• Qu'est-ce que la magie ?


    Magie
    , un mot qui réfère au merveilleux, au mystère et à l'extraordinaire pour le commun des mortels.

    Aujourd'hui encore (et nous pourrions dire plus que jamais), sa puissance évocatrice reste intacte. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater le succès remporté par toutes les oeuvres qui en font usage à travers le cinéma, la littérature, les jeux ou tout simplement les contes pour enfants que l'on continue à transmettre oralement à la plus grande joie des tout petits ("Harry Potter"," le Seigneur des Anneaux", "Merlin l'enchanteur", les contes de Grimm ou encore à un degré différent, "la guerre des étoiles" et autres "Matrix" pour ne citer que les plus connus).

    Quel étonnant paradoxe dans une société rationnaliste comme la nôtre ! Ce renouveau du "fait" magique est-il en rapport avec un simple phénomène de mode savamment orchestré ou exprime-t-il au contraire l'émergence d'une quête intérieure plus profonde dont beaucoup manifeste le besoin, déçu ou insatisfait des réponses toutes faites apportées par les différents courants religieux ?

    Un fait est néanmoins certain : toute l'histoire de l'Humanité témoigne de l'omniprésence de la magie. Tantôt dépouillée, voire rudimentaire, tantôt sophistiquée, elle a toujours occupée une place de choix dans la conscience des hommes et leur culture sociale.

    Il ne s'agit sans doute pas là que d'une simple coïncidence ou encore d'une naïveté exagérée commune à toutes les civilisations qui nous ont précédées. Un jugement aussi hâtif, du haut de nos deux siècles de matérialisme et d'apparente victoire sur les forces de la nature, serait d'une prétention sans nom.

    Si les évocations, les charmes, les sortilèges, les enchantements et autres philtres aux pouvoirs magiques ont tendance à faire sourire l'homme de raison du XXème siècle (et déjà du XXIème), ceci est en grande partie du à la méconnaissance des référentiels culturels de l'époque et au sens même des mots et symboles utilisés par nos prédécesseurs pour "matérialiser" l'acte magique.

    Qu'est donc un acte magique ?
    Selon la conception rationnelle, la magie est l'art de soumettre à sa volonté des puissances supérieures au moyen de procédés mystérieux. Quelles sont ces puissances supérieures et ces procédés mystérieux, là est évidemment toute la question.

    Pour l'heure, disons simplement que l'élan vital de l'homme, c'est-à-dire son instinct en relation avec sa propre survie et son existence, change de valeur au cours de son évolution. Avec la maturité progressive de sa conscience, cet élan vital donnera ainsi naissance à une volonté propre et indépendante qui, tout naturellement, distinguera et personnalisera tout ce qui est extérieur à elle-même.

    Pour illustrer ce processus bien connu dans les mécanismes de la pensée animique, il suffit de voir les comportements que nous adoptons lorsque, par exemple, nous nous heurtons par mégarde contre un table ou une chaise. La douleur passée, nous châtirons l'objet en question par une volée de jurons ou un simple commentaire qui, tout à coup, de notre point de vue, le personnalisera en lui attribuant la faute. A notre insu, nous accomplissons là un acte magique en donnant vie pour un instant à cet objet.

    A l'instar de cet exemple anecdotique, la magie s'appuie sur ce principe de base connu sous le terme de "pensée participante" ou encore stade prélogique.

    La particularité de la pensée participante est l'acquisition d'une connaissance plus profonde du monde extérieur que celle obtenue exclusivement par la pensée rationnelle.

    Il est ici question de vécu et pas simplement de description. De cela découle une autre vision du monde à la fois empirique (parce que unique à chaque individu) et cumulative (parce que oralement transmissible et mémorisable). Cette conception échappe bien évidemment à la raison. Elle n'en demeure pas moins efficiente, voire efficace.

    Peuvent désormais naître ou renaître formes et symboles, puissances supérieures, génies et démons qui caractérisent  la pensée magique et servent de support à l'acte magique.

    Pour passer ensuite du virtuel au réel, c'est à ce dernier (l'acte magique) qu'il revient d'opérer la transformation selon un processus nécessitant :
    1 / - la connaissance (avoir soi-même éprouvé les forces auxquelles il est fait appel)
    2 / - l'intention (avoir su maîtriser ces forces pour les canalyser dans un but précis)
    3 / - et enfin la formule, (c'est-à-dire le mode opératoire qui permettra la mise en action des deux précédents points)

    Si tant est que l'on accorde quelque crédit à la magie, celle-ci a toujours été et sera toujours neutre. Car de même qu'il n'existe pas de chimie noire ou de chimie blanche, il ne peut exister de magie blanche ou noire. C'est uniquement son emploi qui peut l'orienter dans un sens ou un autre selon la volonté de l'opérant qui en portera l'entière responsabilité.


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