introduisent le mot "hindou" au 8è siècle. Au 12è siècle, le terme classique de Sanatana Dharma ("ordre éternel") apparaît pour désigner l'hindouisme.

    Aujourd'hui plus de 80% des indiens sont hindous.

    Les textes sacrés sont divisés en deux catégories : celle formant la Çruti (textes transmis par la puissance divine) et celle formant la Smriti (textes transmis par la mémoire des hommes).

    1. La Çruti est formée par les 4 textes sacrés de l'hindouisme : les Vedas.

    • 1. Le Rigveda (livre des versets)
    • 2. Le Yajurveda (livre des formules rituelles)
    • 3. Le Samaveda (livre des chants)
    • 4. L'Atharvaveda (livre d'Atharvan)


    De ces quatre livres, le Rigveda est le plus ancien. Il a été rédigé environ 1400 ans avant J.C. Cette période a vu les prêtres (les brahmanes) affirmer leur supériorité sur les autres classes sociales.

    Le Yajurveda et le Samaveda constituent la liturgie proprement dite. Ils regroupent les versets utilisés par les prêtres durant les cérémonies.

    L'Atharvaveda est constitué de 20 livres qui regroupent des prières magiques récitées dans un but précis : charmes contre la maladie, charmes d'amour, pour la prospérité, pour une longue vie, etc...

    Chacun de ces quatre Vedas est lui-même divisé en quatre parties qui sont des textes explicatifs des Vedas écrits en prose :

    • 1. Les Samhitas.
    • 2. Les Brahmanas.
    • 3. Les Aranyakas.
    • 4. Les Upanishads


    Les Samhitas sont les recueils de base dont découlent les autres. Le plus important est le Rigveda-Samhita car c'est dans celui là que les prêtres trouvent les prières et la liturgie utilisées le plus souvent.

    Les Brahmanas sont des traités d'explication en prose. Ils mettent en lumière les liens existants entre les rituels et la mythologie en s'appuyant sur la symbolique. Ces textes mettent le sacrifice au centre du fonctionnement de l'univers.

    Les Aranyakas sont eux aussi des textes explicatifs mais de caractère plus ésotérique. Ils sont appelés "livres forestiers" car ils ne peuvent pas s'étudier dans le village mais à l'extérieur, dans le recueillement. Ils mettent en perspective les relations entre le sacrifice, le cosmos et l'homme.

    Les Upanishads sont des traités d'inspiration philosophique. Ils reflètent le mystère de la mort et insiste sur l'unité de l'univers. Ils mettent fin aux Vedas.

    2. La Smitri est formée de textes divers inspirés par les Vedas. On y trouve des traités sur le dharma (fondement de la vie d'un hindou) : les Dharma Sutras et les Dharma Shastras. Ils forment en quelque sorte la loi hindou. L'un des plus importants Shastra est le livre de la Loi de Manu dont l'influence sur la vie hindoue est énorme.

    Viennent ensuite les grandes épopées poétiques : le Mahabharata et le Ramayana.

    Le Mahabharata (Épopée de la Dynastie Bharata) a été rédigé entre -300 et +300 ans. C'est un texte de plus de 100 000 vers écrit en sanskrit. Il constitue la plus grande œuvre littéraire du monde, loin devant les épopées grecques comme l'Odyssée. Le Mahabharata raconte l'histoire de la lutte entre les Pandava (Arjuna, Yudhisthira, Bhima, Nakula et Sahadeva), les fils de Panu, et leurs cousins, les Kauravas. Le texte est profondément imprégné par la religion et traite du dharma. Krishna, une des incarnations de Vishnu, y tient une place prépondérante. Au départ il est un des héros du Mahabharata, allié des Pandavas. Lors d'un épisode, raconté dans la Bhagavad-gita (Chant du Seigneur), Krishna conseille Arjuna qui désespère à l'idée de devoir tuer des membres de sa famille. C'est à cette occasion que Krishna révèle sa condition divine. Finalement Arjuna remportera la bataille. La Bhagavad-gita est considéré comme sacré par les hindous. Son influence est profonde car, contrairement aux Vedas, c'est un texte accessible à tous et pas seulement aux castes supérieures.

