• Qu'est-ce qu'un mythe ?


    DEFINITION

    Le terme mythe n’apparaît qu’en 1803 dans la langue française, il concurrence alors le mot de “fable”. Il n’est admis par l’Académie qu’en 1835. Ce terme est un emprunt au bas latin mythos (fable, récit fabuleux), lui-même d’origine obscure (muthos signifie “discours”, tout comme le logos). Ce muthos étant de la famille des verbes muthéô et muthéomai qui signifient “parler, converser, dire, raconter, exposer” et “parler en soi-même” : c’est-à-dire “réfléchir”. Nous sommes bien dans le domaine du dire et de l’oral. Les Grecs des VIème et Vème siècles avant notre ère, employaient indifféremment mythos et logos. Au Vème siècle de notre ère, logos représentera un récit “vérifiable”, tandis que par muthos, on entendra plutôt une “tradition fabuleuse“, une fable. Pendant longtemps, la confusion règnera entre fable et mythe. Les dictionnaires du XIXème siècle continueront encore longtemps à maintenir la confusion. Mythologie, apparue en 1403, pour désigner l’étude des choses fabuleuses est un emprunt au grec mythologia. Aux XVIème et XVIIème siècles, la mythologie devient “l’explication des fables”, au XIXème siècle mythologie prend un double sens “histoire fabuleuse des dieux, des demi-dieux et des héros de l’Antiquité” et comme “science, explication des mystères et des fables du paganisme”. La mythologie devient donc une matière et son étude. À cette époque, aucune “science” de la mythologie n’était encore constituée et le mythe était toujours considéré comme des visions irrationnelles et vicieuses du monde. Jusqu’en 1911, de nombreuses dénonciations de la mythologie “païenne” comme étant de grossières créations imputables aux préjugés du peuple sont publiées. Au XXème sciècle, Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss élèvent l’étude des mythes à l’échelon d’une véritable science.

    FONCTIONS

    - Les mythologies des sociétés de tradition orale expriment la relation que les hommes établissent avec leur environnement naturel et surnaturel.
    - Elles sont à la base des systèmes religieux les plus divers.
    - Elles structurent les croyances qui, elles-mêmes, influencent un comportement quotidien, un calendrier, un langage, ...
    - Tout mythe peut donc être considéré comme un des éléments fondateurs de l’organisation religieuse, philosophique et sociale d’un groupe humain.
    - Les mythes revêtent souvent un caractère sacré et de ce fait, sont soumis à une ritualisation. Tout le monde ne peut pas “dire” un mythe (seuls les initiés peuvent le formuler). Ces récits sont dits généralement selon un calendrier, dans des lieux consacrés, dans un temps précis. Parfois, ils sont fixés dans une liturgie. La plupart des récits mythologiques sont moins sujets que d’autres à des variantes excessives. Ils sont objets de foi, de croyances profondes.

    QUATRE PRINCIPALES PHASES D'UN MYTHE

    Cosmogonie :
    - Le mythe cosmogonique proprement dit présente le premier état larvaire ou germinal du monde et explique comment le monde a été transformé. Il sert de modèle à tous les mythes d’origine.
    Théogonie :
    - Naissance et mise en place d’une hiérarchie ou d’une société des dieux. Génération des dieux. Se dit de tout système religieux polythéiste.
    Anthropogonie :
    - Naissance mythologique des hommes. Explique comment l’homme est devenu ce qu’il est aujourd’hui : mortel, sexué et obligé de travailler pour se nourrir.
    Eschatologie :
    - Mythe de la fin du monde.

     


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