• Bernadette Soubirous (Bernadeta Sobirons en Gascon), de son vrai nom Marie-Bernarde Soubiroux (Maria Bernada Sobeirons), née le 7 janvier 1844 à Lourdes, et décédée le 16 avril 1879 à Nevers, est une sainte catholique, célèbre pour avoir vu des apparitions de la Vierge dans une grotte de sa ville natale.

    Ses parents, François Soubirous (1807-1871) et Louise Castérot (1825-1866), exploitent le moulin de Boly, où elle est née, jusqu'en 1854. Les Soubirous qui avaient, dit-on, fait un mariage d'amour, ont eu au total neuf enfants dont cinq sont morts en bas-âge. Bernadette est l'aînée. À cette date, l'entreprise familiale est ruinée (trop artisanale pour cette époque d'industrialisation, et sans doute mal gérée). Bernadette connaît la faim et la maladie, elle sait à peine lire et écrire. De santé fragile (elle est notamment asthmatique), elle paraît moins que son âge. Elle est par ailleurs belle fille, selon les témoignages de l'époque et comme en attestent les photographies qui ont été prises d'elle. Son sentiment religieux est déjà très fort même si elle ignore à peu près tout du catéchisme (« [...] si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ! » dira-t-elle plus tard).

    Les parents de Bernadette l'envoient chez sa marraine et tante, Bernarde Castérot (1823-1907), qui l'emploie comme servante à la maison et au comptoir de son cabaret.

    Les Soubirous déménagent pour une cellule de l'ancienne prison de la rue Haute, surnommée Le cachot (que l'on peut visiter actuellement) et où ils logent à six dans 3,77 x 4,40 m. En 1857, François Soubirous est accusé (apparemment à tort) du vol de deux sacs de farine. Il est envoyé en prison. La famille Soubirous est dans une période de détresse noire.

    Bernadette témoigne d'apparitions de la Vierge à partir de 1858. Lors de sa neuvième apparition, elle suit les indications de la Vierge et découvre une source d'eau au pied de la grotte de Massabielle, à Lourdes. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge lui apparaît dix-huit fois.

    Apparitions :

    1. Jeudi 11 février 1858. Avec sa sœur Marie (1846-1892), dite Toinette, et Jeanne Abadie, une amie, Bernadette se rend le long du Gave pour ramasser des os et du bois mort. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser le Gave, gelée, comme sa sœur et son amie. Elle est alors surprise par un bruit et lève la tête vers la grotte de Massabielle : « J'aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied ». Bernadette récite une prière, la dame disparaît.

    2. Dimanche 14 février 1858. Ses parents interdisent à Bernadette de retourner à la grotte. Elle insiste, ils cèdent. Sur place, elle récite des chapelets et voit apparaître la dame. Elle lui jette de l'eau bénite. La dame sourit, incline la tête et disparaît.

    3. Jeudi 18 février 1858. Bernadette, sous la pression d'une dame de la bourgeoisie lourdaise, demande à la dame de lui écrire son nom. Celle-ci lui répond : « Ce n'est pas nécessaire ». Puis elle ajoute « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? »

    4. Vendredi 19 février 1858. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge béni et allumé (ce qui est devenu, depuis, une coutume). La dame apparaît brièvement.

    5. Samedi 20 février 1858. La dame apprend une prière personnelle à Bernadette qui, à la fin de sa vision, est saisie d'une grande tristesse.

    6. Dimanche 21 février 1858. Une centaine de personnes accompagnent Bernadette. La dame se présente (à Bernadette seule) et le commissaire de police Jacomet l'interroge sur ce qu'elle a vu. Bernadette se contente de répéter : « aquerò » (cela)

    7. Mardi 23 février 1858. Accompagnée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la grotte où l'apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».

    8. Mercredi 24 février 1858. La dame transmet un message à Bernadette : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! »

    9. Jeudi 25 février 1858. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. ». Bernadette racontera plus tard : « Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. ». La foule l'accuse d'être folle et elle répond : « C'est pour les pécheurs ».

    10. Samedi 27 février 1858. Huit cents personnes accompagnent Bernadette. L'Apparition reste silencieuse, Bernadette boit l'eau.

    11. Dimanche 28 février 1858. Deux mille personnes assistent à l'extase de Bernadette qui prie, baise la terre, rampe sur les genoux. Le juge Ribes la menace de prison.

    12. Lundi 1er mars 1858. Mille cinq cents personnes accompagnent Bernadette, dont, pour la première fois, un prêtre. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la Grotte et trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent toute leur souplesse.

    13. Mardi 2 mars 1858. La foule est très importante. La dame demande à Bernadette : « Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle ». L'abbé Peyramale, curé de Lourdes veut connaître le nom de la dame et exige en sus une preuve précise : il veut voir fleurir le rosier/églantier de la Grotte en plein hiver.

    14. Mercredi 3 mars 1858. Trois mille personnes accompagnent Bernadette. La vision ne vient pas. Plus tard, Bernadette se sent appelée et retourne à la grotte où elle demande son nom à la Dame qui lui répond par un sourire. Le curé Peyramale insiste : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte »

    15. Jeudi 4 mars 1858. Environ huit mille personnes attendent un miracle à la grotte. La vision est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne ressent plus l'invitation à se rendre à la grotte.

