• Le chaman sámi se nomme « noaidi » ou (prononcer no-è-di) au masculin et « noaidekalcko » (prononcer no-è-di-gal-go) au féminin. Il occupe plusieurs fonctions au sein d’un groupe : lien entre les hommes et les dieux, guérisseurs, protecteur du peuple et des animaux (particulièrement les rennes), prends des décisions politiques ou sociales, effectue des voyages chamanistes pour aller quérir des informations et des réponses, etc.

    Le rôle du noaidi est né du besoin d’avoir une personne avec le don particulier de ressentir les subtilités des différents esprits et mondes. Le noaidi devient une clé importante pour voyager aux différents mondes et pour assurer une communication entre le monde physique et les mondes spirituels.

    La fonction de noaidi se transmet généralement de générations en génération. Un noaidi vieillissant prend donc le temps de trouver et de former un jeune de sa famille, peu après que ce dernier (ou cette dernière) ait atteint la puberté. Cet entraînement durait tant que l’aîné était en vie, mais il arrivait une étape cruciale où le noaidi en devenir doit démontrer ses talents.

    Les noaidi et noaidekalcko possèdent un tambour de petite taille et de forme ovale, nommé runebom. Il est dit que seul un homme peut manier le runebom et que les femmes et les enfants n’ont pas le droit d’y toucher. Toutefois, cette croyance semble plus récente et pourrait avoir été introduite par les missionnaires.

    Le runebom est peint de symboles magiques représentant les mondes mondains et spirituels. Il est commun d’y dessiner trois séparations claires : un pour le monde des hommes, un supérieur pour le monde des dieux et un inférieur pour le monde des morts et des ancêtres. Les symboles sont peints avec de la sève d’aulne.

    Le runebom sert à plusieurs utilisations, dont la divination : le chaman dépose un anneau d’argent ou de laiton sur la surface plate du tambour, tambourine quelques cous et interprète les mouvements de l’anneau, dépendant d’où et comment il se déplace.

    Toutefois, la principale utilisation du runebom est les voyages spirituals, le résonnement provoquant une transe et un état extatique. Par l’utilisation de son tambour magique (runebom) et autres rituels, le chaman sámi (noaidi) entre en transe et peut se rendre en des terres lointaines. Généralement, l’âme du noaidi se transforme et prend l’aspect d’un animal allié, nommé gand. Ses alliés sont le plus souvent peints à même son tambour. Par exemple, on peut peindre un renne, une baleine, des skis et un bateau, ce qui permet au noaidi de voyager sur terre et sur mer. Lorsqu’il revient dans son corps, le noaidi peut divulguer des événements qui viennent de se dérouler en ces endroits qu’il vient de visiter.

    Le chant traditionnel du joik (prononcer yoik) est un chant particulier, semblable aux sons de gorge des autochtones d’Amérique du Nord. Chaque personne, chaque animal, chaque plante, chaque pierre et chaque endroit possède son propre joik, comme tous possèdent un nom propre à lui ou à elle.

    Lorsqu’un noaidi voyage, son corps devient immobile et raidit, inanimé. Le chaman se couche généralement sur le ventre et ses pieds sont liés. Généralement, un assistant frappe du tambour pendant que le noaidi est couché sur le ventre et voyage. Cet assistant s’assure également que le noaidi revient dans notre monde.

    Cette illustration, intitulée “Les manières (techniques) des Lapons (Sámi) vivant en hiver”, illustre certains états chamanistes. Le numéro 10 par exemple, montre un homme tenant fermement un tambour appuyé sur la tête d’un second homme. Ce dernier est en train de voyager « dans le tambour » (selon les symboles qui y sont dessinés) et sa position rappelle que son corps est inanimé. Les numéros 8, 9 et 11 nous montrent un homme et un renne qui semblent en communication quelconque. Par le biais de ces rennes qui sont un de leurs alliés, ces hommes acquièrent connaissance et informations.

     


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    Les Sámi sont animistes : tout dans la nature possède une âme. Cette croyance a entraîné le besoin d’être harmonie avec tous les êtres. Il est important pour les Sámi de coopérer avec les esprits et de faire très attention à ne rien détruire de la nature, ce qui interférerait avec les plus grands esprits, et effriterait la bonne entente. Les Sámi ont également à cœur le respect du cycle de la vie, aussi observent-ils attentivement les changements saisonniers.

     

    Pour assurer une bonne communication entre les différents esprits de la nature et une bonne compréhension des changements cycliques de la nature et de leur environnement, le besoin d’avoir un homme ou une femme qui serait plus sensible à ces énergies s’est fait ressentir et ainsi est né le noaidi.

    Les Sámi croient également en une multitude de dieux et déesses. Comme la grande majorité (sinon tous) des peuples autochtones et polythéistes, les Sámi aiment honorer leurs déités par le don d’offrandes.

    Cercle arctique et culte des animaux

    Les croyances et les pratiques des Sámi sont partagées avec les autres peuples nord-européens habitant près du cercle arctique, les Germains et les Finnois par exemple. Parmi ces similitudes, on retrouve le culte des animaux à fourrure blanche, particulièrement l’ours et le renne. Alors que le cheval était honoré chez les Germains, il était détesté et craint par les Sámi (probablement parce qu’il était justement l’animal sur lequel les Germains se déplaçaient le plus souvent). Le renne était le plus souvent considéré comme un allié vers les mondes spirituels (non physiques) avec l’aide duquel le noaidi (chaman) entrait en communication avec les esprits.

