• Représentations mythologiques de la mort

    La Mort a été représentée en tant que figure anthropomorphe ou comme personnage fictif dans la mythologie et la culture populaire depuis l’aube de la civilisation. Parce que la réalité de la mort a eu une influence considérable sur la psyché humaine et le développement de la civilisation dans son ensemble, la personnification de la mort en tant entité vivante, consciente et sensible, est un concept qui semble avoir existé dans de nombreuses cultures, depuis l’aube de notre Histoire. Selon les langues, elle est un personnage soit féminin, soit masculin. Elle est souvent représentée sous forme d’un squelette (ou d’un squelettoïde présentant quelques rares lambeaux de peau sur certains os), parfois vêtu d’un grand manteau à capuche.

    Au États-Unis, La Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge, noire avec capuche, éventuellement une grande faux, tandis qu’en Europe elle est souvent dépeinte similairement mais vêtue d’un linceul blanc.

    Exemples de représentation de La Mort : Dans le folklore européen moderne, La Mort est connue sous le nom de "La Grande Faucheuse" ou tout simplement "La Faucheuse". En anglais, La Mort est appelée The Grim Reaper, littéralement "Le Faucheur Sinistre", le mot "Grim" voulant à la fois dire "sévère", "horrible", "déterminé", "féroce", etc.

    Au Moyen Âge, La Mort est imaginée comme un corps humain momifié ou en décomposition, qui deviendra plus tard le squelette vêtu d’une toge qui nous est familier. Inversement, La Mort est parfois représentée sous les traits d’une belle femme souvent vêtue de noir. La Mort est parfois représentée dans les œuvres de fiction et l’occultisme sous le nom d’ Azraël, L’Ange de La Mort. (À noter que le nom "Azraël" n’apparaît dans aucune version de la Bible ou du Coran)

    À cause de l’intime lien entre le Temps, la vieillesse et La Mort, le Temps en tant que figure mythologique et parfois associé a La Mort.

    Un Psychopompe est un esprit, une déité ou un être dont la tâche est de conduire les âmes récemment décédées dans l’autre monde. La représentation de la mort portant une faux remonte à l’image du dieu grec Chronos. Celui-ci était fréquemment représenté en portant un globe surmonté d’une faux. Chronos est le père des dieux de l’Olympe, dont Zeus. Cependant, pour échapper au cycle infernal du temps qui le condamne à vieillir, (le préfixe chrono- signifie le temps en grec) il décide de dévorer ses enfants. Au sixième enfant, son épouse Rhéa, lassée de ces infanticides lui donne une pierre à manger. Chronos "vomit" ses enfants, qui le renverseront plus tard. Exilé sur Terre, en qualité de simple mortel, il fonde une communauté agricole, désignée par les Anciens sous le nom d’Âge d’Or. De là viendrait l’attribut de la faux, outil qui symbolise les récoltes, et de cette manière les saisons qui rythment l’existence, que Cronos a cru pouvoir maîtriser.

    La mort dans la mythologie

    Il existe dans toutes les mythologies des divinités qui incarnent la Mort ou certains de ses aspects :
    Ankou (Breton ; cf. en grec : anankè, la nécessité)
    La Camarde
    Izanami (Shinto)
    Mictlantecuhtli (Aztèque)
    Morrigan (Irlandais/Celtique)
    Pluton (Romain)
    Mot (Cananéen)
    Odin (Viking)
    Osiris (Égyptien)
    Anpu (Égyptien)
    Shemal (Sémitique)
    Sielulintu (Finlandais)
    Thanatos (Grec)
    Yama (Hindou)
    Yan Luo (Chinois)

