• La mythologie coréenne regroupe les mythes et légendes nationales de toute la péninsule coréenne.

    La religion initiale de la Corée était une forme de chamanisme eurasien et de totémisme d'Extrême-Orient, plus particulièrement celui des peuples nomades de la Mandchourie actuelle. Par la suite celle-ci s'est teintée de bouddhisme, confucianisme et de taoïsme venus de Chine.

    A l'époque des débuts du bouddhisme, le chamanisme coréen a été largement discrédité pour essayer d'implanter le bouddhisme comme religion d'état. Plus tard, le bouddhisme et le shamanisme coréens ont été grandement pourchassés au point de presqu'en perdre la trace dans la conscience populaire.

    Après la guerre de Corée en 1953, les chamans étaient plus vus comme des charlatans prêts à extorquer les gens pour quelque argent que des personnalités religieuses. Récemment, cependant, il y a eu un mouvement renouveau substantiel qui devient un élément essentiel de la culture coréenne.

    Bien que les valeurs et coutumes confucianistes soient bien diffusés dans la société, à peu près la moitié des sud coréens se disent aujourd'hui sans religion, un quart chrétiens, et un autre quart bouddhistes.

    Aujourd'hui, ceux qui croient aux mythes Coréen en tant que religion forment une minorité. Parmi eux on retrouvent les fidèles de Chondogyo et Daejonggyo, qui vénèrent Tangun comme un dieu, sans compter les quelques endroits où le chamanisme survit encore.

    Ciel, Terre et Esprit sont les 3 fondements du monde mythique coréen.

    Symboles clefs

    1. Soleil et coq à 3 pattes
    2. Lune et lapin
    3. Ciel
    4. Nuages
    5. Etoiles : consultable et guide.
    6. Terre
    7. Eau
    8. Vent
    9. Arbre : symbole de la maison
    10. Homme et esprit

    Mythologie de création du monde

    La mythologie de création du monde coréenne, ou cosmologie, connaît des variations selon les sources mais peut généralement se retrouver dans une de ces trois catégories :

    1. la cosmologie totémique / chamanique
    2. la cosmologie taoïste (ces deux premières sont appelées les cosomologies pré-bouddhistes)
    3. la cosmologie à influence bouddhiste

    Cosmologie totémique / chamanique

    Les traditions totémiques et chamaniques sont peut-être les plus autochtones (coréennes) des cosmologies pre-littéraire en Corée et comprend de nombreuses références à la géographie locale, aux montagnes ou aux rivières par exemple. Les légendes totémiques et chamaniques de l'ancienne Corée font partie de la grande littérature orale (non écrite) que possédait le mudang (chaman) local. Le mudang était à la fois conteur et chaman et généralement les légendes comprenaient une tentative de justification des pouvoirs du mudang ou une explication de l'origine de tel ou tel clan.

    Connue également sous le nom de mythologie Mago 마고신화(麻姑神話), il s'agit en fait d'une des cosmologies coréennes les moins connues en grande partie à cause de l'émergence croissante du bouddhisme et du taoïsme à cette époque ainsi qu'à l'implantation d'un système patriarcal qui délaissa des légendes fortement orientées vers les déesses.

    La première mention de cette cosmologie se retrouve dans le Budoji (부도지), écrit pendant la période Silla.

    Recueil de mythologies pré-bouddhistes

    Très peu de mythologies pré-bouddhistes ont survécues, la grande majorité faisaient partie de la tradition orale et une partie importante ont aujourd'hui disparu du folklore.

    Il semblerait que d'un chaos initial le monde fut formé et une race de géants posa les étoiles dans le ciel et les sépara d'une eau profonde. Quand leur travail fut terminé ils tombèrent dans un sommeil éternel et leurs corps devinrent les îles et les montagnes.

    Le soleil et la lune

    Dans le monde d'avant le soleil et la lune, il y avait seulement les étoiles.

