• Chez plusieurs nations amérindiennes un mythe raconte comment le peuple a pris possession du feu. Pour les Ojiboués, le monde a été créé par Nanabozo, fils d’un esprit céleste et d’une femme de la Terre.

    Les Ojiboués ont longtemps occupé un vaste territoire le long de la rivière des Outaouais et autour du lac Supérieur dans ce qui est devenu la province voisine de l’Ontario. Nanabozo avait le pouvoir de se transformer en arbre ou en animal et c’est ainsi qu’il a ramené le feu pour les siens.

    "Il y a très longtemps le feu n’était pas connu dans le pays de Nanabozo et il avait très froid.

    - Nokomis, demanda-t-il à sa grand-mère, n’y a-t-il pas quelque chose dans le monde qui peut nous réchauffer ?

    - J’ai entendu dire, répondit la grand-mère, que quelque part dans l’est, près des grandes eaux, vit un vieux sachem avec ses filles. Ces trois-là ont chaud car ils possèdent une chose appelée le feu. Mais il paraît que cet homme cache le feu de la vue de tous et le conserve jalousement.

    - Je vais trouver cet homme, s’écria Nanabozo, et je vais ramener le feu pour nous.

    - Je doute que tu réussisses, dit Nokomis. Ces gens surveillent leur feu jour et nuit. Le vieux reste assis toute la journée dans son wigwam à réparer ses filets et à garder le feu. Il ne sort jamais. Seules ses deux filles se promènent dehors.

    - J’essaierai quand même, dit Nanabozo.

    Nanabozo établit un plan. « Voilà ce que je vais faire, pensa-t-il, je vais transformer l’eau du lac qui voisine le wigwam du sachem en une glace mince comme l’écorce du bouleau. Ensuite, je vais me changer en petit lapin assez léger pour que je puisse marcher sur cette glace fine. Voilà ce que je vais faire ! »

    Nanabozo salua sa grand-mère Nokomis, et partit. Il marcha vers l’est pendant des jours et des jours. Il arriva bientôt devant un lac au bord duquel s’élevait le wigwam du vieux sachem. Aussitôt, grâce à ce pouvoir qu’il avait, il transforma l’eau du lac en glace fine et se transforma lui-même en un tout jeune lapin.

    Nanabozo se cacha pour pouvoir observer le wigwam et attendit. Quand il vit l’une des filles sortir du wigwam pour aller vers le lac, Nanabozo sortit de sa cachette et s’approcha d’elle. Puis il s’arrêta et se mit à grelotter très fort.

    - Pauvre petit lapin ! s’écria la jeune fille. Viens te réchauffer.

    Et aussitôt elle prit le lapin dans ses mains et l’emporta dans son logis en l’abritant sous sa veste. Lorsqu’elle fut entrée, elle fit voir le jeune lapin à sa sœur. Toutes les deux se mirent à jouer avec lui pour s’amuser.

    - Arrêtez ce bruit, fit le père.

    - Mais père, on s’amuse avec le lapin.

    - Enfants, que vous êtes étourdies ! s’écria le vieux sachem. Avez-vous oublié l’existence des manitous ? Ce lapin en est peut-être un qui vient voler notre feu. Allez ! renvoyez cette bête où vous l’avez trouvée !

    - Voyons, père ! ce petit lapin n’est sûrement pas un manitou. Il est juste un petit animal sans défense, dit la plus jeune des filles. Un manitou ne se changerait pas en un animal si faible.

    - Vous refusez de m’écouter ! se fâcha le vieux. Vous oubliez mon grand âge et ma sagesse.

    La plus jeune des filles fit semblant de ne pas entendre les mots prononcés par son père. Elle déposa en souriant le petit lapin près du feu pour qu’il se réchauffe.

    « Maintenant que ma fourrure est sèche, pensa Nanabozo, je souhaite qu’une étincelle vienne l’enflammer. » Et comme il arrive toujours avec Nanabozo, son voeu se réalisa. Une étincelle s’échappa des bûches enflammées et mit le feu à son pelage. Aussitôt, Nanabozo s’élança dehors et courut à toute vitesse vers le lac.

    - Regardez père ! crièrent les filles, il s’enfuit avec le feu !

    - Vous voyez bien que j’avais raison de me méfier, dit le vieux en courant derrière l’animal. C’est sûrement un manitou qui est venu voler le feu.

