• Le mythe du cheval blanc est universel. Il est présent dans toutes les religions, à commencer par l’hindouisme.
    Lié au soleil et à la fécondité, le cheval blanc est vénéré par les Romains et les Grecs. Le blanc est associé à la fertilité ; le cheval et surtout la jument y sont pleinement associés.
     
     

    Parmi les purs-sangs, certains chevaux sont d’un blanc immaculé. On a baptisé le Camargue " « Le cheval blanc de la mer ». L’Albinos se caractérise également par sa robe blanche. 
     
     
    Note importante sur l'albinisme chez le cheval: Un cheval à la robe blanche ou crème n'est pas albinos. Les races de chevaux à la robe crème ne sont pas plus fragiles que les autres, ni sujets à des maladies particulières. 
     
     
    Il existe apparemment une controverse concernant l'albinisme chez le cheval. Selon les auteurs, on peut lire deux versions: 
    • Le cheval albinos n'existe pas 
    • Il existe une forme léthale d'albinisme chez le cheval, transmise génétiquement sur le mode dominant 
    De plus, pour compliquer encore un peu plus, il faut savoir que chez les chevaux, il existe une forme mortelle d’albinisme, transmise par un gène dominant (un seul exemplaire du gène suffit à la manifestation de l’albinisme. 
     
     
    Le cheval blanc en Inde 
    Autrefois, en Inde, on sacrifiait un cheval blanc afin d’assurer la prospérité du royaume. On lâchait le plus beau coursier blanc du royaume en direction du nord-est.
    Le Prince héritier et quelques jeunes guerriers devaient alors le suivre dans tous ses déplacements pendant un an.
     
     

    Ils devaient préserver sa liberté et surtout l’empêcher de s’accoupler. 
    Incarnation du soleil, sa course était sacrée, et les territoires traversés appartenaient d’office au souverain.

    Lorsque le cheval revenait à son point de départ, poussé par les cavaliers, l’heure de sa fin approchait.
    Ce rite solaire était souvent pratiqué à la fin d’un règne, avec comme objectif pour le souverain de transmettre sa gloire à son fils aîné.
     
     
     
    Aujourd’hui encore, le cheval blanc est considéré comme l’ancêtre de nombreuses familles princières indiennes : il est également une idole que les villageois implorent pour fertiliser leurs terres. 
     
     
    Le cheval blanc chez les Perses 
    Au Vie siècle avant notre ère, les Perses attribuaient un important rôle religieux aux chevaux blancs.
    Les habitants de Cilicie devaient en donner un par jour de l’année au roi de Perse. Il était l’incarnation de Mithra, dieu de la Lumière et maître des vastes pâturages. Ce dernier conduisait un char tiré par quatre chevaux blancs immortels.
     
     

    Des chevaux blancs étaient sacrifiés à son culte. 
    Chez les Grecs et les Romains, Ares, dieu de la guerre, précédait le soleil levant dans un char tiré par quatre chevaux blancs, symbole de pureté.

    Le cheval blanc en Chine
    En Chine, on vénérait les juments blanches de Kubilay Khan, petit-fils de Gengis Khan et premier empereur chinois, fondateur de la dynastie des Yuan. 
     
     
    Lors de la fête blanche du printemps, les proches du Khan rassemblaient mille juments et étalons d’une blancheur immaculée.

    Quand ces juments passaient à travers le pays, personne n’osait traverser la route. S’en approcher était considéré comme profanateur.
    Seul le « fils du ciel » et ses proches parents pouvaient boire le lait des juments sacrées.
     
     
     
    Le cheval blanc en Europe 
    Environ 500 ans avant notre ère, les Celtes honoraient également les chevaux. A leur mort, ces derniers n’étaient jamais mangés, ni laissés en pâture aux charognards, mais soigneusement ensevelis. 
    Les chevaux blancs étaient sacrés, en particulier les juments, symboles de fertilité. 
     

    Les chefs participaient à des rites de fécondité avec des juments blanches afin d’apporter la prospérité à leur peuple.

    Vers cette époque, la silhouette d’un immense cheval blanc fut gravée dans la craie des falaises d’Uffington, au sud de l’Angleterre. 
     

    Elle demeure une énigme archéologique, car son motif ne se révèle distinctement que vu du ciel. 
    Le culte du cheval blanc continua à s’exercer tardivement en Europe. Au Moyen Age, les légendes abondent qui donnent au cheval blanc un rôle prééminent. 
     
     
    Le cheval blanc est bien un mythe fédérateur qui unit toutes les cultures. 
     
