• La mythologie sumérienne


    Le djebel Hamrîm sépare la Mésopotamie en deux régions distinctes. Le nom de Sumer (Sinéar dans la Bible, Shumeru en akkadien) désignant la partie méridionale est souvent opposé à celui d’Akkad, ou Agadé désignant la partie centrale. Les Sumériens ne constituaient pas une population autochtone : probablement venu de l’Est (Iran), ils s’imposent à une population sémitique locale dans laquelle, ils se fondent progressivement. Vers 3000, une vague sémite venue du nord repousse les Sumériens vers le sud : Sumériens au sud, sémites Akkadiens au nord. Après la conquête de Sumer par Sargon l'ancien,, le nom même de Sumer ne se conservera que dans les protocoles ; celui d’Akkad s’étendra à toute la région. A cette époque, les inscriptions reprennent les signes cunéiformes sumériens mais l’akkadien comme le sumérien seront encore distinctement parlés jusqu’au dernier quart du IIIe millénaire.

    Ce sont notamment les fouilles de Tello (l’ancienne Girsou), d'our et d’ourouk qui permirent de découvrir cette brillante civilisation pratiquement oubliée à laquelle la Mésopotamie doit l’invention de l’écriture, de l’administration, de l’enseignement, des lois et de la justice. En outre, les habitants de Sumer se préoccupaient déjà de questions philosophiques concernant la morale, la création de l’homme et de l'univers, la souffrance et la mort.

    Dans le domaine artistique, ce qui caractérise les Sumériens, c’est leur extraordinaire faculté a avoir atteint un niveau de perfection technique, sans vraiment d’apprentissage.



    Mythes sumériens :

    La présence de l’homme sur terre s’explique de différentes manières. Selon certains mythes il aurait poussé à la surface de la terre comme de l’herbe ; mais les textes les plus connus attribuent l’homme à l’action créatrice des dieux pour remplacer les petits dieux à la corvée d’irrigation qui leur pesait trop. Selon ce mythe, au commencement était la Mer primitive qui produisit la Montagne cosmique, composée du ciel et de la terre encore mélangés et réunis. Le ciel, autrement dit le dieu An,  joua le rôle de mâle et la terre, autrement dit   Ki,  celui de la femelle.

    De leur union naquit le dieu de l’air Enlil. Ce dernier désunit le ciel de la terre et tandis que son père An emportait le ciel de son côté, Enlil emportait la terre, sa mère. L’union d’Enlil et de sa mère la terre fut à l’origine de l’univers organisé, de la création de l’homme, des animaux et des plantes, de l’établissement de la civilisation.

    Les dieux cosmiques (le Ciel, la Terre, l’Air, l’Eau) engendrent d’autres dieux et ceux-ci produisent à la longue de quoi peupler tout l’univers. A côté des quatre dieux principaux, d’autres se partageaient le gouvernement des corps célestes (le soleil, la lune et les planètes) ; des forces atmosphériques (le vent, l’orage et la tempête) ; et sur la terre, des entités telles que les rivières, les montagnes et les plaines ; des éléments divers de la civilisation, par exemple les villes et les États, les digues, les champs et les fermes ; et même certains outils comme la pioche, le moule à briques et la charrue.

    Ainsi, l’homme est avant tout sur terre pour le service des dieux. A sa mort, l’homme retourne dans le domaine des ténèbres ; mais son esprit (gidim) n’est apaisé que s’il reçoit des offrandes de la part des vivants. D’où la nécessité d’une grande progéniture qui assurera d’autant plus de sacrifices. Ne pas être enterré comme ce fut le cas pour -Nammou est une catastrophe car l’esprit n’aura pas eu les sacrifices dont il a besoin.

    Le mythe du déluge avant d’être repris dans l’Ancien Testament est une création akkadienne. On en retrouve trace dans deux textes, le Mythe d’Atrahasis et l’Epopée de Gilgamesh. Le thème est toujours le même : le dieu tutélaire de la cité est en colère contre celle-ci et décide de la détruire par un phénomène météorologique, assimilé à une tornade (amaru en sumérien, abubu en akkadien), capable de tout dévaster en un temps record.

    La première version du Mythe d’Atrahasis est datée du XVIIe siècle av. J.-C., mais nous disposons de plusieurs versions ultérieures plus ou moins modifiées retrouvées en Assyrie et à Babylone, ainsi que d’une version sumérienne.

    Pour les Sûmériens, l’univers se présentait sous la forme d’une demi-sphère, dont la base était constituée par la terre et la voute par le ciel ; d’où le nom dont ils désignaient l’ensemble de l’univers : An-ki, le Ciel-Terre.

    La terre leur apparaissait comme un disque plat entouré par la mer et flottant horizontalement sur le plan diamétral d’une immense sphère dont la partie inférieure renfermait les enfers. Entre ciel et terre, ils présumaient l’existence d’un troisième élément qu’ils appelaient lil, dont le sens approximatif est "vent" (air, souffle, esprit). Au-delà du monde visible s’étendait de toutes parts un océan cosmique, mystérieux et infini, au sein duquel se maintenait immobile le globe de l’univers.

    Panthéon sumérien:

    La société sumérienne était entièrement dominée par la religion. Le roi était aussi prêtre ou grand prêtre. Au coeur du palais royal, il y avait toujours un temple.

    Les Sumériens du IIIe millénaire distinguaient, du moins par leur nom, des centaines de dieux. Grand nombre d’entre eux sont connus par les catalogues compilés dans les écoles mais aussi grâce aux listes d’offrandes et de sacrifices. Chacun d’eux étant spécialisé dans une fonction et préposé à une mission. De ces centaines de divinités, les quatre dieux créateurs sont les principales : An, Enlil, Enki, et la déesse Ninhursak Chaque ville vénère sa divinité tutélaire : Ningirsu à Tello, Nannar-Sin à Ur, Babbar à Larsa et Sippar, Enki à Eridu. De même, chaque prince, chaque roi a son dieu patron. C’est un culte intéressé : on s’engage à faire un sacrifice en échange d’un service rendu !

    Pour expliquer la marche de l’univers, les Sumériens avaient recours aussi à des forces impersonnelles, à des lois et règlements divins, désignés par le mot me. Une tablette sumérienne en donne une compilation : la souveraineté, la divinité, le trône royal, la royauté, la vérité, la descente aux enfers..., le déluge, les rapports sexuels, la prostitution..., le pouvoir, les joies du cœur, le mensonge, la bonté, la justice, la sagesse, la paix, le conseil, le jugement....

    A la tête du panthéon sumérien se trouvait un dieu suprême reconnu par tous les autres comme leur souverain. Puis à côté, les dieux créateurs, les sept dieux suprêmes qui décrétaient les destins et cinquante "grands dieux". A côté de ses divinités majeures évoluaient encore d’autres divinités de second rang : Dumuzi-Tammuz, dieu de la végétation ; Nisaba, déesse de l’écriture...

    Les Sumériens se représentent leurs dieux sous la forme humaine, dans leur aspect, dans leurs pensées et dans leurs actes. Comme les hommes, ils faisaient des projets, mangeaient, buvaient, se mariaient et élevaient une famille, étaient sujets à toutes les passions et faiblesses humaines. Les dieux vivaient sur "la montagne du ciel et la terre, là où se lève le soleil".

     


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