    Le Ramayana a été rédigé entre 300 et 200 avant J.C. On attribue sa création au sage Valmiki. L'histoire raconte celle de Rama, fils du roi d'Ayodhya et frère aîné de Lakshmana, Bharata et Shatrughna. Marié à Sita, Rama était l'héritier désigné du royaume. Mais sa belle-mère, jalouse, s'arrangea pour que Rama soit exilé en forêt avec sa femme et son frère Lakshmana. Au cours de l'exil, Sita fut enlevée par le démon Ravana, roi de Lanka. Allié à une armée de singes emmenés par Hanuman, Rama combattit Ravana, le tua et sauva Sita. Tous retournèrent à Ayodhya et Rama fut couronné roi. Rama est considéré par les hindous comme le fils et l'époux idéal. Rama est considéré comme une incarnation de Vishnu et le Ramayana sert donc de support au culte de Rama.

    Dernière composante de la Smitri, les Puranas sont apparus pendant le règne des Gupta. Il s'agit d'une série de livres (traditionnellement 18) dans lesquels sont rassemblés les mythes, légendes, généalogies des dieux et des héros hindous. Comme les épopées, les Puranas sont accessibles à tous à tel point que la mythologie puranique à pris le pas sur la mythologie védique. Les deux principaux dieux des Puranas sont Vishnu et Shiva alors que dans les Vedas ils n'ont que des rôles secondaires. Vishnu est le protecteur et le préservateur, Shiva est le destructeur. Ils sont associés à Brahma, le créateur du monde. Dans les Puranas, le polythéisme est bien plus développé que dans les Vedas. Le plus populaire des Puranas est le Bhagavata-Purana dédié à Krishna.



    L'hindouisme est traversé par de nombreux courants et il revêt plusieurs formes. Il existe 3 grands cultes : celui de Shiva (le shivaïsme), celui de Vishnu (le vaishnavisme ou vishnuïsme) et celui de Shakti (le tantrisme). Shakti a plusieurs noms dont Kali, Durga et Parvati, épouse de Shiva. Il est possible de dégager des caractéristiques communes :

    1. Tout d'abord la reconnaissance de l'autorité des Vedas et celle des Brahmanes. De ce fait, les hindous reconnaissent l'existence de classes sociales (varnas) dont l'appartenance est déterminée à la naissance. La population hindoue est ainsi divisée en 4 classes :

    • Les Brahmanes (les prêtres).
    • Les Ksatriyas (les rois et guerriers).
    • Les Vaishyas (le peuple ordinaire).
    • Les Shudras (les serviteurs).


    Cette division est tirée du Rigveda qui raconte que les Brahmanes sont sortis de la bouche de Purusa, les Ksatriyas de ses bras, les Vaishyas de ses cuisses et les Shudras de ses pieds.

    Ces classes sont elles-mêmes divisées en castes (jatis). Les castes caractérisaient autrefois la position sociale et professionnelle d'un individu. Elles définissent aussi la manière dont les individus d'une caste devront se comporter face aux rituels religieux. Certains individus sont hors-castes et sont considérés comme "intouchables" (les Dalits) car impurs.

    Seules les 3 premières classes peuvent étudier les Vedas et seuls les Brahmanes peuvent l'enseigner. Les Shudras peuvent en revanche écouter et lire les épopées et les Puranas, et ils peuvent pratiquer les principaux rituels religieux.

    Les prêtres sont reconnaissables au cordon sacré qu'ils portent sur l'épaule gauche. Il s'agit d'un symbole de spiritualité fait de trois fils entrelacés que le prêtre confectionne lui-même en récitant un mantra. Quand il l'a répété 100 fois il fait un noeud au cordon et souffle dessus. Ainsi, lorsqu'il pratiquera les rituels, il lui suffira de toucher ces noeuds pour retrouver la force spirituelle contenue dans le mantra.

    2. Les hindous croient en la succession des réincarnations (samsara). Les conditions de la renaissance sont déterminées par le karma, c'est-à-dire la façon dont la vie précédente s'est déroulée. Le samsara n'a, en principe, pas de début et pas de fin. Le seul moyen d'en sortir est d'atteindre la délivrance (moksha) par divers moyens (les margas) dont la méditation et la dévotion.

    La vie d'un hindou est régi par son dharma. Il constitue une sorte de code de conduite sur lequel l'hindou bâti sa vie, convaincu qu'il a une destinée propre notamment définie par sa classe et sa caste de naissance. Les textes relatifs au dharma ont permis l'élaboration d'une doctrine sociale applicable aux trois classes supérieures qui divise la vie en quatre étapes, les ashramas. L'hindou sera donc étudiant (brahmachari), puis chef de famille (grihastha), se retirera ensuite en forêt dans une contemplation spirituelle (vanaprastha) puis deviendra éventuellement un ascétique (sannyasi).

