• Depuis la nuit des temps, l'homme a matérialisé sa peur de la mort et du néant par l'apparition d'angoisses nocturnes. La spectropathie fondée sur l'hallucination de la vue et du toucher ainsi que la tristesse des sujets et les cauchemars allaient alimenter un climat contagieux de terreur collective dont le vampire est certainement la créature la plus connue. Parmi ces formes, l'animation démoniaque d'un cadavre est certainement la plus ancienne, on retrouve ces traces jusqu'à l'antiquité et au début du christianisme. Le démon pouvait prendre une forme corporelle attractive (succube) afin d'ajouter la possession physique à la possession psychique. Il pouvait se contenter à cette fin d'entrer en possession du corps d'un défunt et de le manoeuvrer comme un automate. Ces démons pouvaient prendre la forme d'une jolie fille pour les posséder et les sucer de leur sang , les égorger ou les dévorer. On distingue parmi ces " précurseurs " indirects des vampires :

    Les Lamies :serpents ailés se terminant par une tête et un buste de femme. Dans la mythologie grecque, Lamia, autrefois belle jeune femme fut punie par la jalouse Héra qui tua tous ses enfants, pour se venger Lamia se métamorphosa en monstre, mangeant les nourrissons des jeunes parents.
    Les Striges :démons femelles aillées munies de serres.
    Les Empuses :spectres multiformes de la nuit pouvant se muer en monstres innommables ou en créatures de rêve.
    Les Omosceles :démons aux pieds d'ânes qui s'attaquaient aux voyageurs égarés.

    Une variante orientale de ces démons est la Goule qui d'après les Mille et une nuit erre dans les campagnes et se jette par surprise sur les passants pour les tuer ou le cas échéant se rend la nuit dans les cimetières se repaître de la chair des défunts. Pourtant vers le milieu du 18 ème siècle qu'on s'applique à nous dépeindre comme celui des lumières et du rationalisme, d'étranges cas sont signalés dans la lointaine Hongrie .... Elle est le théâtre d'abominations, on y' voit des hommes morts depuis plusieurs mois revenir, parler, marcher, infester les villages et sucer le sang de leurs proches. Pour ces malheureux villageois, une seule délivrance : l'exhumation du corps, l'empalement, la décapitation et l'extirpation du coeur. D'autres par contre entendent la nuit venue dans les cimetières les morts "mâcher" dans leurs tombeaux provocant un bruit semblable à celui qu'un porc fait en mangeant. Un fil ténu relie l'état vampirique à la démonologie, il réside d'une part dans les croyances folkloriques qui veulent qu'après leur mort, les loup garous deviennent vampires ; d'autre part dans le fait que les démons incubes empruntent souvent le véhicule des cadavres pour parvenir à leurs fins érotiques. Cadavres de sorciers, excommuniés, suicidés sont la nourriture diabolique d'une psychose infernale.

    Delancre l'exprime clairement dans son Tableau de l'inconstance paru plus de cent ans avant le déclenchement de cette incroyable épidémie :

    Les corps des morts ne sont jamais ôtés de leur repos par les bons anges ... Les démons seuls qui tourmentent les mortels et morts et vivants, ont accoutumés de s'en servir ... Les démons se joignent volontiers au corps des méchants et des damnés De nombreux intellectuels se penchèrent sur cet inquiétant problème qui n'avait rien de tellement nouveau puisque la Bible, Homere, Ovide l'avaient abordé par le biais de la nécromancie.

    Plus édifiant encore sont les faits mentionnés dans de nombreux comptes rendus, des textes rapportent que l'évêque d'Olmütz en Moravie, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, mit sur pied des commissions d'enquêtes. Ces dernières recueillaient les témoignages, exhumant les corps suspecté de maléfice nocturne et procédaient à leur examen.

    En cas d'absence de signe de corruption charnelle, les corps étaient soumis à une procédure judiciaire au terme de laquelle ils étaient livrés au bourreau pour être exécutes suivant un rituel particulier : Après leur avoir planté un pieu en plein coeur et coupé la tête, les restes étaient brûlés et les cendres dispersées. Ces commissions étaient généralement formés d'autorités ecclésiastiques, militaires, judiciaires et médicales.

