• LES DEFINITIONS  DE LA MORT

     

    par  Marc-Alain DESCAMPS

     

    Les sociétés occidentales commencent à tirer les leçons des EMI (Expériences de mort imminente ou NDE Near Death Experience).

    Pratiquement cela a déjà abouti à un début de transformation de la société avec la remise en cause de l'acharnement thérapeutique, l'accompagnement des mourants, les services alternatifs, l'action de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, etc.

    Théoriquement, on en arrive à une nouvelle définition de la mort. D’abord scientifique, puis philosophique.

    Les récits des personnes, qui ont été déclarées mortes, qui ont parfois eu un certificat de décès signé par deux médecins, et qui sont revenues à la vie, ont bouleversé nos anciennes convictions

     

    A.  SCIENTIFIQUE

     
         Il nous faut changer notre définition de la mort. L'étude de l'ensemble convergent de ces diverses expériences et de toutes ces recherches mène à conclure que nous ne savons plus ce qu'est la mort. Nous attendons que la science nous en donne une définition incontestable. Or nous ne rencontrons qu’une définition administrative.

         Les médecins ont constamment changé leurs critères de la mort : l'arrêt de la respiration, la cessation des battements du coeur et maintenant on en est à la mort cérébrale. Scientifiquement, on est donc amené à distinguer bien des morts : clinique, cérébrale, physiologique, fonctionnelle, biologique ...

     a) la mort clinique. C'est la constatation par un médecin des premiers signes d'apparition de la mort. On peut parler de mort respiratoire que le médecin constatait aux siècles derniers en mettant un miroir sur la bouche du patient pour voir s'il y a ou non formation de buée. Puis vient la mort cardiaque par arrêt du coeur sans qu'on ait réussi à le faire battre à nouveau (massage, choc électrique, défibrilateur ...).

     b) la mort encéphalique ou cérébrale. Le problème d'une nouvelle définition de la mort est apparu en 1959 à la 23ème réunion internationale de neurologie lorsque Mollaret et Goulon ont décrit le "coma dépassé" qui survient lors des réanimation. Les intellectuels ont alors admis que l'homme est plus dans son cerveau que dans son coeur et que l'on est mort alors que tout le corps est "vivant" mais que le cerveau ne fonctionne plus. Le fondement de cette nouvelle définition est purement philosophique : la pré-éminence du cerveau. La définition officielle de la mort en France est celle de la Circulaire Jeannenay n° 27 du 24/04/1968, qui, en fait, reprend mot à mot la description de Mollaret et Goulon de 1959, avec ses trois conditions :

    1). la constatation des quatre signes fondamentaux : 1. abolition contrôlée de la respiration spontanée 2. abolition de toute activité des nerfs crâniens 3. perte totale de l'état de conscience, à l'exception des réflexes du tronc et des membres 4. un électroencéphalogramme plat pendant trois minutes.

    2) l'élimination des étiologies simulatrices comme intoxication, hypothermie, troubles métaboliques ...

    3) un délai d'observation minimum, mais variable selon l'étiologie, où ces signes sont constants.

    On voit combien cette définition reste imprécise, il faut que cela dure "un certain temps", on en est maintenant à 30 minutes d'électroencéphalogramme plat et ce n'est pas suffisant. On n'a atteint en fait que la première étape de la mort, mais c'est cela qui permet tous les prélèvements d'organes vivants sur le corps d'un individu mort ! Mais ceci ne se pratique pas ni Japon ni dans la plupart des pays musulmans qui ne veulent pas que l'on prélève des organes sur un corps "le coeur battant". D'ailleurs une enquête récente sur les médecins préleveurs montrent qu'eux-mêmes ne parlent de mort qu'après leurs prélévements.

    Le plus révélateur de l'absence de définition incontestable de la mort est l'étude de l'heure du décès portée sur le certificat de décès. Selon l'enquête de France Transplant cela peut être selon les hôpitaux : l'heure d'entrée au bloc opératoire pour les prélèvements, l'heure du clampage de l'aorte ou bien l'heure du débranchement du respirateur.

    Cette absence de définition de la mort se répercute sur le statut incertain de ces vivants/mourants. Et cela va de plus en plus se généraliser avec les transplantations d'organes. Des individus, déclarés en état de mort cérébrale, (donc officiellement morts), continuent à être soignés et nourris (pour éviter la mort physiologique) dans l'attente d'un prélèvement d'organe, en tenant parfois les personnels paramédicaux dans l'ignorance de la mort de ce "cadavre vivant", dont ils continuent à s'occuper avec dévouement parfois jusque pendant 10 jours.

     c) La mort physiologique, dite mort cadavérique. Puis va s'installer progressivement la mort physiologique avec la paralysie, la rigidité cadavérique et le froid du cadavre et sa paleur caractéristique.

     d) la mort biologique. Enfin arrive la mort biologique qui suit avec l'explosion des cellules et des tissus, la liquéfaction, la putréfaction avec émission de méthane et d'odeurs nauséabondes, enfin les chairs qui se détachent des os. Mais ceci ne se produit pas toujours et ne résout pas encore les problèmes des corps incorruptibles, myroblytes, des cadavres parfumés, etc. Ils ont été étudiés en particulier par le Dr. Larcher dans La mémoire du soleil (Désiris, 1990).

     e) la mort fonctionnelle. Mais cela n'est pas suffisant car il reste la mort fonctionnelle : toutes les fonctions ne sont pas encore abolies et sur des cadavres la barbe et les ongles peuvent continuer à pousser.

     

    B. LE PROCESSUS DU MOURIR.

     
         Nous concluons donc qu'il faut remplacer "la mort" par "le processus du mourir", c'est-à-dire l'acte instantané par une transformation progressive avec bien des étapes successives. La mort n'existe pas en tant qu'état soudain et instantané : vivant ou mort, en un instant on serait passé de l'un à l'autre. Ce qui existe à sa place c'est "le processus du mourir", un long et lent processus avec bien des étapes qui font que l'on est de plus en plus mort. Ceci est conforme à la définition de Bichat : la vie est "l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort".
          Les rescapés de la mort et les témoins de NDE ne disent pas autre chose. Ils ont été dans les zones frontières, à la porte de Thanatos, aux confins de la mort. D'où le nom que nous proposons Voyages à l'Orée de la mort (V.O.M.), car il dit bien ce qu'il veut dire, mieux en tout cas que NDE. Dans cet état intermédiaire entre la vie et la mort, on a déjà bien avancé dans le processus du mourir, mais l'on n'est pas complètement et définitivement mort. C'est ce que symbolise cette fameuse frontière qu'aucun ne dit avoir franchi. Elle se présente sous bien des images (un voile impénétrable, une clôture, une porte, un frein, une main qui stoppe, une voix ...).
         On voit donc bien à ce point de notre réflexion le ridicule du débat : les témoins de NDE étaient-ils morts ou non ? La polémique ne pouvait naître et se perpétuer que dans l'ancienne conception de la mort instantanée : on est mort ou vivant. Non, ils ont commencé à mourir et en ont franchi les premières étapes, mais jamais les dernières. Le premier apport de leur voyage est de faire comprendre qu'il s'agit d'un processus.
       Et cette découverte de la nouvelle science occidentale de la mort était bien connue depuis longtemps des Tibétains. Leur étude expérimentale du processus du mourir les avait amené à conclure qu'il faut parfois jusqu'à 49 jours pour que le processus du mourir soit complètement achevé. C'est ce qu'expose leur Livre de la mort et de la vie (Bardo-Thödol).

