• La mythologie des Dogons

    Il y a environ 300 000 Dogons qui vivent sur un plateau rocailleux du Mali. On ne sait pas grand-chose de leur passé à part qu’ils sont arrivés sur le plateau de Bandiagara entre le XIIIe et XVIe siècle de notre ère.

    Encore aujourd’hui, les Dogons vivent paisiblement dans leurs villages de pisés dressés face à la plaine du Niger.
    Au pied de ces falaises escarpées, ce peuple vit au rythme des saisons, chacune étant honorée de danses rituelles.

    Les Dogons pourraient être un peuple bien ordinaire si leur cosmogonie n’était pas si surprenante.

    La vie des Dogons est imprégnée des mythes venus du fond des âges. Leur dieu créateur, Amma, a lancé des boulettes de terre dans l’espace, où elles se sont transformées en étoiles.
    Amma a ensuite modelé deux poteries blanches symbolisant le Soleil et la Lune.

    Selon leur mythologie, Amma a tiré la Terre d’un boudin d’argile. Huit nommo, des petits génies aux yeux rouges et au corps vert sont nés de cette argile.
    Ils ont donné naissance à huit familles qui sont devenues les huit tribus du peuple Dogon.

    Ces mythes deviennent intéressants quand les Dogons affirment que les huit nommo viennent de Sirius.
    De plus, les Grands prêtres savent depuis fort longtemps que Sirius est accompagnée d’une autre étoile, baptisée par les astronomes Sirius B.

    Ce qui est extraordinaire c’est que depuis plusieurs siècles, toute la cosmogonie des Dogons est commandée par Sirius B.
    Or, cette étoile n’a été découverte qu’en 1836 et identifiée comme une naine blanche qu’en 1915.

    Le savoir des Dogons

    En 1931, deux ethno-anthropologues français partent s’installer dans ce qui était alors le Soudan français pour y étudier les Dogons.
    Pendant 20 ans, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen vont partager la vie des Dogons.

    Après plusieurs années, les Dogons ont parfaitement accepté les deux français. En 1946, ils acceptent de leur expliquer leur cosmogonie.

    Les sages de la tribu tracent alors sur le sol à l’aide de bâtons la voûte céleste telle qu’ils se la représentent.
    Médusé, Griaule voit apparaître la constellation du Grand Chien et, gravitant autour, une étoile plus petite ainsi qu’un autre corps.
    Cette étoile, confièrent-il au scientifique, met 50 ans pour faire le tour de Sirius. Pour fêter cet évènement, tous les 50 ans, ils célèbrent la fête de "Sigui", afin de régénérer le monde.

    Pour figurer cette petite étoile, les Dogons ont choisi l’objet le plus petit dont ils disposent : la graine de la variété fonio du millet, céréale qui constitue leur principale nourriture.
    Dans leur langue, « Po Tolo (Sirius B) est de taille minuscule mais très lourde.

    On sait depuis 1920 que les naines blanches, des étoiles en train de mourir, bien que petites, ont une incroyable densité.

    Quand les deux scientifiques ont demandé aux prêtres d’où ils tenaient ces connaissances, ils ont été formels :

    « Des créatures amphibies ont atterri sur la Terre il y a fort longtemps. Elles ont transmis ce savoir à quelques initiés.
    Ces créatures, les nommo, sont les Guides de l’Univers, les pères du genre humain. »

    Les Dogons dessinent un peu partout des figures qui évoquent l’arrivée des nommo sur Terre. Ils sont d’ailleurs très précis quant à l’atterrissage de l’arche. Cette dernière s’est posée au nord-est du pays dogon, près de l’endroit d’où les Dogons sont partis pour venir s’installer sur les plateaux.

    Il est évident que, comme dans tous les mythes, les symboles sont omniprésents, ce qui ne rend pas facile l’interprétation de chaque élément.

    Ce qui est certain, c’est que les connaissances des Dogons en astronomie dépassent largement leurs capacités d’observation ou de calcul.

    Les Dogons et l’astronomie

    Peu après, Griaule découvrit que les Dogons avaient bien d’autres connaissances en astronomie.
    Ils savaient, par exemple, que Jupiter a quatre satellites principaux. Ils savaient que Saturne a des anneaux, que la Terre tourne autour du Soleil et que les étoiles sont des corps en mouvement perpétuel.

    Ils savaient également que la Lune est une planète morte. Depuis des générations, les prêtres enseignent que la Voie Lactée est animée d’un mouvement en spirale, auquel participe notre système solaire.

    Un autre fait étrange, ils affirment que Sirius serait accompagnée, non pas d’une étoile mais de deux étoiles.
    Nous savons que Sirius B existe mais, à ce jour, aucune Sirius C n’a été détectée.

    Si un jour, on découvre cette deuxième étoile, invisible à l’œil nu, le savoir des Dogons serait spectaculairement confirmé.

    La grande question qui se pose depuis maintenant 1976, année de la parution de l’ouvrage de Robert Temple « Le Mystère de Sirius », est :

    De qui les Dogons tiennent-ils leur savoir ?

    Les hypothèses sur le mystère des Dogons

    L’hypothèse d’extraterrestres souhaitant partager leur savoir avec les Dogons ne semble pas très sérieuse.

    Bien sur, la description que font les prêtres depuis plusieurs centaines d’années de l’arrivée de cette « arche » est assez troublante.
    « En descendant, l’arche a fait retentir un bruit terrible, qui a fait trembler les pierres »
    Robert Temple ajoute qu’ils font également allusion aux immenses colonnes de poussière qui s’élevaient dans le ciel.

