L'ange déchu

Pardonnez mon indiscretion,
Bien que je n'en sois pas gêné,
Si dans vos rêves les plus profonds,
La nuit, souvent, je vais errer.

Je veux vous hanter chaque nuit,
J'irai voguer dans votre esprit
Et vous n'aurez aucun répit.
Que la tiedeur de vos longues nuits.

J'irai dans vos rêves les plus sombres
Invisible, je me ferais ombre.
Je vous épierai en silence
Et je vous suivrai en cadence.

Vous n'aurez pour vous consoler
Que mes triste ailes déployées.
Même si un jour quelqu'un me tue,
Je resterai un ange déchu.

 

Femmes!
De mon antre ténébreux
Je vous adresse ces propos sulfureux
Moi, le feu, le dragon…
Je suis votre ange ou votre démon
Je suis le gardien de vos âmes
Ou la mort qui fauche sans raison

Je veille sur vos songes de mon regard de flammes
Et de mon haleine empestant le souffre
De vos peurs et de vos angoisses proverbiales
Je m’en nourris, récompensant mon appétit frugal
Autant que de vos esprits qui en souffrent

Vierges pures qui passez en ces lieux
N’ayez crainte de ma furreur ou de mon ire
Elle ne sert qu’à éloigner les envieux
Passez votre chemin sans mot dire

Mais femmes damnées qui excitez le sang et les sens
Des hommes pour mieux voler leur cœurs assoiffés
D’amour ou de caresses soyeuses comme les fées.
Méfiez-vous du souffle vengeur qui brûle, intense
Comme la braise qui couve sous l’écaille verte et rance

Entre les griffes du dragon, redoutez son juste courroux
Car c’est le diable aussi doux et tendre qu’un agneau,
Ou c’est le mortel Lucifer...
Aussi noir que son mal !