• Les cultures indigènes d'océanie


    Les cultures polynésiennes

    Les cultures polynésiennes ont évolué, avec très peu de contacts extérieurs, à partir la lignée du peuple de navigateurs de langue austronésienne qui ont développé la culture Lapita et dont les ancêtres peuvent être retracés jusqu'en Asie du sud-est. Les sociétés polynésiennes étaient fortement hiérarchisées et comportaient plusieurs niveaux allant des chefs et des nobles, aux divers experts (prêtres, guérisseurs, navigateurs, constructeurs de bateaux, etc.), aux gens du peuple et finalement aux esclaves. La terre était détenue en communauté mais son usage était accordé en fonction du statut social.

    Les Polynésiens croyaient en un panthéon de dieux dont Tangaroa (le créateur), Tane (le dieu de la lumière), Oro ou Tu (le dieu de la guerre), Rongo (le dieu de l'agriculture et de la paix), Maui (qui avait donné le feu et des îles), Hina (qui s'envola vers la lune), et plusieurs autres. Ils croyaient aussi aux fantômes qui étaient les esprits des personnes décédées. Ce polythéisme vint à maturité sur l'île de Raiatea dans les Îles de la Société, à partir de laquelle il s'étendit à toute la Polynésie. La classe des prêtres organisait le culte autour de plate-formes basses en pierres nommées "marae" sur lesquelles des sculptures de pierre ou de bois, nommées "Tiki", qui représentaient les dieux et les esprits, étaient adorées et honorées.

    Les Polynésiens croyaient que chacun des dieux, des esprits et des êtres vivants possédait des quantités variables de "mana", une sorte de "force de la vie" semblable à "La Force" qui donne leur pouvoir aux "Jedai" dans les films de "Star Wars" et dont il s'agit dans l'expression "Que la force soit avec toi!" Le mana pouvait être obtenu en mangeant la chair de ses ennemis ou perdu en violant les règles sacrées du "tapu" déclarées par les prêtres.

    Les cultures micronésiennes

    La plupart des premières cultures micronésiennes sont reliées aux cultures polynésiennes car elles peuvent toutes les deux être retracées jusqu'en Asie à travers le peuple Lapita dans la région de Vanuatu-Fiji aux environs de 1000 av. JC Les îles de l'ouest de Palau, Yap et les Marianes furent cependant peuplées beaucoup plus tôt à partir des Philippines et de l'Indonésie (vers 1500 av. JC et peut-être même dès 2000 av. JC). Navigateurs habiles, les Micronésiens faisaient de longs voyages en mer avec des flottes de canots.

    Les sociétés micronésiennes fortement hiérarchisées étaient constituées de regroupements de clans, l'identité familiale passant par la mère (excepté sur Yap et Kiribati). La terre était traditionnellement détenue par les clans. Le clan dominant de chaque île détenait cette position parce qu'il revendiquait pouvoir retracer sa lignée jusqu'aux premiers habitants de l'île. Les regroupements de clans s'étendaient à travers les îles et étaient quelquefois réunis en confédérations.

    Les populations indigènes croyaient en plusieurs esprits de la nature et à la magie mais il n'y avait pas de classe de prêtres et la religion n'est jamais devenue une force sociale organisée comme ce fut le cas en Polynésie.

    Les cultures mélanésiennes

    Les nombreuses cultures mélanésiennes furent produites par divers degrés de croisements et d'échanges culturels entre les anciennes tribus à peau noire et de langue Papoue qui s'étaient établies en Nouvelle Guinée aux environs de 50 000 av. JC et aux Îles Salomon vers 25 000 av. JC, et quelques-uns des navigateurs austronésiens à peau pâle qui commencèrent à arriver dans les régions côtières de la Nouvelle Guinée et des îles Salomon dès 2000 av. JC La couleur de la peau des Mélanésiens varie de brun foncé à très noir, d'où leur nom.

    Les Mélanésiens acquirent les habiletés de navigation des nouveaux venus Austronésiens et adoptèrent leurs langues mais ils gardèrent l'organisation sociale de leurs ancêtres Papous basée sur la prédominance du "Grand Homme" qui avait le plus de partisans mais dont le leadership pouvait toujours être contesté. Les sociétés mélanésiennes n'étaient pas stratifiées comme celles de la Polynésie où les privilèges des nobles étaient sensés provenir de leur descendance des dieux.

    Chaque petite communauté avait ses propres dieux et êtres mythologiques dont les noms étaient rarement connus en dehors de ses frontières. La communauté détenait la terre. Le Mélanésien typique ne se préoccupait que des origines de sa propre unité sociale, de son clan et de son totem car c'étaient ce qui déterminait ceux qu'il pouvait marier et les gens qu'il considérait "wantok" (one talk), à qui il devait la solidarité. Toute personne en dehors de sa propre communauté était considérée comme ennemi potentiel et les étrangers plus éloignés devenaient du gibier consommable.

