• LE SOLEIL

    Hélios, mais également Apollon pour les Grecs, Aton en Egypte, Mithra en Perse, Sol invictus pour les Romains à l’époque impériale et Surya en Inde. Ses attributs, la chaleur, la force, la lumière et la vie, en ont fait la divinité créatrice par excellence, le dieu qui voit tout, qui meurt et qui ressuscite, l’être lumineux, conduisant son char tiré par quatre chevaux fougueux. Il sybolise le jour, la majesté, la royauté, l’autorité, le succès, la vérité, l’organisation, l’expansion, la créativité et la gloire mais aussi la tyrannie, l’orgueil et la vanité. C’est la personnalité consciente, la volonté, l’énergie active, masculine, le yang. Le Soleil indique le père, le frère aîné, le mari, le chef, le maître, l’Etat.

    Elément : feu
    Couleurs : jaune, orange, or
    Jour : dimanche
    Mois : du 23 juillet au 22 août
    Signe du zodiaque : Lion (Bélier)
    Années : 1899 - 1906 - 1910 - 1917 - 1924 - 1931 - 1938 - 1949 - 1956 - 1963 - 1970 - 1977 - 1981 - 1995 - 2002
    Numéro : 1
    Arcane des Tarots : arcane n°19 le Soleil
    Note musicale : Do
    Direction : Est
    Métal : or
    Minéraux : ambre, hyacinthe, topaze, gemmes jaunes en général
    Plantes : tournesol, oranger, citronnier, palmier, grenadier, cannelle, pivoine, arnica, sauge, romarin, safran, chélidoine, noix, muscade, véronique ainsi que toutes les plantes aromatiques au goût épicé aimant les endoits secs et ensoleillés.
    Parfums : encens, mastic, ambre, musc, benjoin
    Animaux : lion, aigle, cygne, zèbre, faucon, canari, condor, et d’une façon générale, tous les animaux à l’allure royale, au poil jaune ou roux ou encore ceux qui vivent dans les régions les plus chaudes du globe.
    Correspondances physiques : coeur, circulation, colonne vertébrale, oeil droit.

    LA LUNE

    La lune, petit satellite qui décrit une orbite elliptique autour de la Terre en 29 jours environ, joue un rôle déterminant dans les phénomènes terrestres. Elle exerce une influence sur les cultures, les marées, les naissances et l’équilibre psychique des êtres les plus sensibles. Les paysans connaissent la meilleure phase de la lune pour semer, moissonner et vendanger. "L’astre d’argent" a été pendant des millénaires la clepsydre du monde.
    Depuis toujours liée aux eaux, à la mer, à la femme, sans doute en raison de l’étroite dépendance avec le cycle menstruel et le symbolisme de la grossesse, la lune représente le yin, la réceptivité, la fécondité. C’est la Magna Mater des régimes matriarcaux, c’est Cybèle, c’est Isis et pourtant, chez les Assyriens, les Babyloniens et les Hindous des temps védiques, elle a une connotation masculine : c’est Sin opposé à Shamash, le Soleil ; c’est "Soma au blanc visage", en étroite analogiq avec le liquide capiteux que l’on offre aux dieux lors du sacrifice. En Grèce, représentée soius les traits d’Artémis, la déesse chasseresse dont l’arc est le croissant lunaire, elle se rapportait aux miroirs, à la mer, à la mémoire, à l’au-delà. Mais la terrible Hécate, divinité infernale au triple visage ( nouvelle lune, pleine lune et lune sur son décroît) était elle aussi liée à la lune et en symbolisait l’apect le plus obscur et le plus inquiétant.
    La Lune est la planète des multiplicités, de la relation, de l’imagination et indique les humeurs, la sensibilité, la mobilité, le rêve, la fiction. Elle représente la mère, l’épouse, les foules, la popularité, la maison, les enfants, les déplacements. Elle exerce une influence sur l’imagination, la médiumnité, les modes tout en les déterminant.
    C’est la partie inconsciente de l’esprit, la partie instinctive et infantile de notre personnalité. Tendance aux caprices, inconstance, susceptibilité, incohérence, confusion, extravagance caractérisent le "lunatique" que l’astrologie définit par euphémisme type lunaire.