    Les Dogons se sont transmis cette légende oralement de génération en génération et ils s’expriment sous une forme mythique et symbolique.
    Il est donc difficile d’en faire une interprétation rationnelle.

    Suite à la parution du livre de Robert Temple qui montre beaucoup d’audace dans ses conclusions, les prises de position se sont succédées.
    Si ce scientifique croit à l’hypothèse extraterrestre, ce n’est bien sûr pas le cas de tous ses confrères.

    Pour certains, ce savoir s’expliquerait d’une manière très simple. Les Dogons ont été soumis à l’école laïque dès 1907 par les Français.
    Leurs connaissances proviendraient donc tout simplement de notre propre civilisation.

    Cet argument, très rationnel, ne tient malheureusement pas l’analyse. En effet, le savoir des Dogons est très ancien et se transmettait bien avant le début de la colonisation.
    De plus, il est très peu probable que les instituteurs enseignaient l’astronomie et encore moins les raisons anormales du pouvoir d’attraction de Sirius B.

    L’autre hypothèse est déjà beaucoup plus plausible. On sait que dès la plus haute Antiquité, les peuples proches-orientaux se passionnaient pour l’astronomie.

    Les Dogons n’étaient pas une tribu isolée. Leurs villages bordent les grandes routes commerciales qui reliaient autrefois l’Afrique occidentale à l’ancienne Egypte.
    Ils sont établis au sud de Tombouctou, siège d’une université qui, il y a 400 ans, était l’un des grands centres intellectuels de l’Islam.

    Des échanges culturels ont donc forcément eu lieu. Il est donc possible que par l’intermédiaire des Egyptiens, une partie des connaissances des peuples de la Mésopotamie et même de Grèce soit parvenue jusqu’aux Dogons.

    On constate d’ailleurs que Sirius apparaît souvent dans les mythologies antiques. Cela n’a rien d’étonnant car après tout, c’est l’étoile la plus brillante de notre ciel. Les Egyptiens connaissaient bien cette étoile car elle était liée aux premières inondations du Nil.

    Dans la mythologie grecque, plusieurs légendes font référence à des créatures amphibies, mi-poissons, mi-hommes.
    Les Babyloniens y font également référence. D'ailleurs, la plupart des mythologies et notamment grecque mettent en scène de nombreux monstres

    Il y a-t-il eu mélange des différents mythes ?

    Et qu’en est-il de Sirius B, qui elle est invisible à l’œil nu ? Certains avancent l’hypothèse que dans des temps plus reculés, cette naine blanche brillait suffisamment pour être vue et étudiée avec des instruments rudimentaires.

    Effectivement, de nombreuses civilisations aujourd’hui disparues, avaient de bonnes connaissances en astronomie.

    Cette dernière hypothèse n’explique pas tout mais apporte des éléments sérieux à ce dossier. Si un jour, il s’avérait que Sirius C existe bien alors il nous faudrait envisager d’autres hypothèses.


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  • Qui était Nostradamus ?

    Né à Saint-Rémy-de-Provence le 14 décembre 1503, Michel de Nostre-Dame est élevé par ses grands-parents, des juifs contraints de se convertir au christianisme, qui lui enseignent l’hébreu et le latin.
    Il pratique très tôt le métier d’apothicaire.
    Ses deux grands-pères sont médecins et c’est donc la médecine qu’il part étudier à l’université de Montpellier.
    Cet excellent étudiant se fait notamment remarquer pour sa mémoire phénoménale. Alors qu’une épidémie de peste éclate dans le Languedoc, il soigne de  nombreux malades avec des techniques médicales novatrices pour l’époque.
    Il refuse par exemple de saigner ses patients.

    Après avoir quitté Montpellier, il s’établit à Agen, se marie et a deux enfants. Quelques années plus tard, il perd sa famille, victime d’une nouvelle épidémie de peste.

    Il se met alors à voyager entre 1540 et 1545. C’est peut-être au cours de cette errance solitaire que son esprit s’exalte, au point qu’il croit se découvrir  le don de prédire l’avenir.

    Il se fixe à Salon de Provence en 1546 et se remarie avec Anne Ponsard avec qui il aura 6 enfants. L’aîné, César, deviendra le biographe de son père.

    Il ouvre alors un cabinet médical et se tourne de plus en plus vers l’astrologie.

    C’est à ce moment là qu’il rédige, d’abord un almanach « avec (des) présages » (1550) suivit d’autres almanachs mêlant des remèdes médicinaux, des onguents à base de plantes ou l’astrologie puis il écrit ses Centuries (1555).
    Cet ouvrage rencontre un immense succès, et le prophète publiera au total dix livres de prédictions, les Centuries astrologiques, de cent quatrains chacune.

    Son succès littéraire lui vaut d’être remarqué à la Cour.
    Catherine de Médicis, passionnée d’occultisme, lui demande d’établir l’horoscope de ses fils. Il semblerait qu’il ait annoncé que trois des fils règneraient, ce qui se vérifia (François II, Charles IX et Henri III).

    En 1564, Charles IX lui confie l’importante charge de médecin du roi. Il est alors au faîte de sa renommée, encensé par des poètes comme Ronsard.
    Il meurt en 1566, au retour d’une mission à Arles.