    Le vieux sachem se mit à courir après Nanabozo, mais la glace céda dès ses premiers pas et ses filles eurent beaucoup de mal à le sortir de l’eau. Pendant ce temps, Nanabozo avait couru à perdre haleine et arrivait en vue de son logis.

    - Nokomis ! cria-t-il. Vite, Nokomis ! Transfère ce feu à des branches.

    Nokomis se précipita vers lui et fit comme il demandait, sans hésiter. Puis Nanabozo réussit à éteindre le feu de son pelage en s’aidant de ses pattes. Content de voir brûler les branches, il s’examina en riant.

    - Dorénavant, dit-il à Nokomis, chaque été les lapins auront le pelage comme le mien pour rappeler aux hommes comment le feu est venu jusqu'à eux dans ce pays.

    Nanabozo reprit sa forme humaine et, cet hiver-là, lui et Nokomis eurent très chaud."


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  • Au tout début du monde, le Créateur que les Abénakis appellent Tabaldak créa la terre pour eux et cette terre les Abénakis l’appelèrent le jardin de Tabaldak. Depuis ce temps, la TerreMère donne les plantes qui nourrissent et les plantes qui soignent. Tabaldak avait créé tout ce dont les Indiens avaient besoin. Enfin, il avait tout créé ou presque, parce que pour l’indien Abénaki le Créateur n’est pas parfait, sinon il aurait créé tous les Indiens parfaits.

    Tous les Indiens étaient en extase devant la création jusqu’au moment où Ours blanc décida de mettre son gros manteau blanc sur le pays et souffla son haleine froide pour faire arriver l’hiver.

    À cette époque, les Indiens vivaient la majeure partie de leur temps dans le tee-pee et les petits papooses (enfants) sont vite devenus bien tristes. Ils n’avaient plus rien pour s’amuser, sauf les cendres du feu qui paraissaient à peine tièdes tellement le froid était intense. Durant l’été, ils allaient joué avec les feuilles de l’arbre sacré. Ils en avaient fait des colliers, des panaches, des papillons et ils allaient aussi joué avec le ruisseau. Mais avec la neige qui avait tout recouvert de blanc, tous leurs jouets avaient disparu et ils étaient devenus bien tristes. Tellement tristes que grand-maman Marmotte le remarqua et décida d’aller voir Tabaldak. Elle lui dit :

    "Tu as créé de bien belles choses pour tes enfants adultes. Tu as tout donné pour qu’ils puissent bien vivre. Mais tu as oublié mes petits papooses (enfants)".

    Tabaldak réfléchit un instant et approuva grand-maman Marmotte. Il promit d’arranger les choses. Aussitôt que le printemps se pointa le nez, il se mit à réfléchir à ce qu’il pourrait bien créer pour leur rendre l’hiver plus agréable. C’est alors qu’il se rappela avoir vu les enfants jouer avec les feuilles de l’arbre sacré. Il décida donc de créer les oiseaux. Mais dans sa hâte de faire plaisir aux enfants pour l’hiver prochain, il créa les oiseaux tous blancs, de la même couleur que l’hiver.

    Les enfants furent très heureux de cette création. Vous auriez dû les voir jouer avec les huards, les canards, les sarcelles, les perdrix, les pic-bois, les hirondelles, les parulines, les gros-becs, les roselins, les bruants, les chardonnerets, les mésanges, les merles, les moineaux et les colibris. Les papooses ont passé le printemps, l’été et même l’automne à s’amuser avec leurs nouveaux amis les oiseaux.

    Lorsqu’Ours blanc jeta de nouveau son gros manteau blanc sur le dos de la terre-mère, les enfants se rendirent compte que les oiseaux étaient de la même couleur que la neige et qu’ils pouvaient à peine les voir. Même les oiseaux étaient bien embêtés pour se reconnaître entre eux. Ils étaient tous de la même couleur. Ils retournèrent dans leur tee pee avec encore beaucoup de tristesse.

    Grand-maman Marmotte vit la tristesse des enfants. Elle retourna voir Tabaldak et lui dit :

    "Tabaldak, je crois que tu as créé les oiseaux un peu trop vite. Tu as donné aux adultes une nature toute colorée à ton image, mais tu as oublié que les petits enfants méritaient aussi ces mêmes couleurs pour leurs oiseaux".

