• Wicca - mythe des origines


    Note préliminaire :
    Comme l'indique le titre, il s'agit là d'un mythe, globalement basé sur les théories de Margaret Murray. Les quelques faits historiques sur lesquels ce mythe tente de baser sa légitimité se situent au niveau des événements récents. Il s'agit là d'un des textes pseudo-historiques que l'on rencontre bien souvent, hélas, comme si la Wicca avait besoin de se justifier historiquement ! Il faut savoir que certaines traditions prennent ce mythe au pied de la lettre et le présentent comme une réalité historique, contribuant par là au discrédit qui est jeté sur la Wicca. Personnellement, je pense qu'il faut rendre à Gardner la naissance de la Wicca, même s'il s'est inspiré de traditions plus anciennes qui elles-mêmes se sont inspirées de... etc. Mais de là à affirmer que la Wicca vient en droite ligne de la (sic) religion préhistorique, il y a un pas et un grand ! En effet, c'est d'une part passer outre la réalité historique - car j'ai un peu du mal à croire à une ou deux religions uniques (celle de la Déesse d'un côté et celle du Dieu de l'autre, comme mentionné dans ce texte) à cette époque là  - mais d'autre part, c'est simplifier les travaux existantsau point de les dénaturer. Dans quel but ? A mon avis, celui de donner à un courant spirituel moderne un pseudo passé, parce que "ça fait bien" ou parce que ça permet de placer l'origine de la Wicca avant celle du christianisme, pour pouvoir dire : "Regardez, c'est la vraie religion car elle existait avant !" De quoi grincer des dents…

     

    ... Il était une fois ...

     

    Les deux peuples

    Selon le mythe, lors de la fonte des glaces, la grande tribu humaine se divisa en deux. La première partie (les Indo-européens) s'en alla vers le Nord afin de continuer à vivre de la chasse. La seconde partie (les Alpino-méditerranéens) resta sur place et préféra développer un nouveau mode de subsistance : l'agriculture.
    Vivant de la terre, ce peuple développa une spiritualité de la fertilité, axée autour de la Grande Déesse, maîtresse de toute vie, et de son fils-amant, le Dieu Cornu, porteur de la semence solaire et maître de la sève de vie. De ce fait, ces sociétés devinrent matriarcales. Le clergé, composé majoritairement de femmes (treize membres pour chaque tribu), fit élever des pierres pour marquer les lieux de culte, où on célébrait le passage des saisons et des pleines lunes, car on avait remarqué leur similitude avec les moments propices à l'agriculture et les menstruations féminines.
    Afin d'assurer la fertilité de la terre, les prêtresses élisaient un Roi Sacré, représentant le Grand Cornu, dont le rôle était d'assurer la paix et la richesse de ses terres, et qui devait être sacrifié au bout d'un certain nombre d'années. Ce sacrifice était censé nourrir la terre et, toujours dans la logique de la fertilité, permettre au Roi Sacré de transmettre sa force vitale à un nouveau roi.

    Vivant de la chasse, les Indo-européens développèrent une toute autre société, hiérarchisée et hautement organisée. Dans ces rapports de dominants et de dominés, cette société devint patriarcale. Les femmes furent donc rabaissées au rang de simples gardiennes du foyer, ne possédant qu'une simple valeur de reproductrices. Ils développèrent des dieux archétypaux rattachés à un symbolisme naturel, et le temps passant, les chasseurs se firent éleveurs. Le temps passa encore, les tribus et les troupeaux se multiplièrent et le besoin de verts pâturages devenant une nécessité, ils descendirent vers le sud, déclarant la guerre aux peuples de la Déesse Mère.

    La Guerre

    La chasse nécessitant des armes efficaces, les Indo-européens étaient passés maîtres dans l'art de leur fabrication, et l'art de la chasse évolua en art de la guerre. Leur armement leur permit de soumettre les peuples de la Déesse. Mais ils ne parvinrent pas à faire disparaître totalement sa spiritualité. Les agriculteurs continuèrent leur culte de la fertilité et leurs anciennes prêtresses et prêtres devinrent guérisseurs, rebouteux, sages-femmes, bref, les sorcières et sorciers des villages.

    Clandestinité et Inquisition

    Les peuples se succédèrent, mais l'Ancienne Religion, dans la clandestinité, survécut. Lorsque la nuit tombait, les adeptes du culte de la fertilité se réunissaient près des anciennes pierres, au sommet des montagnes et autour des arbres sacrés, afin de prier la Déesse Mère et le Cornu. Discrètement mais sûrement, l'Ancienne Religion était toujours vivante. Puis, vint le Christianisme.
    Au début de l'histoire du culte du Christ, l'Ancienne Religion vécut sans ennui, car le christianisme était avant tout une affaire urbaine. La nouvelle religion existait dans les campagnes, mais elle n'était qu'un monothéisme de surface, les pratiques magiques et les anciens dieux fusionnant avec la foi en un dieu unique. La Vierge Marie n'était qu'une personnification de la Déesse et son fils le Christ, un Roi Sacré de plus (ce dernier naquit lui aussi d'une vierge et fut sacrifié pour le bien de tous).
    Mais le pouvoir de l'Eglise devint proportionnel à ses puissantes ambitions, et puisqu'il n'y avait qu'un dieu, les autres étaient faux et devaient disparaître. Le mal était donc sur Terre et il fallait l'annihiler par tous les moyens. Certains dieux acceptables devinrent des saints, les autres devinrent des démons. Le Dieu Cornu, bien trop sexuel et bon vivant, devint Satan et les adeptes de son culte devinrent des sorcières et sorciers qui "se réunissaient autour de lui pour lui rendre un culte diabolique, sacrifier des enfants, s'adonner à la débauche et à la luxure, ne désirant qu'une chose : la chute de l'Eglise et le règne absolu du mal."
    Face à cette menace "diabolique", l'Eglise forma La Sainte Inquisition, guidée par un saint manuel : Le Marteau des Sorcières. Ainsi vint la seconde guerre contre l'Ancienne Religion, époque que l'on nomme le Temps des Bûchers. Les adeptes de l'Ancienne Religion durent renforcer leur clandestinité. Petit à petit, le culte devint un héritage familial, et les sorcières et sorciers n'initièrent que très peu de personnes en dehors de ceux de leur sang.

     

    La Résurgence

    Le temps continua de passer et les sorcières ne devinrent plus qu'une rumeur. Les adeptes de l'Ancienne Religion n'étaient plus persécutés car bien cachés, mais les sorcières elles-mêmes perdaient la majorité de leurs croyances et de leurs traditions, s'adonnant à des rites et à des pratiques dont elles oubliaient la signification première.


  • Commentaires

    1
    wolfheart973
    Lundi 19 Novembre 2012 à 14:26
    Bonjour,
    Cette histoire du mythe des origines est très intéressante et plaisante. J'ai également apprécié l'introduction.
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