    L’ours est l’animal le plus sacré chez les Sámi. Il était au centre d’une importante et symbolique cérémonie, nommée peijainen. L’animal lui-même était considéré comme le fils du dieu des cieux et serait descendu sur terre en guise de lien entre les Sámi et les cieux, ou le « monde d’en haut ».

    Les animaux jouaient un si grand rôle dans les croyances, qu’on leur attribuait une certaine parenté. Plusieurs personnes portaient le nom d’un animal ou du moins un dérivé ou un diminutif, démontrant ainsi qu’ils étaient liés par le sang à cet animal.

    Les Sieidi : lieux de cultes

    Parce que les Sámi considèrent la nature comme sacrée, plusieurs endroits et objets naturels, comme des pierres, des falaises ou des montagnes, sont devenus des lieux de cultes. Ces lieux, nommés sieidi ou seidas sont la résidence d’esprits dont on souhaite devenir l’allié ou encore sont le symbole d’une divinité protectrice veillant sur la flore et la faune environnante.

    Les sieidi sont empreints de magie sont souvent situés dans un endroit clé et stratégique pour les chasseurs et pêcheurs : une pierre à la forme étrange située près d’un troupeau de renne devenait un allié. On prend le temps d’aller déposer des offrandes près de ces sieidi. On y tenait également à l’époque d’importants rites et on y enterrait également des proches. Les offrandes les plus répandues sont évidemment les bois de rennes.

    Certains sieidi arborent des traits quasi humains, donnant souvent l’impression d’avoir un œil et donc d’observer ceux qui s’en approchent. Il existe plusieurs légendes et mythes au sujet des sieidi qui se vengent envers ceux qui osent voler des offrandes. Plusieurs voleurs seraient devenus très malades peu après avoir dérobé des objets tandis que d’autres auraient affirmé que les objets volés auraient volés hors des fenêtres pour ne jamais être retrouvés. D’autres plus malheureux, seraient devenus fous et auraient perdu la tête.

    Selon les tribus sámi résidant près des sieidi, tout un code de conduite doit être observé. Certaines tribus sámi refusent que les étrangers s’approchent trop près des sieidi; d’autres acceptent qu’ils s’approchent sans toutefois leur donner la permission d’y toucher; d’autres acceptent la présence d’étrangers, tant qu’ils savent se conduire avec le plus grand des respects.

    Les sieidi sont si importants dans les croyances sámi que le terme en est venu à signifier également « déités ». Certaines des offrandes trouvées en ces endroits sont datées entre le 9è et 14è siècle.

    Sorcellerie

    La sorcellerie des Sámi est considérée comme très puissante. Certains font une distinction linguistique entre sorcellerie malveillante (noita) et magie bienveillante (taikuus). « Noita » signifie sorcière et fait référence à quelqu’un qui entre en transe, ce qui pourrait expliquer la diabolisation de ce terme.

    À l’époque, on leur attribuait le pouvoir de contrôler les vents (pour la navigation et pour faire transporter des sorts jusqu’au sud de l’Europe), de posséder une voix enchanteresse et de maîtriser l’art des charmes et des herbes magiques. D’autres exemples de sorcellerie étaient tout aussi grotesques : mouches bleutées-noirâtres, souris possédant deux têtes, une à chaque extrémité e son corps, flèches empoisonnées, etc.

    Le sang était grandement utilisé dans toutes sortes de charmes. Le sang d’une vierge en particulier était réputé très efficace pour repousser toute forme de mal pour assurer la protection. Les Sámi ne pratiquent pas le sacrifice rituel, aussi le sang est-il souvent remplacé par de la sève d’aulne rouge.


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  • Nous retrouvons dans la cosmogonie primitive des Slaves les manifestations communes à tous les peuples d'origine indo-européenne : la vénération du soleil, du feu, l'eau, l'air avec le culte central à "Notre Terre humide", le culte des ancêtres mu par le désir inné des hommes d'honorer ceux qui nous ont précédé et donné la Vie.

    Les slaves croient en l'existenced'un monde intermédiaire entre les forces célestes et les hommes, peuplé des génies qui habitent tout ce qui vit.

    La divinisation des phénomènes naturels

    L'astre solaire et ses différents visages : Le soleil a été à l'origine des principales fêtes du paganisme slave. Son parcours annuel était considéré comme une illustration cosmique de la destinée humaine : naissance, vie, mort et résurrection.

    Certains contes serbes parlent d'un soleil assis sur un trône pourpre, entouré de deux jeunes filles, l'aube et le crépuscule, de sept juges, les planètes, de sept messagers, les comètes, et qui régnerait sur douze royaumes, les douze signes du zodiaque.

    Suivant son intensité, selon les régions et sa position dans le ciel, ses fonctions et son nom varient.

