• Aujourd'hui, les peuples d'origine celte sont concentrés sur les côtes de l'Europe occidentale. Ils vivent principalement en Bretagne, en Cornouailles , au Pays de Galles, en Ecosse, dans l'île de Man et en Irlande. Jadis cependant, les Celtes occupaient une bonne partie du continent et en l'an 278 av.J.-C. des nomades celtes parvinrent même en Asie Mineure où ils donnèrent leur nom à la Galatie.

    Jusqu'à l'essor de l'Empire romain, les Celtes représentaient une puissance indéniable. Rome elle-même avait été pillée par les Celtes en 385 av. J-C. Un événement que les légionnaires n'avaient pas oublié lorsqu'ils permirent la victoire de Jules César entre 59 et 49 av. J.-C. sur les tribus celtes de la Gaule. Quoique bien intégrés dans l'Empire romain, les Celtes continuaient d'adorer leurs dieux jusqu'à l'adoption officielle du christianisme par Rome. Leur religion et leur mythologie commencèrent alors à décliner, excepté dans les régions où l'on racontait encore les légendes celtes du passé. Même en Irlande, une île qui ne fut jamais sous contrôle romain, l'influence du christianisme ne tarda pas à se faire sentir. Mais sa conversion n'entraîna pas forcément la destruction de l'héritage celtique, car à partir du Ve siècle, les moines eurent soin de mettre par écrit les anciennes légendes celtes . C'est à cet effort de conservation que l'on doit l'ensemble ou presque de nos connaissances de la mythologie celte. Car sauf au Pays de Galles, où l'on retranscrivit quelques récits, rien ne fut jamais couché par écrit.

    Les Celtes se méfièrent des écrits, préférant s'en remettre à la tradition orale et à leur mémoire. En Irlande, le poète était tenu en grande estime. Ceci est dû au fait que l'on distinguait le poète du druide à l'époque préchrétienne. Les monastères pouvaient donc retranscrire les textes anciens sans craindre d'être accusés de paganisme. Les poètes continuèrent de relater les légendes celtes bien après que saint Patrick convertit les Irlandais et débarrassa le pays de ses serpents, car on les considérait alors comme une source de divertissement. Le folklore irlandais affirme qu'elles ont conservé une part de leur magie, puisque le diable ne parvint jamais à entrer dans une maison où l'on chantait les exploits des héros .Les mythes irlandais comportent presque toujours des combats, bien que ceux-ci soient plus souvent le fait des héros que des dieux. Le vaillant Cuchulainn, le défenseur solitaire de l'Ulster pendant l'invasion des armées de la reine Medb du Connacht, représente le guerrier idéal. Il fut choisi pour être le champion irlandais après un combat contre le géant Uath où il prit le risque de se faire décapiter. Aucun autre homme n'avait eu le courage d'affronter le géant et sa hache. Cependant la vie de Cuchulainn, « le Chien de Culann », fut courte. Son refus de répondre aux avances de Morrigane, la déesse du massacre, scella son destin. Pas même l'intervention de son père Lugh, le dieu du soleil, ne put le sauver.

    Les longs conflits apparaissent moins terribles lorsqu'on sait que les Celtes croyaient en la réincarnation. Leur autre monde, à la différence du monde souterrain des Grecs et des Romains, n'était pas la sombre demeure des morts. Il s'agissait d'un paradis où les âmes se reposaient en attendant de renaître. Le poète et guerrier Oisin, fils de Finn MACCOOL, le chef des Fianna, y passa trois cents ans avant de revenir en Irlande. Oisin avait été averti qu'il ne pourrait jamais revenir dans l'autre monde s'il tombait d'un coursier magique. Lorsque sa selle glissa et qu'il tomba sur le sol, Oisin, de beau jeune homme qu'il était se changea en un vieillard aveugle et desséché. Seul, dit-on , saint Patrick daigna écouter son histoire tandis qu'on la mettait par écrit.

    L'intérêt de saint Patrick pour les exploits des héros celtes, est un embellissement tardif. Il témoigne cependant d'une tolérance que l'on retrouve difficilement dans le reste de l'Europe chrétienne. Néanmoins, cela n'empêchait pas les saints d'Irlande de lancer des malédictions lorsque la situation l'exigeait. Le roi Suibhne Geilt, par exemple, fut maudit par saint Ronan pour la violence dont il fit preuve à l'égard de la foi chrétienne. Il dut passer le reste de ses jours tel un oiseau sautant d'arbre en arbre, se nourrissant de cresson une fois la nuit tombée.

    Par la suite, le christianisme devint un élément central de la mythologie celtique, notamment dans les légendes arthuriennes. La quête du Graal en est l'exemple le plus frappant. Bien qu'on puisse la rapprocher des chaudrons magiques celtes, cette coupe sacrée était celle qui fut utilisée lors de la Cène et qui, lors de la Crucifixion, reçut le sang du Christ blessé au côté par une lance. Elle fut amenée en Grande-Bretagne par Joseph d'Arimathie puis perdue, devenant ainsi l'objet de la quête des chevaliers du roi Arthur. Seul Galahad fut assez pur pour pouvoir contempler le Graal, qu'il prit comme "le corps de notre Seigneur entre ses mains".


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  • La mythologie romaine est l'ensemble des légendes et des mythes de la Rome antique.

    D'origine indo-européenne, la mythologie romaine a emprunté au fil des siècles des conceptions religieuses et culturelles aux pays qui ont été peu à peu intégrés dans la sphère de Rome : la Grèce, l'Égypte, la Syrie, etc. Les Romains se sont approprié puis ont adapté ces mythologies pour créer un ensemble syncrétique qui se manifeste dans la religion romaine.

    mythologie gréco-romaine

    La majorité des divinités du panthéon romain vient de la Grèce antique et a supplanté les divinités locales (ou « indigètes »), à quelques rares exceptions. Pour cette raison, les articles consacrés aux dieux romains d'origine grecque sont traités avec leur équivalent grec. Rome ayant largement assimilé la culture hellénistique, il est difficile de cerner les croyances des premiers Romains.

    mythologie spécifiquement romaine

    Si on considère à tort la mythologie romaine comme négligeable par rapport à la mythologie grecque, c'est parce que les mythes romains portent principalement sur l'histoire de Rome, tandis que les mythes grecs sont axés sur les dieux et les héros. Ainsi, malgré l'absence de cosmogonie ou de théogonie d'origine romaine, la mythologie n'en est pas moins très riche en légendes nationales et historiques.