    La mort dans la mythologie hindoue

    Dans les écrits hindous connus sous le nom de Vedas, le maître des morts est appelé Yama ou Yamaraj (littéralement le seigneur de la mort). Yamaraj monte un boeuf noir et possède un lasso torsadé avec lequel il attrape les âmes pour les emmener dans sa demeure, Yamalok. Ce sont ses suivants, les Yamaduts, qui portent les âmes jusqu’à Yamalok. Ici, les bonnes et les mauvaises actions sont comptabilisées par Chitragupta, qui autorise alors Yama à décider où iront les âmes dans leur prochaine vie, suivant la théorie de la réincarnation. On croit que les âmes peuvent renaître sur Terre aussi bien dans un univers paradisiaque qu’infernal, en fonction des actions de la vie passée. Celles qui peuvent se prévaloir d’un bon karma et d’un bon bakhti dans leurs vies atteignent le Moksha, la libération du cycle des morts et des renaissances, ainsi que des souffrances induites par la vie emprisonnée dans le corps. Yama est également mentionné dans le Mahabharata comme un grand philosophe et comme un dévot de Krishna.

    Au Japon

    Dans le Kojiki, on raconte qu’après avoir donné naissance au dieu du feu Hinokagutsuhi, la déesse Izanami mourut, blessée par ce feu, et entra dans le royaume de la nuit perpétuelle, Yaminokuni. Par la suite, Izanagi, son époux, la trouva dans le pays de Yomi alors qu’il tentait de la ramener chez les vivants. Hélas, Yomi est situé dans le monde souterrain, et Izanagi retrouva son épouse ravagée par la décomposition. Lors d’une dispute avec lui, Izanami proclama que prendre 1000 vies chaque jour était la preuve de sa position de déesse des morts. Dans la culture populaire, la mort est également représentée sous les traits d’Enma (Yama), Enma Ou ou Enma Daiou (Enma-Roi ou Enma-Grand Roi, traductions de Yama Raja). Le Yama hindouiste a inspiré plus tard le Yanluo chinois et le Enma japonais. Enma règne sur le monde souterrain, pareil à l’Hadès grec, et il décide du destin des morts, le paradis ou l’enfer. Les parents japonais menaçaient ainsi leurs enfants : s’ils mentaient, Enma leur couperait la langue dans l’au-delà.

    Il existe d’autres dieux de la mort, les shinigami, qui ressemblent à la vision occidentale de la mort sous la forme de faucheuse. Les représentations des shinigami (le terme est souvent au pluriel) sont courants dans l’art et la fiction du Japon moderne, et quasiment absents dans la mythologie traditionnelle.

    Dans le paganisme slave

    Les anciennes tribus slaves voyaient la mort comme une femme vêtue de blanc, tenant à la main des jeunes pousses qui ne fanaient jamais. Etre touché par ces pousses faisait tomber dans un sommeil perpétuel. Cette représentation a survécut au christianisme durant tout le Moyen-Âge, et n’a été remplacé par l’image plus répandue dans la tradition européenne d’un squelette allant et venant qu’à la fin du 15è siècle.

    Dans les trois religions monothéistes

    Dans la Bible, le quatrième cavalier de Révélation 6 est appelé la Mort : il est représenté suivi par les Juifs et Hadès. L’Ange du Seigneur a ainsi fauché 185 000 hommes dans un camp assyrien (2 Rois ; 19,5). Quand Dieu décide de tuer les premier-nés égyptiens, il ordonne au "destructeur" (shâchath) d’épargner les maisons marquées par du sang sur le linteau et les montants des portes (Exode ; 12, 23). L’ange de la destruction mal’ak ha-mashḥit, se déchaîne contre le peuple de Jérusalem (2 Samuel ; 24,15). Dans les Chroniques (21, 16), le roi David voit "l’ange de Yahvé qui se tenait entre le ciel et la terre, l’épée dégainée à la main, tendue vers Jérusalem." Dans le livre de Job (33,2), on trouve le terme de "destructeur" (memitim)que la tradition a identifié à "l’ange destructeur" (mal’ake Khabbalah), alors que le livre des Proverbes (26, 14) fait mention des "anges de la mort" (mal’ake ha-mavet). On trouve également le nom d’Uriel comme ange de la mort.


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