    C'était dans ces temps anciens que vivaient deux frère et sœur : Haesik le grand frère et Dalsoon la petite sœur. Leur mère était une pauvre paysanne qui vendait des gâteaux de riz pour gagner sa vie.

    Un jour la mère rentrait du village quand elle tomba sur un tigre perché sur une colline qui exigea d'elle un gâteau de riz pour lui laisser la vie sauve. Elle lui donna et le tigre s'en alla, mais seulement pour apparaître devant elle à la colline suivante; cette fois il lui demande deux gâteaux de riz. Elle lui donna les gâteaux, mais il revint encore à la troisième colline exigeant cette fois quatre gâteaux de riz. Quand elle n'eut plus de gâteau pour le nourrir, le tigre la menaça de la dévorer.

    La mère le supplia en lui disant qu'elle était veuve et mère de deux enfants. En entendant cela le tigre devint encore plus vicieux. Il dévora la mère et prit ses vêtements pour se déguiser. Il continua alors le chemin de la mère jusqu'à la maison où, il le savait, les enfants attendaient.

    À la maison les enfants s'inquiétaient du retard de leur mère. Haesik suggéra qu'ils ferment la porte quand il entendit une voix qui appelait du dehors. Dalsoon, la plus jeune, pensa que c'était leur mère, mais Haesik entendit que la voix était différente et sentit que quelque chose clochait. Le tigre les pressa d'ouvrir la porte, mais Haesik refusa fermement.

    N'abandonnant pas, le tigre utilisa de la poudre de riz qui restait des gâteaux et l'appliqua sur le dos de ses mains les rendant blanches. Quand il passa ses doigts par un trou dans la porte, Dalsoon fut convaincue que c'était leur mère et ouvrit immédiatement la porte. Le tigre se mit alors à leur poursuite jusqu'à ce que les enfants grimpent dans un arbre pour se mettre à l'abri.

    Quand le tigre trouva une hache dans la maison et qu'il commença à attaquer le tronc de l'abre, Dalsoon fit une prière demandant aux cieux d'envoyer une corde solide s'il devait être sauvés et une corde pourrie s'ils étaient condamnés. Une corde solide fut envoyée et les deux enfants grimpèrent jusqu'aux cieux.

    En voyant cela, le tigre fit la même demande mais la corde qu'il reçue était pourrie et il tomba dans un champ de millet. Son sang teinta le millet et c'est pour cela que l'on dit que la fane du millet est rouge.

    Aux cieux Haesik devint le soleil et Dalsoon devint la lune. Mais plus tard Dalsoon se plaignit parce qu'elle avait peur du noir et Haesik décida alors de prendre sa place pour que Dalsoon puisse devenir le soleil.


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  • La mythologie chinoise est connue grâce à des textes datant essentiellement de la dynastie Han. La plus importante source est le Shanhaijing « Livre des Monts et des Mers ». N’ayant guère plus de 2000 ans d’âge, ces écrits peuvent être considérés comme récents. De plus, ils ont été rédigés par des lettrés qui ont parfois réinterprété la mythologie conformément à leurs conceptions philosophiques. Ils ont ainsi transformé les plus importants dieux en des souverains vertueux ou mauvais ayant régné à une époque très ancienne.

    On peut cependant avoir une idée assez précise de ce qu’était la mythologie chinoise « originelle » en la comparant avec celles des autres peuples de l’Extrême-Orient. En étendant la comparaison à toute l’Eurasie, on s’aperçoit qu’une grande partie de cette mythologie est d’origine indo-européenne. Elle possède donc des ressemblances tout à fait frappantes avec la mythologie germanique, grecque ou celle des peuples slaves et scandinaves. Cela est dû à l'arrivée aux abords de la Chine d'un peuple indo-européen, les Tokhariens, il y a plus de 3000 ans. Les Chinois de l’Antiquité les appelaient les Rong-Chiens (Quan-Rong), le terme « Rong » étant appliqué à tous les barbares occidentaux.