    En plus des quatre étapes de la vie, l'homme devra atteindre quatre buts (purushartha) : premièrement suivre son dharma. Deuxièmement rechercher l'artha qui est le profit matériel, la prospérité. Troisièmement rechercher le kama qui est le plaisir physique, sexuel. A ces trois objectifs vient donc s'en ajouter un quatrième qui est le moksha et qui permet, comme nous l'avons vu plus haut, de sortir du cycle des réincarnations.

    Beaucoup d'animaux et de plantes sont considérés comme sacré. La plus sacrée d'entre eux est la vache. Cette vénération vient de l'intérêt que portait Krishna aux bovidés. La plupart des hindous sont végétariens.

    3. Les hindous croient en une unique réalité, éternelle, transcendante et représentant le tout : le Brahman (à ne pas confondre avec le dieu Brahma). L'univers, et tout ce qu'il contient, est une émanation du Brahman. On a tendance à croire que l'hindouisme est une religion polythéiste au même titre que l'antique religion grecque. En fait, les dieux hindous sont tous une émanation du Brahman. Il n'a pas d'attributs, il est sans forme, contrairement aux dieux qui en émanent.

    Les hindous considèrent que Brahman est en chacun d'eux, il est leur âme, l'atman. Il y a donc identité entre la présence du Brahman au sein de l'univers et de l'atman au sein de chaque individu.

    Les trois principales figures divines vénérées par les hindous sont : Brahma, Vishnu et Shiva. Ils constituent la trinité hindoue (trimurti). Traditionnellement, Brahma est associé à la création, Vishnu à la conservation et Shiva à la destruction. Bien que la trimurti assigne une place spéciale à ces dieux, ils ne sont pas un élément fondamental de la vie religieuse hindou. Par exemple Brahma ne fait pas l'objet d'un culte important, et de nombreux hindous ne vénèrent aucun des trois.


    Le rituel hindou est centré autours de diverses cérémonies personnelles ou publiques. Le culte (puja) consiste surtout en une succession d'obligations quotidiennes marquées par des invocations. Chez lui, le pratiquant entretient un feu sacré devant lequel il fait des offrandes au dieu invoqué. La famille peut faire effectuer le rituel et les sacrements (samskara) par un brahmane, quelle que soit sa classe sociale.

    Les samskaras marquent des rites de passage, de la naissance à la mort, en passant par l'initiation religieuse (upanayana) des jeunes garçons des classes supérieures, et le mariage, le plus important de tous. Les funérailles sont marquées par la crémation du corps du défunt.

    Une partie du culte se déroule au temple. Le pratiquant adresse ses prières à une divinité de son choix à qui le temple est dédié. Il peut apporter des offrandes et réciter des prières. La construction d'un temple ne se fait pas au hasard et intervient après de savants calculs astrologiques et numérologiques. L'espace est divisé en 5 parties. Au centre du temple se trouve le "saint des saints" (garbhagriha) qui est la résidence du dieu pour qui le temple a été construit; puis une chambre interne (antaral); un vestibule central (madhya mandapa); un grand vestibule (maha mandapa) et un petit vestibule (ardha mandapa). Le "saint des saints" est surmonté d'un dôme (le shikara), symbole du Mont Meru, montagne mythologique qui soutient l'univers. À quelques rares exceptions, et bien que l'accès au temple soit permis à tous, seuls les hindous peuvent pénétrer dans le saint des saints. Les fidèles déambulent autour de ce dernier dans le sens des aiguilles d'une montre.

    La représentation du dieu situé dans le saint des saints est traité comme une personnes. Elle est lavée, habillée et ointe. Lors des grandes fêtes, l'idole, ou une copie, est sortie du temple sur un chariot (le rath) et suit une procession.

    On accède au temple par des portes dont certaines peuvent être monumentales et surmontées d'un gopura pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres et couvert de statuettes de divinités. Dans les temples les plus importants on peut trouver des halls (mandapas) reliés au centre du temple par des couloirs, des piscines où les fidèles se baignent pour se purifier, des monastères, des écoles.

    Durant le culte, les hindous prononcent rituellement la syllabe "Aum" (le pranava). Il s'agit d'un caractère sacré du sanskrit, c'est le son originel, celui qui a permis la création du monde. Pour d'autres, il représente la Trinité (Brahma, Shiva, Vishnu).