    Voici ses principales appellations à travers le monde slave :

    Khors (nom d'origine perse) désigne le corps céleste lumineux et représente le Bien par opposition au Mal. Plus tard, le tsar et les princes seront assimilés au soleil.

    Svarog est le soleil resplendissant et créateur, dieu de lumière qui, selon les différentes tribus slaves et les régions, reçoit également le nom de Dajbog, dieu qui fertilise les champs, ou Svarojtich qui représente le feu terrestre, dieu protecteur des forgerons, ou encore Svantovit, dieu guerrier, souverain des Slaves de la Baltique.

    Koupalo dont le souvenir persiste dans le folklore slave jusqu'au début du XXème siècle représente le dieu soleil au crépuscule lorsque celui-ci disparaît dans les eaux matricielles pour renaître (koupat'sya signifie se baigner en russe). Après la christianisation, on le célébrait le jour de la Saint-Jean-Baptiste.

    Yarilo (ou Yarovit chez les Slaves de l'Ouest) est le nom de la divinité du soleil de printemps, moment de l'éveil des forces de procréation. C'est une divinité virile, symbole de fertilité et d'amour.

    L'eau : les Slaves vénéraient l'eau sous toutes ses formes, sources, cascades, rivières, lacs... On a pu identifier d'anciens lieux de pélerinages où l'on vénérait des sources, considérées comme miraculeuses dans les temps anciens.

    La terre : était considérée comme la mère nourricière et féconde et était l'objet d'un grand respect. L'ancien droit russe en témoigne : "On ne doit pas battre la terre, ni cracher sur le sol, ni mentir au risque d'être engloutie par la terre". La cosmogonie ukrainienne parle de la terre comme d'une galette supportée par trois poissons dont les sauts provoquaient les tremblements de terre.

    Les panthéons slaves

    L'étendue du monde slave a donné lieu a plusieurs panthéons suivant les régions et la proximité d'autres cultures.

    Une distinction s'impose donc entre les dieux du cycle de la Baltique, dans la région située au nord ,le long de la Baltique, entre l'Elbe et l'Oder ; et les dieux du cycle russe, de Novgorod au Nord (où l'influence scandinave est forte) à Kiev au Sud-Ouest ; enfin un panthéon commun à tout le monde slave.

    Le panthéon balte est caractérisé par une mythologie riche et déjà structurée, connue dès le VIe siècle, avec une hiérarchie de prêtres, des rites précis et des lieux de pélerinages.

    Svarojitch était l'objet d'un culte dans la ville de Rethra.

    Svantovit (vit signifiant seigneur), dieu du soleil et de la guerre, représenté avec quatre têtes, était honoré à Arkona, dans une île de la Baltique à Rügen. Triglav était représenté, comme son nom l'indique, avec trois têtes car on disait qu'il rêgnait sur trois mondes : le ciel, la terre et les enfers.

    Les dieux du cycle russe : Le tout premier empire russe s'étendait au Xe siècle de Novgorod à Kiev et eut à subir de nombreuses incursions scandinaves dont le panthéon présentait de grandes similitudes. En 980, le prince de Kiev, Vladimir, à la veille de la conversion au christianisme, décida de restaurer le vieux paganisme slave. Il décida alors l'érection de six statues des principaux dieux russes.

    On y retrouve Khors et Dajbog, deux divinités solaires que nous avons déjà évoquées ainsi que :

    Simargl : l'oiseau chien, emprunté au bestiaire perse, reliait la terre au ciel par la faculté qu'il avait de voler. Il était considéré comme le protecteur des plantes. Appelé aussi "l'oiseau rayonnant", il fut à l'origine du conte de "L'oiseau de feu" dont s'inspira Igor Stravinsky en 1910 pour le ballet du même nom.

    Mokoch, déesse de la fertilité, est la seule déesse du panthéon slave. On la retrouve tout au long de l'Histoire russe et elle deviendra la protectrice des travaux domestiques, du tissage, du filage.

    Volos est le dieu des troupeaux et des bergers. Son nom se retrouve au bas des traités de paix ou de commerce. Par extension, il est devenu le dieu de la richesse et du commerce. Certaines de ses fonctions, au fil des âges, le font comparer à Apollon en tant que dieu bon et artiste.

    Deux autres dieux ,Peroun et Stribog, sont communs à tout le monde mythologique slave. Peroun remplacera peu à peu Rod, l'ancien dieu des laboureurs, divinité universelle du ciel, de la foudre et de la pluie, souffle de vie et créateur du monde. On retrouve son nom dans les mots nature (priroda), famille (rod), le fait d'engendrer (rodit), peuple (narod).

    Peroun, représenté avec une tête d'argent et des moustaches d'or, présente les mêmes caractéristiques que le dieu scandinave Thorr. On peut également l'assimiler à Zeus/Jupiter par certaines de ses fonctions.

    C'est un dieu guerrier, personnifiant le ciel d'orage, la foudre, le tonnerre et la pluie. Son nom se retrouve dans le folklore jusqu'au XIVe siècle : il se montre au printemps accompagné du tonnerre et des éclairs pour fertiliser la terre grâce aux pluies et chasser les nuages pour faire briller le soleil.