    La création du monde

    La création du monde résulte de la mort d’un géant, Pangu. Son souffle devint le vent et les nuages, son œil gauche le soleil, son œil droit la lune, ses quatre membres les quatre « extrémités » du monde, son sang et ses humeurs le fleuve Jaune et le Yangzi Jiang, etc. Pangu est de toute évidence apparenté au géant Ymir de la mythologie nordique ou au Purusha de la mythologie indienne. Ce mythe serait tardivement arrivé en Chine, venu de l'Inde a travers le monde tibétain, qui était lui-même en contact avec le monde tokharien.

    Le ciel

    Parmi différentes conceptions du ciel, on en trouve une qui possède une analogie chez les Serbes : il y a neuf cieux séparés l’un de l’autre par une porte que gardent des tigres et des panthères et qui est commandée par l’un des portiers du Seigneur d’En-Haut, Shangdi. La conception serbe du ciel est connue sous une forme christianisée : Dieu a pourvu chacun des sept cieux d’une porte et placé devant elle un ange gardien.

    Les Trois Augustes

    Au début de leur histoire, les Chinois placent les Trois Augustes (voir Sanhuangwudi) : Fuxi, Nüwa et Shennong. Fuxi est encore appelé Taihao, le Suprême Eclat. Il passe pour avoir enseigné la chasse et la pêche aux hommes, et il élevait des animaux pour la cuisine. Il avait également un rôle d’entremetteur. Sa sœur et épouse, Nüwa, était une déesse de la fécondité : elle présidait aux mariages, comme Fuxi, et elle donnait des enfants. Shennong était un dieu agriculteur qui jouait également un rôle dans le commerce. Il a inventé la première charrue et il a créé les marchés. On lui attribue aussi la découverte des plantes médicinales.

    Les plus belles illustrations de Fuxi et Nüwa proviennent de tombes de la région de Tourfan, à l’ouest de la Chine. Elles sont datées du quatrième au huitième siècle de l'ère chrétienne, époque où cette région était tokharienne. Ces deux divinités ont des queues de serpent. Fuxi tient une équerre, symbole du ciel carré et masculin, et Nüwa tient un compas, symbole de la terre ronde et féminine. Chez les anciens Indo-Européens, le ciel était carré et la terre était ronde, alors que pour les Chinois, le ciel rond était posé sur la terre carrée. En outre, Fuxi et Nüwa sont accompagnés par deux soleils. Dans des tombes des Hittites datant d’il y a environ 4000 ans, on trouve des représentations similaires de deux jumeaux, garçon et fille, accompagnés par deux soleils. Ces jumeaux seraient ce que les textes hittites appellent le dieu Soleil du Ciel et la déesse Soleil de la Terre.

    Une comparaison approfondie des déesses Nüwa et Athéna montrent qu'elles sont presque identiques. Ainsi, on leur attribue l'invention d'instruments de musique à vent. Une légende peu connue fait d'Athéna une donneuse d'enfants et lui attribue l'épithète de "Mère". Elle était donc une déesse de la fécondité comme Nüwa. Cette dernière était qualifiée "d'impératrice divine" et, selon certains commentateurs chinois, elle était l'épouse de Yu le Grand, fondateur de la dynastie Xia. Athéna était étroitement liée à la royauté, ce qui explique sa complicité avec des souverains tels que Cadmos, fondateur de la cité de Thèbes, ou Ulysse. Nüwa était aussi qualifiée de "grand sage" alors qu'Athéna était connue pour sa sagesse. Nüwa aurait créé les hommes avec de la vase au bord d'un étang. Athéna n'aurait rien fait de tel, mais un mythe semblable existe tout de même dans la mythologie grecque: la création des hommes avec de l'argile par Prométhée.