    Elément : eau
    Couleurs : blanc, gris, argenté
    Jour : lundi
    Mois : du 21 juin au 22 juillet
    Signe du zodiaque : Cancer (Taureau)
    Années : 1895 - 1902 - 1913 - 1920 - 1927 - 1934 - 1941 - 1945 - 1952 - 1959 - 1966 - 1973 - 1984 - 1991 - 1998 - 2005
    Numéro : 2
    Arcanes des Tarots : arcane n°18 la Lune
    Note musicale : Mi
    Direction : Ouest
    Métal : argent
    Minéraux : aigue-marine, béryl, opale, nacre
    Plantes : nénuphar, pastèque, citrouille, melon, mauve, cresson, persil, plantes aquatiques
    Parfums : myrte, myrrhe, laurier
    Animaux : amphibies, poissons, crapauds, crabes, chauves-souris, chats ; toutes les espèces à sang froid, nocturnes et étranges
    Correspondances physiques : estomac, oeil gauche, glandes salivaires, organes génitaux internes

    MERCURE

    Les Grecs ont défini Mercure comme étant la plus rapide des planètes ; en effet, sa rotation autour du soleil s’effectue en moins d’un an. Diverses théories s’affrontent quant aux rapports astronomie-mythologie : certains estiment que la mythologie trouve son origine dans l’observation des astres, ce qui expliquerait pourquoi les histoires des dieux seraient parties d’un phénomène céleste ; d’autres veulent au contraire faire concorder les mythes déjà existants avec les données astronomiques qui se sont peu à peu accumulées.
    De toute façon, que ce soit l’astronomie ou la mythologie qui ait le droit d’aînesse, le dieu Mercure, Hermès, messager des dieux pour les Grecs, Thot en Egypte où il représentait le divin scribe, est une divinité rapide. C’est l’astre des voyageurs, des marchands, des artistes et même des voleurs. Selon la mythologie grecque, Hermès se manifesta très tôt comme un dieu plein d’astuce. On raconte en effet qu’alors qu’il etait encore dans ses langes, il vola un troupeau de boeufs confié à la garde d’Apollon, son demi-frère, puis parvint à se faire pardonner grâce à sa grande éloquence de larcin qui fut le premier d’une longue série.
    L’attribut de Hermès - Mercure, la baguette ou "caducée", indique le chemin en spirale de l’involution par laquelle l’étincelle divine est descendue dans la matière et le chemin de l’évolution, qui reconduit par l’initiation à l’Esprit. Ce sont des mystères que l’on ne peut comprendre qu’à la lumière de l’intellect et qui font de Mercure l’emblème de la communication, des échanges, du mouvement, de l’adaptation mais aussi de l’astuce, du mensonge et de la nervosité. Il symbolise la science, le commerce, l’art, les voyages, la jeunesse, l’édition, les frères, les collaborateurs, les voisins, les compagnons.

    Elément : terre
    Couleur : gris, bleu ciel, orange, couleurs changeantes, iridescentes
    Jour : mercredi
    Mois : 22 mai-21 juin / 24 août - 22 septembre
    Signes du zodiaque : Gémeaux, Vierge
    Années : 1901 - 1908 - 1912 - 1926 - 1933 - 1940 - 1951 - 1958 - 1965 - 1972 - 1979 - 1983 - 1990 - 1997 - 2004
    Numéro : 5
    Arcanes des Tarots : arcane n°1 le Bateleur, arcane n°10 la Roue de Fortune
    Note musicale : Si
    Direction : Sud-Ouest
    Métaux : mercure fixe, platine
    Minéraux : agathe, calcédoine, marcassite, cornaline, oeil de chat et toutes les pierres changeantes
    Plantes : menthe, lavande, mélisse, anis, verveine, genièvre, marguerite, noisetier, fenouil, primevère ; toutes les plantes frêles et qui poussent vite
    Parfums : cannelle, noix de muscade, laurier
    Animaux : hirondelle, pie, papillon, renard, singe, perroquet, troglodyte, abeille, fourmi, lézard vert ; tous les animaux rusés et rapides
    Correspondances physiques : système nerveux, cerveau, poumons, respiration, langue, bras, mains, intestin