    Tabaldak réfléchit et finit par dire à grand-maman Marmotte :

    "Tu as bien raison. Je vais réparer mon erreur. Appelle tous les oiseaux et dis-leur de se rassembler ici devant moi".

    Pendant ce temps, Tabaldak alla prendre du brun terre, du vert pelouse, du vert arbuste, du bleu ciel, du jaune soleil, du rouge feu, du gris nuage et fabriqua de merveilleuses teintures qu’il mit dans de magnifiques pots en écorce de bouleau que grand-maman Marmotte avait fabriqués pour lui. Les pots sentaient bon l’écorce fraîche.

    Tabaldak plaça les pots de teinture devant lui. L’oie blanche s’avança la première près de Tabaldak et lui donna une plume afin qu’il puisse colorer les oiseaux. L’oie blanche lui dit :

    "Prends ma plume pour faire ton travail de création. Moi je resterai blanche afin que tes enfants s’en rappellent. Chaque année, je passerai au-dessus de leur territoire pour qu’ils se souviennent de toi.

    Jusqu’à ce jour, l’oie blanche n’a pas encore manqué à sa parole. Chaque printemps, de la fin mars jusqu’à la fin mai, près d’un million d’oiseaux fréquentent les berges du lac Saint-Pierre à Baie-du-Fèbvre. Des milliers d’ornithologues amateurs et les amants de la nature se donnent rendez-vous le long des zones inondées pour observer le retour spectaculaire des oies blanches.

    Le Créateur commença donc son travail. Avec le rouge et le brun, il colora le merle. Avec le bleu, il donna ses couleurs à l’hirondelle. Avec le jaune, il colora le chardonneret et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les oiseaux soient recouverts des couleurs de la nature. Vous pourriez même, si vous prenez le temps d’observer les oiseaux, deviner où Tabaldak a pris la teinture pour colorer chaque oiseau que vous observez. Il n’y a pas de couleur sur un oiseau qui n’est pas dans la nature.

    Pendant qu’il faisait son travail avec patience, un oiseau le dérangeait constamment. Il criait, battait de l’aile bruyamment, bousculait les autres et oubliait de partager la joie de ses frères. Il alla même devant le Créateur pour l’insulter en lui disant que ses teintures étaient bien belles, mais pas assez brillantes pour les mettre sur son magnifique plumage. Patiemment le créateur continua son travail. L’oiseau était de plus en plus dérangeant, battant de l’aile et criant constamment.

    Il revint devant le Créateur encore une fois et d’un coup d’aile renversa tous les pots de teinture. Les teintures en se renversant se mélangèrent et devinrent toutes noires. Vous auriez dû voir grand-maman Marmotte derrière le tee pee. Elle était dans tous ses états, n’en croyant pas ses yeux de voir ce que l’oiseau avait fait.

    Le Créateur, dans sa grande patience, ramassa la teinture noire et la remit dans un nouveau pot que grand-maman Marmotte avait apporté. Il reprit sa plume et continua son travail. L’oiseau dérangeant revint une troisième fois devant lui pour l’insulter à nouveau, mais cette fois-ci, Tabaldak saisit l’animal par les pattes, le plongea dans la teinture noire et le leva très haut au bout de son bras en lui disant :

    "Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Parce que tu l’as bien voulu, tu seras toujours un oiseau dérangeant et bruyant. Tu auras toujours un vol lourd et bruyant. Les autres oiseaux te craindront et les animaux te fuiront. On t’appellera le Corbeau".

    Et il laissa partir l’oiseau. Mais ce n’était pas le dernier oiseau. Le dernier oiseau arriva humblement devant Tabaldak. Il excusa le comportement effronté du corbeau et dit au Créateur :

    "Tabaldak, je regrette le geste du corbeau. J’aurais voulu que tu couvres mes plumes de l’arc-en-ciel de ta création. J’aurais pu, ainsi coloré, voler très haut vers le soleil et tracer de grands cercles pour que tes enfants puissent y voir toute ta puissance. J’aurais voulu être ton symbole pour tes enfants".

    Le Créateur fut bien ému par les paroles de l’oiseau. Il dit à l’animal :

    "Ouvre bien grandes tes ailes".