    Selon un célèbre mythe chinois, une fille de Shennong du nom de Nüwa (où la syllabe wa est "orthographiée" de manière différente) se noya dans la mer Orientale alors qu'elle se promenait au bord du rivage. Elle se changea en un oiseau, le jingwei, qui ressemblait à un corbeau. D'après le Shuyi ji, ouvrage de la dynastie Tang, elle se serait plutôt noyée dans une rivière, or on connaît une certaine Fufei, dont le nom signifie "Epouse de Fuxi" et qui est donc identifiable à Nüwa, qui s'est noyée dans une rivière. On peut donc considérer que ces deux Nüwa sont identiques. Or selon une légende grecque racontée par Ovide, une fille de roi se promenait sur un rivage quand le dieu de la Mer essaya de la violer. Elle se changea en une corneille, oiseau voisin des corbeaux. Cette fille de roi était associée à Athéna, laquelle a été victime d'une tentative de viol commise par Héphaïstos, dieu à caractère maritime. On voit de la sorte la parenté des mythes chinois et grec.

    On pourrait objecter qu'Athéna n'est nullement la sœur-épouse d'un dieu semblable à Fuxi, lequel ne possède aucun équivalent dans la mythologie grecque. Cela s'explique par le fait qu'il avait un caractère sacerdotal (les textes chinois lui attribuent l'invention de la méthode de divination exposée dans le Yi King) et que chez les Grecs, il n'existait plus de classe de prêtres.

    Huangdi

    Les lettrés de la Chine ancienne se souvenaient que Huangdi, l’Empereur Jaune, était l’ancêtre mythique des Rong-Chiens. Les Chinois l’ont adopté et ont fait de lui le successeur des Trois Augustes. Ils le considèrent comme le fondateur de leur civilisation. Maître du Tonnerre, il avait une résidence au sommet du Kunlun, une montagne censée se situer au centre du monde où quatre fleuves prenaient leur source. On lui attribue parfois quatre têtes, avec lesquelles il pouvait surveiller les quatre points cardinaux en même temps. Il se déplaçait en char et son véritable nom, Xuanyuan, signifiait « brancard ». D’une très grande intelligence, il sut parler quelques jours après sa naissance, et il était magicien et devin. L’un de ses ministres aurait inventé l’écriture. Il était un guerrier, qui apprit « le maniement du bouclier et de la lance », d’après l’historien Sima Qian. Il savait aussi dompter les bêtes fauves. Les Chinois lui ont associé deux frères, Shentu et Yulei, qui tuaient les démons.

    Huangdi mena une lutte très dure contre Chiyou, présenté comme un fils, un petit-fils ou un ministre de Shennong. C’était un forgeron et un expert dans la fabrication des armes, qu’il aurait d’ailleurs inventées. Il a été vénéré comme un dieu de la Guerre. Huangdi utilisa contre Chiyou une armée de bêtes fauves. L’épisode le plus célèbre de la bataille est celui durant lequel Chiyou créa un brouillard épais. Le Prince du Vent, souvent associé à Huangdi, fabriqua une statue montée sur un char qui indiquait toujours le sud avec son bras droit ; elle permit aux troupes de Huangdi de s’orienter dans ce brouillard. Ensuite, Chiyou suscita un ouragan, avec des vents violents et des pluies torrentielles. Huangdi fit venir sa fille Ba, qui apportait la sécheresse. L’ouragan fut annihilé, mais Ba ne pouvant pas remonter au ciel, son père l’exila sur les territoires du Nord, qu’elle transforma en un désert. Les textes chinois situent fréquemment cette bataille en un lieu appelé Panquan, la "Source du Talus".