    Les fêtes hindoues sont nombreuses. Leurs dates sont calculées d'après le calendrier lunaire. La façon dont elles sont célébrées peut varier d'un endroit à un autre. Officiellement, en Inde, il y a 16 jours fériés. La plupart des fêtes sont annuelles mais il en existe de plus rares comme Kumbha Mela qui a lieu tous les 12 ans.

    A ces fêtes se rajoutent des pèlerinages (tirthayatra) plus ou moins importants et dont l'origine est très ancienne. Les raisons pour lesquelles les pèlerins se rassemblent à un endroit sont diverses. Il peut s'agir des rives d'une rivière ou d'un fleuve comme le Gange, des endroits où ont soi-disant vécu des personnages légendaires, ou des endroits où se sont manifestées des divinités.


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  • Le sikhisme est peut-être méconnu en France mais c'est la 5e religion en nombre (25 millions d'adeptes dont 20 millions en Inde, au Pendjab plus précisément, un état situé entre Delhi et le Pakistan, berceau du sikhisme). C'est aussi la plus jeune (si on ne tient compte des sectes américaines).

    Le Guru Nanak Dev est considéré comme le fondateur du sikhisme vers 1500, un peu avant l'invasion moghole en Inde. C'est le premier d'une série de 10 gourous, dont la succession se faisait par désignation par le prédécesseur. Le 10e gourou, Guru Gobind Singh, ne désigna pas un homme comme successeur en 1708 mais un livre, le livre saint du sikhisme, appelé Guru Granth Sahib. C'est en fait un gourou éternel et le terme sahib signifie 'saint' pour les sikhs. Il renferme l'enseignement des 10 gourous.

    Le Mul Mantra – la formule de base – est le premier texte que l'on trouve dans le Guru Granth Sâhib. II résume très bien la foi d'un Sikh. En voici une traduction :

        Il y a un seul Dieu.
        Toute vérité émane de Lui
        Il est le créateur
        Il est sans aucune peur
        Il est sans haine
        Éternel et omniprésent
        Il n'est pas né (ou : Il existe de lui-même)
        Il est illuminé par lui-même (ou : Il se manifeste par lui-même)
        Il est connu (c'est-à-dire peut être connu) par la grâce du guru (c'est-à-dire par son intermédiaire).

    Les sikhs sont monothéistes, ils croient en l'existence d'un dieu unique. Ils ne croient ni à l'enfer ni au paradis, pas plus qu'à la réincarnation. Ils ne vénèrent aucune idole ou dieu (exceptés les gourous) et n'ont aucun lieu saint, ni pélerinage (même si le Temple d'or d'Amritsar, ou Harmandir Sahib, en photo derrière le guerrier sikh est considéré comme leur lieu le plus sacré). Ce en opposition avec la plupart des autres religions. Ils n'ont pas de clergé. D'ailleurs ils n'ont pratiquement aucun rite, considérant cette pratique inutile. Ils s'interdisent aussi de manger de la viande préparée selon un rite (halal ou kasher par exemple). La religion sikh est particulièrement pragmatique.

    Les enseignements sikhs ne préconisent pas non plus de se détacher du monde (point de moines et autres ermites) mais plutôt de vivre en harmonie avec les autres. Le sikhisme est ainsi très fraternel et tolérant envers les autres, sans distinction de race, religion ou sexe.
    Le sikhisme est une façon de vivre et en aucun cas une spiritualité, la pratique de la religion est profondément en accord avec le monde réel, très concrète. Le sikhisme ne tolère pas le fatalisme ni le pessimisme. Chaque homme est seul maître de son destin, Dieu ne lui est d'aucune aide si ce n'est comme exemple.

    A ce titre un enseignement sikh :

      "Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak,
    qui gagne sa vie à la sueur de son front
    et ensuite partage avec les autres"

    Il résume assez bien le mode de vie sikh.