     
    Les purs-sangs à robe blanche 
      
      
    Le Camargue 
    Le Camargue porte le même nom que sa région d'origine dans le delta du Rhône, au sud de la France. On dit que le Camargue est une race primitive. Ce cheval a un lien très étroit avec les chevaux représentés sur les peintures des grottes de Lascaux datant de 15.000 ans avant J.-C.

    Au 19ème siècle, on a découvert des fossiles à Solutré, dont le Camargue pourrait être issu. Ce cheval vit dans les régions marécageuses de la Camargue depuis des centaines d'années. Les gardians l'utilisent pour rassembler les troupeaux de taureaux sauvages. 
     
     
    L’Albinos 
    Ce terme porte à confusion. Il s'agit bien d'une race: "american albino horse". Mais, cette race n'a aucun rapport avec l'albinisme. 
     
     
    L'Albinos appartient au groupe des Western Horses. L'Albinos peut être issu d'un Quarter Horse, d'un Arabe ou d'un Standardbred. Ce cheval se caractérise par sa robe blanche, par sa peau rosée et par ses yeux bleu ardoise ou bleu brun.

    L'Albinos fait partie des races les plus dociles, les plus intelligentes et les plus équilibrées. 
     
     
    Le Lippizan 
    Le Lippizan doit son nom au haras slovène de Lipizza, fondé en 1580. Ce cheval est également élevé dans d'autres régions d'Europe de l'Est. La plupart des gens associent le Lippizan à l'Ecole d'Equitation Espagnole de Vienne.

    Seuls les meilleurs étalons blancs, âgés de cinq ans, sont admis au programme d'entraînement. Les meilleurs chevaux font finalement fonction d'étalons reproducteurs, dans le haras de Piber où on élève le Lippizan moderne. Les chevaux qui ne sont pas admis à l'école d'équitation, sont utilisés comme monture de chasse. Le Lippizan a démontré ses qualités dans le sport équestre ou dans le dressage international. L'Arabe, le Barbe et l'Andalou étaient des ancêtres du Lippizan.

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  • Depuis de nombreux siècles, le Corbeau englobant aussi les corneilles noires et grises, est au cœur de toutes les superstitions et croyances. Surnommé « Oiseau de malheur » ou « messager de la mort » cet animal est loin de laisser indifférent. Aussi, pourrait-on se demander pourquoi cet oiseau est connoté d’une manière si négative ?
    Serait-ce seulement la couleur de son plumage qui lui donnerait mauvaise augure ? Peut-être, mais originellement il est important de savoir que dans la mythologie grecque il est stipulé qu’au départ son plumage était blanc mais qu’un jour Apollon décida de le punir de ses indiscrétions en transformant la blancheur de ses plumes par une noirceur prononcée.
    On dit aussi que son chant, décrit comme « étranglé » et très désagréable à l’oreille, aurait la particularité d’annoncer les tragédies à venir. Son cri « Croâ, Croâ… » signifie même « demain, demain… » en latin révélant le fait qu’il connaisse l’avenir et qu’il a cette possibilité de décider de l’annoncer ou de le taire car c’est l’un des seuls oiseaux qui a le privilège de comprendre la signification de ses propres augures. Ainsi on a souvent reproché au corbeau dans le Christianisme primitif de n’avoir pas averti Noé de la fin du déluge.
    Le fait qu’il se nourrisse de charogne, de gibier de potence et qu’il néglige volontairement ses petits contribua aussi à lui donner une réputation d’oiseau de malheur qui annonce la maladie, la guerre et la mort. A ce sujet, on a recensé d’immenses et incessants vols de corbeaux en France en 1551, en 1562 et en 1563, vols qui furent suivis par des épidémies de peste. Ses petits portent d’ailleurs le nom de Corbillats qui est facilement assimilable au nom de « corbillard » le véhicule mortuaire.