    VENUS

    On peut supposer que Vénus a été associée à l’harmonie et à la beauté pour la grâce de son rayonnement ; son éclat que l’on peut facilement reconnaître après le coucher de soleil ou peu avant l’aube en fait vraiment le plus beau des astres. Les Anciens estimaient que c’était une comète en raison de sa luminosité et qu’elle était hautement bénéfique.
    Chez les Phéniciens, les Assyriens, les Babyloniensm Vénus était adorée sous le nom de Asthoret, Astarté, Ishtar, avec une valeur plus maternelle que celle à laquelle nous somme aujourd’hui habitués.
    En Grèce, sous les traits d’Aphrodite née dans une conque de nacre ou du membre de son père Ouranos, mutilé et jeté à la mer par Cronos, la sensualité, la douceur, l’érotisme s’ajoutent au sentiment. Aphrodite, la Vénus latine, est la déesse de la beauté, de l’art, de l’harmonie mais son attribut principal demeure l’amour. Elle symbolise donc tout ce qui semble lié à ces valeurs : les unions, les modes, le bien-être, les distractions, l’amant, les filles. Elle prépare au talent artistique, au plaisir, aux succès mondains et confère sympathie, grâce, douceur, joie, volubilité, négligene ainsi qu’une sensualité excessive.

    Elément : air
    Couleurs : vert, rose
    Jour : vendredi
    Mois : du 22 avril au 22 mai ; du 23 septembre au 22 octobre
    Signes du zodiaque : Taureau, Balance (Poissons)
    Années : 1900 - 1907 - 1911 - 1918 - 1925 - 1932 - 1939 - 1950 - 1957 - 1964 - 1971 - 1978 - 1982 - 1989 - 1996 - 2003
    Numéro : 6
    Arcanes des Tarots : arcane n°3 l’Impératrice, arcane n°17 l’Étoile
    Note musicale : Ré
    Direction : Sud et Sud-Ouest
    Métal : cuivre
    Minéraux : émeraude, aigue-marine, saphir clair, corail, jade, turquoise, pierres vertes ou rosées
    Plantes : rose, verveine, muguet, jasmin, narcisse, jacinthe, marguerite, violette, cyclamen, rhododendron, plantes aux fleurs délicates et au parfum léger
    Parfums : rose, violette, safran
    Animaux : tourterelle, rossignol, colombe, chèvre, moineau, papillon, chat ; animaux affectueux, inoffensifs et fidèles
    Correspondances physiques : gorge, reins, toucher, cheveux, veines, organes génitaux internes, teint, odorat

    MARS

    Dans toutes les langues de l’Antiquité, le terme par lequel on désigne cet astre à la coloration rouge-orangé signifié "enflammé". C’est Nergal pour les Babyloniens, Arès pour les Grecs (de Are : violence, colère), Héraclès ou Mars pour les Romains. Il présidait aux actions guerrières et aux exercices militaires. C’était un dieu cruel, vindicatif, parent incontestable de Rudra - Shiva et de sa suite, les Marut, auxquels le nom de Mars semble se rattacher.
    Mars qui était au départ le dieu enfant, érotique, danseur, représente l’énergie, le courage, le feu qui transforme le désir en passion. Une passion, une force, une capacité de résistance, une fierté positive si elle est guidée par l’intellect mais qui peut, si on ne la maitrise plus, devenir instinct aveugle, brutalité dévastatrice.
    Mars symbolise le feu, la guerre, le sexe, la virilité, la passion, la victoire obtenue par l’effort, le sport, l’esprit de compétition. les révolutions, les massacres, les armes, les rivaux, l’amant, le mari, les frères, les militaires.. C’est la planète des litiges, des ruptures violentes, de la jalousie, de la colère, de la vengeance mais aussi de l’activité, de la puissance physique, de la franchise et de l’amour pour la liberté.

