• Mandala et représentation cosmique


    Le mandala représente le monde idéal. C'est une forme géométrique avec un centre : la concentration, et une périphérie : l'organisation. Chaque mandala classique, d'origine orientale, a comme contenu un Mantra, formule sacrée hindouiste ou bouddhiste. Le Mantra est l'âme du mandala. La définition d'un mandala repose sur trois principes d'organisation : le point central, le rayonnement de ce point, et la frontière extérieure circulaire.

    Le point central symbolise le mystérieux centre d'énergie, lieu de naissance de toute existence dans l'espace et le temps. Il symbolise également l'unité, la totalité et la perfection. Il est sans dimension ni lieu ; le cercle et la sphère prennent naissance de lui. Ils sont les formes de manifestation d'un point central. Le point central apparaît comme commencement et comme fin de tous les chemins possibles. La loi du centre est le silence et la loi du monde , la périphérie est le mouvement.

    Le rayonnement issu du point central se développe de façon centrifuge jusqu'à la frontière circulaire où il se reflète, pour rejoindre le centre, en mouvement perpétuels de façon centrifuge et centripète confondues. Le point central est le point de départ et d'arrivée de tous les mouvements signifiants l'unité dans la diversité ou la diversité dans l'unité.

    Le cercle, véritable frontière avec l'extérieur, est le protecteur de son contenu sacré, notamment du point central. Il est aussi le symbolisme de l'infini et de l'absolu. Et c'est pour cela qu'à travers toutes les civilisations et à travers le temps, le mandala est considéré comme un symbole du divin. Le mandala représente un modèle de macro et microcosme : le centre et la rotation, l'unité et la diversité (amas de galaxies, systèmes solaire, les cellules, les molécules et les atomes). C'est une visualisation de l'Univers.

    Le centre d'un mandala représente le centre de l'Univers. C'est le coeur de l'univers qui comporte la sagesse, énergie venant du vide, du silence. Dans ce silence vivent l'unité, le divin, l'invisible, le métaphysique.

    La périphérie représente la création du monde. C'est aussi la diversité de l'univers en organisation, née de son centre.

    Pensons ici au macrocosme, nous découvrons les systèmes solaires. Dans le centre se trouve l'étoile, le soleil et, dans l'orbite, les planètes, leurs satellites, et leur lunes en organisation. Pensons aux galaxies : elles ont leur centre là où les étoiles sont les plus compactes et où la lumière brille le plus fort. Leurs périphéries sont les immenses bras des galaxies ou spirales qui, à leur tour, ont leur rotation autour de leur centre. Regardons encore plus profondément dans l'univers : nous découvrons les amas de galaxies qui, à leur tour, ont un mouvement de rotation autour d'un centre ; le big-bang même nous rappelle le schéma d'un mandala.

    Rendons nous dans le microcosme, nous découvrons le monde des cristaux, des cellules et des atomes qui montrent le même schéma d'organisation que les mandalas. Les noyaux sont les centres et leurs périphéries organisées sont leurs cercles. Chaque atome représente un mandala et même le noyau d'atome, qui est fait de Quark ayant leurs organisations autour d'un centre, rappelle un mandala. " Dans le macrocosme comme dans le microcosme ", " en haut comme en bas " dit une loi spirituelle très ancienne qui vient de la philosophie hermétiquedes anciens Egyptiens.

    Ainsi, le mandala est un "Cosmogramme" qui représente l'univers tout entier dans son schéma essentiel. Le dessin d'un mandal agit sur le psychisme : il unifie par son centre et il équilibre par sa périphérie. Pour l'homme, c'est un "Psychocosmogramme". Il attire le regard vers le centre, vers l'unité, vers le divin ; il nous attire vers notre propre centre. Le cerveau humain est ainsi fait qu'il mémorise très vite les formes symétriques et les transmet ainsi rapidement vers le psychisme.

    Le psychisme est fait de l'émotion et du mental. Le mandala agit sur le psychisme dans lequel il réunit et unifie, au travers de son principe d'immobilité : le centre, et il harmonise au travers de ses parties symétriques, dans la périphérie.