    Une anecdote tirées du livre de Michael Ranft " De masticatione mortuorum in tumulus liber " sur le cas de Mr Plogojowitz :

    Après donc qu'on est exhumé le cadavre, on trouva que son corps n'exhalait aucune mauvaise odeur, qu'il était entier et comme vivant, à l'exeption du bout du nez qui paraissait un peu flétri et desséché. Que ses cheveux et sa barbe étaient crus, et qu'a la place de ses ongles qui étaient tombés, il en était venu de nouveaux ; que ses sous sa première peau, qui paraissait comme morte et blanchâtre, il en paraissait une nouvelle saine et de couleur naturelle, ses pieds et mains étaient aussi entiers qu'on les pouvait souhaiter dans un homme bien vivant. Ils remarquèrent aussi dans sa bouche du sang tout frais, dans l'indignation ou se trouvaient tous les assistants, on envoya aussitôt chercher un pieu bien pointu, qu'ils enfoncèrent dans la poitrine du vampire, d'ou il sortit quantité de sang frais et vermeil, de même que par le nez et la bouche. Après cela les paysans mirent le corps sur un bûcher, et le réduisirent en cendres

    Ce type de procès aux défunts se multiplièrent au début du XVIII eme siècle en Europe centrale et orientale, c'est l'Abbé benedictain Dom Augustin Calmet qui synthétise le mieux les préoccupations en rassemblant nombre de témoignages et de compte rendus dans son " Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie " de 1751. Une étude qui connut un succès dans pareil, Jean Jacques Rousseau dans une lettre à l'archevêque de paris, s'avouait étonné par l'abondance de témoignages autorisés. Voltaire dans son dictionnaire philosophique relevait le paradoxe suivant :

    Les chrétiens d'Occident considéraient ces corps comme un signe de béatitude tandis que pour les chrétiens d'Orient, il s'agissait d'un signe de damnation Cette multitude de textes nous démontrent comment les superstitions et les terreurs ancestrales exerçaient leurs influences sur les esprits ou chacun suivant la remarque du célèbre criminologiste Le Dr Locard " On tremblait à l'idée de s'éveiller dans un tombeau ". Depuis très longtemps le peuple des campagnes avait constaté que les démons hantaient les cimetières, obligeant les personnes disparues soupçonnées de vampirisme de dévorer leur suaire. Ce bruit résultant de cette mastication passait pour annoncer l'éclosion de la peste et entraînait la violation et la mutilation des cadavres. Deux illustres savants :Phillipe Retrius, auteur d'un traité De masticotione mortuorum de 1679 et Michael Ranft, à qui l'on doit un De masticatione mortuorum in tumulus de 1728 devaient accréditer l'hypothèse selon laquelle certains défunts dévoraient dans leurs tombeaux tout ce qui s'y trouve. Toujours selon Dom Calmet la coutume voulait qu'on mît une motte de terre sous leur menton ou qu'on leur serrât la gorge lors de la mise en bière.

    On tentera de répondre à ces cinq questions :

    Les morts mâchent-ils en faisant du bruit avec la bouche ?
    Dévorent ils leur linceul ?
    Sont ils le plus souvent de sexe féminin ?
    Se manifestent ils seulement en temps de peste ?
    Causent ils la mort de leurs proches ?

    Quelques réponses :

    Les morts dévorent ils leur vêtement ?

    Or les rapports fournis sur les morts qui mâchent, en majorité s'accordent pour dire que le mort a dévoré et avalé de ses vêtements funéraire tout ce qu'il a pu atteindre avec sa bouche. Or le cas Hongrois que nous nous efforçons d'examiner ne nous livre pas d'information semblable. Exhumé, Plogojowitz avait tous ses vêtements encore intacts. La seule chose qui semble appartenir a ce motif est le sang qu'on a trouvé dans la bouche et que l'on a cru sucé par lui sur des gens qu'il avait tués. Les serpents carnivores : peut il en naître de la moelle des os ? Il existe plusieurs espèces de créatures qui se nourrissent de chair humaine et qui peuvent facilement descendre dans les tombes pour y ronger les cadavres. la première place revint aux serpents dont on constate le goût pour la chair tendre .

    Cause de la voracité des morts :

    Nous pensons que les serpents élisent domicile dans les cadavres et que ce sont eux qui tirent les étoffes

    Le sexe féminin :

    Toute pierre est bonne à ramasser pour la lancer sur la réputation de la femme

    Pourquoi la devoration des cadavres ne s'observe qu'autour de la bouche ?

    Nous répondons :c'est parceque ces parties là sont dénudées, la coutume veut que le corps soit couvert avant l'ensevelissement par les vêtements funéraires, à l'exemption du visage et des mains, ainsi les autres membres restent généralement hors d'atteinte dans les tombeaux mais les mains, du fait de leur maigreur n'offrent guère de pâture aux petites bêtes, en revanche le visage et le cou, charnue et d'un tissu riche en graisse sont les parties les plus tendres à manger et constituent donc une proie plus facile à manger.

    Un raisonnement logique nous permet d'expliquer l'apparition de ces superstitions par :

    Inhumations précipitées à la suite de prénomenes cataleptiques ou d'épidémies hautement contagieuses.
    Croyances et superstitions relatives a la méchanceté des disparues.
    La mort des suicidés dont les villageois se sentaient plus ou moins responsables.
    La conservation " miraculeuse " des cadavres par des terrains riches en arsenic.
    la porphyrie :anomalie du métabolisme entraînant des malformations dentaires et incitant à réclamer des absorptions de sang.


    3 commentaires

  • Le loup, qui a de tous temps inspiré aux hommes une crainte mêlée de fascination, apparaît dans les folklores de nombreux peuples sous la forme d'un personnage légendaire : le loup-garou. Voici les caractéristiques et les légendes associées à cet être mythique.

    Le loup-garou ou lycanthrope (du grec lycos,"loup" et anthropos, "être humain") est un être de légende.


    Dans les récits et les mythes, il est présenté comme un être humain capable de se transformer en loup et d’acquérir les caractéristiques propres à cet animal, notamment sa puissance musculaire, son agilité, sa ruse et sa férocité.

    Le loup-garou est un personnage qui nourrit depuis longtemps notre imaginaire. Il est utilisé aujourd’hui encore dans la littérature et le cinéma fantastique.
    On le retrouve par exemple dans la série des Harry potter avec le personnage du Professeur Lupin.

    Les origines de ce personnage mythique ne sont pas connues précisément, mais elles sont de toute évidence très anciennes et communes à de nombreux peuples européens.

    Dans la mythologie, les loups-garous ont longtemps été associés aux vampires, avec lesquels ils partagent de nombreux points communs et qui sont leurs ennemis naturels. On pense cependant que le mythe du loup-garou est beaucoup plus ancien que celui du vampire.

    De nombreuses légendes font référence aux loups-garous en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale. Dans la tradition scandinave, ce personnage est appelé vargúlfr.

    A noter : le terme slave qui sert à désigner le loup-garou (vukodlak) est aussi utilisé en Bulgarie et en Serbie pour parler des vampires.

    En Europe occidentale, des textes faisant référence à la lycanthropie sont attestés dès l’Antiquité : au Ve siècle av. J.-C., Hérodote parle de magiciens habitant les contrées des bords de la mer Noire capables de se métamorphoser à volonté en loups, puis de reprendre leur apparence humaine.

    Dans la mythologie grecque, Léto, la mère d'Artémis et Apollon, s’est protégée de la colère d’Héra en se transformant en louve.

    L’écrivain latin Ovide raconte aussi que Lycaon, le roi d'Arcadie, a été puni par Zeus pour son impiété et transformé en loup.

    Le mythe de l’homme se transformant en animal sauvage est commun à plusieurs cultures.

    On trouve ainsi dans la mythologie pyrénéenne et basque un être mi-homme, mi-ours : le Basajaun. En Afrique, il existe aussi des légendes concernant l’homme-léopard (au Congo), l’homme-chacal et l’homme-hyène (en Abyssinie).
    Au Mexique, les nahuals et les tlahuelpuchi sont des hommes-coyotes doués de pouvoirs magiques.

    Le mythe du loup-garou se caractérise tout d’abord par la métamorphose animale : selon la légende, lors des nuits de pleine lune, les loups-garous se transforment en loups énormes. Dans certaines légendes, ces êtres malfaisants se tiennent debout sur leurs pattes arrière, comme l'être humain.
    Ils se mettent en chasse et, ne contrôlant plus leurs faits et gestes, peuvent tuer de nombreuses victimes en une seule nuit.
    Pour s’en protéger, il faut utiliser de l'eau bénite car les loups-garous sont considérés comme des créatures du Diable et ont la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées.