    Mais selon les époques et les civilisations, la symbolique du corbeau ne cesse de changer faisant de lui un animal tantôt rusé et efficace tantôt malfaisant et dangereux. Par exemple, d’une façon plus positive, ce furent deux corbeaux qui indiquèrent à Alexandre Le Grand le chemin du sanctuaire d’Amon car avant tout le corbeau a ce rôle de messager.
    Dans la mythologie nord-germanique, deux corbeaux appelés Hugi ( la pensée) et Munin (le souvenir) étaient les compagnons d’Odin qu’ils informaient de tous les événements qui se produisaient sur terre.
    L’ancienne Chine considérait le corbeau a trois pattes comme l’animal du soleil car d’après la légende dix de ces oiseaux auraient autrefois répandu une chaleur insupportable sur terre jusqu’à ce qu’un archer en abatte neuf et arrive ainsi à réguler la chaleur.
    Un corbeau rouge fut d’autre part le symbole des empereurs jusqu’à la dynastie Chou (256 av J-C) dont les membres se considéraient eux-mêmes comme les égaux du soleil. La déesse des fées, Hsi-Wang-Mu avait des corbeaux pour messagers qui lui apportaient également sa nourriture tandis que de nombreux indiens d’Amérique du nord identifiaient le corbeau à une figure de l’être suprême.
    En Angleterre, on dit que lorsque les corbeaux disparaîtront de la Tour de Londres viendra la fin de l’actuelle dynastie royale. C’est pourquoi les gardiens de la tour nourrissent si généreusement les oiseaux. De plus, ils veillent soigneusement à ce que tout corbeau mort soit remplacé. Les anglais croient aussi que le roi Arthur survole de temps en temps son ancien royaume sous la forme d’un corbeau, aussi faut-il veiller à ne pas tuer l’un de ces oiseaux que ce soit par inadvertance ou malveillance.

    En Inde, le Mahâbhârata assimile les corbeaux à des messagers de la mort alors qu’en Russie les corneilles qui volent la nuit sont assimilées à des sorcières. Tandis qu’en Afrique noire le corbeau sert à prévenir les hommes des dangers qui les menacent. Il est donc leur guide et symbolise un esprit protecteur.

    Dans les légendes ukrainiennes rapportées par saint Golowin on disait que les corbeaux étaient pourvus au paradis de plumes multicolores mais qu’après la chute d’Adam et Eve ils commencèrent à se nourrir de charogne ainsi leur plumage devint noir. Ce n’est qu’à la fin des temps, dans un paradis nouveau, qu’ils pourront retrouver leur beauté perdue et que leur croassement se transformera en un chant harmonieux conçu pour célébrer Dieu.
    La croyance populaire considère également le Corbeau comme un voleur c’est pourquoi en Islande on ne permet pas aux enfants d’utiliser les tiges des plumes de corbeaux en guise de pailles car cela les inclinerait au vol.

    Les légendes celtiques, elles aussi, regorgent de corbeaux qui jouent principalement des rôles prophétiques. Par exemple, la Déesse celte de la guerre Morrigan ainsi que le Dieu Lug sont des Dieux toujours accompagnés de corbeaux. En Irlande, le nom de la Déesse Bodb veut dire « corneille ». Lorsqu’il s’agit de femmes entourées de corbeaux ce sont toujours des représentantes de la guerre et/ou de la mort. Chez les Celtes, le nom même de corbeau est sacré et signifie le déchirement de la chair dans les combats. Comme il se nourrit de charogne la poésie galloise utilise la métaphore « le corbeau t’a percé » pour signifier « tu es mort ». Comme les Celtes pensaient que les corbeaux accompagnaient le soleil dans sa course nocturne c’est à dire aux enfers ils représentaient donc l’emblème du mal.

    Dans la symbolique alchimique, cet oiseau représente la materia prima noircie qui conduit à la pierre philosophale, il est alors représenté avec une tête blanche (signe de la purification qu’on attend de la transformation alchimique.)
    Le corbeau est aussi présent dans l’art héraldique depuis le Moyen-Age : il apparaît entre autre dans les armes de la famille Corbet et de la famille Biron.

    Le corbeau tout comme d’autres animaux dont le loup n’a acquis une symbolique négative que récemment et quasi uniquement en Europe. Vu en rêve, il est censé être un oiseau de mauvaise augure et les romantiques voient en lui l’oiseau noir qui vole au-dessus des champs de bataille pour se nourrir de cadavres.
    D’un point de vue psychologique, il est le symbole de la solitude, de la retraite volontaire c’est à dire de l’isolement destiné à atteindre un niveau de conscience supérieur à la tristesse et le malheur. Symbolisant tout de même le côté noir de la psyché, il est pourtant susceptible de se transformer et de devenir bénéfique dès lors que la personne a pris conscience de ce versant et tenté de l’intégrer à la lumière de sa conscience.