    « Rome a eu sa mythologie, et cette mythologie nous est conservée. Seulement elle n'a jamais été fantasmagorique ni cosmique : elle a été nationale et historique.
    Tandis que la Grèce et l'Inde développaient en images grandioses ce qu'elles croyaient avoir été la genèse et les temps du monde, les chaos et les créations, l'oeuvre et les aventures des dieux organisateurs du "Tout", Rome a prétendu simplement retracer, avec la simplicité de procès-verbaux, ses propres débuts et ses propres périodes, sa fondation et ses progrès, l'oeuvre et les aventures des rois qui, croyait-elle, l'avaient successivement formée.
    Mais ces récits, datés et situés dans une perspective proche, n'en étaient pas moins en grande partie fictifs et hérités du temps où Rome n'existait pas encore, et ils n'en remplissaient pas moins le même rôle que, chez les Grecs et les Indiens, les récits prodigieux : ils justifiaient, ils authentifiaient les rituels, les lois, les moeurs et toutes les composantes de la société romaine, du caractère et de l'idéal romains; ils distrayaient aussi les fils de la louve (et il ne faut pas négliger ce service des mythes), tout en les confirmant dans leur estime d'eux-mêmes et dans une belle confiance en leurs destins.
    Pratiquement, c'est dans les deux premiers livres de Tite-Live qu'il faut chercher l'équivalent des théogonies et des cosmogonies d'autres peuples indo-européens. Ainsi lues, toutes ces légendes royales reçoivent un surcroît d'intérêt. »
    — Georges Dumézil, Horace et les Curiaces

    Divinités romaines

    Les divinités des premiers Romains (numina) ont rapidement disparu en raison de leur caractère abstrait qui s'oppose à l'anthropomorphisme grec. Malgré l'influence hellénistique, plusieurs divinités locales ont subsisté, notamment dans le culte de Janus, de Saturne, de Quirinus et le culte privé de Vesta ou des dieux Lares.

    Janus et Saturne

    Janus est une des seules divinités des premiers Romains ayant subsisté. Profondément lié au mythe de l'âge d'or, Janus serait le roi latin ayant accueilli Saturne lors du règne de celui-ci sur terre. Après la modification du panthéon romain, Janus gardera une place moindre, celle de dieu des ouvertures et des portes et de protecteur de Rome en temps de guerre. Saturne, plus tard assimilé à Chronos, est également honoré durant les Saturnales.

    Quirinus

    Dieu archaïque, Quirinus est originellement le protecteur des agriculteurs et, associé à Jupiter et Mars, fait partie de la triade primitive de la mythologie romaine. Il sera plus tard assimilé à Romulus divinisé.

    Faunus

    Protecteur des troupeaux contre les loups (d'où son second nom Lupercus), il sera honoré durant les Lupercales jusqu'en 496. On parlera ensuite de faunes, pluralité qui les associera aux satyres grecs et qui assimilera Faunus à Pan.

    culte du foyer

    La plupart des divinités des premiers Romains liées au foyer demeurent dans le culte romain: les Romains vénèrent les Lares et les Pénates, ainsi que les ancêtres morts (mânes). Selon la légende, les Pénates originels proviendraient de Troie. C'est Énée qui, en s'enfuyant avec son père Anchise sur le dos et son fils Iule à la main, les aurait emportés. À Troie, ils avaient, semble-t-il, le même rôle que celui qui leur fut dévolu à Rome. Le culte public de Vesta, plus tard assimilé à Hestia, est également hérité des croyances anciennes (la mère de Romulus et Rémus est une vestale).

    Mythes romains

    Rome possède ses propres mythes, souvent liés à sa fondation et à son histoire. Elle assimilera ensuite les mythes grecs mais gardera ses mythes fondateurs au centre de sa culture.

    mythe de l'âge d'or

    La période de l'âge d'or, également appelée "règne de Saturne" est la période durant laquelle Saturne, détrôné par son fils, fut accueilli en Italie par le roi Janus avec qui il partagea le pouvoir. Cette période fut marquée par une prospérité et une équité absolue: les hommes vivaient de cueillette sans avoir à travailler, ne connaissaient pas la guerre et vivaient en harmonie avec les dieux et la nature. Les cultes de Saturne et de Janus viennent de cette légende. Le mythe des races est quant à lui hérité de la culture grecque.

    l'Énéide

    Le mythe d'Énée fait partie des légendes de la fondation de Rome. Il décrit le voyage d'Énée depuis sa fuite de Troie jusqu'à son arrivée dans le Latium. Commandée par Auguste à Virgile, l'Énéide a surtout pour but de montrer le caractère divin de Rome et l'ascendance divine de la gens Julia (à laquelle appartient Auguste). La légende donne également à Rome une revanche sur la Grèce en montrant que Troie n'a pas été détruite mais qu'au contraire, les survivants ont fondé une cité puissante capable de l'anéantir. Cette perspective de propagande laisse penser que Virgile a remodelé la légende afin de satisfaire les demandes d'Auguste, mais l'épopée s'appuie d'abord sur la tradition qui donnait pour ancêtres au peuple romain Énée et les derniers Troyens.

    Romulus et Rémus

    Cette légende, probablement la plus célèbre de la mythologie romaine et narrée de nombreuses fois par les auteurs latins, est à l'origine des institutions romaines : le meurtre de Rémus par Romulus montre la prédominance de la patrie sur les liens du sang, l'enceinte (pomoerium) de Rome tracée par Romulus, demeurera sacrée (sauf pour les triomphes). La légende donne également une origine divine à Rome, Mars étant le père des jumeaux.

    les légendes de l'histoire de Rome

    Les nombreuses légendes qui entourent l'histoire de Rome consolident de même les institutions romaines. On peut citer parmi les plus célèbres celles de l'enlèvement des Sabines, de Tarpéia (peine de mort pour les traîtres), de Clélie, d'Horatius Coclès et de Mucius Scaevola, de Lucrèce (fin de la royauté à Rome), celle du combat des Horaces et des Curiaces.


