• Il est parfois des symboles mal compris, des histoires détournées, des légendes avilies par des personnes ou des groupes, pour servir des causes noires et terribles. Malheureusement, cela fait partie de l’histoire, de notre histoire, et il vaut mieux parfois en avoir connaissance et les affronter, plutôt que de se voiler la face et de choisir l’ignorance.

    Le svastika : symbole et représentation

    Le « Svastika, » ou « swastika » est un emprunt au sanskrit svastika (dérivé de su (« bien ») et de asti (« il est ») et signifiant : « qui conduit au bien-être ». La forme « savastika » désigne le svastika sénestrogyre. Le svastika est l’un des symboles les plus répandus et les plus anciens qui soient. Il consiste en une croix à branches coudées, rencontrée à toutes les époques et sur tous les continents, en usage en Inde de toute antiquité, répandu en Chine par le bouddhisme, présent dans la Grèce ancienne sous la figure de Prométhée (qui dérobe une parcelle de feu à la roue du Soleil et l’apporte aux hommes) et dans d’autres civilisations. Si les branches sont orientées vers la droite, le svastika est dit dextrogyre, si elles sont tournées vers la gauche, il est dit sénestrogyre.
    Le terme « croix gammée » (allusion aux 4 branches, qui ont chacune la forme de la lettre grecque gamma majuscule) vient du grec « gammadion ». Les Grecs qualifiaient aussi le svastika de « tétrascèle » (quatre jambes).

    Signe favorable, symbole de paix et de bonheur, le svastika s’est répandu en Europe, aux Amériques, en Extrême-Orient et notamment en Inde, où il garde toujours son sens bénéfique. On le retrouve de l’Extrême Asie à l’Amérique, en passant par la Mongolie, l’Inde, l’Europe et l’Afrique. Il fut notamment familier aux Scythes, aux Sarmates, aux Celtes, aux Etrusques, aux Grecs.

    On le rencontre à peu prés partout, et parfois dans des endroits ou on ne s’y attend pas : chez les Sumériens (5000 av. J.-C.) sur des pièces de monnaie ; sur des poteries de la culture Vinca de Transylvanie (5 000 ans av. J.-C. ) dans les fouilles du site de Troie ; sur des poteries de Sintashta au Sud de l’Oural (2 000 ans av. J.-C.) sur des ceintures de bronze dans des tumulus en Allemagne et en Autriche ; sur des fresques de Pompéi ; en Bretagne française où il coexiste avec la triskell ; sur des pierres runiques en Suède et au Danemark ; en Espagne, sur un détail du tympan de la grande mosquée de Cordoue ; chez les Maoris de Nouvelle-Zélande ; sur 1’Ile de Pâques ; en Amérique précolombienne, en particulier dans les temples mayas .

    Bref, la liste est loin d’être exhaustive, et bien entendu, on le retrouve sur le tympan de nombreux monastères bouddhistes, taoïstes ou hindouistes dans la partie asiatique du monde. Symbole universel, on peut même le retrouver dans l’arcane X du jeu de tarot, sous la représentation de la « ruota », la roue de la fortune, ici aussi symbole de joie, de bonheur et de prospérité.

    Sa symbolique

    Quelle qu’en soit sa complexité symbolique, le svastika, par son graphisme même, indique manifestement un mouvement de rotation autour d’un centre immobile, qui peut être le moi, où le pôle où encore l’axe terrestre. Il est donc symbole d’action, de cycle et de régénération perpétuelle. C’est en ce sens qu’il a souvent accompagné l’image des sauveurs de l’humanité. Les Christs romans sont souvent conçus autour d’une spirale ou d’un svastika symbolisant le tourbillon de la Création et le Bouddha y est souvent associé, car il figure la Roue de la Loi (Dharmachakra) tournant autour de son centre immuable, centre qui représente souvent Agni (le Feu).

