• (image nouweo.com)

    Se demander si la vérité est relative à chacun, exige d’abord que l’on définisse ce que l’on entend par « vérité ». Dans un sens général, c’est la représentation mentale ou l’expression de ce qui est vrai, un accord de nos jugements avec la réalité, une affirmation de ce qui existe ou la négation de ce qui n’existe pas. Aujourd’hui, dans ce monde où plus de six milliards d’individus se côtoient, avec plus de deux cents langues parlées, tellement de croyances, de religions, de philosophies différentes… il semble légitime de s’interroger sur la relativité ou non de la vérité, de tenter de savoir si elle est relative à chacun, si chacun en a une conception différente ou si la vérité vraie ne peut être qu’absolue, universelle, commune à tous.
        Ici, la vérité est considérée comme relative, comme si chacun pouvait disposer d’une vérité qui ne serait que la sienne, on peut donc se demander si une vérité qui n’est que vraie pour moi est encore une vérité ? Faut-il considérer comme vérité que ce qui est universel, scientifiquement prouvé ? Est-ce que la vérité peut être différente selon les individus ?
        Pour tenter de répondre à cela, nous verrons dans un premier temps que chacun peut avoir sa conception de la vérité, puis nous nous pencherons sur le fait que cependant la relativité de la vérité semble nier le concept de vérité lui-même et enfin, dans un dernier temps nous analyserons l’importance de l’universalité de la vérité.
       
    Dans un premier temps, nous allons donc montrer que chacun peut avoir « sa » conception de la vérité. En effet, celle-ci peut être subjective à chacun et diffère selon les perceptions, les sentiments ou encore les opinions de chacun. Prenons l’exemple de deux individus, l’un trouve que les fraises sont bonnes et l’autre non. Dans ce cas là, deux vérités sont énoncées : « Les fraises sont bonnes » et « les fraises ne sont pas bonnes ». Ce n’est pas parce que ces deux personnes ne partagent pas leur opinion sur les fruits que l’un d’entre eux dit plus la vérité que l’autre. Cela dépend simplement des goûts de chacun de dans ce cas là, ce qui peut sembler vrai à l’un peut paraître faux pour l’autre. C’est une question de perception, et donc ici il semblerait bien que la vérité puisse différer dans l’esprit des individus selon leurs préférences et pourrait donc être considérée comme subjective, relative à chacun.

        La relativité de la vérité peut aussi être démontrée par la constante évolution dont elle fait l’objet. Ce qui était considéré comme vrai il y a des centaines d’années par exemple peut soudainement être nié aujourd’hui suite à de nouvelles découvertes. Ce qui semble être la vérité pour les darwinistes par exemple, sur la création du monde, c’est-à-dire la théorie du Big-Bang et le fait que les hommes descendent du singe paraît totalement dénué de sens pour les créationnistes pour qui, la vérité de la création du monde repose sur l’œuvre de Dieu et la naissance des hommes, sur l’existence d’Adam et Eve. Chacun appuyant de nombre de découvertes différentes pour prouver la vérité de sa théorie.
    Nous avons donc bien ici, un nouvel exemple de vérité subjective, relative à chacun selon ses croyances, ses convictions qui est régulièrement remise en cause par de nouvelles découvertes des chercheurs qui seraient prêts à nier une vérité qui semblerait pourtant réelle et logique, en un instant. On ne peut donc pas conclure ici qu’il y aurait des vérités indéniables et communes à tous, que personne ne pourrait bouleverser.

        Cependant, il semblerait que la relativité de la vérité nierait le concept de vérité lui-même. Si nous observons les « propriétés » de la vérité, il est vrai que par définition, elle exclu toute idée d’approximation et donc, l’idée qu’elle pourrait être autre qu’elle ne l’est.  Une vérité qui n’engage que moi, dont je suis le seul à soutenir l’existence peut-elle être encore réellement appelée vérité ? La vérité a un caractère qui doit être commun à tous et par conséquent il semble aberrant qu’elle puisse partager la subjectivité de nos sens. La vérité doit être observée dans son sens strict et dans ce cas précis elle doit posséder une vision qui doit être partagée par tous et non pas simplement par une seule personne.