    Selon le Guizang, un ouvrage de la haute Antiquité connu seulement par des citations, Chiyou s’attaqua au Kongsang afin d’empêcher le soleil de se lever et de plonger la terre dans une obscurité éternelle. Le mythe du combat entre Huangdi et Chiyou trouve ainsi son équivalent chez les Slaves des Balkans. Ces derniers racontaient que le dieu du Tonnerre devait affronter chaque matin une créature en forme de dragon ou de serpent, qui voulait capturer le soleil et plonger le monde dans les ténèbres. Cette créature créait des brouillards épais et des intempéries destructrices. Il s’agit sûrement du mythe le plus important des Tokhariens, qui était lié à leur vénération du soleil levant. La mention du Kongsang s’explique par une sinisation de ce mythe, car pour les Indo-Européens, le soleil se levait à partir de la mer qui entourait la terre, et non à partir d’un arbre. Dans la mythologie indienne, Indra est le vainqueur d'un dragon qui cherche à retenir les eaux ou le soleil et qui crée du vent ou un épais brouillard.

    Comme le combat entre Huangdi et Chiyou est souvent situé près d'une source, il peut être rapproché du meurtre par Apollon du serpent Python, qui gardait une source sur le site de Delphes. Justement, une analyse approfondie des caractéristiques de Huangdi et d'Apollon montre que ces deux divinités étaient semblables. On peut également comparer Huangdi au dieu Lug des Celtes ou au dieu Wotan des Allemands. Lug s'est battu contre Balor et son armée de Fomoire, des créatures ne possédant qu'un œil, un bras et une unique jambe tordue. Chiyou était le chef des chimei, des démons des marais de montagne. Parmi ces derniers, se trouvaient des chui, des créatures à bras et jambe uniques. Dans le Shanhaijing, il est question de créatures à un œil ou à un bras et une jambe tordue. Lug, Apollon, Wotan ou Indra sont les héritiers d'une unique divinité proto-indo-européenne.

    Xiwangmu

    Une autre divinité, Xiwangmu, la Reine-Mère d’Occident, a toujours été associée aux territoires occidentaux, où vivaient les Tokhariens. C’était une déesse de la fécondité, à l’activité sexuelle intense. Elle était la gardienne des pêches d’immortalité. Elle régnait également sur les destinées humaines et sur l’ouest, qui était la terre des morts, et elle pouvait déclencher des épidémies. On peut la comparer à la déesse allemande Frija ou à la déesse scandinave Freyja. Toutes étaient probablement des hypostases de la Terre. Il semble également qu'elle ait été une forme de Nüwa, autre déesse de la fécondité, qui correspondait à la déesse Soleil de la Terre des Hittites. Toutes les deux avaient des liens avec les serpents; Xiwangmu comme Nüwa avait un rapport avec les instruments de musique à vent.

    L'archer Yi

    La ressemblance de l’archer Yi et du héros grec Héraclès a été remarquée depuis longtemps. Ils sont tous les deux des héros solitaires et tueurs de monstres. Comme Héraclès, Yi a exécuté un certain nombre de « travaux ». Comme Yi, Héraclès était un archer.


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  • Le bouddhisme Theravada.

    Le bouddhisme theravâda, en pāli « doctrine des Anciens », sanskrit sthaviravāda est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Myanmar, Laos, parties du Vietnam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine. Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou Vajrayâna.
    Comme son nom l’indique, il se veut l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme Hinayâna par le bouddhisme Mahâyâna apparu au début de l’ère chrétienne. Hinayâna et Theravâda sont des termes souvent employés l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du Theravâda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains mais retranscrites bien plus tard.

    La doctrine du Theravâda explique comment accéder soi-même à la délivrance en devenant un arahant (personne délivrée parce qu'elle a suivi la voie enseignée par le Bouddha sans bénéficier de l'omniscience), un bodhisatta (personne qui cherche absolument à devenir un bouddha pour enseigner en pratiquant les vertus dites pāramita) ou un sambuddha (« bouddha parfait », personne qui, possédant une compréhension parfaite des enseignements du Bouddha, accède à l'éveil et peut enseigner).