    Il prit alors sa plume et la plongea dans la teinture noire. Il en mit un peu sur le bout des ailes, un peu autour du cou. Il en mit aussi un peu sur la queue et balaya tendrement le dos de l’animal en lui disant :

    "Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Tu seras mon symbole. Tu voleras très haut pour tracer le cercle sacré. J’y mettrai toute ma puissance et mes enfants le verront. Tu seras le seul animal à regarder le soleil bien en face. On t’appellera l’AIGLE. Et pour s’en rappeler, chaque fois qu’un de mes enfants plantera un poteau dans le sol pour y graver ses symboles et ses totems, tout en haut il placera tes ailes pour me symboliser. Tu seras un guide pour mes enfants. Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté.

    Je veux que vous sachiez que depuis ce temps-là, les Amérindiens utilisent les plumes de l’aigle pour s’en faire de belles décorations et qu’il y a toujours une plume d’aigle attachée à la pipe sacrée.

    Cette légende est encore très vivante dans le village Abenakis d’Odanak au Québec.


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  • ou la Légende de l'Eté Indien...

    Mudjekewis avait neuf frères et ensemble, ils vainquirent l'ours géant. Aussi reçurent-ils en présent la ceinture sacrée qui contient de quoi vivre heureux sa vie durant.

    Le mérite de cet exploit, chacun le savait, revenait à Mudjekewis, le plus jeune des 10 garçons, et ce fut à lui qu'échut le pouvoir de gouverner les vents d'Ouest.

    On l'appela dès lors Kabeyun, père des airs, et il entreprit de distribuer une part de sa puissance à chacun de ses fils.

    A Wabun, il donna l'Est; à Shawondasee, le Sud et à Kabiboonoka, le Nord. Seul Manabozho n'eut rien de cet héritage car sa naissance avait été illégitime.

    C'est pourquoi, plus tard, blessé par cette injustice, il partit en guerre contre son père jusqu'à ce que celui-ci, accédant sa requête, consente à lui céder une part de la souveraineté de Kabiboonoka, en lui abandonnant le privilège de régner sur les vents du Nord-Ouest.

    Shawondasee, maître du Sud, révéla très jeune son indolence. C'était, bien avant l'âge, un vieillard poussif peu enclin à voyager, les yeux mi-clos toujours fixés droit devant lui.

    Souvent il soupirait lorsque venait l'automne, dispensant généreusement cet air doux qui gagne alors tout le Nord du pays

    Mais un jour, il aperçut au loin, courant gracieusement à travers les plaines du Nord, une jeune fille aux cheveux d'or.

    Elle était très belle et il en tomba aussitôt amoureux.

    Ses boucles surtout, blondes comme le blé mûr, avaient conquis son cœur.

    Cependant sa paresse naturelle l'emporta sur sa passion et, à l'aube du matin, il la surprit enveloppée d'une nuée blanche comme neige.

    Il en conçut aussitôt une vive jalousie, persuadé que son frère Kabiboonoka s'était mis en tête de la lui ravir en lui offrant l'une de ses écharpes immaculées dont les vents du Nord ont coutume de se parer aux approches de l'hiver

    Pour briser le sortilège de son rival, Shawondasee, haletant, souffla comme il put et, le ciel fut invahi de fils d'argent.

    Mais lorsque ceux-ci se dissipèrent, la belle avait disparu et, avec elle les mille graines finement ailées qui couronnent les fleurs du pissenlit de la prairie!

    Il est un âge pour tout, dit le sage, et Shawondasee avait eu le tort de se croire assez jeune pour être aimé de la fille aux cheveux d'or.

    En la poursuivant de ses soupirs alanguis, il n'avait fait que précipiter sa fuite.

    Depuis, croyant chaque automne revoir l'objet de sa flamme courir dans les prés comme au premier jour, le vieillard continue de haleter doucement au souvenir d'un bonheur inaccessible, gratifiant les terres du Nord, à la veille de l'hiver, de cette saison à nulle part pareille et que les hommes blancs appellent l'été indien


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  • Caché, loin de la civilisation de l'homme blanc, vit un petit village amérindien que l'on appelle "esprit de nuit". Derrière la porte de cet univers mystérieux, l'amour le respect et la vie, font de cet endroit un lieu magique.

    L'azur revêt son habit de nuit aux teintes d'orange, de lilas, de rose, qui s'enlacent aux ailes du souffle.

    Les teepees disposés en cercle comme symbole de l'unité, dégagent par leur feu, une douce chaleur maternelle.