    Une autre particularité des sikhs est leur combativité. Le dernier gourou, Gobind Singh a ainsi créé un ordre de chevalerie sikh, la Khalsa, composé de cinq guerrier à l'origine. Les guerrier sikhs sont connus pour leur bravoure et leur ardeur au combat. Ils ont tenu tête aux Moghols, aux Afghans et aux Anglais.
    Un Empire sikh a même existé de 1716 à 1849 avant d'être annexé par les Anglais. Ils ont aussi été des alliés indéfectibles pour les Marathes hindous contre les Afghans et pour les Anglais pendant les deux Guerres Mondiales, preuve de leur altruisme et fraternité avec les autres communautés. Pendant la Première Guerre, les bataillons sikhs ont d'ailleurs obtenu le plus grand nombre de récompenses rapporté au nombre de soldats dans l'armée anglaise.
    Mais malheureusement d'un autre côté, environ 70% des morts et prisonniers durant l'indépendance indienne étaient sikhs. De plus les sikhs ont massacrés nombre de musulmans durant la partition de l'Inde et en 1984 le gouvernement a massacré quelque 200 000 sikhs pour mater un mouvement indépendantiste. L'Histoire sikh est ainsi marqué par le sang. Un précepte sikh affirme d'ailleurs :

     "Lorsque tous les autres recours ont été épuisés,
    alors il est parfaitement juste de tirer l'épée."

    Rien que pour vous, quelques astuces pour reconnaître un sikh :

    - Il doivent toujours porter sur eux les Cinq K :
    Kesh : cheveux et barbe non coupés (assorti du turban pour tenir les cheveux)
    Kangh : un peigne pour se coiffer en toute circonstance
    Kach : un pantalon ample qui permet de combattre plus facilement
    Kara : un bracelet d'acier
    Kirpan : une dague recourbée (souvent en plastique pour pouvoir passer les aéroports)

    - Les hommes portent immanquablement le nom de Singh, signifiant lion, et les femmes celui de Kaur, signifiant princesse (cet usage était incompatible avec l'ancienne législation française d'hériter du nom de son père). De plus pour donner un prénom à leur enfant les parents ouvrent le Guru Granth Sahib sur une page au hasard, prennent la première lettre de la page et cherche un nom commençant par cette lettre. Cela offre un choix bien plus grand que la technique séculaire du calendrier.


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  • Lors de la mort, l'esprit est séparé du corps. Un non-initié à l'hindouisme sera alors pris d'une irrésistible envie d'en retrouver un, par contre l'initié serra retrouver la porte de la libération. Pourquoi ? L'hindouisme croit en quarte éléments fondateurs :

    • Dharma : les fonctions et les engagements
    • La Réincarnation : la renaissance
    • Karma : actions
    • Moshka

    L'hindouisme existe sur deux plans différents : le plan philosophique et le plan de la foi.

    Plan Philosophique

    La vie est cyclique par un processus ininterrompu de la mort et de la renaissance dans n'importe quel être vivant. Ce processus est appelé samsara (ou Réincarnation). Le but de la plupart des hindous, dans la religion où la croyance individuelle est respectée, est de se libérer de ce cycle. La libération peu être acquise par une variété de chemin tel que Bakti (dévotion et amour pour une divinité afin qu'elle gracie), Karma (ensemble des mérites et des erreurs accumulés), Jnana (la connaissance) et Ishvara (Dieu).

    Plan de la foi

    Les diverses divinités adorées par les hindous sont considérées comme différentes formes de leur dieu suprême : Brahman. Parallèle à la trinité chrétienne, il y a trois dieux principaux : Brahma, Vishnou et Shiva. Le Dieu Brahma symbolise le créateur, Vishnu représente le conservateur et Shiva représente le destructeur dans le cycle de l'existence.

    La Brahmanisme, nouvelle forme de religion védique se divise en 4branches :

    • Le Vishnouisme ou vaishamisme, qui se rapporte au culte du Dieu en tant que Vishnu ou l'un de ses avatars (=forme que prend un dieu en se réincarnant).
    • Le Shivaïsme qui se rapporte au culte de Shiva.
    • Le trantisme qui se rapporte à shakti, l'énergie souvent associée à une forme de Devi, la déesse mère.
    • Le Smartisme, qui croit en un seul Dieu mais accepte le culte de quelques divinités comme une chemin pour adorer Dieu.

    Chacun de ces cultes se pratique avec les moyens philosophiques ce sont leur méthodes qui différent. Selon une évaluation, les Vaishnavas qui constituent approximativement 80% des hindous d'aujourd'hui. La plupart des 20% restant sont Shaivismes, ils adorent Shiva ; le reste se consacre à Shaki, Ishvi ou la déesse ténébreuse kali.

