• Chasse aux sorcières, grandes dates :


    CHASSE AUX SORCIERES - Les grandes dates

      

    1184

    Mise en place de l'inquisition qui trouve son origine dans un décret du Concile de Vérone relatif aux hérétiques de Lombardie.

     
    1198

    Apparition des deux premiers Inquisiteurs connus, deux moines de l'ordre de Cîteaux, désignés par Innocent III lors de l'hérésie Cathare.


     

    1215

    L'Inquisition a été transformée en établissement permanent par les Conciles du Latran (idem pour les Conciles de Toulouse en 1229).


     

    1233

    La sorcellerie assimilée à l'hérésie, le pape Grégoire IX confie aux Dominicains, le soin de pourchasser les hérétiques en utilisant la répression et en multipliant les bûchers.


     

    1252

    Apparition des tortures pour obtenir l'aveu des inculpés.


    1326

    Vivant dans la crainte des poisons et sortilèges, le pape Jean XXII promulgue la bulle « Super Illius Specula » qui fait de la sorcellerie une hérésie. Pratiques magiques,sorcellerie et hérésie désormais ne font plus qu'un.


    1484

    Le pape Innocent VIII promulgue la bulle « Summis Desiderantes Affectibus » où il exhorte les prélats allemands à réprimer encore plus durement la sorcellerie. Il confieà Henri Institor et Jacob Sprenger, deux inquisiteurs Dominicains de Cologne, la tâche d'éradiquer le mal dans la vallée du Rhin.


    1486

    Publication, à Strasbourg, du fameux « Malleus Malleficarum », le « Marteau des sorcières » rédigé par Henri Institor et Jacob Sprenger. L'ouvrage, véritable bible du chasseur de sorcières, assimile la magie populaire à l'hérésie. Il diabolise littéralement la femme, capable et coupable de tous les forfaits. Désormais, on dispose d'une procédure claire et nette pour agir. Non seulement tous les crimes sont méthodiquement recensés, mais on sait comment interroger et quelles ruses utiliser, comment se protéger, comment faire avouer (la torture aidant) et quelles peines infliger (presque toujours la mort). L'ouvrage connaît un tel succès, grâce à l'imprimerie, que quinze éditions se succèdent de 1486 à 1520.


    1582

    Parution (à Paris) de l'ouvrage « La Démonomanie des Sorciers » écrit par Jean Bodin. Véritable code pénal des sorcières, cet ouvrage, aussi nommé « Fléau des Démons et des Sorciers », se compose de quatre livres traitant de la divination des démons, de la définition des sorciers et des moyens diaboliques qu'ils utilisent, de la recherche de « ce qu'est la magie », des moyens de protection pour empêcher les maléfices, des moyens de reconnaître les sorciers, de faire la preuve du crime de sorcellerie et des moyens de tortures à employer.


    1599

    Le temps des longs procès de l'inquisition est révolu. Les laïcs prirent le pas sur les clercs en montrant encore plus de cruauté. Leur seul problème, c'est qu'il leur fallait un minimum de preuves avant d'envoyer des innocents au bûcher. La solution fut donnée par Jacques 1er d'Angleterre qui, dans son livre consacré à la Démonologie, explique que l'on peut prouver la culpabilité d'une sorcière en la piquant ou en la plongeant dans l'eau (si la piqûre ne saigne pas, c'est le signe certain que l'on est en présence d'une sorcière. De même, toute femme plongée dans l'eau est à coup sûr une créature du démon si elle s'avise de surnager).


    1602

    Sous la plume d'Henri Boguet naît « Le discours exécrable des sorciers ». Cet ouvrage, d'une cruauté et d'un fanatisme pathologiques, connut onze éditions et fît longtemps jurisprudence dans les parlements de France. L'auteur prononça et ratifia environ six cents sentences contre les sorcières.


    1609

    Conseiller au parlement de Bordeaux, Pierre de Lancre, est désigné pour s'occuper d'une enquête dans le Labourd (région de Bayonne). Pour lui, la région était la proie du démon, les sorciers étaient partout. D'arrestation en arrestation et après moult interrogatoires, une grande partie de la population finit par avouer sa dévotion au Démon. Beaucoup furent torturés et brûlés. A la fin de sa mission, de Lancre était responsable de plus de cinq cents morts.


    1612

    Mandaté par Henri IV, Pierre de Lancre, composa le « Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons, où il est amplement traité des sorciers et de la sorcellerie » à la suite de l'enquête menée dans le Labourd. On trouve dans cet ouvrage une compilation des témoignages de sorcières obtenus sous la menace.


    1682

    Un Edit Royal, interdit la poursuite judiciaire sur simple dénonciation et demande des preuves réelles.


    1692

    Procès des sorcières de Salem

     


    1712

    En Angleterre, le dernier procès en sorcellerie aura lieu cette année là, mettant en cause Jane Wenham, accusée de prendre la forme d'un chat pour terroriser ses victimes.


    1736

    En Angleterre, il fallut attendre cette année pour que la loi contre la sorcellerie soit abolie. En deux cents ans, 30 000 sorcières anglaises périrent sur les bûchers... (On peut sans doute tripler ce chiffre pour l'ensemble du Royaume-Uni).

     


    1779

    En Suède, la peine de mort appliquée aux sorcières fut maintenue jusqu'à cette date.


    1781

    Date à laquelle, le dernier bûcher fut allumé en Espagne.


    De manière plus générale

     

    XVème siècle

    En France, et en Europe, les tribunaux de l'Inquisition tombèrent en désuétude dans la répression de la sorcellerie, les tribunaux royaux prenant le relais. En Espagne, l'Inquisition resta cependant vigoureuse jusqu'au XVIIIème siècle.

     


    XVIIème siècle

    Une idée, qui fera son chemin dans les siècles suivants, amena à se demander si le cas des sorcières ne releva pas davantage de l'asile que du bûcher. Le rationalisme, précurseur du siècle des Lumières, commence à apporter un soupçon de raison, en France, à l'occasion du procès de la Brinvilliers (Marquise de Brinvilliers, célèbre criminelle, coupable de nombreux empoisonnements).


    XVIIIème siècle

    En France, c'est le retour en force des guérisseurs et de la sorcellerie populaire dans les villages. La chasse aux sorcières se termine, l'Eglise se tournant désormais vers de nouveaux ennemis : les Philosophes...



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