• Ce qui est incomplet devient entier.
    Ce qui est courbé devient droit.
    Ce qui est creux devient plein.
    Ce qui est usé devient neuf.
    Avec peu (de désirs) on acquiert le Tao ; 
    avec beaucoup (de désirs) on s'égare.
    De là vient que le saint homme conserve l'Unité (le Tao), 
    et il est le modèle du monde.
    Il ne se met pas en lumière, 
    c'est pourquoi il brille.
    Il ne s'approuve point, 
    c'est pourquoi il jette de l'éclat.
    Il ne se vante point, 
    c'est pourquoi il a du mérite.
    Il ne se glorifie point, 
    c'est pourquoi il est le supérieur des autres.
    Il ne lutte point, 
    c'est pourquoi il n'y a personne dans l'empire qui puisse lutter contre lui.
    L'axiome des anciens : 
    Ce qui est incomplet devient entier, 
    était-ce une expression vide de sens ?
    Quand l'homme est devenu véritablement parfait,
    (le monde) vient se soumettre à lui.

    Lao Tseu - Tao Te King



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  • Commencez par aller lire ma question à la fin avant de lire le texte

    Loué sois-tu mon Seigneur
    Avec toutes tes créatures,

    Spécialement frère soleil
    Qui donne le jour et par qui tu nous éclaires,
    Il est beau et rayonnant avec splendeur,
    De toi Très Haut il est le symbole.

    Luoé sous-tu mon Seigneur
    Pour soeur lune et les étoiles,
    Dans le ciel tu les as créées,
    Claires, précieuses et belles,

    Loué sois-tu mon Seigneur
    Pour frère vent
    Pour l'air et le nuage,
    Pour le ciel par tous les temps.

    Loué sois-tu mon Seigneur
    Pour soeur eau
    Qui est très utile et humble,
    Et précieuse et chaste,

    Loué sois-tu mon Seigneur
    Pour frère feu
    Par lequel tu illumines la nuit
    Il est beau et joyeux et robuste et fort,

    Loué soi-tu mon Seigneur
    Pour soeur terre notre mère
    Qui nous soutient et nous nourrit,
    Et produit les fleurs aux mille couleurs

    Loué sois tu Seigneur,
    à cause de ceux qui pardonnent pour l'amour de toi,
    Et qui soutiennent patiemment l'infirmité et la tribulation !
    Heureux ceux qui persévéreront dans la paix !
    Car c'est le Très-haut qui les couronnera.

    Sois loué, mon Seigneur,
    A cause de notre sœur la mort corporelle,
    à qui nul homme vivant ne peut échapper !
    Malheur à celui qui meurt en état de péché !
    Heureux ceux qui à l'heure de la mort
    Se trouvent conformes à ta très saintes volonté !
    Car la seconde mort ne pourra leur nuire.

    Traduction personelle du texte de St-François d'Assise, originellement écrit en italien ancien. A votre avis de quelle seconde mort parle-t-il ? Ne s'agit-il pas d'une renaissance ?  D'après les psy actuels la naissance est le pire traumatisme vécu par un être humain, pourtant personne ne s'en souvient... Alors ? Ce traumatisme est-il surmonté dans notre manière de vivre et nos sociétés qui détruisent sans pitié l'écosystème dont nous dépendons pourtant ?


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  • En 1854, G Washington, Président des Etats Unis a décidé de faire un geste envers les indiens : il leur proposa de racheter, avec de l'argent, la terre que les colons d'une certaine manière, avaient volée. Alors il envoya un ambassadeur auprès du dernier des grands chefs indiens, Seattle afin de lui proposer la transaction. Et voici ce qu'a répondu par écrit le chef indien :

    Le Grand Chef Blanc, à Washington, nous salue avec de l’amitié et de la bonne volonté. Ceci est gentil de sa part, car nous savons qu’il n’a pas beaucoup besoin de la nôtre, d’amitié.
    Il nous fait savoir qu’il veut acheter notre terre et nous laisser une réserve pour y vivre sans encombre.
    Cette offre paraît juste et même généreuse, car l’Homme Rouge n’a plus de droits à faire valoir face à l’Homme Blanc qui peut venir avec ses fusils.
    Mais comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?
    L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?
    Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.
    Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte sont sacrés dans le souvenir et l’expérience de mon peuple.
    La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge.
    Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l’homme, tous appartiennent à la même famille.
    Aussi lorsque le Grand chef à Washington envoie dire qu’il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand chef envoie dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérons donc, votre offre d’acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.
    Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n’est pas seulement de l’eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père.
    Les rivières sont nos soeurs, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos soeurs et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour une soeur. Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos moeurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas sa soeur, mais son ennemie et lorsqu’il l’a conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu’un désert.
    Il n’y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L’Indien préfère le son doux du vent s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.
    L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle.
    La bête, l’arbre, l’homme. Ils partagent tous le même souffle.
    L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l’homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Nous considérerons donc votre offre d’acheter notre terre. Mais si nous décidons de l’accepter, j’y mettrai une condition : l’homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.
    Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de vivre.
    J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.
    Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes?. Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent.
    Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.
    Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme; l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.
    Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.
    Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même.
    Même l’homme blanc, dont le dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l’homme blanc découvrira peut-être un jour, c’est que notre dieu est le même dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le dieu de l’homme, et sa pitié est égale pour l’homme rouge et le blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre, c’est accabler de mépris son créateur. Les Blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que toutes les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.
    Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du dieu qui vous a amenés jusqu’à cette terre et qui pour quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et l’homme rouge. Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d’hommes, et la vue des collines en pleines fleurs ternies  par des fils qui parlent…
    Alors, où seront les fourrés ? Disparus. Où sera l’aigle ? Disparu.
    Et cette disparition marquera la fin de la vie et le début de la survivance.
    Chef Seattle, 1854

    L'homme blanc donna le nom de Seattle à une ville...


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  • "Si il y a un travail actuellement pour les hommes de cette décennie, c'est un travail d'auto-développement de leur être intérieur à travers la relation avec les autres.

    Se voir soi-même est difficile parcequ'on utilise son propre oeil et qu'on a une limite de perception vis-à-vis de tout ce qui n'est pas notre regard. Jamais de toute sa vie on n'a l'occasion de se regarder vraiment en face. Nous ne nous voyons jamais tel que les autres nous voient puisque le miroir inverse notre image.

    Ce qu'il y a d'intéressant dans le fait de vivre ensemble, c'est que les autres poursuivent les mêmes buts mais que de plus ils sont exigeants envers nous comme nous le sommes envers eux. Ils nous présentent à chaque fois une facette de notre grand miroir."

    MOEBIUS


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  • L'homme n'a jamais pu se passer de grilles. Devant le désordre apparent du monde, il lui fallut chercher les termes signifiants, ceux qui, associés entre eux, rendaient son action sur le milieu plus efficace, lui permettaient de survivre. Devant l'abondance infinie des objets et des êtres, il a recherché entre eux des relations, et devant l'infinie mobilité des choses, il a cherché des invariances.

    Il a ajouté de l'information au monde inanimé, mais cette information ne pouvait être que celle qui déjà structurait son système nerveux. Heureusement pour lui, la combinatoire que lui permettaient ses systèmes associatifs, lui a ouvert le chemin du langage, de l'abstraction et de la création de nouveaux schémas interprétatifs du monde, le chemin de la complexité. En effet, lorsque ses schémas interprétatifs étaient récompensés par une efficacité accrue de son action sur le milieu, une nouvelle moisson de faits jusqu'alors inconnus venait compléter au cours des siècles l'engrangement de ses connaissances.

    Il a toujours procédé en quelque sorte par hypothèse de travail, suivie d'expérimentation. Mais pendant des millénaires, ce qu'il ne pouvait expliquer demeurait dans le domaine du mythe. C'est ce qui a fait la fortune des prêtres.

    La découverte de la machine à vapeur développa chez l'homme ses prétentions explicatives. C'est un fait que la découverte des lois du monde inanimé s'accéléra considérablement à partir d'une époque récente au point que l'homme devint en quelques décennies maître de l'énergie. Mais sa connaissance de lui-même ne suivit pas une accélération identique et il manie aujourd'hui, en pleine ignorance du fonctionnement de son inconscient, une puissance de destruction considérable. Il faut se rendre à l'évidence : la grille thermodynamique ne lui permet pas à elle seule l'explication du monde vivant.

    Or ce monde du vivant, en font partie intégrante, aussi bien l'individu que l'espèce, et que les groupes d'individus, sous-ensembles sociaux multiples, épars à travers le monde.


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