    La célébrité de l'hindouisme

    L'une de l'hindouiste le plus connu est Mohandas Gandhi. De l'Afrique du sud, où il prit conscience des abus du régional colonial, au jour de sa mort, Gandhi. Gandhi mena un combat obstiné pour la non-violence, la vérité, la justice et l'indépendance de l'Inde. L'écho de sa pensée, forgée dans l'action, se perçoit aujourd'hui encore et connaît même une renaissance étonnante. Spectaculaire, intimiste et lucide Gandhi était et restera à jamais gravé dans les coeur de tous comme un homme extraordinaire et aussi et surtout comme un message de foi.

    Les quatre classes

    La religion hindoue n'est pas fondée sur une structure d'église unifiée; il n'y a pas de dirigeant et pas de direction hiérarchique. La société hindoue est divisée traditionnellement en quatre classes:

    1. Les brahmanes (la classe sacerdotale), 6% de la population (48 millions de personnes)
    2. Les Kshatriya ("guerriers, princes, nobles", en fait ceux qui détiennent le pouvoir politique)
    3. Les Vaiçya ("agriculteurs, artisans, commerçants"): ceux qui détiennent le pouvoir économique Kshatriyas + Vaicyas = 19% de la population, soit 150 millions de personnes.
    4. Les Çudras: (serviteurs des 3 autres classes) 50% de la population, soit 400 millions de personnes

    A cela, s'ajoutent les hors classes (ou parias), 25 % de la population, soit 200 millions de personnes.

    Ce qui distingue les quatre classes, c'est leur position par rapport au Veda. Ne pas confondre classes et castes. Les castes sont des sous-catégories des classes... Les prêtres hindous sont traditionnellement membres de la caste des brahmanes. Toutefois, le système des castes est devenu illégal en Inde en 1949 et de récentes décisions des tribunaux ont confirmé que les membres de toute caste ayant reçu la formation appropriée pouvaient devenir prêtres.


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  •  

    Voici une tentative d’approche très simplifiée et très incomplète du jaïnisme. Le jaïnisme est la plus ancienne philosophie-religion du monde et elle est toujours pratiquée par 4 à 8 millions d’individus majoritairement en Inde.

     

    Bien que le jaïnisme soit très minoritaire, son influence en Inde est très grande :

    Le jaïnisme essaye d’instaurer une égalité sociale en voulant faire disparaître le système des castes (d’origine divine pour les hindous).
    Le jaïnisme s’opposa depuis toujours à la pratique de l’esclavage.
    Le jaïnisme propose un statut pour les intouchables en Inde.
    Le jaïnisme essaye de rendre le peuple indien plus indépendant vis à vis des croyances ou superstitions et vis à vis de la domination des prêtres hindous (les brahmanes).
    Les jaïns ont inspiré à Gandhi sa politique de non violence. Enfin, du point de vue économique, les jaïns représentent 2% de la population indienne mais 50% du commerce passe entre leur mains.

    Le jaïnisme est une philosophie – religion basée sur la non violence = AHINSA.
    C’est pourquoi il n’a jamais essayé de convaincre par la force les principes de sa religion contrairement aux autres grandes religions (christianisme, culte musulman…) et accepte tous les adeptes qui voudraient pratiquer ses doctrines (contrairement au Judaïsme par exemple).

    Le jaïnisme est aussi la seule religion qui ne connaît pas l’intégrisme religieux, mais pratique les principes de façon très rigoureuse (contrairement au bouddhisme).
    Le jaïnisme est une philosophie qui prône le respect, la compassion et la non violence.
    C’est aussi une éthique rigoureuse assorti d’un pragmatisme très rationnel.
    Le jaïnisme ne se pose pas comme une religion révélée ni provenant d’une origine divine.

    Le jaïnisme vient du sanscrit Jina dharma = la religion des Jinas.
    Le jaïnisme peut être défini comme l’ensemble des principes suivis et prêchés par les Jina.
    Un Jina est un vainqueur, c’est un être humain qui a remporté la victoire de son âme.
    Tout le monde peut devenir un Jina.

    Les Jina sont de deux sortes :
    - ceux qui sont uniquement soucieux de leur salut personnel
    - ceux qui, après avoir atteint la connaissance suprême montrent à tous la voie de la libération = les tirthankaras (grands guides spirituels jaïns)

    Il y a déjà eu 24 thirtankaras dans le passé. Le premier, Rsabha (ou Adinatha) fut le premier empereur indien  et son fils Bharata donna son nom au territoire indien (Bharatavarsa). Le 24ème, Mahâvira était un contemporain plus âgé de Bouddha (6e s avant JC) et est considéré à tort comme le fondateur du jaïnisme.