    Outre son aspect superstitieux et légendaire, le 20ème siècle en a également fait un terrible dénonciateur anonyme qui au moyen de lettres scandaleuses et compromettantes sème la terreur dans de nombreux villages. Mais d’où vient cette expression ? Comment s’est-elle colportée ?
    En fait cette expression s’est diffusée suite au film « Le Corbeau » de H-G Clouzot en 1943. Il raconte l’histoire de notables de saint-Robin qui reçoivent des lettres anonymes signées le Corbeau dont le contenu est calomnieux. Les accusations se portent régulièrement sur le docteur Rémi Germain ainsi que sur d’autres personnes de la ville. Les choses se compliquent lorsque l’un des patients du docteur Germain se suicide à la suite d’une lettre qui lui aurait révélé qu’il ne survivrait pas à la maladie. Le docteur Germain démarre ainsi son enquête pour découvrir la personnalité de ce mystérieux corbeau.
    Le film fut interdit à la Libération car à travers la lettre anonyme on ne pouvait s’empêcher de penser à la délation des années 40. De plus, la noirceur du film est telle qu’il fait penser à des films comme « M Le Maudit » et « Furie » de Fritz Lang. Et puis surtout il renvoie à un fait divers bien réel. En effet, de 1917 à 1922 une épidémie de lettres anonymes s’est abattue sur la ville de Tulle. Glissés dans les paniers, abandonnés sur les trottoirs, les rebords des fenêtres et jusque sur les bancs des églises ces centaines de courriers dénonçaient l’infidélité des uns, la mauvaise conduite des autres… si bien qu’un climat de suspicion intense rôdait sur la ville. Quand un greffier de la préfecture, troublé par la réception d’une lettre anonyme perd la raison et meurt au cours d’une crise de démence l’enquête policière s’accélère et la presse nationale se précipite à Tulle. C’est finalement une dictée collective qui permettra d’identifier le coupable. L’auteur des lettres anonymes signait « l’œil du tigre » et non par un dessin de corbeau comme dans le film de Clouzot mais c’est la remarque d’un journaliste du journal « Le Matin » qui écrivit dans son édition du 5 décembre 1922 que la coupable « était là, petite, un peu boulotte, un peu tassée, semblable sous ses vêtements de deuil à un pauvre oiseau qui a reployé ses ailes » qui fit immédiatement penser à l’allure du Corbeau bien que le terme ne fut pas prononcé. Clouzot choisit donc ce terme pour son film, cet oiseau de mauvaise augure et depuis l’expression n’a cessé de se répandre.

    Il existe un corpus impressionnant de dictons, proverbes, contes et légendes, poésies populaires ou d’auteurs parlant du corbeau. Passant par la fameuse Fable du « corbeau et du renard » à la malédiction des « sept corbeaux » des Frères Grimm tout en étant l’hôte privilégié des ruines et châteaux hantés dans l’univers de la Bande-dessinée, cet animal n’a jamais cessé de nous surprendre. Parmi les œuvres les plus célèbres qui évoquent de près ou de loin les corbeaux on peut citer « The Raven », ce poème en prose de l’écrivain américain Edgar Allan Poe qui compte parmi les textes les plus forts de ce poète établissant sa réputation dans son pays et en Angleterre. Il paraît pour la première fois le 29 janvier 1845 dans le New York Evening Mirror. D’une grande musicalité et à l’atmosphère chargée et irréelle le poème raconte l’histoire d’une mystérieuse visite que reçoit le narrateur, celle d’un corbeau perché en haut de sa porte répétant inlassablement « Jamais plus ». Le poème fut traduit en français en deux versions l’une de Charles Baudelaire et l’autre de Stéphane Mallarmé.

    Ce poème inspira ensuite le cinéma où l’on peut citer au moins deux films qui le mettent en scène : « The Raven » de l’américain Lew Landers en 1935. C’est un film fantastique qui se déroule au 15ème siècle en Angleterre et où le docteur Craven, qui vit reclus depuis la mort de sa femme, reçoit la visite de son confrère Bedlo transformé en corbeau par le magicien Scarabus.
    Et le film « Raven » de l’américain Roger Corman sorti en 1963 qui reprend les thèmes essentiels du précédent.

    Un autre film, beaucoup plus célèbre, vient venir rendre hommage au corbeau. Il s’agit de « The Crow » film américain réalisé par Alex Proyas et sorti en 1994. L’histoire raconte les destins tourmentés d’Eric Draven et de sa fiancée Shelly Webster qui la veille de leur mariage vont être assassinés dans leur appartement par un gang. Un an plus tard Eric est ramené à la vie par un corbeau. Ce dernier l’aidera alors à se venger afin que l’âme d’Eric puisse enfin trouver le repos. Très vite ce film devient culte en raison notamment de la similitude entre les destins tragiques d’Eric Draven et de son interprète Brandon Lee lui-même. En effet, lors du tournage, l’acteur principal trouve la mort accidentellement. Le réalisateur sera donc obligé de recourir à des techniques utilisant la numérisation afin de terminer le film en l’absence de Brandon Lee.
    Adapté du Comics du même nom créé par James O’Barr The Crow réussit à conter une histoire d’amour dont même la mort ne parvient pas à mettre un terme. Le film devient ainsi une référence majeure pour le milieu gothique qui apprécie son esthétisme et son romantisme.

