• vague


    « Je me sens triste ! » dit une vague de l'océan en constatant que les autres vagues étaient

    plus grandes qu'elle.

     

    « Les vagues sont si grandes, si vigoureuses,

    et moi je suis si petite, si chétive. »

     

    Une autre vague lui répondit : « Ne sois pas triste.

    Ton chagrin n'existe que parce que tu t'attaches

    à l'apparent,

    tu ne conçois pas ta véritable nature. »

     

    « Ne suis-je donc pas une vague ? »

     

    « La vague n'est qu'une manifestation transitoire

    de ta nature.

    En vérité tu es l'eau. »

     

    « L'eau ? »

     

    « Oui. Si tu comprends clairement que ta nature

    est l'eau,

    tu n'accorderas plus d'importance à ta forme de vagueet ton chagrin disparaîtra. »

     

     

    Avoir à l'esprit que l'humanité fait partie d'un ensemble est important.

    Car l'être humain se considère souvent comme le centre des choses

    en s'arrogeant des droits particuliers

    qui n'ont pas de raison d'être.

     

    Ainsi il ne voit que chez son prochain

    ce qu'il n'a pas,

    sans voir ce qu'il a déjà, et se cause

    les plus inutiles soucis.

     

     

    Texte zen


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  • Près de Tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se consacrait désormais à enseigner le bouddhisme Zen aux jeunes. Malgré son âge, on murmurait qu’il était encore capable d’affronter n’importe quel adversaire.

    Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d’une intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l’éclair.

    Ce jeune et impatient guerrier n’avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire.

    Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux Maître accepta le défi.

    Il se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues - y compris à ses ancêtres.

    Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et humilié, l’impétueux guerrier se retira.

    Dépités d’avoir vu le Maître accepter autant d’insultes et de provocations, les élèves questionnèrent le Maître :

    - Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu d’exhiber votre lâcheté devant nous tous ?

    - Si quelqu’un vous tend un cadeau et que vous ne l’acceptez pas, à qui appartient le cadeau ? demanda le samouraï.

    - A celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples.

    - Cela vaut aussi pour l’envie, la rage et les insultes, dit le Maître. Lorsqu’elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son coeur.


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  • Un jeune peintre, voulant devenir artiste peintre, vient trouver un grand maître. Celui-ci lui demande de peindre et d’apporter son tableau. Lorsqu’il l’a terminé, le jeune homme le montre au vieux qui lui dit :

    « Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?
    - J’attends que vous me le disiez répond le garçon, pas très sûr de lui.
    - Tu n’y es pas encore arrivé ! »

    Tristement, le garçon retourne dans sa chambre et commence un autre tableau. Lorsqu’il le termine, il revient voir le vieux.

    « Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?
    - J’attends que vous me le disiez.
    - Tu n’y es pas encore arrivé ! »

    La même scène se répète ainsi pendant plusieurs années. Un jour enfin, l’élève a le sentiment d’avoir réalisé une peinture qui a de la valeur. Satisfait, il la porte à son maître. Celui-ci l’examine attentivement, puis, comme toujours, lui demande :

    « Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?
    - Cette fois je crois que je l’ai réussie, mais j’attends que vous me le disiez.
    - Je dois y réfléchir, étudier ton tableau. Reviens demain. »

    Le jeune peintre va au café où se réunissent les autres élèves et commente avec chacun les qualités de son œuvre. L’un d’eux lui dit :

    « Je ne vois pas pourquoi tu es content de toi, je viens de parler avec le vieux et il n’a pas cessé de critiquer ton tableau. D’après lui, il n’a aucune valeur. »

    Le peintre, courroucé, court à la maison du maître et lui dit :
    « Comment pouvez-vous parler ainsi de mon tableau ? C’est injuste : je suis sûr que vous savez qu’il est réussi, c’est une œuvre d’art ! Je n’admets pas que vous disiez du mal d’un tableau que j’aime ! »

    Le vieux sourit et lui répond :
    « Enfin, tu y es arrivé ! »


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  • Sur le terrain dont il était locataire, un paysan trouva une très grande marmite. Il l’emporta chez lui, ravi de son acquisition. Alors qu’elle était posée dans un coin de la cuisine, un oignon tomba accidentellement dedans.

    Le paysan se pencha pour l’atteindre, ses pieds touchant à peine le sol. Aussitôt qu’il l’eut récupéré, quelle ne fut sa stupéfaction lorsqu’il découvrit un oignon identique à la place du premier. Il le retira et aussitôt un troisième apparut.

    Comprenant que la marmite reproduisait à l’infini tout ce qui se trouvait à l’intérieur, le bonhomme se mit à hurler et à danser de joie.

    Le propriétaire du terrain, mis au courant de la situation, revendiqua la marmite, arguant qu’ayant été trouvée sur son terrain, elle lui appartenait. Le paysan refusa tout net. Il estimait qu’étant locataire, il avait l’entière jouissance du terrain et de tout ce qui se trouvait dessus.

    Les deux hommes en vinrent aux mains. Le fils du juge passa au même moment. Lorsqu’il comprit l’objet de leur querelle, il exigea qu’on lui livre la marmite sur-le-champ en attendant que le juge tranche la question.

    Muni du précieux ustensile, il se précipita chez lui et jeta une poignée de pièces d’or à l’intérieur. Les pièces se reproduisirent comme prévu et le jeune homme se mit à les multiplier avidement.

    Plus tard son père le trouva en train d’amasser une montagne de pièces d’or.
    « Voleur ! S’écria le juge. Pourquoi t’es-tu permis de prendre cette marmite ? Tu as déshonoré notre famille ! »

    En quelques mots, le fils mit le père au courant de l’affaire. Ramené à de meilleurs sentiments et perdant la raison, ce dernier, émerveillé, s’approcha de la marmite et se joignit à son fils pour en sortir de nouvelles pièces. Emporté par l’enthousiasme, il perdit pied et tomba au fond du récipient.

    « Mon fils, sors-moi d’ici ! Hurla le malheureux juge.
    - Oui père ! Tout de suite ! » répondit le fils en lui tendant un bras secourable. Il hissa le vieux hors de la marmite, mais à peine celui-ci eut-il mis pied à terre que, du fond de la marmite, une voix hurla :
    « Mon fils, sors-moi d’ici ! »
    Le fils s’empressa de sortir son père une seconde fois, mais de nouveau la même scène se répéta :
    «  Mon fils, sors-moi d’ici ! »

    Le jeune homme compris alors qu’il était condamné à passer sa vie à sortir son père de la marmite, à moins qu’il ne cesse de vouer un respect absolu à son père.


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  • Un guerrier se trouva face à un monstre au cuir invulnérable. Il lui décocha une flèche qui ne fit pas plus d'effet qu'une piqûre de moustique, le chargea avec sa lance qui se brisa sans même l'égratigner, le frappa avec sa hache qui se désintégra sous le choc, utilisa son épée qui vola en éclats.

    Ses coups de pieds, de poings ou de tête n'eurent pas le moindre effet sur la bête. Rien n'y fit. L'effroyable monstre, soulevant le guerrier, lui dit alors :
    " Tu es vaincu. Je vais te dévorer.
    - Ne chante pas victoire trop tôt. Lorsque je serai à l'intérieur de tes entrailles, je t'empoisonnerai !
    - Et avec quoi m'empoisonneras-tu ? questionna le monstre.
    - Avec la vérité."


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