     

    C. LA MORT-ANEANTISSEMENT N'EXISTE PAS

     
    1. L'état dont on ne revient pas. La définition philosophique la plus répandue est "l'état dont on ne revient pas". Ce n'est pas une définition scientifique car il n'y en a aucune preuve, c'est une définition "philosophique" ou plutôt dogmatique. De plus c'est une pure tautologie, qui préjuge de la question, car c'est bien là ce qui est contesté (depuis toujours et au moins depuis Platon). Aussi lorsqu'un médecin adopte cette définition, il sort du cadre de la science, pour adopter une position philosophique, parfaitement légitime, mais qui n'a plus rien à voir avec la science et ses preuves. Dans cette pétition de principe la question est résolue car on est amené à nier les faits : lorsque quelqu'un revient à la vie après avoir été déclaré mort, le médecin se désavoue et reconnaît s'être trompé dans son Certificat de décès, puisque qu'il sait, par sa conviction philosophique, que ce n'est pas possible. L'autre définition philosophique que bien des spiritualistes commencent à lui préférer c'est "l'impossibilité de communiquer avec ceux qui ont un corps physique".
        Ecrire que la mort n'existe pas, pouvant paraître une affirmation paradoxale ou même scandaleuse pour bien des personnes, il convient de préciser exactement : quelle mort n'existe pas, pour qui et pourquoi ?

    a) La mort matérialiste. En tout cas ce qui existe c'est la souffrance, la peur et l'agonie ...  La souffrance est une expérience universelle, qui fait partie de la condition humaine. Ses occasions sont nombreuses : la douleur physique, la maladie, la vieillesse ... et elles s'intensifient à l'approche de la fin de la vie. C'est la première constatation qu'a fait le Bouddha et la seconde c'est que le monde entier vit dans la peur. La peur de souffrir d'abord puis la peur de mourir, qui est la racine de toute peur. Une longue et douloureuse agonie est ce que l'on craint le plus. L'agonie est la dernière lutte avant de mourir. Mais l'agonie n'est pas la mort : "tant que j'agonise, je suis vivant et quand je suis mort, l'agonie est terminée". Ce qui nous angoisse c'est toutes ces luttes et ces souffrances avant de mourir, car trop souvent elles sont bien réelles. Et ce n'est que très récemment que certains médecins, dans des services alternatifs, se sont décidés à adoucir ces derniers instants avant la mort.
          La mort qui n'existe pas est la mort/anéantissement, la mort des matérialistes. Terrorisés par la mort chrétienne, avec son alternative entre l'éternité de jouissance du Ciel ou les souffrances sans fin de l'Enfer, les matérialistes ont préféré inventer une mort qui serait la fin de tout. La mort pour eux serait la disparition du principe pensant (âme, mémoire ou conscience ...), l'anéantissement total, après il n'y aurait plus rien. Une telle croyance, indûment diffusée au nom de la science, va avec le monde matérialiste que nous subissons : l'acharnement thérapeutique, la vieillesse/catastrophe, les mouroirs/dépotoirs, la désespérance et la nausée sartrienne. Les philosophes matérialistes du dix-huitième siècle, scientistes du dix-neuvième, marxistes du vingtième ont inventé, créé, puis diffusé obligatoirement, une nouvelle mort dont la définition est : "la mort comme fin absurde d'une vie dénuée de sens".

    b) l'absence de corps physique. Or que nous disent ceux qui sont revenus des premières étapes du processus du mourir ? C'est qu'après avoir été déclaré mort, on est toujours là. Le principe conscient est toujours présent et vivant. Et même l'on a encore un corps, seulement moins dense, moins matériel. On n'est plus dans le corps de chair, mais on a encore une enveloppe d'énergie (que certains appellent le corps éthérique et le corps astral). Simplement ceux qui ont un corps de chair (les vivants) ne les voient pas, ne leur parlent pas, peuvent passer à travers leur corps d'énergie, comme à travers un brouillard. Les morts sont donc au milieu des vivants et la mort peut se définir comme l'impossibilité de communiquer avec ceux qui ont un corps de chair.
         Et ceci est expérimenté dans de nombreuses circonstances (opérations, accidents, chutes, noyades, extases, transes, sorties du corps ...). De plus en plus d'affirmations de ces "morts" dans le coma sont vérifiées sérieusement et indubitablement dans des témoignages de plus en plus nombreux (paroles de l'équipe chirurgicale, descriptions d'appareils sous anesthésie, voyages ailleurs, comme la chaufferie de l'hôpital ...). L'esprit scientifique demande de vérifier ces témoignages, au lieu de se boucher les oreilles et de fermer les yeux pour ne pas avoir à renoncer à ses convictions. (Comme Claude Bernard qui a refusé d'aller examiner une femme qui vivait sans manger, car il savait que l'inédie est impossible). On doit donc tenir compte du témoignage de Diane Chauvelot, médecin psychanalyste, qui a montré en 1995 que pendant ses 47 jours de coma son esprit fonctionnait et enregistrait inconsciemment ses perceptions.

    c) La vraie mort. L'enseignement des Tibétains a toujours été qu'après la mort, on est dans une sorte de rêve, seulement plus consistant que les rêves du sommeil. Tout ce que nous avons dans notre inconscient est projeté à l'extérieur et vu avec surprise sans être reconnu. Comme dans un rêve, un songe ou un cauchemar, c'est nous qui nous créons nos propres cieux, purgatoires ou enfers. Ce dont nous sommes convaincus dans notre inconscient individuel et collectif (selon nos croyances culturelles), nous le rencontrons en face et le subissons, sans reconnaître que nous sommes en train de le projeter. L'enseignement de leur Livre des morts est maintenant confirmé, non seulement par les récits de témoins de NDE ou Voyages à l'orée de la mort, mais aussi par des expérimentateurs comme Monroe et ses élèves. Dans leur équipe Lifeline ils découvrent dans les régions proches, ou les premiers anneaux, des êtres humains inconscients de leur mort, perdus ou bloqués sur une colère, l'indignation d'une injustice, l'attachement à un vivant, etc. Certains athées matérialistes, qui savent qu'il n'y a rien après la mort, ont projeté ce "rien" sous forme d'une coquille où ils s'isolent de tout en réalisant leur conviction, puisqu'ils sont sur qu'après la mort il n'y a rien.
         Le principal apport de la psychologie moderne, et en particulier de Stanislav Grof, est dans la notion de périnatal. Les expériences montrent que le revécu de sa naissance se fait sous forme de mort et que celle de la mort n'est pas séparable de sa naissance. Et si l'on écoute les nombreux témoignages dans ce domaine, il semble que la majorité trouve le revécu de sa naissance plus douloureux que celui sa mort. La naissance est la mort de la mort, et aux expériences de l'après-mort répondent celles de l'avant-vie. On les retrouve dans l'enseignement des grandes traditions, comme, par exemple,  dans les koans (maximes énigmatiques) du Zen : "Ils ont peur de la mort et ils ne sont même pas nés" ou "Les vivants sont dans le cercueil et les morts suivent".

    La vraie mort est dans le changement et l'oubli, alors elle est de tous les instants et n'est pas séparable de la vie. Elle ne lui est pas opposable, elle en fait partie. La condition humaine qui est incluse dans le temps, fait que nous mourons et renaissons à chaque instant. J'ai commencé par être un nouveau-né, qui a disparu pour laisser la place à un nourrisson, puis à un bébé, enfant, ado. jeune, adulte, personne âgée ...

    La vraie mort n'est donc pas celle du corps mais celle de la conscience, ce serait l'extinction du principe de conscience. L'outil de permanence dans le changement est la mémoire qui assure la persistance. Au delà du changement, la véritable mort est l'oubli. Cet  oubli se disait en grec léthé et se trouvait dans l'eau d'un fleuve des enfers que l'on buvait avant de se réincarner pour oublier sa vie passée. Aussi un peu partout sur la terre le culte des morts inclut-il les cérémonies du souvenir.
        La tradition nous apprend que le Soi ou essence de nous-mêmes, est immortel et éternel. Lors d'une vie il est recouvert par la personnalité et son égo, avec lequel nous nous identifions à tort. Le remède est l'érosion de l'égo au profit du Soi. Il ne s'agit en fait que d'une transformation ou transmutation, comme une femme qui change de nom en se mariant ou la chenille qui pour devenir papillon passe par la nymphe et la chrysalide. Cela n'est jamais vécu comme une perte ou une diminution, mais comme un accroissement ou un gain : lorsqu'on allume la lumière forcément disparaît l'obscurité.
         Et l'on comprend avec Rumi que "mourir c'est célébrer ses noces avec l'éternité". Le Soi ne naît ni ne meurt. Si l'on peut reconnaître sa présence sous la coquille de l'égo, la peur de la mort s'amenuise et disparaît. D'ailleurs ceux qui ont avancé dans les premières étapes du processus de mourir disent avoir ressenti un grand sentiment de calme et de paix,  puis d'amour et de joie.

    D. LA REORGANISATION SOCIALE.

     Il faut en tirer les applications pratiques, ce qui mène à une profonde transformation de la nos sociétés occidentales.

