• L'agneau et sa symbolique


    Le symbolisme de la brebis n'est pas différent de celui du mouton ou de l'agneau, lequel dépend étroitement du symbolisme courant dans le christianisme. Le récit gallois du Mabinogi de Peredur dépeint deux troupeaux de moutons, les uns blancs, les autres noirs, séparés par une rivière. A chaque fois que bêlait un mouton blanc, un mouton noir traversait l'eau et devenait blanc ; à chaque fois que bêlait un mouton noir, un mouton blanc traversait l'eau et devenait noir. Sur les bords de la rivière, qui symbolise probablement la séparation entre le monde terrestre et l'Au-Delà, se dressait un grand arbre, dont une moitié brûlait depuis la racine jusqu'au sommet et dont l'autre portait un feuillage vert. Les moutons blancs devenant noirs symbolisent les âmes descendant du ciel sur la terre; les moutons noirs devenant blancs figurent au contraire celles qui montent de la terre vers le ciel. Mais il n'est pas certain qu'un tel symbolisme soit antérieur au christianisme ; il peut représenter l'adaptation du principe, formulé par César, suivant lequel il faut une vie humaine pour que les dieux acceptent de rendre une vie humaine. C'est un des principes fondamentaux de la transmigration des âmes.

    «Doux comme un agneau», «pur comme l’agneau qui vient de naître», «innocent comme l’agneau qu’on mène à l’abattoir». Tous ces dictons montrent qu’à l’image de la laine blanche qui le recouvre, l’agneau est devenu le symbole de la pureté et de l’innocence.

    Tellement symbolique que deux des grandes religions révélées, la religion juive et surtout la religion catholique, donnent à l’agneau un rôle symbolique important, voire primordial.

    Commençons par la plus anciennement pratiquée, chaque année pour la Pâques juive, la fête de Pessah, chaque famille égorgeait un agneau qui était mangé selon des rites précis.

    «Le dix de ce mois (le mois d’Abib), que chacun de vous se procure une tête de petit bétail par maison […] Vous le prendrez parmi les agneaux et les chevreaux. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois et l’assemblée entière de la communauté d’Israël l’immolera entre les deux soirs. On prendra du sang et on en mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons dans lesquelles on la mangera. On mangera la chair cette nuit-là ; on la mangera rôtie au feu, avec des azymes et des herbes amères. Vous n’en mangerez rien qui soit cru ou simplement bouilli dans l’eau, mais seulement rôti au feu, la tête avec les jambes et avec les entrailles. Vous ferez qu’il n’en reste rien jusqu’au matin, et ce qui en resterait au matin, vous le brûlerez par le feu. Et voici comment vous le mangerez : ceinture aux reins, sandales aux pieds et bâton à la main, et vous le mangerez à la hâte : c’est une Pâque pour Yahvé.»

    Livre de l’Exode 12, 3-12

    Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, l’agneau est une image symbolique forte.

    Prenons l’exemple d’Abel, berger de son troupeau, qui sacrifie à Yahvé «Les premiers-nés de son troupeau ainsi que leur graisse», sacrifice qui plait à Yahvé offrande de grande valeur. A l’image d’Abel, Jésus sera le berger du troupeau des serviteurs de Dieu.

    L’agneau est le symbole du serviteur de Dieu maltraité, de la victime expiatoire : «On le maltraite, et lui s’humilie et n’ouvre pas la bouche. Comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’ouvre pas la bouche.»Isaïe 52,7

    L’agnus Dei

    C’est dans l’évangile de Jean que le terme apparait lorsqu’il raconte le baptême de Jésus par son cousin Jean-Baptiste qui s’écrie «Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde» (Jn I, 29). L’agnus Dei est intégré dans la liturgie catholique, les fidèles invoquent l’Agnus Dei qui lave le péché du monde lors de la messe.

    Jean reprend la figure de l’agneau tout au long du «Livre des sept sceaux» de son Apocalypse, «L’Agneau debout sur le mont Sion» (14, 1)

    L’Agneau deviendra le symbole du Christ, l’agneau portant la Croix, l’agneau pascal qui triomphe de la mort, le symbole de la, que l’on retrouve sur les sculptures des églises et les miniatures, associé aux symboles des quatre évangélistes.

    L’agneau sera aussi l’attribut de quelques saints comme Jean-Baptiste et de martyrs tels Agnès dont le nom est directement dérivé du mot agnus.

    L’agneau symbole de la victime innocente fut repris  par la littérature : «le Loup et l’agneau» de Jean de la Fontaine inspiré d’Esope, «L’Agneau» de François Mauriac. Mais aussi par le 7ème art, souvenez-vous de ce film terrible «Le Silence des Agneaux» au titre tellement évocateur.


  • Commentaires

    1
    llfleurbleue
    Mercredi 18 Novembre 2009 à 01:40
    Merci pour toutes ces informations fortes int?ssantes, tu vois je n'en savais pas la moiti?amiti?patou
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :