• La swatika et sa sa véritable symbolique

    Il est parfois des symboles mal compris, des histoires détournées, des légendes avilies par des personnes ou des groupes, pour servir des causes noires et terribles. Malheureusement, cela fait partie de l’histoire, de notre histoire, et il vaut mieux parfois en avoir connaissance et les affronter, plutôt que de se voiler la face et de choisir l’ignorance.

    Le svastika : symbole et représentation

    Le « Svastika, » ou « swastika » est un emprunt au sanskrit svastika (dérivé de su (« bien ») et de asti (« il est ») et signifiant : « qui conduit au bien-être ». La forme « savastika » désigne le svastika sénestrogyre. Le svastika est l’un des symboles les plus répandus et les plus anciens qui soient. Il consiste en une croix à branches coudées, rencontrée à toutes les époques et sur tous les continents, en usage en Inde de toute antiquité, répandu en Chine par le bouddhisme, présent dans la Grèce ancienne sous la figure de Prométhée (qui dérobe une parcelle de feu à la roue du Soleil et l’apporte aux hommes) et dans d’autres civilisations. Si les branches sont orientées vers la droite, le svastika est dit dextrogyre, si elles sont tournées vers la gauche, il est dit sénestrogyre.
    Le terme « croix gammée » (allusion aux 4 branches, qui ont chacune la forme de la lettre grecque gamma majuscule) vient du grec « gammadion ». Les Grecs qualifiaient aussi le svastika de « tétrascèle » (quatre jambes).

    Signe favorable, symbole de paix et de bonheur, le svastika s’est répandu en Europe, aux Amériques, en Extrême-Orient et notamment en Inde, où il garde toujours son sens bénéfique. On le retrouve de l’Extrême Asie à l’Amérique, en passant par la Mongolie, l’Inde, l’Europe et l’Afrique. Il fut notamment familier aux Scythes, aux Sarmates, aux Celtes, aux Etrusques, aux Grecs.

    On le rencontre à peu prés partout, et parfois dans des endroits ou on ne s’y attend pas : chez les Sumériens (5000 av. J.-C.) sur des pièces de monnaie ; sur des poteries de la culture Vinca de Transylvanie (5 000 ans av. J.-C. ) dans les fouilles du site de Troie ; sur des poteries de Sintashta au Sud de l’Oural (2 000 ans av. J.-C.) sur des ceintures de bronze dans des tumulus en Allemagne et en Autriche ; sur des fresques de Pompéi ; en Bretagne française où il coexiste avec la triskell ; sur des pierres runiques en Suède et au Danemark ; en Espagne, sur un détail du tympan de la grande mosquée de Cordoue ; chez les Maoris de Nouvelle-Zélande ; sur 1’Ile de Pâques ; en Amérique précolombienne, en particulier dans les temples mayas .

    Bref, la liste est loin d’être exhaustive, et bien entendu, on le retrouve sur le tympan de nombreux monastères bouddhistes, taoïstes ou hindouistes dans la partie asiatique du monde. Symbole universel, on peut même le retrouver dans l’arcane X du jeu de tarot, sous la représentation de la « ruota », la roue de la fortune, ici aussi symbole de joie, de bonheur et de prospérité.

    Sa symbolique

    Quelle qu’en soit sa complexité symbolique, le svastika, par son graphisme même, indique manifestement un mouvement de rotation autour d’un centre immobile, qui peut être le moi, où le pôle où encore l’axe terrestre. Il est donc symbole d’action, de cycle et de régénération perpétuelle. C’est en ce sens qu’il a souvent accompagné l’image des sauveurs de l’humanité. Les Christs romans sont souvent conçus autour d’une spirale ou d’un svastika symbolisant le tourbillon de la Création et le Bouddha y est souvent associé, car il figure la Roue de la Loi (Dharmachakra) tournant autour de son centre immuable, centre qui représente souvent Agni (le Feu).

    Le svastika est également l’image du développement en puissance de la Réalité ou de l’Univers :
    Développement de l’univers créé, développement d’une réalité humaine, il exprimera l’extrême développement d’un pouvoir séculier, ce qui explique ses attributions historiques, de Charlemagne à Hitler.Ici intervient le sens de sa giration : qu’il s’agisse du sens direct astronomique, cosmique et donc lié au transcendant (c’est le svastika sénestrogyre - ou sauvastika - de Charlemagne) ou du sens inverse, celui des aiguilles d’une montre, voulant placer l’infinitude et le sacré dans le temporel et le profane (c’est le svastika dextrogyre hitlérien). Certaines interprétations font du svastika dextrogyre un symbole de l’énergie masculine, du svastika sénestrogyre celui de l’énergie féminine associée à la magie noire et aux influences négatives.
    Le svastika dextrogyre, imitant par la rotation de ses branches la course quotidienne apparente du Soleil, est particulièrement utilisé par des civilisations non indo-européennes, notamment en Amérique du nord et dans le monde méditerranéen ; le svastika sénestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit et les pratiques magiques.

    Les hindous et les jaïns, qui utilisent le svastika pour marquer les pages de leurs livres de comptes, le seuil de leurs maisons, leurs portes et leurs offrandes, font une nette distinction entre le svastika sénestrogyre et le svastika dextrogyre. Ce dernier est lié au dieu solaire Surya, mais également, en tant que symbole guerrier, au dieu Indra. Le svastika sénestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit, la déesse Kâlî et les pratiques magiques. Le svastika des hindous, des bouddhistes et des jaïns est l’emblème du septième tirthamkara : ses quatre branches sont supposées rappeler au croyant les quatre niveaux de l’existence, c’est-à-dire les quatre domaines dans lesquels l’homme peut renaître : le monde animal ou végétal, l’enfer, la terre, le monde de l’esprit. Il est aussi la combinaison des principes mâle et femelle, du soleil et de la lune. Au Tibet, le sigle de la secte des Bonnets Jaunes est un svastika dextrogyre, celui de la secte des Bonnets Rouges un svastika sénestrogyre.
    Pris dans son acception spirituelle, le svastika remplace parfois purement et simplement la roue dans l’iconographie hindoue, par exemple comme emblème des Nagas. Mais il est aussi l’emblème de Ganesh, divinité de la connaissance.

    Pour les Nordiques, le svastika est une Croix Solaire. Les quatre pointes symbolisent le Lever, le Zénith, le Couchant et la Nuit mais aussi le Printemps, l’Eté, l’Automne et l’Hiver, et enfin les étoiles d’Aldébaran, de Regulus, d’Antarès et de Fomalhaut assimilées aux quatre saisons.


    Les Scandinaves et les anciennes tribus germaniques appelaient le svastika « marteau de Thor » ou « croix de Thor ». Les Allemands le désignent par le terme de « Hakenkreuz » (croix ansée) ; les Lettons par celui de « perkonkrusts » (croix de Perkons ou Perkunas : le dieu du tonnerre). Le dieu slave Perun était parfois symbolisé par un double svastika appelé « kolovrat ».
    Au début du scoutisme, le svastika était décerné à ceux qui avaient rendu service au mouvement. Il fut retiré en 1935 à cause de son utilisation par le parti nazi.


  • Commentaires

    1
    Bertrand
    Jeudi 27 Décembre 2012 à 19:31
    Les "bonnets rouges " comme les "bonnets jaunes" utilisent les deux formes de svastika.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :