• Le Loch Ness est un lac d'Écosse s'étendant sur 42 kilomètres de long et constitue la plus grande et sans aucun doute, la plus lugubre étendue d'eau douce de toute la Grande-Bretagne. L'eau du lac est noire, tourbeuse et profonde de près de 300 mètres par endroit. Depuis près de 1500 ans, la légende court qu'il y aurait un monstre, que les gens ont affectueusement nommé Nessie, qui y aurait élu domicile. Maintenant mondialement connu comme étant le monstre du Loch Ness, Nessie a définitivement marqué à tout jamais l'imaginaire collectif de l'humanité.

    Cette légende, plus ou moins invraisemblable, commença en l'an 565 lorsque le saint moine irlandais Colomban aurait vu la bête. Selon les écrits de saint Adamnan, le biographe de Colomban, un des disciples du moine était en train de traverser le loch à la nage lorsque le monstre fit brusquement surface « avec de grands rugissements et la gueule ouverte». Ils furent tous frappés d'une grande terreur, mais saint Colomban, après avoir fait le signe de la croix et invoqué le Tout-puissant, aurait arrêté l'élan du monstre par ces mots: « Ne songe pas à aller plus loin ni à faire du mal à cet homme, va-t-en vite!» La bête obéit et, depuis ce jour, Nessie n'a jamais fait de mal à personne.

    Il est possible que le récit de St-Adamnan veuille démontrer l'efficacité des prières, mais il ne donne que bien peu d'indices sur le monstre lui-même. 1400 ans, d'histoires sur le monstre et son loch allaient s'écouler avant qu'on puisse s'en faire une image précise: c'est en 1933 qu'un vacancier londonien, le docteur Wilson, prit le premier cliché de ce monstre, ou plutôt de la chose que les gens ont cru être un monstre.

    La photo du chirurgien fût publiée dans les plus grands journaux londoniens et souleva une controverse qui allait durer pendant de longues années. Cette photographie fit le tour du globe et donna naissance à la légende populaire de Nessie, cet insaisissable monstre marin tapi dans le fond de ce lac lugubre.


    Près de 60 ans plus tard, Christopher Spurling avouera sur son lit de mort que la photo était un canular qu'il avait réalisé avec le beau-frère du docteur Wilson, Ian Wetherell, pour se divertir. Ils avaient utilisé le nom du Colonel pour donner davantage de crédibilité à l'histoire. Devant l'importance inattendue qu'avait prit l'affaire, les deux compagnons avaient décidé de ne pas révéler leur secret...

    Une chose à tenir pour compte cependant, 3 personnes ont déjà revendiqué ce canular. Qui croire? Que croire? Difficile à dire, j'imagine que les probabilités sont bonnes pour qu'au moins l'un d'entre eux dise la vérité.

    Cependant, la photo, qui fût pendant longtemps considérée comme véridique, fit tout un émoi. Ceux qui croyaient fermement à l'histoire du monstre y virent une preuve. La photo correspondant exactement aux nombreuses descriptions qui avaient été ramenées au sujet du monstre depuis 1850. Parmi les gens qui supportaient la cause de la véracité de Nessie se trouvaient des hommes très respectables (professeurs, chercheurs et même un prix Nobel...). De nombreuses théories firent surface. On fit remarquer qu'à la fin de l'époque glaciaire, il y a 10000 ou 15000 ans, la fonte des glaces aurait pu faire augmenter considérablement le niveau des mers. Emportée par ces eaux, une famille de plésiosaures aurait pu se retrouver jetée dans les eaux du Loch Ness nouvellement formé.

    Alors que les zoologistes et les naturalistes avaient tendance à se montrer prudent, plusieurs esprits plus hardis se mirent en quête de nouvelles preuves. Ils en trouvèrent, et parfois d'ailleurs sans avoir eu besoin de les chercher. C'est le cas de Lachlan Stuart, un ouvrier forestier qui habitait non loin du Loch Ness. Un jour de 1951, à environ 6 heures du matin, alors qu'il sortait pour traire ses vaches, il observa un bien curieux remous dans le lac. Puis, trois bosses apparurent, ce déplaçant l'une derrière les autres en direction du rivage. Stuart se rua dans sa maison, agrippa son appareil photo et un ami pour lui servir de témoin. Il ne parvint à prendre qu'une seule photo du monstre, mais ce cliché, pris à une distance d'environ 60 mètres, allait connaître la même fortune que celle du colonel.

    En 1960 fût réalisé le premier film sur ce que pouvait être Nessie. Son auteur, un ingénieur en aéronautique, abandonna son travail pour se consacrer uniquement à la recherche du monstre du Loch Ness. Il installa sa nouvelle demeure sur le loch, dans un petit bateau afin de poursuivre sans relâche ce monstre insaisissable.

    L'enthousiasme de cet homme allait en éveiller d'autres et permettre une approche plus scientifique du problème. C'est donc en 1961 que fût officiellement créé le Loch Ness Phenomena Ivestigation Bureau (Bureau d'enquêtes sur les phénomènes du Loch Ness). Durant les mois d'été, l'organisation posta des volontaires stratégiquement partout autour du lac. Tous les étudiants étaient équipés d'appareil photo et pouvait donc exercer une observation totale sur toute l'étendue du lac. Les résultats ne furent pas concluants. Même chose pour les chaînes de télévision britanniques et japonaises qui ont tenté de prendre le monstre sur pellicule grâce aux méthodes les plus modernes.

    Une des tentatives mettait en oeuvre un submersible nommé le Pisces. Il était muni d'un équipement perfectionné et soutenu par un submersible miniature américain nommé le Viperfish ainsi qu'une équipe d'experts en sonar. Pendant des jours les objectifs balayaient sans arrêt la surface. Il y avait aussi une machine "pour faire du bruit" prêtée par la Royal Navy avec laquelle ils croyaient être capable de réveiller un monstre léthargique. Les chercheurs ont aussi laissé pendre dans l'eau un appât, d'environ 50 lbs, constitué de sang d'animal séché, d'hormones de serpent et d'autres bonnes choses susceptibles de plaire à Nessie. Malheureusement, aucune image ni aucun son n'a été capté par toute cette technologie. Par contre, l'expédition a trouvé une gigantesque caverne sous-marine. Le repaire du monstre ? Si c'est le cas, ce dernier était absent lors de la visite.

    Des théories intéressantes


    Des centaines de théories ont été émises au sujet du monstre du Loch Ness. Certaines plus insolites que d'autres. Avec les années et avec les connaissances et les nouvelles technologies, les chercheurs ont été en mesure de soulever des théories plus valables pour expliquer pourquoi plusieurs personnes depuis des centaines d'années ont aperçu une étrange créature dans ce lac.

    Premièrement, il ne peut y avoir qu'une seule créature. Les premières observations datant de plus de 1500 ans, Nessie est-il éternel ? Très peu probable. Il faudrait au minimum 10 créatures pour maintenir la population. Du fait de la saturation des eaux en tourbe, la photosynthèse est extrêmement faible au Loch Ness, privant ainsi la chaîne alimentaire de son point de départ.

    La biomasse connue (la production de matière vivante, et donc les ressources alimentaires disponibles) est insuffisante pour assurer la nourriture d'une population viable de grands prédateurs (plusieurs dizaines d'adultes pour maintenir une certaine diversité génétique, pesant plusieurs tonnes d'après leurs dimensions). Un rapport affirme que le Loch Ness est incapable de nourrir un prédateur de plus de 300 kg.

    Si une dizaine de ces monstres nageaient dans le lac en même temps, il y aurait eu beaucoup plus d'observations. Nous aurions trouvé des os, des carcasses, une tanière sous-marine... Aussi, le nombre d'observations est très inférieur à ce que l'on peut attendre d'un animal respirant en surface comme un reptile ou un mammifère. Si l'on considère que l'animal effectue des apnées d'une heure, ce qui serait déjà considérable, il y aurait 24 venues à la surface par jour ou encore 240 pour une population d'une dizaine d'individus. Maintenant, tenant compte de la quantité de touristes phénoménale qui se trouve autour du lac sans arrêt, des webcams qui surveillent le lac sans arrêt et de la technologie déjà déployée pour essayer de trouver une trace de vie... Il y aurait eu probablement un signe. Aussi, de nos jours, il est possible d'aller faire le tour du Loch Ness en sous-marin pour environ une centaine de $ /heure. Tous ces gens auraient sans doute fini par tomber face à face avec Nessie.

    Parmi les théories intéressantes (autre que celle des plésiosaures invisibles) se trouve celle selon laquelle des phoques auraient été au centre de la majorité des observations. En effet, des phoques (Phoca vitulina). Williamson (1988) a donc suggéré que le monstre du Loch Ness pourrait s'expliquer par la présence occasionnelle de ces phoques, dont plusieurs ont été photographiés voire capturés. Toutefois, les dimensions prêtées au monstre du Loch Ness, comme la mention quasi unanime d'un long cou, montrent que ces hypothèses sont insuffisantes pour rendre compte du dossier. C'est ici qu'intervient une autre hypothèse, avancée par Lehn en 1979, la réfraction atmosphérique : ce phénomène optique, commun sous ces latitudes, et qui s'apparente à un effet de mirage, entraîne une déformation et un allongement des images. La conclusion la plus probable, jusqu'à preuve du contraire, est donc que les témoignages valables sur le monstre du Loch Ness sont en réalité des observations de phoques occasionnellement fourvoyés dans le loch (expliquant ainsi les dissensions sur le nombre de membres et l'aspect de la queue), et déformées par le phénomène de réfraction atmosphérique.

    Adrian Shine, du Projet Loch Ness, affirme que le monstre pourrait être un esturgeon Baltique, un poisson primitif muni d'un bec et d'épines et qui peut mesurer jusqu'à 9 pieds de long et peser environ 450 livres. Certains n'y verront qu'une autre histoire de pêcheur, mais l'évidence scientifique semble démontrer que Nessie serait, au mieux, un gros poisson dans un grand lac, ou une grosse vague dans un grand lac.

    Le Loch Ness est très vaste et très sombre. Des habitués de la place ont déjà déclaré qu'il était facile d'avoir peur, parce que ce ne sont pas les ombres, les remous et les vagues étranges qui manquent sur ce lac. Une chose est sûre cependant au sujet du Loch Ness, il n'y a pas beaucoup d'endroits touristiques qui lui ressemble. Le climat étant peu attirant, Nessie est devenu extrêmement bénéfique à l'activité touristique de la région.


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    L'île de Lokrum est située dans la mer adriatique, très près de la célèbre ville de Dubrovnik en Croatie. Cette, île, bien que située dans un endroit pouvant être paradisiaque, est pratiquement déserte, seul quelques paons y vivent. Pourquoi ? Selon la légende, de grands malheurs s’abattront sur ceux voulant habiter l’île ou, y passer trop de temps. Cette mystérieuse histoire commence lors de la fondation d’un monastère bénédictine sur l'île de Lokrum. Selon une légende locale, un redoutable incendie ravagea la ville de Dubrovnik en 1023 et ses habitants firent vœux de construire un monastère en le nom de St Benoît, si celui-ci épargnait leur ville. L’incendie s’éteint presque instantanément. Les citoyens de Dubrovnik, reconnaissant, ont alors construit, sur l’île de Lokrum, le monastère et une église bénédictine en l’honneur de la vierge Marie. C’est l’archevêque de Dubrovnik, qui aurait perdu son habitation durant l’incendie de la ville, qui décida de l’emplacement du monastère. Il fût richement décoré et aménagé. C’est des siècles plus tard qu’un général de l’armée française ordonna la fermeture du monastère et l'expulsion des moines bénédictines. Il avait clairement l’intention de prendre possession de l’île et de l’utiliser à ses fins. Trois aristocrates provenant de Dubrovnik aidèrent le général à prendre possession de l’île.

     

    Selon la légende, les moines étaient consternés de l'ordre du général français et tous voulaient rester à l’endroit où ils avaient résidé pendant des siècles. Une fois que toutes les tentatives de négociations avec l’armée française et les hommes de Napoléon avaient échouées, les moines firent une dernière messe sur l’île. Les moines ont mis leurs manteaux à capuchon et ont procédé à un curieux rituel. Symboliquement, avec l'intention de créer une malédiction, ils ont tourné leurs bougies allumées à l'envers, le feu vers la terre, de sorte à laisser une traînée de cire fondue sur le sol. Iles firent le tour de l’île trois fois, ce qui leurs pris la nuit entière. Leurs chants furent terribles et promettrent de grands malheurs à tous ceux qui osèrent s’approprier leur île et y habiter. Selon la légende, la malédiction de Lokrum fit effet très rapidement. Un des aristocrates qui avaient aidé le général français à expulser les moines sauta d’une fenêtre, un autre fût noyé en mer en essayant de rejoindre Lokrum et le dernier fût tué par son domestique. Le capitaine Tomaševic, celui qui était devenu propriétaire de l'île après la chute de la République était un homme extrêmement riche, mais il fit faillite peu ensuite ayant acheté l'île, qu’il dû donc revendre. Elle a été vendue à l'archiduc Maximilian, le frère plus jeune de l'empereur autrichien Francis Joseph I.

    Maximilian a découvert Lokrum par hasard en 1859, alors qu’il enquêtait sur le naufrage d’un bateau, « le Triton », catastrophes qui tua plusieurs marins. Il a dû honorer les marins morts, et c’est a cette occasion qu’il mis le pied l'île pour la première fois. Il a vu le monastère bénédictin antique du 11ème siècle, qui avait été endommagé dans le tremblement de terre de 1667. Il fut fort impressionné par le silence de la forêt aromatique épaisse.