    1. Brève histoire sociale de la mort. Tout le monde meurt, mais on ne meurt pas de la même manière. Les modalités et le vécu d'une mort dépendent de la conception que la société s'en fait. L'ethnologie et l'étude des civilisations nous ont révélé des variétés très diverses. Pendant longtemps la mort était contagieuse et l'on ne mourait pas seul (soldats, esclaves, femmes et serviteurs du chef l'accompagnaient dans la mort et étaient enterrés dans son tumulus), puis quand on a été fatigué de hurler, de s'arracher les cheveux, se mutiler, s'écorcher et se déchirer les vêtements, on a engagé des pleureuses professionnelles, enfin quand on a compris et admis que c'était inéluctable, l'humanité a finit par vivre la mort, l'enterrement et le deuil avec plus de retenue, de calme et de sagesse.
          Et chez nous les historiens nous ont montré comment nos conceptions de la mort ont changées au cours des siècles. Les trois principales sont la mort païenne, la mort chrétienne et la mort matérialiste. La mort païenne dans l'Antiquité est une mort écrasée par l'impossibilité de l'empêcher et une croyance de simple principe en une pâle survie dans les Champs Elysées. La mort chrétienne, où l'on se réjouit d'aller enfin rejoindre son Dieu, n'a jamais été réellement vécue, à part pour quelques saints comme François d'Assise ou François de Salles. A la place s'est installé en Europe la terreur d'un enfer éternel de tortures infinies. On peut détailler les variantes de cette mort : convulsée et obsédée au Moyen-Age, lyrique à l'âge baroque, exemplaire à l'âge classique, minimisée et désinvolte au dix-huitième siècle, emphatique à la Révolution, avec une émotion retrouvée pour les Romantiques ... La profonde conviction de la damnation dans l'éternité des tortures a  conduit de plus en plus de matérialistes à inventer la mort-anéantissement. Le "rationalisme" triomphant voit une délivrance dans  la fin de tout et essaie de rendre scientifique cette fiction philosophique.

    b) la transformation de la société. De ce début actuel de changement de conception de la mort découlent déjà beaucoup de transformations sociales. D'abord la fin de l'acharnement thérapeutique. Lorsqu'on n'accorde aucune valeur à la mort, qui est la fin de tout, on ne peut que lutter contre elle de toutes ses forces, même au prix des raisons de vivre. Les divers scandales de tortures prolongées inutilement sur les mourants (Franco, Tito, Bourguiba ...) ont commencé par discréditer cet acharnement thérapeutique. Et on :lui a substitué la notion de choix existentiel du malade et de qualité de vie. Les centres de soins palliatifs se sont multipliés et l'accompagnement des mourants devient une mission de vie, etc.

    Une autre conséquence des NDE porte sur "la bonne mort". Pour bien des contemporains, sous l'influence des matérialistes, la bonne mort serait une mort dont on ne s'apercevrait pas. Alors que la mort, une fois acceptée, doit au contraire être vécue consciemment pour rester humaine. Et cela exige que l'on meure dans la dignité due à la personne humaine.

    c). La victoire sur la mort. C'est ce message que doivent transmettre les personnes âgées. Il leur reste à réussir leur mort, après avoir réussi leur vie. La mort est l'acte ultime de la vie, son accomplissement. En fait ce n'est qu'un changement de plan de travail, comme la naissance. Le but du quatrième âge est de dépasser la peur de la mort et de l'envisager de façon sereine. Le dernier acte du Yogi, comme du Lama tibétain, est d'aller au-devant de la mort en chantant. Ainsi la pyramide des âges engendre l'équilibre social, comme dans toutes les sociétés traditionnelles. Mais en Occident postindustriel, la pyramide des âges s'est inversée et notre société a perdu son équilibre naturel. L'axe, est passé des "vieux" aux adultes travailleurs, puis aux jeunes, pour aboutir aux "ados" modèles des films, T.V. et publicité. Aussi vit-on dans la terreur de la mort, en refusant d'y penser. Si ceux qui sont chargés de dépasser la peur de la mort et de donner l'exemple ne peuvent plus réaliser leur but, c'est toute la pyramide sociale qui s'écroule. La peur de la vieillesse et de la mort s'installe de façon insidieuse à travers tous les âges et empoisonne l'ensemble du corps social. L'ultime travail est donc de rétablir l'équilibre de notre société après avoir compris ce qu'est vraiment la mort. Comme le disait cette agonisante lucide : "Mais pourquoi avez-vous si peur ? Après tout, c'est moi qui meurt, ce n'est pas vous". Ceux qui ont fait l'accompagnement des mourants témoignent que dans ces cas ils reçoivent bien plus qu'ils ne donnent : la confiance sereine et joyeuse du partant induit un réassurement dans l'accompagnant.

    La victoire sur la mort est dans la mort de la mort.  La conscience de la Vibration d'Amour guérit de l'obscurcissement, de l'oubli et de la mort. La Lumière ne naît pas de l'ombre, mais l'ombre meurt de la lumière. Et tout travail en ce sens fait par un individu peut être passé aux autres et reste acquis à l'humanité.


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  • Le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants. » Cette célèbre citation de Jean Cocteau contient à elle seule deux des questions les plus épineuses auxquelles ont dû faire face les mortels : que faire du corps du défunt et comment accepter sa mort, lui rendre hommage ?
    Dans nos sociétés modernes, « concernant la mort, seul un tabou premier et essentiel demeure encore immuable : celui de la putréfaction, estime Henri Duday, paléoanthropologue et directeur de recherche CNRS au laboratoire « De la préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie »1. On continue d'enterrer ou de réduire le corps en cendres, mais jamais on ne laisse un défunt pourrir sans protection. » Même pendant les périodes de morts massives, pandémies ou grandes catastrophes, il y a malgré tout une tombe, commune et sans épitaphe. « Car l'inhumation fournit aussi une légitimité à occuper un territoire, indique le chercheur. Elle fonde la propriété, celle de la terre des ancêtres. » Violer une tombe devient alors de fait sacrilège. Un véritable acte de guerre. « À Carcassonne, on a retrouvé un dolmen qui servait de sépulture à la fin du néolithique, poursuit-il. À cette même époque, des hommes avaient « vidangé » de façon brutale les restes humains dont certains encore en décomposition, avant d'abattre le monument, d'en ériger un autre au même endroit et de l'utiliser pour une centaine d'individus. Cette appropriation brutale était une conquête du sol par les morts. »
    Toutefois, l'horreur inspirée par le cadavre se décomposant à l'air libre n'est pas universelle, comme en témoignent les rites des chasseurs de Sibérie ou des pasteurs nomades Dörvöd du Nord-Ouest de la Mongolie. « Malgré l'introduction de l'inhumation dans les années 1950, nombre de ces pasteurs nomades rechignent encore aujourd'hui à enfermer les restes de leurs défunts sous la terre », précise Grégory Delaplace, anthropologue au laboratoire « Groupe sociétés, religions, laïcités »2. Chez eux, les cadavres sont déposés à même le sol sur le flanc des montagnes et mis à la disposition des animaux, qui dévorent la chair et dispersent les os jusqu'à ce que rien ne reste de la dépouille. « Loin d'être barbare, le rite célèbre le cycle éternel où l'homme rend à la nature ce qu'elle lui a donné, décrypte Grégory Delaplace. Mourir devient un échange permanent entre les humains et les gibiers. » On retrouve cette pratique du don et de la sépulture de l'air chez les peuples bouddhiques sédentaires d'Himalaya et du Tibet, où le corps, généralement disséqué sur un rocher sacré, est ensuite laissé en pâture.

    Et après l'église…
    Reste que ces rites religieux qui permettent d'apprivoiser notre angoisse face à la mort évoluent. En Occident, depuis la déchristianisation, « rien de satisfaisant n'a été prévu pour remplacer l'Église et donner un accompagnement personnalisé aux citoyens », analyse Fabienne Duteil-Ogata, membre associée au Laboratoire d'anthropologie urbaine3 et membre du programme ANR Funérasie4. Certes, il existe des enterrements civils mais ces cérémonies laïques se résument souvent à des gestes techniques. Une déritualisation qui n'adoucit pas la mort.
    A contrario, au Japon, l'adaptation à marche forcée des moines bouddhistes et d'autres acteurs sociaux face à la nouvelle donne familiale moderne, a permis de faire évoluer les traditions. « Avant, le fils aîné, chargé d'entretenir le culte des ancêtres, devait accomplir les rites jusqu'à 33 ans après leur mort », resitue Fabienne Duteil-Ogata. En cas de manquement, un malheur pouvait s'abattre sur la famille indigne. Mais avec la désintégration du noyau familial, la baisse de la natalité et l'urbanisation, le culte des ancêtres s'est trouvé menacé. « Les religieux se sont donc adaptés, poursuit la chercheuse. Ils ont proposé des “tombes collectives aux cultes éternels” pour lesquelles ils exécutent les rites à la place des éventuels héritiers.Tandis que parallèlement, émergeait une nouvelle tendance : l'appropriation du mort. Les proches, s'ils ne rendent plus de culte, veulent paradoxalement toucher le disparu dont les cendres étaient auparavant enterrées. » Aujourd'hui, elles peuvent être partagées entre les membres de la famille et même les amis, transformées en diamant synthétique à porter en bijoux ou incorporées dans un objet représentant une divinité. Certains tabous de l'inhumation sont en train de tomber.D'autres viendront peut-être prendre le relais.