    Elle rejette catégoriquement l'idée d'un dieu créateur et tout puissant, ainsi que l'idée d'un salut obtenu par la seule dévotion et le culte des reliques.

    Bouddhisme Mahayana.

    Mahāyāna est un terme sanskrit signifiant « grand véhicule » Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère chrétienne dans l'Empire kouchan et dans le Nord de l’Inde, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient. Le Vajrayāna, sa forme tantrique, apparaît en Inde avant le IVe siècle, pénètre au Tibet entre le VIIe et le VIIIe siècle, puis en Mongolie, et, via la Chine où il laisse peu de traces, en Corée et au Japon à partir du VIIIe siècle.

    Rapport au Hīnayāna
    Le mahāyāna a très graduellement redéfini le bouddhisme d’origine, dont le theravāda actuel ou « doctrine des Anciens » est l’héritier, comme hīnayāna, « petit véhicule », terme un peu condescendant qui veut mettre en évidence le pouvoir salvateur limité à l'adepte lui-même de la pratique traditionnelle, en contraste avec l'idéal du bodhisattva prôné par le « grand véhicule », selon lequel l'adepte s'engage à délivrer, outre sa personne, tous les êtres.

    Le nouveau bouddhisme ne s’appuie pas seulement sur les écrits du Bouddha historique, mais aussi sur des textes postérieurs qu’il présente néanmoins comme dictés ou inspirés par Shākyamuni, et même d'autres bouddhas, ainsi que sur des exégèses et les écrits d'autres « maîtres ». Il ne rejette pas les écrits ou pratiques hīnayāna, mais prétend qu'ils correspondent aux besoins de pratiquants moins avancés.


    Bouddhisme Hinayana et Vajrayana.

    Hînayâna ou « Petit Véhicule », est un terme sanskrit couramment employé pour désigner le bouddhisme Theravâda et les écoles anciennes, bien que cet emploi soit parfois contesté, en particulier par les pratiquants du Theravâda.

    Le terme désignait à l’origine (Ier-IIe siècles) une perspective individuelle (par opposition à universelle) de la libération, et non un courant défini. Par la suite, il a été appliqué par les pratiquants du bouddhisme mahâyâna ou « Grand Véhicule » à tous les courants qui semblaient privilégier comme but de la pratique la libération individuelle plutôt que la libération universelle de tous les êtres, et dont le seul survivant actuel est le Theravâda. Ce terme peut parfois avoir une connotation péjorative, définissant le Hînayâna comme « égoïste » par rapport au Mahâyâna « altruiste ». Par ailleurs, la pertinence historique de son application au Theravâda a été critiquée.

    Pour ces raisons il est encore préférable d'appeler les écoles du salut individuel: véhicule des «Auditeurs», Shrāvakayāna, où auditeur désigne les moines et disciples qui ont reçu, écouté et mis en pratique les enseignements du Bouddha.

    Une autre étymologie fait des Shrāvakas des déclarants, c'est-à-dire qu'ils ont affirmé leur prise de refuge dans les Trois joyaux. On peut encore l'appeler voie des «Arhats» (pali: Arahant), les méritants qui ont accompli l'enseignement, qui ont radicalement vaincu et éliminé les illusions et passions, se sont extirpé du courant du Samsāra, et ont donc atteint le Nirvāna, l'idéal même de cette voie.

    Le Vajrayāna est une forme de bouddhisme ésotérique, nommée aussi bouddhisme tantrique, dont la compréhension nécessite la maîtrise du Mahāyāna et du Hīnayāna. Il contient des éléments qui l'apparente à l'Hindouisme et particulièrement au Shivaïsme de la région du Cachemire. Au Tibet, le Vajrayāna et le Bön, religion locale, se sont eux aussi influencés réciproquement.
    Son nom sanskrit signifie « véhicule », yāna, de vajra, c'est-à-dire à la fois de « diamant », indestructible et brillant comme l'ultime réalité, et de « foudre », destructrice de l’ignorance, et voie d'une rapidité fulgurante . On appelle aussi ce véhicule mantrayāna et tantrayāna, puisqu’il fait appel aux mantras et tantras; on trouve aussi le nom guhyayāna « véhicule secret » donc ésotérique, traduit en chinois par mìzōng et en japonais par mikkyo.