    16. Jeudi 25 mars 1858. L'apparition se montre à Bernadette et dit en Gascon bigourdan — la langue que parlait Bernadette —, levant les yeux au ciel et joignant ses mains : « Que soy era immaculada councepciou ». Bernadette retient ces mots, qu'elle ne comprend pas, et court les dire au curé, qui est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l'"Immaculée Conception de Marie" un dogme et Bernadette dit ignorer qu'elle désigne la Vierge. Le rosier n'a toujours pas fleuri.

    17. Mercredi 7 avril 1858. Le docteur Douzous constate que la flamme du cierge que tient Bernadette pendant l'apparition entoure sa main sans la brûler.

    18. Jeudi 16 juillet 1858. C'est la dernière apparition. Une palissade interdit l'accès à la grotte. Bernadette franchit le Gave et voit la vierge exactement comme si elle se trouvait devant la grotte.

    Le 28 juillet 1858, soit douze jours seulement après la dernière apparition, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d'enquête destinée à établir le crédit que l'Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous. Cette commission est chargée de vérifier la validité des « miracles » annoncés, en recueillant des témoignages divers et les avis de scientifiques ou de gens d'Église. Elle est aussi chargée d'interroger Bernadette dont la sincérité semblera « incontestable » (dixit) à l'évêque : « Qui n'admire, en l'approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l'interroge ; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu'on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d'à propos, empreintes d'une forte conviction ». Le fait que la jeune fille répète des mots dits par la Vierge qu'elle ne pouvait (pense-t-on alors) pas connaître eu égard à son manque d'instruction, sera un argument décisif.

    Entre-temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l'aide à Marie ne cesse de croître, il vient des gens de toute l'Europe et de nouveaux témoignages de miracles s'accumulent. « Si l'on doit juger l'arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l'apparition racontée par la jeune fille est surnaturelle et divine ; car elle a produit des effets surnaturels et divins »

    Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l'évêque rend son avis — favorable : « Nous jugeons que l'Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes ; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l'Église universelle ».

    C'est ainsi que Lourdes, modeste chef-lieu des Pyrénées, soigneusement évité par le tourisme thermal alors en pleine explosion — son eau n'avait pas les propriétés curatives attribuées à celles de Luchon, Cauterets ou Bagnères-de-Bigorre — est vite devenue la ville touristique la plus fréquentée de la région. Un fait souvent oublié : à Garaison (aujourd'hui, Monléon-Magnoac, à 70 km de Lourdes), une jeune fille nommée Anglèze de Sagasan avait affirmé avoir entendu la vierge lui demander de construire une chapelle près de la source. Cela se passait vers 1520. La chapelle a bien été construite et la ville a été un lieu de dévotion et de tourisme religieux aux siècles suivants.

    Bernadette souhaitait faire sa communion et pour cela, elle devait apprendre à lire et à écrire en Français. Elle est donc admise à "l'école des indigents", à l'hospice de Lourdes, tenu depuis 1836 par les Sœurs de la Charité de Nevers. Là, elle s'instruit, apprend à lire et apprend le catéchisme et un métier. Les observateurs de l'époque notent que son recueillement en prière est impressionnant, mais qu'elle est aussi gaie, enjouée, espiègle et plutôt autoritaire avec ses compagnes — qui l'apprécient néanmoins beaucoup. Après réflexion elle choisit la congrégation des Sœurs de la charité de Nevers pour vivre son désir de vie religieuse. La Maison-Mère de la congrégation est à Nevers. Avec ses supérieures, elle est d'une obéissance à toute épreuve, comme en témoigne une anecdote : on avait interdit à Bernadette de retourner à la grotte et on lui demanda : « Si la Vierge t’ordonnait d’y aller, que ferais-tu ? ». Bernadette répondit : « Je reviendrais demander la permission à Monsieur le Curé ».

    À l'extérieur, on commence à rendre un inquiétant culte à la jeune bigourdane. Sa photo s'achète, les journaux parlent d'elle, on veut la voir. Le plus sage est de l'éloigner de Lourdes. Certaines personnes, comme l'essayiste britannique Ruth Harris (Lourdes. La grande histoire des apparitions, des pèlerinages et des guérisons, Jean-Claude Lattès, 2001), n'hésitent pas à affirmer que Bernadette devait, en quelque sorte « disparaître » de son vivant afin que l'Église puisse maîtriser totalement la capitalisation des miracles lourdais.

    Pour une jeune fille sans dot, la vie de sœur était difficilement envisageable, mais Bernadette est désormais célèbre et divers couvents sont prêts à l'accueillir.

    Elle quitte donc les Pyrénées qu'elle ne reverra jamais. Elle rejoint le 7 juillet 1866, la congrégation des Sœurs de la Charité à Nevers. Elle y reste treize années pendant lesquelles elle sera traitée sans égards spéciaux. Elle occupe les postes d'aide-infirmière, de responsable de l'infirmerie et de sacristine. Les quatre dernières années, elle est surtout malade.

