•  Une petite créa très Zen pour rêver et méditer en musique, laissez-vous aller et passez un bon moment.

    3 commentaires


  • J'ai chanté des toujours,
    J'ai dansé des encore,
    Fête dans mon corps,
    Qu'iilumine l'amour,

    J'ai partagé la douleur
    J'ai offert du bonheur,
    J'ai cueillis les fleurs
    Qui ouvrent les coeurs,

    Mon chemin est sans fin
    Mon offrande est un parfum
    Mon ciel est immense,
    Et ma vie recommence,

    Toujours guidée par l'étoile,
    Tournée vers le soleil,
    L'espoir ouvre ses voiles
    Et me guide aux merveilles.


    votre commentaire
  • L'examen du monde moderne est fait pour apporter à qui s'y livre à peu près tous les dégoûts. On ne sait que trop ce qu'il en est de l'ordre économique et social, et plus généralement dans le domaine des relations humaines : rien à prolonger, tout à reprendre. Mais dans le cercle plus étroit des choses de l'esprit, la crise n'est pas moins profonde.

    Les formes avancées de la littérature et de l'art, celles là même qui s'étaient donné pour tâche la libération de l'esprit, le surréalisme pae exemple, après des années d'efforts louables, l'entraînent à présent dans des activités à demi esthétiques qui, à la longue prennent un caractère maniaque et purement rituel.

    La philosophie se donnait depuis toujours le même but : l'absence complète d'autorité et de méthode y aboutit à un extrême éparpillement des points de vue et des préoccupations, si bien que des recherches aussi anarchiques, dépareillées et incapables de concourir utilement à fonder quelque conception du monde, découragent les meilleures volontés et les plus fermes espoirs.

    La science enfin se débat dans des difficultés sans précédent qui la forcent à mettre en cause ses principes les mieux établis. C'est au point que cet esprit rationaliste qui l'a couvée la regarde maintenant avec épouvante comme une conception monstrueuse et dénaturée, mais vorace. [.....]

    Mais la description des ombres du tableau fait déjà prévoir une possibilité de lumière, car ces ombres mêmes indiquent les unes la direction, les autres les éléments d'une réforme qu'il faut espérer salutaire. [.....]


    votre commentaire
  • Les hommes ont fait trois grandes tentatives religieuses pour se libérer de la persécution des morts, de la malfaisance de l'au-delà et des angoisses de la magie. Séparées par l'intervalle approximatif d'un demi-millénaire, ils ont conçu successivement le bouddhisme, le christianisme et l'Islam; et il est frappant que chaque étape, loin de marquer un progrès sur la précédente, témoigne plutôt d'un recul.

    Il n'y a pas d'au-delà pour le bouddhisme; tout s'y réduit à une critique radicale, comme l'humanité ne devait plus jamais s'en montrer capable, au terme de laquelle le sage débouche sur un refus du sens des choses et des êtres : discipline abolissant l'univers et qui s'abolit elle-même comme religion.

    Cédant de nouveau à la peur, le christianisme rétablit l'autre monde, ses espoirs, ses menaces et son dernier jugement.

    Il ne reste plus à l'Islam qu'à lui enchaîner celui-ci : le monde temporel et le monde spirituels se trouvent rassemblés. L'ordre social se pare des prestiges de l'ordre surnaturel, la politique devient théologie.

    En fin de compte, on a remplacé des esprits et des fantômes auxquels la superstition n'arrivait tout de même pas à donner la vie, par des maîtres déjà trop réels, auxquels on permet en surplus de monopoliser un au-delà qui ajoute son poids au poids déjà écrasant de l'ici-bas.

    Claude Lévi-Strauss, de l'Académie Française (1908- ) Tristes tropiques. A travers cet ouvrage, Claude Lévi-Strauss souhaite renouer avec la tradition du voyage philosophique, loin d'une austérité scientifique mal comprise et d'un goût impudique du sensationnel, pour nous rappeler qu'on court le monde, d'abord, à la recherche de soi.


    votre commentaire
  • L’absurde est une question sérieuse, voire grave. C’est bien ce qu’avait compris Albert Camus, lorsqu’il publia en 1942 « Le mythe de Sisyphe ». Cet essai fait partie de son cycle de l'absurde, avec « l'Étranger » (roman), «Caligula » (pièce de théâtre) et « Le Malentendu » (pièce de théâtre). Il rédigea ensuite un cycle de la révolte avec « l’Homme révolté » (essai), « La Peste » (roman) et deux pièces de théâtre, « Les Justes » et « Etat de siège ». Il devait ensuite rédiger un cycle sur le bonheur, mais à la place il y eut son livre le plus désespéré, « La Chute ».

    Dans la mythologie grecque, Sisyphe, ayant découvert la liaison entre Zeus et Egine, s'en va monnayer l'information auprès du père de la donzelle, le fleuve Asopos. En échange de sa révélation il reçoit une fontaine pour sa citadelle. Sa trop grande perspicacité irrita les dieux qui le condamnèrent à pousser au sommet d'une montagne un rocher, qui roule inéluctablement vers la vallée avant que le but du héros ne soit atteint.

    Le fait de « vivre dans un mythe de Sisyphe », signifie que l’on vit une situation absurde répétitive dont on ne voit jamais la fin ou l’aboutissement.

    Camus définit trois types de réactions humaines à l’absurdité de la vie perceptible au quotidien :
    - Le héros absurde fait face à l'absurdité de la vie et va même, comme le fait Don Juan, rechercher toujours sa première passion de conquête en conquête ;
    - Le suicidaire ne voit plus aucun sens à sa vie ;
    - Le croyant (en Dieu ou en un dogme, politique par exemple) se livre sans espoir de retour à une cause.

    En opposition à ces trois archétypes de l'absurdité, Camus entend montrer que la révolte est le seul moyen de vivre sa vie dans un monde absurde : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. »

    S’appuyant sur de nombreuses analyses littéraires impressionnantes de pertinence (Dostoïevski avec le personnage de Kirilov dans « Les Démons » et Raskolnikov dans « Crime et châtiment », Kafka dans toute son oeuvre, …), Camus entend démontrer l’impasse que constitue toute adaptation ou acceptation de l’absurde de la vie.

    Il reconnaît moins confortable la révolte :
    « Commencer à penser, c'est commencer d'être miné. Pour un esprit absurde, la raison est vaine et il n'y a rien au-delà de la raison. »

    Mais il montre aussi que le fait de laisser (consciemment ou inconsciemment) l’absurde guider sa vie est un leurre, qui aboutit à la perte de sens et de responsabilité :
    « L'absurde ne délivre pas, il lie. Il n'autorise pas tous les actes. Tout est permis ne signifie pas que rien n'est défendu. L'absurde rend seulement leur équivalence aux conséquences de ses actes. Il ne recommande pas le crime, ce serait puéril, mais il restitue au remords son inutilité. »

    Le mythe de Sisyphe est un vibrant plaidoyer pour la lutte et le sentiment, que Camus revalorise dans son essai :
    « Il n'est guère de passion sans lutte. »

    Voilà, je pense que ce livre, et son pendant « L’Homme révolté », même s’ils sont ardus à la lecture, amènent un éclairage intéressant et constructif à quiconque s’intéresse au lien délicat entre l’absurde et la révolte.


    votre commentaire