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  • Le taoïsme est à la fois une philosophie et une religion venue d'Asie. Au coeur des racines les plus profondes de la culture asiatique, le taoïsme est basé sur des textes comme le Dao De Jing. ( DAO, la manière, DE, puissance, JING, l'écriture) Ses pratiques auront une influence directe sur le reste du Moyen-Orient. Regroupant diverses croyances et pratiques, il est difficile de dire si le taoïsme est plus une philosophie qu'une religion. Cette pratique apparaît au 2ème siècle en Chine. La première école puritaine du taoïsme verra le jour sous le maître de l'époque des printemps et automnes Lao-Tseu.

    Il sera consacré comme étant le père de cette discipline. Au 12ème siècle, le taoïsme va subir une division. Il y aura d'un côté le taoïsme de Chuan-Chen et de l'autre, celui de Cheng-i. Pratiquée par non moins de 20 millions de fidèles, la doctrine taoïste fait partie des trois religions chinoises avec le boudhisme et la religion musulmane. Le taoïsme est fondé sur les principes de Lao-Tseu qui a vécu il y a environ 2 500 ans de cela. Il se subdivise en deux parties. D'une part, le taoïsme religieux qui s'accorde plus à des réflexions sur l'immortalité et, d'autre part, le taoïsme philosophique basé sur le principe de la raison suprême. L'absence d'action, le non être et le non agir, et le retour à l'origine des choses sont les deux axes prédominants dans cette discipline. Il fait également entrer en jeu les principes de yin et de yang.

    C'est l'idée d'une attraction mutuelle mais également d'un rejet mutuel. Le yin a pour caractéristiques la douceur, la féminité, les ténèbres entre autres, tandis que le yang, lui, est caractérisé par la masculinité, la montagne, ou l'activité parmi d'autres. Les pratiques comme le shiatsu, l'acupuncture ou le feng shui proviennent toutes du taoïsme. On peut dire que le taoïsme est la religion de la Chine profonde car il se réfère à des croyances très anciennes qui touchent les catégories les plus populaires de la Chine.

    Le taoïsme est une discipline qui prend avant tout conscience de l'individu, de sa vie spirituelle et de sa conscience. L'objectif de cette discipline reposant sur la recherche d'une harmonie avec la nature et l'univers. Le taoïsme est donc un ensemble de croyances et de pratiques centrées sur le concept de Tao (« Voie »). Ses racines plongent dans le chamanisme ancien. Le taoïsme originel ne fut point une religion mais bel et bien une science relevant de la métaphysique. Il est toujours difficile à l'heure actuelle de définir clairement ce qu'est le taoïsme aux vues des diverses données qui sont présentées. Le Tao possède une portée universelle mais il y a également le Te (« Puissance ») qui est le pouvoir propre à la nature de chaque chose ou de chaque être vivant. Cette quête philosophique séduit de plus en plus les Occidentaux.

    Le taoïsme est avant tout un mode de vie permettant à tous de revenir aux valeurs essentielles de la vie. L'homme doit se centrer sur lui-même afin de trouver un équilibre parfait entre l'harmonie et l'immortalité. Moralité, la pratique du taoïsme vise au respect du monde environnant et du respect de soi. Dans une société où l'Homme est trop souvent tourné vers l'individualisme, le taoïsme apporte une certaine idée de l'espérance sans limite...


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  • Le confucianisme est plutôt une morale politique qu'une religion. C'est en effet, une doctrine philosophique de la vie en société, qui tend à un maximum de justice sociale.
    Ses préceptes sont les suivants : le respect des traditions, l'exigence de tolérance et d'humanisme, la paix.