    Les trois cultures (Papoue, Austronésienne et Mélanésienne) vécurent longtemps côte-à-côte dans la région "Nouvelle Guinée-Îles Salomon-Vanuatu" de laquelle plusieurs vagues migratoires partirent pour peupler la Polynésie et la Micronésie. Les tribus Papoues qui vivaient de chasse et d'agriculture restèrent principalement isolées dans les rudes vallées des hautes terres de Nouvelle Guinée. Les nouveaux venus Austronésiens étaient des navigateurs et des pêcheurs. Ils ne s'écartèrent pas des côtes de la Nouvelle Guinée et des berges des îles pendant qu'ils développèrent le style de poterie "Lapita" qui caractérise leur culture. Il semble que la majorité des membres de ce peuple de peau pâle traversa la région sans se mêler aux Papous lors de sa lente migration vers l'est et vers le nord. Finalement, la nouvelle civilisation mélanésienne évolua pendant quelque temps dans cette même région centrale avant de s'étendre vers l'est jusqu'à Fidji.

    Les cultures papoues

    Les Papous retracent leurs racines directement jusqu'aux premiers hommes qui s'établirent en Nouvelle Guinée aussi tôt que 50 000 av. JC. Ils avaient probablement la peau plus pâle lorsqu'ils sont arrivés de l'Asie du Sud Est mais la sélection naturelle a eu le temps d'effectuer l'ajustement de leur couleur de peau à la haute intensité des rayons ultra violets dans leur environnement en Papouaise près de l'équateur. La pression du surpeuplement les a conduit à des combats inter-tribaux endémiques et au cannibalisme parce qu'ils n'avaient pas la technologie de navigation qui aurait pu soulager cette pression par l'expansion migratoire. Leur organisation sociale ne s'étendait pas au-delà du niveau du clan ou de la tribu dirigé par un "Grand Homme" dominant. L'isolation résultant de la topographie accidentée des hautes terres de Nouvelle Guinée, a conduit au développement de plus de 800 langues et dialectes appartenant à quelques 60 familles linguistiques distinctes. Cette intense fragmentation sur un territoire relativement petit donne à la Nouvelle Guinée une densité de langues de un dialecte par 1000 km², ce qui est un record mondial.

    Les langues papoues placent généralement le verbe à la fin (sujet-complément-verbe) tandis que les langues austronésiennes utilisent le même ordre sujet-verbe-complément que la plupart des langues européennes. Les langues papoues se distinguent aussi par leur faible nombre de phonèmes (Le Rokota, une langue papoue de Bougainville, n'a que 5 voyelles et 6 consonnes!)

    Nous ne savons pas grand chose sur les religions pré-contact de la Nouvelle Guinée à cause de l'efficacité avec laquelle les missionnaires catholiques et protestants éradiquèrent ces croyances païennes. On pense cependant qu'elles impliquaient une multitude de dieux, héros culturels et esprits aux caractères et rôles variés. Des esprits étaient associés à la création et au maintien du cosmos, à la guerre, à la fécondité, à la prospérité et au bien-être. Ces esprits devaient être apaisés par une variété de rites et sacrifices pour assurer le succès et le bien être. Les morts dont on se souvenait des noms étaient généralement considérés comme faisant encore partie de la communauté et pouvaient eux aussi créer des problèmes s'ils n'étaient pas apaisés.

    Les cultures aborigènes

    Les aborigènes d'Australie retracent leurs ancêtres directement jusqu'aux premiers humains qui, ayant peuplé la Nouvelle Guinée aux environ de 50 000 av. JC, continuèrent leur expansion vers le sud jusqu'en Australie et Tasmanie autour de 40 000 av. JC L'organisation sociale de ces chasseurs et cueilleurs primitifs ne s'étendait pas au-delà du niveau tribal non plus mais la topographie de l'Australie ne restreignait pas leur mobilité autant que celle de la Nouvelle Guinée le faisait pour leurs cousins Papous. Ce facteur explique probablement pourquoi l'identité culturelle et linguistique ont été moins fragmentées en Australie, où seulement 250 langues et dialectes ont été identifiés, qu'en Nouvelle Guinée, où il y en a plus de 800. La plupart de ce 250 sont malheureusement disparues et seulement deux douzaines de langues aborigènes sont encore parlées couramment en Australie.

    Toutes les religions aborigènes de l'Australie partagent la même cosmogonie au sujet des premiers esprits qui créèrent le vent et la pluie, les montagnes et les rivières, et toutes les créatures vivantes incluant l'homme. Selon ces croyances, ces grands esprits exercent leur pouvoir à travers les rêves pour dicter à l'homme le bon comportement en toutes circonstances. Pour les croyants, le "Dreamtime" est un moment sacré où le passé, le présent et le futur coexistent et où l'homme est en communication étroite avec ses origines.


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