    Stribog, dieu des vents "âpres et sifflants", fut après la chritianisation assimilé au souffle du Saint-Esprit. Les paysans slaves disent encore aujourd'hui : "Si le vent est calme, c'est que Stribog joue de la flûte".

    Par similitude de nom ou de fonctions certains dieux païens ont été spontanément assimilés par la chrétienté. Ainsi, le dieu Péroun devient Saint-Elie, tous deux évocateurs de la foudre. Les paysans serbes et bulgares disent en entendant l'orage : "C'est Saint-Elie qui se déplace dans le ciel sur son char de feu". Saint-Elie est désigné comme celui qui tonne ou le "cocher céleste".

    Volos est identifié à Saint-Blaise (Vlasii, en russe). Saint-Blaise est le patron des troupaux et son icône était accrochée dans les étables lors des épidémies. Prier Saint-Blaise garantit une belle toison aux troupeaux.

    Sainte Parascève reçut les mêmes fonctions que celles de la déesse Mokoch : protection des travaux domestiques, filage, tissage. On dit que les paysannes russes apportaient leurs ouvrages à Sainte-Parascève afin qu'elle les bénisse.

    Saint-Jean Baptiste évoque l'antique Koupalo, dieu solaire se baignant dans l'eau pour renaître purifié. La fête de la Saint-Jean coïncide avec le jour de la célébration du dieu païen.

    Entre les dieux et les hommes, les génies

    La sensibilité slave considère que tout ce qui existe, les forêts, les rivières, les champs, les maisons sont habités par des génies bienveillants ou menaçants.

    Au travers des contes, des chroniques, on a pu identifier : le génie de la maison, le domovoï, comparable aux dieux lares de l'Antiquité, esprit protecteur de la famille et du lieu. généralement bienveillant, il pouvait aussi se montrer irascible. Il convenait alors de l'amadouer par des offrandes (par exemple un morceau de pain et du sel, pratique connue en Europe même de nos jours).

    Le démon des forêts, "le sylvain" qui fait peur, ricane, se moque, frappe dans ses mains et joue des tours, peut prendre différentes formes pour effrayer celui qui s'égare dans la forêt.

    Son opposé, le "pechii",protège les forêts et les animaux qui s'y réfugient.

    Les esprits des eaux prennent la forme de belles jeunes filles vivant dans des palais de cristal et se révèlent parfois hostiles aux hommes.

    Le culte des animaux était très répandu puisque certaines tribus slaves portaient le nom d'un animal.

    On honorait le serpent qui, comme dans d'autres cultures anciennes, était à la fois symbole de mort et de résurection. Le serpent représentait également l'esprit des ancêtres lové sous le seuil de la maison familiale.

    Les Slaves considéraient le cheval comme un animal sacré. Son culte se retrouve dans tout le monde slave et était lié aux rites guerriers et de divination.

    Le loup, en particulier le loup gris, fascinait les peuplades slaves, comme en témoignent de nombreux contes anciens. On lui prêtait la faculté de se métamorphoser selon les circonstances et il jouait ainsi un rôle d'initiateur.

    Culte aux ancêtres et rites funéraires

    Comme nous l'avons déjà évoqué, le culte aux ancêtres constituait l'un des fondements des croyances slaves.

    Les Slaves incinéraient leurs morts dans un but de purification. le défunt était conduit au bûcher sur un traîneau (ce rite s'est poursuivi après la christianisation). On retrouve une similitude avec la civilisation égyptienne dans le fait de placer le mort sur une barque qui devait lui permettre de gagner "l'autre rive", le monde des morts.

    Les Slaves différenciaient les défunts de mort naturelle des défunts de mort violente. La mort naturelle conférait aux disparus le statuts de "dieux lares", comme dans la Rome antique et ils étaient honorés au mois de novembre de chaque année (!). En revanche, les Slaves craignaient les défunts de mort violente car ils pensaient que ceux-ci se transformaient en vampires ou en sorciers. On retrouve ainsi dans des cimetières polonais des cranes percés de clous. Les Slaves voulaient ainsi les empêcher de nuire aux vivants.

    Il semble que l'antique vénération de la Nature ait survécu de façon particulièrement marquée chez les slaves pour aboutir à un "christianisme cosmique" dont témoigne la prière d'une paysanne russe du début de ce siècle.

    A toi mes pleurs, terre humide ma mère
    Terre humide qui me nourris, m'abreuves,
    Moi vilaine pécheresse insensée !
    Car mes jambes en marchant t'ont foulée...
    Je t'ai déchiré la poitrine
    Avec le soc aigu, tranchant...
    Mère nourricière, pardonne
    Au nom du Christ notre sauveur,
    De la Sainte Mère de Dieu,
    De Blaise notre intercesseur
    Et du sage prophète Elie
    Et de Georges le chevalier.

    Note: Il est intéressant de constater une résurgence du paganisme en Europe de l'Est, principalement dans les Pays Baltes et en Ukraine! 

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  • La mythologie nordique scandinave est constituée des légendes provenant de la religion pratiquée autrefois dans une grande partie de l'Europe du Nord dont essentiellement les peuples germaniques. Les divinités du panthéon nordique sont comme dans beaucoup d'autres mythologies, des représentations anthropomorphes des forces qui régissent l'univers.