    Un quatrain semble avoir prédit cette fin, du moins c'est le sens qu'on lui attribue :

    De retour d’ambassade, don de roy mis au lieu,
    Plus n’en fera, sera allé à Dieu
    Parens plus proche, amis, frères de sang
    Trouvé tout mort près du lict du banc.

    Les prédictions de Nostradamus

    Augmentées constamment de la première édition à la mort de Nostradamus, les Centuries sont des ensembles de quatre vers regroupés par groupes de cent, d’où le nom du recueil.
    L’édition définitive des oeuvres de Nostradamus comprend :

    • La Lettre à César
    • L’Epître au très Invincible, très Puissant et très Chrétien Henry Second, roi de France
    • Les Centuries elles-mêmes (finalement au nombre de 12)
    • Les Présages (141 quatrains)
    • Les Sixains (58 strophes de six vers)

    Beaucoup de termes latins francisés sont mêlés à la langue du XVIe siècle, ce qui n’en facilite pas l’interprétation.
    Nostradamus a d’ailleurs écrit volontairement ses prédictions de façon obscure afin d’éviter des représailles de la part de l’Eglise.
    Dans la préface de 1555, il manifeste sa crainte d’être poursuivi comme hérétique. Il précise aussi ne posséder aucun livre de magie, probablement pour ne pas être accusé de sorcellerie.

    Les prophéties couvrent bien sûr l’histoire de France mais également celle de l’Europe et du monde, particulièrement l’Afrique et une partie de l’Asie.

    Quelques quatrains sont devenus célèbres car, pour les inconditionnels, les évènements se sont effectivement produits.
    Citons notamment, la mort d’Henri II lors d’un tournoi. La visière mal fermée de son heaume a laissé pénétrer la lance de son adversaire, le comte de Montgomery. Le roi est mort après une agonie de 10 jours, l’œil crevé et le cerveau atteint.

    Nostradamus avait écrit (35e quatrain):

    Le Lyon jeune, le vieux surmontera
    En champ bellique par singulier duelle
    Dans cage d’or les yeux lui crèvera
    Deux classes une, puis mourir, mort cruelle.

    En ce qui concerne notre époque, les auteurs croient voir des évènements peu rassurants. Cependant, avant de parler de l’avenir, il est intéressant de se référer à l’un des auteurs les plus réputés, Jean-Charles de Fontbrune.
    Cet auteur a passé de longues années à interpréter les Centuries et a écrit plusieurs ouvrages dont Nostradamus I et II, parus en 1980 et Nostradamus, de 1999 à l’âge d’or, paru aux Editions du Rocher en 1999.

    Dans le dernier ouvrage cité, l’auteur écrit :

    « Nostradamus, outre les deux Premières Guerres mondiales, a annoncé un troisième grand conflit qui débuterait avant la fin du XXe siècle, puisqu’il indique la date de 1999 dans le quatrain suivant :

    L’an mil neuf cens nonante neuf sept mois,
    Du ciel viendra un grand Roi d’effrayeur :
    Resusciter le grand Roy d’Angolmois,
    Avant après mars régner par bon heur.

    L’auteur en fait la traduction suivante :

    En juillet 1999, un grand chef effrayant viendra d’Asie et ressuscitera le grand roi de l’Angoumois ou des Mongols.
    L’expression « viendra du ciel » fait référence à une invasion aérienne. Le grand Roy d’Angolmois désigne l’Antéchrist venu d’Asie.
    En résumé, il s’agirait d’une guerre menée par la Chine contre l’Occident. Ce dernier grand conflit déboucherait sur la paix universelle.

    Heureusement, pour nous, si la Chine a déclaré une guerre, elle est purement économique. En 1999, comme tout le monde a pu le constater, il n’y a eu aucune invasion.

    Interpréter le passé semble plus facile et moins sujet à polémique. Et c’est bien là, tout le problème. La langue de Nostradamus est si complexe qu’elle permet toutes les interprétations. Notre histoire est jalonnée de tragédies. Chaque année, des drames se produisent un peu partout dans le monde et avec un peu d’imagination, il n’est pas difficile d’appliquer les quatrains à ces drames.

    Il est à souligner que Nostradamus a donné fort peu de dates en clair. Il mentionne par contre des données d’astronomie et d’astrologie.
    Il utilise également de nombreux symboles astrologiques : Mars pour la guerre, Vénus pour la République, Saturne pour l’âge d’or.
    C’est donc à l’aide des configurations célestes mentionnées dans les quatrains que la plupart des auteurs datent les évènements.

    En se basant donc sur ces configurations, Jean-Charles de Fontbrune écrit concernant le quatrain suivant :

    II, 52

    Dans plusieurs nuits la terre tremblera,
    Sur le printemps deux efforts suite,
    Corinthe, Ephèse aux deux mers nagera,
    Guerre s’esmeut par deux vaillants de luite.

    En ancien français, vaillant = de grande valeur et Luite = lutte.
    La terre tremblera pendant plusieurs nuits (Japon comme dans le quatrain précédent ?). Au printemps (2003, 2005 ou 2007), il y aura deux tentatives de poursuite (débarquement ?) ; (une flotte) naviguera vers la Grèce et la Turquie entre deux mers (mer Noire et mer Egée ?) ; deux personnages de grande valeur au combat entreront dans la guerre.