    Le svastika est également l’image du développement en puissance de la Réalité ou de l’Univers :
    Développement de l’univers créé, développement d’une réalité humaine, il exprimera l’extrême développement d’un pouvoir séculier, ce qui explique ses attributions historiques, de Charlemagne à Hitler.Ici intervient le sens de sa giration : qu’il s’agisse du sens direct astronomique, cosmique et donc lié au transcendant (c’est le svastika sénestrogyre - ou sauvastika - de Charlemagne) ou du sens inverse, celui des aiguilles d’une montre, voulant placer l’infinitude et le sacré dans le temporel et le profane (c’est le svastika dextrogyre hitlérien). Certaines interprétations font du svastika dextrogyre un symbole de l’énergie masculine, du svastika sénestrogyre celui de l’énergie féminine associée à la magie noire et aux influences négatives.
    Le svastika dextrogyre, imitant par la rotation de ses branches la course quotidienne apparente du Soleil, est particulièrement utilisé par des civilisations non indo-européennes, notamment en Amérique du nord et dans le monde méditerranéen ; le svastika sénestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit et les pratiques magiques.

    Les hindous et les jaïns, qui utilisent le svastika pour marquer les pages de leurs livres de comptes, le seuil de leurs maisons, leurs portes et leurs offrandes, font une nette distinction entre le svastika sénestrogyre et le svastika dextrogyre. Ce dernier est lié au dieu solaire Surya, mais également, en tant que symbole guerrier, au dieu Indra. Le svastika sénestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit, la déesse Kâlî et les pratiques magiques. Le svastika des hindous, des bouddhistes et des jaïns est l’emblème du septième tirthamkara : ses quatre branches sont supposées rappeler au croyant les quatre niveaux de l’existence, c’est-à-dire les quatre domaines dans lesquels l’homme peut renaître : le monde animal ou végétal, l’enfer, la terre, le monde de l’esprit. Il est aussi la combinaison des principes mâle et femelle, du soleil et de la lune. Au Tibet, le sigle de la secte des Bonnets Jaunes est un svastika dextrogyre, celui de la secte des Bonnets Rouges un svastika sénestrogyre.
    Pris dans son acception spirituelle, le svastika remplace parfois purement et simplement la roue dans l’iconographie hindoue, par exemple comme emblème des Nagas. Mais il est aussi l’emblème de Ganesh, divinité de la connaissance.

    Pour les Nordiques, le svastika est une Croix Solaire. Les quatre pointes symbolisent le Lever, le Zénith, le Couchant et la Nuit mais aussi le Printemps, l’Eté, l’Automne et l’Hiver, et enfin les étoiles d’Aldébaran, de Regulus, d’Antarès et de Fomalhaut assimilées aux quatre saisons.


    Les Scandinaves et les anciennes tribus germaniques appelaient le svastika « marteau de Thor » ou « croix de Thor ». Les Allemands le désignent par le terme de « Hakenkreuz » (croix ansée) ; les Lettons par celui de « perkonkrusts » (croix de Perkons ou Perkunas : le dieu du tonnerre). Le dieu slave Perun était parfois symbolisé par un double svastika appelé « kolovrat ».
    Au début du scoutisme, le svastika était décerné à ceux qui avaient rendu service au mouvement. Il fut retiré en 1935 à cause de son utilisation par le parti nazi.


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  • La croix est l'un des symboles fondamentaux de l'humanité et cela bien avant l'arrivée du christianisme. Les chrétientés Celtiques d'Irlande ont, dès le IIIe s, développé le symbolisme de la croix cerclée, synthèse intime et parfaite entre la tradition Celtique et le christianisme. On pourrait dire Celtique est une synthèse du christianisme et de la tradition Celtique. Le cercle, à la fois magique et céleste, symbolise le ciel, les branches de la croix représentent les quatre éléments l'air, la terre, l'eau, le feu et également les points cardinaux de l'espace, les quatre saisons, la division Celtique traditionnelle d'un territoire en quatre. Le centre est un lieu de passage et de communication symbolique entre ce monde et l'autre, les entrelacs expriment le mouvement sans fin de l'évolution et de l'involution des faits cosmiques et humains.

    Au 2e millénaire av. J.C, les Celtes se sont répandus en Europe occidentale, où ils ont apporté leur savoir, tout en recueillant celui des Atlantes, dresseurs de mégalithes. Ils étaient détenteurs d'une révélation occidentale, pendant de la civilisation biblique.

    L'arrivée en occident du christianisme va rassembler les deux courants en une synthèse dont la croix celtique est le meilleur symbole. On la retrouve partout où les Druides ont laissé leur empreinte.

    Elle se compose schématiquement de trois cercles et de quatre branches.
    Les trois cercles (Keugant, Abred et Gwenwed) désignent les différents cheminements des âmes vers l'ascension suprême:

      Au commencement, les âmes errent dans le cercle du chaos (Keugant) où rien n'existe que Dieu, puis s'incarnent dans le cercle Abred, cercle de la vie terrestre, où elles doivent accomplir leur destinée. Si elles échouent, elles retournent dans le chaos ( Keugant) et attendent que Dieu leur permette de se réincarner à nouveau en Abred dans une autre vie et un autre corps pour enfin accéder au cercle final, Gwenwed. Là, elles jouiront de sa présence dans l'éternité. Gwenwed est le "lieu" affranchi du temps et du changement. Il est également le cinquième élément, l'éther, la lumière divine.

    Les quatres branches et les quatre petits cercles de la croix représentent les quatre éléments, directions et qualités, sec, humide, chaud et froid.
    Les croix celtiques sont souvent ornées d'entrelacs.Ce sont des noeuds, symboles de vie, ainsi que des représentations du serpent, symbole de renaissance.

    La Croix Celtique est le plus magnifique et le plus complet symbole de la Cosmogonie Druidique.

    C'est le livre vivant grâce auquel, durant les siècles de clandestinité, la science et la philosophie Druidiques ont pu se transmettre intacte, et dans lequel tous ceux qui ont appris à en lire le language, peuvent se retrouver les continuateurs des Druides antiques.

    1) Les trois cercles

    La croix est composée de trois cercles concentriques dont les diamètres ont entre eux les rapports suivants : 9, 27, 81.

    Le cercle de 81 correspond au cercle Divin, ou Keugant Le cercle de 27 correspond au cercle des Migrations ou Abred.

    Le cercle de 9 correspond au cercle de la Lumière blanche ou Gwenwed.

     

    2) Les huit cercles tangents autour de Gwenved

    Les quatres angulaires qui dessinent le Symbole de la Croix, figurent les quatres éléments (Eau, Air, Feu, Terre), unis dans un cinquième : l'Ether.

    Description des différents cercles:

    A gauche : Couleur rouge, Chiffre 5, Planète Mars ou Teutates

    Angle supérieur gauche : Couleur orange, Chiffre 9, Planète Lune

    Au sommet : Couleur jaune, Chiffre 8, Planète Mercure ou Lucellos

    Angle supérieur droit : Couleur vert, Chiffre 7, Planète Vénus

    A droite : Couleur bleu, Chiffre 4, Planète Jupiter ou Esus

    Angle inférieur droit : Couleur violet, Chiffre 1, Planète Neptune ou Don

    A la base : Couleur ultra-violet, Chiffre 3, Planète Saturne

    Angle inférieur gauche : Couleur infra-rouge, Chiffre 2, Planète Uranus

    Le cercle central : Couleur la lumière blanche des huit radiations, Chiffre 6, Planète Soleil


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  • Ce symbole est la croix de vie égyptienne, également appelée croix ansée. Dans l’écriture égyptienne, il signifie « vivre » ou « la vie » et s’écrit dans notre alphabet comme ceci : ankh. Cette croix est le symbole de l’immortalité car elle est portée à la main par tous les dieux mais elle est aussi un symbole de pouvoir du pharaon. Elle peut aussi être vue comme une clé ouvrant la porte du royaume des morts. Elle inspire donc principalement la vie éternelle et le pouvoir. L’origine de la croix ansée est très controversée dans la milieu de l’égyptologie. En effet, certains l’identifient à une courroie de sandale, d’autres à une vertèbre de taureau ou encore à un tau hébreu.

