• Un saint homme tenait un jour une conversation avec Dieu. Il lui dit :
    - Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et comment est l'enfer.

    Dieu conduisit le saint homme vers deux portes. Il ouvrit l'une des portes et lui permit de regarder à l'intérieur. Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde. Au milieu de cette table, il y avait une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme délicieux. Le saint homme saliva d'envie. Les personnes assises autour de cette table étaient maigres, livides et malades. Elles avaient toutes l'air affamées. Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachées à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et cueillir une cuillerée. Mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères dans leur bouche. Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances.

    Dieu dit :
    - Tu viens de voir l'enfer.

    Dieu et le saint homme se dirigèrent vers la seconde porte. Dieu l'ouvrit. La scène était identique à la précédente. Il y avait la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût qui fit encore saliver le saint homme. Les personnes autour de la table étaient également équipées des cuillères aux longs manches. Cette fois, cependant, les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient les uns aux autres en riant. Le saint homme dit à Dieu :

    - Je ne comprends pas !
    - C'est simple, répondit Dieu. Ils ont appris à se nourrir les uns les autres tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu'à eux-mêmes.


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  • Un jeune homme intervint : "Parlez-nous de l'Amitié"

    Il répondit en ces termes :

    Ton ami est la réponse à tes besoins.
    Il est le champ que tu sèmes d'amour et récoltes en rendant grâces.
    Il est ta table chargée de mets et ton âtre.
    Car tu viens à lui affamé et le recherches pour la paix.

    Quand ton ami te découvre son avis, tu ne redoutes pas de lui dire "Non", tu ne retiens pas ton "Oui".
    Et quand il est silencieux, ton coeur ne cesse pas d'écouter le sien ;
    Car sans mots, dans l'amitié, toutes paroles, tous désirs, toutes espérances naissent et se partagent, avec une joie spontanée.

    Quand tu te sépares de ton ami, tu ne t'affliges pas ; Car ce que tu aimes le plus en lui pourra s'éclaircir en son absence, comme la montagne pour le grimpeur est plus nette depuis la plaine.
    Et que l'amitié n'ait d'autre but qu'approfondissement de l'esprit.

    Car l'amour qui ambitionne autre chose que la révélation de son mystère n'est pas amour mais un filet jeté, lequel n'attrape que l'inutile.

    Qu'à ton ami tu donnes de ton meilleur.
    S'il doit connaître le reflux de ta marée, qu'il connaisse aussi son raz.
    Que serait ton ami si tu le cherchais pour tuer le temps ?
    Cherche-le toujours pour le vivre.
    Car il lui appartient de satisfaire ton besoin, pas ton vide.
    Et qu'il y ait rire dans la douce amitié, et partage de plaisirs.
    Car dans la rosée des détails, le coeur trouve son matin et la fraîcheur.

    Khalil Gibran


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  • Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse.
    Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.
    Il est votre table et votre foyer.
    Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix.
    Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez
    pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui".
    Et quand il est silencieux votre cœur ne cesse d’écouter son cœur ;
    Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie muette.
    Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ;
    Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne pour le randonneur est plus visible vue de la plaine.
    Et qu’il n’y ait d’autre intention dans l’amitié que l’approfondissement de l’esprit.
    Car l’amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n’est pas l’amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain.
    Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même.
    Et s’il doit connaître le reflux de votre marée, laissez le connaître aussi son flux.
    Car qu’est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer ?
    Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre.
    Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant.
    Et dans la tendresse de l’amitié qu’il y ait le rire et le partage des plaisirs.
    Car dans la rosée de menues choses le cœur trouve son matin et sa fraîcheur

    (Khalil Gibran)


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  • Un homme dit:" Parle-nous de la Connaissance de soi"
    Il répondit:
    " Vos coeurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.
    Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos coeurs.
    Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.
    Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.

    Et il est bon qu'il en soit ainsi.
    La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,
    Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.
    Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,
    Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,
    Car le soi est une mer sans limites ni mesures.

    Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".
    Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontré l'âme marchant sur mon chemin".
    Car l'âme marche sur tous les chemins.
    L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croît tel un roseau.
    L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables. "

     

    Khalil GIBRAN


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  • Et un jeune dit, Parle-nous de l'Amitié.
    Et il répondit, disant:
    Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse.


    Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.
    Il est votre table et votre foyer.
    Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix.
    Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez
    pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui".

     


    Et quand il est silencieux votre coeur ne cesse d'écouter son coeur;
    Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie muette.
    Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ;
    Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne pour le randonneur est plus visible vue de la plaine.

     


    Et qu'il n'y ait d'autre intention dans l'amitié que l'approfondissement de l'esprit.
    Car l'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas l'amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain.
    Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même.

     


    Et s'il doit connaître le reflux de votre marée, laissez le connaître aussi son flux.
    Car qu'est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer  ?

     


    Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre.
    Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant.
    Et dans la tendresse de l'amitié qu'il y ait le rire et le partage des plaisirs.
    Car dans la rosée de menues choses le coeur trouve son matin et sa fraîcheur.  

     

    Khalil Gibran


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