    Ce qui frappe dans l’interprétation, ce sont les nombreux points d’interrogation. Je ne remet pas en cause le sérieux de l'auteur mais simplement les interprétations. D'autres auteurs ont fait bien pire en prédisant par exemple la fin du monde en 1999.

    Je ne suis pas particulièrement anti-Nostradamus et je conserve, comme d’habitude, un esprit ouvert. Cependant, est bien malin celui qui est capable d’interpréter ces quatrains que je qualifierais de sibyllins.

    Finissons ce dossier sur une note optimiste. Pour ceux qui s’inquiètent de toutes ces prédictions catastrophiques, Nostradamus a prévu un âge d’or et la fin du monde vers 3797.

    L’avenir ne dépend que du présent dont nous sommes seuls maîtres. Malraux a écrit  »Le XXI siècle sera spirituel ou ne sera pas. » Ce début de siècle peut être qualifié de tout sauf de spirituel.
    Nous n’avons pas besoin d’un prophète, quel qu’il soit, pour façonner notre avenir. Qu’est ce qui retient l’homme de créer, et cela dès maintenant, son âge d’or ?


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    Les Sámi sont animistes : tout dans la nature possède une âme. Cette croyance a entraîné le besoin d’être harmonie avec tous les êtres. Il est important pour les Sámi de coopérer avec les esprits et de faire très attention à ne rien détruire de la nature, ce qui interférerait avec les plus grands esprits, et effriterait la bonne entente. Les Sámi ont également à cœur le respect du cycle de la vie, aussi observent-ils attentivement les changements saisonniers.

     

    Pour assurer une bonne communication entre les différents esprits de la nature et une bonne compréhension des changements cycliques de la nature et de leur environnement, le besoin d’avoir un homme ou une femme qui serait plus sensible à ces énergies s’est fait ressentir et ainsi est né le noaidi.

    Les Sámi croient également en une multitude de dieux et déesses. Comme la grande majorité (sinon tous) des peuples autochtones et polythéistes, les Sámi aiment honorer leurs déités par le don d’offrandes.

    Cercle arctique et culte des animaux

    Les croyances et les pratiques des Sámi sont partagées avec les autres peuples nord-européens habitant près du cercle arctique, les Germains et les Finnois par exemple. Parmi ces similitudes, on retrouve le culte des animaux à fourrure blanche, particulièrement l’ours et le renne. Alors que le cheval était honoré chez les Germains, il était détesté et craint par les Sámi (probablement parce qu’il était justement l’animal sur lequel les Germains se déplaçaient le plus souvent). Le renne était le plus souvent considéré comme un allié vers les mondes spirituels (non physiques) avec l’aide duquel le noaidi (chaman) entrait en communication avec les esprits.

    L’ours est l’animal le plus sacré chez les Sámi. Il était au centre d’une importante et symbolique cérémonie, nommée peijainen. L’animal lui-même était considéré comme le fils du dieu des cieux et serait descendu sur terre en guise de lien entre les Sámi et les cieux, ou le « monde d’en haut ».

    Les animaux jouaient un si grand rôle dans les croyances, qu’on leur attribuait une certaine parenté. Plusieurs personnes portaient le nom d’un animal ou du moins un dérivé ou un diminutif, démontrant ainsi qu’ils étaient liés par le sang à cet animal.

    Les Sieidi : lieux de cultes

    Parce que les Sámi considèrent la nature comme sacrée, plusieurs endroits et objets naturels, comme des pierres, des falaises ou des montagnes, sont devenus des lieux de cultes. Ces lieux, nommés sieidi ou seidas sont la résidence d’esprits dont on souhaite devenir l’allié ou encore sont le symbole d’une divinité protectrice veillant sur la flore et la faune environnante.

    Les sieidi sont empreints de magie sont souvent situés dans un endroit clé et stratégique pour les chasseurs et pêcheurs : une pierre à la forme étrange située près d’un troupeau de renne devenait un allié. On prend le temps d’aller déposer des offrandes près de ces sieidi. On y tenait également à l’époque d’importants rites et on y enterrait également des proches. Les offrandes les plus répandues sont évidemment les bois de rennes.

    Certains sieidi arborent des traits quasi humains, donnant souvent l’impression d’avoir un œil et donc d’observer ceux qui s’en approchent. Il existe plusieurs légendes et mythes au sujet des sieidi qui se vengent envers ceux qui osent voler des offrandes. Plusieurs voleurs seraient devenus très malades peu après avoir dérobé des objets tandis que d’autres auraient affirmé que les objets volés auraient volés hors des fenêtres pour ne jamais être retrouvés. D’autres plus malheureux, seraient devenus fous et auraient perdu la tête.

    Selon les tribus sámi résidant près des sieidi, tout un code de conduite doit être observé. Certaines tribus sámi refusent que les étrangers s’approchent trop près des sieidi; d’autres acceptent qu’ils s’approchent sans toutefois leur donner la permission d’y toucher; d’autres acceptent la présence d’étrangers, tant qu’ils savent se conduire avec le plus grand des respects.

    Les sieidi sont si importants dans les croyances sámi que le terme en est venu à signifier également « déités ». Certaines des offrandes trouvées en ces endroits sont datées entre le 9è et 14è siècle.

    Sorcellerie

    La sorcellerie des Sámi est considérée comme très puissante. Certains font une distinction linguistique entre sorcellerie malveillante (noita) et magie bienveillante (taikuus). « Noita » signifie sorcière et fait référence à quelqu’un qui entre en transe, ce qui pourrait expliquer la diabolisation de ce terme.