    Ainsi, de toutes ces illustrations faites du Corbeau, que ce soit dans les légendes moyenâgeuses de nos campagnes ou dans les films d’épouvante, celui-ci ne laisse jamais indifférent car il est à la fois : Sage et stratège, goulu et imprévisible, devin et menteur, réveillé et étonné, entreprenant et lâche, guide et passeur, amical et vengeur…autant de contradictions où l’homme peut finalement se reconnaître.


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    Depuis près de quinze mille ans, le chien partage la vie des hommes. Il est donc naturel de le trouver en bonne place dans l'imaginaire humain. En effet, l'esprit de l'homme a toujours représenté l'invisible et le mystique à l'aide d'objets ou d'êtres qu'il a côtoyés au quotidien. Dans le cas du chien, son apparence et, surtout, son comportement sont mis en relief comme symboles de situations, de pouvoirs on encore de divinités.

     


    Le gardien des Enfers

    Le chien est un gardien, il hurle à la lune et chasse souvent la nuit. C'est pourquoi, dans de nombreuses sociétés, il a été associé à la mort. Ainsi, il est le gardien des Enfers, empêchant les vivants et les morts de franchir la porte séparant les deux mondes. C'est alors Cerbère, le chien noir à trois têtes de la mythologie grecque, ou Garm, gardien du Nieflheim pour les Germains.

    Le guide des morts et de leurs âmes

    Le chien, le compagnon de tous les jours, l'est aussi dans la mort. Il est le symbole du psychopompe, c'est-à-dire le guide des âmes dans leur voyage vers le royaume des morts. Le plus célèbre est Anubis, divinité de l'ancienne Égypte à tête de chien noir. Son rôle était de superviser l'embaumement du défunt puis de l'amener jusqu'à la salle du jugement des âmes. Enfin il atteste le résultat de la balance des âmes.

    On trouve un homologue d'Anubis chez les Mexicains. Il se nomme Xolotl, dieu chien couleur de lion qui avait accompagné le dieu Soleil lors de son voyage sous la terre. Dans la pratique, un chien jaune comme le soleil, de race Xoloitzcuintli, était sacrifié lors du rituel funéraire. On pouvait aussi sacrifier le propre chien du défunt. Ainsi le mort était veillé jusqu'à son arrivée aux portes de la mort. Au Guatemala, on préférait déposer des figurines de chien aux quatre coins des tombes ; pratique qui persiste encore de nos jours.

    Dans les sociétés orientales, on confiait les morts et les mourants aux chiens afin qu'ils les guident vers le paradis, résidence des divinités pures.

    Le messager entre l'au-delà et les vivants

    Le chien passe aussi pour être un moyen de communication entre l'au-delà et le monde des vivants. Alors deux cas de figure se présentent : soit le chien délivre ses messages au sorcier en transe comme on le voit au Zaïre chez les Bantous, ou au Soudan, soit c'est lui que l'on charge d'un message pour les morts après l'avoir sacrifié comme le font les Iroquois d'Amérique du Nord et certaines peuplades soudanaises.

    Au travers de ces quelques exemples, on peut comprendre que l'association du chien et de la mort, ajoutée à ses activités de chasseur nocturne, a sans nul doute favorisé les rumeurs de sorcellerie et de maléfices autour de cet animal.

    La dualité du symbolisme du chien

    La religion musulmane fait ressortir ce côté obscur du chien et en a fait l'être impur de la création au même titre que le porc. C'est un charognard qui fait fuir les anges, annonce la mort par ses aboiements. Il ne faut pas le côtoyer et d'ailleurs, si on le tue, on devient aussi impur que lui. Par contre, on se préservera des sortilèges en mangeant la chair d'un chiot et on reconnaît la fidélité du chien à son maître. Paradoxalement, l'Islam loue le Lévrier, animal noble, symbole de bienfait et de chance.

    La dualité de la symbolique du chien se retrouve dans les pays d'Extrême-Orient. Ainsi, en Chine, le chien est tour à tour le destructeur sous les traits d'un gros chien poilu nommé T'ien-k'uan et le compagnon fidèle qui escorte les immortels au paradis. Le penseur Lao-tseu le rattache à l'éphémère en rapportant une ancienne coutume chinoise au cours de laquelle des figurines de chien en paille sont brûlées pour éloigner les mauvais sorts. À l'inverse, pour les Japonais, le chien est l'animal du bien qui protège les enfants et les mères. Enfin, au Tibet, il est le symbole de la sexualité et de la fécondité. Il donne alors l'étincelle de la vie, ce qui amène à aborder un autre aspect de la symbolique du chien : celle du feu.

    Le chien et le feu

    Étrangement, dans la plupart des cas, le chien n'évoque pas le feu par lui-même, mais il est reconnu comme étant celui qui l'a transmis aux hommes. Il prend alors la place de Prométhée dans certaines tribus africaines et amérindiennes. Dans les îles d'Océanie, le chien gronde et dort auprès du feu et en est de fait le maître. Pour les Aztèques, il est le feu lui-même tandis que chez les Mayas, il n'est que le protecteur du soleil pendant la nuit.

    Dans un tout autre registre, le chien peut aussi symboliser la guerre et la gloire comme c'était le cas chez les Celtes. Il est alors sujet d'éloges et être comparé à lui est un honneur.

    Ambiguïté de sa représentation symbolique

    Au cours du temps, le chien a gagné une grande place en tant que représentation symbolique, mais qui témoigne de l'ambiguïté des sentiments que semblent lui avoir portés les sociétés humaines. Protecteur et gardien pour certains, malfaisant et démoniaque pour d'autres, le chien a vu son image symbolique évoluer pour progressivement disparaître dans les civilisations modernes.

    Cependant le chien y apparaît encore au travers d'expressions courantes mais, paradoxalement, dans ce cas-là, le qualificatif "chien" a presque toujours un sens péjoratif, par exemple comme attribut : «un temps de chien, un mal de chien, un caractère de chien, une vie de chien». S'il devient objet de comparaison, il exprime le mépris, la bestialité, la mésentente : «parler à quelqu'un comme à son chien, ce n'est pas fait pour les chiens, s'entendre comme chien et chat, réserver un chien de sa chienne, merci mon chien» ! Rares sont les expressions où le chien est à son avantage : «avoir du chien, être fidèle comme un chien…»

    Qui sait, compte tenu de la place grandissante du chien dans nos vies, si les prochaines civilisations préféreront donner une image culturelle plus élogieuse de notre compagnon à quatre pattes ?


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  • Beaucoup d’entre vous ont entendu l’appel du loup. Je ressens qu’il appelle beaucoup de gens, comme si quelque chose se réveillait. Je vais vous expliquer ici ce que représente le loup.

    Le loup est très proche de l’être humain. Comme nous, le loup a des liens familieux très puissants tout en gardant son désir d’individualisme. Il est fidèle comme le chien, c son ancêtre d’ailleurs de 100 000 ans.

    Au sein de la grande nation des étoiles, Sirius, l’étoile du chien, évoque le loup céleste. Selon une légende amérindienne, c’est dans cette étoile que se situe le lieu originel de nos maîtres des temps anciens. Dans l’antiquité, les Egyptiens placaient la maison des dieux dans cet astre. Les Dogons d’Afrique croient encore actuellement à ce mythe. Les Amérindiens adoptent le clan des loups comme leur maître. Dans les totems, le loup est le symbole de notre maître intérieur.

    Le loup est relié à la lune. Sa médecine apporte des idées nouvelles et favorise l’émergence du pouvoir qui réside en chacun de nous : le loup aide les enfants de la Terre à comprendre le Grand Mystère de la vie.

    Le loup est synonyme de sauvagerie et la louve de débauche. Mais le langage des symboles interprète ces animaux, on s’en doute, d’une façon infiniment plus complexe, du fait, tout d’abord, qu’à l’instar de tout autre vecteur symbolique, ils peuvent être valorisés positivement autant que négativement. Positif apparaît le symbolisme du loup si l’on remarque qu’il voit la nuit. Il devient alors symbole de lumière, héros guerrier, ancêtre mythique. C’est la signification chez les Nordiques et chez les Grecs où il est attribué à Belen ou à Appollon.

    Le créateur des dynasties chinoise et mongole est le loup bleu céleste. Sa force et son ardeur au combat en font une allégorie que les peuples turcs perpétueront jusque dans l’histoire contemporaine, puisque Mustapha Kemal avait reçu de ses partisans le surnom de loup gris.[...]

    Les peuples de la Prairie nord-américaine semblent avoir interprété de la même façon la signification symbolique de cet animal : je suis le loup solitaire, je rôde en maints pays, dit un champ de guerre des Indiens de la Prairie.

    La Chine connaît également un loup céleste (l’étoile Sirius) qui est le gardien du Palais Céleste (la Grane Ourse). Ce caractères polaire se retrouve dans l’attribution du loup au nord. On remarque toutefois que ce rôle de gardien fait place à l’aspect féroce de l’animal : ainsi, dans certaines régions du Japon, l’invoque-t-on comme protecteur contre les autres animaux sauvages. Il évoque une idée de force contenue, se dépensant avec fureur, même sans discernement.

    La louve de Romulus et Remus est elle non pas solaire et céleste, mais terrienne sinon chtonienne. Ainsi, dans un cas comme dans l’autre, cet animal reste associé à l’idée de fécondité. [...]

    Au Kamtchatka, à la fête annuelle d’octobre, on fait une image du loup en foin et on la conserve un an pour que le loup épouse les filles du village ; chez les Samoyèdes, on a recueilli une légende qui met en scène une femme qui vit dans une caverne avec un loup.

    Cet aspect chtonien ou infernal du symbole constitue son autre face majeure. Elle semble restée dominante dans le folklore européen. [...] On la voit déjà apparaître dans la mythologie gréco-latine : c’est la louve de Mormolycé, nourrice de l’Achéron, dont on menace les enfants, exactement comme de nos jours on évoque le grand méchant loup ; c’est le manteau de peau de loup dont se revêt Hadès, maître des Enferts ; les oreilles de loup du dieu de la mort des Etrusques : c’est aussi selon Diodore Osiris ressuscitant sous forme de loup pour aider sa femme et son fils à vaincre son frère méchant.

    C’est aussi une des formes données à Zeus à qui on immolait en sacrifice des êtres humains, aux temps où régnait la magie agricole, pour mettre une terme aux sécheresses, aux fléaux naturels de toute sorte. Zeus déversait alors la pluie, fertilisait les champs, dirigeait les vents.

    Dans l’imagerie du Moyen-Age européen les sorciers se transforment le plus souvent en loup pour se rendre au Sabbat, tandis que les sorcières, dans les mêmes occasions, portent des jarretelles en peau de loup. [...]

    La croyance aux lycanthropes ou loups-garous est attestée depuis l’Antiquité en Europe. [...] C’est une des composantes des croyances européennes, un des aspects sans doute que revêtent les esprits des forêts. [...]

    La mythologie scandinave présente spécifiquement le loup comme un dévorateur d’astres. [...] Fenrir, le loup géant, est un des ennemis les plus implacables des dieux. Seule la magie des nains peut arrêter sa course, grâce à un ruban fantastique que nul ne peut rompre ou couper. [...]

    Notons pour conclure que ce loup infernal, et surtout sa femelle, incarnation du désir sexuel, constituent un obstacle sur la route du pélerin musulman en marche vers La Mecque et plus encore sur le chemin de Damas, où elle prend les dimensions de la bête de l’Apocalypse.


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  • Le Serpent est un symbole universel que l'on peut retrouver dans de nombreux mythes et cultures. Loin de cette image maléfique qu'on tentera de lui attribuer, il incarne aussi l'immortalité, l'infini, et les forces sous-jacentes menant à la création de la Vie.
    Nous avons par exemple Ouroboros, le Serpent qui se mord la queue (symbole d’autofécondation et d’éternel recommencement). Quetzalcóatl, le serpent à plumes, qui serait allé dans le monde souterrain pour y créer le cinquième monde de l'humanité. Dans une optique plus chamaniste, nous avons des serpents entrelacés qui représenteraient la molécule d'ADN (porteuse de connaissance et d'information). Dans la culture aborigène, le Serpent Arc-en-Ciel joue également un rôle important dans le Temps des Rêves.

    Dans la cosmogonie nordique, Yggdrasil - l’Arbre du monde, a ses racines rongées en permanence par un Serpent, Nidhögg. Dans la Bible, le Serpent symbolise la tentation, et provoquera la chute d’Adam lorsqu'il  goûtera avec Eve aux fruits de l’arbre de la Connaissance. La tradition talmudique voit en ce serpent Samaël – Satan, la forme masculine du démon.
    Le Serpent a aussi un rôle de protecteur, comme en Égypte où le cobra, l’uræus sacré, protégeait les pharaons. Dans l'hindouisme, mais aussi le bouddhisme (un cobra géant protège Bouddha en méditation). La Kundalini est par ailleurs représentée comme un serpent endormi, lové au niveau du premier chakra (l’éveil de cette énergie vitale permet à l’initié d’atteindre la Sagesse). Dans l’Antiquité grecque, le dieu de la Médecine, Asclépios (Esculape), avait le Serpent pour attribut. Dans les temples qui lui étaient dédiés, à Epidaure notamment, l’oracle était rendu par l’intermédiaire de serpents, serpents que l’on retrouve d'ailleurs enroulés autour du caducée.