    Dieux romains

    * Angita: déesse de la Guérison et de la Sorcellerie ;
    * Aurore : déesse de l'aurore ;
    * Bacchus : dieu de la vigne, de la fête (les Bacchanales) et de l'ivresse ;
    * Bellone : déesse de la guerre ;
    * Cerbère : protecteur de la porte des Enfers ;
    * Cérès : déesse de l'agriculture et de la fertilité ;
    * Cupidon : dieu de l'amour ;
    * Cybèle : déesse de la Fécondité (divinité d'origine phrygienne) ;
    * Diane : déesse de la chasse et de la Lune ;
    * Discorde : déesse mère de tous les fléaux ;
    * Esculape : dieu de la médecine ;
    * Les Faunes : demi-dieux champêtres et forestiers, associés au culte de Dionysos ;
    * Faunus : dieu des bergers d'Arcadie, divinité de la fécondité, puis incarnation de l'Univers ;
    * Fama : déesse de la renommée et des ragots ;
    * Iris : personnification de l'arc-en-ciel ;
    * Janus : dieu des passages ;
    * Junon : reine des dieux, protectrice des femmes mariées ;
    * Jupiter : roi des dieux ;
    * Juventas : déesse de la jeunesse ;
    * Kerta : Déesse du chaos ;
    * Latone : Mère d'Apollon et de Diane ;
    * Libitina : déesse des funérailles ;
    * Luna : déesse de la Lune, associée à Diane ;
    * Lupercus : dieu des troupeaux ;
    * Mars : dieu de la guerre, du combat ;
    * Mater Matuta : déesse marine bienfaisante ;
    * Mercure : messager des dieux ;
    * Minerve : déesse des techniques, des combats justes et de la sagesse ;
    * Neptune : dieu des mers et des océans ;
    * Orcus : dieu ou messager de la Mort ;
    * Pluton : dieu des Enfers ;
    * Mutinus Mutunus ou Priape : dieu protecteur des vergers et des vignobles, personnification de la virilité ;
    * Proserpine : reine des Enfers ;
    * Quirinus : forme divinisée de Romulus ;
    * Salus : déesse de la santé ;
    * Saturne : dieu du temps ;
    * Sol : ancien dieu soleil, équivalent d'Hélios ;
    * Sylvain : dieu de la foret dans la mythologie romaine ;
    * Tellus : déesse personnifiant la Terre en formation. Elle est l'ancêtre maternel des dieux et de monstres ;
    * Terra : déesse-mère, personnification de la Terre (équivalent grec Gaïa) ;
    * Uranus : dieu-père, personnification du Ciel ;
    * Vénus : déesse de la beauté et de l'amour ;
    * Vesta : déesse du foyer ;
    * Vulcain : dieu du feu et du fer, forgeron des dieux.


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  • La Légende arthurienne est un ensemble de textes écrits au Moyen Âge autour de la quête du Graal du roi Arthur. Elle est un thème fort de la matière de Bretagne.

    La matière de Bretagne ne présente pas l'unité de composition qui caractérise l'Iliade ou l'Odyssée par exemple. Il n'existe pas une légende arthurienne, mais des légendes arthuriennes, entre autres. Cela est dû aux nombreux auteurs qui ont assemblé ces traditions au cours des siècles, depuis les premiers moines collecteurs jusqu'aux écrivains qui l'ont enrichie, comme Chrétien de Troyes ou plus récemment Xavier de Langlais. Ainsi le nom des personnages et les circonstances de leur vie (jeunesse, hauts faits, mort) varient d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. Il existe cependant une unité de lieu : le royaume mythique de Bretagne (Angleterre, Pays de Galles et Bretagne continentale), et une approximation de l'époque : le VIe siècle, soit après la chute de l'empire romain d'Occident, à l'époque des grandes invasions. Il ne s'agit donc pas de personnages médiévaux, même si leur popularité en France a été portée par des écrivains du Moyen Âge.

    Le cycle littéraire de la légende arthurienne est le plus connu des cycles de la matière de Bretagne. Il doit son succès à son statut de double récit, approché par de très nombreux auteurs depuis le XIIIe siècle. D'un côté Camelot, utopie chevaleresque, défaite par les conflits entre Arthur, Lancelot et Mordred, entre autres. De l'autre la fabuleuse quête du Graal, entreprise par de nombreux chevaliers, échouée par beaucoup (comme Lancelot), réussie par d'autres (son fils Galahad, notamment aidé de Perceval). Il est, depuis quelques siècles, centré sur des thèmes chrétiens, tels que la destruction de la vertu et de la morale par des hommes pleins de défauts, ou la recherche de la relique suprême, le saint Calice. Les relations amoureuses, telles que celle de Lancelot et Guenièvre, ou Tristan et Iseult sont les prémices de l'amour courtois, aujourd'hui bien connu des auteurs contemporains, comme l'incontournable Roméo et Juliette de William Shakespeare. Plus récemment, la tendance aura été de lier les légendes de la Table ronde à la mythologie celtique, surtout depuis le début du XXe siècle.

    Origines des légendes

    La matière de Bretagne tire sa source de la mythologie des Celtes installés dans les îles Britanniques et en Bretagne armoricaine, suite aux migrations du haut Moyen Âge. Les apports postérieurs (français, germaniques, chrétiens etc.) ont enrichi la légende originale et atténué en partie les origines celtiques.

    La thèse de Littleton et de Malcor

    Dans leur livre De Scythie à Camelot[2], Covington Scott Littleton, professeur d'anthropologie à Los Angeles et Linda Ann Malcor, docteur en folklore et mythologie, ont remis en cause l'origine celtique du cycle arthurien. Pour eux, le cœur de cet ensemble fut apporté entre le IIe et le Ve siècle par des cavaliers alains et sarmates. Ces peuples barbares, enrôlés dans les légions romaines, auraient répandu leurs récits mythologiques dans les régions où ils s'étaient installés, l'Angleterre et la Gaule principalement. Ces récits se nourriraient d'un terreau commun : l'ancienne Scythie (région de steppes au sud de la Russie et de l'Ukraine actuelles), région d'origine des descendants des Alains et des Sarmates.