    Camille Lamotte

    1. Unité CNRS / Université Bordeaux-I / Ministère de la Culture et de la Communication / Inrap.
    2. Unité CNRS / EHESS.
    3. IIAC / LAU (unité CNRS / EHESS / Ministère de la Culture et de la Communication).
    4. Le projet « FunérAsie, expansion de l'industrie funéraire en Asie du Nord-Est, enjeux économiques, spatiaux et religieux » est coordonné par Natacha Aveline.

    Suicide : l'ultime tabou
    Se donner la mort est mal perçu dans nos sociétés. L'acte véhicule une forte valeur négative et est considéré comme une erreur, un gaspillage, un drame, parfois une lâcheté et même un péché. Pourquoi une telle réprobation ? D'abord, parce que le suicide subit un interdit très fort dans la plupart des religions. Par son geste, le suicidé s'oppose à la justice divine… et à la justice des hommes. La société ne s'y est d'ailleurs pas trompée : malgré la fin de l'emprise religieuse, le suicide reste un tabou prégnant, une menace pour son organisation : même en démocratie, un citoyen ne s'appartient pas vraiment. Son suicide est vécu comme un gâchis pour la communauté dans laquelle il doit s'impliquer, pour sa construction ou sa défense.
    Mais le suicide n'a pas toujours été rejeté. Les premières grandes civilisations de Chine et d'Égypte pratiquèrent de nombreux suicides d'accompagnement, un rituel où la loyauté érigée en convenance sociale obligeait les esclaves, fidèles compagnons et épouses, à suivre le défunt dans l'au-delà pour continuer de l'y servir. Les traditions japonaise et romaine voyaient dans le suicide un acte positif dès lors que l'acte était mû par une notion de sacrifice ou d'honneur. Une fidélité sans faille à la mort d'un supérieur ou un acte philosophique pour échapper à un tyran. « Mais ces morts sont davantage dictées par les codes et rituels de la société dans laquelle le suicidé évolue, que par des motifs personnels indépendants comme le désespoir », considère Charles MacDonald, directeur de recherche émérite CNRS, à l'unité d'Anthropologie bioculturelle1. En réalité, aucune société n'encourage ce dernier type de suicide. Sans doute parce que, radicalement contraire aux règles de la vie en commun, la tolérance au suicide remet en cause l'organisation sociale et la survie même des autres. On préfère alors l'entourer de silence, pour protéger le groupe de la contagion.
    C. L.

    extrait du "journal du CNRS"


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  • Les 10 plaies d’Egypte revues par la science

    L’Ancien Testament rapporte que dix plaies frappèrent l’Egypte alors que Pharaon refusait de libérer le peuple hébreu tenu en esclavage.
    La colère divine a toujours été la théorie officielle de cet épisode biblique qui est considéré comme un mythe par les scientifiques.
    Pourtant, en 2002, deux géologues ont affirmé que ces dix plaies pourraient être bien réelles. Selon eux, l’éruption du Santorin a pu engendrer une série de catastrophes naturelles dont l’ouverture de la mer qui a permis à Moïse et à son peuple de fuir l’Egypte.

    Les dix plaies d’Egypte

    « ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »
    « …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Egypte »
    « …toute la poussière du sol se changea en moustiques »
    « …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Egypte »
    « …tous les troupeaux des égyptiens moururent »
    « …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »
    « …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Egypte »
    « …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »
    « …il y eut d’épaisses ténèbres… »
    « …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte… »
    Extraits du Livre de l’Exode, chapitres 7 à 12. Bible de Jérusalem, traduction des dominicains de l’Ecole biblique. Editions Fleurus/Cerf

    L’éruption du Santorin

    Vers 1 500 avant notre ère, la Méditerranée connaît la plus grande catastrophe de son histoire. Le volcan de Théra, l’actuel Santorin, dans l’archipel des Cyclades, entre en éruption, provoquant une véritable catastrophe dans toute la côte méditerranéenne.

    On a relié cette éruption volcanique à la disparition de la civilisation crétoise.

    Dans la mer Egée, l’éruption cause de graves dommages. De nombreuses régions ont été plongées dans l’obscurité pendant des heures, voire des jours.
    Enfin, les nuages volcaniques ont entraîné des changements climatiques.

    Les effets secondaires possibles de cette gigantesque éruption ressemblent beaucoup aux dix plaies relatées dans la Bible.

    Deux géologues curieux

    Il y a quelques années, Gilles Lericolais, géologue français en poste à l’Ifremer et William Ryan, géologue américain de New York, étudiaient le faciès stratigraphique du bassin de la mer Noire. Ils ont ainsi mis en évidence le remplissage rapide de ce bassin il y a 7 500 ans.
    La Méditerranée y aurait déversé son trop-plein.
    Il se pourrait que cette catastrophe ait inspiré le mythe du Déluge.
    Les deux hommes s’intéressèrent aux relations qui pouvaient exister entre les grands mythes fondateurs et la géologie.
    C’est ainsi qu’ils en vinrent à la conclusion que l’éruption du volcan avait pu engendrer les 10 plaies.

    Les conséquences d’une éruption volcanique

    L’éruption s’est produite à environ 700 km au nord-ouest des rivages méditerranéens de l’Egypte.
    Le Santorin éructa une trentaine de kilomètres carrés de cendres et de lave. Des explosions aussi importantes ne se produisent que deux ou trois fois par siècle maximum.

    La plus importante éruption du 20e siècle était beaucoup moins catastrophique. Elle se produisit en 1991 avec l’éruption du Pinatubo, aux Philippines.
    Néanmoins, le Pinatubo envoya dans l’atmosphère des tonnes de cendres qui accomplirent plusieurs rotations autour de la Terre.
    Cette éruption eut un impact sur le climat à l’échelon mondial.

    Selon les calculs des scientifiques, cendres et particules s’expulsèrent du Santorin à la vitesse du son. Elles formèrent une colonne qui se dressa sur 36 km avant de s’étaler en direction du sud-est, guidée par les vents dominants vers la Crète et l’Egypte.

    L’effondrement progressif du cratère permit à l’eau de mer de s’engouffrer, provoquant plusieurs explosions violentes qui sculptèrent une caldeira béante de 8 km de diamètre.

    L’explosion engendra un immense tsunami qui se répandit en cercles concentriques dans une large partie du bassin méditerranéen.
    Nul ne sait si ces vagues géantes atteignirent l’Egypte.
    Par contre, les relevés stratigraphiques du sédimentologue Daniel Stanley ont prouvé que les cendres du Santorin avaient bien atteint le delta du Nil.
    On a en effet retrouvé des téphras, particules volatiles de nature volcanique, d’âge et de composition chimique identique à celles du Santorin.

    La première plaie d’Egypte

    « ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »

    Les téphras seraient responsables de la première plaie. D’après Gilles Lericolais, on retrouve autour du Santorin bon nombre d’ignimbrites, des roches formées par l’accumulation de débris de laves acides telles que les rhyolites, qui donnent à certaines plages de l’île une teinte carmin.

    L’autre hypothèse serait que la teneur élevée des particules volcaniques en acide sulfurique aurait pu oxyder les roches ferreuses du lit du fleuve et donner à l’eau des reflets de rouille.

    La deuxième plaie

    « …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Egypte »

    Jean Lescure, spécialiste des anoures explique :
    « Deux raisons peuvent pousser les amphibiens à se regrouper par milliers. La reproduction et l’augmentation soudaine du taux d’humidité de l’air.
    Dans les pays semi-désertiques, après une longue saison sèche, les amphibiens sortent pour aller se reproduire dans les points d’eau.
    Ils sortent des trous du sol dans lesquels ils s’étaient enfouis pour avoir un peu d’humidité. Invisibles quelques jours auparavant, ils envahissent villages et habitations pour rejoindre leur lieu de reproduction.


    A cette époque lointaine, les amphibiens étaient beaucoup plus nombreux le long du Nil. Le phénomène aurait pu avoir une ampleur exceptionnelle aux yeux de la population.