    D'après Carl Gustav JUNG, le mandala est un "archétype". JUNG, psychiatre et élève de FREUD a associé le mandala au reflet du Soi. Il s'est servi de ce support pour mieux connaître le psychisme de ses patients, en leur faisant colorer et dessiner des mandalas. Le psychisme se symbolise à travers le dessin. Il existe donc bien une correspondance entre le dessin symétrique dans le mandala et le psychisme humain. Le dessin symétrique est la reproduction de notre psychisme en miniature, sur le papier. Et ceci peut varier selon le jour et selon l'humeur. Le mandala contient et organise les énergies "archétypales" de l'inconscient, d'une manière assimilable par la conscience.

    En dessinant un mandala, nous créons notre propre espace sacré, un lieu de protection, un centre sur lequel se concentrent nos énergies. D'après JUNG, quand le Soi réussit à s'exprimer dans le dessin, l'inconscient répond en dictant une attitude de révcérance envers la vie. Quand nous regardons un mandala, il nous centre, il nous harmonise et il nous donne le silence et la paix. Il nous met en équilibre et il stimule en nous de nouvelles idées créatives qui sont capables de s'orienter vers un but constructif. C'est pour toutes ces raisons que le mandala est utilisé depuis la nuit des temps, comme support visuel de Méditation.

    Lorsqu'on médite devant un mandala, on a devant soi la représentation du monde et de son propre esprit ; le propos est de faire coïncider son centre et le centre de l'Univers. La Méditation par le mandala nous offre silence, paix, harmonie, et nous ramène dans l'équilibre. Elle nous laisse regarder dans son propre monde, nous guide vers les sources de lumière intérieure. La Méditation nous fait connaître notre propre identité, le divin en nous, elle laisse briller la connaissance parfaite qui habite la profondeur de nos âmes.

    On médite sur un mandala en le visualisant en trois dimensions, comme un temple. C'est pour cette raison que le cercle sacré est souvent posé dans un carré. Ce carré symbolise les murs du temple avec les quatre ouvertures, ou portes d'entrée, qui indiquent également les quatre points cardinaux et les quatre sens dans le ciel. En Inde, au Tibet, et dans toute l'Asie, les grands temples ainsi que les pagodes sont construits sur le principe architectural des mandalas. Les textes sacrés veulent que chaque temple soit une représentation de l'Univers. De même, en Occident, nos architectes ont pris le mandala comme modèle pour représenter la création du monde ; la transcendance dans le centre et la création diverse dans le cercle. Pensons, entre-autres, aux merveilleuses rosaces et aux jardins labyrinthiques des cathédrales.

    Comme on trouve le mandala dans l'architecture en Inde, au Tibet et dans toute l'Asie, on retrouve aussi sa trace dans différentes manifestations artistiques comme : les mosaîques, les gravures, les sculptures, les poteries, les tissages, l'astrologie, les calendriers, la peinture sur tissu, sur toile, sur papier, et également dans la peinture du sable.

    Les mandalas sont universel et omniprésents. Songeons un instant aux mandalas tibétains, à la richesse, à la complexité de leurs formes symboliques, de leurs couleurs, et à leur remarquable beauté. D'après les moines tibétains, l'art des mandalas est un art très puissant, différent d'une simple peinture. Faire des mandalas suppose beaucoup de qualités : une mémorisation des textes sacrés, le tracé de mesures précises, puis le dessin et la peinture. Un mandala est réalisé avec des prières pour la paix ; il est démentelé, chez les moines tibétains également avec des prières pour la paix lors d'une cérémonie spéciale. Les mandalas bouddhistes sont souvent représentés avec de nombreuses divinités figuratives, la divinité principale se trouvant au centre.

    Dans le monde végétal, on retrouve souvent des liens avec le mandala, qu'il s'agisse par exemple des bourgeons ou des merveilleuses fleurs, de la tranche de section d'une branche, d'une racine, d'un tronc ou même d'un fruit, ceux-ci montrent clairement l'organisation d'un mandala. Dans le monde animal, ces liens existent aussi : dans les nids d'oiseaux ou les toiles d'araignées. Mais, en fait, il est possible de retrouver des liens avec le mandala dans beaucoup d'autres expressions : les mouvements ondulaire à la surface de l'eau, les tornades, les tourbillons, l'iris de l'oeil, les chakras, les cristaux, les horoscopes, les kaléidoscopes, toutes sortes de roues, les disques, la confection des plats alimentaires, dans les sciences, les diagrammes d'association ...


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