    La thèse de Littleton et de Malcor se fonde sur trois principaux arguments : La culture des Ossètes (qui vivent aujourd'hui dans le Caucase), les cousins contemporains des Alains, possède des récits qui ressembleraient aux aventures d'Arthur et des chevaliers de la Table ronde. On y raconte notamment la saga du héros Batraz et de sa bande, les Narts. Dans cette histoire, il est, entre autres, question d'épée magique (Excalibur ?) et de coupe sacrée (le Graal ?) L'histoire des Sarmates et des Alains confirmerait leur rôle décisif dans la naissance du cycle arthurien. À partir du IIe siècle, ces peuples se sont installés, en tant que soldats de l'armée romaine, dans plusieurs régions de l'Empire Romain : le nord de l'Angleterre puis la Gaule. Or ces régions ont vu ensuite naître la légende arthurienne. De plus, Sarmates et Alains auraient été en contact avec des événements ou des personnages inspirateurs de cette légende. Selon eux des Sarmates d'Angleterre étaient commandés à la fin du IIe siècle par Lucius Artorius Castus, un officier romain qui serait le Arthur historique - cette interprétation de la carrière d'Artorius Castus n'est toutefois plus retenue par les spécialistes de l'histoire romaine[3]. D'autre part, les Alains ont participé au sac de Rome en 410 avec les Wisigoths d'Alaric et auraient dérobé à cette occasion des objets religieux chrétiens, point de départ à la légende du Graal. Des rapprochements étymologiques peuvent enfin être faits entre des personnages et des lieux du cycle arthurien d'une part et les Sarmates et les Alains, d'autre part. Le nom de Lancelot par exemple signifierait l'Alain du Lot.

    L'entourage du Roi Arthur

    * Guenièvre : épouse d'Arthur, amante de Lancelot du Lac
    * Merlin : magicien ayant porté Arthur sur le trône de Bretagne
    * Mordred : fils incestueux d'Arthur à qui il ôtera la vie
    * Morgane : magicienne et sœur d'Arthur, dont elle convoite la place
    * Morgause : sœur d'Arthur et Morgane, tout aussi maléfique
    * Uther Pendragon : père d'Arthur, roi légendaire de Bretagne
    * Viviane : dite La Dame du Lac, c'est elle qui offre Excalibur à Arthur
    * Ygraine ou Ygerne : mère d'Arthur, épouse du duc de Cornouailles et amante involontaire d'Uther


    Les chevaliers de la Table ronde

    * Accolon (Accolon de Gaule)
    * Agravain
    * Arthur (Arthus, Arthur Pendragon, Sanglier de Cornouailles)
    * Bedivere (Bedwyr)
    * Bohort (Bohort l'Essillié, Bors)
    * Calogrenant
    * Caradoc (Briefbras, Karadoc)
    * Gaheris (Guerrehet)
    * Galahad (Galahad le Preux, Galaad)
    * Galehaut
    * Gareth (Gareth le France, Gaheriet)
    * Gauvain (Faucon, Gawain)
    * Geraint (Érec)
    * Girflet (Jauffré)
    * Hector (Hector des Mares)
    * Hunbaut
    * Keu (Kay, Key)
    * Lamorak (Lamorak de Gulis)
    * Lancelot (Lancelot du Lac)
    * Leodegrans (Léodagan)
    * Lionel
    * Méléagant
    * Mordred (Mordret, Medrawt)
    * Pellinore
    * Perceval (Perceval le Gallois, Peredur)
    * Sagramor (Sagramor le Desrée, Sagremor)
    * Tristan (Tristan de Lyonesse, Tristam)
    * Yvain (Owain, le chevalier au lion)

    Lieux mentionnés dans le cycle arthurien

    * Aclud : ville d'Écosse où Hoël trouve refuge pendant la guerre contre Colgrin.
    * Avalon : île légendaire où ont résidé la Fée Viviane et Merlin l'Enchanteur.
    * Bade : Capitale du royaume de Gorre. C'est là que Méléagant retient Guenièvre prisonnière avant qu'elle soit délivrée par Lancelot.
    * Brandigan : Château du roi Evrain. Il abrite le verger de La Joie de la Cour.
    * Forêt de Brocéliande : Forêt où se situent le Val sans Retour de Viviane, le Tombeau de Merlin ou encore l'Hotié de Viviane.
    * Camelot, ou Camaloth : Siège de la cour du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, capitale du royaume d'Arthur.
    * Caradigan : Résidence d'Arthur. C'est là qu'Érec annonce son mariage avec Énide à la cour.
    * Carleon : Deuxième ville du royaume d'Arthur après Camelot. Il y réunissait souvent sa cour.
    * Carrant : Ville où Érec et Énide vivent leur parfait amour. Résidence du roi Lac.
    * Glastonbury : Lieu que voient les non-initiés à la place d'Avalon.
    * Gorre : Royaume accessible uniquement par deux endroits : les ponts de l'Eau et de l'Épée.
    * Logres : Royaume maudit où ceux qui y entrent ne ressortent jamais. Lancelot arrivera à déjouer l'enchantement et à libérer ses habitants.
    * Outre Gales : Royaume du roi Lac.
    * Silchester : Ville où fut couronné Arthur, d'après Wace.
    * Tintagel : Château du duc de Cornouailles, réputé imprenable.
    * Veralemen : Résidence d'Octa. Il s'y fera tuer avec Ossa par Lot d'Orcanie.

    Objets Légendaires
    * Excalibur : épée magique d'Arthur, don de la Fée Viviane qui permit à son possesseur de réunifier la Grande-Bretagne.
    * Le Saint Graal : objet d'une grande richesse spirituelle, but de la quête du roi Arthur. On l'assimile à la coupe dans laquelle but le Christ lors de la Cène, avant la Passion.
    * La Table ronde : Table autour de laquelle se rassemblaient le Roi Arthur et ses meilleurs et plus fidèles chevaliers.
    * Le siège périlleux : siège de la Table ronde où seul le vainqueur de la quête du Graal pourra s'asseoir sans encombres.