    À l’époque, on leur attribuait le pouvoir de contrôler les vents (pour la navigation et pour faire transporter des sorts jusqu’au sud de l’Europe), de posséder une voix enchanteresse et de maîtriser l’art des charmes et des herbes magiques. D’autres exemples de sorcellerie étaient tout aussi grotesques : mouches bleutées-noirâtres, souris possédant deux têtes, une à chaque extrémité e son corps, flèches empoisonnées, etc.

    Le sang était grandement utilisé dans toutes sortes de charmes. Le sang d’une vierge en particulier était réputé très efficace pour repousser toute forme de mal pour assurer la protection. Les Sámi ne pratiquent pas le sacrifice rituel, aussi le sang est-il souvent remplacé par de la sève d’aulne rouge.


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  • Plus de trente égyptologues en quelques années : la malédiction de Toutankhamon a-t-elle vraiment frappé ceux qui ont participé au viol de la dernière demeure du jeune pharaon ? Parmi tous les mystères de l’ancienne Égypte, celui de l’étrange pouvoir des formules rituelles, plus de 3000 ans après, est un des plus discutés…

    Dans une petite salle du musée du Caire, à quelques pas des galeries où se pressent les visiteurs, une dizaine d’homme retiennent leur souffle. Devant eux se tient, emmailloté dans plus de 400 mètres de bandelettes, la momie extraordinairement bien conservée de Ramsès II, le ((Ramsès Ouser-maât-Rê-Sété-pen-Rê)) des anciens Égyptiens, le "taureau puissant qui protège l’Égypte et châtie les pays étrangers, le Riche en âge, le Grand de victoires, l’Aimé d’Amon".

    L'instant est grave. Trois mille deux cents ans plus tôt, Ramsès. Il a été momifié pour son dernier voyage. Maintenant, il est là, avec son profil de rapace, son teint ambré, ses cheveux pâles, les yeux mi-clos, les mains croisées sur la poitrine… Autour de lui, quelques employés du département de chimie du musée, les descendants de ceux qui, trente deux siècles auparavant, servaient le pharaon aux mille temples, aux mille femmes et aux mille enfants. Avec mille précautions, en enlève les bandelettes. Le pharaon en a besoin : comme beaucoup de mortels, cet ancien dieu vivant est rongé de moisissures. Les champignons et les micro-organismes prolifèrent sur sa dépouille sacrée. Avant d’être emmené en France, au Centre de recherches nucléaires de Saclay, pour un traitement définitif au cobalt 60, il faut lui retirer tous les linges qui le recouvrent.

    Deux heures après, l’interminable bande de tissu est presque enlevée. Soudain, les dix hommes voient le bras souverain se relever brutalement, comme dans un geste de menace, et rester pointé vers le ciel…

    Fureur sacrée ou phénomène naturel ? Malgré les déclarations des scientifiques, qui leur expliquèrent que le bras de Ramsès, resté bloqué pendant trente-deux siècles contre la poitrine, avait retrouvé son mouvement naturel dans la chaleur du laboratoire, les employés égyptiens refuseront désormais d’intervenir en quoi que ce soit dans les opérations de manipulation des momies pharaoniques. Pour eux, "Ramsès II n’était pas mort". Il avait commencé à se venger!

    De nouveau, la phrase rituellement inscrite sur les tombeaux de tous les souverains égyptiens reprenait toute sa sinistre actualité. Elle était dans toutes les mémoires : "La mort abattra de ses ailes quiconque dérangera le repos du pharaon."

    La vengeance des pharaons ! Depuis les origines de la civilisation égyptienne, elle plane, comme une menace sourde, au-dessus de tous ceux qui se mêlent de troubler le dernier sommeil des momies, royales ou non. Après la découverte du trésor de Toutankhamon , en 1923, la rumeur de cette vengeance deviendra publique : le monde entier parlera de la main invisible qui semblait avoir frappé une trentaine de ceux qui, de près ou de loin, avait approché la dernière demeure du jeune pharaon.

    Récemment encore, au cours des années soixante-dix, plusieurs égyptologues seront frappés d’un mal mystérieux. Peut-on mettre toutes ces morts sur le compte de la fatalité? Existe-il un lien tragique entre tous ces étranges décès ? Bref, la malédiction des pharaons existe-t-elle ?

    Avant de répondre à toutes ces questions, il convient d’examiner dans quelles conditions cette malédiction a pu être lancée. Car elle existe bien, au moins dans la volonté de ceux qui, il y a trois mille ans, ont tenté de préserver les grands de leur monde du retour à la poussière originelle…

    Chez les anciens Égyptiens, en effet, la magie tenait une place considérable, qui se retrouve dans d’innombrables manuscrits. Magie noire et magie blanche étaient alors une manière naturelle d’envisager les relations entre l’homme et son milieu. Toute à la fois devin, astronome, chimiste ou médecin, le mage égyptien était respecté autant que consulté.

    Pour les mentalités de ce temps, pétries de paganisme plus que de rationalité, le monde n’était qu’un tissu de forces et d’énergies fondamentales qui faisaient réagir l’ensemble des vivants, des morts et même des choses inanimées. Les hommes, passés ou à naître, les dieux, les animaux, les plantes ou les minéraux étaient donc capables de penser. Par conséquent, on pouvait les influencer ou, par l’intermédiaire des mages et des magiciens, on pouvait tenter de traiter avec eux. Cette notion est essentielle pour comprendre la vraie nature de la malédiction des pharaons. S’il était possible d’exercer une quelconque influence sur le monde passé ou à venir, les mages et les prêtres pouvaient donc, au moyen de formules appropriées, protéger un lieu ou un homme contre d’autres hommes.