    Présentation

    Cette mythologie reste relativement mal connue, notamment du fait de la fragilité des sources dont on dispose. Longtemps perpétuée à l'oral, il faudra attendre l'arrivée des premiers chrétiens en Scandinavie à partir du Xe siècle. L'arrivée du Christianisme amènera avec elle l'écriture latine, permettant d'enseigner aux scandinaves l'écriture sur le papier. Les runes étaient faites, quant à elles, pour être principalement gravées et ne se prêtaient pas à l'écriture de longs textes. Entre le Xe siècle et le XIIe siècle, seules quelques légendes seront retranscrites. Il faudra attendre le XIIe siècle et l'écriture de l'Edda par Snorri Sturluson pour avoir une retranscription plus large de la mythologie nordique.

    Religion panthéiste accordant une large place à la Nature (les anciennes célébrations se déroulaient près d'arbres ou de sites sacrés), à la femme (plusieurs déesses importantes, comme l'était d'ailleurs la place des femmes dans les sociétés germano-scandinaves) et à la divination (art associé aux runes), elle place la Vie au centre de son système, une vie conçue comme affrontement des forces de création et de dissolution, d'où résulte toute fécondité.

    Le Hof (panthéon) nordique n'est pas aussi figé que celui de la mythologie grecque, les nombreuses différences de traditions locales ne permet pas de définir un rôle très précis aux dieux (nombreuses hypostases). Ce panthéon a en outre la particularité d'être constitué de deux familles de dieux, les Ases et les Vanes, vraisemblablement apparues à deux époques différentes et amalgamées au tout début de l'antiquité nordique (avant le IIe siècle av. J.-C.). Les dieux les plus anciens, les Vanes, sont des dieux de la nature, de la fécondité et de la prospérité. Les Ases, plus récents, sont des dieux plus typiquement indo-européens, et en cela plus proches des dieux gréco-romains, tel Hermod, associé à Hermès/Mercure, et Odin, associé à Zeus/Jupiter. Certains dieux, primitivement majeurs, ont peu à peu été délaissés au profit d'autres, tel Týr, dieu associé à la guerre et à la justice, supplanté par Odin.

    Création des Mondes et des Dieux

    Au départ, il n'existait que deux entités : Muspellheim et Niflheim. Le premier était une région enflammée que gardait un être gigantesque, Surt, qui à la fin des temps mettra le feu à l'univers. Au nord se trouvait Niflheim, le pays du froid et de la glace. Entre ces deux régions se situait le Ginnungagap, l'abîme. Dans ce néant, la chaleur et le froid se rencontrèrent et firent fondre la glace de Niflheim d'où apparut le géant Ymir.

    En même temps que celui-ci naquit la vache Audhumla. De ses pis coulaient quatre rivières de lait qui nourrissaient Ymir. De la glace qu'elle léchait continuellement apparut un être, Buri, qui enfanta Bor. Ce dernier eut trois enfants avec la fille d'un géant de glace appelée Bestla. Ses fils s'appelaient Odin, Vili et Vé.

    Ceux-ci ne pouvaient supporter Ymir qu'ils tuèrent. Ils emportèrent son corps au centre du Ginnungagap et à partir de son cadavre ils formèrent Midgard, le monde des hommes. Avec ses cheveux ils firent les arbres, avec sa chair ils firent la terre, avec ses dents, des pierres et des rochers, avec son sang ils remplirent les lacs et les océans, avec ses os ils élevèrent les montagnes et avec son crâne ils firent le ciel. Les larves qui avaient rongé le cadavre servirent à créer les Nains. Et quatre d'entre eux furent utilisés pour maintenir la voûte celeste : Nordri, Sudri, Austri et Westri, qui donnèrent leurs noms aux points cardinaux. Pour finir ils jetèrent son cerveau pour former les nuages et organisèrent la course des astres afin de créer le temps.

    Avec le sang d'Ymir, les trois fils noyèrent la progéniture de celui-ci. Mais un de ses petits-fils réussit à s'enfuir au-delà de la mer avec sa compagne. Pour éviter la colère des descendants d'Ymir, un rempart fut construit avec les cils du cadavre du géant autour du domaine de Midgard.

    Création des Hommes

    La naissance

    Après que les trois fils de Bor aperçurent deux troncs de bois, ils décidèrent de les sculpter sous forme humaine. Odin leur insuffla le souffle de vie, Vili, l'intelligence et Vé, les sens.

    Le premier, l'homme, fut nommé Ask (littéralement « frêne »), et le second Embla (littéralement « orme »), la première femme. Ils vécurent tous deux au début de l'univers juste après la création des Neuf Mondes et engendrèrent l'humanité.

    Un pont relie le monde des hommes et des Dieux et se tient sous la forme de l'arc-en-ciel. Bifröst (de son nom céleste) est gardé par Heimdall qui surveille le retour des géants.

    La création d'une société

    Les Dieux décidèrent de créer des castes chez les hommes afin d'envisager un avenir reposant sur de bonnes bases.
    C'est ainsi que Heimdall fut envoyé parmi ceux-ci, dissimulé sous le nom de Ríg.