    La troisième et la quatrième plaie

    « …toute la poussière du sol se changea en moustiques »

    « …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Egypte »

    Le troisième et quatrième fléau rentrent dans le même cadre que celui des amphibiens. Mouches et moustiques profitent également de la pluviosité pour pulluler dans les pays chauds.
    Si l’éruption du Santorin a engendré des pluies exceptionnelles, certaines espèces animales en ont certainement tiré profit pour se reproduire.
    On sait également qu’un changement climatique brutal peut « déranger » certaines espèces qui se regroupent pour fuir.

    La cinquième et la dixième plaie

    « …tous les troupeaux des égyptiens moururent »

    « …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte… »

    L’augmentation soudaine d’insectes parasites comme les moustiques et les mouches est certainement lié au taux de mortalité important du bétail et des nouveau-nés.

    Deux épidémiologistes américains, John Marr et Curtis Malloy, privilégient deux espèces très communes :
    • Stomoxys calcitrans pour les mouches
    • Culex antennatus pour les moustiques
    La première peut inoculer au bétail diverses maladies comme le charbon. La seconde, hématophage également, se délecte de la compagnie des hommes et véhicule de nombreuses maladies virales.
    La mort du bétail qui frappe à la fois chevaux, ânes, chameaux, bœufs, chèvres et moutons peut être attribuée à de nombreux parasites.
    Un des coupables pourrait bien être un moucheron, Culicoïdes canithorax. Cet insecte peut transmettre deux virus vecteurs de la maladie africaine du cheval et de la maladie de la langue bleue.
    Ces maladies touchent tous les animaux domestiques sauf le chameau.

    D’une manière générale, la famille des cératopogonides compte de nombreuses espèces susceptibles de véhiculer d’autres maladies virales.
    Les nouveau-nés sont particulièrement fragiles. Il n’est donc pas étonnant que ce furent les principales victimes, à une époque, où la mortalité infantile était déjà très importante. Il n’est nullement prouvé que seuls les enfants de sexe masculin ont été touchés par ces épidémies.

    La sixième plaie

    « …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »

    Les ulcères qui se développèrent sur certaines personnes et animaux ont pu être provoqués par n’importe quelle myase.
    Ce terme désigne toutes les maladies externes et tous les désordres des tissus causés par des larves de diptères (insectes).
    Elles s’accompagnent de lésions ayant l’aspect de furoncles.
    Il existe également des maladies parasitaires transmises par certains insectes comme la leishmaniose cutanée qui provoque de graves lésions de la peau.

    La septième plaie

    « …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Egypte »

    Lors de l’éruption du mont Saint-Helens, en 1980, il y eut un orage de grêle.

    En cas d’éruption, il peut arriver que les grêlons ne soient pas constitués de glace mais de lapilli (cendres acrétionnées).

    La huitième plaie

    « …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »

    On connaît bien aujourd’hui les invasions du criquet pèlerin. La plus importante des aires de regroupement de cette espèce se situe autour de la mer Rouge.

    Une perturbation météorologique importante peut déclencher une invasion de criquets qui pourra durer 20 ans.

    La neuvième plaie

    « …il y eut d’épaisses ténèbres… »

    Les particules volcaniques qui atteignirent la stratosphère ont formé le plus important nuage de poussières émis par un volcan dans l’est de la Méditerranée durant tout le IIe millénaire avant notre ère.
    Ce nuage plongea cette région dans l’obscurité pendant plusieurs jours.

    Catastrophe naturelle et épidémies

    Une éruption volcanique ne provoque pas d’épidémies. Par contre, elle provoque des changements au sein d’une société.
    L’hygiène se dégrade, faute d’eau propre par exemple, et des maladies comme le choléra apparaissent très vite.
    Actuellement, en Egypte, de nombreuses maladies peuvent se développer à cause de la pluie et du vent et surtout d’une très mauvaise hygiène.
    Citons le paludisme, la schistosomiase, la leishmaniose, la fièvre de la vallée du Rift, l’encéphalite du Nil occidental, le typhus …
    Les retombées d’un volcan apportent des pluies chargées d’acide qui rendent l’eau potable toxique.

    La mer s’ouvre devant le peuple hébreu

    Au chapitre 14 du livre de l’Exode, les hébreux se dirigent vers une étendue d’eau située dans le prolongement de la mer Rouge. Les Egyptiens de l’Antiquité appelaient cette étendue la Grande Noire.
    Elle se situe à l’emplacement actuel des lacs Menzaleh, Timsah et Amers.
    Les flots de la mer des Roseaux (et non ceux de la mer Rouge) s’ouvrent devant Moïse et son peuple et se referment sur Pharaon et son armée.
    A l’aide d’un modèle reproduisant le bassin de la mer Rouge et la Grande Noire qui englobe la mer des Roseaux, Doron Nof (Floride) et Nathan Paldor (Israël) ont montré que des vents modérés pourraient avoir rendu franchissable cette étendue d’eau de faible profondeur.
    En soufflant plusieurs heures durant dans le golfe de Suez, ils auraient pu repousser les eaux en un mur de 2,5 m de haut ; mur qui se serait effondré au moindre changement de direction du vent.


    La religion et la science

    Il existe de nombreux miracles bibliques que la science a tenté d’expliquer, parfois avec succès.
    Les 10 plaies d'Egypte pourraient être donc dues, selon les scientifiques, à un enchaînement de faits assez exceptionnels dont l’origine serait l’éruption du Santorin.
    Quelles que soient nos croyances, il est intéressant de constater que la science ne nie pas le bien-fondé des évènements mais qu’au contraire, elle confirme qu’ils ont très bien pu exister.
    Le mythe du Déluge fait partie de ces mythes bibliques, aujourd’hui reconnu par de nombreux scientifiques.
    L’éruption du Santorin serait l’évènement géologique le plus ancien dont l’humanité et les trois religions du Livre auraient gardé le souvenir.

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  • L’année 2012, étroitement liée au calendrier Maya,  est au centre d’une polémique. Certains nous annoncent la fin du monde, en se basant sur les prédictions des Mayas, approximativement le 21 décembre 2012.
    Mais, cette prophétie doit-elle être prise au sérieux ?
    Pour répondre à cette question, il est indispensable de comprendre comment les Mayas concevaient le monde.
    Il est également indispensable d’analyser et de bien comprendre dans quel état d'esprit le calendrier Maya a été créé.
     

    La conception du monde selon les Mayas 

    Le calendrier Maya est directement lié au mythe de la création du monde. Le Popol Vuh, ou livre du conseil, renferme les anciens mythes relatant la création du monde des Quiché Mayas des hautes terres du Guatemala.

    Le mythe de la création du monde est le suivant : 
     
    Les dieux Gugumatz et Huracan modèlent la Terre puis créent le monde des animaux. Mais, ces créatures sont incapables de parler, ni de célébrer leurs dieux.
    Les dieux, très déçus, créent un deuxième monde.
     

    Ils modèlent des hommes en argile. Mais, ces derniers sont trop fragiles et se dissolvent dans l’eau.
    Pour leur troisième création, les dieux sculptent les hommes dans le bois. Ils parlent et semblent réels. Cependant, ce sont des marionnettes sans mémoire qui ont oublié qui étaient leurs créateurs.
    Les dieux se vengent et anéantissent ces hommes en bois.
     

    Pour leur quatrième et ultime tentative, les dieux comprennent qu’ils doivent utiliser du maïs pour façonner des hommes de chair et de sang.
    Les quatre premiers hommes sont les fondateurs mythiques des quatre lignées des Quiché Mayas.

    Les hommes en maïs sont parfaits et vénèrent les dieux. Gugumatz et Huracan deviennent jaloux et craignent que leur création devienne leur égal.
    Ils créent alors les femmes qui peuvent procréer. Surtout, ils limitent les possibilités des hommes en brouillant leur vue afin qu’ils ne puissent voir que ce qui est près d’eux.
    Ainsi est née la civilisation des Quiché Mayas.
     

    Les mythes de la création sont marqués sur la pierre calendaire découverte près du temple aztèque de Mexico.
    Il s’agit plus d’une vision du monde que d’un véritable calendrier bien que des dates soient indiquées.

    Ce qui est important dans ce mythe est la vision très sombre qu’avaient les Mayas de la création du monde et des relations qu’entretenaient les hommes avec leurs dieux.
    On peut également souligner les fameux cycles toujours omniprésents : fin du monde et nouveau monde.
    On retrouve ces cycles dans le calendrier Maya.
     
     
    Toutes les civilisations amérindiennes se référaient aux mythes pour essayer de concrétiser les prophéties.
    Le temps cyclique est un thème majeur du mythe méso-américain.
     