    Le bruissement du vent, la mélodie de l'eau et le pas feutré des animaux, éveillent la force de l'esprit qui vit à travers ses habitants.

    Mais à chaque tombée du jour, ce clan de "l'Esprit de nuit" se réunit pour l'avènement de leur protectrice...

    C'est le signal ! Sœur lune dans sa blancheur argentée annonce la venue de la cérémonie...

    Assis en tailleur autour du grand feu qui les enveloppent de ses flammes ardentes, les hommes, les femmes et les enfants entament leurs chants au rythme du tam-tam.
    La vibration profonde de ses sons, amène la quiétude et la paix de l'aigle silencieux.

    Le grand chef, serviteur doué et homme de pensée, s'élève à la gloire de ces ancêtres.

    Soudain, une lumière éblouissante illumine de ses rayons ce clair de lune sans étoiles ! Les enfants charmés, figés en statue de pierre, s'émerveillent par tant de féerie, tandis que les adultes s'inclinent à l'apparition de leur Gardienne "pluie d'Étoiles".

    Ses longs cheveux d'ébène ornés de rubans de cuir, incrustés de plumes aux feux multicolores, embrassent la délicatesse de son visage. Ses yeux de l'océan dont l'écume poétise son regard, recèle un trésor de bonté. Sa robe d'azur fluide d'une brise d'été, offre cette finesse que seul l'univers détient la grâce. Ses bijoux de perles célestes, symboles des dieux, ornent la pureté de son cœur.

    Elle tient aux creux de ses bras," la jarre des cieux", le coffre du secret des étoiles d'où l'on aperçoit l'espace de la création de la nuit. De sa main légère de l'oiseau-mouche, elle plonge dans l'abîme de la cruche et d'un mouvement de l'aile de l'ange, couronne le ciel de milliards d'étoiles...

    L'obscurité éclate de ces libellules lumineuses comme la pluie qui déverse ses larmes de joie. Le firmament nuancé de pervenche et saphir, gratifie cet artifice de diamants. "Pluie d'étoiles" louangée par les villageois, du bout de son doigts dessine, des comètes aux traînées vertueuses pour rendre hommage à l'Amour que lui portent ses Enfants.

    Vous devez vous demander, pourquoi lorsque le soleil se couche et que sœur Lune de sa tristesse apparaît, les étoiles ne brillent pas à leur tour ? Il y a très longtemps le sorcier du village "Ours Sauvage" était l'homme medecine respecté du clan. Son pouvoir grandissait de plus en plus et son orgueil ayant soif de grandeur, tombait dans le piège de" l'Esprit Noir". Un soir de pleine lune il voulut donner en sacrifice la fille du chef, mais sauvée de justesse par les "guerriers de Lumière" il ne put terminer son œuvre abominable.

    L'ours symbole de sagesse, de puissance et d'éveil spirituel, aux yeux des habitants ne représentait plus ses croyances par leur guérisseur et le bannissaient du clan, pour que puisse revenir l'Harmonie Éternelle. Avant de partir pour le monde de l'exil, "Ours sauvage" prophétisa cette malédiction : "Que les étoiles meurent par la flèche de mes griffes, Que leurs lumières sombrent dans le ventre du serpent !"

     

    Depuis ce jour, les étoiles se consument avant leur apparition et les villageois à la tombée du clair-obscur, invoquent le Grand Esprit pour que la voûte céleste revive de nouveau...
    Le Grand Manitou fier du clan " l'Esprit de nuit" par leur combat contre le mal, envoie sa fille tous les soirs baigner le village du scintillement d'une pluie étoilée ! Et ce petit peuple, n'oubliant jamais les ténèbres que lui fit subirent le noir sorcier, reçu le plus beau cadeau que "L'Esprit de la nature" puissent offrir "Aux Marches sur Terre"... Les Étoiles "Enfants de la Lune", la Vie tout simplement...


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  • Dans le bon vieux temps, Ours avait une queue dont il était très fier. Elle était longue, noire, brillante et Ours l'agitait juste pour que les gens la regardent.

    Renard le remarqua. Renard, comme tout le monde sait, est un filou qui aime plus que tout berner les autres. Ainsi il décida de jouer un tour à Ours.

    C'était la période de l'année pendant laquelle Hatho, l'Esprit du Gel, balayait le pays, recouvrant les lacs de glace et frappant les arbres avec son gros marteau.