    Tout d'abord, il entra dans une modeste chaumière. Ses habitants, malgré leur pauvreté, l'hébergèrent pendant trois jours. Neuf mois plus tard, la femme mit au monde un enfant aux traits grossiers et au dos voûté, appelé Thrall. Une fois marié, celui-ci mettra au monde des enfants portant le nom de Bruyant, Voyou, Taon, Fainéante, Grasse et Perche. C'est de cette famille qu'est issue la caste des esclaves.

    Pendant ce temps, Rig était arrivé dans une simple maison où il fut accueilli généreusement. Neuf mois plus tard, la femme mit au monde un enfant vif, qu’elle nomma Karl. De son union future naquit Barbeforte, Bon époux, Forgeron, Vierge, Capable et Beau visage. Ainsi apparut la caste des hommes libres.

    Enfin, Rig arriva dans une superbe demeure où comme à chaque fois il resta quelques jours. Neuf mois plus tard, l'enfant né, nommé Jarl, semblait être parfait. Il reçut une très bonne éducation et de lui naquirent de nombreux enfants presque considérés à l'égal des Dieux. On les désignera très souvent par le nom de « rois ».

    Sa tâche achevée, Heimdall revint vers les Dieux.



    Eschatologie (représentation des fins dernières)

    Dans la mythologie nordique, le Ragnarök (« Consommation du destin des puissances » en vieux scandinave) est la bataille de la fin du monde, le destin auquel ne peuvent échapper les hommes et les dieux, la destruction d'Ásgard et le renouveau du monde.

    Elle opposera les dieux, les Ases, menés par Odin et appuyés par les guerriers morts au combat et s'entrainant dans la Valhöll, aux géants de glace et à Loki, le dieu du feu, ainsi que divers monstres dont le loup Fenrir et le monstre marin Jörmungand. Ces derniers recevront l'appui des morts indignes de la déesse Hel (déesse des enfers).

    Odin et Fenrir s'entretueront ainsi que Thor et Jörmungand, et aussi Loki et Heimdall, le gardien de la porte d'Ásgard. La plupart des autres dieux et géants finiront aussi par mourir au combat. Plusieurs dieux survivront notamment les fils d'Odin, Vidar, Valdi et Hœnir ; les fils de Thor, Modi et Magni qui hériteront de son marteau. Quant à Baldr il revint du monde des ténèbres. Seuls deux humains, Lif et Lifthaisir, qui au début de la bataille trouveront refuge dans l'arbre sacré Yggdrasil, survivront. Après le carnage, ils en redescendront et pourront reconstruire un nouveau monde et une nouvelle humanité.

    Dans le Ragnarök, la prophétie a sa part, comme dans d'autres mythes et religions sous d'autres latitudes. Ici, les dieux connaissent leur destin. Ils savent lesquels d'entre eux mourront et de quelle façon. Malgré la flexibilité du Wyrd (voir ci-dessous), ils ne cherchent pas à prévenir ce destin mais plutôt à le réaliser pleinement. Ils restent courageux face à leur destinée.

    Comme le croyait Snorri Sturluson, cette prophétie ressemble plus à un rapport a posteriori, celui d'ancêtres mythiques déifiés qui ont eu la chance de survivre à quelque cataclysme de nature géophysique d'une ampleur certaine et qui auraient décrit ce qui arriva. Cette hypothèse explique pourquoi certains textes parlent du Ragnarök au passé plutôt qu'au futur.

    Repères mythologiques

    Yggdrasil et les Neuf Mondes

    L'arbre cosmique Yggdrasil est en quelque sorte la « charpente du monde » chez les nordiques, plus précisément, la charpente des mondes. Celui-ci abrite en effet neuf mondes (on parle aussi de multivers) dont chacun est le domaine propre d'un élément ou d'une créature. Les Neuf Mondes sont répartis en trois échelons :

    Au niveau le plus haut :

    * Ásgard ou Gotheim, le royaume des dieux Ases où on retrouve la Valhöll;
    * Vanaheim, le royaume des dieux Vanes ;
    * Ljösalfheim, parfois Lightalfheim ou simplement Alfheim, la Terre des Elfes ou Elfes de lumière ;

    Au niveau central :

    * Midgard ou Mannheim le royaume des hommes ;
    * Jötunheim ou Utgard, le royaume des Géants ;
    * Svartalfheim, le royaume des Nains (et Elfes Noirs) ;

    Au niveau le plus bas :

    * Niflheim, le monde de la glace et des brumes ;
    * Muspellheim, le monde du feu, gardé par le géant Surt ;
    * Helheim, le domaine des morts.

    Le Wyrd
    Il s'agit du destin, qui régit chaque créature ou objet des neufs mondes. Dans le monde nordique, le destin est une toile infinie dont chaque fil est une créature ou un objet des neufs mondes. Cette toile est tissée par les Nornes. Il s'agit aussi du nom de la rune blanche.

    Ases, Vanes et Nornes

    Les dieux nordiques se divisent en trois groupes : les Ases, les Vanes et les Nornes.

    Les Vanes

    Les Vanes sont les dieux aînés de la mythologie nordique. Njörd est le dieu principal des Vanes, il est le dieu de l'abondance, du vent et de la mer. Il a épousé sa sœur Nerthus mais il se sépara sous la pression des Ases qui trouvaient cela mauvais. Sa deuxième femme fut la géante de la mer Skadi. Njörd est le père de Freyr, dieu de la vie et de la fécondité, et de Freyja, déesse de l'amour, qui accueille la moitié des guerriers morts au combat, Odin accueillant les autres dans sa Valhöll.

    Les créatures

    * Les Elfes, ou Alfes (pour Elfes de lumière)
    * Les Nains
    * Les Géants
    * Les Trolls
    * Les Valkyries
    * Les Elfes noirs

    Les monstres et les animaux

    * Les dragons :
    o Fáfnir
    o Nídhögg
    * Le cheval Sleipnir
    * Le loup Fenrir
    * Les serpents :
    o Jörmungand, le serpent de Midgard
    * Les oiseaux :
    o Les corbeaux Hugin et Munin
    * l'aigle Hræsvelg
    * Les Cygnes
    * Le faucon Vedrfölnir.

    Sources mythologiques

    Les meilleures références pour la mythologie nordique sont les Eddas. Elles furent toutes deux couchées par écrit vers le XIIIe siècle. La première, l’Edda poétique est un recueil de textes encore plus anciens qui sont parfois ardus à comprendre, le vieux norrois traduit étant parfois difficile à cerner. Il est conseillé de commencer par l’Edda en prose rédigée par Snorri Sturluson, poète et diplomate islandais.


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  • La mythologie inuit connaît plusieurs similitudes avec certaines religions d'autres régions polaires. Des pratiques en matière religieuses traditionnelles des Inuit pourraient être très brièvement récapitulées comme une forme de chamanisme basée sur des principes animistes.

    À bien des égards, la mythologie inuit étend un peu les limites de la mythologie. À l'opposé de la mythologie grecque, par exemple, au moins quelques personnes y ont cru, sans interruption, depuis le passé lointain jusqu'à nos jours. Quoique le système religieux dominant aujourd'hui parmi les Inuit soit le Christianisme, beaucoup d'entre eux tiennent encore à quelques croyances traditionnelles. Certains pensent que les Inuit ont adapté leurs croyances traditionnelles au Christianisme, tandis que d'autres pensent qu'ils ont adapté le Christianisme à leurs croyances traditionnelles.

    La cosmologie inuit n'est pas une religion dans le sens théologique du terme, elle est similaire à ce que beaucoup définissent comme de la mythologie, sauf qu'il y a une narrative sur le monde et le rôle des personnes dans ce monde. L'écrivaine inuit Rachel Attituq Qitsualik a dit : « Le cosmos inuit n'est régi par personne. Il n'y a pas de figures divines maternelles ou paternelles. Il n'y a pas de dieux du vent ou des créateurs du Soleil. Il n'y a pas de punitions éternelles dans l'au-delà, tout comme il n'y a pas de punition pour les enfants ou adultes ici, aujourd'hui. »

    En effet, dans les histoires traditionnelles, les rituels et les tabous des Inuit sont tellement imbriquées dans la culture de précaution et de protection imposée par leur environnement hostile qu'on peut se demander s'ils sont vraiment des « croyances » ou une religion. Le guide Inuit de l'explorateur Knud Rasmussen, Aua (un chaman), lui répondit :« Nous ne croyons pas. Nous avons peur. » ,quand celui-ci lui posa des questions sur ses croyances. Vivant dans un monde varié et irrégulier, les Inuit ne vénéraient traditionnellement rien, mais ils avaient beaucoup peur. Certains auteurs discutent sur les conclusions qu'on peut tirer de ce qu'Aua a dit, parce que le chaman était sous l'influence des missionnaires chrétiens, et il se convertit plus tard au Christianisme. Ces auteurs disent que les personnes converties voient souvent les idées en polarisation et contrastes. Leur étude analyse également les croyances de plusieurs groupes Inuit, concluant (entre autres choses) que la peur n'était pas diffuse.


    Cosmogonie inuite

    La genèse du monde telle que racontée chez les Inuits ne comporte pas de meurtre rituel du père, contrairement aux cosmogonies de nombreux autres peuples (titanomachie chez les grecs, meurtre d'Ymir chez les Vikings). Il n'existe pas de chaos ou de vide initial d'où émerge le monde. Au commencement, il y a un Homme et une Femme, sans créateur divin et sans créature animale.

    La Femme demanda à Kaïla, le dieu du ciel, de peupler la terre. Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher. La Femme sortit alors du trou, un à un, tous les animaux. Le caribou fut le dernier. Kaïla lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau qu'il puisse faire, car il nourrirait son peuple. Le caribou se multiplia et les fils purent le chasser, manger sa chair, se vêtir et confectionner des tentes avec sa peau.

    Cependant, les fils de la Femme choisissaient toujours les caribous gros et gras. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades, dont les Inuits ne voulurent pas. La Femme se plaignit alors à Kaïla, qui la renvoya sur la banquise. Elle y pêcha le loup, envoyé par Amarok, l'esprit du loup, pour qu'il mange les animaux faibles et malades. C'est pour cela que, selon la mythologie Inuit, « le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé ».