    Selon une autre hypothèse, l'ânkh symboliserait l'Égypte et plus particulièrement le Nil, source de vie pour les Égyptiens (d'où la signification de ce signe). Ainsi, la partie basse (le trait vertical) représenterait la vallée du Nil (Haute-Égypte) et la partie haute (la boucle) le delta (Basse-Égypte). La branche horizontale, quant à elle, représenterait le nœud d'Isis, qui réunit en un tout les deux parties du fleuve et, par extension, du pays. Cette théorie serait corroborée par certaines représentations de l'ânkh sur lesquelles on peut distinguer des stries sur la branche horizontale, à l'image du plissé d'un nœud.

    Une chose est sûre, cette croix représente la vie après la mort et serait également le symbole de l’union entre Isis et Osiris qui a permis de sauver l’humanité grâce à la victoire d’Horus sur Seth. L'Ankh accompagnait toutes les cérémonies rituelles et servait de talisman protecteur.

    Elle est le symbole de la vie physique et éternelle pour les Égyptiens, on retrouve chez certains peuples d'Afrique ( Peuls, Douala,etc.), une similitude dans le sens et l'appellation:la croix signifie Wonki pour les Peuls, Longué pour les Douala.

    Elle représente aussi la puissance associée aux éléments tels que l'eau, l'air, le soleil.

    Les Dieux et les rois sont souvent représentés portant la croix Ankh.

    Pour les Dieux, la boucle de l'ankh matérialise la féminité et sa section centrale, la masculinité ; l'ankh devient donc quand elle est associée à Osiris et à Isis, le symbole d'union pour donner naissance à une nouvelle vie. En fonction des dieux qu'elle accompagne, sa signification varie. Elle est le châtiment entre les mains de Sekmet, divinité guerrière et fille de Rê et l'abondance des eaux vivantes du Nil pour le dieu Hapi.

    Pour les rois, elle correspond au don d'immortalité donné par le Dieu Amon, car ils sont la représentation du divin sur terre. On la plaçait sur le nez du pharaon décédé pour représenter le souffle de la vie qu'il aura dans l'au-delà. Sa forme de clé faisait qu'elle était le symbole ouvrant le passage vers la vie éternelle après la mort.

    L'ânkh est utilisé fréquemment dans l'art égyptien, en particulier dans les peintures des tombes ; il apparaît souvent au bout des doigts d'un dieu ou d'une déesse, dans des images montrant les divinités de l'au-delà faisant le don de vie à la momie de la personne défunte.

    Dans l'art amarnien, la croix ansée est porté par les rayons solaires (terminés par des mains), symbolique du soleil dispensant la vie sur Terre.

    L'Ankh protège celui qui la porte contre les forces maléfiques, mais aussi celui qui s'en approche, elle sert aussi d'antenne ou de conduit à la puissance divine de la vie qui imprègne l'univers.

    On retrouve la croix Ankh symbole de vie chez les Dogons pour qui elle a la même signification symbolique que pour les anciens égyptiens "Le signe est dit "adinya kini" = vie (littéralement nez) du monde [...]. Lorsqu'un membre de la famille est atteint d'une maladie grave et qu'une issue mortelle est envisagée, les vieillards de la parenté le tracent sur une surface de terre meuble [...]. Cette terre est placée ensuite sur la tête du malade. L'image de la création est ainsi reproduite pour tenter de recréer le malade<o:p></o:p> et de le remettre dans la vie normale."(Germaine Dieterlen et à Marcel Griaule).