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  • Alors que les sociétés celtiques du continent et, dans une moindre mesure, celles de l’île de Bretagne avaient évolué au contact de la civilisation romaine, l’Irlande, protégée par son insularité, n’avait pas été envahie et occupée. Selon l’hagiographie, c’est un Britto-Romain du nom de Maewyn Succat (le saint Patrick des chrétiens) qui aurait converti la classe sacerdotale des Irlandais au Ve siècle.

    Les « peuples » du Lebor Gabála Érenn

    Le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes d’Irlande »), dont la première rédaction remonte au VIIIe siècle, rapporte les invasions mythiques successives de l’île, depuis l’époque du Déluge. Il s’agit « d’un mythe fondateur, une explication de la nature de l’Irlande et de la présence des Celtes ». La référence biblique au déluge est ajout tardif des clercs du Moyen-Âge, qui ont retranscrit la tradition orale. Seuls les derniers arrivants sont humains, ils succèdent au peuple des dieux.

    * Le peuple de Cesair : fille de Bith, petite-fille de Noé, Césair n'est pas admise dans l’Arche. Ce peuple, composé de cinquante femmes et de trois hommes, s’installe en Irlande 50 jours avant le Déluge.
    * Les Partholoniens, du nom de Partholon, fils de Sera et de Baath, ils arrivent de Grèce 278 ans après le Déluge et débarquent le jour de Beltaine. Ce sont les inventeurs de l’agriculture, de l’élevage, de la chasse et de la pêche.
    * Les Fomoires, surnommés les « Géants de la Mer », sont des êtres difformes et affreux. Ennemis de tous les occupants successifs de l’île, « ils représentent essentiellement les forces démoniaques, infernales et obscures » et sont apparentés aux principaux dieux des Tuatha Dé Danann.
    * Les Nemediens : le « peuple-cerf », dont le chef est Nemed (« sacré »), est finalement obligé de s’enfuir dans le Munster après avoir été battu par les Fomoires.
    * Les Fir Bolg sont arrivés en trois groupes : celui des Fir Bolg qui viendrait de la Belgique, celui de Fir Domnain qui serait originaire de la Domnonée insulaire, et celui des Galiain. On leur doit l’introduction de la royauté et la division de l’Irlande en cinq royaumes : l'Ulster, Leinster, Munster, Connaught (celles-ci correspondant aux points cardinaux) et Meath. Ils sont vaincus par les Tuatha Dé Danann, lors de la première bataille de Mag Tured (Cath Maighe Tuireadh).
    * Les Tuatha Dé Danann (voir section suivante).
    * Les Milesiens ou les fils de Mil Espaine sont les premiers humains à avoir débarqué sur l'île, le jour de Beltaine. À l'issue favorable de la guerre qui les oppose aux Tuatha Dé Danann, ils occupent l’île à laquelle ils donnent le nom d’Erin (en l’honneur de la déesse Eriu), tandis que les dieux se réfugient dans les sidh.

    Les Tuatha Dé Danann

    Les dieux des Celtes d’Irlande sont regroupés sous l’appellation de « Tuatha Dé Danann », c’est à dire gens de la déesse Dana. Ils s’inscrivent donc dans la succession des invasions. Originaires de quatre îles au nord du Monde (Falias, Gorias, Findias et Murias), ils débarquent un jour de Beltaine emmenés par les druides Morfessa, Esras, Uiscias et Semias. Les Fir Bolg sont vaincus lors de la bataille de Mag Tuireadh (Cath Maighe Tuireadh), mais les dieux seront eux-mêmes supplantés par les Milesiens et devront se réfugier dans les sidh.

    Dieux principaux

    * Lug, l’une des rares divinités pan-celtiques, c’est le dieu primordial et suprême des Tuatha Dé Danann. Surnommé samildanach (le « polytechnicien ») ou lamfada (« au long bras »), il maîtrise tous les arts et toutes les techniques, il possède les pouvoirs de tous les autres dieux. Il est le fils de Cian et Eithne, mais est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il est associé à la fête religieuse de Lugnasad
    * Le Dagda est le dieu-druide (et donc dieu des druides), dont le théonyme signifie « dieu bon » ou « très divin ». Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, c’est aussi un guerrier puissant. Il a un côté paternel et nourricier. On le décrit parfois comme un géant hideux et un ogre paillard. Ses accouplements avec les déesses sont nombreux. C’est le père de Brigit et le frère d’Ogme.
    * Ogme, que l’on retrouve en Gaule sous le théonyme Ogmios, est le dieu de la magie guerrière, il a le pouvoir de paralyser ses ennemis. Il est aussi l’inventeur de l’écriture et on lui attribue la création des ogam. Il est décrit comme un vieillard dont une chaîne accrochée à sa langue le relie aux hommes. Lors de la bataille de Mag Tuireadh, son habileté guerrière représente le tiers des victoires de la guerre.
    * Nuada est le « roi » des gens de la déesse Dana, il est la personnification de la royauté et de la souveraineté. Ayant eu le bras droit coupé, infirmité discriminatoire pour l’exercice de la royauté, il doit laisser la place à Bres du peuple des Fomoires dont le règne sera de courte durée. Diancecht, le dieu médecin, lui fabrique une prothèse en argent, ce qui lui permet de recouvrer la souveraineté.
    * Goibniu, le dieu-forgeron, fils de Brigit et Tuireann, est le chef des artisans métallurgistes, il est responsable de la fabrication des armes magiques. Grâce à son marteau magique, il peut fabriquer une épée ou un javelot parfait en trois coups. Il est le frère de Credne et Luchta. Dans l’Autre Monde, il brasse la bière et sert les autres dieux au Festin d’Immortalité. Son équivalent gallois est Gofannon.
    * Credne Cerd, le dieu-bronzier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il fabrique des armes avec ses frères Goibniu et Luchta.
    * Luchta, le dieu-charpentier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il est chargé de travailler le bois des lances ; ses frères sont Goibniu et Credne.
    * Diancecht, dieu-médecin des Tuatha Dé Danann, son nom signifie « prise rapide » tant sa magie est précise et sa médecine efficace ; il soigne et rétablit les blessés, il ressuscite les morts en les immergeant dans la Fontaine de Santé. Grand-père de Lug, il est le père de Cian, Airmed, Miach et Ormiach.
    * Oengus, également connu sous le nom de Mac Oc, est le fils du Dagda et de Boand. Par ruse, il réussit à déposséder son père de sa résidence. Il représente le temps.
    * Brigit est la déesse-mère, la grande déesse dont le théonyme signifie « très haute », « très élevée ». Associé à la fête d’Imbolc, ses domaines sont les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons. Unique divinité féminine, les autres déesses ne sont que la personnification de l’un de ses aspects. L’importance de son culte a induit la création d’une sainte catholique homonyme.