    Elément : feu
    Couleurs : rouge, pourpre
    Jour : mardi
    Mois : du 21 mars au 21 avril ; du 24 octobre au 23 novembre
    Signes du zodiaque : Bélier, Scorpion (Capricorne)
    Années : 1898 - 1905 - 1909 - 1916 - 1923 - 1930 - 1937 - 1944 - 1948 - 1955 - 1962 - 1969 - 1976 - 1987 - 1994 - 2001
    Numéro : 9
    Arcanes des Tarots : arcane n°11 la Force, arcane n°15 le Diable
    Note musicale : Sol
    Direction : Nord-Ouest
    Métaux : fer, acier
    Minéraux : rubis, grenat, cornaline, japse, hématite, héliotrope ; toutes les pierres rouges ou ferrugineuses
    Plantes : aloès, pivoine, dahlia, rhubarbe, absinthe, tabac, poivre, ail, oignon, navet, ortie, gentiane et toutes les plantes brunes, rougeâtres, à l’aspect hérissé et au goût amer ou piquant
    Parfums : santal, cyprès, aloès
    Animaux : tigre, jaguar, panthère, coq, sanglier, loup, épervier, et tous les carnivores, les animaux agressifs ou féroces
    Correspondances physiques : tête, muscles, organes génitaux masculins, bile, nez, globules rouges

    JUPITER

    L’étymologie grecque de Zeus est très proche du mot "vivre". Le Jupiter romain est le "père de la lumière" alors que le Tzedeck hébreu évoque la vérité.
    Voilà, résumé en trois épithètes, les qualités essentielles de Jupiter : il est le principe de vie, de lumière et de justice.
    Jupiter est l’archétype de la figure paternelle, le père des dieux, règnant sur l’Olympe et ayant fui par un habile stratagème la tyrannie de son père, Cronos qui dévorait ses enfants dès leur naissance ; c’est lui qui vient à bout de la force agressivem infernale de Typhon et des Géants. Son attribut est la foudre mais son jugement et sa colère son équitables ; c’est le dieu juste par excellence, paternel et bienveillant, équilibré et généreux. Il favorise l’assimilation, la croissance, l’élan vers tout ce qui est noble et élevé mais peut également conduire si son influence est négative à la présemption, la sensualité excessive, la manie des grandeurs, l’avidité. Il symbolise les honneurs, la chance, la justice, la hiérarchie, la religion, la richesse.. Il indique le moi optimiste, généreux, satisfait de la vie et en accord parfait avec lui-même. Loyauté, moralité, sagesse et sociabilité font que le jeune sera estimé de tous, que l’on recherchera sa compagnie et qu’on l’écoutera avec un certain respect, mais son optimisme débordant, souvent teinté d’une pointe de naïveté, l’expose à la cruauté d’autrui, à la méchanceté des pessimistes qui tendent à contaminer leur entourage par leur négativité.

    Elément : air
    Couleurs : pourpre, bleu, indigo
    Jour : jeudi
    Mois : du 24 novembre au 22 décembre ; du 19 février au 20 mars
    Signes du zodiaque : Sagittaire, Poissons(Cancer)
    Années : 1897 - 1904 - 1915 - 1922 - 1929 - 1936 - 1943 - 1947 - 1954 - 1961 - 1968 - 1975 - 1986 - 1993 - 2000
    Numéro : 3
    Arcanes des Tarots : arcane n°5 le Pape ; arcane n°20 le Jugement
    Note musicale : Fa
    Direction : Nord
    Métal : étain
    Minéraux : améthyste, turquoise, saphir foncé
    Plantes : laurier, cèdre, eucalyptus, olivier, poirier, cannelle, aigremoine, tilleul, bouleau ; plantes balsamiques et majestueuses
    Parfums : noix de muscade, clous de girofle
    Animaux : girafe, cerf, éléphant, paon, aigle, taureau ; d’une manière générale animaux puissants et pacifiques
    Correspondances physiques : sang, circulation artérielle, foie, cuisses, goût, assimilation

    SATURNE

    Saturne est le nom romain de Cronos et désigne le grand astre aux anneaux, le dieu détrôné par son fils Zeus pour avoir englouti sa propre progéniture et relégué dans l’île des bienheureux. L’isolement, l’abandon et la mort sont donc les constantes de cette figure mythique particulièrement complexe. Saturne est un vieil homme (car il appartient à une période mythique) froid et mélancolique. Sa faux est son symbole fondamental : elle élimine tout ce qui est superflu, réduit les choses à leur squelette mais conduit, par une libération progressive de l’inutile, à l’ascension de la montagne, à la luminosité pure et nue de l’élévation. Saturne symbolise la concentration, la matière, la lenteur. Dans la solitude, il conduit au renforcement du soi. Il indique le destin, la mort, la construction, la frugalité, la persévérence, les retards, les inhibitions, la tristesse, le célibat...
    Il dispose à la timidité, la réticence, la méfiance, l’angoisse, bien que la faculté de raisonner très lucidement accompagne l’évolution dont il est toujours le pivot. Il rend sérieux, prudent, travailleur, honnête, précis, profond, réfléchi et autodiscipliné mais peut entraîner dans l’avarice, la mesquinerie, le pessimisme, la froideur et l’arrivisme et même jusqu’à la dureté du coeur, la méchanceté et la dépression.

    Elément : terre
    Couleurs : noir, brun, gris foncé
    Jour : samedi
    Mois : du 23 décembre au 21 janvier ; du 22 janvier au 9 février
    Signes du zodiaque : Capricorne, Verseau
    Années : 1896 - 1903 - 1914 - 1921 - 1928 - 1935 - 1942 - 1946 - 1953 - 1960 - 1967 - 1974 - 1985 - 1992 - 1999 - 2006
    Numéro : 8
    Arcanes des Tarots : arcane n°13 sans nom, arcane n°9 l’Ermite, arcane n°16 la Maison-Dieu
    Note musicale : La
    Direction : Est
    Métal : plomb
    Minéraux : onyx, corail noir, perle noire, diamant, lignite, hyacinthe ; pierres brunes ou noires
    Plantes : lierre, poinsettie éclatante, houx, fougère, angélique, sureau, pin, cyprès, aconit ; plantes amères, épineuses, de couleur vert foncé.
    Parfums : encens
    Animaux : ours, chameau, cerf, vatour, chouette, hibou, scarabée ; animaux nocturnes, lents et solitaires
    Correspondances physiques : os, dents, peau, articulations, ouïe, rate.


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  • Legba, fils cadet particulièrement doué du dieu créateur androgyne Mawu, est considéré comme le premier magicien. A cette époque reculée, les dieux ne recevaient pas encore de sacrifices ; c’est pourquoi ils avaient constamment faim. Legba eut une idée et créa donc un serpent qu’il plaça au bord d’un chemin emprunté par les nombreux visiteurs du marché. Ensuite, il lui donna l’ordre de mordre les passants. Puis il demanda aux victimes : "Donne-moi quelque chose et je te guérirai."

    Un jour, Legba rencontra un homme malin qui s’appelait Awe. Celui-ci désigna le serpent et demanda : "Qu’est ce que c’est qui mord les gens ? " Legba répondit : "C’est un bo. Si tu m’apportes deux poulets, huit cauris et un peu de paille, je te montrerai comment en faire un." Après qu eAwe eut donné son accord Legba le conduisit vers un lieu à l’écart du chemin et lui enseigna la fabrication d’un bo. Puis il lui dit de jeter par terre une plante rampante qui, grâce au bo, se transforma sous les yeux d’Awe en un serpent mordant les gens. Avec le charme, il lui donna aussi une médecine permettant de guérir les morsures de serpentcar, comme le dit le proverbe : Si Dieu te donne la maladie, il te donne aussi la médecine pour la guérir."

    Au fil du temps, Awe reçut bien d’autres bo de Legba à qui il fit appel chaque fois qu’il avait besoin d’un nouveau charme. Ensemble, ils fabriquaient alors le bo approprié à l’intérieur de la maison, à l’abri des regards curieux. Alors que Legba restait une divinité (vodun), Awe devint un magicien (bokonon), maîtrisant à la fois magie blanche et magie noire. Les gens le récompensèrent richement pour ses services. Or bientôt, Awe s’enorgueillit de son pouvoir et crut pouvoir défier Mawu même. Fâché, celui-ci décréta : "Les hommes sont mauvais. Désormais, celui qui fera le mal mourra." Ainsi, la mort arriva dans le monde, et même Awe ne put y remédier. Il continua de prendre soin des malades mais lorsque la mort arivait, il devait s’incliner.

    Les hommes doivent à Legba de nombreux médicaments - contre les maux de tête, les maladies des yeux ou les rhumatismes. En outre, Legba leur apprit comment se protéger de blessures en cas de guerre et éviter les accidents au cours d’un voyage. Hormis Legba, il y a deux autres divinités censées être des experts dans la fabrication de charmes : Da (incarné par le serpent et associé à l’arc-en-ciel, lui-même considéré comme un immense python archaïque) est spécialisé dans les charmes qui promettent richesses,prestige et réussite, tandis que Sakpata, dieu de la terre et de la variole, dispose d’une multitude de charmes servant à guérir les maladies.

    De nos jours, les hommes reçoivent rarement leurs charmes directement des dieux (vodun), mais plutôt des génies de la brousse (aziza), dotés eux aussi de capacités magiques. Ce sont notamment les chasseurs qui rencontrent ces génies et qui, une fois obtenues leurs faveurs, apprennent par leur intermédiaire le moyen de fabriquer des charmes particulièrement efficaces pour la chasse. On s’adresse aussi à ces génies quand on n’a pas d’enfants car, outre la magie de la chasse, ils s’entendent particulièrement bien à la magie de la fécondité.

    Souvent, les fétiches de Legba se trouvent à la périphérie des villages qu’ils doivent protéger. Ce Legba à cornes mesure presque deux mètres de haut. Le collier est composé en partie de crânes d’animaux. Après l’érection d’un Legba, il fallait autrefois lui offrir des sacrifices humains. Sous cette statue très ancienne se trouvent donc certainement des ossement humains.


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  • Une nouvelle divinité particulièrement prospère du panthéon vaudou est Mama Wata, déesse de l’eau.
    En elle fusionnent les conceptions les plus diverses. Les Ewé du sud du Togo et du sud-est du Ghana lui vouent un culte mêlant de nombreux traits des rites anciens et modernes des espirts de l’eau, mais opposé aux représentations divines traditionnelles par la valeur accordée aux biens modernes de consommation.

    Pour Mami Wata, peu importe la morale, la solidarité collective ou la fraternité, suel compte le bonheur ou le malheur de l’individu. Celui qui est possédé par la déesse subit une sorte de dédoublement de la personnalité. En définitive, elle semble attirer en particulier les personnes ayant des problèmes d’identité et hésitant entre les anciennes traditions et les biens matériels issus de cultures étrangères. Fort à propos, la figure de Mami Wata mélange des éléments du culte de l’eau avec des traits non autochtones. Son culte combine les traditions européennes, indiennes et africaines.

    Les premiers Européens à aborder les côtes de la Guinée semblaient surgir de la mer avec leurs bateaux. Leurs corps ressemblaient à ceux des noyés, leurs étranges outils ne pouvaient qu’être une création d’excentriques esprits des eaux. Leur richesse, tout comme la singularité de la culture européenne, avaient été très tôt mises en rapport avec la mer. Quantité d’esprits aquatiques précoces reçurent la dénomination pidgin de "Mami Wata", parfois aussi écrite "Mammy Water", ainsi qu’une série de caractéristiques inédites, mais aussi étonnament homogènes. Ce faisant, les Ewé parvinrent à intégrer solidement le culte de Mami Wata dans l’ensemble des anciens rites vaudous, en établissant des liens entre la déesse et différentes divinités traditionnelles.

    Ce fut en particulier le cas de Dan, dieu vaudou de l’argent, des marchands, des pierres précieuses et des perles. A plusieurs reprises, dès le tournant du XXe siècle, la déesse a aussi été considérée comme l’épouse du dieu Ablo, associé aux "richesses venues de la mer".

    A d’autres occasions, elle est vénérée comme incarnant l’esprit d’un noyé ou encore comme "maîtresse des eaux et des noyés". Toute une série "d’anciennes" divinités, comme Mami Toxosu, Mami Ablo ou Mami Densu, font partie de sa suite, bien qu’à chaque fois réactualisées grâce aux attributs de la vie "moderne".