    Il est également possible de les tuer avec une balle en argent ou avec des pieux d'argent.
    La transmission par morsure est une invention récente du cinéma américain, par rapprochement avec le mythe du vampire. Dans la tradition, on peut devenir loup-garou à cause d’une malédiction prononcée par un sorcier ou par un prêtre ou encore, selon une croyance lituanienne, en trinquant (sans le savoir) avec un loup-garou qui prononce une formule de transmission.

    C’est à partir du XVe siècle que les légendes, en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale, font état de l’existence de philtres magiques permettant aux loups-garous de retrouver leur aspect humain.


    1 commentaire
  • La Mort a été représentée en tant que figure anthropomorphe ou comme personnage fictif dans la mythologie et la culture populaire depuis l’aube de la civilisation. Parce que la réalité de la mort a eu une influence considérable sur la psyché humaine et le développement de la civilisation dans son ensemble, la personnification de la mort en tant entité vivante, consciente et sensible, est un concept qui semble avoir existé dans de nombreuses cultures, depuis l’aube de notre Histoire. Selon les langues, elle est un personnage soit féminin, soit masculin. Elle est souvent représentée sous forme d’un squelette (ou d’un squelettoïde présentant quelques rares lambeaux de peau sur certains os), parfois vêtu d’un grand manteau à capuche.

    Au États-Unis, La Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge, noire avec capuche, éventuellement une grande faux, tandis qu’en Europe elle est souvent dépeinte similairement mais vêtue d’un linceul blanc.

    Exemples de représentation de La Mort : Dans le folklore européen moderne, La Mort est connue sous le nom de "La Grande Faucheuse" ou tout simplement "La Faucheuse". En anglais, La Mort est appelée The Grim Reaper, littéralement "Le Faucheur Sinistre", le mot "Grim" voulant à la fois dire "sévère", "horrible", "déterminé", "féroce", etc.

    Au Moyen Âge, La Mort est imaginée comme un corps humain momifié ou en décomposition, qui deviendra plus tard le squelette vêtu d’une toge qui nous est familier. Inversement, La Mort est parfois représentée sous les traits d’une belle femme souvent vêtue de noir. La Mort est parfois représentée dans les œuvres de fiction et l’occultisme sous le nom d’ Azraël, L’Ange de La Mort. (À noter que le nom "Azraël" n’apparaît dans aucune version de la Bible ou du Coran)

    À cause de l’intime lien entre le Temps, la vieillesse et La Mort, le Temps en tant que figure mythologique et parfois associé a La Mort.

    Un Psychopompe est un esprit, une déité ou un être dont la tâche est de conduire les âmes récemment décédées dans l’autre monde. La représentation de la mort portant une faux remonte à l’image du dieu grec Chronos. Celui-ci était fréquemment représenté en portant un globe surmonté d’une faux. Chronos est le père des dieux de l’Olympe, dont Zeus. Cependant, pour échapper au cycle infernal du temps qui le condamne à vieillir, (le préfixe chrono- signifie le temps en grec) il décide de dévorer ses enfants. Au sixième enfant, son épouse Rhéa, lassée de ces infanticides lui donne une pierre à manger. Chronos "vomit" ses enfants, qui le renverseront plus tard. Exilé sur Terre, en qualité de simple mortel, il fonde une communauté agricole, désignée par les Anciens sous le nom d’Âge d’Or. De là viendrait l’attribut de la faux, outil qui symbolise les récoltes, et de cette manière les saisons qui rythment l’existence, que Cronos a cru pouvoir maîtriser.

    La mort dans la mythologie

    Il existe dans toutes les mythologies des divinités qui incarnent la Mort ou certains de ses aspects :
    Ankou (Breton ; cf. en grec : anankè, la nécessité)
    La Camarde
    Izanami (Shinto)
    Mictlantecuhtli (Aztèque)
    Morrigan (Irlandais/Celtique)
    Pluton (Romain)
    Mot (Cananéen)
    Odin (Viking)
    Osiris (Égyptien)
    Anpu (Égyptien)
    Shemal (Sémitique)
    Sielulintu (Finlandais)
    Thanatos (Grec)
    Yama (Hindou)
    Yan Luo (Chinois)