     
    Calcul du calendrier Maya 
     
    Il est plus juste de parler de calendriers mayas car le système comprenait deux calendriers séparés mais interconnectés. 

    Ces calendriers regroupaient les aspects de la vie, de la religion et des rituels. Ils sont totalement imprégnés de la mythologie Maya.

    Le calendrier solaire ou Haab ou année vague comptait 18 mois de 20 jours auxquels s’ajoutaient 5 jours de malchance ou périlleux car les Mayas n’avaient pas d’année bissextile.
    Ce calendrier de 365 jours ne correspondait pas à l’année réelle de 365,2422 jours.
     
    En parallèle, les Mayas utilisaient un autre calendrier : le calendrier sacré ou Tzolkin qui comptait 260 jours répartis en 20 semaines de 13 jours.
    Chacune des semaines était présidée par une ou plusieurs divinité et chaque jour avait son dieu ou sa déesse.
     

    L’interaction de ces deux calendriers est appelée « roue calendaire » ou « cycle calendaire » de 52 années.

    Il est important de comprendre que pour les Mayas le temps et le destin des individus ainsi que de la société étaient cycliques.
    Nul ne pouvait aller à l’encontre de son destin en grande partie déterminé par le jour de naissance.
     
    Les Mayas considéraient le temps comme circulaire et non linéaire. De ce fait, le passé pouvait prédire l’avenir.
    Ils se servaient des calendriers pour prévoir les dates de cérémonies rituelles mais également pour prédire l’avenir.
     
     
    Compte court et compte long 
     
    Les Mayas utilisaient également deux autres cycles : un compte court et un compte long. 
    La création du monde était datée au 13 août 3114 avant notre ère. Le cycle long partait de cette date pour finir le 21 décembre 2012. 
    Mais, les calculs sont en réalité beaucoup plus complexes et sujets à erreur. Je vous donne ci-dessous quelques calculs : 
    • Une année du compte long = 360 jours ou tuns 
    • Un k’atun = 19,7 ans ou 7 200 jours 
    • Un k’atun = 20 tuns 

    Le compte court est une sorte de date abrégée. Les Mayas notaient le nom du jour de la roue calendaire.
    Le cycle se basait sur 13 k’atun.

    Pour simplifier l’ensemble, il est surtout important de comprendre que cette prophétie de 2012 se réfère au cycle de 13  Bak’un soit 5 128,5 années. 
    Supposons que le monde soit né le 13 août 3114 avant notre ère. 
    • 3 114 + 5 128,5 ans = 2014 après notre ère. 

    La date d’arrivée avec quelques ajustements est approximativement le 21 décembre 2012 ou le 23  décembre 2012 ou courant 2013. Tous les auteurs ne sont pas d'accord sur la date.

    A chaque fin et début de cycle de 5 128,5 ans correspond la fin ou le début du monde. 2012 pourrait donc être, pour les Mayas, soit la fin du cycle actuel, soit le début d’un nouveau cycle.
    Selon les interprétations, on peut donc parler de fin du monde ou de renaissance du monde.
     
    Il est très important de souligner que les Mayas mentionnent d'autres dates correspondant à d'autres cycles qui sont postérieurs à cette fameuse date de 2012. Ils n'ont donc jamais envisagé la fin du monde mais simplement une succession de cycles. Le 5e soleil est un cycle parmi d'autres. 
     
    2012 : la fin du monde ? 
     
    A quoi correspond l’année zéro c’est-à-dire 3 114 avant notre ère, soit environ 1000 ans avant les premiers peuplements mayas ?
    Car si on nous prédit aujourd’hui la fin du monde en 2012, c’est en se basant sur cette date de départ.
     

    En 3 114 avant notre ère, nous sommes en plein Néolithique. Cette période correspond à la naissance des premières civilisations urbaines en Mésopotamie, au Proche-Orient et en Egypte.
    C’est également une période pendant laquelle l’écriture a connu une évolution décisive avec le passage au phonétisme.

    En Amérique du Sud, cette période ne correspond à aucun fait marquant de l’Histoire. Par contre, C’est à cette date que la planète Vénus est apparue pour la première fois au-dessus de l’horizon terrestre, marquant la naissance du cosmos actuel. 
    Les Mayas se préoccupaient beaucoup des infimes variations qui créent un décalage entre le plan de rotation de Vénus et l’axe de rotation de la Terre elle-même. 

    Toutes les dates de leur calendrier font référence au "Grand cycle de Vénus".

    Admettre qu’une prophétie se réalisera est admettre que « tout est écrit » et que notre liberté d’action est inexistante.

    La vie est comme un jeu qui nous offre des opportunités à saisir et des obstacles à vaincre.
    Renoncer à la lutte au nom du destin n’est qu’une échappatoire qui permet de nier ses responsabilités.
    C’est certes beaucoup plus facile mais également bien plus frustrant.
     
     
    2012 : Analyse du 5e cycle ou 5e Soleil du calendrier maya 
     
    Le 21 décembre 2012 doit marquer, selon les Mayas, l’humanité d’une nouvelle catastrophe planétaire, voire même correspondre à la fin de l’humanité.
     
    Le cinquième Soleil 

     

    A l’époque de la conquête espagnole, l’humanité était déjà entrée dans le cinquième soleil, soit notre époque.
    Ces cycles étaient marqués par des créations et des destructions successives. Le dernier cycle aurait commencé le 4 Ahau 8 Lumku c’est-à-dire le 13 août 3 114 avant notre ère.
     
    Bien après les Mayas, les Aztèques reprirent ce calendrier. On a pu en déchiffrer une partie grâce à des manuscrits aztèques connus sous le nom de Codex du Vatican. 
    Le symbole du cinquième soleil est le visage de Tonatiuh, le dieu-soleil. Sa langue fait voracement saillie, symbolisant la soif de sang et la faim de cœurs humains du dieu. Il apparaît à l'intérieur du symbole Ollin qui signifie "mouvement". 
    Selon les inscriptions: " au cours du cinquième soleil, la Terre se mettra en mouvement et nous périrons tous". 
     
    La Terre se mettra en mouvement 
     
    Dans ce texte, il est fait référence au Soleil et aux mouvements de la Terre. Les spécialistes des cultures amérindiennes interprètent de manière symbolique le visage du dieu-soleil Tonatiuh.
    Pour eux, la langue, qui fait voracement saillie, symbolise la soif de sang et la faim de cœurs humains du dieu, en référence aux sacrifices humains rituels pratiqués par les Mayas.
     
    Mais, ne s’agit-il pas tout simplement de la représentation d’une activité solaire anormale. Le soleil est dessiné à l’intérieur du symbole Ollin « mouvement ». 
    Selon les inscriptions: " au cours du cinquième soleil, la Terre se mettra en mouvement et nous périrons tous". 
    Mais, est-ce la Terre qui va se mettre en mouvement ou « un mouvement » dans l’activité solaire qui va provoquer une catastrophe sur la Terre ? 
     
    Cycles solaires et champ magnétique solaire 
     
    On sait que Vénus occupe une place importante dans le calendrier maya. Il en est de même pour le Soleil.
    Les Mayas, et les Olmèques bien avant eux, semblaient vouloir étudier les cycles solaires.
     
     
    On sait aujourd’hui qu’il existe une inversion cyclique du champ magnétique solaire. Or, d’après les calculs effectués sur ordinateur, août 3 114 avant notre ère correspond à une inversion de ce champ magnétique. 
    L’activité solaire n’est pas stable. Schématiquement, l'activité solaire est réglée par un cycle d'une période moyenne de 11,2 ans  mais la durée peut varier entre 8 et 15 ans.
    Lors des périodes d’intense activité solaire, soit tous les 11 ans environ, le bombardement du vent solaire s’intensifie.
     
     
    Le bouclier magnétique et l’atmosphère terrestre ont plus de mal à nous protéger et un plus grand nombre de particules parviennent à pénétrer dans les couches les plus hautes de l’atmosphère. 
    On peut d’ailleurs admirer l’entrée au-dessus des pôles terrestres, de ces particules, à travers les magnifiques aurores boréales et australes. 
    Notre atmosphère et le magnétisme terrestre nous protègent de ces particules. Sans cette protection, la vie sur Terre ne serait pas possible. 
    Au moment du maximum d’activité solaire, des taches apparaissent sur la surface solaire. Elles nous semblent bien petites mais pourraient contenir la Terre entière.
    Elles correspondent à des zones moins chaudes.
     
     
    Cette période d’intense activité solaire créée des perturbations dans les télécommunications ainsi que dans les satellites en orbite autour de la terre. 
    Le dernier cycle du maximum d’activité solaire s’est produit en 2001 et le prochain aura lieu en 2013. 
    En parallèle avec le cycle  solaire de 11 ans, existe un cycle de champ magnétique de 22 ans.  Les polarités de ce dernier s'inversent à chaque nouveau cycle de 11 ans. 
    Le dernier changement du champ magnétique solaire s’est effectué en 2001 ce qui signifie qu’actuellement le pôle magnétique nord pointe vers l’hémisphère sud.
    La prochaine inversion est prévue en 2012.
     
     
    Comme on a pu le constater, que ce soit les cycles solaires ou l’inversion du champ magnétique solaire, ces phénomènes ne déclenchent aucune catastrophe, tout juste quelques perturbations. 
    Alors, qu’ont voulu nous dire les Mayas ? Leur prédiction semble lier le Soleil et la Terre. 
     
    Mouvement terrestre 
     
    Le seul mouvement terrestre qui pourrait provoquer un cataclysme est une inversion du champ magnétique terrestre. 
    Ce phénomène est beaucoup moins bien connu que l’inversion du champ magnétique solaire car beaucoup plus rare. 
    La vie sur Terre n’est possible que grâce au bouclier magnétique dont bénéficie notre planète. Sans lui, les particules cosmiques, nocives pour tout être vivant, pénètreraient dans notre atmosphère.
    Pendant les inversions, le champ magnétique est moins intense ce qui pourrait provoquer une pluie de particules cosmiques.
     
    Ces inversions se sont inscrites dans les laves refroidies des volcans. Lorsqu’une éruption volcanique se produit, les petites particules magnétiques de la lave se comportent comme de minuscules boussoles.
    Elles s’aimantent dans la direction du pôle Nord.
     

    Quand la lave refroidit, la direction de ces mini-aimants reste figée à jamais. 
    Il y a environ 740 000 ans, le pôle nord magnétique s’est déplacé pour prendre la place du pôle sud magnétique. 
    Un historique détaillé de ces inversions de polarité a été établi sur les 7 derniers millions d'années. Il révèle que les inversions importantes se produisent approximativement tous les 500 000 ans. 
    On sait qu’actuellement l’intensité du champ magnétique est en baisse constante. Cela annoncerait-il un prochain bouleversement ? 

    Les géologues constatent qu’il y a un retard sur ce cycle mais sans pouvoir donner de date précise quant à la prochaine inversion. 
    On entre là dans le domaine des suppositions. Imaginons que la prochaine inversion du champ magnétique terrestre se fasse en 2012. alors qu’au même moment, l’inversion du champ magnétique solaire est en cours.
    Supposons alors que notre bouclier magnétique soit affaibli au moment où l’activité solaire est à son maximum.
    Un déferlement de particules cosmiques s’abattrait sur notre planète sans protection , créant un véritable cataclysme.
     

    La fin du monde n'est pas pour demain 
     
    Force est de constater que l'on peut très facilement monter tout un scénario sans apporter la moindre preuve. Pour peu que comme R.Emmerich, vous disposiez d'un gros budget; il vous suffit alors d'emballer le tout avec de bons gros effets spéciaux. L'effet de panique est garanti !


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  • La civilisation Maya a établi l’une des cultures les plus sophistiquées de son époque dans les jungles du Mexique et de l’Amérique Centrale.

    Célèbres pour leurs cités, les Mayas nous ont également laissé un calendrier énigmatique. Il ne reste malheureusement du calendrier Maya que quelques extraits.

    Le calendrier Aztèque

    Les peuples et cultures qui se sont succédées au Mexique, dont notamment les Aztèques et les Mayas, croyaient que le temps était divisé en cinq grands cycles (ou soleils).
    Les prêtres disaient que quatre cycles s’étaient déjà écoulés depuis la création de la race humaine.

    A l’époque de la conquête espagnole, l’humanité était déjà entrée dans le cinquième soleil, soit notre époque.

    Ces cycles étaient marqués par des créations et des destructions successives. Le dernier cycle aurait commencé le 4 Ahau 8 Lumku c’est-à-dire le 13 août 3 114 avant notre ère.

    Bien après les Mayas, les Aztèques reprirent ce calendrier dont l’origine s’était perdue dans la nuit des temps.

    On a pu en déchiffrer une partie grâce à des manuscrits aztèques connus sous le nom de Codex du Vatican.

    " Le premier soleil, Matlactli Atl : durée 4 008 années. A cette époque vivaient des géants. Le premier soleil fut détruit par l’eau.
    On lui a donné le nom d’Apachiohualiztli (inondation, déluge). Les hommes furent transformés en poissons. Un seul couple survécut et repeupla la Terre. D'autres disent que sept couples se cachèrent dans une grotte en attendant la fin du déluge. Ils repeuplèrent la Terre et furent adorés comme des Dieux par leurs nations ..."

    " Le second soleil, Ehecoatl : durée 4 010 années. Ce soleil fut détruit par Ehecoatl (le Serpent du Vent) et les hommes furent changés en singes.
    Un homme et une femme furent sauvés de la destruction..."

    " Le troisième soleil, Tleyquiyahuillo : durée 4 081 années. Ce soleil fut détruit par le feu. Les hommes qui descendaient du couple rescapé du second soleil, mangeaient un fruit appelé tzincoacoc ..."

    " Le quatrième soleil, Tzontlilic : durée 5 026 années. Les hommes moururent de faim après un déluge de sang et de feu..."

    On retrouve ce calendrier aztèque sur un énorme monolithe « la Pierre du Soleil » à Axayacatl. Cet énorme monolithe a été taillé dans le basalte en l'an 1479 de notre ère. Il pèse plus de 80 tonnes. Comme dans le Codex, les formulent inscrites disent que le monde a déjà traversé quatre époques ou soleils. 

    Le premier soleil est représenté par Ocelotonatiuh, le "dieu-jaguar". Le deuxième est représenté par la tête du serpent Ehecoatl, le dieu de l'Air. Le troisième est symbolisé par une tête faite de pluie et de feu céleste. Le quatrième est symbolisé par la tête de la déesse de l'Eau Chlachiuhtlicue. 

    Quand prendra fin le cinquième soleil ? Les Aztèques avaient déjà oublié la méthode pour calculer cette date d’anéantissement final.

    Mais les Mayas qui les avaient précédés avaient, eux, calculé le moment exact où le grand changement mettrait un terme à ce cinquième et dernier cycle.

    Le symbole du cinquième soleil est le visage de Tonatiuh, le dieu-soleil. Sa langue fait voracement saillie, symbolisant la soif de sang et la faim de coeurs humains du dieu. Il apparaît à l'intérieur du symbole Ollin qui signifie "mouvement".

    Pourquoi le soleil du mouvement ? Parce que selon les inscriptions: " au cours du cinquième soleil, la Terre se mettra en mouvement et nous périrons tous".

    Vestiges de l’écriture et des connaissances Mayas

    Les mayas ont laissé derrière eux une profusion de décomptes calendaires. Aujourd’hui, il ne subsiste que quatre codex (manuscrits enroulés) de la folie destructrice des missionnaires espagnols.

    Ces manuscrits sont essentiellement des calendriers remplis d’indications astrologiques. Il est évident que les scribes qui rédigèrent ces calendriers étaient experts en astronomie.

    A l’aide de calculs mathématiques sophistiqués, ils déterminaient les mouvements du ciel nocturne des milliers d’années dans le passé et dans le futur.

    Ils savaient également prédire les éclipses du soleil. De même, ils savaient en combien de temps la Lune tourne autour de la Terre.

    Ils maniaient parfaitement le concept du zéro sans lequel tout un arsenal mathématique n’existerait pas. Rappelons que ni les Grecs, ni les Romains n’en avaient la moindre idée.

    Si les manuscrits ont été irrémédiablement détruits, heureusement pour nous, les Mayas ont gravé sur des stèles les évènements importants survenus dans la vie de leurs dirigeants.


    Actuellement, on ne peut traduire que la moitié des glyphes Mayas. Des stèles qui reprennent le principe du calendrier sont arrivées jusqu'à nous.

    Le calendrier Maya

    Les Mayas attribuaient l’origine de leurs connaissances en Astronomie à leurs aïeux qui les tenaient des premiers hommes.

    En fait, on ne peut être que perplexe devant les évidentes disparités qui existent entre les réalisations assez médiocres des Mayas et leurs connaissances en astronomie.

    A part en architecture, la culture Maya est assez primitive. Alors, comment ont-ils pu cartographier l’univers alors qu’ils ne connaissaient pas le principe de la roue ?