    Les Égyptiens imaginaient-ils que les tombes de leurs souverains pouvaient être profanés ? Gaston Maspéro, le père français de l’égyptologie scientifique, explique, dans ses Causeries d’Égypte, la manière dont les mentalités de l’époque percevaient les rapports entre le monde visible et invisible :

    "Les vivants se mêlent à ces forces obscures dans le savoir, les heurtent, les repoussent, les appellent, tantôt pour subir des influences mauvaises, tantôt pour recevoir d’elles des bienfaits. Beaucoup sont des divinités ou des génies qui n’ont jamais traversé l’humanité. Plus encore sont des âmes désincarnés, des doubles errants ou des ombres mécontentes, à qui leur condition d’outre-tombe n’a conservé aucun des avantages dont jouissaient pendant leur existence terrestre et que leur misère enrage contre les générations présentes."

    "Ils en veulent à ceux qui tiennent maintenant leur place de les délaisser comme eux-mêmes délaissèrent ceux qui les avaient précédés. Et ils cherchent à se venger de leur négligence en les attaquant à leur insu. Ils rôdent nui et jour par les villes et par les campagnes, quêtant patiemment quelques victimes et, dès qu’ils les ont trouvées, ils s’emparent d’elles par un des moyens à leur disposition. "

    Pour lutter contre les légions de démons malfaisants et implacables, les prêtres peuvent se livrer à des opérations magiques, à des purifications religieuses ou à des sacrifices. Ils peuvent, de surcroît, protéger les vivants par des talismans et par des amulettes : les sections égyptiennes des grands musées du monde entier sont pleins de ces scarabées, de ces colliers et de tous ces objets précieux dont les qualités artistiques enchantent encore nos yeux.

    La plus sûre des défenses contre les forces invisibles restait encore les formules magiques et les exorcismes. Grâce aux papyrus retrouvés dans les fouilles et aux inscriptions des temples, nous en connaissons des milliers, toutes plus poétiques les unes que les autres, mais également toutes plus horribles les unes que les autres. L’une d’elles fulmine ainsi :

    Tombe à terre ! Tombe à terre !
    Ô abomination venue de Sokaris !
    Tu as levé le bras contre l’œil de Râ
    Et tu as capturé le fils d’Horus.
    Cours vers Sekhmet :
    Qu’elle brûle tes chairs,
    Qu’elle tranche tes doigts,
    Qu’elle repousse la plante de tes pieds
    Loin de la terre d’Égypte !…

    Les prêtres poussaient si loin l’art de la malédiction qu’ils s’en prenaient parfois aux dieux eux-mêmes. Plusieurs papyrus magiques nous expliquent par leur menu les moyens de se débarrasser des divinités trop néfastes, avec des détails dignes des grimoires de nos sorcières du Moyen Age.

    Évidemment, pour les Égyptiens qui attachaient tant de prix à la vie dans l’au-delà, le viol des sépultures était un des crimes les plus odieux. Nous savons qu’ils essayaient de se préparer à une mort tranquille par des croyances très souvent affirmées à l’immortalité de l’âme, voire des corps. Pour eux, la mort était une nouvelle "vie", et ils garnissaient les tombes de leurs défunts de tout ce qui pourrait leur être utile pour le "voyage" vers cette nouvelle vie.

    Dès l’ancien Empire (à partir de 2600 ans avant notre ère), on trouve dans les tombes des avertissements à l’égard des voleurs et des pillards. Mieux : on trouve également des menaces contre ceux qui seraient tentés d’effacer les avertissements pour abolir leur "puissance" ! Contre les profanateurs, les châtiments sont variables, mais toujours exemplaires : la malédiction pour l’éternité après une mort atroce.

    Un document funéraire de la XXII e dynastie affirme : "Je m’emparerai de lui comme un oiseau. Je ferai que tous les humains qui sont sur terre craignent les esprits qui sont dans l’Amenti, lorsque les aura terrifiés le fidèle gardien de Nekhen." Cet oiseau de proie de Nekhen sera, par la suite, le symbole même de la vengeance des pharaons…

    Pas question non plus d’effacer le nom du défunt de sa tombe : pour les Égyptiens, "nommer" le pharaon était un moyen de le faire revivre, de le connaître. Marteler son nom, comme cela se fera après quelques règnes particulièrement pesants, c’était l’écarter à jamais du monde des vivants.

    Prudents, les pharaons organisaient eux-mêmes la défense de leurs sépultures, notamment en les regroupant, en leur affectant une garde permanente ou en les camouflant le mieux possible. C’est ainsi que certaines tombes ont pu être conservées jusqu’à nos jours à peu près inviolées. Ce sera le cas du tombeau de Toutankhamon. Les "archives" pharaoniques nous ont transmis des procès mémorables de pilleurs de tombes, où il apparaît clairement qu’il s’agissait déjà, à l’époque, d’une industrie plus que lucrative, où étaient "mouillés" des hauts fonctionnaires, voire des prêtres chargés… de veiller sur leur sépultures !

    À toutes les époques, les trésors enterrés – et on imagine, après l’ouverture de la tombe de Toutankhamon, qui n’était qu’un "petit" pharaon, ce que devait être le trésor funéraire d’un "grand" pharaon comme Ramsès II ! – ont tenté les audacieux et les indélicats.

    Malgré les procès et les condamnations, les pillages continueront, à tel point qu’il faudra évacuer de nombreuses tombes et "regrouper" les momies des pharaons mort dans des sépultures secrètes. Trente-six de celles-là et toutes leurs richesses seront ainsi mises à l’abri dans les environs de Deir el-Bahari. Leur cachette restera inviolée pendant près de trois 3000 ans. Par contre, vers 1870, leur découverte fortuite enrichira un village entier, jusqu’à ce que les égyptologues découvrent à leur tour l’ultime sépulture de souverains dont ils ne pensaient plus jamais trouver la moindre trace.

    Au fil des années, pourtant, la fameuse malédiction ne cessait d’agir. On ne compte plus que les pilleurs de tombes retrouvés morts dans les mausolées qu’ils venaient dévaster : morts accidentelles souvent, due à une mauvaise chute, à l’extinction prématurée d’une torche, mais aussi… à la peur, voire à de bien curieuses maladies. Au XIX siècle, les détrousseurs de pharaons savaient tous ce qu’ils risquaient. Mais le jeu en valait la chandelle…

    On savait aussi, même en Europe, que les momies étaient chargées d’étranges pouvoirs. Le trafic des momies étaient autrefois prospère : les apothicaires utilisaient le corps des aristocrates de l’Empire égyptien pour leurs décoctions ! Les bateaux chargés de convoyer ces momies n’arrivaient pas toujours : l’histoire a retenu l’étrange naufrage du bateau général prussien von Minutoli, qui rapportait une momie trouvée dans la pyramide de Sakkara et qui affectait de se moquer de la "malédiction".

    Le naufrage le plus célèbre du XXe siècle, celui du Titanic, met également en cause une momie. On sait que le géant des mers transportait, avec ses 2500 passagers, de l’or, des diamants et … la momie d’une voyante qui vivait sous le règne d’Aménophis IV. Elle possédait encore toutes les amulettes, dont l’une portait l’inscription fatidique, sous l’effigie du dieu Osiris : "Réveille-toi du sommeil dans lequel tu es plongée. Le regard de tes yeux triomphera de tout ce qui est entrepris contre toi. "

    Trésor précieux, cette momie ne voyageait pas dans la soute, mais près de la passerelle de commandement. Certains n’ont pas manqué de faire remarquer que la malédiction avait peut-être troublé la raison du commandant du Titanic, qui semblait n’avoir tenu aucun compte des icebergs qu’il aurait pu trouver sur sa route et qui paraissait complètement hébété par la catastrophe…

    Faut-il pour autant penser que les prêtres-magiciens de l’ancienne Égypte ont eu recours à des pouvoirs ont résisté au temps ? Et que les formules magiques de ces prêtres garderont encore longtemps leur redoutable efficacité ? Quelques auteurs ont pu le penser et formuler, dès le début du XX e siècle, des hypothèses plus ou moins sérieuses.

    Avec la découverte de la précieuse tombe de Toutankhamon et l’étrange épidémie qui frappera la plupart de ceux qui auront approché la momie du jeune pharaon, ce débat sur la malédiction des anciens souverains de l’Égypte va rebondir et prendre une ampleur internationale.

    Quel est donc cet étrange mal qui a frappé Lord Carnarvon et les compagnons d’Howard Carter ?

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  • La spiritualité occupait une grande place dans la vie des tribus amérindiennes. Les Amérindiens croyaient que toute chose était habitée par de puissants esprits. Dans leurs activités quotidiennes comme dans les rites, leur comportement et leurs croyances témoignaient d’un immense respect envers la nature et le monde qui les entourait. Les Amérindiens vivaient selon trois pratiques importantes dans leur vie de tous les jours ; les mythes, les croyances et pratiques religieuses puis, finalement les légendes. Ainsi, à la fin de cette recherche, le lecteur comprendra mieux le patrimoine amérindien. Il enrichira sa culture personnelle tout en acceptant les différences ethniques.

    Le spirituel imprègne toutes les activités du peuple. Il prend toutefois des dimensions plus solennelles à certaines occasions. Le calumet de paix était un outil spirituellement vénéré par les Amérindiens. Les calumets étaient utilisés seulement pour confirmer l’amitié, demander aux esprits d’éclaircir le jugement de quelqu’un afin qu’il puisse parvenir à prendre de sages décisions. Il était aussi utilisé comme gage de paix entre différentes factions en temps de guerre. Pour les Amérindiens, le calumet était, et est encore, respecté et honoré et n’est pas utilisé comme d’autres sortes de pipes qui ne servent que pour le plaisir de goûter le tabac, et encore moins avec l’additif qui y est ajouté aujourd’hui à travers le monde. On parle du cannabis et autres drogues douces utilisées seulement pour l’effet. Chez les Indiens, le fait de fumer le calumet cérémoniel représente une manifestation spéciale de la communication avec le monde des Grands Esprits.