    La mort dans la mythologie hindoue

    Dans les écrits hindous connus sous le nom de Vedas, le maître des morts est appelé Yama ou Yamaraj (littéralement le seigneur de la mort). Yamaraj monte un boeuf noir et possède un lasso torsadé avec lequel il attrape les âmes pour les emmener dans sa demeure, Yamalok. Ce sont ses suivants, les Yamaduts, qui portent les âmes jusqu’à Yamalok. Ici, les bonnes et les mauvaises actions sont comptabilisées par Chitragupta, qui autorise alors Yama à décider où iront les âmes dans leur prochaine vie, suivant la théorie de la réincarnation. On croit que les âmes peuvent renaître sur Terre aussi bien dans un univers paradisiaque qu’infernal, en fonction des actions de la vie passée. Celles qui peuvent se prévaloir d’un bon karma et d’un bon bakhti dans leurs vies atteignent le Moksha, la libération du cycle des morts et des renaissances, ainsi que des souffrances induites par la vie emprisonnée dans le corps. Yama est également mentionné dans le Mahabharata comme un grand philosophe et comme un dévot de Krishna.

    Au Japon

    Dans le Kojiki, on raconte qu’après avoir donné naissance au dieu du feu Hinokagutsuhi, la déesse Izanami mourut, blessée par ce feu, et entra dans le royaume de la nuit perpétuelle, Yaminokuni. Par la suite, Izanagi, son époux, la trouva dans le pays de Yomi alors qu’il tentait de la ramener chez les vivants. Hélas, Yomi est situé dans le monde souterrain, et Izanagi retrouva son épouse ravagée par la décomposition. Lors d’une dispute avec lui, Izanami proclama que prendre 1000 vies chaque jour était la preuve de sa position de déesse des morts. Dans la culture populaire, la mort est également représentée sous les traits d’Enma (Yama), Enma Ou ou Enma Daiou (Enma-Roi ou Enma-Grand Roi, traductions de Yama Raja). Le Yama hindouiste a inspiré plus tard le Yanluo chinois et le Enma japonais. Enma règne sur le monde souterrain, pareil à l’Hadès grec, et il décide du destin des morts, le paradis ou l’enfer. Les parents japonais menaçaient ainsi leurs enfants : s’ils mentaient, Enma leur couperait la langue dans l’au-delà.

    Il existe d’autres dieux de la mort, les shinigami, qui ressemblent à la vision occidentale de la mort sous la forme de faucheuse. Les représentations des shinigami (le terme est souvent au pluriel) sont courants dans l’art et la fiction du Japon moderne, et quasiment absents dans la mythologie traditionnelle.

    Dans le paganisme slave

    Les anciennes tribus slaves voyaient la mort comme une femme vêtue de blanc, tenant à la main des jeunes pousses qui ne fanaient jamais. Etre touché par ces pousses faisait tomber dans un sommeil perpétuel. Cette représentation a survécut au christianisme durant tout le Moyen-Âge, et n’a été remplacé par l’image plus répandue dans la tradition européenne d’un squelette allant et venant qu’à la fin du 15è siècle.

    Dans les trois religions monothéistes

    Dans la Bible, le quatrième cavalier de Révélation 6 est appelé la Mort : il est représenté suivi par les Juifs et Hadès. L’Ange du Seigneur a ainsi fauché 185 000 hommes dans un camp assyrien (2 Rois ; 19,5). Quand Dieu décide de tuer les premier-nés égyptiens, il ordonne au "destructeur" (shâchath) d’épargner les maisons marquées par du sang sur le linteau et les montants des portes (Exode ; 12, 23). L’ange de la destruction mal’ak ha-mashḥit, se déchaîne contre le peuple de Jérusalem (2 Samuel ; 24,15). Dans les Chroniques (21, 16), le roi David voit "l’ange de Yahvé qui se tenait entre le ciel et la terre, l’épée dégainée à la main, tendue vers Jérusalem." Dans le livre de Job (33,2), on trouve le terme de "destructeur" (memitim)que la tradition a identifié à "l’ange destructeur" (mal’ake Khabbalah), alors que le livre des Proverbes (26, 14) fait mention des "anges de la mort" (mal’ake ha-mavet). On trouve également le nom d’Uriel comme ange de la mort.


    votre commentaire
  • Une histoire bien connue mais qui donne quand même des frissons...
    C'était il y a longtemps, on racontait des histoires sur une certaine dame blanche.
    Des chauffeurs auraient aperçu sur la route, une jeune fille très belle et qui semblait très pâle, presque fantomatique.