        La vérité peut par ailleurs être indéniable lorsqu’elle provient de l’empirisme, c’est-à-dire de l’expérience. En effet, il est difficilement concevable que lorsque l’on affirme que « l’eau boue à 100°C » que quelqu’un nie cette vérité. Celle-ci est commune à tous et ne dépend pas de la conception de chacun ou de la différence de sensibilité. Il y a encore bien d’autres exemples de vérité indéniables partagées par chacun dont la négation semblerait être invraisemblable. On peut affirmer par exemple que tous les fondements vrais, de la vie, du monde, sont des illustrations de vérités communes à tous dont on ne peut imaginer qu’elles puissent être considérés comme relatives à chacun. Ces vérités semblent indubitables, et les nier consisterait à remettre en cause des centaines voire des milliers d’années de recherches auxquelles la découverte de ces vérités universelles répondent.

        Il serait donc intéressant de s’interroger dans cette troisième partie sur l’importance de l’universalité de la vérité. Certes, certaines vérités peuvent être conçues différemment selon les individus mais il semble évident que l’on ne peut pas tout relativiser.

        Prenons l’exemple des mathématiques. Il est logique et basique de dire que 2+2=4. Cela est vrai en dehors de toute expérience et tenter de relativiser cela à chacun semble invraisemblable. Il est de nombreuses vérités telles que celle-ci, difficilement compréhensibles et pourtant dont la réalité est indubitable. Certes, la chaleur du vent qui souffle dehors ou de la mer sera par exemple chaud pour l’un et froid pour l’autre. Tous les deux seront convaincus de dire la vérité puisqu’elle leur est dictée par leur propre corps et les sensations qu’ils ressentent. Elle semble donc être une vérité relative, que chacun peut déterminer selon son envie, mais il est également des vérités dont le caractère universel ne peut être nié.

        Nombre de vérités ont nécessairement besoin de rester universelles et non relatives à chacun. En effet si l’on se met à relativiser la loi ou encore les règles de bienséance, qui sont justes par définition et qui ont été établies comme de « vraies » règles a respecter pour le bon fonctionnement et que chacun les considère à « sa » manière peut rapidement devenir dangereux pour la société. Ou encore, si l’on apprend à des enfants par exemple, que toutes les vérités peuvent être relativisées, nous risquons vite d’avoir un monde où le mensonge sera devenu universel puisqu’on ne le considérera plus comme tel mais simplement comme des « vérités » relatives à chacun.

       
    On peut donc en conclure que certaines vérités peuvent être relatives à chacun puisqu’elles correspondent à des perceptions, croyances…qui diffèrent selon les individus. Cependant, dire « à chacun sa vérité » semble oublier le caractère premier de la vérité qui est le principal de beaucoup de vérités : son caractère commun. Une vérité doit être partagée par plusieurs personnes pour être reconnue comme tel. Il ne faut pas non plus omettre l’importance de l’universalité de certaines vérités pour tenter de préserver notre monde d’une hypocrisie totale qui consisterait à relativiser toutes les vérités.

    Sujet de philo acheté sur le site http://www.academon.fr
     


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  • La science semble s’opposer à la croyance. En effet, lorsque l’homme possède une croyance, il adhère à une explication que la raison ne peut justifier. La croyance repose sur une insuffisance de preuve et conduit à affirmer quelque chose dont nous ne sommes pas certains. En ce sens, la science aurait pour effet indirect de faire reculer la croyance en développant la connaissance. Cependant, nous n’observons pas nécessairement un tel recul, dans la mesure où non seulement les limites de la connaissance acquise laissent toujours la possibilité d’une croyance au sujet des choses que nous ne connaissons pas encore, mais en outre, la croyance paraît également s’alimenter des preuves que peut lui fournir le savoir. En effet, même si toute vérité scientifique peine à se poser comme définitive, la croyance qu’elle engage va consister à en faire une vérité absolue qui peut elle-même être un obstacle au développement de la science.