    * Étain est la fille de Diancecht (ou de Riangabair selon certaines sources), l’épouse du roi Eochaid Airem sur terre et du dieu Midir dans l’Autre Monde.
    * Eithne représente la féminité au niveau divin, elle est une personnification de l’Irlande. Fille de Delbaeth (le chaos primordial), elle est l’épouse de Lug, le dieu suprême.
    * Boand (ou Boann) représente la prospérité, son théonyme signifie « Vache Blanche », ce qui la rapproche de la Damona gauloise. Épouse d’Elcmar le frère du Dagda, sa relation avec son beau-frère va donner naissance à Mac Oc. Elle est la déesse éponymique de la rivière Boyne.
    * Mórrígan, épouse du Dagda, c’est une déesse guerrière ou, plus exactement, de l’aspect guerrier de la souveraineté. Présente sur les champs de bataille, elle peut se présenter sous différents aspects, celui de la corneille étant fréquent.



    Autres Divinités notables

    * Abartach
    * Abhean
    * Airmed, fille du dieu-médecin Diancecht, son rôle est de collecter les plantes médicinale. Elle a deux frères, Miach et Oirmiach.
    * Aoi Mac Ollamain
    * Badb
    * Banba, fille de Ernmas et de Delbáeth, avec ses sœurs Fódla et Ériu, elle forme une triade, personnification de l’Irlande. Elle est l’épouse de Mac Cuill, petit-fils du Dagda.
    * Bé Chuille
    * Bodb Derg
    * Bres est un Fomoire par son père Elatha et sa mère est Ériu. Il devient roi provisoire des Tuatha Dé Danann quand Nuada, le roi en titre est blessé, ce qui le rend inapte à l’exercice de la souveraineté. Bres est un mauvais roi qu’un druide contraint à démissionner en prononçant une « satire ». C’est lui qui enseigne l’agriculture aux dieux.
    * Brian est l’un des trois fils de Tuireann. Dans le conflit qui oppose les trois frères à Diancecht, ils tuent accidentellement Cian, le père de Lug. Pour se venger, le dieu « polytechnicien » leur impose une série d’épreuves irréalisables et les conduit à la mort par épuisement.
    * Cermait
    * Cian, fils de Diancecht et père de Lug. Dans la lutte qui oppose les trois fils de Tuireann (Brian, Iuchar et Iucharba) à son père, il est tué alors qu’il a l’apparence d’un sanglier.
    * Delbáeth, fils d’Ogme, il est apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il devient ard ri Érenn (roi suprême d’Irlande) en succédant à son grand-père Eochaid Ollathair, qui n’est autre qu’une incarnation du Dagda. Son épouse est Ernmas, avec qui il a engendré une triade divine, composée de Banba, d’Ériu et de Fódla, personnification de l’Irlande.
    * Elcmar est le frère du Dagda et en même temps son double négatif et un avatat d’Ogme. Le Dagda commet l’adultère avec son épouse Boand et de cette relation va naître Oengus.
    * Ériu, fille de Ernmas et de Delbáeth, elle forme une triade avec ses sœurs Banba et Fódla, qui est une personnification de l’Irlande. Elle est l'épouse de Mac Greine, fils d'Ogma.
    * Ernmas est l’epouse de Delbáeth, avec qui elle a engendré une triade divine, composée de Banba, d’Ériu et de Fódla, qui sont une personnification de l’Irlande.
    * Fand est l’épouse de Manannan Mac Lir, mais elle est principalement connue pour avoir eu une rela tion avec Cúchulainn, lors d’un séjour dans le sidh. Cela provoque la jalousie d’Emer (c’est le sujet du récit Serglige ConCulaind), l’épouse légitime du héros des Ulates. Le conflit est résolu par l’intervention des druides.
    * Fiacha Mac Delbaíth
    * Fódla, fille de Ernmas et de Delbáeth. Avec ses sœurs Banba et Ériu, elle forme une triade, véritable personnification de l’Irlande. Elle est l’épouse de Mac Cecht, petit-fils du Dagda.
    * Iuchar est l’un des trois fils de Tuireann. Dans le conflit qui oppose les trois frères à Diancecht, ils tuent accidentellement Cian, le père de Lug. Pour se venger, le dieu « polytechnicien » leur impose une série d’épreuves irréalisables et les conduit à la mort par épuisement.
    * Iucharba : voir Iuchar, ci-dessus.
    * Mac Cecht est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cuill et Mac Greine, il tue Lug pour venger l’assassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Fódla.
    * Mac Cuill est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cecht et Mac Greine, il tue Lug pour venger l’assassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Banba.
    * Mac Greine est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cuill et Mac Cecht, il tue Lug pour venger l’assassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Ériu.
    * Macha (« la plaine ») est une représentation de Morrigane, le déesse de la guerre. Elle a donné son nom à la résidence royale de l’Ulster, Emain Macha (les « Jumeaux de Macha »). Son époux s’étant vanté qu’elle pouvait courir plus vite que les meilleurs chevaux de l’écurie du roi, elle doit le prouver, alors qu’elle trouve enceinte. Elle gagne la course et donne immédiatement naissance à des jumeaux. Depuis, une malédiction ensorcelle des Ulates : ils subissent les douleurs de l’enfantement, pendant quatre jours et cinq nuits, dès que le royaume est en danger.
    * Manannan Mac Lir est le dieu-guerrier souverain de l’Autre Monde, le Sidh où son rôle est de fournir aux autres dieux les cochons fabuleux servis au Festin d’Immortalité. Il conduit son char sur les flots et dans les plaines, et son bateau se manœuvre seul. Frère du Dagda et d’Ogme, son épouse est Fand. Son nom signifie « le Mannois fils de Lir », son équivalent dans les mythes gallois est Manawyddan Fab Llyr.
    * Miach, fils du dieu-médecin Diancecht, frère de Airmed et Oirmiach, c'est un expert en « médecine », capable de greffer le bras arraché de Nuada.
    * Midir est le dieu souverain de l’Autre Monde (sidh). Frère du Dagda (et aussi son double), il est chargé de l’éducation d’Oengus, l’enfant-dieu que son frère a eu avec Eithne. Son amour pour la déesse Étain est légendaire, tout comme la jalousie de son épouse légitime Fuamnach, qui tente de se débarrasser de l'intruse.
    * Nemain est une déesse guerrière de la Táin Bó Cúailnge (« Rafle des vaches de Cooley »). Pour le guerrier qui la rencontre sous l’apparence d’une lavandière, c’est l’annonce de sa mort prochaine.
    * Ormiach, fils de Diancecht, frère de Airmed et Miach, dont il n'est que le doublon.
    * Tuireann, fils d’Ogme, père des dieux Brian, Iuchar et Iucharba

    Autres personnages majeurs

    * Aífé est une magicienne et une guerrière qui réside en Écosse. Quand Cúchulainn arrive pour chez Scáthach pour parfaire son initiation, les deux femmes sont en guerre. Le héros d’Ulster combat Aífé et la vainc. Elle doit, entre autres promesses, lui accorder « l’amitié de sa hanche », ce qui donnera naissance à un fils, Conla.
    * Bran Mac Febail, Bran le « corbeau » fils de Febal, est le seul à entendre une voix qui lui vante les délices d'Emain Ablach, la « Terre des Pommiers », alors qu’il est entouré d’une nombreuse compagnie. Il ne peut résister à la voix de la bansidh, la messagère de l’Autre Monde. Il prend la mer avec « trois fois neuf » compagnons et rencontre Manannan Mac Lir, le dieu souverain du Sidh. Au terme de leur navigation, Bran et ses compagnons débarquent sur l’Île des Femmes (Tir na mBân), où ils sont accueillis par de jeunes et magnifiques femmes. Ils vivent là plusieurs « mois » dans une félicité totale, mais la nostalgie les gagne et quand ils tentent de rentrer en Irlande, ils se voient condamner à une navigation sans fin.
    * Conall Cernach est un héros du royaume d’Ulster, fils du druide Amorgen Mac Eccit et de Findchoem. Il est presque aussi puissant que son frère de lait, Cúchulainn, à cette différence qu’il ne sait pas manier la gae bolga, le « javelot-foudre ». Ce qui n’empêche que c’est un guerrier redoutable et impitoyable : il aurait massacré plus d’hommes du Connaught qu’il n’y avait d’habitants et qu’il en a tué un chaque jour, accomplissant ainsi une prophétie des druides.
    * Cathbad est le chef des druides de la cour du roi d’Ulster, Conchobar Mac Nessa, dont certains récits en font aussi le père. C’est aussi un guerrier redoutable dont le nom signifie « Tueur au combat ». Son épouse est le reine Ness.
    * Conla est le fils de Cúchulainn, le grand héros d’Ulster et d’Aífé, la magicienne-guerrière d’Écosse. Son père séjournait chez la reine Scáthach, afin de parfaire son initiation guerrière et sexuelle. L’enfant est tué accidentellement par son père d’un coup de gae bolga, quand, âgé de sept ans, il tente de le rejoindre en Irlande.
    * Conle est le fils du roi Conn Cetchathach, le guerrier « aux Cent Batailles ». Alors qu’il se promène avec son père, il rencontre une femme magnifique qui lui demande de la suivre un pays merveilleux. Le père, qui a entendu la voix sans voir la femme, demande au druide Corann d’intervenir. Quand la messagère de l’Autre Monde revient quelques temps plus tard, rien ne peut empêcher Conle de la suivre car la magie des bansidh est plus puissante que celle des druides en matière d'amour.
    * Conchobar Mac Nessa, roi d’Ulster par la volonté de sa mère Ness (son père est le druide Cathbad) qui, par un subterfuge, réussit à évincer le roi légitime Fergus Mac Roeg. Lors d’un séjour dans l’Autre Monde, il conçoit Cúchulainn, avec sa propre sœur Deichtire. Il représente la royauté celtique dont le rôle est d’assurer la prospérité du royaume et la redistribution des richesses.
    * Cúchulainn, le « champion » d’Ulster est le héros le plus important du cycle du même nom et de la mythologie insulaire. Il a une double ascendance : au niveau divin, il est le fils de Lug et de Eithne et au niveau humain, il est le fruit d’une rencontre dans l’Autre Monde du roi Conchobar Mac Nessa et de sa sœur Deichtire. Son premier nom est Setanta, mais il est rebaptisé Cúchulainn (« chien de Culann ») par le druide Cathbad, quand à l’âge de cinq ans, il tue le dogue du forgeron. Lorsqu’il est prit de fureur guerrière, son corps se déforme, d'où son surnom de « contorsionniste ». Il meurt à la fin de la Táin Bó Cúailnge, après avoir défendu seul le royaume d’Ulster, envahi par la coalition ménée par la reine Medb.
    * Fergus Mac Roeg est le roi d’Ulster avant que Conchobar prenne sa place. C’est un géant, fort comme sept cent hommes : il lui faut sept bœufs et sept porcs à chaque repas et sept femmes pour le contenter chaque soir. Son épouse Ness lui demande que la souveraineté du royaume soit confiée à son fils Conchobar pour un an. À l’issue de cette période, les Ulates, satisfait du règne de Conchobar, refusent le retour de Fergus, qui s’éxile chez Medb en Connaught.
    * Medb, la reine du Connaught, est un personnage important du Cycle d'Ulster et particulièrement de la Táin Bó Cúailnge. Pour une vulgaire rivalité patrimoniale avec son époux le roi Ailill, elle décide de s’approprier le Brun de Cúailnge, un taureau fabuleux. Pour se faire, elle doit envahir le royaume d’Ulster et ses héros doivent affronter Cúchulainn. Reine guerrière, sa seule vue affaiblit les hommes qui la regardent, elle est la personnification de la souveraineté.
    * Nechtan, fils de Collbran, est l’un des compagnons de Bran Mac Febail, quand celui-ci, répondant à l’invitation d’une bansidh, prend la mer pour l’Île des Femmes (Tir na mBân). Après leur séjour bienheureux, quand ils rentrent en Irlande, Nechtan est le premier à poser le pied sur l’île. Il tombe instantanément en poussière, car ils ont perdu toute notion du temps. Ne pouvant débarquer, ils ne peuvent que poursuivre une navigation sans fin.
    * Scáthach est une magicienne et une guerrière qui réside en Écosse, chez qui les jeunes champions d’Irlande viennent parfaire leur éducation militaire et sexuelle. Parmi ses élèves, on compte Noise, Ferdiad, Cúchulainn, ce dernier étant le seul à apprendre le maniement de la gae bolga. Au moment de son arrivée, Scáthach est en guerre contre Aífé. Cúchulainn s’interpose et vainc Aífé au cours d’un combat, l’obligeant à faire la paix.
    * …
    * Les druides sont omniprésents dans les textes irlandais (le seul qui soit historiquement attesté est le Gaulois Diviciacos) et leurs fonctions sont multiples : ministère religieux, conseil du roi, enseignement, justice, etc. Voir la liste des principaux druides mythiques.


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  • Dieux principaux (pan-gaulois ou pan-celtiques)

    Le panthéon gaulois distingue, selon Lucain, une triade Taranis/Esus/Toutatis. Contrairement à ce à quoi l'on pourrait s'attendre, aucun de ces dieux n'a de rôle clairement défini, et leurs caractéristiques sont souvent interchangeables selon les régions.

    * Toutatis (Teutates, Totiourix, Teutanus), peut-être du proto-celtique * teuta (tribu) et * tato (père), assimilé par Lucain tantôt à Mercure, tantôt à Mars. Toutatis serait peut-être le Dis Pater dont parle César[7], mais rien ne le prouve de façon explicite. On peut le considérer de façon schématique comme le dieu du ciel.
    * Taranis : peut-être du gaulois taran (tonnerre), ce qui n'est pas clair car il est aussi le dieu solaire et le dieu céleste. Ses attributs indiquent qu'il est en outre Dieu du tonnerre, dieu de la guerre, dieu du feu, dieu des morts, mais aussi dieu du ciel.
    * Esus : dieu artisan, dieu des voyages, protecteur des commerçants, défricheur de forêts et charpentier.
    * Lugos (Lug) : peut-être du proto-indo-européen * leuk (lumière). Dieu pan-celtique non attesté en Gaule mais dont le culte est considéré comme probable sur la base de la toponymie (Lyon/Laon/Ludgdunum, etc.). On a souvent pensé que le Mercure dont parle César était Lugos. Mais Mercure est aussi associé à Toutatis et à Esus.
    * Sucellos : dieu au maillet et au tonnelet, peut-être l'ancêtre du Dagda irlandais. Dieu des forêts et de l'agriculture

    Dieux totémiques

    * Cernunnos : dieu-cerf – vraisemblablement une divinité du monde souterrain, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts.
    * Epona : (du gaulois epos : cheval), protectrice des chevaux, attestée dans l’actuelle Bulgarie, dans les îles britanniques et en Gaule.
    * Damona : (peut-être du gaulois damos : vache). Déesse des sources. Parfois parèdre de Borvo, parfois de Moritasgus.

    Autres divinités

    * Si Taranis est représenté sur les bas reliefs avec le symbole de la roue solaire, César de son côté associe le soleil avec différents dieux locaux : Bélénos (celui qui brille) (Vosges), Grannus (Rhénanie).
    * Borvo : dieu du feu souterrain. Sous la forme Bormanus son nom est associé à la parèdre Bormana (peut-être Damona)
    * Ogmios : les Romains l'assimilaient à Hercule, peut-être l'ancêtre de l'Ogma irlandais.
    * Belisama : principale divinité féminine (la très brillante), divinité du feu assimilable à l'Hestia grecque.
    * Maponos : dieu de la force et de la vigueur
    * Nissyen et Evnissyen : dieux jumeaux attestés dans les Mabinogion (mythologie celtique galloise), mais qui ont dû exister en Gaule 1500 ans auparavant sous d'autres noms qui ne nous sont pas parvenus, car les auteurs latins indiquent l'existence de lieux de culte à Castor et Pollux, selon leur interpretatio Romana.

    Divinités néolithiques/pré-celtiques

    Le substrat religieux pré-celtique se retrouve dans la pratique d'un animisme localement vivace chez les gaulois , qui associe, par exemple, une déesse à une rivière ou à une source. On trouve ainsi Abnoba et Arduina, déesses de la forêt (la dernière a donné son nom aux Ardennes), Damona, Dunisia, Niskae, Ilixo, Lugovius, Ivaos, Moritasgus, Nemausus, Arausio, Vasio, divinités des sources. Ces divinités sont souvent à l'origine des noms de villes : Nîmes (Nemausus), Luchon (Ilixo), Luxeuil (Lugovius), Evaux (Ivaos), Orange (Arausio), Vaison (Vasio), Damona sous la forme Bormana (Bourbonne-les-Bains). De même a-t'on retrouvé à différents endroits et notamment dans les Pyrénées des mentions de dieux-arbres (dieu-hêtre, dieu chêne, dieu-pommier etc.).

    Autre influence probable du substrat néolithique : les dieux gaulois n'ont généralement pas de conjoints (parèdres), à moins qu'un syncrétisme gallo-romain ne leur en ait affecté un (Maïa, Nemetona, Bormana etc.). De même le totémisme n'est pas indo-européen.


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