• Les revenants : qui sont-ils dans les croyances occidentales ?

    Les revenants proprement dits se distinguent nettement des fantômes : êtres de chair, dotés de la parole et de moyens d'actions, ils sont souvent nuisibles et dangereux.

    Le frappeur:
    Le frappeur est un défunt malfaisant qui se manifeste la nuit en venant frapper à votre porte. Lorsque vous ouvrez, il vous inflige une blessure invisible et mortelle ou bien il vous rend fou. Certains affirment que cela n'arrive que si on lui parle. Cet individu semble en fait recruter de nouveaux morts pour la communauté de l'au-delà car les croyances du temps jadis nous enseignent que les défunts se regroupent et forment des bandes menées par le mort le plus ancien, par exemple le premier disparu lors d'une épidémie.

    Le vampire :
    Chacun connaît, et évite bien sur, ce suceur de sang qui se glisse la nuit près des dormeurs et regagne sa bière au point du jour.Il est la manifestation des esprits impurs des morts. Certaines catégories de gens deviennent des vampires après leur mort : c'est le cas des loups-garous, des magiciens, des sorcières, des pêcheurs et des impies.
    Le meilleur moyen de mettre fin à ses méfaits est de le clouer dans sa tombe avec un pieu de bois de tremble ou de frêne et de procéder à une bénédiction de la sépulture. Mais, comme la plupart des revenants, les vampires sont coriaces et il faut souvent les incinérer.

    L'appesart :
    Jusqu'au XIXe siècle, une croyance européenne parle d'un « esprit » qui se jette sur les hommes passant en certains lieux - cimetières, carrefours, chapelles abandonnées, forêt, marais - et se juchent sur leur dos. Lorsque ces vivants rentrent chez eux, l'appesart les abandonne dans un grand état de faiblesse, à deux doigts de trépasser, comme si un vampire avait aspiré leur substance vitale. Selon toute vraisemblance, il s'agit d'un pur produit de la peur de ce que l'on appelait jadis « les lieux incertains » (loca incerta), forêts refuge des âmes en peine, sépultures inconnues sur lesquelles on a marché par inadvertance, etc.

    L'appeleur :
    L'appeleur est un revenant qui quitte sa tombe, revient dans le village toutes les nuits et appelle un habitant par son nom. Le seul moyen de mettre fin à ses errances mortifères est de l'exhumer, de le décapiter avec une bêche et, si cela ne suffit pas, de brûler son corps puis de jeter ses cendres dans une eau courante.

    Le mâcheur :
    Très célèbre au XVIIe siècle, le mâcheur (manducator) est une sorte de mort affamé. De sa tombe sort un bruit de mastication qui entraîne de nouveaux décès dans sa famille ou dans son village, et même parfois parmi le bétail. Quand on ouvre cette tombe, on découvre qu'il a dévoré ses mains ou qu'il est en train d'avaler son linceul. Pour s'en débarrasser, soit on procède comme avec l'appeleur, soit on place une motte de terre dans sa bouche ; on peut aussi lui lier la mâchoire ou le replacer dans le tombeau face contre terre afin qu'il se procure une nourriture de substitution. Des protocoles officiels d'exhumation datant des XVIIe et XVIIIe siècles décrivent ces mesures avec précision et même la révolte du cadavre qui s'agite et crie !

    Le visiteur :
    Il s'agit d'un mort qui ne réussit pas à se faire à son nouvel état car il n'a pu rompre les liens qui l'attachaient à son ancienne vie. Il n'est pas dangereux et la cause de son retour semble être l'amour qu'il porte aux siens. A intervalles réguliers, pendant l'hiver, il revient chez lui, mange et boit, se chauffe auprès de l'âtre, peut même avoir des rapports sexuels avec sa femme, voire reprendre pour un temps la vie commune.

    Formes non humaines :
    Dans les croyances populaires, les revenants ne possèdent pas forcément une forme humaine. Ils peuvent se métamorphoser en animaux. Dès le XVe siècle, les bêtes évoquées sont, par ordre de fréquence, le cheval, le chien, la chèvre, le corbeau et le porc. Dans certaines traditions concernant la « chasse infernale » (un cortège de revenants qui passe sur Terre à certaines dates) comme la Mesnie Hellequin dans la France du Moyen Age, il est expressément dit que les chiens sont les âmes d'enfants morts sans baptême.


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