• En Australie et en Nouvelle-Zélande, il existe plusieurs types de dragons. Ces dragons sont des créatures qui vivent souvent près de l’eau. Le Serpent arc-en-ciel baptisé Ngalyod est l’un de ces serpents-dragons vénérés depuis plus de 10 000 ans  par les Aborigènes.
    Le symbolisme de ce dragon est assez proche de celui du dragon chinois qui est associé au tonnerre et à la pluie.


    Portrait du serpent arc-en-ciel

    Généralement, le dragon démoniaque est associé au serpent. Vaincre des dragons ou des serpents symbolise la victoire du Christ sur le Mal.
    En Australie, le serpent arc-en-ciel est beaucoup plus ambivalent.

    Il existe plusieurs représentations du serpent arc-en-ciel sur les parois des grottes situées dans la Terre d’Arnhem (Territoire du Nord).
    Certaines peintures remontent à environ 10 000 ans. Cette créature mythique est donc vénérée depuis fort longtemps.

    Ce serpent-dragon porte plusieurs noms : Kurreah, Andrenjinyi, Yingarna ou Ngalyod
    Ngalyod est le créateur de Kunwinjku situé sur la Terre d’Arnhem.
    Ce serpent-dragon est constitué de plusieurs éléments d’animaux :
    • Tête de kangourou ou de cheval ou de bœuf notamment
    • Très long corps d’un serpent orné de plantes aquatiques et d’une plante tropicale (l’igname)
    • Queue qui ressemble à celle d’un crocodile


    Symbolisme

    Dans la mythologie australienne, le serpent –arc-en-ciel est le Créateur du monde et de toutes les créatures qui l’habitent.

    Selon les tribus, il est plus ou moins malveillant ou bienveillant. Il n’est ni masculin, ni féminin.

    Ngalyod est le premier enfant de Yingarna, la Mère. Mais bien que Mère, elle est androgyne comme ses enfants.

    Ngalyod est un serpent-dragon qui  fait naître des sources et est lié à la production de la pluie. Il est donc le symbole de la fertilité.


    Mais, il est également responsable des tempêtes et des inondations. Sa colère se manifeste quand l’homme viole les lois de la nature.

    Le serpent arc-en-ciel englouti alors ces hommes et recrachent leurs os qui sont instantanément transformés en pierre.

    Le serpent-dragon est à ce titre associé à la terre. Symbole de la pluie céleste, il féconde la terre.

     
    Il symbolise également les rythmes naturels, les rythmes de la vie ; cette association se retrouve dans la mythologie chinoise.

     
    Lors des cérémonies et des rituels, on vénère d’une part Ngalyod, le mâle qui est le transformateur de la terre et d’autre part, Yingarna, la Mère, la version féminine et complémentaire de Ngalyod.

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  • Les Satyres

    Le satyre (en grec ancien sáturos, en latin satyrus) est une créature de la mythologie grecque. Les satyres, associés aux ménades, forment le « cortège dionysiaque », qui accompagne le dieu Dionysos. Ils peuvent aussi s'associer au dieu Pan. Encore un symbole qui est resté vivace au fil du temps. Aujourd’hui, un satyre désigne un individu qui se livre sur la voie publique à des manifestations exhibitionnistes, à des attentats contre la pudeur.
    Dans la mythologie grecque, un satyre est un être sauvage vivant dans les forêts, et qui fait partie, avec les Ménades, du cortège de Dionysos, le dieu du vin et de la végétation.

    Les satyres étaient des créatures d'une sensualité débordante, au comportement souvent peu recommandable. De petite taille, couverts de poils, ils sont souvent représentés dotés de traits d'animaux: parfois avec des pattes et des sabots de cheval (comme chez les Centaures), et fréquemment avec des pattes et des cornes de bouc, ce qui les fait ressembler au dieu Pan, lui aussi personnage à la sensualité exubérante.
    L'occupation favorite du satyre est de poursuivre les jolies nymphes qui peuplent la nature.

    Mythologie 

    Les satyres n'apparaissent pas chez Homère, ni chez Hésiode. Leur nom apparaît pour la première fois dans un passage fragmentaire du Catalogue des femmes (parfois attribué à Hésiode) consacré à la descendance de Doros, l'un des fils d'Hellen : l'une des filles de Phoroneus s'unit à un homme (dont le nom a disparu dans une lacune du texte), et engendre cinq filles, qui deviennent mères des Satyres, des Nymphes des montagnes et des Courètes (ces deux derniers groupes sont donc frères et sœurs des satyres).

