• Si des doutes persistent sur la date d'apparition du chat en Égypte, on pense que, vers 4 000 av. J.-C., l'Égyptien l'avait domestiqué et en avait fait un chasseur, un pêcheur et le plus important ratier car le rat était devenu un fléau national pour les récoltes. Cette fonction a permis au chat d'acquérir le respect et l'admiration, et enfin de devenir un dieu tutélaire qui régit la famille.

    Le chat est alors élevé au rang de Totem (Myeo). Il entra au panthéon des dieux égyptiens, en premier sous les traits du dieu Râ (le Soleil) qui tuait chaque matin Apopis le serpent, dieu de la Nuit. Il représenta également Nafdet, la déesse destructrice de serpents. Lors de la XXIIe dynastie, à Bubastis, le chat remplaça même la lionne dans sa charge de gardienne du Temple sacré, par l'intermédiaire de la déesse Bastet. Les prêtres de cette déesse aussi dénommée Bast ou Pacht, déesse de l'amour à tête de chatte et symbole de la féminité, de la souplesse, de la sensualité et de la maternité, seront constamment à l'affût des moindres gestes – qu'ils percevaient comme des augures – des chats de la chatterie sacrée. À leur mort, ils les embaumaient.

    De même Osiris, (dieu des moissons évoquant le Soleil) avait pour symbole le chat. Le chat était donc devenu à la fois symbole lunaire et symbole solaire. Certaines explications ont été avancées par Hérodote et par Plutarque : celle de l'assimilation de la variation de la pupille du chat en fonction des proportions de la hauteur du soleil, celle de l'amour de la chatte pour la lune, son activité nocturne, ses yeux phosphorescents dans la nuit et la variation du diamètre des pupilles rappelant également les phases de la lune. C'est surtout le symbole lunaire qui perdurera à travers les temps.

    En Chine comme en Inde, le chat fut connu peu de temps après l'Égypte et accueilli comme animal bénéfique grâce à son habileté à chasser. Sa beauté le fit accepter comme animal de compagnie essentiellement auprès des femmes. En Chine, le dieu agreste Li-Shou avait les traits du chat et, en Inde, la déesse de la fécondité Sasti était l'équivalente de Bastet.

    Les chats jalousement gardés par les Égyptiens furent, lors des échanges culturels et commerciaux, volés par des Grecs à Louksor et à Thèbes et introduits par la suite en Europe. La légende veut que la mésentente entre Rome et l'Égypte ait eu pour origine le chat. Lorsque César occupait les bords du Nil, en 47 av. J.-C., un Romain qui avait tué un chat fut lapidé par les habitants d'Alexandrie, qui se soulevèrent contre l'occupant. Les hostilités se poursuivirent jusqu'à la mort de Marc Antoine et de Cléopâtre. Dès lors, le chat fut proscrit dans l'Égypte devenue romaine. Légende ou réalité, cela démontre la puissance représentée alors par le chat. En Grèce, l'équivalent de Bastet était la déesse Artémis, qui créa le chat.

    Le monde romain, comme l'atteste Pline l'Ancien dans ses Histoires naturelles, avait appris à apprécier le chat non seulement pour ses qualités de chasseur mais également pour sa beauté (de nombreuses fresques et mosaïques en témoignent) et son esprit indépendant. Il incarna alors la liberté.

    Les colons romains ont donc propagé en Europe le culte de Bastet (même transposé à celui de Diane), ce qui sans doute est une des bases de la superstition attachée à cet animal en Europe.

