Suse : dieu souriant à la main d’or (IIe millénaire).
Le royaume d’Elam se développa dans le sud-ouest iranien dans le prolongement de la Mésopotamie. L’Elam, dont le nom signifie le « Pays haut », était une entité double, géographique et ethnique, avec deux capitales. Il comprenait d’une part, le plateau du Fars actuel avec la ville d’Anshan (ou Anzan), et une population montagnarde largement nomade, d’autre part, la plaine autour de Suse habitée par une population sémitique plus urbanisée, proche parente de celle de Mésopotamie dont elle reçut l’influence.
Les Élamites exploitaient les ressources minières et minérales de la région et contribuèrent au courant d’échanges entre la Mésopotamie et la civilisation de l’Indus. L’Elam apparaît ainsi comme une civilisation originale, mais méconnue, ou se développa un étonnant art du bronze et de la céramique.
Proto-Élamite (IVe millénaire)
Au IVe millénaire, l’Elam devient le véritable foyer de la civilisation en Iran. Les premiers États se développent alors autour d’Anzan, la capitale, et de Suse, la grande ville, favorisant les échanges commerciaux de l’or, la cornaline, la turquoise de Nishapur et le lapis-lazuli du Badakhshan (Afghanistan). Durant cette période, la région resta sous l’influence de Sumer pour ensuite être envahie par une culture nouvelle, qualifiée aujourd’hui de proto-élamite, et qui occupa toute la région montagneuse du Fars jusqu’à Kermân et même jusqu’au Sistan.
L’art témoigne d’un style caractéristique dans la représentation d’animaux fantastiques, de scènes de la vie quotidienne illustrées avec originalité. Si l’outillage de pierre est encore largement utilisé, les épées et les poignards de bronze apparaissent dès la fin du IVe millénaire. Les poteries, d’un haut niveau artistique, attestent également la présence d’une civilisation avancée sur le plateau iranien. C’est également vers 3300 avant J.-C. que naît l’écriture proto-élamite, connue par les tablettes de Suse.
IIIe millénaire
Au IIe millénaire, lorsque s’effondre la civilisation néo-sumérienne, les Élamites retrouvent leur indépendance et une nouvelle dynastie, celle de Simashki, se met en place. C’est une civilisation prospère qui repose sur l’exploitation de grands domaines agricoles. Du XIVe au XIe siècle, l’Elam connaît une nouvelle apogée sous la dynastie des Igihalkides (1310 - 1215), dominée par la figure d’Untash-Napirisha, constructeur de la ziggourat de Tchoga Zanbil et époux de la reine Napir Asu.
La dynastie suivante, celle des Shutrukides (1205 - 1100) marque la dernière période faste de l’Elam. Du Xe au VIIe siècle, le déclin de l’Elam devient inéluctable. Aux prises avec le puissant empire assyrien, vaincu par Sargon II en 710, puis par Assurbanipal en 653, en butte aux querelles dynastiques, le royaume d’Elam disparaît progressivement.
destruction de Suse par Assurbanipal :