    Cette jeune fille faisait du pouce pour pouvoir retourner chez elle.
    Un chauffeur l'aurait embarquée et lui avait demandé ou elle allait. Elle lui donna l'adresse. Alors le chauffeur la conduisit à l'endroit indiqué car lui aussi se rendait dans les alentours du même endroit.

    Pendant tout le long du trajet la jeune fille demeurait silencieuse et répondait à peine aux questions que lui posait le chauffeur, qui voulait se montrer sympathique. Il ne réussit qu'à savoir son nom; Margaret.

    Arrivés enfin à destination le chauffeur se retourna pour dire à la jeune fille qu'ils étaient arrivés mais...elle avait disparu ! Intrigué, le brave homme alla frapper à la porte de la demeure que la jeune fille lui avait indiquée. Une vieille femme à la mine fatiguée répondit et lui demanda, sur un ton brusque, ce qu'il voulait. Il lui demanda si une certaine jeune fille répondant au nom de Margaret vivait ici.

    La vieille femme parut effrayée mais répondit: "Oui, il y avait bien une Margaret qui vivait ici il y a bien longtemps. Un jour, alors qu'elle faisait de l'auto-stop sur le bord de la route, un homme l'embarqua et l'assassina. Elle ne put jamais retourner chez elle et depuis ce temps, à chaque année, elle revient, sur le bord de la route et essaie de revenir chez elle afin de connaître le repos éternel".

    Pourquoi la Dame Blanche?

    On l’appelle ainsi car lorsqu’elle apparaît aux gens, elle est toujours vêtue de blanc ou entourée d’un halo blanc.

    Quelle est l’origine de cette légende ?

    A l’origine la Dame Blanche était plutôt un fantôme errant dans un château et attachée à une famille.
    Ainsi, les tous premiers témoignages de la Dame Blanche, viennent d’Allemagne, où l’on dit que la Dame Blanche est en fait la Fée Mélusine, elle apparaissait dans le château, quand un membre de sa lignée devait mourir.
    Elle est aussi une familière des Familles De Neuhaus et De Rosenberg, où elle apparaît pour annoncer une naissance ou un décès dans la famille.
    En France, une Dame Blanche errerait dans le château de Pouancé, Château datant du XII siècle et situé dans le Maine et Loire. Elle serait le fantôme d’une femme, qu’un mari jaloux aurait emmurée vivante au château, en l’attachant sur une chaise devant une table où étaient posés des couverts d’argent. D’ailleurs le marquis de Preaulx qui y vivait à la fin du XVIIIème siècle, nota dans ses chroniques, que l’on avait retrouvé dans une pièce, le squelette d’une femme, tout y était, la table, la chaise et les couverts d’argent.

    De nos jours où apparaît-elle?

    Elle surgit toujours au même endroit, au bord d’une route, à un croisement ou près d’un pont. Ces lieux sont d’ailleurs, symboliquement, des passages entre notre monde et
    l’au-delà.
    Les gens qui témoignent l’avoir vue, disent qu’elle était seule, la nuit (en général vers minuit), et semblait avoir besoin d’aide. On dit d’ailleurs que ceux qui ont fait preuve de compassion, en la prenant dans leur voiture, échappent à un accident, alors que ceux qui ne se sont pas arrêtés en sont victimes.
    Dans tous les cas, one ne distingue pas vraiment son visage et elle disparaît brusquement sans laisser de traces.

    La Dame Blanche de Chapereillan dans l’Isère.

    Je citerais celui-ci en premier car il vient d’un médecin. Personne qui à priori est plutôt réaliste avec les pieds bien sur terre. Ce témoignage date de 1977. Ce médecin rentre un soir chez lui, sous une pluie battante. Il voit au bord de la route, une jeune femme vêtue de blanc, il s’arrête et lui propose de la ramener chez elle. Elle accepte et après avoir indiqué son adresse elle ne dit plus un mot. Elle reste très silencieuse jusqu’au moment où ils passent sur le Pont-du-Furet. A cet instant, elle se montre agitée et effrayée. Arrivée à destination, le médecin lui prête son parapluie et attend qu’elle lui ramène. Ne la voyant pas revenir, il va sonner à la porte. Un couple lui ouvre, il raconte alors son histoire et décrit la jeune fille. Le couple, visiblement très ému, lui apprend alors qu’il s’agit de leur fille unique, mais que celle-ci est morte en moto au Pont-du-Furet, des années auparavant.