    Comment ont-ils pu compter en millions d’années et n’avoir jamais réussi à peser un sac de maïs ?

    Peu de scientifiques contestent le fait que les Mayas tenaient leur calendrier d’une autre civilisation, les Olmèques.

    Au IIe siècle avant notre ère, ces derniers utilisaient le même système de calcul du temps. Mais de qui les Olmèques tenaient-ils ce calendrier ?

    Il faut se rendre à l’évidence que le calendrier Maya est d’une stupéfiante précision.

    L’année solaire compte 365,2420 jours soit une erreur de seulement 0,0002 jour. Le calendrier Maya se révèle donc encore plus précis que le calendrier grégorien (365,2425) introduit en Europe en 1582.
    Nous savons aujourd’hui que le chiffre exact est de 365,2422 jours.

    Les Mayas utilisaient leur propre système de notation qu’ils tenaient des Olmèques.

    Le système est une combinaison :
    • De points (correspondant au chiffre 1 ou à des multiples de 20)
    • De barres (chiffre 5 ou des multiples de 5 fois 20)
    • De glyphes en forme de coquillages (le zéro)
    Comment les Mayas comptaient-ils le temps ?

    Le temps était compté de la manière suivante :
    • En jours (kin)
    • En périodes de 20 jours (uinal)
    • En année de calcul de 360 jours (tun)
    • En périodes de 20 tuns (katun)
    • En périodes de 20 katuns (bactun)
    • Il y avait aussi des périodes de 8 000 kuns (pictun) et de 160 000 tuns (calabtun)
    Le calendrier Maya, par sa précision, n’a rien à envier à nos ordinateurs modernes.

    Sur une stèle à Quirigua, au Guatemala, une date nous renvoie en arrière de plus de 300 millions d’années.

    Des inscriptions glyphiques découvertes sur une stèle de Copan au Honduras indiquent une date mystérieuse correspondant au 26 juillet 736.

    Rapportées à notre système de datation, les énigmatiques inscriptions Mayas livrent un message plutôt inquiétant : le cinquième soleil prendrait fin le 4 Ahau 3 Kankin soit le 21 décembre 2012.

    Il existe un véritable souci obsessionnel de la civilisation Maya, et de toutes les anciennes cultures de l’Amérique Centrale, à calculer la fin du monde.

    Ce calendrier semble avoir été créé pour prédire une catastrophe cosmique ou géologique.

    Mais, contrairement à ce qui est souvent dit, le calendrier Maya ne s'arrête pas au 21 décembre 2012. En effet, les Mayas mentionnent d'autres dates correspondant à d'autres cycles. Ils n'ont donc jamais envisagé la fin du monde mais simplement une succession de cycles. Le 5e soleil est un cycle parmi d'autres.

    Calendrier Maya et Science actuelle

    Nous savons que le calendrier était si important aux yeux de la civilisation Maya que sur chaque stèle gravée et sur chacune de leurs œuvres, ils ont laissé des inscriptions hiéroglyphiques complexes.
    Ces inscriptions mentionnent des dates détaillées et précises.

    Nos connaissances scientifiques actuelles nous permettent de mieux appréhender l'histoire de la Terre. Il est interessant de comparer ce qui est considéré comme une légende et les différents signaux d'alarme que nous lancent notre planète.

    Calendrier maya et planète Vénus

    Il est aujourd’hui établi que le point de départ de ce calendrier, le jour « zéro » du Compte long Maya, correspond au 13 août 3 114 avant notre ère.
    C’est à cette date que la planète Vénus était apparue pour la première fois au-dessus de l’horizon terrestre, marquant la naissance du cosmos actuel.

    Ce compte long n’a pas seulement trait au cycle régulier de Vénus autour de la Terre, qui dure en moyenne 584 jours, mais aussi à son cycle complet par rapport à la rotation de l’axe de la Terre, un cycle qui se compte en millions d’années.

    Les Mayas se préoccupaient beaucoup des infimes variations qui créent un décalage entre le plan de rotation de Vénus et l’axe de rotation de la Terre elle-même.
    Toutes les dates de leur calendrier font référence au »Grand cycle de Vénus ».

    Le manuscrit Maya désigné sous le nom de codex Cospi montre différents aspects de Vénus. Ainsi, avec les cycles de Vénus, les Mayas pensaient pouvoir prédire ce qui arriverait à chaque « mort » de Vénus.

    Les cinq soleils

    Mayas et Aztèques pensaient que le monde avait été créé et détruit plusieurs fois. Ils croyaient qu’ils habitaient le cinquième monde ou « cinquième soleil », qui est aussi le nôtre.

    En résumé, voici les cinq soleils et l’interprétation que l’on peut en faire mais qui reste subjective :

    Le premier monde avait été détruit par l’eau, allusion à une spectaculaire montée du niveau des océans.

    Le deuxième monde avait été détruit par un grand vent qui s’abattit sur la Terre et détruisit tout. L’image est plus confuse. Ca peut être une allusion à des éruptions volcaniques qui auraient provoqué d’immenses nuages toxiques. Mais, ça peut également faire référence à des bouleversements climatiques ayant entraîné des tornades, cyclones ou autres.

    Le troisième monde avait été détruit par le feu du ciel, allusion peut-être à une météorite ou des éruptions volcaniques.

    Le quatrième monde avait été détruit par un déluge de sang et de feu. Là encore, on retrouve le symbole lié aux séismes, éruptions volcaniques et à un cataclysme planétaire du à la tectonique des plaques.

    Le cinquième monde sera détruit car la Terre se mettra en mouvement et nous périrons tous. Cette fin du monde est prévue pour le 21 décembre 2012, juste avant le coucher du soleil à l’heure de l’Amérique centrale.
    Il n'existe pas que 5 cycles dans ce calendrier ce qui doit nous rassurer. De nombreuses autres dates sont mentionnées. Les Mayas nous parlent bien de cycles et non d'apocalypse et encore moins de fin du monde.

    Nos découvertes scientifiques

    Grâce aux calculs astronomiques assistés par ordinateur, on sait que juste avant le coucher du soleil le 21 décembre 2012, Vénus disparaîtra sous l’horizon occidental tandis qu’à l’est, les Pléiades s’élèveront au-dessus de l’horizon.
    Symboliquement, on assistera à la mort de Vénus et à la naissance des Pléiades.

    Dans la conception Maya, le Grand Cycle temporel actuel, gouverné par Vénus, prendra fin.

    Toute la question est de savoir si à la fin de chaque cycle, un nouveau monde doit recommencer ou non.

    Toute cette conception peut paraître fantaisiste. Cependant, on peut la comparer avec nos connaissances actuelles sur l’histoire de la Terre.

    Des paléobiologistes ont découvert des traces fossiles qui indiquent que « la vie semble avoir été inscrite, gommée et réécrite quatre ou cinq fois, depuis le Cambrien ».

    Ce qu’ils ont constaté, c’est qu’à différentes époques de l’histoire, la vie s’est développée pour être ensuite presque instantanément gommée.

    A chaque cycle, il s’en est suivi une période où la Terre a été dépourvue de toute vie pendant des millions d’années.

    Les grandes extinctions de masse sont prouvées. Là encore, elles n’ont jamais été expliquées clairement. Rentrent-elles également dans ce schéma de mort et de résurrection cyclique ?

    Les dernières découvertes effectuées sont également instructives:

    La Terre, comme une toupie, tourne de moins en moins vite sur elle-même. Elle boucle son tour aujourd’hui en 24 h mais il ne lui en fallait que 22 il y a 400 millions d’années.
    Le champ magnétique terrestre serait-il en train de s’inverser ?

    Sur les 150 dernières années, l’intensité de la composante Nord-Sud du champ magnétique a décru de 10%.

    De plus, le pôle nord magnétique a été sérieusement perturbé ces trente dernières années. (Article paru dans Science & Vie N°229).
     
    La Terre n’a pas toujours été bleue. Il y a environ 750 millions d’années, elle aurait été entièrement recouverte de glace.

    Des pôles à l’équateur, une énorme couche de glace aurait recouverte toute sa surface.

    C’est du moins ce que pensent de nombreux climatologues. Toute trace de vie aurait été éliminée pendant cette longue période.

    Leur hypothèse est la suivante :

    Il y a 800 millions d’années, les continents actuels se regroupent en un seul bloc, la Rodinia. Puis, ce super continent se fissure sous l’effet d’une intense activité volcanique.
    Des mers s’ouvrent et de gigantesques quantités de basalte son libérées ce qui piège une quantité de dioxyde de carbone.

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