    Le symbole ankh représente une attache de sandale égyptienne. Ce même symbole est employé chez les Fulbe, les Pulaar et les Haal-Pulaar- en et se dit "kinhinol" (terme dérivé de la racine kin (nez). Dans son livre "De l'origine Egyptienne des peuls" l'auteur Aboubacry Moussa Lam nous éclaire sur l'importance de ce lien étymologique. "Nous sommes ici en présence d'une similitude totale, aussi bien du point de vue sémantique que symbolique. En effet, tout le monde sait le rôle primordial que joue cette pièce (l'attache) dans une chaussure de type sandale : on peut marcher sans trop d'inconvénients tant que c'est une autre partie de la chaussure qui est touchée. Mais dès que c'est le kinhinol qui est en fait le worjki (la vie) de la chaussure qui est coupé, toute marche est interdite. Autrement dit, aussi bien chez les anciens Egyptiens que chez les Dogons et les Haal-pulaaro-peuls, cette pièce est la vie même de la chaussure. On sait l'analogie qu'il y a entre le nez ou les narines et la vie dans beaucoup de sociétés négro-africaines. Quand les Wolof disent bakkan, cela peut signifier, selon le contexte, nez, narines, ou vie.<o:p></o:p>"

    Trois croix représentées ensemble déterminent la vie, la santé et la force (vie, santé, force).


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    La lune, symbole de la tradition hindoue

     

    Ganesh, dieu de la Connaissance, symbolise le monde cosmique et extra-cosmique. Sa tête, dotée d'une défense brisée, représente l'Unité du non manifesté tandis que son corps dépeint la perception dualiste de la manifestation.

    Dans son symbolisme lunaire, le dieu est coiffé d'un croissant et tient une hache de forme similaire dans l'une de ses mains. Le manche de l'instrument figure l'Axe de l'Univers, canal de communication entre les différents mondes. Sa lame qui fend, brise et génère des étincelles symbolise la foudre, résultat des interactions entre les nuages porteurs de pluie. Il s'agit des Eaux supérieures ou célestes associées aux états supra-humains par opposition aux Eaux inférieures ou terrestres représentatives des seuls états humains et propres à la sphère de la Lune.

    Ganesh préside soit au passage des Eaux inférieures vers les Eaux supérieures soit au retour vers les Eaux inférieures selon que les êtres suivent la “Voie des Dieux” (dêva-yâna) ou la “Voie des Ancêtres” (pitri-yâna). Deux voies résumées ainsi par la Bhagavad-Gîtâ: “Feu, lumière, jour, lune croissante, semestre ascendant du soleil vers le nord, c'est sous ces signes lumineux que vont à Brahma les hommes qui connaissent Brahma. Fumée, nuit, lune décroissante, semestre descendant du soleil vers le sud, c'est sous ces signes d'ombre qu'ils vont à la Sphère de la Lune”. Ces deux voies claire et obscure mènent respectivement au non manifesté sans retour au manifesté et au retour dans le manifesté.

    A l'image de Ganesh, Janus préside à la destinée des êtres dans les traditions romaine et chrétienne.

    Le croissant de lune, symbole chrétien et romain

    Doté d'un double visage, Janus est le gardien des portes s'ouvrant sur le passé et l'avenir. Le passé représente la voie du retour vers les états humains; l'avenir, la voie de sortie des états humains vers les états supra-humains. Selon la voie (solaire ou lunaire) empruntée, l'être devra franchir une ou deux portes pour accéder aux états supra-humains:

    • Dans le symbolisme solaire de Janus, la porte “Janua Coeli” ouvre sur le monde extra-cosmique, le Soleil spirituel, le Soleil de minuit, le non manifesté. C'est la voie la plus difficile, la porte étroite, le trou de l'aiguille selon l'Évangile: “Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu” (Saint Matthieu XIX.24).
    • Dans son symbolisme lunaire (Janus-Jana), deux portes “Janua Coeli” et “Janua Inferni” ouvrent respectivement sur le Ciel cosmique et la sphère lunaire, sur les états supra-humains appartenant à la sphère cosmique et les états humains. Selon son degré de spiritualité, l'être aura accès aux états supra-humains ou sera renvoyé vers les états humains.

    Jana ou Diana, souvent représentée coiffée d'un croissant, n'est autre que l'aspect féminin de Janus. Cette image se retrouve notamment dans l'iconographie chrétienne où les pieds de la Vierge Marie reposent sur un croissant de lune. Sa disposition horizontale évoque la barque se déplaçant sur les eaux dans les deux sens, vers le passé ou vers l'avenir. Elle symbolise le passage d'une rive à l'autre, d'un état d'être à un autre état d'ordre plus élevé. Elle dépeint aussi la marche sur les Eaux inférieures de l'être ayant atteint les états des Eaux supérieures, un symbole commun à nombre de traditions autres que chrétienne, musulmane notamment.

    Le croissant, symbole de l'islam

    La vie religieuse musulmane est soumise aux computs lunaires tandis que le calendrier solaire rythme la vie profane. L'apparition du croissant au neuvième mois lunaire ouvre le jeûne du Ramadan qui s'achève avec la venue du même croissant à la lune suivante.

    Au cours de la première phase du Ramadan associée à la lune croissante, l'être grandit à l'image de l'éclat de l'astre. À la pleine lune, l'être peut soit sortir à jamais de la Sphère de la Lune soit retourner à l'obscurité durant la deuxième phase en relation avec la lune décroissante.

    Sortir de la sphère lunaire signifie quitter définitivement la lumière apparente pour la clarté véritable. En effet, la Lune ne fait que réfléchir la lumière du Soleil et accéder à la pleine lumière passe par une sortie définitive de la sphère lunaire.

    Si l'être ne peut quitter la Sphère de la Lune, il est condamné à rester en son sein et à retrouver l'obscurité d'où il vient. C'est le cas de ceux qui doivent encore passer par d'autres états de la manifestation individuelle avant de prétendre accéder aux états supra-humains.

    Atteindre au contraire la plénitude des possibilités humaines signifie quitter à jamais la sphère lunaire, signe de délivrance de la condition individuelle, pour atteindre la sphère des états supra-individuels. L'être, qui en a fini avec le monde restreint au corps et à la psyché, a rejoint le monde de l'Esprit pour devenir un être véritablement spirituel.

    Telles sont les deux voies symbolisées par la Lune croissante et la Lune décroissante. Deux voies perceptibles aussi bien au sommet du dôme des mosquées surplombé d'un croissant que sur les dessins des drapeaux des pays de confession musulmane. Il suffit d'observer le dôme ou le drapeau sous toutes ses faces ou coutures pour s'en rendre compte.

    Lorsque trois globes superposés, surmontés d'un croissant, apparaissent au sommet du dôme, ils représentent respectivement les trois mondes cosmiques (Terre, Atmosphère et Ciel) et le monde extra-cosmique de la Majesté divine. La tige verticale soutenant l'ensemble symbolise l'Axe de l'Univers. Elle est identique à l'axe du stûpa de la tradition bouddhique.

    Le stûpa surmonté d'un croissant, symbole du bouddhisme

    Originellement construit pour abriter les reliques du Bouddha ou de ses disciples, le stûpa renferme également un symbole universel.

    Le stûpa est, en effet, souvent représenté par une image composée de quatre figures géométriques associées aux quatre éléments empilés les uns sur les autres en fonction de leur degré de densité: carré (Terre), cercle (Eau), triangle (Feu) et croissant (Air).