    Le passage ne contient pas de description physique et n'établit pas de lien entre les satyres et Dionysos : il précise seulement que les satyres ne sont bons à rien.

    Les premières représentations figurées de personnages ressemblant à des satyres datent du VIe siècle av. J.-C. Le Vase François montre trois personnages ayant les oreilles, les membres inférieurs et la queue d'un cheval. Ces personnages sont appelés Silènes. D'autres céramiques de la même époque montrent des personnages identiques, ainsi que des personnages au corps entièrement humain, dotés seulement d'une queue de cheval et parfois aussi d'oreilles de cheval.

    Un kylix attique à figures rouges, datant de la fin du même siècle et attribué au peintre d'Ambrosios, montre le nom de "Satyros" (c'est la deuxième attestation en date de ce nom après celle du Catalogue des femmes) pour désigner un personnage malheureusement endommagé, mais qui était doté d'une queue de cheval et probablement de jambes humaines ; mais il est difficile de savoir si "Satyros" était, dans ce cas précis, utilisé comme un nom d'espèce ou comme un nom individuel.

    Ces exemples montrent que :

    • à l'époque archaïque, les premières représentations des satyres en font plutôt des hybrides mi-hommes, mi-chevaux.
    • la distinction entre satyres et silènes est difficile, voire impossible, à établir. Il est même probable que les Grecs de l'époque ne faisaient pas de distinction claire entre ces personnages, ou bien que des personnages similaires étaient appelés par un nom ou par l'autre selon les régions.

    C'est à partir de la fin du VIe siècle que, sur les vases attiques, ces personnages apparaissent de plus en plus souvent aux côtés de Dionysos.

    À l'époque classique, enfin, les satyres acquièrent leurs caractéristiques les plus connues :

    • Dans le théâtre athénien, les drames satyriques mettent en scène des chœurs composés de ces personnages, qui sont désormais appelés "satyres". Dans Le Cyclope d'Euripide et Les Limiers de Sophocle, c'est le chef du chœur des satyres qui est appelé Silène et est présenté comme leur père (cela peut laisser supposer que les deux noms sont devenus à peu près synonymes, ou bien que Silène est devenu un personnage individuel).
    • À partir de la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C., les satyres figurés sur les vases attiques sont de plus en plus souvent des hybrides dotés d'une queue plus courte et d'oreilles d'équidé.Cependant il faut remarquer que la représentation du satyre s'humanise de plus en plus avec le temps (disparition des attributs animaliers). Des vases du VIe siècle et du début du Ve siècle montrent des satyres en parfaits compagnons de Dionysos : ils boivent, jouent de l'aulos, dansent et poursuivent de leurs ardeurs des ménades et des jeunes filles qui leur résistent (ils s'en prennent même parfois à l'âne qui sert de monture à Dionysos). Leurs représentations ont presque toujours un but comique.




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  • Les Harpyes (ou Harpies), étaient les filles du dieu marin Thaumas et de l'Océanide Electre (ne pas confondre avec la fille d'Agamemnon). Leur nombre et leur nom varient selon les auteurs.

    Dans la mythologie grecque ou romaine, les Harpies ou Harpye sont les filles de Thaumas et de l'océanide Électre alors que certaines traditions en font plutôt les filles de Typhon. Elles sont trois (ou plus selon les traditions) : Aello (Bourrasque) est parfois nommée Nicothoé (Pieds rapides), Ocypète (Vole-vite) et Podarge (Pieds légers) qui est parfois nommée Céléno (Obscure).

    Ce sont des divinités de la dévastation et de la vengeance divine. Plus rapides que le vent, invulnérables, caquetantes, elles dévorent tout sur leur passage, ne laissant que leurs excréments. Selon Hésiode, elles ont un corps ailé d'oiseau et une tête de femme. Virgile leur donne des visages de fillettes et des serres d'oiseau de proie. Homère en fait aussi des déesses des tempêtes, semblables à des cavales sauvages, par opposition avec les vents plus doux, qui sont assimilés à des chevaux dociles. « Chiennes de Zeus », elles volent les âmes et les enfants : c'est ainsi que les Pandarides furent données comme esclaves aux Érinyes.