    Des divinités hindoues (Mami Rama, Mami Vishnu, etc...) apparaissent aussi dans son entourage. Les Ewé chrétiens l’identifient parfois à la Vierge Marie et rangent à ses côtés Mami Jesuvi, Mami Josef, etc... C’est ainsi, qu’au fil du temps, s’est constitué un monde divin des plus diversifiés, mais toujours caractérisé par une forme quelconque de vénération pour les esprits de l’eau.

    Sur les côtes de Guinée, les premières déesses "nordiques" de la mer s’inspiraient de toute évidence des figures de proue des navires à voiles. Un nouveau modèle vit le jour quand les gravures européennes firent leur apparition sur les marchés africains, pour êtr eensuite copiées sans relâche par les peintres muraux, les sculpteurs sur bois ou sur pierre. A l’origine, il s’agissait sans doute de représentations populaires de nymphes. A l aveille de la Seconde Guerre mondiale, une affiche allemande de forains, selon toute vraisemblance imprimée à Hambourg entre 1880 et 1887 sous le titre "La Charmeuse de serpent", se retrouve à profusion su rles marchés d’Afrique de l’Ouest. Le motif, le décor et la forme du visage y évoquent l’Inde. De fait, dans les années 1940 et 1950, l’xceptionnelle popularité du modèle incita des marchands indiens à le faire imprimer dans leur pays.

    Sa diffusion en Afrique de l’Ouest fut ainsi très fortement accélérée par la multiplication des reproductions. La figure ne tarda pas à décorer les murs de nombreuses maisons où se rassemblaient les adeptes de Mami Wata. Devins et guérisseurs se mirent à utiliser des représentations en plastique, en bois ou en ciment comme figurines de culte ou de publicité.Dans ce même contexte, la population africiane montra un intérêt croissant pour les reproductions indiennes figurant les divers dieux et déesse hindous.

    La présence de marchands indiens et leur évident succès commercial donnèrent une nouvelle impulsion au culte et à sa propagation. Un marchand yoruba, faisant commerce au Togo d’images hindoues, en donne l’explication : "Si à l’époque coloniale nous possédions déjà ces images, leur signification nous était encore étrangère. Elles plaisaient aux gens qui en décoraient leurs chambres et leurs maisons. Mais les Africains se mirent ensuite à les étudier en se demandant pourquoi les Hindous disposaient devant elles des bougies, des lumières et des bâtonnets d’encens. Je pense qu’ils se servaient d’elles pour nous soutirer de l’argent. Sinon pour quoi d’autre ? Afin de découvrir les secrets de ces images nous nous sommes liés d’amitié avec elles."

    Cette explication établit un lien direct entre l’image des deiux hindous et la réussite financière de leurs adeptes, tout comme autrefois entre la sirène et la richesse ou la puissance des Européens.
    Aujourd’hui, autour de Mami Wata, s’est développé un culte très complexe où fusionnent des éléments traditionnels chrétiens, hindous, bouddhistes et même astrologiques.
    Et voici donc comment on crée une divinité...


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  • Certaines divinités ne sont pas autochtones. Elles ont été amenées du Nord car on espérait d’elles une aide efficace, en premier lieu dans la chasse aux sorcières.

    Nana Tongo est un de ces dieux. Son prêtre actuel, Charles Adowo, originaire de Gbedzekope dans la région de la Volta, y a ramené le dieu depuis la région des monts Tong, aux alentours de Zuarungu, après un séjour de trois ans (durée classique d’apprentissage pour un prêtre traditionnel). Comme la plupart des dieux importés du Nord, Nana Tongo se préoccupe surtout de pourchasser les sorcières, inconnues dans sa patrie d’origine. Il y demeurait en tant que Ton-nab (chef de Tongo), censé veiller à l’abondance des récoltes, à des précipitations satisfaisantes, à la prévention des famines et à une descendance suffisante, accordée aux hommes et aux bêtes. On lui attribuait une importance considérable. Dès les années 1920, sa réputation avait déjà atteint les côtes. Il tenait sa puissance directement de Dieu (Na Yin). Le "chef de tere" des Tallensi, installés dans la région, était chargé de son culte.