    Anirniit

    Les Inuit croyaient que toute chose a un esprit ou une âme (en inuktitut anirniq, « souffle », au pluriel anirniit), tout comme les humains. Ces esprits persistaient après la mort - une croyance en commun avec la plupart des cultures. Toutefois, la croyance en l'omniprésence des esprits - à la racine de la structure de la mythologie inuit - a des conséquences. Les Inuit disent « Le grand danger de notre existence réside dans le fait que notre régime consiste entièrement d'âmes. » En croyant que toute chose, y inclus les animaux, ont des âmes comme les humains, tuer un animal n'a guère de différence avec tuer un humain. Une fois l'anirniq du mort (animal ou humain) est libéré, il est libre de se venger. L'esprit du mort ne peut être calmé qu'avec l'obéissance aux coutûmes, en évitant des tabous, et en faisant les rites indiqués.

    La vie dure et aléatoire dans l'Arctique assura que les Inuit vivent dans une peur constante de forces invisibles. Une série d'évènements malheureux et suppliant aux pouvoirs potentiellement fâchés et vengeurs pour les nécéssités de la survie est une conséquence d'une existence précaire même aujourd'hui. Pour un Inuit, offenser un anirniq impliquait risquer l'extinction. Le rôle principal du chaman dans la société inuite était de conseiller et de rappeler aux autres les rituels et tabous auxquels ils devaient obéir pour calmer les esprits ; le chaman pouvait les voir et les contacter.

    Les anirnit faisaient partie de la sila - le ciel ou l'air tout autour - et étaient tout simplement prêtés de la sila. Même si l' anirniq de chaque personne était individuelle, formée par sa vie et le corps qu'il occupait, il faisait en même temps partie du tout. Ceci impliquait que les Inuit pouvaient emprunter les pouvoirs ou les caractéristiques d'un anirniq en prenant son nom. En plus, les esprits d'une classe d'organismes - mammifères aquatiques, ou ours polaires ou plantes - étaient dans un sens tous les mêmes, et pouvaient être invoqués à travers une sorte de maître ou gardien connecté à cette classe. En certains cas, c'est l'anirniq d'un humain ou d'un animal qui est devenu une figure respectée ou de grande influence sur les animaux ou les choses de par une action racontée dans un conte traditionnel. Dans d'autres cas, c'est un tuurngaq.

    Depuis l'arrivée du Christianisme dans la culture inuite, anirniq est devenu le mot accepté pour « âme » dans le sens chrétien du terme. C'est le mot à la racine d'autres termes chrétiens : anirnisiaq veut dire « ange » et « Dieu » est anirnialuk - « le grand esprit ».

    Tuurngait

    Certains esprits n'étaient pas liés à des corps physiques. Ils sont appelés tuurngait (au singulier : tuurngaq), et sont perçus comme maléfiques et monstrueux, responsables des expéditions de chasse ratées et des outils cassés. Ils pouvaient posséder les humains, comme raconté dans l'histoire d'Atanarjuat. Les chamans pouvaient les combattre ou les exorciser, ou les éloigner par des rituels, mais il pouvaient aussi être capturés et asservis par des chamans, qui pouvaient par la suite les utiliser pour combattre des tuurngait libres.

    Tuurngaq a pris une seconde définition depuis l'arrivée du Christianisme, devenant l'équivalent du « démon » chrétien.

    Angakuit

    Le chaman (en inuktitut : angakuq, des fois orthographié angakok ; au pluriel angakuit) d'une communauté n'en était pas le chef, mais une espèce de guérisseur et psychothérapeute qui pouvait guérir les blessures physiques et offrir des conseils ainsi qu'invoquer les esprits pour aider les humains ; il pouvait aussi combattre les esprits ou les éloigner. Son rôle était de regarder, interpréter et encourager ce qui est subtil ou invisible. Les chamans n'étaient pas entraînés : on les pensait nés avec les capacités des chamans, et ils les montreraient au fur et à mesure qu'ils grandissaient. La musique de tambour rhythmique, les chants et les danses furent utilisés souvent pendant le travail du chaman. L'illumination (en inuktitut qaumaniq) était souvent utilisée par les chamans pour décrire une aura spirituelle qui, si enlevée ou détruite, pouvait entraîner la mort.

    La fonction du chaman n'est presque plus visible dans la société inuite christianisée.

    Dieux

    Les Inuit n'avaient tout simplement pas de dieux, mais on voit souvent des noms des traditions inuit appelés dieux dans les médias non-inuites. Ce qu'ils avaient étaient des figures, qui sont vus ailleurs dans des histoires d'horreur : des êtres méchants, invisibles, vengeurs, arbitraires et très puissants qui étaient soit des tuurngait, soit des anirniit animaux ou humains particulièrement puissants devenus des entités craintes à cause d'une histoire d'abus ou d'horreur.

    Parmi eux on trouve Sedna (ou Sanna, Nerrivik, Arnarquagssaq, ou Nuliajuk), maître des animaux aquatiques, Nanuq (ou Nanuuq, Nanook...), maître des ours polaires, et Tekkeitsertok, maître des caribous.


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