    Kongfuzi (son nom chinois) est né en 551 avant J-C dans la principauté de Lu. Après avoir passé de nombreuses années au service d'un ministre, Confucius décide de proposer ses conseils à d'autres seigneurs, mais il ne fait qu'errer de principauté en principauté avec son groupe de disciples.
    Finalement, il passe les trois dernières années de sa vie à écrire et à enseigner sa philosophie des relations sociales justes et harmonieuses. Il meurt en 479 avant J-C.


    Dans une société chinoise en décomposition, Confucius cherchait à restaurer l'ordre et la paix grâce au respect des traditions, de la légitimité du pouvoir et de la hiérarchie sociale.
    Selon Confucius, le prince est tenu de se comporter comme un homme de qualité, un sage (junzi) en montrant sans cesse l'exemple.
    Pour Confucius, il ne fait pas de doute que la vertu et la sagesse sont les qualités nécessaires d'un gouverneur : " si un homme sait se gouverner lui-même, quelle difficulté aura t-il à gouverner son Etat ? "
    Confucius propose ainsi une morale appliquée à la science politique qui se confond avec la science de la nature.

    Croyances :

    Confucius désirait revenir au mode de vie des anciens sages-rois de la dysnatie des Zhou car il croyait que ces gens avaient instauré un Âge-d’Or. Le principe de cet Âge d’Or est que le roi recevait le mandat céleste de maintenir l’ordre social. Par l’accomplissement de cet ordre moral, on parvenait à instaurer ce paradis terrestre. Ainsi pour revenir à ses temps mythiques, il fallait devenir un sage par les vertus fondamentales.

    Pratiques :

    Afin d’arriver à la sagesse, Confucius mis au point une pratique qui une fois en action devait faciliter l’atteinte de la sagesse. Il l’appela les vertus fondamentales. Ceux-ci consiste en le développement de la bienveillance et la qualité d’humanité (Ren) ; se comporter selon les règles rituelles et l’étiquette (Li) ; faire preuve de droiture et se conformer à l’obligation morale (Yi) ; d’avoir du discernement pour comprendre le dessein du ciel (Zhi) ; d’être digne de confiance et fidèle à soi et aux principes moraux (Xin) ; d’être loyal envers son chef, ses supérieurs et sa famille (Zhong) ; d’être respectueux et déférent envers ses aînés (Ying) ; de pratiquer la piété filiale (Xiao) et d’être consciencieux et altruiste (Shu). Ces vertus résument l’enseignement et dictent le comportement de chacun pour arriver à la sagesse. Dans la pratique du confucianisme, on remarque aussi quatre grands rituels. L’imposition du bonnet viril, le mariage, les funérailles et les sacrifices aux ancêtres. Ce dernier avait lieu au temple de la culture.

    Livres sacrés :

    Au cours de sa vie, Confucius aurait rassemblé et édité plusieurs ouvrages qui ont été considérés comme canoniques. Puis, au cours des siècles qui suivirent, d’autres textes se créèrent et se rajoutèrent à la collection. Ce sera à l’époque de la dynastie des Songs que le nombre de canons sera fixé à treize et parmi ceux-ci, Zhu Xi en choisira quatre qui lui sembleront former le noyau de l’enseignement. Il appellera cet ensemble « Les Quatre Livres » : Les Entretiens, Le Milieu Juste, La Grande Étude et Le Mengzi.



    Vers 371 et jusque 289 avant J-C, le philosophe Mengzi, dit Mencius, se penche sur les pensées confucianistes et y ajoute une dimension mystique. Pendant la dynastie des Han (206 avant J-C - 220 après J-C), le confucianisme est devenu la philosophie officielle de l'Etat.
    Il se transforme en une religion fondée sur une sorte de culte du héros et des ancêtres.


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