    A l’origine, ses lieux de culte se trouvaient dans la région inhabitée des monts Tong, dont les seuls occupants avaient été transférés de force sur les lieux par les Britanniques, à la suite d’une expédition punitive. C’est là que, dans une grande caverne, on venait adorer Ton-nab. Une seconde caverne toute proche abritait son autel. Dès 1928, le capitaine Robert Sutherland Rattray, ethnologue et fonctionnaire colonial anglais, aviat rencontré là des pélerins venus de loin afin de demander certaines faveurs aux dieux. Les visiteurs avaient pour habitude de déposer leurs vêtements au pied de la montagne, car c’était suelement à reculons, et vêtu d’un simple slip, que l’on pouvait accéder au sanctuaire. A tour de rôle, on présentait alors au dieu sa requête, les suppliques pécuniaires y étant les plus nombreuses, si l’on en croit les observations de Rattray. Le "chef de terre" répétait à chaque fois la demande dans la langue du cru.

    Après chaque requête, du fond de la grotte, résonnait un long gémissement, salué par les applaudissments des pélerins rassemblés. Une fois toutes les prières entendues, l’assistance quittait la grotte et suivait le chef jusqu’à l’entrée du second sanctuaire. Là, on présentait les offrandes sur un autel conique : du sang desséché et coagulé ainsi que des morceaux de plumes de poulet, dont le sol était jonhcé alentour sur une épaisseur de trente centimètres, attestant de l’ancienneté de la coutume. Le chef annonçait chaque offrande au dieu en frappant l’autel à l’aide d’une pierre ronde. C’est seulement après qu’il procédait au don. Après la dernière offrande, toute l’assistance redescendait en silence au pied de la montagne. Pour finir, chacun était marqué d’une ligne d’argile rouge sour les joues, les aisselles, les jambes, entre les seins et sur le dos.


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  • Au commencement, Legba vivait auprès de sa mère Mawu, exécutait scrupuleusement ses directives et n’entreprenait rien sans son assentiment. S’il en venait, sur ses instructions, à commettre un acte nuisible, Mawu le dénonçait comme coupabel. S’il accomplissait une bonne action, c’est elle qui en tirait avantages et remerciements. Les humains commencèrent donc à haïr Legba. Quand il s’en plaignit auprès de Mawu, elle lui réplique qu’il était tout à fait dans l’ordre des choses d’imputer le bien-être de ses sujets au souverain et de réserver les désagréments à ses sbires. "Très bien...", répondit Legba avant de s’en aller.

    Mawu possédait un jardin, où elle avait planté des ignames. Legba lui rapporta que des voleurs voulaient s’en emparer. Mawu rassembla donc ses sujets et les avertit :
    "Le premier qui osera toucher à mes ignames mourra".

    La nuit suivante, il se mit à pleuvoir. Legba se faufila dans la demeure de Mawu, enfila ses sandales et déroba toutes les ignames. Le lendemain matin, quand Mawu s’aperçut du vol. Legba lui conseilla de faire venir tout le monde afin de déterminer à qui appartenaient les traces si nettement visibles dans le sol humide. Chaque sujet plaça ses pieds dans les empreintes mais aucun n’avait la taille adéquate. Legba prit alors la parole :
    "Se pourrait-il que Mawu elle-même se soit rendue dans son jardin et n’en ait plus le souvenir ?"
    Mawu s’indigna :
    "Comment ? Moi ? Legba, c’est parce que tu oses dire de telles choses que je ne t’aime pas. Mais je tiens à me soumettre au test".

    Bien sûr Mawu échoua et l’assistance de s’étonner :
    "Tiens, tiens, un propriétaire qui vole ses propres ignames !"
    Ulcérée, Mawu déclara alors que son fils lui avait joué un tour et qu’en conséquence elle quitterait la terre pour vivre dorénavant au ciel. A l’avenir, Legba devrait s’y présenter chaque jour afin de lui rendre compte des événements qui s’étaient produits sur terre pendant la journée. C’est pourquoi Mawu demeure aujourd’hui au ciel.


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