• Croyances liées à la mort en Afrique


    L'origine de la Mort

    De nombreuses cultures africaines incluent un mythe qui donne une explication de la mort.

    Les Zoulous racontent que le Créateur a envoyé Unwabu le caméléon dire aux humains qu'ils ne mourraient pas, tandis qu'Intulu, le lézard, était chargé de leur dire le contraire. Le caméléon traînassa en route, mais le lézard fonça tout droit et transmit son message en premier.

    Pour les Hottentots, c'est la Lune qui aurait envoyé un insecte annoncer : " ... comme je meurs, et mourant je revis, ainsi en sera-t-il pour vous ". En chemin, le messager rencontre le lièvre. Celui-ci lui dit qu'il est meilleur à la course et qu'il se charge du message. En arrivant sur terre, il traduit en ces termes le message de la Lune : " ... comme Je meurs, et en mourant disparais, ainsi mourrez-vous et disparaîtrez-vous entièrement. " À son retour, le lièvre fait son rapport à la Lune. Dans sa colère, celle-ci le frappe sur le nez. C'est depuis que les lièvres ont le museau fendu, mais les gens croient toujours ce que le lièvre leur a dit.

    Croyances

    Dans l'animisme plus évolué des sociétés archaïques, écrit L. V. Thomas1, « on s'efforce de nier la mort en affirmant qu'elle est privation existentielle et l'existence est alors celle de l'individu, plutôt que négation essentielle : destruction du tout apparent qu'est le moi, mais jamais destruction de tout. Pour les Noirs d'Afrique par exemple, la vie au sens le plus fort, n'est pas individuelle, mais groupale, et la mort joue sur la manifestation secondaire, l'individu ». Pour les Bambaras, le « double » après la mort va vivre « ailleurs » : sous l'eau, gardé par un génie, mais seulement en attendant de pouvoir rejoindre le groupe en occupant le corps d'un nouveau-né. Ils admettent aussi, il est vrai, l'existence d'un second principe immatériel : l'âme vitale, recueillie après la mort par des rites spécifiques dans l'autel des ancêtres. Ces croyances concernant l'âme et l'au-delà sont diversifiées selon les ethnies et les continents.

    Le Vaudou

    Les dieux vaudous d'Haïti (et leurs équivalents des cultes candomblé et sanîeria du Brésil) sont issus des mythologies d'Afrique occidentale, mais ils se sont transformés, dans le Nouveau Monde, sous l'influence de l'esclavage et du catholicisme. Le mot vodou signifie " dieu " en langue fon, et loa est le mot congolais pour " esprit ". Le vaudou compte de nombreux loas, dévoués à l'homme tant que celui-ci les accueille et les nourrit. La mythologie en elle-même, si l'on entend par là récit de la Création ou hauts faits de héros, est très réduite. En effet, les dieux, ou esprits, interviennent directement dans la vie des fidèles - au point de les posséder au cours des rites vaudous. Le caractère et les attributs des dieux en tant qu' êtres vivants sont donc moins importants que leur histoire. Une manifestation remarquable en a été donnée lorsqu'une troupe de Guédés (prêtres vaudous possédés par l'esprit du maître des morts, Guédé ou Baron Samedi) a envahi le palais présidentiel prouvant ainsi la capacité des esprits à jouer un rôle important dans le présent et l'avenir d'Haïti.

    Esprit maléfique

    Le défunt convenablement honoré par les vivants après sa mort, devient esprit favorable et bénéfique. Mais plus généralement, comme le disent les Bana du Cameroun : « Si bon que le mort ait été de son vivant, dès qu'il a expiré, son âme ne pense plus qu'à faire le mal. » Surtout s'il a eu une « mauvaise mort », spécialement du fait d'un assassinat ou d'un accident. Il crie alors vengeance et ne s'apaisera que lorsque l'on aura puni l'auteur de l'action maléfique.


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