    Il décida donc d'acheter l'île et de transformer le monastère en manoir d'été. La nature entourant l’île, ses arbres aromatisé, les nombreux oiseaux et le paysage superbe de la méditerranée, faisait de cet endroit un vrai petit paradis terrestre qu’il avait envi de partager avec sa femme, loin des grandes pressions aristocratiques qu’il connaissait en Europe. Puis, le devoir ou, selon plusieurs, la malédiction bénédictine, envoya Maximilien au Mexique le 28 mai 1864. Il y resta trois ans avant de se faire prendre prisonnier par les soldats du général rebelle Juarez, qui fit exécuté Maximilien le 19 juin 1867. L’île fût donc offerte au comté de Dubrovnik pour la somme dérisoire de 20 000 pièces d’argent, mais personne ne voulait l’acquérir.

    L’île fut ensuite acheté par un noble issu d’une famille italienne, un certain Dujmovic de Poljica, de Vienne. Il eut beaucoup de problème financier peu de temps après avoir acheté l’île et dû revendre l’île rapidement. Cette dernière fut acquise par le Dr. Jakopovic de Budapest, qui était renommé pour contrôler certaines des affaires de l'empereur Francis Joseph I. Cependant, peu de temps après avoir acheté l'île, on a découvert qu'il s'était tout à fait illégalement assigné le titre du docteur des sciences légales, et qu'il était en fait - un coiffeur ! Il fut complètement ruiné, humilié et rejeté par ces amis et le cercle mondain donc il faisait parti. Son neveu, un jeune dirigeant de Hussar, a hérité de l'île. Déjà le premier jour de son arrivée, un vent très fort a retourné son bateau entre Dubrovnik et l'île, et il s'est noyé. Rudolf, l'héritier au trône et au seul fils de l'empereur Francis Joseph I, et l'impératrice Elisabeth de la Bavière, héritèrent indirectement de l’île et s’y installèrent. Rudolf invita son épouse, Stefanie, à Lokrum. Ils sont restés là pendant un certain temps, profitant de l'île et de ses paysages merveilleux. Cependant, Rudolf est bientôt tombé amoureux de la belle Maria Vecer.

    Ensemble, dans le palais de Mayerling, ils ont commis un double suicide sensationnel, qui est encore entouré de nombreux mystères. L'impératrice Elisabeth (1837-1898), incité par des histoires de la malédiction, a décidé que la famille royale devait se débarrasser de cette île. Avant de partir pour Corfu, elle l'a offert à Bénédictines, dans l'espoir que la malédiction serait de ce fait soulevée. Cependant, les moines sont restés fidèles au voeu fait par leurs frères précédemment qu'ils ne retourneraient jamais sur cette île et ont tourné vers le bas l'offre de la cour royale. La famille de l'empereur, hantée avec la crainte de perdre encore un autre membre, en ayant déjà perdu deux, a donné son argent aux dominicains de Dubrovnik pour qu'ils achètent l'île en tant que nouveaux propriétaires. Et ainsi, la vente de Lokrum fut annoncée aux enchères.

    L’évêque Josip Juraj Strossmayer est apparu avec une offre de 30.000 forinths pour son client, Mihovil Pavlinovic. Cependant, un télégramme a ordonné d’arrêter l'enchère. Le télégramme disait que « quelqu'un du ménage de l'empereur souhaite acheter Lokrum ». C'était la petite-fille de Francis Joseph I, princesse Elizabeth Windischgratz, qui était la fille de Rudolph, l'héritier au trône. Elle l'a persuadé d'acheter Lokrum, ce qu'il fut le 1er octobre 1879. Cinq ans après, le 27 mai 1888, il a enregistré l'île en son nom. Peu de temps après, Elisabeth fût tuée par l'anarchiste italien Lucceni.

    Cependant, toutes les histoires innumérables ne sont qu’un fragment des nombreux récits entourant Lokrum. La superstition est devenue si répandue que personne ne veut y vivre à long terme. L’imagination collective est la source de nombreuses légendes entourant cette île mystérieuse. D’ailleurs, les nombreuses cavernes de l’île, lorsque la mer se déchaîne et que les vagues frappent l’intérieur des parois, font des échos menaçants qui ne laisse pas la population indifférente. Selon de vieux documents dans les archives de Dubrovnik, des criminels ont été jetés dans la mer du haut des falaises de Lokrum durant le Moyen-Âge. Une légende bien connue décrie comment le bateau du roi anglais, Richard Coeur de lion, a été éventré sur les falaises de Lokrum pendant un orage violent.

    En 1859, le bateau autrichien « Triton » s’est échoué dans le canal de Lokrum. Seulement un survivant a été retrouvé après que la tragédie - un prisonnier qui a été emprisonné dans les entrailles du bateau de guerre. Le tourbillon de créer par l’impact a expulsé le malheureux avec des restes de sa chaîne sur le rivage, complètement indemne, alors que le reste de l’équipage périssait. L'Admiral autrichien a confié à la recherche sur cette catastrophe à un commandant de la flotte impériale – un certain Maximilian… Aujourd'hui, Lokrum est un emplacement tranquille d'excursion pour des touristes, et toutes ces légendes ont contribué peut-être à l'immuabilité des citoyens de la République antique et leur devise est : célèbre et libre. L’île de Lokrum est maintenant sous la protection de l'UNESCO.
     

     


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  • Sur la colline au dessus de la baie de Oistin aux Antilles, on peut apercevoir un caveau vide depuis bientôt 200 ans. Il est toujours en parfait état mais reste vide pour la simple raison que tout cercueil déposé là se trouve aussitôt déplacé, retourné et mis dans les positions les plus étranges. Les faits sont relativement simples parce que décrits par de nombreux témoins et par des magistrats ayant l'habitude de faire des rapports méticuleux et précis. Tout se trouve encore dans les archives britanniques, tant à l'île de la Barbade qu'à Londres, y compris des mensurations, des croquis et des déclarations faites sous serment. Beaucoup moins simples sont les explications possibles. Tremblement de terre ? Il y'en a eut certes, mais peu important et qui de toute façon, n’ont aucun effet sur les autres caveaux de ce cimetière. Inondations ? Le cimetière est sur une hauteur et là, encore, les autres caveaux sont intacts. On attend toujours une explications puisque, en ce qui concerne les faits, ils sont considérés comme certains et indiscutables. les voici :

    Ce caveau date de la première moitié du XVIII e siècle. Comme les autres caveaux de l'époque en ce même cimetière, il fut construit en partie en sous sol, dans une excavation de la roche, et pour les deux tiers bâti en murs de pierre, avec une grande dalle servant de voûte et une porte formée d'une lourde pierre taillée, cimentée et scellée après chaque enterrement. Il fut érigé par une famille du nom d'Elliot, décédée en 1724. La première personne à y prendre place avec certitude fut une dame Thomasina Goddard, le 31 juillet 1807.

    On ignore pourquoi Mme Goddard fût enterrée dans ce caveau où même si la famille Elliot existait toujours à cet époque. On ne sait pas, non plus, comment le caveau passa ensuite à la famille Chase. Toujours est il que, le 22 février 1808, une fillette, Mary Ann Maria Chase, fille de l’honorable Thomas Chase, y fut à son tour enterrée.

    Le caveau fut ouvert de nouveau le 6 juillet 1812, pour recevoir la dépouille de Dorcas Chase, soeur aînée de Mary Ann. Les deux autres cercueils étaient bien à leur place. Un mois après, le 9 août 1812, Thomas Chase, décédée fut conduit au caveau. C'est alors qu'on découvrit que les cercueils des deux soeurs avaient été non seulement déplacés, mais apparemment bousculés et même lancés d'un coté à l'autre du caveau. Celui de Mary Ann était dans le coin opposé, debout dans un angle. La famille émue demanda des explications que personne ne put fournir. Tout fut remis en ordre et, comme chaque fois, le caveau refermé et scellé. Peu à peu, on oublia l'incident qui pouvait être mis sur le compte des personnes employés au cimetière.

    Quatre années passèrent et un garçon, Samuel Brewster Ames Chase, mourut à son tour. Le 25 novembre 1816, on fît ouvrir le caveau, cette fois en présence de membres de la famille. Tous les cercueils, excepté celui de la première occupante Mme Goddard, étaient en vrac, disposés en tout sens ! Deux mois plus tard, le caveau fut ouvert pour un autre Brewster qui avait été tué au cours d'une rixe. Cette fois, tous les cercueils étaient en tas, comme des quilles renversées ! Enfin le 17 juillet 1819, Mme Thomasina Clarke fut conduite au cimetière. Encore une fois, tous les cercueils étaient bouleversés.

    Lord Combermere, gouverneur de l'île, ses aides de camps, les représentants de la justice et une foule nombreuse étaient venus assister aux obsèques. Lord Combermere prit le commandement des opérations. Il fit d'abord examiner le caveau par des architectes. Tout accès y était impossible autrement que par la porte, dont le ciment et les sceaux n'avaient pas été touchés. Le gouverneur fit remettre les cercueils en ordre, puis il fit étaler du sable sur le sol du caveau et assista lui même à la fermeture et à la mise des nouveaux scellés. Tous les cercueils furent certifiés en bon état, sauf celui de Mme Goddard, vermoulu, qui fut déposé dans un coin. Des plans et croquis de l'emplacement précis des autres cercueils furent faits avant la fermeture du caveau.

    Huit mois après, des passants parlèrent de bruits sourds entendus dans le cimetière. Sans hésiter, Lord Combermere convoqua les autorités religieuses, les représentants de l'armée, les architectes avec leurs croquis, les maçons et, le 18 avril 1820, il fit ouvrir le caveau en présence de la famille Chase. A l'intérieur, toutes les marques , les sceaux apposés un peu partout étaient intacts. Sur le sable fin, il n'y avait pas la moindre trace de pas, d'objet traîné, rien ... Mais tous les cercueils étaient en tas les uns sur les autres, certains, la tête en bas, appuyés contre le mur !

    Ce fut la famille Chase qui abandonna ce qu'elle considérait maintenant comme un lutte inégale et absurde. Elle fit transférer les cercueils dans un autre caveau ...


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    (Une petite fille photographiée alors qu'elle est lancée à travers une pièce par une force inconnue)

    « Cruels, inutiles et malveillants », tels sont les adjectifs utilisés par le chasseur de fantômes Harry Price pour décrire le phénomène paranormal le plus terrifiant, celui des esprits frappeurs.
    Le mot poltergeist « esprit frappeur » vient de l’allemand et signifie littéralement « esprit bruyant ». Mais, le poltergeist n’est pas seulement bruyant, il est également destructeur et la force qu’il déploie est souvent d’une rare violence.
    L’activité des poltergeists est attestée depuis les temps les plus reculés. Autrefois, on pensait que Satan se manifestait à travers ces phénomènes.
    Aujourd’hui, on classe ces phénomènes « paranormaux » dans la catégorie des phénomènes psychiques.
    Il ne s’agit donc plus d’une intervention de l’au-delà ou d’un esprit satanique mais bel et bien d’une manifestation psychique humaine non contrôlée.

     

    La clinique d’Arcachon

    De mystérieux jets de pierre se produisirent pendant l’été de 1963 dans la clinique orthopédique d’Arcachon (France).
    Pendant cette période, les patients immobilisés reçurent environ 200 à 300 cailloux de tout calibre à toute heure du jour ou de la nuit.
    Curieusement, aucun malade ne fut jamais touché.

    Les phénomènes commencèrent quand le bruit courut de la mise en vente de la clinique.

    Un soir d’août, un agent de police, vit une pierre sortir d’une pièce désaffectée du deuxième étage. Quand on fouilla l’étage, on trouva les portes fermées à clé.

    Ces manifestations cessèrent brusquement sans qu’aucun coupable ne fut trouvé.

    Chute de pierres brûlantes

    Les jets de pierres sont très fréquents dans les cas d’esprits frappeurs. Ces pierres sont souvent brûlantes ou au moins tièdes.

    Une rue de Birmingham, en Angleterre, fut soumise à des chutes de pierres continues pendant plusieurs années.
    Les maisons des environs subissaient de tels dégâts que la police dut intervenir. Elle monta une opération pour tenter de découvrir la clef du mystère. Mais, malgré tout le matériel sophistiqué, une équipe d’officiers expérimentés et des milliers d’heures de travail, les chutes de pierres continuaient toujours.
    On ne trouva aucune empreinte sur les pierres, ni aucune trace de terre ou de fibre. On aurait pu penser que les pierres avaient été lavées.

    En 1960, au Brésil, une pluie de pierres venues de nulle part s’abattit sur un groupe de gens qui se tenait sur le bas-côté d’une route.
    Ils allèrent au commissariat et lorsque le policier arriva sur les lieux, il fut accueillit par une nouvelle pluie de pierres chaudes.

    Désordres électriques et explosions

    En 1966, en Allemagne, des policiers furent appelés dans un cabinet d’avocats à cause de graves désordres électriques.
    Des experts découvrirent que les phénomènes étaient liés à la présence d’une jeune fille de 19 ans, Anne-Marie Schneider.
    Ils virent des lampes se balancer sur son passage. Les problèmes continuèrent avec des coupures d’électricité, des ampoules qui éclataient, des tableaux qui tombaient ou des tiroirs qui s’ouvraient tout seuls.
    Pendant les vacances de Noël, les phénomènes s’arrêtèrent. Ils reprirent dès qu’Anne-Marie revint travailler.
    Les employés recevaient de fortes décharges électriques et une lourde commode en chêne se déplaça toute seule.

