• 20. La fleur (Xochitl)

    Direction: le sud
    Couleur: l'ivoire
    Devise: l'exaltation

    Dernier signe de la série, la fleur est, dans la pensée aztèque, l'emblème du jeu. Dans la langue nahuatl, " fleuri " signifie " ludique ". A titre d'exemple, le panthéon du jeu est, dans son ensemble, un panthéon fleuri : on y trouve notamment " le prince des fleurs " (Xochipilli), le dieu " cinq-fleur " (Macuilxochitl) et la déesse " fleur-plume précieuse " (Xochiquetzal).

    Le signe de la fleur apporte à ses natifs deux sortes de tendance: des aptitudes artistiques certaines, mais aussi un goût prononcé pour le plaisir, le vertige et le débordement. chez les hommes, la fleur est le signe des peintres, des chanteurs et des musiciens; les orfèvres et les sculpteurs se trouvent également dans sa sphère d'influence ainsi que les spécialistes d'un art aujourd'hui disparu, la mosaïque de plumes précieuses.

    Chez les femmes, la fleur apporte des dispositions particulières dans tous les registres des arts domestiques et surtout dans le domaine du vêtement (couture, broderie et tissage). Naturellement toutes ces activités et ces compétences étaient hautement prisées de l'ancienne société mexicaine qui honorait volontiers ses artistes. Les aristocrates rendaient même un culte spécifique à ce signe "fleur" en organisant tous les 260 jours un ballet rituel. Le signe n'est donc pas a priori dévalorisé et tenu pour néfaste comme on pourrait le croire en lisant certains discours aztèques violemment critiques à l'égard du jeu.

    Néanmoins, il faut reconnaître que le signe véhicule des penchants qui devaient inquiéter les moralistes de l'époque. La fleur, en effet, donne du tempérament en amour. Les femmes natives de ce signe, nous dit sahagùn, étaient "libérales de leurs corps", tandis que les hommes étaient "allègres, entreprenants et inclinés aux plaisirs"?.. signalons d'ailleurs que la société aztèque tolérait une catégorie assez spéciale de courtisanes qui servaient de compagnes aux jeunes guerriers. Celles-ci se distinguaient en portant ostensiblement les cheveux longs et défaits tombant sur les épaules, parure interdite aux honnêtes femmes; comble de la provocation, elles mâchaient du chicle, notre moderne chewing-gum, pour se parfumer l'haleine... Bien sûr, ces femmes de plaisir étaient des créatures "fleuries ", placées sous la protection de la déesse du jeu.

    Les Aztèques redoutaient vraiment cette pente des plaisirs auxquels le signe de la fleur prédispose indiscutablement. Le déchaînement de la libido n'était d'ailleurs pas la seule tendance ludique à se manifester : généralement, ce penchant charnel s'accompagnait d'un goût pour les ivresses obtenues avec l'alcool d'agave ou les champignons hallucinogènes. Plus grave apparaissait la passion du jeu : il existait en effet chez les Aztèques, un jeu de chance, le patolli, assez semblable à notre "jeu des petits chevaux" sur lequel s'engageaient de vertigineux paris. Le drame vient de ce que la fleur est le signe de la perte; et perte au jeu signifiait rapidement aliénation, nombre de joueurs finissant par se vendre comme esclaves pour régler leurs dettes de jeu.

    Au demeurant la fleur est un bon signe si l'on sait en conserver les vertus aristocratiques d'élégance et de sensibilité. Il faut en utiliser les prédispositions artistiques : travailleurs doués et inspirés, les natifs du signe peuvent très bien vivre de leur art. Mais pour y réussir, il leur faut éviter les pièges du jeu : les femmes doivent se garder de leur tendance à la coquetterie qui peut les mener aux vies les plus dissolues, et les hommes doivent se tenir éloignés des jeux d'argent qui les ruineraient à coup sûr.


    Personnalité: Peu de gens restent insensibles à votre grâce, à votre élégance et à la volupté de vos gestes. Vous parvenez toujours à insuffler de la beauté à votre environnement (et particulièrement à vous-même!). Préférant plaisirs et excès de toutes sortes à la routine du quotidien, vous avez parfois de la difficulté à concilier travail, famille et autres obligations. En amour, vous êtes une véritable reine, choyant l’élu de votre coeur, lui offrant moult plaisirs interdits et autres bagatelles polissonnes. Véritable libertine, vous excellez dans le domaine de la sensualité.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :