• Simple...

     

    L'arbre ne peut grandir coupé de sa racine
    Le fleuve ne peut couler divorcé de sa source
    Il ne fait pas jour sans lumière
    Et je ne sais marcher sans repos

    Simple, simple. comme une marche d'escalier
    Simple comme bonjour à l'ami croisé par hasard
    Simple comme bonjour au premier rayon de l'aurore
    entrevu par la paupière endormie
    Simple comme bonsoir au vieillard

    L'arbre ne vit pas sans nourriture
    La source irrigue son entourage
    Il n'y a pas d'âge pour être heureux
    C'est qu'il m'arrive de pleurer

    Simple, simple. comme un barreau d'échelle
    Simple comme bonjour aux bras au loin tendus
    Simple comme bonjour au chien qui se hisse
    au dehors tout remué du retour
    Simple comme bonsoir quand vient le soir

    L'arbre mort fait de la flamme
    Le torrent a creusé le rocher
    La vie ne cesse de continuer
    Et je cherche à gravir l'existence

    Simple, simple. comme les bras d'une mère
    Simple comme bonjour dès les lèvres du coeur
    au cher de mes chers

    Simple comme bonjour aux primevères nouvelles
    Simple comme - je ne veux pas aller me coucher -
    mais demain tôt, on part en voyage
    Simple comme bonsoir

     

    Odile ROUGÉ


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  • Merci à la vie.

     

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    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné deux yeux et quand je les ouvre
    Je distingue parfaitement le noir du blanc
    Et là-haut dans le ciel, un fond étoilé
    Et parmi les multitudes, l'homme que j'aime.

     

    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné d'entendre, oreilles grandes ouvertes
    Enregistrer nuit et jour grillons et canaris,
    Marteaux, turbines, aboiements, orages,
    Et la voix si tendre de mon bien-aimé.

     

    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné la voix et des lettres
    Avec lesquelles je pense les mots, et je dis
    Mère, ami, frère, lumière qui éclaire
    Le chemin de l'âme que j'aime.



    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné de marcher de mes pieds fatigués
    Et j'ai ainsi parcouru villes et marécages,
    Plages et déserts, montagnes et plaines
    Jusqu'à ta maison, ta rue, ta cour.

     

    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné un coeur qui devient débordant
    Quand je vois le fruit du cerveau humain ;
    Quand je vois la distance qu'il y a entre le bien et le mal
    Quand je vois le fond de tes yeux clairs.

     

    Merci à la vie qui m'a tant donné.
    Elle m'a donné le rire, elle m'a donné les pleurs.
    Ainsi, je distingue le bonheur du désespoir
    Ces deux éléments qui forment mon chant,
    Et votre chant qui est le même chant,
    Et le chant de tous, qui est encore mon chant.

     
    Violeta Parra
    (Chili)

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