    La jeune fille fut congédiée et tout redevint normal.

    Malheureusement pour elle, les phénomènes se reproduisirent chez ses nouveaux employeurs et elle dut quitter tous ses emplois les uns après les autres.

    Anne-Marie n’était pas directement responsable de ces phénomènes. Les enquêteurs en conclurent qu’elle faisait de la psychokinèse en réponse à des problèmes émotionnels.

    Poltergeist malfaisant

    En 1972, une famille brésilienne qui vivait près de Sao Paulo devint la victime d’un esprit frappeur.
    Outre les bruits étranges et les meubles qui volaient à travers les pièces, un réservoir d’eau très lourd se retrouva dans le jardin.
    Puis, l’esprit devint plus agressif. La mère reçut une brique sur le visage et une des filles fut ébouillantée par une bouilloire arrachée de ses mains.
    La famille partit vivre chez des parents mais l’esprit les suivit. En désespoir de cause, ils finirent par quitter la région.

    Un poltergeist humide

    En octobre 1963, la famille Martin du Massachusetts, remarqua une tache humide dans le salon. Quelques instants plus tard, il y eut un bruit de bouchon et l’eau se mit à couler du mur.

    Après quelques jours, la maison était si humide que les Martin déménagèrent chez une parente.
    Mais, le poltergeist qui aimait tant l’eau les suivit. Peu de temps après, les cinq pièces se trouvèrent détrempées.
    Les pompiers ne trouv
    èrent aucune fuite.

    Alors que le shérif Mains se trouvait sur les lieux, un jet d’eau jaillit d’une cloison.

    Francis Martin décida de retourner chez lui avec sa femme et sa fille et coupa l’arrivée d’eau. Cette mesure ne dérangea nullement le lutin aquatique et la maison fut de nouveau invivable car complètement inondée.

    Sans raison, les phénomènes diminuèrent puis s’arrêtèrent complètement.

    Les poltergeists et la psychokinèse

    Les phénomènes liés aux esprits frappeurs sont presque toujours en relation avec la présence d’un enfant ou d’un adolescent dans la maison. Dans les autres cas qui s’avèrent ne pas être des plaisanteries, on ne connaît pas la source du phénomène.
    En général, ces phénomènes ne durent pas plus de deux mois mais il y a de nombreuses exceptions à cette règle.

    Les chercheurs en parapsychologie ont émis l’hypothèse que la psychokinèse, l’aptitude à agir sur les objets par la seule force de l’esprit, pouvait expliquer les manifestations.

    Jusqu’à présent, les cas plus ou moins étudiés de psychokinèse sont beaucoup moins spectaculaires. Certaines personnes, comme la Russe Nina Kulagina, pouvaient déplacer de petits objets sur de très courtes distances (cas non étudiée de manière vraiment scientifique dans les années 1960).
    Ces démonstrations restent à vérifier sous contrôle scientifique car Uri Geller, célèbre dans les années 1970, s’est avéré n’être qu’un habile prestidigitateur, pris en flagrant délit de tricherie.

    Certains chercheurs ont imaginé que les poltergeists utilisaient une source d’énergie mais on ne sait pas laquelle.

    Si ces phénomènes n’ont rien de paranormaux, ils conservent cependant pour l’instant tout leur mystère. Ce mystère est, de mon point de vue, certainement lié aux capacités inconnues de notre cerveau.
    Le jour où les scientifiques perceront tous les mystères du cerveau humain, nous saurons comment faire bouger des objets à distance.
    Ces facultés ne semblent pas conscientes dans les cas étudiés et se manifestent principalement sous une forte émotion ou perturbation émotionnelle.
    Il nous reste à savoir ce qui régit, dans notre cerveau, cette faculté, afin de pouvoir la maîtriser.


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  • L'expérience de mort imminente (EMI ou en anglais NDE pour near-death experience) est une expérience profondément transformatrice qui a déjà été vécue par des millions de personnes à travers le monde. Quelles que soient les croyances ou la culture des témoins, il semble que le corps central de l'expérience soit constant, même si des particularités individuelles sont aussi rapportées. Beaucoup de théories psychologiques et physiologiques ont été avancées pour tenter d'expliquer ce phénomène, mais aucune ne permet pour l'instant de rendre compte de l'ensemble des aspects de la NDE. Une telle complexité nécessitera probablement à l'avenir une approche pluridisciplinaire. D'autre part, l'approche de la mort est bien l'une des conditions permettant de précipiter le déroulement de cette expérience, mais il semble que d'autres circonstances, exemptes de tous dangers physiques, puissent conduire à des états modifiés de conscience très similaires à celui associé aux NDE. En dehors de la contribution évidente que l'étude de ces phénomènes pourrait apporter à nos connaissances en neurosciences, l'immense impact ressenti par les témoins à la suite d'une NDE et la difficulté qu'ils rencontrent pour l'assimiler sont à eux seuls suffisants pour justifier une écoute et une étude approfondie de ce phénomène

    Qu'est-ce qu'une NDE?

    A ce jour, des milliers de récits de NDE ont été recueillis et étudiés à travers le monde entier. La première caractéristique qui se dégage de ces études est l'invariance de certains éléments de l'expérience que l'on retrouve dans tous les témoignages quels que soient la culture du témoin, sa religion, son niveau social et intellectuel, son sexe ou son âge, ou bien les circonstances qui ont conduit à l'expérience (maladie, accident, suicide). De même, on trouve à travers les écrits de toutes les époques (notamment chez Platon) des récits de NDE, ce qui indique que ces expériences ont probablement existé depuis les débuts de l'humanité. Il n'existe pas encore un ensemble de critères accepté de manière internationale pour décrire une NDE, mais la classification de l'expérience en cinq stades par Kenneth Ring (1980) sert en général de référence:

    1. Le premier stade correspond à une sensation d'apesanteur, de calme et de grand bien-être. Les témoins se souviennent d'avoir flotté dans un espace totalement étrange et relatent cet épisode comme l'une des plus belles expériences de leur vie.
    2. A ce premier stade succède le sentiment d'avoir "quitté son corps" et de le contempler à distance depuis un point de vue situé en général au-dessus. Cette situation insolite est en général vécue avec calme et il arrive que les témoins rapportent en détail tout ce qui s'est passé et s'est dit autour de leur corps pendant le laps de temps d'inconscience ou de mort apparente.
    3. Il s'ensuit un troisième stade au cours duquel les témoins rapportent avoir été aspirés dans un vide, ressemblant parfois à un tunnel, dont l'obscurité devenait de plus en plus "intense". Une sensation de très grande vitesse vient s'ajouter au sentiment de bien-être. Une présence non-personnifiée accompagnerait parfois le témoin pour le rassurer.
    4. Au cours du quatrième stade, une lumière blanche et dorée, très brillante et impossible à décrire apparaît. A la fois très puissante et très douce, elle irradierait un sentiment d'amour inconditionnel.
    5. Finalement certains témoins disent avoir pénétré dans cette lumière. Cette étape est alors vécue comme un retour, une fusion avec une matrice originelle. La relation avec la lumière est le point culminant de l'expérience, c'est à elle que les témoins attribueront leur transformation ultérieure. Là, les récits commencent à varier : certains ont accès à un environnement extraordinaire, d'une beauté "inimaginable", d'autres ont conscience de la présence d'entités spirituelles ou de personnes décédées, connues ou inconnues, avec qui ils communiquent et qui semblent remplir différentes fonctions bien précises : rassurer ou informer le témoin, réparer un événement traumatique de son passé ou symboliser une limite à ne pas dépasser. D'autres encore revoient leur vie défiler sous forme d'une vision en trois dimensions organisée en revue très détaillée au cours de laquelle ils ont l'impression d'être à la fois "acteur et spectateur". Ils ressentent alors parfois soudainement comment leurs actions ont pu affecter leur entourage ou bien comprennent le sens des événements de leur existence et la responsabilité de leurs actes. Cette étape n'est pas vécue comme un jugement mais comme un constat, parfois pénible ou douloureux. Au cours de cet épisode, certains disent également avoir vu des événements de leur vie future. D'autres encore entendent des voix ou de la musique "céleste". Malgré de multiples scénarios, tous disent avoir rencontré l'Amour absolu et accédé à la Connaissance universelle et sont convaincus d'avoir fait une incursion dans une autre dimension. En général, l'expérience se termine par la rencontre avec une frontière où il leur apparaît clairement qu'une fois de l'autre côté ils ne pourront plus revenir en arrière. Parfois le choix leur est alors proposé de rester ou de revenir sur terre, mais "on" leur ferait cependant comprendre qu'il serait mieux pour eux de repartir. D'autres rapportent ne pas avoir eu le choix. De leur plein gré ou non, mais toujours sans aucun désir de retour, ils reprennent ensuite conscience dans leur corps avec le sentiment "d'être à l'étroit" et la douleur liée à leur état physique. L'impression de "rentrer" à l'intérieur de son corps comme dans une sorte de "combinaison" est parfois rapportée.

    Soixante pour cent des personnes interrogées ayant survécu à un épisode de mort clinique rapportent au moins le premier stade, alors que 37% connaissent le deuxième, 23% le troisième, 16% le quatrième et seulement 10% le cinquième (Ring, 1980). Cependant, cette description chronologique de la NDE a été critiquée car elle donne une image unitaire de l'expérience alors qu'aucun déroulement temporel n'a jamais été rigoureusement validé (Greyson, 1983). La NDE pourrait très bien comporter plusieurs expériences discrètes et parallèles ayant des mécanismes et des effets différents. Une autre classification élaborée par Bruce Greyson (1983) regroupe les éléments de l'expérience en quatre catégories (cognitive, affective, paranormale et transcendantale) et permet selon une échelle de validité de différencier les véritables NDEs de syndromes organiques cérébraux ou d'autres réponses au stress non spécifiques, comme le sont par exemple les symptômes de dépersonnalisation.

    En plus des étapes citées ci-dessus, les caractéristiques typiques d'une NDE incluent le sentiment que ce qui est vécu est parfaitement réel et que le témoin est réellement mort, une abolition de la notion de temps et d'espace, une grande clarté de pensée, un sentiment puissant de paix, de calme, d'allégresse et d'unité. De plus tous insistent sur le caractère éminemment ineffable de l'expérience malgré un esprit extrêmement clair et concentré tout au long de l'épisode. Cependant, il existe aussi des expériences dites "négatives" dont le contenu est totalement effrayant et terrifiant pour le témoin qui en ressort fortement traumatisé. On a estimé que ces expériences se produisaient dans environ 3% des cas, mais il est difficile de savoir si ce nombre est significatif car il est probablement encore moins facile de se confier pour les témoins de NDEs négatives que pour ceux dont l'expérience a été merveilleuse.

    Malgré beaucoup de points communs, deux expériences ne sont jamais identiques et il faut noter qu'il est extrêmement rare de trouver tous les éléments réunis dans une seule NDE. Cependant, malgré des particularités individuelles et bien que l'éducation, la culture et les croyances semblent influencer la façon dont le phénomène vécu est interprété, tous les témoins décrivent une progression pratiquement identique de l'expérience et éprouvent des émotions similaires, ce qui suggère que ces données concernent tout être humain et nous renseignent sur des réactions inhérentes à la nature humaine à l'approche de la mort. D'ailleurs les enfants, voire de très jeunes enfants, rapportent aussi des NDE. Celles-ci sont toutefois en général plus simples et moins mystiques que celles des adultes et ne comprennent en général pas de "revue de vie" (Morse and Perry, 1990). Morse rapporte le récit d'une NDE typique survenue lors d'un arrêt cardiaque chez un enfant de neuf mois et racontée pour la première fois lorsqu'il fut âgé de trois ans. Envisager l'affabulation ou la construction imaginaire devient difficile dans ce genre de cas, tout autant que l'hypothèse d'une matrice inconsciente et rassurante élaborée grâce à un travail psychologique ou un conditionnement par l'apprentissage. D'ailleurs le contenu des NDE d'enfants n'a en général rien à voir avec les croyances de leurs parents. En outre, bien que l'expérience centrale semble indépendante des circonstances et motifs qui ont conduit à l'épisode de mort clinique, l'apparition ou non des différentes composantes de l'expérience ou bien son déroulement extatique ou traumatisant pourraient avoir des causes physiologiques et/ou psychologiques.

    Pour terminer cette description des NDE, mentionnons encore une étude récente menée aux Etats-Unis qui soulève bon nombre d'interrogations. En effet, cette étude a permis d'établir que les aveugles vivaient des NDE en tous points similaires à celles des personnes voyantes. En outre, dans la plupart des cas, ces témoins, parfois aveugles de naissance, ont rapporté avoir "vu" au cours de leur expérience. Ils ont pu décrire en détail ces perceptions visuelles, exceptées les couleurs qu'ils définissent comme des luminosités d'intensités différentes

    Qu'en dit la science?