    Au Japon, le chat fut introduit vers le VIe siècle, et la coutume voulut que chaque temple en possède deux afin de préserver les manuscrits des souris. Selon la légende, l'empereur Hidi.jo, adorateur des chats, ordonna de les choyer. À tel point que, lorsque l'on eut besoin d'eux pour préserver les vers à soie contre les souris, afin de ne pas les déranger on utilisa un subterfuge consistant à peindre des chats sur les portes ou à placer des statuettes en bronze, en porcelaine ou en bois. Bien évidemment cela s'avéra peu efficace, et le chat devint l'incarnation d'un démon impuissant, méchant et égoïste. Les Japonais du Moyen Âge distinguaient les chats porte-bonheur par leur pelage "écaille de tortue" (blanc, noire et fauve) et les chats maléfiques par leur queue fourchue et leur capacité à se transformer en sorcières. Mais l'animal connut à nouveau une heure de gloire qui interdisait d'enfermer les chats adultes. L'adoration japonaise pour le chat ne revêt pas par contre l'aspect d'un culte. Les adeptes du yoga en appréciaient la position du sommeil (couché en rond), idéale pour la régulation du fluide vital. Symbolisant la pureté, il sera l'intercesseur entre Bouddha, parfait et unique, et son peuple de fidèles. Pourtant, lors de l'accession de Bouddha au nirvana, il se serait assoupi et arriva donc en retard à la cérémonie, ce qui fut considéré comme bien irrévérencieux.

    Les Arabes du VIIe siècle voient dans le chat une âme pure, contrairement à celle, impure, du chien. Ils adoraient le Chat d'or avant l'Islam, et Mahomet porta également un regard bienveillant sur l'animal. En effet, la légende veut que sa chatte, Muezza, s'étant endormie dans la manche du prophète, celui-ci préféra couper son habit plutôt que de déranger sa compagne. La chatte en fut reconnaissante. Son maître passa alors affectueusement trois fois la main sur son échine, lui conférant ainsi la faculté de toujours retomber sur ses pattes et celle d'avoir sept vies.

    En Gaule, il ne fut porté que peu d'intérêt au chat au IVe et au Ve siècle. Il fut considéré avec plus de sympathie en Europe septentrionale qu'en Europe méridionale. La Germanie l'appréciait pour l'avoir débarrassée du rat et, en Scandinavie, il accompagnait la déesse de la beauté et de l'amour Freja, ou Freyja dans d'autres pays nordiques.

    Les hordes de barbares venues d'Asie avec la peste et le rat brun vont répandre des chats dans toute l'Europe. Ils se vendront à prix d'or et bénéficieront de lois protectrices afin de combattre les rongeurs. Par exemple, celui qui tue le chat gardien d'un grenier devra payer une amende en viande, en laine, en lait ou en blé équivalant à la hauteur du cadavre de la victime tenue par le bout de la queue, la tête affleurant le sol. Mais cette période bénéfique au chat va s'éteindre avec la venue du christianisme au cours des XIe, XIIe et XIIIe siècles, sauf à l'époque des croisades qui ramènent des rats noirs. Les ténèbres vont en effet recouvrir le chat, jugé orgueilleux. L'Église attribua au chat des pouvoirs étranges et maléfiques afin de détruire le mythe de cet animal et ses différents cultes païens. Elle ne pouvait que s'opposer à ce félin symbole de la féminité, de la sensualité et de la sexualité.

    Des centaines de milliers de chats furent pourchassés, crucifiés, écorchés vivants, jetés dans les brasiers car ils étaient les compagnons des sorcières qui se rendaient d'ailleurs au sabbat déguisées en chattes noires. C'est à ce titre qu'ils devaient partager leur sort. La justice soutint le clergé dans sa lutte contre la débauche, au nom de l'élévation de l'esprit. Elle n'hésita pas à impliquer directement des chats dans ses procès contre la sorcellerie. L'Inquisition permit des débauches de violence à l'égard de cet animal, tels les redoutables jets de chats vivants dans les feux de la Saint-Jean ou les foires, véritables chasses aux chats dans les Flandres. La Belgique jetait ses chats du haut des tours des cathédrales, l'Allemagne imposait aux propriétaires de ces félins de leur couper les oreilles. La France n'était pas en reste, et la coutume voulait que l'on emmure un chat vivant dans les fondations d'une maison afin de la protéger du mauvais sort. Les chats furent exterminés à un point tel qu'ils figureront en Europe comme une valeur réelle sur le détail des inventaires, des testaments et des successions

    Le Moyen Âge perçoit donc le chat comme le symbole du mal et de Satan.

    Une fois encore, c'est une invasion de rats, le rat gris cette fois (ou rat d'égout) en 1799 qui valut au chat un début de réhabilitation. Un édit de Colbert ordonna aux navires de la Marine royale d'emporter deux chats à bord pour lutter contre les rongeurs.

    Le siècle des Lumières va vouloir démystifier tout ce qui avait trait à la sorcellerie.