    Elles habitaient les îles Strophades, dans la mer d'Ionie, sur la côte du Péloponèse. Plus tard, Virgile les situera à l'entrée des Enfers avec les autres monstres. On raconte aussi que Zéphyr s'unit à une des Harpyes, Podargé, qui avait pris la forme d'une jument et de cette union naquit les célèbres chevaux immortels Bélios et Xanthos qui seront offerts d'Achille ainsi que Phlogéos et Harpagos, les chevaux des Dioscures.

    Aellô ou Nicothoé (la bourrasque), Ocypétès (vole-vite), et Célaeno (sombre nuée), étaient considérées par Hésiode comme des femmes ailées à la belle chevelure, puis petit à petit, la légende se modifia et elles prirent l'apparence de monstres épouvantables.

    On les représentait comme des êtres monstrueux au corps d'oiseau et à la tête de femme. Elles avaient des serres acérées et répandaient une odeur infecte.
    Elles passaient pour enlever (d'où le nom de "ravisseuses") les enfants et les âmes des morts. On retrouve d'ailleurs sur certains tombeaux leurs images emportant l'âme dans leurs serres.

    Elles habitaient les îles Strophades, dans la mer d'Ionie, sur la côte du Péloponèse. Plus tard Virgile les situera à l'entrée des Enfers avec les autres monstres.

    Homère, qui ajouta Podargé (Aux pieds agiles), les considérait plutôt comme les déesses des tempêtes.

    On raconte aussi que Zéphyr s'unit à une des Harpyes, Podargé, qui avait pris la forme d'une jument et de cette union naquit les célèbres chevaux immortels Bélios et Xanthos qui seront offerts d'Achille ainsi que Phlogéos et Harpagos, les chevaux des Dioscures.

     

    LEGENDE

    1) On les rendait responsables de toutes les disparitions. On racontait que même les dieux n'étaient pas à l'abri de leurs méfaits puisque Aphrodite, Héra et Athéna qui avaient élevées les filles de Pandaros depuis sa mort en firent les frais.
    Profitant de l'absence des déesses qui étaient allées sur l'Olympe discuter du mariage des jeunes filles elles enlevèrent leurs protégées pour les donner aux Erinyes comme servantes (Homère, Odyssée: XX, 61 à 78)

    2) Enée rencontra une Harpye, Célaeno, dans les Strophades qui lui prédit que les Troyens n'atteindraient leur nouvelle patrie que lorsque la faim les obligerait à manger leurs tables.
    Quelques temps plus tard, alors qu'Enée et ses compagnons se trouvaient à l'embouchure du Tibre on leur servit la nourriture sur des galettes qu'ils mangèrent ce qui provoqua la réflexion de Iule, le fils d'Enée: " nous avons même mangé nos tables"
    Alors Enée se souvint de la prédiction de Célaeno et laissa éclater sa joie:
    "Salut ô terre promise par les destins! Voici notre foyer, voici notre patrie" (Virgile, Enéide: VII, 116 sqq)

    3) En Thrace, le roi Phinée, possédait des dons de prophétie; mais Zeus lui avait envoyé les Harpyes, car il avait découvert certains secrets concernant la race humaine. Le dieu l'avait rendu aveugle, et les Harpyes venaient saisir les mets déposés sur sa table ou les souiller.
    Le roi accueillit les Argonautes, les informa de l'avenir du voyage, puis les pria de l'aider, sachant que deux d'entre eux, ses beaux-frères ailés, Calaïs et Zétès, pourraient chasser les Harpyes.

    Un banquet fut préparé et, dès que les Harpyes arrivèrent, les fils de Borée les pourchassèrent jusqu'en Acarnanie. La fin de la légende diffère selon les auteurs.
    Selon la version la plus courante, Calaïs et Zétès, pourchassèrent les Harpyes jusqu'aux Strophades, îles de la mer Ionienne où, Iris (qui était la sœur des Harpyes) leur apparut et leur demanda d'abandonner leur poursuite sur l'ordre de Zeus car elles participaient à l'ordre divin.
    En contrepartie les Harpyes laisseraient désormais Phinée en paix.

     


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  • Monstres fabuleux, enfants des divinités marines Phorcys et de Céto et soeurs des Grées.

    Qui ne connaît pas Méduse, une des trois Gorgones, décapitée par le héros Persée, grand-père d’Hercule ? Rumeur venue de Grèce, ces créatures restent méconnues tant leur existence est secrète. D’ailleurs, nous ne connaissons que trois d’entre elles, décrite par Homère et Hésiode, Sténo, Euryale (toute deux immortelles au contraire de leur sœur) et Méduse, vraisemblablement filles du dieu marin Phorcy et de sa sœur Céto. Sont mentionnées aussi leurs sœurs les Graiae, qui appartiennent certainement à la même espèce.