    La Dame Blanche de Palavas dans l’Héraut.

    Ce témoignage date de 1981. Un soir, quatre amis rentrent chez eux à Montpellier. Ils sont à Palavas, quant au alentour de minuit, ils voient une femme vêtue de blanc au bord de la route. Ils s’arrêtent et lui proposent de l’amener à Montpellier. Elle accepte d’un hochement de tête et monte à l’arrière entre deux passagers. A peu près 1 Km plus loin, alors que jusque là elle était très silencieuse, elle se met à crier : « attention au virage! . Le conducteur ralentit et passe le virage sans encombre. C’est alors que ses passagers se mettent eux aussi à crier car la femme à brusquement disparue sans laisser de traces, alors que la voiture roulait fenêtres fermées et qu’elle était coincée entre les 2 passagers arrières. Les 4 amis, assez secoués, on le serait à moins, vont tout raconter à la police. Celle-ci est d’abord septique et croit plutôt à une plaisanterie de mauvais goût. Mais ensuite, les policiers furent convaincus de la bonne foi des témoins, car après plusieurs auditions, les 4 amis déclarèrent toujours la même chose et ne se sont jamais contredits. Aujourd’hui, ils évitent de parler de cette histoire.

    La Dame Blanche du C.H.U de Caen dans le Calvados.

    Ella apparaît juste après l’hôpital sur la route en direction de Luc-sur-Mer. Il existe plusieurs témoignages de cette Dame Blanche. On la décrit comme une jeune femme, vêtue de blanc, qui déclare vouloir aller à Luc-sur-Mer. Là aussi, elle est très silencieuse, jusqu’au moment, où à l’entrée de Luc-sur-Mer, elle se montre très agitée et crie : « Attention le virage est traître ! . Lorsque le virage est passé, elle disparaît brusquement du véhicule à la grande stupeur des passagers. On raconte qu’une jeune femme serait morte dans un accident ayant eu lieu sur ce virage en 1970.


    11 commentaires
  • C'est une sorte de dragon ailé qui porte une escarboucle sur le front (contrairement au dragon, la vouivre ne possède pas de membres antérieurs). Cet œil, une gigantesque pierre précieuse, est parfois caché dans les roseaux des berges d'une rivière ou d'un lac tandis que la vouivre y pêche, et peut être subtilisé par un voleur audacieux. Le reste du temps, la vouivre veille sur les trésors souterrains.

    Dans les contes populaires et en héraldique, serpent fantastique préposé à la garde d’un trésor possédant un corps de serpent, des ailes de chauve-souris et des pattes de pourceau.

    Son nom viendrait du latin vipera signifiant vipère. L'origine de son appellation pourrait aussi provenir de vivere (vivre en latin).

    Dans vouivre, certains retrouvent une racine indo-européenne Gwer, Gwor, indiquant une idée de "chaleur" et dont dérivent des mots allemands, anglais et français qui ont perdu le son guttural initial ou qui l'ont adouci en un f comme warm et four; en d'autres termes.

    La "Vouivre" ou la Guivre aurait été primitivement un "serpent de feu" et non pas un serpent d'eau. Cette étymologie expliquerait pourquoi les vouivres ont des ailes et portent au front une escarboucle étincelante, c'est-à-dire un charbon ardent, en latin carbonculus ; quand elles plongent dans les fontaines ou dans les puits, elles laissent leur escarboucle sur la margelle. Il y a là une association de la "vouivre" avec une idée de lumière et de chaleur sortie des entrailles de la terre; aussi, traditionnellement la vouivre garde-t-elle les trésors souterrains. Souvent d'ailleurs la Vouivre crache le feu.

    On serait également tenté de rapprocher la " Vouivre " de Hwyfar (esprit, fée en gallois) que l'on retrouve dans Gwen Hwyfar ou Guenièvre. Ce qui donnerait une explication du rapport entre les jeunes filles et les serpent selon les légendes.