    Vers 1885, l'ère pastorienne contribue également au retour en grâce de ce félin. Sachant que les maladies peuvent se transmettre par des êtres infiniment petits, les microbes, une phobie se développe contre les animaux, véhicules potentiels. Mais le chat, qui passe des heures entières à faire sa toilette, est donc un symbole de propreté et devient l'animal le plus approchable. Alors commence une autre période de gloire : sculpteurs, peintres, conteurs, fabulistes, philosophes, poètes, écrivains illustrent le chat, parfois compagnon de leur solitude.

    Le chat peut être à la fois symbole bénéfique et maléfique. L'art illustre les différentes périodes traversées par ce félin et témoigne de la richesse du regard que l'homme porte sur lui.


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  • Roi des oiseaux, incarnation, substitut ou messager de la plus haute divinité ouranienne et du feu céleste. Le soleil que lui seul ose fixer sans se brûler les yeux. Symbole si considérable qu'il n'est point de récit ou d'image, historique ou mythique, dans notre civilisation comme dans toutes les autres,  où l'aigle n'accompagne, quand il ne le représente pas, les plus grands dieux comme les plus grands héros. Il est l'attribut de Zeus et du Christ, l'emblème impérial de César et de Napoléon et, dans la prairie Américaine comme en Sibérie, au Japon, en Chine, comme en Afrique, chamans, prêtres et devins aussi bien que rois et chefs de guerre empruntent ses attributs pour participer à ses pouvoirs. Il est aussi le symbole primitif et collectif du père et de toutes les figures de la paternité.

    Mais cette universalité d'une image, n'enlève rien à la richesse et à la complexité du symbole qu'elle sous-entend......

    Roi des oiseaux :-expression de la transcendance (tradition biblique)  

                                   - symbole de la perception de directe de la lumière intellective. transposition du symbole de l'Empire..

    Oiseau solaire:  mythologies asiatique et nord-asiatiques; mythologies amérindiennes , Aztèques

    Aigle aux ailes déployées = l'éclair ou la croix

                                    - Eclair : oiseau tonnerre, emblème des civilisations de chasseurs-nomades,guerriers    conquérants (aigle d'Ashur et de Zeus)

                                     -  Croix : emblème des civilisations agraires 

    Aigle /lion en occident

    Aigle /jaguar chez les Aztéques

    Aigle /serpent : Garuda ses Vedas>ciel/terre,  anges/démons

    L'aigle, oiseau tutélaire : l'initiateur , le psychopompe dans les traditions amérindiennes et asiatiques, Sibérie , Amérique du nord  (utilisation de la plume d'aigle dans les tribus chamaniques des deux continents); aigle posé sur la cime de l'arbre cosmique.

    Traditions occidentales: l'aigle un des animaux primordiaux :Irelande  et Manibogi de Kulhwch et Olwen. Pouvoir de renaissance> passage par le feu et l'eau. 

    Au Moyen Age chez les mystiques : la prière comparée aux ailes de l'aigle s'élevant vers la lumière.

    L'aigle augural et divinateur : antiquité méditerranéenne, Iran, Rome et Grèce

    L'aigle gauche : Comme tout symbole, l'aigle possède aussi un aspect nocturne maléfique ou gauche. C'est l'exagération de sa puissance, la démesure de sa propre exaltation.

    Dans la tradition chrétienne, de Christ à l'Antéchrist, il symbolise alors orgueil et oppression, il devient le rapace cruel et ravisseur.

    Aigle à deux têtes: Aigle bicéphale des anciennes civilisations d'Asie Mineure, symbole du pouvoir suprême.  Selon Frazer ce symbole d'origine Hittite aurait été repris au Moyen Age par les Turcs Seldjoukides, emprunté à ceux-ci par les les Européens à l'époque des Croisades pour parvenir par ce biais aux armes impériales d'Autriche et de Russie.


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  • *Dans le monde Antique, la Chouette est le symbole de la sagesse , elle est liée à la déesse grecque Athéna(Déesse des Arts et de la sagesse de la guerre défensive de l'activité intelligente), elle prête son symbole ailé à la ville d'Athènes, qui frappe monnaie à l'effigie de l'animal qui se retrouve actuellement sur la pièce grecque de un euro. Dans de nombreuses institutions (écoles, universités), la chouette fait partie des armes héraldiques.