    Aspects physiques : La Gorgone possède un corps monstrueux mais puissant : non seulement elles ont des ailes assez semblables à celles des chauves-souris et des démons, qui semblent n’être que des vestiges de leurs origines, mais en plus leurs pieds sont griffus, leur peau est écailleuse et verdâtre, leur tête est massive, comme aplatie et ronde, avec un nez large, des dent proéminentes et une langue fourchue qui pend le plus souvent hors de leur bouche. Leurs yeux flamboient d’un rouge malsain et leur chevelure est composée de 100 serpents verts et venimeux.

    Psychologie : On ne sait pas grand-chose des Gorgones. Elles sont très prudentes et secrètent, surtout depuis le meurtre de Méduse. Cependant, elles nous ont laissées quelques informations : elles sont certes monstrueuses mais un véritable lien familiale les unis et les malheurs de l’une d’entre elles les touchent toutes. Il semble qu’elles détestent les hommes, mais aussi les Dieux, car la légende dit que c’est Athéna qui est responsable de leur état.

    Habitat : La gorgone préfère vivre dans les contrées sèches et arides, à proximité ou dans les montagnes. D’ailleurs, sa race est originaire des monts sud (ou ouest) de la Libye. En effet, il semblerait que Méduse ait régné quelques temps sur ce pays avant qu'Athéna la métamorphose en Gorgone à cause de sa beauté ou de son convolage avec Poséidon. Ensuite, elle aurait migré vers l’Hyperbolée, un pays au climat tropicale situé près de l’arctique quand les pôles étaient inversés, puis vers l’Asie. On parle en effet au Japon de la mystérieuse Yama-Uba qui ressemble à une Gorgone…

    Alimentation : La Gorgone est un être carnivore : elle mange aussi bien animaux qu’êtres humains, quand elle arrive à les attraper sans les pétrifier…

    Dons & Capacités : Leur pouvoir le plus redoutable est leur don de pétrification : il suffit de voir directement leur visage pour se transformer en statue de pierre ! C’est ce don qui donne encore cette propriété à la tête de la Méduse décapitée. Le meilleur moyen d’éviter ce « désagrément » est de les regarder par l’intermédiaire d’un miroir. Le venin de leurs cheveux serpents est également mortel et les deux Gorgones restantes sont immortelles.

    Politique : Les Gorgones semblent hostiles à toutes les créatures vivantes, à tel point que c’est le propre fils de Méduse, Pégase, né de l’union de celle-ci et de Poséidon, qui aidera Persée à la tuer… quant aux autres, leur prudence dans leur déplacement vient peut-être du fait que ce sont des exilées, mise au ban du monde entier…



    On les représentait sous la forme de femmes à la chevelure faite de serpents entrelacés et parfois dotées d'ailes; elles vivaient près du pays des Hespérides, aux confins de la Libye.

    On distingue en général trois Gorgones:

    - Euryale,
    - Sthéno,
    - Méduse (la seule mortelle).

    Méduse avait la figure, parfois barbue, d'une laideur repoussante, de forme ronde, avec un nez camard, une bouche immense, munie de dents longues comme des défenses de sanglier d'où sortait une langue. Ses ailes puissantes étaient d'or, ses mains d'airain tout comme sa chevelure, où se dressaient des serpents qui pendaient aussi à sa ceinture. Mais ses armes les plus redoutables étaient ses yeux grands ouverts qui lançaient des éclairs et pétrifiaient ceux qu'ils fixaient directement.

    Selon la légende, Méduse aurait été une belle jeune fille, un peu trop fière de sa chevelure. Pour la punir, Athéna l'aurait changée en un paquet de serpents. Aussi repoussante qu'elle fût Méduse n'en eut pas moins pour amant Poseidon : elle s'unit à lui «dans une molle prairie parmi les fleurs printanières» comme le raconte poétiquement Hésiode ...

    C'est pourquoi lorsque Persée lui trancha la tête d'un seul coup de serpe, à sa grande surprise, Pégase, le cheval ailé, et le guerrier Chrysaor brandissant une épée d'or, jaillirent de son corps décapité.

    D'après Pausanias, dans la Description de la Grèce, livre II, il s'agit d'une version romancée de l'histoire d'une reine qui, après la mort de son père, aurait repris elle-même le pouvoir pour gouverner ses sujets. Elle aurait vécu près du lac Tritonide, en Libye et elle aurait été tuée pendant la nuit au cours d'une campagne militaire menée par Persée venu du Péloponèse.

