• Tatouage, piercing, scarifications

    Le tatouage et la scarification sont sans doute les manifestations les plus complexes de l’esthétique humaine, car elles mêlent des préoccupations purement esthétiques à d’autres, psychologiques celles-là, plus profondes et plus difficile à cerner. Le tatouage et la scarification sont issus d’un même désir de porter une marque distinctive qui puisse résister eu temps. Dans les sociétés primitives et traditionnelles, ces marque indélébiles ont une triple fonction : déterminer l’appartenance à un groupe social constitué (tribu, clan, lignée, famille) en les distinguant des autres, relier les individus à un élément surnaturel supérieur (divinité, ancêtre disparu, animal totémique), satisfaire à des critères esthétiques locaux. L’idée d’initiation et de douleur revêt une grande importance.  C’est dans la souffrance, en effet, que l’individu accède magiquement à une réalité supérieure. Par elle, il rejoint les génies protecteurs et les ancêtres disparus.

    Cette faculté de mêler le visible et l’invisible, le naturel et le surnaturel, le matériel et l’immatériel se rencontre surtout dans les zones où la magie, la tradition ancestrale et la conscience étroite d’appartenance à un groupe occupent une grande place au quotidien, particulièrement lorsque le système coutumier local a longtemps été aux prises avec un pouvoir étranger colonisateur et qu’il a repris vigueur après le départ de ce dernier. Retrouver ses racines revient à proclamer son indépendance. C’est donc dans les forêts d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et dans les îles isolées du Pacifique que l’on rencontre le plus grand nombre de tatouages et de scarifications rituels, là où l’homme, isolé et confronté aux mystères de la nature omniprésente, éprouve le besoin de se situer et d’affirmer son identité.

    D'où viennent les tatouages ? Quand apparaissent-ils ? Les origines de la pratique du tatouage sont assez floues. En effet, au-delà des traces relevées sur le corps d'Otzi, l'hibernatus autrichien, âgé de près de 5300 ans, les racines de la pratique se perdent dans l'histoire de l'humanité.
    Seule certitude, leur caractère est planétaire et leur histoire multimillénaire : Celtes, Eskimos, Egyptiens, Japonais, Polynésiens, Berbères, Africains... Le rite est si profondément ancré chez l'être humain, que rares sont les peuples du globe qui ne se soient marqués, par contre le sens des tatouages varie à travers leur histoire.

    Au Japon, des figurines au visage peint ou gravé, vieilles d'au moins 5.000 ans servaient vraisemblablement à accompagner la personne décédée dans l'au-delà. Pour les habitants de ce pays, les tatouages revêtaient une signification religieuse ou magique à cette époque.
    Plus tard, vers 720 après JC, les tatouages servirent à identifier les grands criminels et les bannis, dont les dessins reflétaient souvent le lieu du crime.
    En Égypte, les archéologues ont trouvé la momie d'une femme bien conservée, qui aurait été une prêtresse de la déesse Hathor il y a environ
    4 000 ans. Elle avait des lignes parallèles tatouées sur les bras et les cuisses, de même que sous le nez. Selon les spécialistes, ces lignes auraient une connotation érotique, comme la plupart des tatouages de l'Égypte ancienne.
    Au nord de la frontière séparant la Chine et la Russie, furent mis en évidence des tombeaux des Pazyryks, qui étaient de redoutables guerriers ayant vécu il y a plus de 3 000 ans. Certains corps quasi intacts portaient des tatouages, qui représentaient des animaux, tant imaginaires que réels. Les chercheurs croient que certains dessins plus abstraits, mais aussi apparents, étaient destinés à un usage thérapeutique. Aujourd'hui, quelques tribus vivant en Sibérie utilisent toujours le tatouage dans le but de soulager les maux de dos.
    En Inde et au Tibet, les tatouages accompagnent les grandes étapes de la vie : puberté, maternité, maladie, deuil. Le peuple Karen (Nord de la Thaïlande), dans sa lutte contre l'armée birmane arborait encore récemment des tatouages talismans qui devaient arrêter les balles de l'adversaire. De leur côté, les Grecs et les Romains utilisaient le tatouage pour distinguer les classes. Par exemple, ils marquaient les esclaves, les condamnés à mort et les prostituées afin que la population les reconnaissent.

    Le piercing consiste à percer la peau pour y insérer un anneau, un diamant ou tout autre forme de décoration. Le piercing est une pratique ancestrale, connue des Indiens Mayas (anneaux dans la langue), des Papous (osselets narinaires), des Massaïs (oreilles). Se faire percer les oreilles était naguère une tradition familiale. Le port de boucles d'oreilles était considéré comme normal. Mais de nos jours nombreux sont les adolescents et certains adultes qui se font poinçonner plusieurs fois la chair en de nombreux endroits. Il y a une vingtaine d'années, un nouveau mouvement culturel, les Punks, fit son apparition. Ce mouvement assez marginal, de tendance assez violente, ne voyait aucun futur, et se perçait le corps avec des épingles à nourrices. La mode du piercing s'est depuis répandue, pour atteindre maintenant de nombreuses couches de la société. Toutes les parties du corps sont concernées par le piercing.

    La scarification consiste en l'incision de la peau assez profonde de manière à laisser des cicatrices. Les lésions ainsi formées sont alors frottées avec des cendres chaudes et des morceaux de bois. Cette technique à pour but de laisser des traces de type brûlures. Les scarifications sont un moyen de montrer son appartenance à une ethnie (scarification Hodéa serpent python) ou scarification du crocodile du peuple sawas (papouasie nouvelle guinée) et sont aussi considérées comme l'expression d'une grande beauté.

    Aucune de ces " traditions " n'est sans danger, car elles nécessitent l'introduction de corps étrangers dans la peau, la rupture de la barrière cutanée et sont donc propices aux déclenchements d'infections qui peuvent rendre la cicatrisation de ces mutilations rituelles longues et douloureuses. Elles devraient être réalisées de manière stérile.


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