    À cette perception classique des rapports entre science et croyance s’oppose toutefois une perception plus problématique qui montre que la science fait elle-même l’objet de croyances, au sens où les hypothèses qu’elle pose sont crédibles et engagent des convictions profondes quant aux représentations que les individus se font du monde. Le mouvement de la science apparaît alors comme paradoxal puisqu’il fait reculer les croyances traditionnelles mais en suscite de nouvelles, à la fois de façon externe, au-delà de ses propres démonstrations, et de façon interne, au sujet de ce qu’elle peut prouver.

    1. Il est donc d’abord possible de penser que la science fait progressivement disparaître la croyance en s’opposant aux motifs de croyance. En outre, méthodologiquement, la science est opposée à la croyance puisque son mode de justification est rationnel et ne peut s’accommoder de l’adhésion sentimentale généralement propre aux croyances, notamment religieuses. Dès lors, il semblerait normal que la science fasse reculer et disparaître les croyances, puisqu’elle a tendance à montrer que ces croyances ne sont que des appréhensions naïves de la réalité.

    2. Toutefois, il convient d’articuler à cette analyse une définition plus précise de la croyance qui montre qu’elle ne repose pas seulement sur des raisons irrationnelles mais engage des convictions et des actes face auxquels le discours scientifiques reste étranger. En ce sens, les actes de foi dépassent l’entendement rationnel et expriment un besoin moral individuel d’explication que l’analyse rationnel des sciences n’est pas en mesure de satisfaire. Ce constat porte alors à penser que l’évolution de la science ne pourra faire disparaître la multiplicité des croyances, quand bien même elle mettrait en question la forme même des croyances et leurs certitudes.

    3. Se pose alors la question du positionnement réciproque de la science et des croyances. Si la science a un pouvoir contre les croyances, c’est en tant qu’elle permet d’imposer une rationalité qui parvient à convaincre l’esprit de façon plus efficace que les affirmations des croyances. Elle n’a donc pas pour effet de faire disparaître les croyances, mais de les obliger à faire disparaître leur caractère dogmatique, c’est-à-dire la façon dont elles imposent des règles de façon arbitraire. Une telle évolution appelle réciproquement une adaptation du discours scientifique aux individus. S’il apparaît en effet souhaitable que les individus n’agissent plus sous la direction de croyances dogmatiques, il devient nécessaire que le discours de la science puisse convaincre les individus auxquels il s’adresse, ce qui appelle une vulgarisation et une adaptation du discours des sciences.


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  • Dans le but de comprendre le concept d'ordre dans l'univers, il nous faut d'abord parler de la seconde loi thermodynamique, l'une des lois physiques universelles fondamentales.
     
    Selon cette loi, des systèmes organisés, abandonnés à eux-mêmes, deviendraient, avec le temps, de moins en moins stables et organisés. Cette loi est aussi appelée la loi de l'entropie. En physique, l'entropie est le degré de désordre qui existe dans un système. En d'autres termes, la transition d'un système stable à un système instable correspond à une augmentation de son entropie. L'instabilité d'un système est donc directement liée à son entropie.
     
    Un bon nombre d'exemples de ce phénomène bien connu peuvent être observés dans notre vie quotidienne. Si vous abandonnez votre voiture dans un coin pendant une année ou si ce n'est même que pendant un ou deux mois, vous ne vous attendrez certainement pas à la retrouver dans l'état dans lequel vous l'avez laissée. Vous trouverez sans doute une voiture aux pneus crevés, aux fenêtres cassées, au moteur et à la carrosserie endommagés, etc. De même, si vous négligez de prendre soin de votre maison pendant quelques jours, la poussière s'accumulera très vite et le désordre augmentera avec le temps. Ces exemples sont des genres d'entropie qui peuvent être contrés en nettoyant, en ramassant vos affaires, et en jetant les poubelles.
     
    La seconde loi thermodynamique est en règle générale considérée comme valable et incontournable. Einstein, l'un des scientifiques les plus connus de notre siècle, considère cette loi comme étant "la première loi de toutes les sciences". Le scientifique américain Jeremy Rifkin fit un commentaire à ce sujet dans Entropy: A New World View:
    La Loi de l'Entropie régnera comme le paradigme directeur de la période historique à venir. Albert Einstein a dit qu'elle est la première loi de toutes les sciences: Sire Arthur Eddington y réfère en tant que loi métaphysique suprême de l'univers entier.
    Il est important de réaliser que la loi de l'entropie rejette d'emblée beaucoup d'arguments matérialistes. En effet, supposons qu'il existe un dessein et un ordre définis dans l'univers; la loi maintient qu'au fil du temps, ceux-ci seraient annulés par l'univers lui-même. Cette observation nous mène à deux conclusions:
    1. Abandonné à lui-même, l'univers ne pourrait exister éternellement. Selon la seconde loi, l'entropie serait maximisée à travers l'univers sans une intervention externe quelconque, entraînant un état d'homogénéité total.
    2. L'affirmation selon laquelle l'ordre qui nous entoure n'est pas le résultat d'une intervention extérieure n'est pas non plus valide. Juste après le Big-Bang, la grande explosion à la suite de laquelle l'univers a vu le jour, l'univers se trouvait précisément dans un état désorganisé identique à une situation dans laquelle l'entropie aurait été maximisée. Pourtant, ceci a changé, comme nous nous en rendons compte en regardant simplement autour de nous. Ce changement a violé l'une des lois fondamentales de la nature, celle de l'entropie. Il n'existe simplement pas d'autre moyen d'expliquer ce changement que de reconnaître une sorte de création surnaturelle.
    Peut-être qu'un exemple clarifiera-t-il le second point mentionné ci-dessus. Imaginons que l'univers est une énorme cave pleine d'un mélange d'eau, de rochers, et de saleté. Quittons la cave pendant quelques milliards d'années et revenons ensuite pour y jeter un coup d'œil. A notre retour, nous remarquons que la taille de certaines pierres a diminué, alors que d'autres ont disparu, que la quantité de poussière et de boue a augmenté, et ainsi de suite. En général, tout sera bien plus désorganisé, comme il fallait du reste s'y attendre. Par contre, si des milliards d'années plus tard, nous trouvons certaines pierres délicatement sculptées en forme de statue, nous serions forcés d'admettre que cet ordre des choses ne peut plus être expliqué par les lois de la nature. La seule et unique explication sera alors qu'un "esprit conscient" enclenche ces phénomènes.
     
    L'ordre qui règne dans cet univers est donc la preuve la plus probante de l'existence d'une conscience supérieure. Le physicien allemand Max Planck, lauréat du Prix Nobel, explique l'ordre dans l'univers :
    Dans tous les cas, il nous faudrait dire, en résumé, que selon tout ce qui a été enseigné par les sciences exactes à propos de l'immense réalité de la nature dans la quelle notre planète minuscule joue un rôle insignifiant, un certain ordre domine - un ordre qui est indépendant de l'esprit humain. Malgré tout ceci, dans la mesure où nous pouvons nous en assurer avec nos sens, cet ordre peut être formulé en termes d'une activité déterminée. Il existe donc des preuves de l'existence d'un ordre intelligent dans l'univers.
    Paul Davies explique de la façon suivante le triomphe de cet équilibre merveilleux et de cette harmonie sur les théories matérialistes:
    Partout où nous regardons dans l'univers, des galaxies éloignées au plus profond de l'atome, nous trouvons de l'ordre... Le concept de l'information se trouve au cœur de l'idée d'un univers spécial, et en ordre. Un système hautement structuré, qui présente une activité organisée, nécessite l'usage de beaucoup d'information afin d'être décrit. En d'autres mots, nous pouvons sans autre statuer qu'il contient beaucoup d'information.
     
    Nous nous trouvons donc face à une étrange situation. Si l'information et l'ordre ont une tendance naturelle à disparaître, d'où provient donc, à la base, toute l'information qui fait du monde un endroit si spécial? L'univers est comme une horloge qui se dérègle petit à petit. Mais comment donc fut-elle été mise en route en tout premier lieu?
    Einstein fait référence à cet ordre comme étant un événement inattendu. De plus, il dit que celui-ci devrait être considéré comme un miracle:
    A priori [en raisonnant de cause à effet], on peut envisager que le monde suit certaines lois [c'est à dire qu'il est soumis à certaines lois et à un certain ordre] mais seulement dans la mesure où nous [les êtres humains] intervenons en utilisant notre capacité d'organisation... [Pourtant, à la place de cela, nous trouvons] dans le monde objectif un haut degré d'ordre auquel nous ne nous y attendions pas. Ceci est un "miracle" qui est, de plus, encore renforcé par le développement de notre connaissance.

    En bref, l'ordre qui existe dans l'univers exige une compréhension et une connaissance approfondies et exhaustives. Dieu est en fait une entropie existant parallèlement à la création et évoluant avec elle.


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    Depuis toujours, toutes les religions parlent d'un ou plusieurs Dieux gouvernant le monde et les hommes.

    Depuis toujours encore, c'est à partir de la révélation de quelques envoyés divins prenant la forme de messies ou héros que se révèle le message éternel. Selon les cultures ou l'état d'avancement des civilisations, ce message essentiel dans son contenu prendra alors une forme adaptée aux mentalités auxquelles il s'adresse.

    Depuis toujours enfin, les hommes représentent et se représentent la divinité à leur image : un Etre supérieur (mais humanisé) doué de toutes les facultés lui permettant de gouverner les mondes et de juger les siens.

    Tantôt vengeur, irrascible et coléreux, tantôt rempli d'amour et de compassion, la représentation de ces dieux vus par l'homme n'est, au final, rien d'autre que la projection inconsciente et idéalisée de leurs qualités et défauts, de leurs espérances et angoisses face à l'infini et à ce qui leur paraît inaccessible en ce bas monde.

    Comme le disait si bien Goethe : "les hommes traitent Dieu comme si l'Être suprême, l'Être incompréhensible, indéfinissable, n'était guère autre chose que leur semblable".

    Ce froid constat sous-entendrait-il que Dieu ou le Divin n'existe pas et qu'il n'est au final qu'une pure invention humaine, une croyance destinée aux faibles d'esprit ? Certainement pas.

    L'idée que nous avons de Dieu est simplement en retard.
    N'en déplaise à toutes les Eglises qui, depuis des millénaires, tentent de réduire Dieu à l'interprétation sacrée de leurs Ecritures (comme si le Divin avait fixé des limites à sa Pensée) ; n'en déplaise à tous ceux qui ne voient dans ce terme que la naissance d'une nouvelle religion, athée, fondée uniquement sur l'observation mécanique de la matière (comme si le Divin se réduisait à cette dernière) Dieu continue de témoigner son ineffable présence au sein de chaque chose, visible ou invisible. Il ne tient qu'à nous d'en comprendre le sens à défaut de l'Essence.

    Si Dieu existe, qui est-Il ?
    Vous l'avez compris, certainement pas ce à quoi les hommes le réduisent. Nos conceptions de l'infini et de l'Absolu sont tellement restreintes qu'il serait vain de croire que le Divin pourrait être entièrement accessible à l'entendement humain. Il nous faut donc faire preuve de beaucoup d'humilité pour tenter d'en approcher la dimension.

    Nous sommes enfants de la Nature, nous vivons avec elle, nous nous nourrissons par elle. Elle accompagnent le début et la fin de nos vies ; elle est notre propre nature. En un mot, elle ne nous est ni étrangère ni séparée.

    Or, l'observation et la science nous montrent et nous enseignent que du plus petit être vivant au plus abouti, de la plus infime particule à la plus grande galaxie, chaque chose répond à un agencement structurel et à un ordre parfaits.

    Tout dans l'univers et dans la nature procède d'un développement et d'une harmonie visibles, tangibles. Ceci nous est tellement évident que nous ne le voyons même plus, pas plus que les cycles qui accompagnent les processus de la Vie en général et de nos vies en particulier.

    Nous nous émerveillons de l'arrivée du printemps non par l'admiration des forces extraordinaires qui, à cette période, s'activent pour faire tout croître dans la nature, mais parce que nous bénéficions de fleurs magnifiques dans nos jardins ou nos maisons. La plénitude de l'été ne prend bien souvent à nos yeux de valeur que parce que les vacances y sont associées. Les exemples pourraient ainsi se multiplier à l'infini.

    C'est ainsi que, trop absorbés par nos activités et nos agitations multiples, nous nous sommes peu à peu éloignés ou coupés de cette évidente Réalité témoignant de cet ordre universel en n'en gardant au mieux qu'une vision intellectualisée.

    Pourtant, là est la première et la plus évidente manifestation d'une Intelligence absolue à l'oeuvre
    dans tout l'univers
    .
    En effet, comment les choses et les êtres pourraient-ils s'organiser autrement s'ils ne répondaient pas à un Principe coordonnateur ? Principe dont la manifestation se concrétise par des lois invisibles aux effets visibles, intemporelles mais inscrivant néanmoins leur action dans le temps et enfin omniprésentes.

    Nous sommes là en présence d'un plan global et universel qui dépasse largement la causalité humaine et dont nous faisons, quoiqu'il en soit, partie. Ce Plan intelligent et intelligible est le reflet d'une puissance animatrice que nous pouvons nommer Dieu dans son corps physique.

    A ce corps physique nous sommes intimement liés puisque nous procédons de sa nature et de son ordre. Et si nous n'en comprenons pas l'Essence originelle, il nous est donné d'en saisir l'unité partout présente.

    Mais l'univers ne se résume pas à un laboratoire de physique ou de chimie.
    Il est une autre dimension de l'être qui ne se résoud pas au mental et à sa capacité indéniable d'analyse et de raisonnement.

    Complémentaire à ce dernier, l'âme qui transporte nos idées et nos pensées en les faisant jaillir d'un monde insondable n'en est pas moins réelle. Elle nous fait pressentir les choses sous un autre aspect, une autre facette.

    Ainsi les formes qui naîtront de l'assemblage de milliards d'atomes et de molécules donneront-elles naissance, grâce à elle, à la beauté, au sentiment, à la plénitude ou au contraire à la disharmonie.

    Cette perception par l'âme procède d'un autre ordre que celui de l'analyse descriptive Elle donne vie et sens à toutes choses et procèdent par contemplation. Avec elle, l'atmosphère n'est plus simplement un mélange de gaz mais une porte ouverte vers l'infini à travers la vision de la voûte étoilée.

    La beauté universelle prend avec elle une toute autre mesure. Son inspiration peut soulever des montagnes, abattre tous les obstacles ou faire naître encore de nouveaux mondes. D'elle jaillit le génie ou le commun, la mémoire du passé ou celle du futur car elle n'est soumise ni au temps ni à l'espace.

    L'âme voyage dans une autre dimension en même temps qu'elle est incarnée dans la nôtre. Sa nature est tout aussi insondable que l'est Dieu parce que associée à son Essence et définitivement non perceptible à nos sens.

    Mais nul doute qu'elle est en chacun de nous, plus ou moins endormie, et qu'elle révèle l'action divine en mouvement à travers nous.

    Oui, Dieu existe mais d'une manière différente de celle que nous l'imaginions jusqu'à présent !
    Il nous faudra certainement encore beaucoup de temps pour en appréhender sa véritable nature autrement que par des formes d'idôlatrie ou de personnification tout aussi respectables que simplistes.

    Mais une chose est sûre : il est temps d'élever nos consciences pour en apprécier la plénitude et faire en sorte que le Divin, qui ne demande qu'à s'exprimer pleinement à travers ses créatures douées d'intelligence, témoigne à travers elles de son Intelligence universelle.


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