    Athéna plaça sa tête sur son égide. Dans une autre tradition, elle aurait enterré cette tête sous la place du marché d'Athènes pour la protéger cette ville et aurait donné une mèche de "cheveux" à la ville de Tégée pour la protéger. (Méduse signifie "celle qui protège" en grec)

    Selon Apollodore, Asclépiosdécouvrit que le sang de la Méduse faisait mourir ou ressusciter selon de quelle veine il provenait.



    Les Gorgones figurent sur de très nombreux monuments et leurs représentations est très diverses. On les imaginait sous la formes de belles jeunes filles mais le plus souvents elles apparaissent comme des femmes ayant une chevelure faite de serpents entrelacés, une croupe de jument et très souvent elles tirent la langue comme l'image ci-dessus le montre.


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  • Pour les Grecs, la Destinée était le sort que connaissait chaque humain et était personnifiée par les trois Filles les plus puissantes de Nyx, Déesse de la Nuit Primordiale, les Moires.

    Dans sa forme « unique », la Déesse du Destin était appelée Moïra mais dans sa triple forme, les trois Sœurs, les Moires, sont connues sous le nom de Klotho (Celle qui file, qui tisse la destinée), Lachesis (Celle qui mesure, qui équilibre) et Atropos (Celle qui coupe – le fil de la vie).

    Le nom Moïra signifie « part » et fait référence aux trois parts de la Lune et au concept que la vie humaine contient trois périodes distinctes. En tant que symbole lunaire, les trois Moires correspondent aux trois phases de la Lune, aux trois saisons de l’année (printemps, été & hiver) ainsi qu’aux trois stades de la vie humaine.

    En tant que Tisseuses des destinées, ces trois Déesses tissent le fil de la tapisserie de nos vies. Ce sont Elles qui décident de la longueur du fil. Klotho tire le fil de la vie, qu’Elle tend ensuite à Lachesis qui, Elle, mesure le fil et assigne une Destinée à chacun. Atropos, l’Inévitable – Celle qui ne peut être détournée – est Celle qui coupe le fil de toute vie au moment de la mort. Comme la destinée de chacun est tissée, elle est irrévocable et ne peut être altérée. La longueur de la vie et le temps de la mort sont une part du motif tissé par les Moires. Même Zeus, le Dieu Suprême du Ciel, ne peut rien contre leur décret.

    Les Déesses de la Destinée sont une trinité plus vieille que le temps. À Athènes, l’archaïque Grande Déesse de l’amour Aphrodite était appelée « la plus ancienne des Moires ». Robert Graves fait remarquer qu’Aphrodite Urania était la Déesse Nymphe à qui l’on sacrifiait le Roi sacré au solstice d’été dans les temps anciens. Des hymnes funéraires grecs, abandonnant le mort aux soins d’Aphrodite, sont connus sous le nom de Moirologhia, invocation aux Destinés.

    Dans les poèmes plus tardifs, les Moires sont dépeintes comme des femmes sévères, inexorables, vieilles et hideuses, vêtues de noir et quelques fois assises aux pieds d’Hadès. Pourtant, les images les plus anciennes les décrivent habitant des sphères célestes, vêtues de robes aux motifs d’étoiles et portant des couronnes sur leur tête, elles sont assises sur des trônes radiant de lumière. Orpheus chantait les Moires comme vivant près d’une source d’eau blanche jaillissant dans une grotte. L’image de la lumière lunaire indiquant leur nature lunaire.

    La fonction des Destinés étaient de voir à ce que l’ordre naturel des choses soit respecté. Elles siégeaient dans les assemblées des Dieux et possédaient le don de la prophétie. Elles étaient grandement honorées en Grèce et en Italie avec des offrandes de fleurs et de miel, parfois quelques agnelles leur étaient sacrifiées. À Rome et à Sparte, elles avaient des temples et des autels.

    Comme la phase sombre de la Lune, qui est symbole de transition entre la mort et la naissance, la grande triade des Moires était associée avec les trois moments décisifs d’une vie – le début et la fin, naissance et mort, en passant par le mariage, sa 3ème grande saison.