    En effet le jaïnisme est la plus ancienne religion/philosophie du monde encore prêchée et suivie.
    Les historiens sont formels : découverte de statues jaïns dans la vallée de l’hindus plus de 3500 ans avant notre ère.
    Les hindous reconnaissent également que l’époque de Rsabha (le 1er tirthankara) correspond au commencement du monde (car pour les hindous le monde a été créé, ce qui n’est pas le cas pour les jaïns).

    Le jaïnisme en quelques mots

    Les jaïns ne croient pas en un dieu créateur. Pour eux le monde est incréé et éternel.
    Ils ne sont pas pour autant athées : ils ne croient pas en dieu mais croient en la divinité.
    Les seules formes divines sont des hommes qui ont réussis à libérer leurs âmes.
    Une âme libérée devient elle-même dieu.
    Le jaïnisme est une religion d’origine humaine et pas divine.
    Les principes jaïns sont les mêmes depuis 5000 ans. Le conservatisme rigoureux de la doctrine a été la cause de la survie de la communauté jaïna.

    Les jaïns sont de deux sortes : les laïques qui pratiquent les principes plus ou moins selon leurs possibilités (petits vœux) et les chefs religieux ou ascètes qui sont très rigoureux et veulent libérer leur âmes des particules karmiques (grands vœux). La doctrine du karma est une notion centrale (voir chapitre consacré au karma).

    Le grand leitmotiv jaïn est de parvenir à briser le cycle des réincarnations en faisant le bien autour de soi (principe de la non violence) afin que les mauvaises particules karmiques libèrent l’âme qui, enfin pure, sera libérée du cycle des naissances et promise à un bonheur infini, une connaissance infinie, une perception infinie, un pouvoir infini et devient ainsi une sorte de dieu vénéré par l’ensemble des jaïns.
    Pour essayer de libérer l’âme il faut s’appliquer à suivre des principes ou vœux.

    Les cinq vœux principaux (mahâvrata) :

    - AHINSA : principe de non violence envers tous les êtres vivants.
    Ne pas manger de viande, de poisson, de crustacé, de miel… ne pas porter du cuir, de la fourrure, de la soie ou tout autre matière nécessitant de tuer...
    Ne pas tuer des insectes sous prétexte qu’ils dérangent et par extension faire attention quand on marche dans l’herbe pour éviter de les écraser, éviter de laisser de l’eau dans un seau pour éviter qu’ils se noient, ne pas allumer de bougies le soir dehors pour que les insectes ne viennent pas s’y brûler les ailes etc...
    Les Munis (les Saint jaïns) ou les ascètes par exemple balayent le sol avant de marcher pour respecter la vie de minuscules insectes et se couvrent la bouche d’une étole blanche pour ne pas risquer d’en avaler.
    Par extension, il s’agit de respecter la Nature dans sa globalité car nous en faisons partie, nous n’en sommes qu’un petit maillon et il faut veiller à solidifier cette chaîne de la vie.
    Ahinsa est le vœu principal et les autres, secondaires, en découlent :

    - SATYA : ne pas mentir. C’est le vœu de ne pas se perdre dans le faux, dans le mensonge et par extension c’est aussi réfléchir avant de parler pour ne pas blesser quelqu’un par ses paroles.

    - ASREYA : ne pas voler. C’est le vœu de l’honnêteté, de ne pas s’approprier ce qui n’a pas été donné et par extension de demander avec une permission.

    - BRAHMACHARYA : pas d’impureté sexuelle pour les laïques ou chasteté pour les ascètes. Il est toujours bon de rappeler que le viol, la pédophilie, la zoophilie etc sont des actes de violence contraires à l’ahinsa.

    - APARIGRAHA : pas d’avidité. C’est le vœu de ne pas avoir d’attachement pour une chose comme l’argent, un lieu ou une personne et par extension c’est celui de se restreindre dans ses possessions car la possession attire la jalousie qui attire la violence. Il s’agit là aussi de vaincre sa nature matérielle par un travail spirituel.

    Les quatre vertus supplémentaires :

    - MAITRI : amitié pour tous les êtres vivants
    - PRAMODA : joie de voir des êtres plus avancés que soi
    - KARUNYA : compassion pour les malheureux
    - MADHASTHYA : indifférence envers les discourtois et la discourtoisie

    LA TRIPLE VOIE DU SALUT :

    Ratnatrayamarga : les trois voies pour libérer son âme car l’âme est paralysée du fait de son association à de la matière karmique et c’est la raison pour laquelle l’homme est imparfait.