    Dans le Proche-Orient ancien, on trouve le serpent dans des textes de la Bible (surtout Génèse 3) et aussi en dehors de la Bible. Des statuettes de serpent étaient l'objet de vénération comme le serpent d'airain.
     Le serpent possède un caractère très ambigu. Il est à la fois considéré comme symbole de vie et de mort, de sagesse et de chaos. Cette ambiguïté du serpent se manifeste le mieux dans sa double symbolique de donateur de vie et de messager de mort. L'apparente opposition met en lumière la dimension complémentaire de ces deux dimensions. Son fondement se trouve dans la proximité du serpent avec la terre, dans son habileté à muer et à se fabriquer une nouvelle peau, d'une part, mais aussi dans la frayeur que provoquent ses morsures mortelles.
    Le serpent est relié aux divinités proche-orientales du monde souterrain: la déesse de l'amour et de la fertilité assyrienne, Ishtar, ou Qadesh en Palestine. Des statuettes du XIIe siècle avant J.C. les représentent avec une forte connotation sexuelle. Or, l'une d'entre elles avait la hanche entourée par un serpent. Ce lien avec une figurine du culte de la fertilité représente la vie qui vient de la terre et qui est donnée par la déesse.

    Symbole de la terre : Le serpent, dépourvu de pattes, le corps tout entier collé à au sol, s'abritant sous terre, est considéré assez universellement comme le symbole de la Terre-mère.

    Symbole de l'eau : Le serpent, créature parfois aquatique, représente parfois l'Esprit de l'Eau. La vouivre (wywre) est une femme-serpent aquatique dans la mythologie celte.

    Symbole de la connaissance : Messager de la Terre, il apporte aux hommes la clef des mystères naturels, la connaissance, et donc la sagesse, et devient le symbole des sciences.

    Symbole du Mal : De par sa symbolique de connaissance, le serpent est devenu le Tentateur des hommes qui la recherchent, et bravent Dieu qui la leur interdit. C'est au Moyen-Âge que Satan, métamorphosé en serpent, fut désigné responsable du péché d'Ève et de la chute de l'homme.

    Dieu créateur : Le serpent comme créateur apparaît dans diverses mythologies, chez les aborigènes australiens, les Dogons du Mali , par exemple, ou chez les Massim de Papouasie, où il protégea le feu, civilisateur, des déluges de Goga, déeese de la pluie. Dans l'Égypte antique, Atoum, dieu-serpent, est le premier à avoir émergé des eaux primordiales, et a engendré le monde. Le Livre des Morts lui fait dire : «Je suis ce qui demeure...Le monde retournera au Chaos, à l'indifférencié, je me transformerai alors en serpent qu'aucun homme ne connaît, qu'aucun dieu ne voit !» En Chine, un mythe de création fait intervenir Nü Gua, descendue du ciel sur la terre, et qui créa les humains à partir de boue.

    Symbole d'immortalité et de Renaissance : Comme d'autres animaux, qui entrent sous terre comme on enterre les morts, et en ressortent, les serpents sont symboles de renaissance, et d'immortalité. Quetzalcoatl, ou «Serpent à plumes», chez les Aztèques, était un dieu de la mort, mais aussi de la Renaissance.

    L'Ourobouros :


    Serpent qui se mord la queue et symbolise un cycle d'évolution refermé sur lui même.
    Ce symbole indique aussi les idées de mouvement, de continuité, d'autofécondation et en conséquence, d'éternel retour. La forme circulaire de l'image a donné lieu à une autre interprétation : l'union du monde terrestre figuré par le serpent, et du monde céleste figuré par le cercle.
    Cette interprétation serait confirmée par le fait que l'ouroboros, dans certaines représentations serait moitié noir, moitié blanc. Il signifierait ainsi l'union des deux principes opposés, soit le ciel et la terre, le bien et le mal, le jour et la nuit, le Yang et le Yin et toutes les valeurs dont ces ces opposés sont les porteurs.
    Le serpent qui se mord, la queue, en dessinant une forme circulaire, rompt avec une évolution linéaire, marque un changement tel qu'il semble émerger à un niveau d'être suprérieur, le niveau de l'être céleste ou spiritualisé.
    Il transcende ainsi le niveau de l'animalité, pour avancer dans le sens de la plus fondamentale pulsion de vie ; mais cette interprétention ascendante ne repose que sur la symbolique du cercle. Au contraire, le serpent qui se mord la queue, qui ne cesse de tourner sur lui même, s'enferme dans son propre cycle, la roue des existences comme condamné à ne jamais échapper à son cycle pour s'élever à un niveau supérieur, le cercle indéfini des renaissances.
    Actuellement nous sommes à la fin du cycle des temps de l'humanité, pour débuter un nouveau cycle libéré de l'emprise du serpent terrestre (le matérialisme).
    L'ouroboros symbolise : "la fin des temps".


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