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    Les momies. Voici un mot qui depuis des siècles stimule l'imaginaire et fascine les amoureux de mystères et d'archéologie. Mais les momies sont-t-elles vraiment fascinantes? Ne sont-elles pas simplement des cadavres qui ont eu la chance de ne pas se décomposer et partir en poussière avec les siècles.Je vais revenir sur la définition même de nos braves momies, qui contrairement aux idées reçues, ne sont pas toujours égyptiennes. Si le grand public et certains médias focalisent sans cesse leur attention sur l’Egypte, il est malgré tout possible de croiser des momies un peu partout sur la planète.

    Accompagnez moi jusqu'à la frontière du pays des morts, le pays des momies et nous en sauront plus sur ces fascinants voyageurs des siècles.

    Si les momies sont autant porteuses de mystères, c'est vraisemblablement parce qu'elles ont lutté contre la dégradation inéluctable des tissus biologiques qu'entraîne la mort de tout être vivant et qu'elles ont en partie conservé leurs caractéristiques anatomiques, au point parfois, d'imaginer qu'elles vont s'éveiller devant nous et sortir de leur torpeur. 

    Mais parlons à présent de la momification. Ce phénomène n'est pas toujours le fruit d'une technicité étudiée et aboutie, si encore une fois les momies les plus connues du grand public, sont celles d’Egypte, il en est d’autres dont la momification est parfois issue d’un processus naturel et c'est pourquoi nous possédons des momies qui ne sont pas égyptienne. La conservation des corps peut dépendre de plusieurs facteurs que je vais brièvement aborder ici.

    1-La momification peut résulter d'un processus technique, dessiccation ou embaumement, visant à conserver les corps après leur mort: c'est le cas des momies égyptiennes ou chinoises.

    2-La momification peut être entraînée par des conditions climatiques particulièrement propices à la conservation, dessiccation: c'est le cas par exemple des momies péruviennes ou chiliennes. Elles sont également parfois le fruit d’un sacrifice. Les momies d’Amérique du Sud sont les plus anciennes connues à ce jour.

    3-La momification peut être la résultante d'une conservation des chairs,  causée accidentellement, par congélation ou conservation dans la tourbe, lors de l'enfouissement du sujet: c'est le cas de la momie dite "l'homme de Lindow", retrouvé en Grande-Bretagne ou de Otzi, l’homme des glaces retrouvé congelé dans les Alpes.

    Les momies égyptiennes ont donc été volontairement préparées pour lutter contre la dégradation du temps et c'est dans une volonté d'éternité que les égyptiens se faisaient momifier. Le processus technique est bien connu, aussi peu appétissant soit-il, il faut tout de même en parler. Alors âmes sensibles, passez au prochain paragraphe, car celui-ci va être sanglant et horrifique à souhait...Le corps était tout d'abord vidé de ses viscères par incision abdominale et de son cerveau en le faisant sortir par le nez (hé oui, cela ne devait pas être très joli à voir), ou encore pas trépanation, ce qui n'est pas non plus un spectacle très agréable à regarder. Toujours envie de parler des momies ? Poursuivons.  Le mort était  lavé au natron, substance desséchante et absorbante, puis séché au soleil et enfin il était enduit d'huiles parfumées et enfin il était minutieusement vêtu de bandelettes, accompagné du dépôt de différentes amulettes.

    Pour ce qui est des momies chinoises, elles ne bénéficiaient pas de la même technique de conservation, car il ne s'agit pas de momies sèches, les scientifiques parlent même de « corps frais ». Contrairement à leur consoeurs égyptiennes, les momies chinoises ont l'air d'avoir trépassées la vieille de leur découverte, tellement la souplesse de la chair est extrêmement bien conservée. De plus, les chinois ne retiraient ni les organes, ni le cerveau, ce qui marque encore la différence. Les corps étaient enterrés très en profondeur pour obtenir les meilleures conditions possibles de fraîcheur. Mais d’autres techniques de conservations ont été constatées, ainsi les corps étaient vêtus d’un drap de soie, il reposait dans une succession de cercueil, à l’instar des égyptiens les plus importants, et il semblerait que le corps baignait dans une grande quantité d’huile au moment de l’ensevelissement. Pour finir, la tombe était totalement isolée de l’extérieur par une épaisse couche de charbon et enfin recouverte par la terre. Toutes ces précautions à l’égard du mort, sont sans doute à l’origine de l’exceptionnel état de conservation dans lequel les archéologues d’aujourd’hui les découvrent.  Ce niveau de conservation véritablement exceptionnel,  nous pousse à nous demander quelle est en fait la momie la plus mystérieuse pour le public, celle venue d’Egypte qui ressemble à présent à un morceau de viande séchée à l’extrême, ou celle venue d’Asie qu’on penserait pouvoir réanimer par un simple souffle sur le visage, tellement ce dernier est en parfait état.


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  • Pratique très ancienne, dispersée dans le monde, différente d'un pays à l'autre, d'un pratiquant à l'autre, le chamanisme peut être considéré comme une religion primitive, comme un enseignement ésotérique, et plus récemment, comme un renouveau spirituel ramenant l'homme à la nature par l'intermédiaire de ses perceptions.

    Les détracteurs, occidentaux généralement, n'ont voulu voir que des sorciers dans les prêtres que sont les chamanes (chamans ou encore shamans), manipulant des forces mal ou non identifiées. Les chamanes ne réfutent pas le terme de sorcier, en attribuant à ce mot un sens très large (au lieu du sens étroit habituel: adepte de magie noire). Il faut rappeler qu'une religion est un système de principes et de pratiques, lié à un Etre suprême qui peut être identifié comme Dieu, comme un ensemble de divinités, comme l'univers tout entier.

    Le chamanisme est donc bien une religion, mais il est vrai qu'il n'a pas de corps structuré, de chef reconnu, d'offices organisés, de livres sacrés comme les grandes religions constituées. Certains chamanes aiment dire qu'on ne devient pas chamane, on naît chamane, montrant par là qu'il y a une prédisposition naturelle. D'autres chamanes n'emploient jamais le mot chamane. La caractéristique généralement reconnue aux chamanes est leur aptitude à communiquer avec un monde-autre.

    Le chamanisme semble avoir pris racine en Sibérie et Asie Centrale, il y a plusieurs millénaires. En Europe, et plus particulièrement en Grèce, le chamanisme a été connu avant l'ère chrétienne. Platon parle des chamanes comme de prêtres divins, ayant un discours sacré, suivant une tradition antique, enseignant qu'il y a en l'homme une âme d'origine divine, qui peut par des techniques appropriées quitter le corps, et qui existe avant et après le corps.

    Le bön, religion tibétaine pratiquée avant l'arrivée du bouddhisme, était constitué de pratiques chamaniques. Le Livre des morts tibétain en contient un certain nombre.

    Le chamanisme semble avoir toujours été présent chez les amérindiens et les aborigènes australiens.

    Pas de livres sacrés comme pour les grandes religions constituées.
    La transmission se fait par voie orale, comme tout enseignement ésotérique, uniquement de maître à disciple.
    Un certain nombre d'ouvrages traitent du chamanisme, offrant une vulgarisation de cette pratique, mais aucun ne constitue le livre de référence.

    Dès l'instant où un enfant semble prédisposé pour cette forme d'existence et qu'il l'accepte, il reçoit d'abord la formation des âmes chamanes disparues, sous forme de rêves, de songes et de transes, puis celles des chamanes en vie sous forme de techniques mêlant symboles et rituels.

     Le chamane est classiquement connu pour être un guérisseur. C'est aussi un protecteur et un devin, toutes ces fonctions étant en fait la conséquence de son aptitude à relier le monde visible au monde invisible. Les gestes, les transes, les danses, les formules magiques, les chants entrent dans la composition des innombrables rituels. Le chamane traditionnel doit avant tout mettre son costume, en peau d'animal, un bonnet constitué d'un bandeau ornementé de rubans, de morceaux de fer, de représentations diverses, quelquefois un masque, un miroir en cuivre, des cannes et un tambour.

    Si le chamanisme d'aujourd'hui garde l'esprit du passé, en particulier son attachement à la nature, il rejoint dans une nouvelle approche, du moins pour certains chamanes, en termes d'expériences extrasensorielles, d'états de conscience modifiés, de visualisation, de méditation, un certain nombre d'autres pratiques, comme le yoga de l'Inde ou les arts martiaux de la Chine.

    Le chamanisme aujourd'hui est perçu comme un renouveau spirituel ramenant l'homme à la nature par l'intermédiaire de ses perceptions.


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