• Les origines de l'astrologie


    C'est aux environs de 6 000 avant notre ère, soit il y a 8 000 ans, que des peuples, sans doute venus par la mer ou d'au-delà des mers (d'où leur nom de Sumériens), s'installent dans une région qui correspond à l'Irak actuel. Grâce à l'irrigation, à des prouesses d'imagination, à des inventions géniales, mais surtout à des efforts acharnés dont on peut difficilement estimer l'ampleur de nos jours, ils parviennent à transformer un désert en terre fertile, en exploitant les eaux du Tigre et de l'Euphrate, posant ainsi les fondements d'une civilisation qui va devenir le berceau culturel de l'Occident.

    La Mésopotamie, cette "terre entre les deux rivières", est un des présumés "berceaux" de la civilisation, avec l'Égypte, la Chine et la Vallée de l'Indus. Elle semble être l'un des plus vieux de ces berceaux. Des signes montrent une civilisation urbaine qui remonterait aussi loin que 4000 ans avant notre ère. Le premier peuple de cette région était connu sous le nom des Ubaidiens. Nous ne connaissons à peu près rien d'eux, sauf qu'à une époque très ancienne, un autre peuple s'est installé dans la région et les membres des deux peuples ont commencé à se marier entre eux. Il s'agissait des Sumériens, qui furent bientôt dominants et dont la langue a remplacé la langue des Ubaidiens. Les Sumériens inventèrent la plus vieille forme d'écriture connue, les cunéiformes.

    Plus tard, les peuples sémites ont commencé eux aussi à s'installer dans la région. Le premier de ceux-ci était les Akkadiens, concentrés autour de leur ville d'Akkad.

    Vers environ 2330 avant notre ère, Sargon d'Akkad a conquis les Sumériens et constitué le premier de plusieurs empires sémites qui allaient dominer non seulement la Mésopotamie, mais également la côte méditerranéenne et, éventuellement, l'Égypte elle-même.


    L'empire akkadien est tombé vers 2218 avant notre ère. Ensuite, divers peuples, sémites et autres, ont lutté pour le contrôle de la région.

    Plus tard, au cours du second millénaire avant notre ère, deux peuples ont commencé à assumer le contrôle, les Babyloniens au sud, qui avaient dominé la culture pendant plusieurs siècles, et les Assyriens au nord.

    Au début, l'astrologie de la Mésopotamie ressemblait beaucoup à celle des autres cultures, soit une simple observation des cieux pour y déceler des signes qui pourraient affecter le royaume. Ces signes étaient souvent des phénomènes météorologiques mêlés à de réels phénomènes astronomiques. Les Mésopotamiens ont été différents en ce sens qu'ils ont commencé tôt à faire des observations systématiques de ces phénomènes en vue de trouver des motifs réguliers dans les cieux qui pourraient correspondre à des événements humains.
    Selon Van der Waerden (Science Awakening, Vol. II, Oxford Univ.Press), les textes astronomiques les plus anciens connus en Mésopotamie sont de la vieille période babylonienne, soit à peu près de l'époque d'Hammourabi.

    Les connaissances les plus complètes étaient contenues dans une compilation qu'on appelait Enuma Any Enlil. Elles ont été rassemblées à une certaine époque au cours du second millénaire avant notre ère. Une autre collection de signes constitue une œuvre importante dont la date est extrêmement controversée, les Tables de Vénus de Ammizaduga. La collection consiste en observations systématiques des phases de Vénus, combinées à leur signification, les significations étant clairement fondées sur des observations antérieures.

    Les Mésopotamiens semblent avoir été les seuls à attacher de l'importance aux étoiles et aux planètes comme premiers indicateurs de la volonté divine. C'est là la raison probable des études qui ont mené à l'astrologie. Au cours des siècles suivants, les Mésopotamiens, surtout les Babyloniens, ont continué d'observer les phénomènes et d'en compiler des listes, et sont arrivés au point où, en se fondant sur leurs observations des cycles récurrents des planètes, ils pouvaient estimer avec une précision raisonnable la position des planètes pour n'importe quel moment dans l'avenir.

    Le type de zodiaque utilisé par les Mésopotamiens est une question intéressante qui suscite beaucoup de controverse. Dans leurs premiers textes, ils ont tout simplement enregistré les planètes comme étant à tant de degrés d'une étoile.
    Il s'agit là d'une observation sidérale factuelle, mais ce n'est pas un zodiaque! Un zodiaque a besoin d'un cadre de référence, d'un point sur le cercle à partir duquel les mesures sont prises. De plus, un zodiaque possède normalement un nombre fixe de divisions régulières, tel les douze signes des zodiaques modernes, les 27 maisons du zodiaque lunaire hindou, etc.

    Van der Waerden soutient que l'évolution de l'astrologie a traversé trois phases. La première consiste en la tradition des signes que nous venons de décrire. La deuxième s'approche beaucoup de la première, mais possède un zodiaque moderne, soit 12 signes de 30 degrés. Il n'existe aucun horoscope personnel à cette époque, mais on accorde beaucoup d'attention aux transits de Jupiter au rythme d'environ un signe par année. De là vient la pratique clairement chinoise d'attribuer chaque année à un signe du zodiaque et, plus tard, probablement aussi le système des projections annuelles en astrologie horoscopique.

    La troisième phase est l'astrologie horoscopique. Diverses sources anciennes mentionnent les Chaldéens, qui ont fait la carte du ciel de plusieurs personnes.

    On a trouvé plusieurs cartes du ciel écrites en cunéiformes. La plupart remontent à l'ère helléniste, mais la plus vieille a été datée par A. Sachs et remonterait au 29 avril 410 avant notre ère.

    Bien que les historiens académiques n'aient pas découvert beaucoup d'informations concrètes sur l'évolution de l'astrologie après les premières cartes babyloniennes, de nombreuses sources indiquent l'origine de ces premiers textes. Plusieurs de ces vieux textes existent en grec. Selon ces textes, la naissance de l'astrologie telle que nous la connaissons est survenue en Égypte.

    L'Égypte pharaonique s'intéressait beaucoup à l'astronomie. Les signes sont trop nombreux pour être mentionnés. Il s'agissait toutefois d'une sorte d'astronomie qui tenait compte des étoiles plutôt que des planètes. Les Égyptiens avaient maîtrisé l'art d'orienter leurs édifices, leurs temples et, en particulier, leurs pyramides aux étoiles fixes, semble-t-il dans le but de créer une symétrie entre les structures terrestres et les étoiles auxquelles elles étaient associées. Ils avaient l'habileté de mesurer et d'aligner les édifices aux étoiles avec une précision étonnante, souvent à quelques minutes d'arc de l'alignement parfait. Ils ne semblaient pas cependant avoir quelque théorie planétaire que ce soit, ni ne possédaient-ils les bonnes techniques mathématiques.

    Les Mésopotamiens ont hérité du système numérique sexagésimal des Sumériens, un système de numérotation positionnelle, tout comme notre système décimal moderne. Ce système a permis aux Mésopotamiens de faire des calculs complexes qui auraient été difficiles avec tout autre système ancien de notation numérique. Les autres peuples anciens ont rendu au système de notation mésopotamien le plus grand des hommages. Ils l'ont utilisé pour procéder à leurs propres calculs. Les Égyptiens n'avaient rien de semblable, mais ils éprouvaient un grand besoin de synchroniser les événements terrestres aux cieux.

    L'élément clé de la fusion des idées égyptiennes et de l'astronomie babylonienne est lié à un ou deux événements historiques (ou les deux), soit la conquête de l'Égypte par la Perse et la conquête de la Perse et de l'Égypte par Alexandre le Grand. Au cours de ces deux époques, l'Égypte a été soumise au même régime que les Babyloniens. Dans le cas de l'empire perse, les Perses eux-mêmes sont devenus d'ardents pratiquants de l'astrologie, ce qui a sans doute contribué à la diffusion des idées astrologiques en Égypte.


    Qu'est-ce que les Égyptiens ont ajouté à l'astrologie babylonienne ? Nous ne le savons pas avec certitude, mais des preuves internes indiquent ce qui suit :

    1. L'utilisation d'un degré ascendant peut ou non avoir été trouvée dans l'astrologie babylonienne pré-helléniste. Toutefois, les auteurs hellénistes attribuent à Hermès l'utilisation des maisons ou des signes utilisés comme maisons.

    2. Il est probable que les aspects sont également égyptiens, mais nous ne pouvons en être sûrs.

    3. Les parts sont presque certainement égyptiennes, de même que la plupart des systèmes de maîtrise. Seules les exaltations ont une origine clairement mésopotamienne.

    L'Astrologie dans l'Egypte Antique

    Prévoir la date de la crue du Nil était important pour les Egyptiens et ce fut un grand jour pour eux lorsqu'ils remarquèrent que l'inondation commençait dès que la lointaine étoile fixe Sirius apparaissait à l'horizon oriental en même temps que le soleil (phénomène dit "lever héliaque" de Sirius.

    On estime que la fixation du calendrier égyptien remonte au moins à 2780 avant notre ère. Les égyptiens s'intéressèrent beaucoup moins aux planètes, à ces astres errants que les babyloniens appelaient les moutons du ciel, et qu'ils s'attachèrent surtout à ce qui semblait fixe dans les espaces sidéraux.

    Par contre le Soleil, en raison de la régularité de son parcours, les fascina. Les grands prêtres d'Héliopolis, ville sacrée très ancienne, enseignaient que le Dieu solaire, Rê, apparaissait sous des aspects différents selon le déroulement de la journée, en analogie avec les 4 âges de l'homme. Le Soleil du matin était figuré par un enfant, celui de midi par un adulte ou un faucon, le Soleil couchant par un vieillard, et celui de minuit par la dépouille d'Osiris dans le monde souterrain.

    L'année était divisée en 12 mois. Chaque mois se divisait à son tour en 3 périodes de 10 jours, ancêtres des décans utilisées encore dans l'astrologie populaire contemporaine.

    Mais, si les connaissances astronomiques, ésotériques, artistiques, techniques même, étaient sans doute très grandes, si leur croyance en l'après - mort aboutissait à une grande élévation de pensée, les Egyptiens étaient certainement loin du niveau de connaissance des peuples qui se sont succédés en Mésopotamie et ce n'est qu'après ces derniers qu'ils ont eu accès à cette connaissance.

    Signalons encore que, selon une légende mythique cosmogonique récurrente sumérienne, puis akkadienne, c'est Marduk qui, en tranchant Tiamat, incarnation de la Déesse du Chaos primordial, a créé la Terre et le Ciel, en faisant du second une réplique exacte de la première. En d'autres termes-et c'est là le fondement même de l'astrologie-le Ciel est perçu comme le miroir de la Terre.

    Pour conclure, tout laisse à penser que les êtres humains ont pris conscience du ciel parce qu'il leur semblait être la représentation physique du grand vide, de l'immensité insaisissable d'un monde qu'ils percevaient tout à coup en eux-mêmes, sans pouvoir encore le définir ni le situer exactement, et dont bien sûr ils ignoraient l'existence auparavant. Ils y virent alors des signes qui s'accordaient si bien aux leurs qu'ils firent un amalgame entre le Ciel et le Soleil, qui devinrent pour eux des divinités masculines et paternelles, et la Terre et la Lune, en lesquelles ils reconnurent leurs équivalents féminins et maternels. Voûte céleste et croûte terrestre étaient désormais liées, la première étant peut-être le miroir vivant et protecteur de la seconde.

  • Commentaires

    1
    Lundi 14 Octobre 2013 à 08:52
    Un texte pris depuis Dark Stories, merci de présenter vos sources. :)
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