    Atteinte d'une tuberculose osseuse, et souffrant de son asthme chronique contracté à l'âge de 11 ans, lors de la grande épidémie de choléra dans les Hautes-Pyrénées, elle meurt le 16 avril 1879 à Nevers à l'âge de trente-cinq ans.

    Pour les besoins du procès en canonisation, son corps doit être reconnu. Son cercueil sera ouvert 3 fois et son corps retrouvé intact.

    Elle repose depuis 1925 dans une châsse de verre et de bronze dans la chapelle de l'Espace Bernadette à Nevers. Lors des exhumations, son corps fut lavé et le contact avec les "détergents" avait noirci sa peau : le corps de la vénérable Bernadette est intact, le squelette complet, les muscles atrophiés mais bien conservés ; la peau parcheminée paraît seule avoir subi l'humidité du cercueil. Elle a pris une teinte grisâtre et est recouverte de quelques moisissures et d'une certaine quantité de cristaux de sels calcaires (…) (Dr Talon et Dr Comte, chargés de l'examen du corps après 1923), cités par Dominique Lormier dans Bernadette Soubirous, éd. CMD, 1999. Dans le même livre on apprend que quelques années plus tard, la peau de Bernadette a noirci. Le visage de Bernadette et ses mains ont donc été recouverts d'un très fin masque de cire pour la présentation publique.

    Bernadette Soubirous a été béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933.


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  • (Padre Pio)

    Ce mot désigne les blessures apparues spontanément sur le corps d'une personne et semblables à celles des cinq plaies de Jésus crucifié.

    Les 5 plaies du Christ sur la croix se trouvent ;

    sur les mains (causé par les clous)
    sur les pieds (causé par les clous)
    sur la tête (causé par la couronne d’épines)
    sur le dos (causé par les coups de fouet)
    sur le côté (causé par la lance)

    Les plaies peuvent être seulement que dans une zone du corps, tel que les mains ou les pieds ou dans plusieurs zones du corps en même temps. Ils sont évolutifs, ils saignent par moments et peuvent disparaître. Parfois, les stigmates entraînent des saignements très importants. D'autres fois, ce sont des blessures ouvertes ou des verrues qui apparaissent. Certaines personnes n'ont aucune hémorragie mais ressentent une douleur atroce aux endroits du corps où le Christ saigna à la suite de ses blessures. Les stigmates peuvent affecter des femmes aussi bien que les hommes.

    Les sceptiques ont tenté de fournir de nombreuses explications aux stigmates. Certains ont suggéré que ces blessures étaient des supercheries; d'autres que les soi-disant miraculés se les infligeaient eux-mêmes lors d'une transe hystérique ou même par un acte délibéré par mutilation ou application de substances chimiques corrosives.

    Il y a aussi plusieurs scientifiques qui croient que la cause des stigmates seraient psychologique, c'est-à-dire qu'une personne serait tellement croyante que ces signes apparaîtraient sur son corps ( un peu comme le phénomène des grossesses nerveuses). Ce serait donc la force de conviction des religieux et leurs imaginations qui provoqueraient les stigmates.

    On estime à plus de 250 personnes le nombre total de stigmatisés depuis les origines du Christianisme. Aucune époque n’a vu disparaître le phénomène, même si le XVIIIe siècle fut un temps creux.
    Sur ces 250 fidèles, femmes et hommes, religieux ou laïcs, plus des deux tiers ont été élevés sur les autels. Mais redisons-le avec conviction : l’Église n’a jamais interprété les stigmates comme des marques tangibles de sainteté, mais plutôt comme a traduction corporelle d’une union au Christ vécue à son maximum.

    Parmi ces croyants, on note la présence de nombreuses moniales contemplatives, d’hommes laïcs, de jeunes « tertiaires » d’Ordres religieux, mais une part très minime d’ecclésiastiques : saint Padre Pio (+ 1968) est avec l’abbé Antoine Crozier (1850-1916, l’ami du bienheureux Charles de Foucauld), le premier prêtre stigmatisé de l’histoire (saint François d’Assise, diacre, ne reçut jamais l’ordination sacerdotale) !
    En d’autres termes, la stigmatisation défie la raison et transcende conditionnements sociaux et familles spirituelles. Elle ne dépend ni d’une quelconque appartenance intellectuelle ni de la moindre adhésion religieuse : elle signifie la liberté de Dieu pleinement révélée en l’humanité du Christ.



    Quelques stigmatisés célèbres

    Saint François d'Assise (1186-1226)


    Il fut le premier dans l'histoire dont on raconte la stigmatisation.
    En 1224, dans la solitude, sur le Mont Alverne en Toscane, alors qu'il médite sur la passion du Christ, il vit un séraphin – ange aux ailes lumineuses et enflammées -, qui semblait crucifié. À ce moment, les plaies du crucifié s'impriment sur ses mains, ses pieds et son côté. Il est déjà malade et presque aveugle. C'est pourtant au milieu de ces souffrances qu'il compose le Cantique au soleil (ou cantique des créatures). Il meurt le 3 octobre 1226.

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

    Sainte Catherine de Sienne a reçu les stigmates en 1375, quelques années avant sa mort à l’âge de 33 ans. Par humilité, elle a demandé qu’ils soient rendus invisible et sa prière a été entendue. Elle a également été incapable de manger, elle se nourrissait avec des hosties et de l’eau bénite.

    Therese Neumann (1898-1962)

    Therese Neumann est probablement la stigmatisée qui a été la plus visité de toute l’histoire de l’église. Elle a souffert de stigmates aux pieds, aux mains, à la tête, au dos et près du cœur, elle pleurait également du sang. Ses blessures saignaient périodiquement à tous les vendredi de 1926 à 1962. Les stigmates sur le coeur, les mains et les pieds sont toujours restés évidents, mais ne se sont jamais infectés. Elle a eu à plusieurs reprises la vision de la passion du Christ et pouvait la reconstituer comme s’il elle en avait été témoin. Ne pouvant plus avaler aucune nourriture, elle s’est nourri seulement de la communion pendant de grandes périodes de temps. Elle a été gardée sous surveillance par plusieurs médecins et spécialistes qui n’ont trouvé aucune explication au phénomène.

    Padre Pio (1887-1968)

    En 1918, il reçoit les stigmates de la passion du Christ, ce qui lui vaut des plaies aux pieds, aux mains et sur le côté, celles-ci saignent constamment. De nombreux médecins, croyants ou non, ont examiné ce phénomène et n'y ont trouvé aucune explication. Des foules entières vinrent le voir à San Giovanni Rotondo, en Italie. Les stigmates que portait le Padre Pio, attirèrent aussi l’attention des autorités ecclésiastiques qui lui interdirent de célébré des messes. Devant le mécontentement  des croyants ils lui permirent finalement de pratiquer dans une petite chapelle. Le Padre Pio meurt 50 ans après sa stigmatisation le 23 septembre 1968.

    Le 16 juin 2002 il a été canonisé, maintenant il est reconnu officiellement comme un saint par l’Église Catholique.

     


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  • Soixante-sept cas de guérisons miraculeuses ont été reconnus par l'Eglise catholique depuis la création en 1883 du Bureau médical de Lourdes, chargé de recevoir les déclarations de guérisons et de les authentifier. Depuis son ouverture, le Bureau médical de Lourdes a enregistré plus de 7.000 déclarations de guérisons spontanées, mais seules 67 ont vu leur caractère miraculeux reconnu au terme d'un long processus d'enquête.

    Toutes les preuves médicales doivent être réunies pour attester de la guérison définitive. Celles-ci sont présentées à un Comité médical international, composé d'une vingtaine d'experts médicaux, qui se réunit une fois l'an.

    Il existe en effet sept critères d'exclusion permettant d'établir si une guérison est inexpliquée. Si l'un de ses critères manque, alors l'hypothèse est réfutée.

    1- La maladie a un caractère de gravité, avec un pronostic défavorable.
    2- La réalité et le diagnostic de la maladie sont assurés et précis.
    3- La maladie est uniquement organique, lésionnelle.
    4- Un éventuel traitement ne doit pas avoir été à l'origine de la guérison.
    5- La guérison doit être subite, soudaine, instantanée.
    6- La reprise des fonctions doit être complète, sans convalescence.
    7- Il ne s'agit pas d'une rémission mais d'une guérison durable.

    Alors, y croyez-vous ?

    Il y a des cas de rémissions rapportés par le comité médical international de Lourdes qui sont proprement miraculeux, comme celui D'Anna Santaniello, la 67° et dernière miraculée reconnue de Lourdes à ce jour (le caractère miraculeux de sa rémission fut officiellement déclaré le 21 septembre 2005).

    Cette dame était sur son lit de mort en 1952, gravement atteinte par une maladie de Bouillaud officiellement diagnostiquée : elle était "grande cardiaque", incapable de se déplacer ou de parler, atteinte d'une cyanose de la face et d'un oedème descendant sur les jambes. Le pronostic vital était plus qu'engagé, d'ailleurs elle reçut le 27 juillet l'extrême-onction. Elle arrive à Lourdes sur une civière le 16 août 1952, et après son immersion dans l'eau "miraculeuse", elle guérit presque instantanément. Elle se remet alors sur ses pieds et participe à des processions le soir même. Plusieurs médecins s'enquièrent de son état et l'auscultent, les symptômes pathologiques ont disparu : le coeur d'Anna Santaniello bat de façon stable et normalement alors qu'il avoisinait les 120 pulsations par minute avant sa guérison, exit la cyanose et la dyspnée, seul l'oedème aux membres inférieurs n'a pas tout à fait disparu. Mais il ne restera bientôt plus aucune trace de ses ennuis de santé.

    Comme on le voit, il a fallu attendre longtemps avant qu'Anna Santaniello soit officiellement reconnue miraculée de Lourdes, malgré le caractère spectaculaire et authentifié de sa guérison. C'est que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, les autorités catholiques ne délivrent pas facilement ce genre de "certificats". Le Vatican a compris, en effet, qu'il était important pour sa crédibilité de réguler les phénomènes miraculeux. Pour cela, il a notamment mis sur pied, dès les années 1920, une commission de médecins dont l'objectif était, après enquête, d'y voir plus clair dans la masse de ceux qui postulaient au statut de miraculé. En fait, une commission avait été mise sur pied dès juillet 1858, mais elle ne comptait que des ecclésiastiques, incompétents à évaluer scientifiquement les témoignages qui leur parvenaient. Cette commission a donc, un temps, été une simple instance d'enregistrement de cas signalés. On observe d'ailleurs que, depuis l'instauration de cette commission de médecins, le nombre de miraculés a décru sensiblement, comme le montre le graphique suivant.

    Plusieurs remarques sur ce graphique. D'abord, il permet de voir qu'un pic d'authentifications a eu lieu entre 1900 et 1920. Il faudrait faire une mention spéciale pour 1908, où vingt miracles ont été validés, ce qui constitue un record inégalé à ce jour. Un record très opportun il faut dire, car cette date correspondait au cinquantenaire des apparitions mariales à Lourdes. Ensuite, il fait apparaître que le nombre de miraculés chute vertigineusement entre 1920 et 1940, ce qui correspond à la mise en place d'une commission d'évaluation composée exclusivement de médecins. Enfin, ce graphique permet de constater que le nombre de miraculés diminue sensiblement à partir des années soixante. La encore, la rigueur accrue de la commission scientifique de Lourdes, qui devient internationale, et les progrès des connaissances médicales ne sont probablement pas étrangers au phénomène.

    Devenir un miraculé de Lourdes, aujourd'hui, ressemble un peu à un chemin de croix. Il faut d'abord en passer par un entretien avec le médecin permanent du bureau médical des sanctuaires de Lourdes, Président de l'association médicale internationale de Lourdes qui comprend plus de 10 000 professionnels de santé dans plus de 75 pays. Il lui appartient d'opérer un premier tri parmi les quelques cinquante personnes qui postulent en moyenne chaque année au titre de miraculé. Les dossiers s'accumulent d'ailleurs depuis la création des archives du bureau médical en 1883, puisque sur 7012 déclarations, l'Eglise n'a reconnu que 67 miracles, soit même pas 1%.

    Comme il l'explique lui-même, la sélection qu'il opère dans les dossiers ne constitue que la première étape pour que le miracle soit authentifié. En effet, le dossier est ensuite examiné par une commission de médecins qui, si elle le juge suffisamment intéressant, avertit l'évêque de son diocèse. Dès lors, et c'est une troisième étape décisive, une fois accepté par le bureau médical, le dossier est entre les mains du comité médical international de Lourdes, où des spécialistes de nombreuses disciplines sont présents. Un spécialiste de la pathologie considérée se penche sur le dossier en profondeur avant de soumettre à la commission, par un vote majoritaire, la poursuite de son étude. La recherche initiale peut prendre plusieurs années. Le dossier qui est constitué est donc solide d'un point de vue scientifique. Il s'agit prioritairement de voir si cette guérison, supposée miraculeuse, ne peut pas s'expliquer par les voies normales de la science, ce qui nécessite de se familiariser avec les recherches les plus pointues dans le domaine.

    Une dernière commission étudie enfin, avant de rendre officiel le caractère miraculeux de la guérison, le contexte religieux de la rémission. Il s'agit de voir si la personne s'est bien rendue à Lourdes dans une démarche de foi sincère qui pourrait éclairer ladite guérison.

    Les critères que retient cette commission de médecins pour donner un avis favorable aux guérisons inexpliquées sont très sévères : la maladie doit être avérée et très grave avec un pronostic fatal, elle doit être organique ou lésionnelle (ce qui exclut les psychopathologies même les plus graves), et un traitement ne doit pas avoir été à l'origine de la guérison (ce qui exclut les guérisons de cancers, car la plupart font l'objet d'un traitement, même si celui-ci paraît inefficace), laquelle doit être soudaine et durable.


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  • L
    es apparitions mariales font partie de la tradition de l'Église. Elles soulèvent quelquefois la controverse. Il n'en demeure pas moins qu'il faut en comprendre le sens.

    UNE HISTOIRE DES APPARITIONS

    Le phénomène des apparitions n'est pas lié à l'époque moderne. Les études historiques montrent que la plus ancienne apparition de la Vierge se serait déroulée au Puy en France. Elle remonterait au IIe ou au IIIe siècle. La Vierge Marie serait apparue à une femme qui n'arrivait pas à se débarrasser d'une forte fièvre. Une basilique y a été construite vers les années 440.

    L'histoire retient aussi une apparition dont a bénéficié Grégoire le Thaumaturge en 231. Yves Chiron raconte que cet évêque du IIIe siècle, alors qu'il s'interrogeait avec angoisse sur la manière de prêcher correctement la doctrine de la Trinité, vit la Vierge Marie  et saint Jean l'Évangéliste lui apparaître. Yves Chiron conclut dans son livre Enquête sur les apparitions de la Vierge Marie que l'apparition à Grégoire le Thaumaturge est la plus ancienne apparition privée, c'est-à-dire destinée à l'édification personnelle du voyant. L'apparition du Puy serait la plus ancienne apparition publique  c'est-à-dire destinée à l'édification de tous les fidèles.