    Pour les premières nations, la vénération de la nature occupe une grande place dans la vie spirituelle. Elles comprennent et respectent les multiples esprits de la nature. Les nations autochtones ont une spiritualité bien vivante qui repose sur la communication profonde de l’être humain avec les différents aspects de la vie animale, la nature et la terre mère. Ces relations homme-animal font partie de la spiritualité des nations et elles sont un éloquent témoignage de la culture ancestrale des autochtones. Chez un amérindien mâle, la chasse et la pêche sont des occasions parfaites pour entretenir des relations avec les esprits des animaux. La chasse n’était pas un sport, elle représentait un exercice de spiritualité traduisant un profond respect des ressources naturelles.

    Pour maintenir de bonnes relations avec les animaux, les chasseurs doivent remercier leur proie et mettre en oeuvre des rituels. Dans ces derniers, les chasseurs doivent assurer à l’animal que sa mort est nécessaire pour la survie du peuple et non pour le simple plaisir de l’abondance. L’homme peut entrer en contact avec les animaux et ensuite pénétrer leur âme par des moyens spirituels, tels le jeûne, les médecines et les rituels. Pour sa part, l’animal établit le contact avec l’homme par des rêves et des visions. Aux yeux des Amérindiens, lorsqu’ils choisissent leur totem, les animaux ont diverses formes et diverses significations. L’ours, par exemple, est un synonyme de puissance et de force. Ainsi, la majorité des animaux et des végétaux sont synonymes de quelque chose. Il est important de mentionner que les Amérindiens ne représentaient jamais, pour leur totem, un animal qu’ils chassaient par respect pour ceux-ci. Mais outre la chasse et la pêche, les animaux sont aussi très présents dans l’imaginaire, dans les contes et dans la tradition orale des autochtones.

    Entre tous ces éléments, la recherche de l’équilibre et le maintien de l’harmonie devient des préoccupations de tous les jours qui orientent et conditionnent la vie et les actions de tous. Le cercle constitue une approche globale de la compréhension de la vie et des êtres vivants. Dans le cercle, tous les éléments de la création, soit les humains, les animaux, les plantes, l’air, le feu, l’eau, la terre, les étoiles, etc. forment un tout indivisible. En d’autres mots, le cercle est un mode de vie et une façon de penser unique chez les Amérindiens.


    Le chamanisme est une religion basée sur le culte de la nature et sur la croyance aux esprits. Dans les tribus amérindiennes, le chaman est une personne très importante et il a beaucoup d’influence sur ses confrères autochtones. Les chamans sont les ponts entre le monde des esprits et le monde normal. La tradition veut que les chamans acquièrent leur pouvoir grâce à leurs visions et à leurs rêves. Ils sont des personnages très puissants. Dans tous les peuples primitifs, ils y a des individus qui ont des pouvoirs spéciaux. Le pouvoir de guérir les maladies, de prévoir l’avenir, d’établir le contact avec les esprits, interpréter les rêves, etc.

    On devient chaman seulement lorsqu’on se retire pendant un mois entier dans une maison à part et que l’on jeûne et médite. On doit aussi se dépouiller de tous ses biens, s’abstenir des femmes et obéir parfaitement à ce que l’esprit lui suggère. L’une des responsabilités la plus importante du chaman est d’extirper un mauvais sort du corps d’un malade qui a été la proie d’un ennemi. Ce que l’on entend par l’ennemi c’est quelqu’un qui jette un sort à un homme, un peuple, un lieu, etc. Pour pouvoir communiquer avec les esprits, les chamans dansent, jeûnent, donnent des offrandes ou s’infligent des douleurs violentes volontairement. Certains rites de guérison sont très fatigants physiquement, alors que certains rites moins importants sont remplis de moment d’allégresse et d’action de grâce.

    La plupart des Amérindiens étaient très attentifs à leur rêve car ils voulaient fournir à l’âme ce qu’elle désirait. Pour bénéficier des visions et de rêves plus clairs et plus explicites, les chasseurs et les pêcheurs doivent fournir sur une base fréquente des remerciements et des offrandes. Pour contribuer au bonheur et à la subsistance de la création, l’homme doit rendre hommage aux bons esprits au moyen de rituels et d’offrandes généreuses. Pour les Amérindiens il est primordial de suivre ou de réaliser ses rêves et ses visions. Ceci afin de maintenir l’équilibre et l’harmonie dans le cercle. La pensée religieuse autochtone divise le monde en trois composantes. Le monde visible: animaux, terre, etc. Le monde invisible: morts, terre inconnue, etc. Le monde céleste: étoiles, esprits, etc. Les Amérindiens croyaient que les maladies, la mort ou les accidents étaient causés par des désirs non-satisfaits. La seule explication plausible pour eux c’est que l’âme se fâche à la suite des désirs non-satisfaits et un jour ou l’autre, ils frappent.

    Lorsque le corbeau, libérateur de l’homme, s’empare de sa vie, les habitants de la tribu s’occupent de la sépulture. En ce temps, lorsque l’on enterre un corps, on l’enterre avec tous ses biens. La vérité des corps matériels demeure sous terre, mais l’âme de celle-ci traverse avec son être de l’autre côté. Autrefois, il existait une fête spirituelle: à tous les dix ans, pendant dix jours, les Hurons déterraient leurs morts et les déposaient dans une fosse commune afin de faciliter leur voyage vers le monde invisible. Cette fête s’appelait la fête des morts. Lorsque quelqu’un est tout près de mourir, on le pare de tout ce qu’il a de plus beau (armes, vêtements, etc.) Ensuite, on le pose sur un échafaud de sept ou huit pieds de haut ou bien, on le met en terre dans une fosse et ce durant un grand festin en son honneur.


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