• Un mot, un dessin : labyrinthe


    Un mot pour le dire et un dessin pour le lire

    A présent, tentons de comprendre le terme ‘labyrinthe’. D’après les dictionnaires étymologiques (Larousse 1971), ce mot ainsi orthographié apparaît seulement en 1480 (Caumont) et, curieusement, l’origine proviendrait du latin ancien ‘labyrinthus’ venant du grec ‘labyrinthos’ : ‘Palais des Haches’. Les linguistiques lui donneraient ses origines en Asie Mineure, il y aurait 4000 ans, de ‘Labra’ (mine ou caverne), et d’ ‘inthos’ (jeux pour enfant), ce qui donnerait ‘petit jeu de caverne’. Faut-il également accepter une déformation ésotérique ancienne des ‘petits mystères souterrains’, ce qui expliquerait la mémoire restée fidèlement ancrée rituellement à des sites profondément magiques. Mémoire de reconnaissance aussi puisque le labyrinthe, sur un plan défensif, était protection guerrière et donnera son sens au mot ‘chicane’ : système orchestré pour causer du retard et des difficultés dans la progression de l’ennemi. Même en ce cas, le terme ‘défensif’ suggère qu’il y a ‘quelque chose de précieux’ à protéger, que ce soit matériellement, spirituellement, contre toutes formes d’attaques… y compris les plus maléfiques.

    Quoi qu’il en soit, le système de tracés du labyrinthe fait forcément appel à un niveau d’intelligence, de réflexions métaphysiques indéniables. Albertin Fonsbatel, dans ses travaux (1875), supposait que nos ancêtres connaissaient les ‘dessins’ du cerveau, ne serait-ce qu’à l’occasion d’accidents ou trépanations rituelles. Fonsbatel ajoute que l’homme, admettant très tôt la tête comme siège de la pensée, pouvait souhaiter donner à des supports chtoniens un ‘esprit’, sous forme de tracés méandreux, s’apparentant au sien… avec lequel il pourrait entrer en communication, et au delà avec les divinités de la terre et de l’univers visible et invisible. On ne fera pas mieux avec les labyrinthes des cathédrales!

    L’étrange rumeur ‘sonnante’ du labyrinthe

    Cette communication pourrait être amplifiée par une similitude anatomique avec l’oreille. Ce serait une hypothèse retenue par certains chercheurs scientifiques reconnus, tels Matheus Corre et Dan Seper, qui identifièrent une ‘tonalité’ particulière du sol des labyrinthes médiévaux existants. Ils observèrent que le dallage du circuit rendait d’abord un son différent du pavage environnant, ensuite la ‘résonance’ se modifiait en se déplaçant vers le centre. Au cœur même du parcours la fréquence passe en ‘infra’ et ‘ultra’. Enfin le plus curieux: le retour du périple, pourtant sur le même cheminement, déclenche une fréquence sonore différente de celle de ‘l’aller’!…

    On note que leurs travaux, d’un registre purement scientifique, feront l’objet de commentaires laconiques et très embarrassés, car aucune explication rationnelle ne pourra expliquer le résultat analytique des sondes enregistreuses fournies par des laboratoires excluant toute approche fantaisiste. Le rapport restera au stade d’une étude sans diffusion, ce qui est regrettable. Sur un plan plus symbolique, on retient l’importance, accordée par toutes les civilisations, au son, à la parole et au chant. Le son primordial fut reconnu comme lien ‘essentiel’ entre le créateur et sa créature. Si le labyrinthe symbolisait une ‘intelligence divine’, il devenait indispensable que quelques uns soient à vocation oraculaire, figurant l’écho de la pensée à l’identique des graphismes dans les lieux sacrés où la parole prend tout son sens divin.


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