    La théologie  fait une distinction entre les apparitions privées et publiques. Les apparitions privées concernent la vie personnelle d'une personne et l'apparition de la Vierge vient la réconforter ou lui délivrer un message qui s'applique à sa vie spirituelle. Quant aux apparitions publiques, le message de la Vierge s'adresse à une collectivité et habituellement un sanctuaire est érigé sur le lieu de l'apparition. Ces apparitions sont souvent accompagnées de signes sensibles comme des guérisons ou de manifestations spéciales de la nature comme le jaillissement d'une source.

    LES CRITÈRES DE DISCERNEMENT

    L'Église reconnaît officiellement une apparition après avoir mené une enquête minutieuse sous la conduite de l'évêque responsable du diocèse dans lequel se déroule l'apparition. C'est le pape Benoît XIV (1740-1758) qui a édicté des critères pour évaluer les apparitions. Il a demandé d'étudier la personnalité du voyant, le contenu des apparitions, la nature et la forme des apparitions et enfin leur finalité. La commission d'enquête nommée par l'évêque est composée de théologiens, de canonistes, de médecins ainsi que d'autres experts selon les besoins et les circonstances. Yves Chiron, spécialiste de la question des apparitions, explique qu'une attention spéciale sera portée à l'analyse de la personnalité des voyants. « Une sensibilité exacerbée, un tempérament trop impressionnable, une imagination débordante seront autant de traits jugés défavorables. » Le jugement théologique examinera les faits au regard de la foi. Il déterminera s'il s'agit de phénomènes d'origine  surnaturelle. Une étude attentive du message reçu par les voyants au cours de l'apparition sera menée. Ce message est-il en accord avec l'ensemble de la doctrine révélée? Les fruits spirituels  des apparitions seront aussi considérés. Les bons fruits d'une apparition, selon la théologie catholique, doivent être le renouveau de dévotion et de fréquentation des sacrements, des conversions, des guérisons et autres grâces temporelles et spirituelles.

    Un dernier critère vient habituellement clore le dossier : il s'agit de celui du miracle. Yves Chiron écrit que « ce caractère est décisif parce qu'il peut être observé par tous ou du moins par un grand nombre. » Ce fut le cas de la « danse du soleil à Fatima » ou du phénomène de la source à Lourdes.

    Le jugement rendu par l'évêque peut s'exprimer de trois manières. D'abord, l'enquête montre « que les faits évoqués n'ont rien de surnaturel et que les fidèles ne peuvent prêter foi à ces fausses apparitions. » Le deuxième jugement déclare que « les preuves de la surnaturalité des faits n'ont pas été établies et que les supposées apparitions ne peuvent être déclarées authentiques. La troisième formule reconnaît l'origine surnaturelle des faits et que les fidèles peuvent y accorder « une foi simplement humaine ».

    LE RÔLE DES APPARITIONS

    Les messages laissés par la Vierge lors des apparitions n'engagent pas la foi. Seule la Parole de Dieu que nous retrouvons dans l'Ancien Testament et dans le Nouveau Testament est parole de foi pour l'Église. Le cardinal Ratzinger, l'actuel pape, alors qu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a écrit en citant le Catéchisme de l'Église catholique que « l'unique révélation de Dieu à tous les peuples est achevée avec le Christ et par le témoignage qui lui est rendu dans les livres du Nouveau Testament. » Le Catéchisme de l'Église catholique ajoute : « Même si la Révélation est achevée, elle n'est pas complètement explicitée; il restera à la foi chrétienne d'en saisir graduellement la portée au cours des siècles. »

    Les apparitions et leurs messages « n'ont pas pour rôle d'améliorer ou de compléter la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire. La foi chrétienne ne peut pas accepter des ‘révélations' qui prétendent dépasser ou corriger la révélation dont le Christ est l'achèvement » (Catéchisme de l'Église catholique, no 67.)

    Yves Chiron explique ainsi la finalité des apparitions de la Vierge Marie : « La Vierge Marie, lorsqu'elle apparaît, ne vient pas révéler de nouvelles vérités par rapport à la Révélation évangélique, mais elle veut faire éprouver, de façon plus saisissante, les vérités de la foi et les nécessités du salut. »

    L'histoire des apparitions montre que la Vierge a mis l'accent sur différents points de la vie chrétienne lorsqu'elle a livré des messages. Les apparitions à Catherine Labouré, rue du Bac à Paris, ont rappelé l'importance de la prière. Bernadette, la jeune voyante de Lourdes, a reçu un message montrant l'importance de la pauvreté, de la prière et de la pénitence. En bref, un appel à la conversion.

    EN RÉSUMÉ

    Les apparitions reconnues ont valeur de signe et non de preuve. Yves Chiron rappelle que « la théologie catholique estime que l'apparition (la vision) appartient à la catégorie des grâces, c'est-à-dire qu'elles sont accordées sans que le bénéficiaire ne les obtienne par son mérite ou ses vertus. » Mgr Brincard affirme que la foi aux signes que sont les sacrements institués par Jésus Christ est bien plus fondamentale pour les croyants.


    2 commentaires
  • Bernadette de Lourdes, dont le visage est resté intact depuis sa mort en 1879

    « Tu redeviendras poussière ! ». C’est le sort communément accepté des hommes après leur mort. Pourtant, certains corps restent intacts pendant des siècles. L’incorruptibilité physique est-elle le privilège des saints et des saintes ? Ce phénomène de non putréfaction est particulièrement troublant du fait qu’il est réel mais n’a jamais été vraiment étudié.

    Des manifestations miraculeuses

    Un peu partout dans le monde, on relève la même croyance populaire : les corps des saints, après leur mort, échappent à la loi commune de la dissolution de la chair.
    Saint Cyrille, évêque de Jérusalem, écrivait au Ive siècle : »Même lorsque l’âme s’est enfuie, sa vertu et sa sainteté imprègnent encore le corps qui l’a hébergée. »

    En réalité, si l’on étudie la vie des saints de la chrétienté, on constate que cette incorruptibilité physique a souvent été refusée aux élus.
    De même, ce phénomène a été observé sur des gens non béatifié ou canonisé.

    Le seul recensement dont nous disposons est dû à une Américaine, Joan Cruz, qui a souhaité compléter les travaux du père Thurston à l’aide de toutes les sources ecclésiastiques connues.
    Dans un ouvrage, publié en 1977, intitulé The Incorruptibles, elle énumère 102 cas authentifiés par la Congrégation des rites de l’Eglise catholique romaine.

    Mais, il est probable, ajoute t-elle, qu’il en existe bien d’autres qui n’ont jamais été rendus publics par le Vatican.

    Un exemple de ces « miracles » est celui de Maria Anna Ladroni qui mourut à Madrid en 1624.
    107 ans plus tard, sa dépouille mortelle fut exhumée sur l’ordre des autorités religieuses lors de son procès de béatification.

    Voila quelles furent les conclusions de l’époque :

    « Il n’y eut pas moins de 11 docteurs et chirurgiens pour procéder à l’examen de la dépouille. Ils ont pratiqué, à l’aide de leurs instruments, diverses incisions sur le cadavre. Toutes les recherches aboutirent à une dissection quasi complète du corps : les viscères, les organes et les tissus apparurent dans un parfait état de conservation, encore humides, fermes et élastiques au toucher.
    Le cadavre était imprégné d’une sorte de fluide odorant, qui répandait des effluves persistants. »

    Saint Charbel, sainte Catherine de Bologne ou saint Pacifique de Cerano ont été inhumés directement dans la terre et l’on n’a constaté aucune dégradation de leurs cadavres.

    D’autres sont restés intactes dans un sol humide alors que leurs vêtements se désagrégeaient sur leur chair intacte. C’est le cas de sainte Thérèse d’Avila et sainte Catherine de Gênes.

    Quand le corps de sainte Catherine Labouré fut exhumé en 1933, 57 ans après sa mort, on trouva son corps intact bien que le triple cercueil ait été rongé par la moisissure.

    Certains de ces saints présentaient des stigmates de leur vivant, et ces saintes blessures ont été souvent préservées au-delà de la mort.

    Dans ces différents cas évoqués, ce qui est troublant ce n’est pas l’incorruptibilité par elle-meme car on connaît des facteurs particuliers qui empêchent la décomposition des cadavres. Le problème c’est que ces corps ont été inhumés dans des conditions qui auraient dû normalement entraîner la putréfaction.

    Le cas de saint Charbel Makhlouf

    Cet ermite mourut en 1898 au monastère maronite d’Annaya, au Liban. Selon la coutume de cet ordre, son corps fut directement déposé dans la terre, sans cercueil.
    Pendant plusieurs semaines, d’étranges lumières apparurent près de sa tombe. Les autorités ecclésiastiques finirent par ordonner l’exhumation 45 jours plus tard.

    Le corps était intact en dépit des inondations. Le cadavre fut alors lavé et revêtu de vêtements neufs avant d’être placé dans un cercueil de bois dans la chapelle du monastère.

    Au bout d’un certain temps, un liquide huileux ayant l’odeur du sang frais commença à sourdre des pores du saint.
    Cet épanchement devint si abondant que les vêtements durent être changés deux fois par semaine.

    Les restes de saint Charbel demeurèrent dans cet état jusqu’en 1927, date à laquelle un examen médicale fut ordonné.

    Le corps fut placé dans un cercueil de bois doublé de zinc, et un document contenant les observations faites par les médecins fut scellé dans un tube de zinc et déposé aux pieds du saint. Puis, le cercueil fut emmuré au milieu d’une paroi du monastère.

    En 1950, des pèlerins venus visiter le sanctuaire remarquèrent qu’un curieux liquide suintait hors du mur renfermant le cercueil.

    On ouvrit à nouveau le cercueil en présence d’autorités religieuses et médicales. Saint Charbel était toujours aussi bien conservé : son corps souple gardait les apparences de la vie alors que ses vêtements tombaient en lambeaux.

    Le tube de zinc, par contre, était fortement corrodé.

    Depuis cette date, la tombe a été ouverte chaque année et le corps soigneusement examiné. Chaque fois, il est apparu dans un parfait état de fraîcheur. Le fluide huileux, qui forme dans le cercueil un dépôt de 8 cm, est précieusement recueilli.

    Mais, l’incorruptibilité n’est pas toujours religieuse. Des cas d’incorruptibilité ont été constatés sur des personnes tout à fait « ordinaires ».

    Des cimetières particuliers

    Certains cimetières ou lieux de sépulture ont été choisi précisément en raison de conditions naturelles propres à stopper ou ralentir le processus de décomposition.

    Les catacombes de Palerme ou de Malte sont réputées pour leurs momies naturelles. Mais, ces cas sont explicables par la science. Les catacombes capucines de Palerme, en Sicile, abritent des corps ayant fait l'objet d'une momification

    Les corps subissaient un processus de déshydratation, avant d'être lavés au vinaigre. Certains étaient embaumés, tandis que d'autres étaient enfermés sous scellé dans des cabines de verre.

    La crypte de l’église Saint Michel de Dublin semble posséder les mêmes propriétés. Un rapport de 1901 mentionne la découverte « d’un cadavre de bébé, dont les poignets dodus portaient encore les rubans blancs fanés, dont on l’avait paré pour ses funérailles ». Le cercueil portait la date de 1679. Le petit corps était parfaitement conservé.

    Des théories mais aucune certitude

    A la fin du XIXe siècle, le père Herbert Thurston fit la première étude sérieuse des cas d’incorruptibilité.
    Il nota que les corps six phénomènes caractéristiques mais pas forcement simultanés:

    La présence d’un parfum suave émanant du corps

    L’absence de rigidité cadavérique

    La persistance d’une certaine tiédeur du cadavre

    L’absence de putréfaction

    Parfois, des saignements anormaux

    Parfois, la constatation post mortem d’étranges mouvements du cadavre qui ne sont pas attribués à des contractions musculaires mécaniques

    Si l’on écarte l’idée d’un miracle divin, quelles sont les autres hypothèses susceptibles d’expliquer cet étrange phénomène ?

    La première hypothèse est bien sûr l’embaument préalable du corps. Mais, un embaument est simple à déceler lors des examens post mortem.

    Dans les cas qui nous préoccupent, aune trace d’une substance quelconque ayant pu stopper la décomposition n’a été découverte.

    L’incorruptibilité ne peut être vraiment prouvée que lors de la première exhumation. En effet, les organes de certains saints ont été prélevés après coup pour être utilisés comme reliques sacrées.

    Joan Cruz distingue trois types d’incorruptibilité physique :

    Les corps volontairement conservés par embaument ou toute autre technique (momies)

    Les corps préservés accidentellement ou grâce à des techniques naturelles (momies naturelles)

    Les cas d’incorruptibilité authentiques et non expliquées par la science

    On a émis quelques hypothèses :

    Extrême sécheresse de l’air et absence de poussière. C’est le cas de la nécropole de Kiev

    Rôle possible des radiations mais qui reste valable que dans quelques cas

    Il existe également un phénomène appelé « saponification » qui est la transformation des tissus humains en une masse ammoniacale savonneuse tandis que l’épiderme se durcit.
    Cette substance saponifiée est dite « gras de cadavre » ou « adipocire ».

    On observe ce phénomène chez des cadavres inhumés dans des terrains marécageux putrides. On ignore pourquoi il intervient dans certains cas et pas dans d’autres.

    La saponification, qui est une forme particulière de décomposition des lipides, n’est pas courante mais pas non plus exceptionnelle.
    Ce phénomène n’est pas considéré comme miraculeux par les autorités ecclésiastiques.

    La véritable incorruptibilité est très différente. Pour des raisons inconnues, un corps reste intact tandis que d’autres, à ses côtés, se décomposent.

    Il faut préciser que ce « miracle » n’est pas suffisant à lui seul pour obtenir la béatification, sauf pour l’Eglise orthodoxe russe.

    Il est important de souligner que ce phénomène se rencontre dans la plupart des religions et que c’est également un thème important de l’inconscient collectif.

    Il existe des similitudes entre les divers cas d’incorruptibilité authentique qui sont très rares, rappelons le.

    La science ne peut l’expliquer actuellement. Il est vrai que ce phénomène a laissé la communauté scientifique étrangement indifférente.

    Quelles que soient nos convictions et nos croyances religieuses, peut-être devons nous nous pencher sur la nature de notre existence physique et spirituelle. Que nous soyons un jour destiné à la gloire, comme les saints, ou non, la réalité n’est peut-être pas celle que nous percevons.

    Entre la vie et la mort, il nous reste à comprendre l’essence de la réalité elle-même.


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