    *Dans le monde romain, les termes striga (sorcière) et strix (chouette/stryge) sont utilisés en parallèle. On accuse les oiseaux nocturnes de boire le sang des enfants pendant la nuit (d'où le mythe des stryges). Les Romains empruntent aux Grecs leur vision des chouettes. Ils y voient aussi un symbole de mort, car elles volent de nuit et nichent en des lieux difficiles d'accès. Voir une chouette de jour devient alors un mauvais présage.

     * Au Moyen Âge, elle est associée à la rouerie et à la tromperie : elle profite de la nuit pour chasser, moment où ses proies sont souvent "aveugles" tandis qu'elle voit clair. On la cloue donc devant sa porte pour conjurer le sort maléfique.

    *Dans l'armée française, elle est le symbole de la Brigade de Renseignement.

    *Pour les Roumains, le cri de la chouette annonce le décès proche de quelqu'un vivant dans le voisinage. Cette croyance se retrouve dans certaines régions françaises mais ici associée au décès d'un être proche au niveau familial.

    *Son caractère nocturne lui vaut aussi une connotation démoniaque : elle se retrouve être l'animal de compagnie des sorcières (voir les familiers dans Harry Potter).

    *Sa capacité à voler en silence, sa couleur blanche et son cri strident, expliquent le nom de la chouette effraie(dite aussi Dame Blanche), et sa présence dans de nombreuses histoires de fantômes.

    *De façon plus anecdotique, la double symbolique "oiseau de la sagesse"/"oiseau à lunettes qui veille tard" en fait le symbole tout trouvé de certains khagneux (préparationnaires littéraires) qui la nomment Vara (cagneuse, en latin).

    Au Japon, les chouettes sont des symboles positifs ou négatifs en fonction de leur espèce. Les chouettes effraies sont démoniaques alors que les chouettes hulottes sont des messagères des Dieux.


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  • Le culte du cheval commence très tôt dans l'histoire de l'humanité: on trouve des représentations imagées du cheval sur les gravures rupestres et dans les cavernes. Le cheval est également enterré avec le défunt très tôt. La symbolique du cheval est toutefois ambivalente: elle est simultanément solaire et lunaire. Dans la mythologie védique, le cheval blanc représente le soleil; dans le Rig-Veda, l'astre du jour est clairement désigné sous le nom d'«étalon».

    Un voyage entre les neuf mondes

    Les chevaux n'accompagnent que les hommes importants et aussi les dieux: le plus connu des chevaux divins est sans conteste Sleipnir, le coursier d'Odin («celui qui glisse rapidement»). Il possède huit jambes et est représenté par une étoile à huit rayons; le neuvième point, soit le centre, représente le siège du cavalier. Le chiffre "neuf" est le chiffre sacré d'Odin, qui désigne la Vie, plus exactement les neuf mois de la grossesse et aussi les neuf mondes. Il y a identité entre Sleipnir et l'Arbre du Monde, Yggdrasil (=Cheval/Porteur d'Yggr, lequel est Odin). Lorsque Odin chevauche son coursier, cette course est identique à un voyage entre les neuf mondes. Le cheval est un véhicule (comme aussi dans d'autres
    religions), tandis que l'esprit du cavalier ou du conducteur (de char) prend position.

    Dans la
    Chasse Sauvage aussi, le père cosmique Odin (All­vater Odin) chevauche Sleipnir, né du vent, aux côtés des morts, également montés, ce qui révèle la fonction transcendante du cheval: il dépasse les limites du monde et de la conscience; il est celui qui porte les hommes dans l'autre monde, il guide les âmes, est de la sorte un psychopompe, comme l'attestent bon nombre d'offrandes trouvées dans les tombes. Le jour et la nuit, la fertilité

    Le cheval appartient, dans la mythologie, tant au monde de la lumière qu'à celui des ombres: il est tout à la fois "Skinfaxi", celui dont la crinière est de lumière, et "Hrimfaxi", celui dont la crinière est de suie; ces deux chevaux apportent le jour et la nuit. Le cheval blanc ailé est un symbole solaire, comme l'est Pégase dans la mythologie grecque. Parmi les découvertes archéologiques faites sur le site scandinave de Trundholm, nous avons ce splendide cheval, tirant sur un char le disque solaire. Dans cette fonction, le cheval est un être qui maintient et conserve la vie; c'est en tant que tel qu'il apparaît chez les Vanes et les divinités de la fertilité.