    L'élément Air, symbolisé par le croissant, se présente comme un réceptacle destiné à recevoir un dépôt sacré. Cet aspect est encore renforcé lorsque le croissant prend une forme horizontale (Croissant horizontal) et de demi-lune (Demi-lune horizontale) qui l'assimile à une coupe.

    Dans la tradition bouddhiste, la coupe est destinée à recevoir le cinquième élément qui contient tous les autres à l'état indifférencié, à l'état de principe, à savoir l'Éther. Dans un mouvement descendant, l'Éther se manifeste sous l'apparence des quatre éléments; dans un mouvement ascendant, les quatre éléments sont résorbés dans leur état de principe, d'unité.

    Or, en tournant autour du stûpa, la lune croissante (Lune croissante) devient lune décroissante (Lune décroissante) et vice-versa. Cela suggère que le stûpa symbolise à la fois les deux mouvements ascendant et descendant. Produit de la voie descendante depuis l'état unitaire jusqu'à sa manifestation, l'être humain ordinaire ne peut que partir à la recherche de l'unité perdue en marchant sur les traces de l'Être sans trace, le Bouddha.


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  • Représentatif du passage de l'obscurité (de la nouvelle lune) à la clarté (de la pleine lune) et vice-versa, le croissant est susceptible d'être rapproché du cycle de la nuit et du jour.

    La nuit peut revêtir divers aspects selon le point de vue considéré:

    • Au plan physique et psychique, la nuit représente les ténèbres, l'absence de lumière; la période d'obscurité éclairée par le seul reflet lunaire de la lumière du soleil; le temps propice à l'absence de bruits, au sommeil et aux rêves; l'épreuve des sensations de froid, d'angoisses, d'interrogations et de doutes.
    • Au plan symbolique, la nuit constitue le reflet inversé du jour. Le point culminant du jour, le soleil de midi, trouve son image dans l'apogée de la nuit, le soleil de minuit. La lumière visible, blanche se transforme en lumière invisible, noire. La diversité du monde diurne et manifesté s'ouvre sur le monde nocturne et l'Unité du Principe indifférencié. Le monde extérieur se mire dans le monde intérieur.

    À la fois en deçà et au-delà du jour, la nuit représente l'absence de lumière et son Principe indifférencié qui se développe:

    • Au plan du Cosmos (ou macrocosme) en traversant successivement trois mondes (céleste, intermédiaire et terrestre).
    • Au niveau de l'individu (ou microcosme) selon trois ordres de réalisation (spirituel, psychique et corporel). Notons que la psyché englobe l'âme et constitue avec le corps l'être humain ou l'individu. Au-delà des états humains ou individuels s'élèvent les états supra-humains relevant aussi bien du manifesté que du non manifesté.

    Produit du Principe indifférencié, source de tous les possibles, l'être humain ne peut que retourner vers son origine supra-humaine en remontant les grandes étapes précédentes:

    Atteindre la véritable lumière, la lumière intérieure passe par une série de périodes obscures et lumineuses, de morts à certains états d'être et de re-naissances dans d'autres états d'ordre plus élevés. Ces changements d'états sont ponctués par les trois naissances de l'être (physique, psychique et spirituelle). Les deux premières tiennent à la nature humaine de l'individu et sont propres à la Sphère de la Lune tandis que la dernière est d'ordre supra-humain et relève du domaine du Soleil spirituel. En conséquence, deux voies s'offrent à l'être soucieux de sa destinée:

    • La voie lunaire s'ouvrant soit sur les seuls états humains soit sur les états spirituels ou supra-humains propres au monde cosmique selon le degré de spiritualité atteint.
    • La voie solaire ou la voie directe donnant accès du fond de la nuit cosmique au seul véritable soleil, au Soleil spirituel du monde supra-cosmique ou non manifesté.

    Ces deux voies empruntent des portes différentes qui s'ouvrent ou se ferment à certains états selon que l'être accède aux états d'ordre supérieur ou retourne vers d'autres états humains et cela indépendamment de la forme traditionnelle considérée.


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