    - la foi juste = avoir la conviction de la justesse des principes fondamentaux du jaïnisme, être exempt de perversité, soutenir ceux qui ont des convictions justes, s’efforcer de propager les principes jaïns et détourner les gens des mauvaises croyances (comme les superstitions), être exempt d’orgueil.
    - la connaissance juste = connaître les principes jaïns acquis par la lecture et par l’audition des écritures avec dévotion, zèle, respect, sérieux, avec la compréhension exacte de leur sens, au moment opportun et avec l’ouverture d’esprit qui convient.
    - la conduite juste = une conduite qui n’est pas en infraction avec la foi juste et la connaissance juste. Deux sortes de conduite : la conduite partielle, imparfaite avec des réserves (celle des laïques jaïns) et la conduite complète, parfaite et sans réserve (celle des ascètes voulant atteindre le nirvâna). Evidemment, il y a aussi un éventail de conduites entre ces deux extrêmes.

     


    3 commentaires

  • L'Hindouisme, la religion principale de l'Inde, remonte on le croit à plus de 3000 ans avant J.-C. Cependant elle a subi beaucoup de remous et modifications jusqu'à nos jours.

    Bien qu'il soit difficile de dresser un "profil" de cette religion, tant elle diffère selon ses adeptes, on peut néamoins remarquer qu'il existe des convergences. Selon le philosophe Radhakrishnan, l'Hindouisme n'est pas une théorie a propos d'un Dieu, mais la conscience d'une réalité ultime, à laquelle on peut accéder. 
    La plupart des Hindous croient que l'homme a 4 buts ultimes : La prospérité matérielle, la satisfaction des désirs (Kama), la possibilité de changer sa position sociale par l'accomplissement des devoirs, et enfin l'atteinte de la liberté, au-delà du cycle de réincarnations que l'homme accomplit.

    Les hindouistes croient en une puissance spirituelle appelée Brahman. Brahman est source de toute vie, présent en tout lieu et toute chose. L’âme humaine, appelée atman, ne fait qu’un avec Brahman. Les hindouistes croient qu’un être peut se réincarner plusieurs fois, sous forme humaine, animale ou végétale. Le cycle des renaissances doit se poursuivre jusqu’à l’acceptation de l’unité avec Brahman. La plupart des hindouistes aspirent à se délivrer de ce cycle.

    Donc, les Hindous croient en la réincarnation, et pour eux chaque être vivant a une âme, un "self" . Chacune de ses actions laissera une trace indélébile dans le self, et sera portée dans la vie ultérieure...

    Les hindouistes doivent respecter l’ahimsa. C’est un principe non violent, impliquant l’absence de volonté de nuire. De nombreux animaux sont sacrés pour les hindouistes, en particulier les vaches. Les hindouistes les plus pieux sont végétariens.

    Les hindouistes sont polythéistes : ils adorent plusieurs dieux. Leurs principales divinités représentent le cycle de création-destruction du monde. Brahma (à ne pas confondre avec Brahman) est le créateur de l’Univers. Vishnou est le dieu protecteur et conservateur. Shiva représente à la fois la destruction et la régénération.

    Dans une forme de culte appelé puja, les hindouistes prient un de leurs dieux d’entrer chez eux, ou dans le temple. La divinité, représentée par une image, est traitée comme un invité d’honneur. On lui fait des offrandes, notamment de la nourriture et de l’eau.

    Les tantristes recherchent la connaissance spirituelle pour se délivrer du cycle des renaissances. Ils récitent des mantras et dessinent des mandalas.

    Depuis les temps anciens, les hindouistes font fréquemment des pèlerinages (visite d’un lieu saint). De nombreux lieux de pèlerinage bordent le Gange, dans le nord de l’Inde, fleuve sacré entre tous.

    Quelques mots maintenant sur la philosophie hindoue. Chacun connaît ou a entendu parler du Yoga... Mais on sait rarement de quoi il s'agit exactement. C'est un système de pensée, remontant à plusieurs siècles, qui est rattaché à la méditation. Sa pratique mènerait, ultimement, à la délivrance du cycle de réincarnations. En fait il fait partie d'un système plus large, nommé vedanta; cette école de pensée sépare l'homme simple du dieu uniquement à cause de l'ignorance du premier.
    e dans le self, et sera portée dans la vie ultérieure...


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