    Force chtonienne

    Dans la mythologie celtique, la divinité équestre Epona possède une force chtonienne, la reliant au monde des morts. Dans le chamanisme, on souligne surtout l'importance du passage entre les mondes, c'est-à-dire entre les différents états de conscience, ce qui se retrouve dans le personnage mythologique d'Odin, qui, d'après la foi des Germains de l'antiquité, avait reçu une initiation de type chamanique. Le gibet, auquel le pendu est accroché, est désigné comme le "cheval du pendu" [cf. le récit où Odin subit une pendaison pour apprendre le secret des runes, ndt]. Nous venons de voir qu'un rapport similaire unit symboliquement Yggdrasil et Sleipnir, qui sont mis en équation. Cette interprétation se retrouve dans la religion chrétienne, qui a pris le relais du paganisme germanique des origines, car un poème anglais du 14ième siècle désigne la croix comme le "cheval du Christ".

    Le cheval est également un animal que l'on offre en sacrifice. La cérémonie du sacrifice, dans
    les religions constitue une tentative de faire passer un souhait dans la réalité. En ce sens, elle est un acte qui sanctionne un passage, donc réalise un état de transcendance. L'eucharistie, que l'on célèbre après le sacrifice du cheval, doit unir le dieu au­quel s'adresse le sacrifice, le cheval sacrifié et les sacrificateurs. Les interdits, imposés par le christianisme et relatifs à la consommation de viande chevaline (qui furent décidés en 742 lors du "Concile germanique"), attestent d'une tentative d'extirper une coutume religieuse païenne et tout ce qu'elle signifie.

    Dans son Phèdre, Platon décrit l'âme humaine comme étant composée de trois parties: l'une symbolisée par un noble cheval, l'autre par un canasson dépourvu de noblesse, et la troisième par un conducteur de char. Les crânes de cheval, que l'on trouve suspendus traditionnellement sur les pignons des fermes en Basse-Saxe, ont une signification apotropaïque (i.e . dévier la mort et le malheur de la maison). Le cheval apparaît aussi comme un cauchemar nocturne, qui induit la peur. Toutes ces coutumes relient le symbolisme du cheval à l'âme et à la vie de l'âme.

    Les Indiens d'Amérique du Sud considèrent que le cheval et son cavalier ne font qu'un, alors que nous y voyons toujours une dualité. Ils ne comprenaient pas la symbiose, qui pouvait s'opérer entre l'animal porteur et l'homme porté, parce que le cheval leur était étranger. Dans la symbolique, le cheval et le cavalier forme une dualité primordiale, originelle : il y a là alliance de la vitalité et de l'intelligence, du corps et de l'esprit, du ciel et de la terre.


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  • Le taureau fut honoré à travers les ages et les civilisations. Dès la préhistoire, il est représenté symbolisant la fécondité et la fertilité. Dans l’antiquité, le Dieu Taureau incarne le pouvoir et la domination. On retrouve symbolisé des hommes à tête de taureau. La vénération du taureau est toujours accompagnée de rituels impressionnants voir sanglants. Le taureau est surtout symbole de vitalité. Son sacrifice devait transférer son énergie au chef ou fertiliser la terre. Le sang du taureau qu’on le boive ou qu’on s’en asperge apporterait également de la vigueur. Le taureau représente à la fois la force, la virilité, la fécondation et la fertilité. Il est signe de vie.

    Le taureau évoque l’idée de puissance et de fougue irrésistibles. Il évoque le mâle impétueux et aussi le terrible Minotaure, gardien du labyrinthe. C’est le féroce et mugissant Rudra du Rig-Veda, dont pourtant la semence abondante fertilise la terre. Il en est ainsi de la plupart des taureaux célestes, notamment de l’Enlil babylonien.

    Symbole de la force créatrice, le taureau a représenté le Dieu El, sous forme d’une statuette de bronze destinée à être fixée au sommet d’un bâton ou d’une hampe : enseigne portative, semblable à celle du Veau d’Or. Des prototypes de ces emblèmes religieux remontent jusqu’ua début du 3e millénaire avant notre ère. Le culte d’El, pratiqué par les patriarches hébraïques immigrés en Palestine, fut proscrit par Moïse. Mais il subsista jusque sous le règne de David.[...]

    Dans la tradition grecque, les taureaux indomptés symbolisaient le déchaînement sans frein de la violence. [...]

    Le taureau représente les Dieux célestes dans les religions indo-méditerranéennes, en raison de la fécondité infatigable et anarchique d’Ouranos, dieu du ciel, analogue à la sienne. Le dieu védique Indra est aussi assimilé à un taureau ; les dieux qui lui correspondent en Iran et au Proche-Orient sont comparés en outre aux béliers et aux boucs. Ce sont aurant de symboles de l’esprit mâle et combatif, des puissances élémentaires du sang. [...]

    Incarnation des forces chtoniennes, le taureau, pour de nombreux peuples turco-tatars, supporte le poids de la terre sur son dos ou sur ses cornes.

    Le symbolisme du taureau est également lié à celui de l’orage, de la pluie et de la foudre. Le taureau et la foudre ont été de bonne heure (dès 2400 avant notre ère) les symboles conjugués des divinités atmosphériques. Le beuglement du taureau a été ssimilé, dans les cultures archaïques, à l’ouragan et au tonnerre (le rhombe ou le bull-roarer chez les Australiens) ; or l’un et l’autre étaient une épiphanie de la force fécondante. [...]

    Les divinités lunaires méditerranéo-orientales étaient représentées sous la forme d’un taureau et investies des attributs taurins. En Egypte, la divinité de la lune était le Taureau des Etoiles.
    Sin, dieu lunaire de Mésopotamie, avait aussi la forme d’un taureau. Vénus a son domicile nocturne dans le signe du Taureau et la Lune y est en exaltation. En Perse, la lune était le réceptable de la semence du taureau. En Asie centrale et en Sibérie, parmi les Mongols et les Yakoutes, se rencontre la croyance en un taureau aquatique, caché au fond des lacs, et qui mugit avant l’orage.[...]

    Toutefois le taureau est aussi attribué à Mithra, divinité solaire, où il symbolise le dieu mort et ressuscité, mais il garde ici l’aspect lunaire de la mort.

    En hébreu, la première lettre de l’alphabet, alef, qui signifie taureau, est le symbole de la lune à sa première semaine. Beaucoup de lettres, de hiéroglypes, de signes sont en rapport simultané avec les phases de la lune et avec les cornes du taureau, souvent comparées au croissant de lune.

    Un culte d’Asie mineure, introduit en Italie au IIe siècle de notre ère, enrichit le culte de Cybèle d’une pratique jusqu’alors inconnue à Rome : le taurobole. C’était une initiation par un baptême de sang.[...]

    Le culte de Mithra, d’origine iranienne, comportait également un sacrifice du taureau, de signification analogue.

    La mort est inséparable de la vie et le taureau présente aussi une face funèbre. Chez les Egyptiens, le taureau qui porte entre les cornes un disque solaire, Apis, est à la fois un symbole de fécondité et une divinité funéraire liées à Osiris et à ses renaissances.[...]

    Dans presque toute l’Asie, le taureau noir est rattaché à la mort.

    Le taureau ne semble pas avoir eu, pour les Celtes, une valeur symbolique exclusive de virilité.[...] Il est en Irlande l’objet de métaphores surtout guerrières et fait l’objet du "festin du taureau", première partie du rituel de l’élection royale.[...]
    Toutes les ambivalences, toutes les ambiguïtés existent dans le taureau. Eau et feu : il est lunaire, en tant qu’il s’associe aux rites de fécondité ; solaire, par le feu de son sang et le rayonnement de sa semence.[...]

    En Chine, le taureau est un génie du vent.

    Dans la symbolique analytique de Jung, le sacrifice du taureau représente le désir d’une vie de l’esprit qui permettrait à l’homme de triompher de ses passions animales primitives et qui, après une cérémonie d’initiation, lui donnerait la paix.[...]


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