    Pour beaucoup de scientifiques, ces expériences ne sont rien d'autre que de simples hallucinations produites par un cerveau agonisant qui ne méritent pas qu'on leur accorde plus d'attention. Pourtant, sans tomber dans l'autre extrême qui consisterait à voir dans les NDE la preuve d'une vie après la mort, un examen un peu plus poussé montre à l'évidence que les NDE se produisent sans que le témoin ne souffre ni d'hypoxie ni d'hypercapnie, beaucoup sont aussi survenues lors d'arrêts cardio-vasculaires, parfois en plus sous anesthésie, ou lors de noyades, c'est-à-dire à un moment ou le cerveau souffre d'un manque d'oxygène, ainsi que de glucose dans le cas d'un arrêt cardiaque, qui sont tous deux essentiels pour que les neurones fonctionnent. Tout se passe donc comme si l'expérience était indépendante de l'état fonctionnel du cerveau ou comme s'il existait une zone du cerveau qui soit insensible au manque d'oxygène, de glucose et à l'anesthésie ! En outre, l'aspect "curatif ou réparateur" que peut revêtir la NDE ou les modifications à long terme de la personnalité des témoins sont à eux seuls une source d'interrogations pour la psychologie. Mais les NDE soulèvent une foule d'autres questions. Notamment, pourquoi seulement 30% des gens qui se sont trouvés à un moment ou à un autre en état de mort imminente font une NDE ? Est-ce que tout le monde peut vivre une NDE et est-ce que 70% des personnes interrogées auraient seulement oublié l'épisode ou bien n'oseraient pas encore en parler ? Y a-t-il un profil type, des raisons physiologiques ou psychologiques prédisposant à vivre une NDE ? Sans parler de l'acquisition, parfois difficilement explicable, de certaines informations au cours de l'expérience qui ne pouvaient pas être connues au préalable par les témoins, ou bien de l'apparition de facultés psychiques particulières consécutivement à l'épisode de mort clinique.

    Beaucoup d'hypothèses psychologiques ou physiologiques ont été proposées. La grande majorité de ces hypothèses a été élaborée un peu hâtivement sans aucune étude approfondie du phénomène. Les autres, bien qu'intéressantes, ne rendent malheureusement compte que de quelques aspects de l'expérience. Une véritable théorie des NDE devra pour être valable pouvoir expliquer l'ensemble du phénomène. Cependant ces hypothèses sont utiles dans la mesure où elles permettent d'établir des parallèles avec des états déjà connus et définissent ainsi quelques points de départ pour une recherche objective.

    Hypothèses psychologiques

    Plusieurs hypothèses ont été proposées pour rendre compte d'un besoin du "Moi" de se protéger face à l'imminence de sa propre mort en se réfugiant dans un monde de fantasmes construit à partir de croyances conscientes et/ou inconscientes. Cependant, comme nous le verrons dans le paragraphe suivant, il semble que beaucoup d'autres chemins conduisent au même état de conscience très particulier qui se produit chez les personnes frôlant la mort, chemins qui ne correspondent en rien à un besoin de se protéger d'une réalité devenue trop angoissante. Par contre, il est vrai que les NDE se déroulent toujours selon un schéma constant et tous les récits contiennent un grand nombre de symboles universels (le passage, la lumière, Dieu etc.) ce qui pourrait suggérer un rôle important de la psyché dans le phénomène. La plupart du temps, ces symboles sont sans aucun rapport avec les croyances des témoins et ceci n'est pas sans rappeler la notion d'archétypes développée par Carl Jung (1971) qui représenteraient des images primordiales appartenant à un inconscient collectif. D'après Jung, il existerait autant d'archétypes que de situations typiques dans la vie. Il ne serait donc pas surprenant de trouver des archétypes liés à la mort. Bien que Jung lui-même ait vécu une NDE et ne l'interprétât pas par rapport à l'inconscient collectif, certains de ses adeptes ont vu dans la NDE une imagerie archétypale déclenchée par l'approche de la mort. Cette théorie est intéressante et contient probablement une part de vérité, bien qu'elle ne puisse pas rendre compte de tous les aspects de l'expérience. D'autre part, elle ne peut pas constituer une explication suffisante en soi, étant donné que la notion d'archétype, qui implique la présence de structures psychophysiologiques préexistantes à notre naissance, est une théorie qui n'a elle-même jamais été démontrée.

    Hypothèses physiologiques

    Trois modèles constituent des pistes très intéressantes, car elles sont suffisamment élaborées et développées pour ouvrir la voie à une investigation future.

    Kétamine et récepteur NMDA : La kétamine est un anesthésique hallucinogène à courte durée d'action provoquant une anesthésie dite "dissociative" car le patient est déconnecté de tous stimuli extérieurs, donc de son corps, plutôt qu'endormi, ce qui n'a rien à voir avec l'inconscience produite par des anesthésiques conventionnels. L'état altéré de conscience qui en résulte se rapproche semblerait-il beaucoup de celui associé à une NDE, bien qu'aucune étude consistant à administrer de la kétamine à des personnes ayant vécu au préalable une NDE n'ait été menée. Les propriétés hallucinogènes de la kétamine semblent être dues au blocage des récepteurs NMDA (N-Methyl-D-Aspartate) qui jouent un rôle important dans le cortex cérébral, particulièrement dans le lobe temporal et le lobe frontal et sont impliqués dans des processus cognitifs tels que la pensée, la mémoire et la perception. Les récepteurs NMDA sont excités par l'acide aminé neurotransmetteur glutamate, qui peut parfois devenir toxique lorsqu'il est relâché en trop grande quantité et entraîner la mort des neurones par un processus appelé "excitotoxicité", ce qui survient par exemple en cas d'anoxie. La kétamine agit sur les récepteurs NMDA en bloquant leur accès au glutamate, fermant ainsi la porte aux stimuli extérieurs. Cet anesthésique possède par conséquent des propriétés de protection contre l'excitotoxicité. Le psychiatre Karl Jansen propose que lorsqu'un flux de glutamate est relâché dans le cerveau, à la suite d'un manque d'oxygène, une substance endogène est à son tour libérée et induit une NDE en agissant à la manière de la kétamine, pour protéger les neurones possédant des récepteurs NMDA, ce qui expliquerait la similarité entre les deux expériences (Jansen, 1997). Cependant ce modèle ne s'applique qu'aux cas où il y a anoxie et s'accorde mal avec l'exceptionnelle mémorisation associée à ce type d'expérience.

    Lobe temporal et sérotonine : En 1955, le neurochirurgien W. Penfield a mené des expériences de stimulation électrique directe sur certaines zones du lobe temporal qui ont provoqué chez les patients des sensations diverses fréquemment associées aux NDE, comme la sensation de décorporation, l'impression de traverser un tunnel ou des visions mystiques (Penfield, 1975). Les zones du cerveau qui assurent le traitement et la redistribution de l'information (hippocampe, amygdale et système limbique) sont directement reliées au lobe temporal, en particulier par des neurones dont le neurotransmetteur est la sérotonine. L'acide lysergique diéthylamide ou LSD qui peut induire certaines caractéristiques des NDE est connu pour agir directement sur le système sérotoninergique. Aussi, le médecin Melvin Morse a proposé qu'en situation de mort imminente des perturbations de la transmission sérotoninergique au niveau des noyaux du système limbique pourraient être responsables, en désinhibant certains neurones cibles du lobe temporal, des perceptions que Penfield pouvait, lui, provoquer par stimulation directe (Morse et al., 1989). Cependant, la grande majorité des neurones du cortex cérébral utilisent le glutamate comme neurotransmetteur et seulement très peu de cellules utilisent la sérotonine. De plus, les drogues psychédéliques à action sérotoninergique telles que le LSD induisent un état mental très différent de celui associé aux NDE et impliquent en général un accroissement énorme de l'entrée de stimuli sensoriels en provenance de l'environnement qui contraste avec la perte de contact avec le monde extérieur qui accompagne une NDE.

    Reconstruction d'un modèle de la réalité : La psychologue Susan Blackmore a combiné différentes théories physiologiques et psychologiques pour aboutir à un modèle original qui a l'avantage de proposer certaines hypothèses concrètes et vérifiables. Nous savons que notre cerveau est constamment en train de construire un modèle de la réalité qui nous entoure à partir de l'ensemble des signaux sensoriels qui lui parviennent. Le modèle de Blackmore spécule que lorsque ces signaux cessent, nous nous servons de notre mémoire et de fragments de perceptions pour reconstruire un modèle de notre réalité. Ainsi, l'expérience de décorporation résulterait de la tentative d'un cerveau agonisant de reconstruire un modèle de l'univers à partir de signaux sensoriels limités. Elle propose en outre que "l'expérience du tunnel et de la lumière" trouve son origine dans la structure du cortex visuel, la partie du cerveau qui traite les informations visuelles. Pour éviter tous "bruits de fond" au niveau de cette partie du cerveau, certains de ses neurones ont pour rôle d'inhiber l'activité de leurs voisins. En état de mort imminente, le manque d'oxygène produirait une désinhibition (réduction de cette inhibition), ce qui provoquerait une augmentation progressive de l'activité basale des cellules du cortex visuel. Dans la représentation du monde extérieur qui est organisée au niveau du cortex visuel, beaucoup de cellules représentent le centre de notre champ visuel, alors que très peu correspondent à ses bords. Aussi, si le bruit de fond augmente graduellement dans le cortex visuel, un point lumineux devrait tout d'abord être aperçu au centre du champ visuel, puis celui-ci devrait grossir peu à peu pour finalement occuper tout le champ, ce qui serait interprété par le cerveau comme un mouvement à travers un tunnel vers une source lumineuse. Cette hypothèse conduit à la prédiction suivante : une personne aveugle à cause d'un problème au niveau des yeux, mais ayant un cortex visuel normal devrait pouvoir vivre cet épisode de l'expérience, alors que si son handicap résulte d'un défaut au niveau du cortex visuel, elle ne devrait pas être capable de voir ce tunnel.

    Quelles sont les conséquences d'une NDE?

    Vivre une NDE signifie en général vivre une transformation profonde et durable qui correspond la plupart du temps à un véritable ouragan intérieur. A ce titre, il est important de souligner que le seul fait d'avoir frôlé la mort ne suffit pas à expliquer toute la gamme de changements observée dans la vie d'une personne suite à une NDE. En effet, des études ont montré que certains de ces changements sont uniquement liés au fait d'avoir vécu une telle expérience (Ring, 1980). Cependant, il s'avère difficile de corréler la profondeur de l'expérience avec l'importance des répercussions comme on aurait pu logiquement s'y attendre. Effectivement, il semble que la rationalisation à posteriori de l'expérience ainsi que les propres croyances du témoin soient déterminantes pour son interprétation, et c'est cette interprétation qui conditionnera par la suite l'impact provoqué sur la personnalité du témoin.

    Tout se passe comme si au cours d'une NDE un accès à un état de conscience différent s'ouvrait dans lequel était perçu une réalité plus vaste transcendant le temps, l'espace et la matière. Le retour à une conscience ordinaire s'accompagne d'effets secondaires typiques qui sont dans l'absolu positifs : une meilleure appréciation de la valeur de la vie, le sentiment d'un renouveau personnel et de la quête d'un but, une plus grande empathie, tolérance et compréhension vis-à-vis d'autrui, une plus grande confiance et estime de soi, une soif de connaissance, un réveil spirituel et un détachement des biens matériels, une diminution voire une disparition de la peur de la mort (alors que la peur de la souffrance liée à l'agonie demeure) et parfois l'apparition de nouvelles facultés psychiques. Ces changements de personnalité sont particulièrement surprenants chez des individus qui ont vécu une NDE à la suite d'une tentative de suicide. Dans certains cas, la NDE semble même jouer le rôle de "psychanalyse accélérée" en permettant la prise de conscience de traumatismes psychiques anciens et profondément enfouis. Finalement, pour beaucoup, la NDE est ressentie comme une seconde naissance.

    Cependant, ces répercussions ne sont ni immédiates ni automatiques mais nécessitent un travail de concrétisation et d'intégration. Même sans parler des NDE "négatives", dont le contenu terrifiant peut provoquer un état dépressif accompagné d'anxiété, de cauchemars récurrents et d'une peur exacerbée de la mort, le témoin ressort dans un premier temps fortement fragilisé et perturbé par une telle expérience, même si elle était "positive". Tout d'abord parce qu'ayant frôlé la mort de près, il a subi un traumatisme considérable et se trouve souvent dans un état physique critique dû à l'accident ou la maladie qui l'a conduit à la NDE. De plus, il lui est très difficile de définir ce qu'il a vécu même s'il pressent déjà que cet événement va bouleverser sa vie. D'autre part, il se rend vite compte qu'il lui est difficile de partager ce qu'il a vécu avec le corps médical ou son entourage. S'il arrive à se faire écouter, il rencontrera en général de l'incompréhension ou verra sa santé mentale remise en question.

    Au problème physique vient donc s'ajouter une aliénation totale et le patient se retrouve complètement seul pour assimiler et intégrer la plus bouleversante expérience de sa vie. Ce sentiment de solitude est encore accentué par la difficulté pour lui à retrouver sa place au sein d'une famille et d'une communauté dont les valeurs, les buts et les préoccupations en général ne sont plus partagés. D'un autre coté, son changement d'attitude est souvent difficile à vivre pour son entourage qui ne comprend pas cette transformation. Incapable de retrouver son ancienne personnalité, cet état de grande perturbation va souvent aboutir à une remise en question sévère qui conduira le témoin à un retournement général de son existence tant au niveau affectif que professionnel, ce qui ne l'aidera en rien à retrouver un peu de stabilité. Il s'ensuit une difficile période d'assimilation, durant souvent de nombreuses années, qui aboutira à une nouvelle manière de vivre.


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