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Le paganisme sàmi
Les Sámi sont animistes : tout dans la nature possède une âme. Cette croyance a entraîné le besoin d’être harmonie avec tous les êtres. Il est important pour les Sámi de coopérer avec les esprits et de faire très attention à ne rien détruire de la nature, ce qui interférerait avec les plus grands esprits, et effriterait la bonne entente. Les Sámi ont également à cœur le respect du cycle de la vie, aussi observent-ils attentivement les changements saisonniers.Pour assurer une bonne communication entre les différents esprits de la nature et une bonne compréhension des changements cycliques de la nature et de leur environnement, le besoin d’avoir un homme ou une femme qui serait plus sensible à ces énergies s’est fait ressentir et ainsi est né le noaidi.
Les Sámi croient également en une multitude de dieux et déesses. Comme la grande majorité (sinon tous) des peuples autochtones et polythéistes, les Sámi aiment honorer leurs déités par le don d’offrandes.
Cercle arctique et culte des animaux
Les croyances et les pratiques des Sámi sont partagées avec les autres peuples nord-européens habitant près du cercle arctique, les Germains et les Finnois par exemple. Parmi ces similitudes, on retrouve le culte des animaux à fourrure blanche, particulièrement l’ours et le renne. Alors que le cheval était honoré chez les Germains, il était détesté et craint par les Sámi (probablement parce qu’il était justement l’animal sur lequel les Germains se déplaçaient le plus souvent). Le renne était le plus souvent considéré comme un allié vers les mondes spirituels (non physiques) avec l’aide duquel le noaidi (chaman) entrait en communication avec les esprits.
L’ours est l’animal le plus sacré chez les Sámi. Il était au centre d’une importante et symbolique cérémonie, nommée peijainen. L’animal lui-même était considéré comme le fils du dieu des cieux et serait descendu sur terre en guise de lien entre les Sámi et les cieux, ou le « monde d’en haut ».
Les animaux jouaient un si grand rôle dans les croyances, qu’on leur attribuait une certaine parenté. Plusieurs personnes portaient le nom d’un animal ou du moins un dérivé ou un diminutif, démontrant ainsi qu’ils étaient liés par le sang à cet animal.
Les Sieidi : lieux de cultes
Parce que les Sámi considèrent la nature comme sacrée, plusieurs endroits et objets naturels, comme des pierres, des falaises ou des montagnes, sont devenus des lieux de cultes. Ces lieux, nommés sieidi ou seidas sont la résidence d’esprits dont on souhaite devenir l’allié ou encore sont le symbole d’une divinité protectrice veillant sur la flore et la faune environnante.
Les sieidi sont empreints de magie sont souvent situés dans un endroit clé et stratégique pour les chasseurs et pêcheurs : une pierre à la forme étrange située près d’un troupeau de renne devenait un allié. On prend le temps d’aller déposer des offrandes près de ces sieidi. On y tenait également à l’époque d’importants rites et on y enterrait également des proches. Les offrandes les plus répandues sont évidemment les bois de rennes.
Certains sieidi arborent des traits quasi humains, donnant souvent l’impression d’avoir un œil et donc d’observer ceux qui s’en approchent. Il existe plusieurs légendes et mythes au sujet des sieidi qui se vengent envers ceux qui osent voler des offrandes. Plusieurs voleurs seraient devenus très malades peu après avoir dérobé des objets tandis que d’autres auraient affirmé que les objets volés auraient volés hors des fenêtres pour ne jamais être retrouvés. D’autres plus malheureux, seraient devenus fous et auraient perdu la tête.
Selon les tribus sámi résidant près des sieidi, tout un code de conduite doit être observé. Certaines tribus sámi refusent que les étrangers s’approchent trop près des sieidi; d’autres acceptent qu’ils s’approchent sans toutefois leur donner la permission d’y toucher; d’autres acceptent la présence d’étrangers, tant qu’ils savent se conduire avec le plus grand des respects.
Les sieidi sont si importants dans les croyances sámi que le terme en est venu à signifier également « déités ». Certaines des offrandes trouvées en ces endroits sont datées entre le 9è et 14è siècle.
Sorcellerie
La sorcellerie des Sámi est considérée comme très puissante. Certains font une distinction linguistique entre sorcellerie malveillante (noita) et magie bienveillante (taikuus). « Noita » signifie sorcière et fait référence à quelqu’un qui entre en transe, ce qui pourrait expliquer la diabolisation de ce terme.
À l’époque, on leur attribuait le pouvoir de contrôler les vents (pour la navigation et pour faire transporter des sorts jusqu’au sud de l’Europe), de posséder une voix enchanteresse et de maîtriser l’art des charmes et des herbes magiques. D’autres exemples de sorcellerie étaient tout aussi grotesques : mouches bleutées-noirâtres, souris possédant deux têtes, une à chaque extrémité e son corps, flèches empoisonnées, etc.
Le sang était grandement utilisé dans toutes sortes de charmes. Le sang d’une vierge en particulier était réputé très efficace pour repousser toute forme de mal pour assurer la protection. Les Sámi ne pratiquent pas le sacrifice rituel, aussi le sang est-il souvent remplacé par de la sève d’aulne rouge.
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