    Renard fit un trou dans la glace, tout près d'un endroit où Ours aimait marcher. Le temps qu'Ours arrive, des grosses truites et des perches grasses s’étaient rassemblées dans un grand cercle autour de Renard.
    Juste au moment où Ours allait demander à Renard ce qu'il faisait, Renard remua sa queue qu'il avait mis dans le trou et sortit une énorme truite.

    "Bonjour, mon frère" dit Renard. "Comment allez vous aujourd'hui ?"

    "Bonjour", répondit Ours, regardant le grand cercle plein de gros poissons. "Je vais bien, mon frère. Mais que fais-tu ?"

    "Je pêche", répondit Renard. "Veux-tu essayer ?"

    "Oh, oui", dit Ours, alors qu'il commençait à se pencher sur le trou de Renard

    Mais Renard l'arrêta. "Attend, mon frère", dit-il, "cet endroit ne sera pas idéal. Comme tu peux le voir, j'ai déjà attrapé tous les poissons. Faisons un nouveau trou où tu pourras attraper plein de grosses truites."

    Ours accepta et il suivit Renard à un nouvel endroit, un endroit où, comme Renard le savait bien, le lac n'était pas assez profond pour attraper des poissons l'hiver; les poissons restant toujours dans les eaux profondes lorsque Hatho recouvrait leurs points d'eau.

    Ours regarda Renard faire le trou dans la glace, savourant à l'avance le poisson qu'il allait attraper.

    "Maintenant", dit Renard, "tu dois faire exactement ce que je te dis. Ne pense plus à aucun poisson. Ne pense même pas à une chanson ou les poissons t'entendront. Mets toi dos au trou et plonges y ta queue. Bientôt un poisson arrivera, agrippera ta queue et tu pourras alors le sortir de l'eau."

    "Mais comment vais-je savoir si un poisson a agrippé ma queue puisque j'ai le dos tourné ?" demanda Ours.

    "Je vais me cacher là-bas où les poissons ne peuvent pas me voir." dit Renard. "Dès qu'un poisson s'agrippera à ta queue, je crierais. Ensuite, tu tireras aussi fort que possible pour attraper ton poisson. Mais tu dois faire preuve de patience. Ne bouge pas jusqu'à ce que je te le dise."

    Ours hocha la tête, "Je vais faire ce que tu dis". Il s'assit près du trou, mit sa magnifique longue queue noire dans l'eau glacée et tourna le dos.

    Renard regarda pendant un moment pour s'assurer qu’Ours faisait bien ce qu'il lui avait dit et puis, très doucement, retourna furtivement chez lui et se coucha.

    Le lendemain matin il se réveilla et pensa à Ours. "Je me demande s'il est toujours là-bas" se dit Renard. "Je vais aller voir."

    Ainsi Renard retourna au lac gelé et que croyez-vous qu'il vit ?

    Il vit comme une petite colline blanche au milieu de la glace. Il avait neigé pendant la nuit et Ours, qui s'était endormi en attendant que Renard lui dise de tirer se queue pour attraper un poisson, avait été entièrement recouvert. et Ours ronflait.

    Il ronflait si fort que la glace tremblait. C'était si drôle que Renard éclata de rire.

    Mais alors qu'il riait, il décida qu'il était temps de réveiller pauvre Ours. Il se glissa très près de l'oreille d'Ours, pris une profonde inspiration, et puis s'écria : "Maintenant, Ours!!!"

    Ours se réveilla en sursaut et tira de toutes ses forces sur sa queue. Mais sa queue avait été prise dans la glace qui avait gelé pendant la nuit et alors qu'il la tirait, elle se cassa-"Crack"-juste comme çà.

    Ours se retourna pour voir le poisson qu'il avait attrapé et à la place il vit sa jolie queue coincée dans la glace.

    "Ohhh," grogna Ours, "ohhh, Renard. Je vais t'attraper pour çà." Mais Renard, bien que plié en deux de rire, était toujours plus rapide qu'Ours et il fit un bond et partit.

    C'est pourquoi même aujourd'hui les ours ont de petites queues et ils n'aiment pas les renards. Et si il vous arrive d’entendre un ours grogner, c'est probablement pour sa queue, parce qu'il se rappelle du tour que Renard lui a joué il y a longtemps.


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