    Accompagnant Ilithye, Déesse de la Naissance, les Moires vont au berceau de chaque nouveau-né pour déterminer le destin de l’enfant et répartir sur sa vie leurs lots de bien et de mal. Le folklore et les contes de fées parlent des offrandes faites aux bonnes fées en faveur de l’enfant. Quand une personne se mariait, les Destinées étaient invoquées afin que l’union soit heureuse ; et lorsque la fin de la vie approchait, les Moires venaient en couper le fil.

    Un individu qui tentait de changer son destin était puni pour avoir essayer d’outrepasser les limites déterminées par les Moires. Mépriser le destin ou avoir une arrogance excessive et fière envers les Dieux c’était provoquer la colère de Némésis, qui punissait justement les crimes de cette nature.
    Une des quelques très rares exceptions fut Apollon, alors jeune Dieu, qui mena les Moires à l’ivresse tour à tour pour sauver la vie de son ami Admetus. La plupart du temps, il est dit que même Zeus craint les Destinées qui agissent fréquemment contre sa volonté. Il est impuissant face à Elles et Il est lié par leurs décisions. Le pouvoir des Moires est plus ancien que Zeus. Leur existence ancienne est une part de l’ordre véritable de l’Univers lui-même.

    Les poètes les plus tardifs nomment Zeus « Maître des Destinées » lorsqu’Il assume la souveraineté suprême, mesurant lui-même la vie des hommes, informant les Moires de ses décisions et sauvegardant ce qu’Il lui plait. Pour que Zeus assimile les pouvoirs des Destinées, les Moires deviennent ses filles, nées de son union avec Thémis qui est le principe de la loi, de l’ordre et de la justice dans le monde. Une autre version de ce mythe fait des Moires des gardiennes du mariage venues bénir l’union de Zeus et de Thémis.

    De nombreuses cultures ont en commun la notion que la vie est un fil sacré que font tourner une trinité de Déesses qui sont les Tisseuses du Destin. Dans la littérature anglo-saxonne, le destin est une toile tissée. En latin « destino » (destinée) signifie « tissé, fixé par des fils, lié ». Le destin est obligé à se produire, tout comme les sorts des Femmes Fées sont irrévocables. Les trinités du Destin reflètent la triade Vierge, Mère et Ancienne, qui dirige le passé, le présent et le futur, et symbolise les aspects de création, préservation et destruction de la Grande Déesse.

    Les couleurs des Destinés sont le blanc, le rouge et le noir. Les mystiques Indiens appellent le fil de la vie « gunas » ou « brin ». Le blanc pur de la Vierge est « sattva », le rouge royal de la Mère est « rajas » et le noir funèbre de la Vieille est « tamas ». Ces couleurs symbolisent le progrès de la vie dans la nature, de la lumière aux ténèbres.

    La grecque Moïra était connue des Romains sous le nom de Fortuna, chez les Scandinaves c’était les Nornes qui filaient la Destinée, pour les Anglo-saxons Wyrd et pour les Celtes Morrigan. À Rome, la Déesse Fortuna contrôlait la destinée de chaque commencement humain, ce n’est que plus tard que son rôle a dégénéré en Dame Chance à la roue de fortune invoquée pour les jeux de hasard. Dans les croyances scandinaves, les trois sœurs connues sous le nom des Nornes (Urd, Verdandi et Skuld) siègent au pied de l’Arbre du Monde et sont les Destinées qui dirigent chaque vie. Elles sont les plus puissantes de toutes les Déités et personne, pas même les Dieux, ne peut aller contre leurs décisions.

    Les sœurs Wyrd sont trois sorcières chantant au-dessus d’un chaudron dans Macbeth de Shakespeare. Elles sont les descendantes directes de la Déesse anglo-saxonne de la destinée, Wyrd, dont les mots sont des lois inchangeables. À travers les Âges Sombres, les sœurs Wyrd, ou les trois fées, ont été invitées dans la maison des nouveaux-nés pour distribuer la bonne fortune sur l’enfant, et ont leur offrait alors un festin avec trois couteaux à leur intention. Dans le conte de La belle au bois dormant, lorsque la troisième fée (ou la 13ème dans certaines versions) n’est pas invitée à la célébration de la naissance, elle jette une malédiction sur la jeune princesse qui se piquera sur une roue à filer (roue des Destinées) et le royaume sombrera alors dans un profond sommeil. La Déesse celtique Morrigan (Ana, Babd et Macha) est connue sous le nom de Dame Mort et la Fée Morgane (Fata Morgana, Morgan Le Fey), qui en dérive, jette un sort destructeur sur tous les hommes.


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