• Petite histoire du chat noir

    Dans les pays européens, le chat noir est toujours marqué par une vieille superstition venue du Moyen Age. Cette superstition est tenace et la vue d’un chat noir est encore aujourd’hui ressentie comme un mauvais présage. Mythes et légendes entourent la couleur noire depuis la nuit des temps. Malheureusement, le chat a été l'une des principales victimes de ces superstitions souvent meurtrières.

    Incarnation du Diable, le chat noir a souffert de l'ignorance des hommes principalement au Moyen Age.

    Le chat noir : du héros au martyr

    La multiplication du nombre de races de chats domestiques est un phénomène récent qui remonte à peine à une centaine d’années.
    L’Européen est une race qui comporte de multiples variétés, résultat d’une sélection, parmi nos chats de gouttières.
    L’Européen noir est considéré comme un chat porte-bonheur par les Britanniques. Ce chat a une robe d’un noir profond et possède des yeux orange foncé ou cuivre.
    Mais, si ce chat représente parfaitement le Malin, ce n’est pas lui qui est l’origine de la légende.

    A l’origine, le chat est un félin sauvage. En Europe, le chat sauvage d’Eurasie (Felis sylvestris) était autrefois très répandu.
    Les yeux vert-doré du chat sauvage lui ont valu d’être persécuté au Moyen Age, tout comme les hommes ayant des yeux verts et des cheveux roux, signes de relation avec le diable.

    Les Romains adoptèrent le chat qu’ils appelaient felis ou catus. Certaines légions romaines arboraient son effigie sur leur bannière, symbolisant l’indépendance.
    Ce sont peut-être elles qui introduisirent le chat en Gaule.

    Il est probable que les Croisés ont ramené de nombreux chats pour lutter contre les invasions de rats noirs qu’ils avaient eux-mêmes importé sur leurs bateaux en revenant d’Orient.

    Le chat se propagea. Il devint alors le protecteur de l’homme car il décimait les rats porteurs de la peste.
    Pendant les grandes épidémies, le chat était un allié précieux. Pourtant, loin d’être adulé, en Europe, il fut assimilé par l’Eglise à des croyances diaboliques.

    Croisade contre le chat noir

    Dès le Moyen Age, l’Inquisition et l’Eglise traquèrent le chat noir. Elles l’associaient aux sorcières, elles-mêmes victimes de la persécution chrétienne.

    L’Eglise voulait lutter contre les rites païens, encore très ancrés et inventa le chat démoniaque.
    Ce chat symbolisait le monde des ténèbres qui éloignait le bon chrétien du droit chemin. On le soupçonnait des pires forfaits. Il participait à des sabbats mystérieux en compagnie du diable. C’était donc la parfaite représentation de Satan.

    A cette époque, le chat, surtout noir, était souvent mêlé à des procès de sorcellerie. Dans le procès des Templiers, il est fait mention d’adoration de Lucifer qui apparaissait à ses adeptes sous la forme d’un chat.

    En 1561, un procès eut lieu où l’on accusa des femmes de se transformer en chattes pour tenir leurs sabbats.
    Ces procès se finissaient toujours par la mort des accusés mais également des pauvres animaux. Ces derniers étaient jugés comme des personnes.

    Il est évident que l’Eglise avait trouvé là un bouc émissaire idéal pour lutter contre ses ennemis et frapper l’imaginaire populaire qui avait besoin d’une victime en chair et en os pour croire au Malin.

    Obscurantisme et cruauté

    Le chat, surtout quand sa robe était noire, attira tout au long du Moyen Age un déchaînement de violence.
    Il devint la victime de la cruauté collective. Dans de nombreuses villes d’Europe, souvent en période de Carême, on organisait des bûchers pour y sacrifier des centaines de chats.

    Les malheureux chats étaient suspendus par la foule en haut d’un mât, sur le bûcher ou jetés dans des paniers d’osier au milieu du brasier.

    Quand le rituel était terminé, chacun prenait une poignée de cendres pour la répandre dans sa maison et dans les champs, afin de se préserver de la disette et des épidémies.

    La ville de Metz pratiqua ce type d’autodafé pour les feux de la Saint Jean jusqu’en 1777.

    Le roi de France, lui-même, participa jusqu’au 18e siècle à ces autodafés de chats qui se déroulaient sur la place de Grève.
    Le roi devait enflammer le tas de fagots au-dessus duquel était accroché un sac rempli de chats.
    Le martyr public des chats ne fut interdit que sous louis XV.

    L’Europe en plein délire

    Cette cruauté stupide envers les chats ne concerne pas que la France. A travers toute l’Europe, des rites sacrificiels étaient organisés.

    En Belgique, le sinistre « Kattestoët » ou « jets de chats » s’est poursuivi jusqu’en 1817. Le bourreau jetait du haut de la tour trois chats vivants. Si l’un des chats survivait à la chute, il était poursuivi par la foule hystérique jusqu’à ce que mort s’ensuive.

    On a découvert un groupe de chats momifiés, emmurés dans une aile de la Tour de Londres. En effet, on emmurait souvent des chats vivants, dans une maison ou un édifice, pour s’attirer les faveurs de Dieu et conjurer les maléfices.



    La réhabilitation du chat

    En Europe, c’est au 18e siècle que les mentalités commencent à évoluer lentement. Cette évolution est sans doute due à l’importation d’Orient de chats Angoras et de chats Persans dont étaient friands les nobles de la cour à Versailles.

    Louis XV avait une passion pour les chats et cet engouement s’étendit au royaume.
    Le Chat Botté, conte de Charles Perrault a également favorisé la réhabilitation du chat. Il devient peu à peu un compagnon et n’est plus cantonné aux campagnes.

    En 1765, on fonde l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. C’est une véritable révolution car l’idée de soigner un animal est tout à fait nouvelle.
    L’étude du monde animal marque la fin de plusieurs siècles d’obscurantisme où l’animal était méprisé et sans âme.

    Il est amusant de constater que Napoléon Ier détestait les chats. Sous son influence, le code civil définit juridiquement le chat, ainsi que tous les animaux, comme un meuble.
    Avant une bataille, la vue d’un chat provoquait chez lui une véritable crise d’allergie.

    De même, bien avant Napoléon, Jules César ne supportait pas la présence d’un chat.

    Le 19e siècle fut l’ère de la rédemption du chat. Tout au long de ce siècle, le chat domestique va conquérir sa place dans les foyers.

    C’est un Anglais qui établit la première classification des races connues de chats qui va servir de référence à toutes les expositions à partir de 1925.

    Le chat de gouttière, appelé chat européen, s’est vu récemment reconnu comme race à part entière.
    Notre chat noir aux yeux orange est aujourd’hui une star.


  • Commentaires

    1
    gene13
    Jeudi 24 Septembre 2009 à 08:21
    que les humains sont cruels........
    ma mere a un adorable chat toute noir
    merci pour l'histoire
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