    De nombreuses vouivres sont représentées comme une sorte de dragon ailé qui porte une escarboucle sur le front. Cet œil, une gigantesque pierre précieuse, est parfois caché dans les roseaux des berges d'une rivière ou d'un lac tandis que la vouivre y pêche, et peut être subtilisé par un voleur audacieux.

    Cette pierre a fasciné les hommes. Leur convoitise se retrouve dans de nombreuses légendes de nos provinces et les amène à la tuer pour s'emparer du diamant comme dans les contes similaires du Cantal, du Puy-de-Dôme, de Vienne, de Basse-Normandie, de Bresse, du Revermont... Paul Sébillot, dans Le Folklore de France, a recensé beaucoup de légendes ainsi qu’Henri Dontenville dans son Histoire et géographie mythiques de la France.

    À Brétigny en Côte-d'Or, « Lai Sarpan du Bois du Roz » avait une couronne sur la tête, un œil de diamant, des écailles brillantes et sonores et un anneau à la queue.

    Dans le conte, Le Serpent au diamant, le bûcheron qui dérobe l’escarboucle apprend de la bouche du roi qu’elle a le pouvoir de transformer le fer en or.

    Les montagnes des Alpes et du Jura, un serpent volant aux proportions énormes, appelé vouivre, portait sur sa tête une aigrette ou couronne étincelante, et sur le front un œil unique, diamant lumineux qui projetait une vive lumière que l'on voyait de très loin. Lorsqu'elle voltigeait avec bruit de mont en mont, une haleine de flammes et d'étincelles sortait de sa bouche.

    On voyait jadis dans les forêts de Luchon de grands serpents qui avaient une pierre brillante sur le front.

    La « Male Beste » des bords de la Garonne est aussi, dotée au front d'un seul œil.

    Les serpents volants ne sont pas rares. Tels ceux du Château de la Fraudière à Jouhet (Côte-d'Or) et de Presly (Cher), la serpente volante du Château de Rosemont à Luthenay-Uxeloup (Nièvre), la couleuvre volante du château de la Motte-Chevagnes (Allier) entre autres.

    Toutefois, la vouivre peut avoir d'autres formes : on conte que les habitants du Valais se débarrassèrent d'un monstrueux serpent nommé la Ouïvra qui enlevait les bestiaux de la montagne de Louvye... La Ouïvra avait une tête de chat sur un corps de serpent...

    Dans le Berry, grand serpent de quarante pieds de longueur se réveillait de temps à autre; sa tête était celle d'un homme.

    Dans le Mâconnais, on parle de la bête Faramine, monstre « faramineux » qui volait d'un coup d'aile de la Roche de Solutré jusqu'à Vergisson, ou bien encore de Thouleurs jusqu'à la pierre de la Wivre du mont Beuvray. Toutefois, la Bête Faramine de Vergisson, qu'on appelle aussi "le Peteu" a perdu tout caractère reptilien : elle est présentée comme un oiseau gigantesque, du moins en apparence, puisque, une fois tuée et plumée, la bête ne s'avère pas plus grosse qu'un poulet. [1] La bête Faramine est aussi connue dans le Poitou où on l'orthographie « bête Pharamine ».

    Le « Dard » du sud de la Gâtine avait le corps d'un serpent à queue très courte et quatre pattes, une tête de chat et une crinière tout le long du dos. Son sifflement faisait peur. Lorsqu’il était attaqué, il mordait cruellement, mais il n'était pas venimeux. Cependant, il avait coutume de téter les vaches.

    Très souvent, la vouivre veille sur les trésors souterrains comme le montrent de nombreuses légendes du Nivernais. À Moraches, on conte qu’un serpent gardien d’un trésor, ne sortait qu’une fois l’an pour aller boire.

    Sous la pierre de Vaivre du mont Beuvray, la vouivre sortait de terre une fois l’an, à Pâques, et étalait ses trésors au soleil.

    Pour son roman La Vouivre, Marcel Aymé s’est vraisemblablement inspiré de la légende de la vouivre d'Avoudrey, la plus belle de Franche-Comté. Outre l'escarboucle, elle a une couronne de perles sur la tête, descend à minuit, le soir de Noël, au moment où, dans l'église, on chante matines, et vient boire à la fontaine voûtée du village. Elle pose un instant son escarboucle et sa couronne au bord de la source...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique